Citations

« Le goût de la vérité n’empêche pas la prise de parti. » (Albert Camus)
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« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
« Le plus difficile n'est pas de dire ce que l'on voit, mais d'accepter de voir ce que l'on voit. » (Charles Péguy)

mercredi 30 mars 2022

« La main de justice ou la main du pouvoir » de Philippe Béziat

Arte diffusera le 2 avril 2022 à 18 h 15, dans le cadre de « Faire l'histoire » (Faire l'histoire), « La main de justice ou la main du pouvoir » (Geschichte schreiben Die Hand der Justiz - Symbol der Macht) de Philippe Béziat. Dès le Moyen-âge, la main de justice, considérée comme un sceptre du roi David, dotée d'un sens religieux, est remise au roi de France lors de son sacre. 


« Faire l'histoire », ce nouveau rendez-vous d'histoire proposé par Patrick Boucheron aborde l'histoire par le prisme des objets . Chaque semaine, des historiennes et des historiens nous racontent la destinée d'un objet, associant récit et analyse. Tout peut « faire l'histoire » : objets en série, génériques, objets uniques, fétiches, matériaux et documents. »

« Proposé par Patrick Boucheron, le magazine qui aborde l'histoire par le prisme des objets. Dans ce numéro : à partir de quand les objets deviennent-ils des symboles ? Entre effigie iconographique et simple bâton de commandement, voici la "main de justice" des rois capétiens du Moyen Âge. »

Le héraldiste Hervé Pinoteau a retracé l'histoire de la main de justice, dénommée au XVIIe siècle la main de Charlemagne (742, 747 ou 748-814).  La main de justice remonte à la fin des Capétiens ou aux premiers Valois. Dès l'empereur d'Occident et roi des Francs Charlemagne, le monarque français est comparé au roi David de la Bible hébraïque. Se fondant sur un sens erroné de David (
« main forte ») selon Saint-Jérôme, la main de justice aurait été considérée être un sceptre davidique.

« Second sceptre au moment du rituel du sacre royal, la main de justice apparaît au XIIIe siècle comme une effigie insigne, qui manifeste précisément que le roi ne juge plus, mais délègue, par sa main, la justice à des tribunaux et cours souveraines, qui vont faire du droit la base du pouvoir. Et inversement... »

C'est 
en 1461 lors des obsèques de Charles VII dit « le Victorieux » ou « le Bien Servi » que l'expression apparaît.  

Fixée à l'extrémité d'un bâton ou sceptre, la main de justice, souvent en ivoire, a un sens religieux : le pouce représente le roi, l'index la raison, le majeur la charité - tous trois incarnent la Trinité divine -, et les deux derniers doigts, l'annulaire et l'auriculaire, repliés la foi catholique. 

Symbole du pouvoir judiciaire, la main de justice a été peinte dans certains tableaux, notamment dans le portrait de Louis XV attribué à Henri Testelin. Elle est liée au sacre du roi. 
Conservée à l'abbaye royale de Saint-Denis, la main de justice était mise, après le sceptre, dans la main gauche du roi lors de la cérémonie de son sacre. Une autre était donnée à la reine pendant son sacre. 

Signifiant que le souverain peut rendre la justice, cet objet précieux a aussi été reprise notamment par 
les rois de Navarre et d'Écosse au XVIe siècle, l'empereur Napoléon Ier, les empereurs du Brésil au XIXe siècle, les rois des Belges dès1830, Louis-Philippe roi des Français...

La main de justice est présente sur le faisceau de pique du Sénat, ainsi que sur les insignes ("baromètres") des parlementaires de la IIIe République.

« Avec Élisabeth Schmit, historienne de la justice médiévale », chercheuse postdoctorale au Collège de France, et dont le sujet de thèse est : "En bon trayn de justice" : les grands jours du parlement de Paris au lendemain de la guerre de Cent Ans (1454-1459)."

"Ma thèse portait sur les Grands Jours, qui étaient des tribunaux éphémères, temporairement détachés du parlement de Paris dans plusieurs villes du royaume. Le Parlement était au Moyen Âge la plus haute cour de justice du royaume, qui jugeait notamment les appels en dernier ressort. Les Grands Jours permettaient donc, juste après la guerre de Cent Ans, de relancer et d’accélérer le cours de la justice après une période de crise. Ils s’inscrivent dans la relation très forte qui existe au Moyen Âge entre justice et paix. Au lendemain de ce long conflit avec l’Angleterre au XVe siècle, ils témoignent d’une forte volonté de restauration des institutions judiciaires. En étudiant les Grands Jours à partir des registres de ces sessions judiciaires, qui ont été conservés, j’ai donc cherché à comprendre le fonctionnement concret de la justice royale, mais aussi ce qu’on pourrait appeler la « politique judiciaire » de la royauté, c’est-à-dire les raisons politiques pour lesquelles on prête tant d’attention à la bonne marche de la justice" a déclaré Élisabeth Schmit le 3 mai 2021.

Et elle a ajouté : "Mes recherches actuelles portent sur la question de la procuration en justice. Le roi médiéval est un roi justicier : c’est lui qui est source de toute justice. On s’est beaucoup intéressé au fait que les juges rendent la justice au nom du roi, qu’ils le représentent. Mais on connaît bien moins le mécanisme de représentation des justiciables par les procureurs. Or il y a un phénomène intéressant : au Parlement, au début du XIVe siècle, seuls quelques privilégiés se font représenter par un procureur, c’est-à-dire par un professionnel qui s’occupe de toutes les démarches attenantes au procès, comme obtenir et faire produire les pièces nécessaires, gérer les relations avec l’avocat, etc. Un siècle plus tard, tous les justiciables, presque sans exception, sont représentés par un procureur. Ce changement s’explique, entre autres, par le fait que la procédure se complexifie beaucoup à la fin du Moyen Âge, et que la bonne marche d’un procès nécessite donc le recours à des professionnels. Mais ce qui est frappant, c’est que les procès et jugements sont restitués et enregistrés dans les archives comme si le roi et les justiciables étaient présents et s’exprimaient en leur propre nom : c’est une fiction, car il n’y a que des juges qui rendent des décisions devant des procureurs et des avocats. C’est la mise en place et la raison d’être de cette fiction qui m’intéressent. Je travaille sur ce projet en tant qu’attachée temporaire d'enseignement et de recherche (ATER) au Collège de France. Mon temps se partage entre ma recherche personnelle et les activités de la chaire du Pr Patrick Boucheron, à laquelle je suis rattachée. Dans ce cadre, je m’occupe de la revue en ligne Entre-Temps, qui s’intéresse à toutes les formes d’écriture, d’enseignement et de transmission de l’histoire".


« La main de justice ou la main du pouvoir » de Philippe Béziat
France, 2020, 17 min
Sur Arte le 2 avril 2022 à 18 h 15
Disponible du 26/03/2022 au 03/01/2026
Visuels
Main de justice
Élisabeth Schmit
© Les Films d' Ici

Interview de Maitre Axel Metzker, avocat de la famille Selam


Dans la nuit du 19 au 20 novembre 2003, à Paris, Sébastien Selam, DJ français juif de 23 ans, était assassiné par un voisin musulman, Adel Amastaibou. Le Dr Bricout, expert psychiatre, le déclarait irresponsable de son acte criminel. Débutait le combat de Juliette et de Stéphane Selam, respectivement mère et frère du défunt, afin d’établir toutes les circonstances de ce crime et la condamnation du ou d(es) coupable(s). Le 5 janvier 2010, la Cour d’appel de Paris a jugé Adel Amastaibou pénalement irresponsable lors de cet assassinat. Représentée de fin 2006 à 2013 par Maître Axel Metzker, avocat au barreau de Paris, puis par Me Portejoie, la famille Selam a déposé plusieurs plaintes et de multiples procédures, civiles et administratives. Le 30 mars 2022, la dépouille mortelle de Sébastien Selam a été enterrée au cimetière de Vatikim, à Netanya (Israël). RDV à 9 h 30 devant l'entrée principale du cimetière.

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VC : D’origine marocaine, Adel Amastaibou était âgé d’environ 20 ans en 2003 et était suivi par l’hôpital psychiatrique parisien Maison-Blanche depuis quelques années pour schizophrénie paranoïde. Que sait-on d’autre sur lui ?

Me AM : Adel Amastaibou fréquentait aussi les milieux islamiques du XIXe arrondissement de Paris, notamment la mosquée de la rue de Tanger.

Il portait un tee-shirt à l’effigie de Ben Laden peu de temps avant le crime.

VC : Adel Amastaibou a un casier judiciaire chargé…

Me AM : En décembre 2009, lors de l’émission Revu et corrigé présentée par Paul Amar sur France 5, j’ai évoqué le passé antijuif et judiciaire d’Adel Amastaibou.

Adel Amastaibou est un délinquant multirécidiviste et antisémite.

Il a été condamné en 1999 pour fabrication de cocktails Molotov, en 2001 pour agression contre une femme enceinte, en décembre 2002 pour injure antisémite envers un rabbin, et en 2005 pour détention illégale de stupéfiants le 7 novembre 2003. Le 7 novembre 2003, il avait été interpellé aussi pour mise en danger d’autrui lors d’une course-poursuite avec la police.

La justice ne l’a jamais reconnu irresponsable pour ces faits.

Malheureusement, la police l’a relâché le soir du 7 novembre 2003.

Il s’agit donc d’un dossier criminel, et non d’un dossier médical.

VC : Vous défendez la thèse d’un assassinat antisémite, commis par un meurtrier en partie responsable ou simulateur…

Me AM : L’affaire Selam est un assassinat antisémite étouffé par une chape de plomb.

D’une part, pour échapper à la prison, certains délinquants se font passer pour suicidaires ou dépressifs. C’est une pratique courante qui induit une hospitalisation en milieu psychiatrique.

Rendu public à l’audience, le procès-verbal D 12 décrivait Adel Amastaibou, au début de sa garde à vue, à 1 h 25 du matin, dans les minutes qui ont suivi son arrestation, « calme », « posé », « cohérent », « sensé », « volontaire », et « le sourire aux lèvres » quand il déclarait : « Je suis content, s’il est mort cet enculé, de bâtard… ce putain de Juif, sale Juif ». A aucun moment, l’auteur de ce PV ne l’a qualifié de fou.

D’autre part, Adel Amastaibou insultait les Juifs de son immeuble.

En outre, en 2002, il avait dit à un rabbin : « T’as vu ton gros nez de Juif. Vous êtes tous des fils de pute… C’est toi qui as tué le Palestinien ce matin ? Tu vois le berger allemand ? Il va te mordre les fesses. Ça te rappelle quelque chose ? »

VC : Que pensez-vous de l’arrêt, devenu définitif, de la Chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Paris du 5 janvier 2010 ?

Me AM : Cet arrêt est critiquable tant sur le fond que sur la forme.

Nos experts psychiatres avaient pourtant relevé de sérieuses anomalies dans les quatre rapports d’experts judiciaires.

Par ailleurs, nos 45 témoins n’ont pas été entendus.

VC : Vous critiquez les quatre rapports d’experts psychiatres, dont un collectif, réalisés à la demande de la justice. Pourquoi ?

Me AM : L’expertise psychiatrique est à revoir. On ne peut confier à un seul expert psychiatre la destinée d’un assassin, et le soin de rédiger « une petite biographie » parfois truffée d’erreurs factuelles, de quelques pages, et ce, sans expertise contradictoire !

Menés par l’illustre Dr Serge Bornstein, nos contre-experts psychiatres ont relevé de sérieuses anomalies dans ces quatre rapports d’experts.

Le 24 octobre 2011, lors d’une réunion au ministère de la Justice avec Mme Bénédicte Bertrand, conseillère auprès du ministre Michel Mercier, et en présence de M. Christian Stawoski, coprésident de l’association Delphine-Cendrine, j’ai évoqué le problème de l’expertise psychiatrique et j’ai proposé des solutions.

VC : Vous butez sur le secret médical : vous n’avez pas accès au dossier médical d’Adel Amastaibou à l’hôpital psychiatrique Maison-Blanche…
Me AM : La procédure devant la Cour administrative d’appel de Paris permettra la percée du dossier médical.

VC : Vous déplorez l’absence de reconstitution des faits dans l’assassinat de Sébastien Selam, et vous suggérez la présence de complices de l’assassin…

Me AM : L’irresponsabilité pénale ne supprime pas l’infraction pénale. Ainsi, les complices de l’irresponsable restent punissables.

La « bande à Adel Amastaibou » est au cœur de l’enquête.

Les Selam se sont constitués parties civiles contre le frère et la mère de l’assassin devant le Doyen des Juges d’instruction de Paris. L’instruction menée par le juge Jourdan est en cours.

Nous espérons que l’utilisation de l’ADN permettra rapidement de démasquer d’éventuelles complicités.

VC : Vous multipliez les procédures judiciaires. Dans quel but ?

Me AM : Dans le but de parvenir à la vérité.

Le Président de la République Nicolas Sarkozy a déclaré : « On ne transige pas avec l’antisémitisme ».

Or, de facto, la justice a transigé puisqu’on feint d’ignorer le mobile antisémite du crime malgré les aveux explicites de l’assassin.

Les Selam demandent que la vérité soit faite et que justice soit rendue.

Ainsi, nous poursuivons également devant la justice administrative l’Etat et l’hôpital psychiatrique public Maison-Blanche.

Enfin, une autre procédure vise Eric Zemmour, auteur du livre Petit frère, et son éditeur Denoël pour atteinte à la vie privée des Selam et recel de secret de l’instruction.

Notre but ultime : le procès en Cour d’assises et le prononcé d’une peine de prison exemplaire.

L’absence de ce procès signifierait surtout l’impunité pour l’assassin d’un Juif en France : Adel Amastaibou, « qui se prétend guéri », risque d’être libre prochainement.

VC : Comment Adel Amastaibou pourrait-il comparaitre en Cour d’assises alors qu’il a été déclaré pénalement irresponsable en 2010 pour l’assassinat de Sébastien Selam ?

Me AM : Il comparaitra en témoin libre, à moins que nous parvenions à démontrer à temps les fautes de l’expertise du Dr Zagury.

VC : Que révèle l’affaire Selam ?

Me AM : Une chape de plomb a été posée de facto sur cet assassinat antijuif.

Le « pouvoir des experts » est à revoir au nom de nos libertés publiques.

VC : Pensez-vous qu’il y ait des similitudes entre l’affaire Selam et l’affaire Halimi appelée aussi affaire du gang des Barbares ?

Me AM : Certainement. L’affaire Selam présente des similitudes avec l’affaire Halimi.

D’une part, les parcours criminels de Youssouf Fofana et d’Adel Amastaibou sont comparables.

D’autre part, dans les deux cas, la victime a été assassinée parce qu’elles étaient nées Juives.

Un office de prières à la mémoire de Sébastien Selam a eu lieu le mardi 22 novembre 2011 à 17 h 45, en la synagogue Bet Eliahou, 11 rue du Terrage, 75010 Paris.

Une marche blanche a eu lieu le 18 novembre 2012, à 16 h, près de la station de métro Colonel Fabien (75010 Paris), en hommage à Sébastien Sellam, dit Lam C.
Lors du 28e diner du CRIF le 20 mars 2013,  Richard Prasquier, alors président de cette fédération, avait évoqué Sébastien Selam dans la liste des victimes de tueries antisémites, le Président François Hollande l'avait occulté.

Le 23 avril 2013 au matin a été commise l'agression antisémite : un rabbin et son fils ont été gravement agressés à l'arme blanche alors qu'ils se dirigeaient vers la synagogue de la rue Saulnier (75009 Paris). D'origine iranienne, l'agresseur a crié "Allah Akbar" lors de cette agression. Il a été interpellé par des témoins, et aurait fui depuis plusieurs jours l'hôpital psychiatrique de Bron (Rhône).
Un office de prières est prévu le dimanche 17 novembre 2013 à 17 h, à la synagogue  au 120 boulevard de Belleville, 75020 Paris.
Lors du 29e diner du CRIF du 4 mars 2014, Roger Cukierman, président de cette fédération d'organisations Juives françaises, a omis de citer Sébastien Selam.

Le nom de Sébastien Selam est absent des annonces radiophoniques de Roger Cukierman et Gil Taieb, respectivement président et vice-président du CRIF (Conseil représentatif des institutions Juives de France), sur la fréquence Juive francilienne et des affiches appelant au rassemblement du 19 mars 2014 sur le thème "La haine des Juifs, ça suffit !", "contre l'antisémitisme et pour la fraternité républicaine" organisé, à Paris et en province (Toulouse, Bordeaux), par le CRIF qui y a convié des politiciens et des intellectuels. A Paris, lors de l'allumage des bougies, et après que des voix dans le public aient crié "Sébastien Selam", une bougie à la mémoire du jeune DJ a été allumée.


Le 27 mai 2014, Paule-Henriette Lévy a évoqué sur RCJ, radio du FSJU dont elle est rédactrice en chef, les Français Juifs assassinés en France depuis l'Intifada II sans citer Sébastien Selam, et vers 19 h 20, sur Radio Shalom, Pierre Gandus, interviewant le rabbin Haïm Korsia, a oublié lui aussi ce jeune DJ tué en 2003. Le 2 juin 2014, sur BFM, Joël Mergui, président des Consistoire de France et de Paris Ile-de-France, a omis de citer Sébastien Selam en évoquant les assassinats antisémites depuis l'Intifada II.

Le 25 septembre 2014, la Cour administrative d'appel de Paris a condamné l’établissement public de santé (EPS) Maison-Blanche (Paris XXe) pour n'avoir pas assuré le suivi médical adéquat d'Adel Amastaibou après l'arrêt en septembre 2002 de son hospitalisation d'office. Cet EPS devra verser 30 000 euros à la mère et 15 000 au frère du défunt DJ Juif français Sébastien Selam. Si Europe 1Le Monde et Le Parisien ont évoqué cet arrêt, RCJ et Judaïques FM l'ont occulté ce 28 septembre 2014.

Le nom de Farid Benyettou, mentor des frères Kouachi, islamistes ayant commis les attentats terroristes contre la rédaction de Charlie hebdo le 7 janvier 2015, personnage incontournable de la filière "des Buttes-Chaumont" et de la mosquée Adda'wa rue de Tanger, condamné pour terrorisme en 2008, est apparu dans le dossier de l'affaire Selam.


Le 5 mars 2015, Europe 1 a publié un article, signé de Salomé Legrand avec Chloé Pilorget-Rezzouk, et portant atteinte à l'honneur de Me Axel Metzker en citant l'Ordre des avocats de Paris. Curieusement, les Ordres des avocats de Paris et de Seine-Saint-Denis n'ont pas sanctionné des avocats qui ont rédigé un projet d'assignation émaillé de fautes graves, et pour lequel il a réclamé 837,20 € TTC à un justiciable français Juif dans le cadre d'une aide juridictionnelle (AJ) totale, fait perdre le bénéfice de cette AJ en refusant de lui rendre le dossier, harcelé judiciairement des copropriétaires français Juifs en communiquant des tableaux "certifiés conformes", mais sciemment erronés  afin de leur réclamer indûment des milliers d'euros, etc. etc. etc. Me Axel Metzker a porté plainte contre Europe 1 pour recel de secret professionnel.


Quelques années avant cet assassinat, Adel Amastaibou avait séjourné chez un oncle et une tante maternelle à Bruxelles (Belgique). Lors d'audiences judiciaires, il a été indiqué qu'il avait été hospitalisé à Schaerbeek, une des 19 communes de la Région de Bruxelles-Capitale, limitrophe de Molenbeek. Le 14 novembre 2015, Ali Oulkadi, Français vivant en Belgique, a conduit à Schaerbeek Salah Abdeslam, recherché par la police pour son implication dans les attentats terroristes islamistes revendiqués par ISIS (Etat islamique) à Paris et à Saint-Denis le 13 novembre 2015

Le nom de Farid Benyettou, mentor des frères Kouachi, islamistes ayant commis les attentats terroristes contre la rédaction de Charlie hebdo le 7 janvier 2015, personnage incontournable de la filière "des Buttes-Chaumont" et de la mosquée Adda'wa rue de Tanger, condamné pour terrorisme en 2008, était apparu dans le dossier de l'affaire Selam.

Lors du 31e dîner du CRIF du 7 mars 2016, Roger Cukierman n'a pas mentionné Sébastien Selam dans sa liste des victimes juives depuis l'Intifada II : "Depuis quinze ans, nous sommes les victimes de 500 à 1.000 actes antisémites chaque année, soit la moitié de tous les actes xénophobes commis en France alors que nous représentons moins de 1% de la population. Et certains de ces actes étaient des meurtres : Ilan Halimi, dix ans déjà, et à l’époque pas un appel, même anonyme, à la police d’aucun des trente membres du gang, Autres victimes,  le fils et les petits enfants Sandler et Monsonego de Toulouse, souvenez- vous, à bout portant. Et Yohav, Yohan, Philippe, et François-Michel à l’Hyper Cacher ! Ne pas oublier, combattre l’indifférence, la banalisation, c’est aussi notre devoir !" Quant au Premier ministre socialiste Manuel Valls, il a aussi omis d'intégrer le nom de Sébastien Selam dans son évocation de ces victimes.

Le 20 novembre 2016, a eu lieu à 14 h, un rassemblement à la mémoire de Sébastien Selam. Ce rassemblement a réuni une vingtaine de personnes. Puis, à 20 h, des artistes, dont des DJ, lui ont rendu hommage au Pavillon rouge. Environ 150 personnes, dont six Juifs, ont assisté à la soirée. 


Lors du dîner du CRIF du 23 février 2013, le Président de la République François Hollande et le président du CRIF Francis Kalifat ont évoqué les assassinats de Français juifs en débutant en 2006, donc en éludant celui de Sébastien Selam.

L'assassinat de Sarah Halimi, dans la nuit du lundi 3 au mardi 4 avril 2017, vers 4 h du matin, présente des éléments similaires avec celui de Sébastien Selam.

Après l'assassinat de Mireille Knoll le 23 mars 2018 en fin d'après-midi à Paris, Marc Knobel, ancien professeur d'histoire et de géographie, chercheur au CRIF, a déclaré à l'AFP (Agence France Presse) : depuis 2006 et l'assassinat du jeune Ilan Halimi, "onze juifs ont été assassinés parce que juifs" !? Marc Knobel oubliait Sébastien Selam. Et c'est ce nombre qui a été repris par tous les autres médias. Le même Marc Knobel avait fait débuter dans son livre livre Haine et violences antisémites. Une rétrospective : 2000-2013 curieusement la recrudescence de « la violence antijuive » le 1er octobre 2000. Il éludait donc la diffusion par France 2, le 30 septembre 2000, du reportage de Charles Enderlin et Talal Abu Rahma alléguant la mort de « Mohamed al-Dura ». Des images controversées érigées en blood libel emblème de l’Intifada II.

Or, début avril 2018, sur i24News, Francis Kalifat, président du CRIF, reconnaissait le caractère antisémite de l'assassinat de Sébastien Selam et regrettait la faible attention portée à cet assassinat en 2003.

Maître Axel Metzker a curieusement sélectionné les journalistes à qui il a ouvert son dossier - i24News -, en m'en écartant bien que je bénéficie de l'accord de Mme Juliette Selam pour étudier ce dossier. 



Le 27 mai 2018, sur i24news, le député français Meyer Habib a évoqué une lettre du Président Emmanuel Macron reconnaissant un crime antisémite. 


So what ? So after ? On tourne la page ? Circulez, y'a plus rien à voir ? C'est ce que Meyer Habib et le journaliste Julien Bahloul d'i24news ont semblé suggérer en évoquant "le deuil que peut faire maintenant la mère de la victime". Lamentable.


La célérité de Meyer Habib tranche avec son inaction dans l'affaire du Dr Lionel Krief. 

Résultats des refus de Mes Axel Metzker et Gilles-Jean Portejoie ainsi que de cette lettre du Président Emmanuel Macron obtenue par le député Meyer Habib : la vérité ne sera pas établie dans cette affaire majeure. Le dossier est enterré. 

Le 29 mars 2022, 
Ilana Ferhadian, journaliste à Radio J, a posté sur son compte Facebook, ce texte :
"Demain matin, le corps de Sebastien Sellam sera transféré au cimetière de Netanya en Israël. 
La nuit du 19 Novembre 2003, Sebastien, 23 ans, était assassiné et mutilé à coups de couteau dans les sous-sols de son immeuble du 10e arrondissement de Paris. Le meurtier, son voisin et ami d’enfance est un petit delinquant franco-marocain, musulman, radicalisé jugé peu auparavant pour avoir menacé de mort un rabbin et une femme juive enceinte. Selon des experts, comme pour l’affaire Sarah Halimi 15 ans après, l’acte de cet antisémite relève de la folie et l’assassin bénéficie en 2006 d’un non-lieu pour irresponsabilité pénale… Bis repetita dans l’affaire Sarah Halimi en 2017, alors que tout indique à des actes clairement réfléchis. 
🌹Ici une des dernières videos de Sebastien, en décembre 2002, 1 an avant son assassinat. Première victime de l’antisémitisme ordinaire en France à qui on a trop peu rendu hommage. Je voulais partager cette vidéo que j’ai retrouvé alors que je comptais en parler brièvement demain à la radio, qui montre à quel point Sebastien était fort et avait un si bel avenir devant lui, mais qu’on a brisé. J’apporte tout mon soutien à la famille ! 🙏🏼❤️"
Passons sur les fautes de français. Ilana Ferhadian allègue un "antisémitisme ordinaire" !? Pourquoi ne pas le qualifier d'islamique ? 

Le 30 mars 2022 au matin, la dépouille mortelle de Sébastien Selam a été enterrée au cimetière de Vatikim, à Netanya (Israël). RDV à 9 h 30 devant l'entrée principale du cimetière. Meyer Habib a prononcé l'éloge funèbre et a posté sur Facebook des photographies de l'inhumation en Israël avec ce commentaire :
"19 ANS APRÈS SON ASSASSINAT, LE CORPS DU DJ LAMC A ÉTÉ TRANSFÉRÉ À NETANYA !
Dans la nuit du 19 novembre 2003, Sébastien Selam était lâchement égorgé et tué dans l’indifférence générale par son voisin et ami d’enfance islamiste, victime de la haine antisémite qui frappa ce jeune DJ en pleine ascension. 
Celui qu’on appelait le DJ LamC était doté d’un grand talent musical et fréquentait les milieux les plus célèbres du hip-hop parisien. Lancé par Cathy et David Guetta, il était promis à une immense carrière artistique. 
Son meurtrier, Adel Amastaibou, sans doute jaloux, délinquant franco-marocain condamné peu avant son meurtre pour avoir menacé de mort un rabbin et une femme juive enceinte, a été jugé irresponsable pénalement en 2006 du fait d’une bouffée délirante aiguë au moment du meurtre ! Triste coïncidence avec l’affaire Sarah Halimi !
Après avoir égorgé Sébastien Selam, il avait revendiqué son homicide par ces mots qui ne laissent aucun doute sur son intention : « J’ai tué un Juif ! J’irai au Paradis. Allah m’a guidé ».
A l’instar du meurtrier de Sarah Halimi, dont j’ai présidé la commission d’enquête parlementaire avec les failles que l’on connaît et dont on commémorera les cinq ans de la disparition lundi, Adel Amastaibou « alimentait son délire d’une thématique antisémite ambiante », selon les mots du même expert psychiatrique Daniel Zagury.
Très vite, le meurtrier de Sébastien Selam est sorti de l’hôpital psychiatrique, exactement comme Kobili Traoré, et est retourné vivre dans l’immeuble de sa mère Juliette, dans le 10e arrondissement de Paris, qui doit supporter de croiser quotidiennement l’assassin de son fils.
La maman m’ayant contacté pour l’assister dans cette affaire, j’ai décidé d’écrire en avril 2018 une lettre au Président de la République pour que la France reconnaisse l’évident caractère antisémite du meurtre.
Peu de temps après mon courrier, le 30 mai 2018, le Président de la République a affirmé après plus de quinze ans de combat qu’il s’agissait bien d’un crime antisémite. Il m’avait alors répondu que notre communauté nationale était toujours « profondément affectée par les crimes à caractères antisémite tels que celui de Sébastien Selam ». Enfin !
Je vous joins ma lettre ainsi que la réponse du Président.
Avant Ilan Halimi, avant l’école Ozar Hatorah de Toulouse, avant l’Hypercasher, avant Sarah Halimi et Mireille Knoll, le DJ Selam fut la première victime tuée par l’antisémitisme en France depuis la Shoah.
À la demande de sa mère Madame Juliette Selam, son corps a été transféré ce matin en Israël au cimetière de Netanya, où j’ai prononcé avec beaucoup de gravité et de tristesse l’éloge funèbre de son fils. Toutes les victimes de l’antisémitisme en France de ces vingt dernières années à l’exception de Mireille Knoll reposent aujourd’hui sous la terre sainte d’Israël.
Un reportage diffusé sur i24news sera consacré à l’enterrement de Sébastien Selam ce soir.
Triste journée où après l’inhumation de Sébastien, j’ai visité les parents et la famille de Shirel Aboukrat littéralement détruits par l’assassinat de leur petite fille.
A l’heure où une vague d’attentats islamistes frappe Israël et a déjà fauché onze vies en une semaine, triste destin du peuple juif de craindre pour son existence même sur sa terre sacrée.
Que son souvenir sacré soit source de bénédictions."

« L’histoire mondiale est le tribunal du monde » (Die Weltgeschichte ist das Weltgericht). "C’est par une référence à ce vers de Schiller que Hegel annonce la section consacrée à l’histoire du monde, qui clôt le § 340 des Principes de la philosophie du droit". 


L'Histoire risque de juger sévèrement tous ceux qui ont contribué à cette situation.


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Shoah (Holocaust)
Cet article a été publié les 15 novembre 2011, 18 novembre 2012, 23 avril et 16 novembre 2013, 19 mars et 27 mai 2014, 29 novembre 2015, 13 mars et 20 novembre 2016, 10 avril 2017. Il a été modifié le 29 mars 2022.

mardi 29 mars 2022

Max Jacob (1876 -1944)

Max Jacob (1876-1944) était un journaliste, poète moderniste, romancier et peintre français. Ami d'artistes de l'avant-garde artistique parisienne - Pablo Picasso, Guillaume Apollinaire, Marie Laurencin, André Salmon, Amedeo Modigliani -, juif converti au catholicisme, il est arrêté et interné au camp de Drancy où il décède le 5 mars 1944. Arte diffusera le 31 mars 2022 à 13 h 35 « Monsieur Max » de Gabriel Aghion.

Raymond Aron (1905-1983) 
« ENS : L'école de l’engagement à Paris » par Antoine de Gaudemar et Mathilde Damoisel
Archives de la vie littéraire sous l'Occupation 

“Le “Qu’est-ce que ça veut dire ?” est le reproche qu’on fait au poète qui n’a pas su vous émouvoir”, a écrit Max Jacob dans Conseils à un jeune poète.

Max Jacob (1876-1944) était un journaliste, poète moderniste, romancier et peintre français. 

Ami d'artistes de l'avant-garde artistique parisienne - Pablo Picasso, Guillaume Apollinaire, Marie Laurencin, André Salmon, Amedeo Modigliani -, juif converti au catholicisme, il est arrêté et interné au camp de Drancy où il décède le 5 mars 1944. 

« Monsieur Max » 
Arte diffusera le 31 mars 2022 à 13 h 35 « Monsieur Max » de Gabriel Aghion.

« En 1944, le poète Max Jacob est arrêté par la Gestapo. Alice, une jeune orpheline qu'il a choyée quarante ans auparavant, va tenter l'impossible pour le sauver. Une fiction poignante, avec Jean-Claude Brialy dans son dernier grand rôle. »

« Février 1944. Réfugié dans l’abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire, le poète Max Jacob y mène une vie quasi monastique ». 

« Un jour, la Gestapo pénètre dans le couvent et l’arrête ». 

« Quelques jours après, il est conduit au camp d’internement de Drancy. Des milliers de prisonniers y attendent leur déportation vers l’Allemagne ». 

« Ami de longue date de Pablo Picasso, et ancien du Bateau-lavoir, Max Jacob est lié aux grandes figures du Paris de l’époque : Jean Cocteau, Jean Marais, Sacha Guitry… Mais tous ces artistes tardent à se mobiliser. »

« Une jeune femme, Alice, que le poète a pris sous son aile lorsqu’elle était enfant, va tenter l’impossible pour le sauver… »

« Décédé le 30 mai 2007 à l’âge de 74 ans, Jean-Claude Brialy interprète dans Monsieur Max son dernier grand rôle. Il incarne avec un réalisme tragique le personnage émouvant et décalé de Max Jacob. »

« Le film retrace le parcours de cet artiste homosexuel en mal de reconnaissance, shooté à l’éther et mystique – juif, il se convertit au catholicisme –, qui vivait en marge de la société parisienne des années 40. »

« Sur fond de réalité historique, le scénario de Dan Franck intègre une part de fiction à travers le personnage romanesque d’Alice, magnifiquement interprétée par Dominique Blanc. »

« Un épisode méconnu de la vie de Picasso et de sa compagne de l’époque Fernande Olivier (l’adoption d’une petite fille qu’ils garderont sept mois avant de la remettre à l’orphelinat), devient l’axe majeur du film. »

« Les scènes tournées à Drancy évoquent l’horreur nazie sans la montrer, avec pudeur et retenue ».

« Abandonné par ses amis, le poète y mourra, quelques jours après son arrestation ». 

« Brialy, l’éternel dandy, révèle ici sa part sombre, si peu mise en scène lors de sa carrière, à l’exception des rôles que lui ont confiés Miller et Téchiné. “Maintenant, je peux partir tranquille”, avait confié l’acteur, après le tournage, à Daniel Leconte, producteur du téléfilm. »


« Monsieur Max » de Gabriel Aghion
France, 2006, 87 min
Production : Film en Stock, ARTE F, France 3, S.F.P.
Auteur : Dan Franck
Image : Patrick Ghininghelli
Montage : Luc Barnier
Musique : Antoine Duhamel
AvecJean-Claude Brialy (Max Jacob), Dominique Blanc (Alice), Guillaume Gallienne (Max Jacob jeune), Féodor Atkine (Picasso), Jean-Claude Dreyfus (Sacha Guitry), Iliona Bachelier (Alice jeune)
Costumes : Eve-Marie Arnault
Décors de film : Bertrand L'Herminier
Son : Didier Sain
Chargé(e) de programme : Isabelle Huige
Sur Arte le 31 mars 2022 à 13 h 35
Disponible du 24/03/2022 au 28/06/2022