Citations

« Le goût de la vérité n’empêche pas la prise de parti. » (Albert Camus)
« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du Soleil. » (René Char).
« Il faut commencer par le commencement, et le commencement de tout est le courage. » (Vladimir Jankélévitch)
« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
« Le plus difficile n'est pas de dire ce que l'on voit, mais d'accepter de voir ce que l'on voit. » (Charles Péguy)

jeudi 13 décembre 2018

Antisémitismes de France


En France, un consensus règne pour affirmer qu'il y a des antisémites en France, mais que la France n'est pas antisémite. Pourtant, certains faits, telles la tolérance par la France de l’affaire al-Dura, des défilés de la "rue islamique" et de ses complices, et des appels au boycott des produits israéliens peu ou pas sanctionnés et les affaires de Juifs ruinés ou/et spoliés (Dr Lionel Krief, Eva TangerMonica Waitzfelder, David Amzallag, M. B., etc.) par un "gouvernement des juges" délitant la république et la démocratie, « cellule-surveillant-les-investissements-des-Juifs-français-en-Israël-mais-qui-n-existe-pas-selon-Bercy », clémence du parquet à l'égard d'huissiers de justice et de Syndicats versant aux débats judiciaires des documents erronés, minent cette thèse et amènent à s'interroger sur un antisémitisme d'Etat, sur "une France antisémite" (Pierre-André Taguieff) et ses dénis, notamment de l'antisémitisme et l'anti-judaïsme islamiques, de la judéophobie Arabe, ainsi que de sa "politique arabe" partiale et de sa "politique iranienne" dangereuse. Ajoutons son indulgence à l'égard de l'antisémitisme de l'extrême-gauche et d'une partie de la gauche.  Une mansuétude inversement proportionnelle à sa vigueur à dénoncer l'antisémitisme de l'extrême-droite. 

Originally published in English under the title of No-Antisemitism in France? by American Thinker
En 2001, un panorama des nouveaux visages des antisémitismes
Demain les Juifs de France
Antisémitismes de France
Rassemblement crépusculaire à l’appel d’organisations Juives françaises
« La condition juive en France. La tentation de l’entre soi » par Dominique Schnapper, Chantal Bordes-Benayoun et Freddy Raphaël
Un sondage français biaisé sur l’évolution de la relation à l’autre
Interview de Maitre Axel Metzker, avocat de la famille Selam
Le procès du gang des Barbares devant la Cour d'assises des mineurs de Paris (1/5)
Spoliations de Français juifs : l’affaire Krief (version longue)
L’affaire Krief, exemple d’antisémitisme d’Etat (version courte)
Spoliations de Français juifs : l’affaire Tanger
La Cour d’appel de Paris a condamné des copropriétaires juifs français en créant leur « dette » ! 
L’avocate de Foncia, Foncia Paris, Jean-Patrick Jauneau et Karima Aktouf m’a adressé une mise en demeure liberticide
Des fonctionnaires de la Direction des impôts problématiques à l’égard de Juifs français
Des huissiers de justice problématiques à l'égard de Français Juifs 
« Le flic casher »
Krief Affair, an example of French state-backed anti-Semitism

Depuis au moins 2000, la France mène une guerre impitoyable à ses Juifs. Et ce, sur tous les fronts : médias, diplomatie, justice, école, économie, culture, etc.


Mais ce conflit antisémite cruel, qui s'ajoute au djihad visant particulièrement les Yaoud (juifs), la "douce France" le poursuit de manière perverse, sans l'avoir déclaré publiquement.


Jacques Attali
« Il n’y a pas [de problème d’antisémitisme en France]. C’est un mensonge. Ce n’est pas vrai. Ce n’est pas un problème au niveau national… C’est de la propagande israélienne… Connerie, mensonge. Ce problème n’existe pas ».

C’est en ces termes que Jacques Attali, brillant énarque et Polytechnicien, écrivain prolifique et dramaturge controversé, ancien conseiller du Président socialiste François Mitterrand, et dirigeant de l’ONG PlaNet Finance promouvant le micro-crédit, économiste et patron épinglé pour son « double discours » social, a déclaré à Haaretz, le 16 octobre 2009 en niant l’antisémitisme en France.

Et d'affirmer aussi l'absence d’antisémitisme parmi la communauté musulmane en France.

Né dans une famille juive française d'Alger, Jacques Attali ajoutait :
les « relations [entre les communautés juive et Arabe en France] sont d’importance stratégique : si [ces communautés] ne peuvent pas vivre en harmonie ici [Nda : en France], elles ne pourront vivre en harmonie nulle part ailleurs ».
Une réalité inquiétante
Ce déni de l’antisémitisme suscitait indignation et polémique.

Rappelant le rejet de l’antisémitisme par « les pouvoirs publics et les  partis politiques », Richard Prasquier, président du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) déplorait
« un climat, de façon malheureusement croissante, notamment dans certains endroits que ne fréquentent apparemment pas Jacques Attali, où la détestation des juifs s’exprime au quotidien par des insultes et souvent par des agressions physiques » .
Même émoi de l’UEJF (Union des étudiants juifs de France) stigmatisant un « déni de la réalité » et du philosophe Bernard-Henri Lévy.

Par un curieux hasard, le SPCJ (Service de protection de la communauté juive) rendait publiques des statistiques alarmantes. De janvier à juin 2009, 631 actes antisémites, dont 360 en janvier 2009, ont été recensés, contre 474 pour toute l’année 2008.

Jacques Attali maintenait ses propos en marge de la conférence Facing Tomorrow du président Shimon Peres en Israël, et dans des interviews à deux radios juives parisiennes. Il y avançait l’inexistence d’un antisémitisme d’Etat.

Le 23 octobre 2009, interviewé sur Radio J par Michel Zerbib, rédacteur en chef de cette radio juive, Jacques Attali niait toute « vague d’antisémitisme en France à l’heure où nous parlons ». Et d’ajouter :
« Je n’ai pas connaissance de chiffres convaincants en la matière. Si on m’apportait des chiffres, je serai le premier à manifester, à m’y opposer. Pour l’instant, je n’ai pas le sentiment que ce soit exact... Le mot antisémite recouvre, comme chacun sait, aussi les populations arabes, et, de ce point de vue, sans doute y a-t-il un antisémitisme de cette dimension puisque je dis, au risque de choquer certains qui m’écoutent, qu’il est aujourd’hui plus difficile d’être musulman en France que d’être juif ».
Quant à l’assassinat d’Ilan Halimi, c’est selon Jacques Attali « du gangstérisme plus que de l’antisémitisme ».

Jacques Attali assignait « aux juifs de France un rôle majeur dans l’histoire de l’Etat juif » car la France abrite « la plus grande communauté juive face à la plus grande communauté musulmane d’Occident ».

Il réitérait son soutien au journaliste Charles Enderlin dans l’affaire al-Dura - des soldats israéliens étaient accusés à tort d’avoir tué délibérément un enfant Palestinien, Mohamed al-Dura - en accordant le bénéfice du doute à ce correspondant de France 2 à Jérusalem :
« Une accusation qui n’est pas confirmée par un tribunal, c’est de la calomnie… Je ne veux pas condamner quelqu’un qui ne l’est pas par la loi ».
La polémique née des propos de Jacques Attali se poursuivait. Jacques Attali trouvait un soutien dans l’hebdomadaire de gauche Marianne, où Thomas Vallières accusait le CRIF d’être « un des relais de cette propagande » israélienne alimentant l’idée d’antisémitisme en France.

Ironie de l’histoire, le 7 novembre 2009, Jean-Louis Bianco, ancien ministre socialiste, déclarait au Journal du dimanche :
le président François Mitterrand « n’éprouvait pas une certaine peur des Allemands, contrairement à… Jacques Attali, qui est juif. Attali essayait d’ailleurs de tirer Mitterrand vers ses propres préoccupations. Mais sans succès ».
Jacques Attali indigné criait à « l’antisémitisme inconscient ».

Jean-Louis Bianco se défendait en expliquant :
« Dire cela voulait manifester une sympathie, et non exprimer de l'antisémitisme ».
Mais Jacques Attali n’en démordait pas :
« Dire que mes conseils au président étaient déterminés par mon judaïsme est ignoble. Et cette déclaration est, évidemment, antisémite ».
Le 13 décembre 2009, Brice Hortefeux, ministre français de l’Intérieur, déclarait lors du colloque de l’UPJF (Union des patrons et professionnels juifs de France) Les ruses du nouvel antisémitisme, à Paris :
[les manifestations de l'antisémitisme,] « poison pour notre République, ont plus que doublé au cours des neufs premiers mois de 2009 par rapport à la même période de 2008 ».
Sur les neuf premiers mois de 2009, 704 faits antisémites - 123 actions et 581 menaces - ont été recensés : agressions verbales, dégradations de bâtiments et inscriptions. Cela représente plus du double des actes antisémites recensés lors des neuf premiers mois de 2008 : 350 faits antisémites, dont 99 actions et 251 menaces. Sur un an, la hausse des faits antisémites s’élève à +101,14%. Elle est principalement due à l’augmentation des menaces (+131,47%) ; les actes marquent une hausse de 24,24 %. Cette augmentation en 2009 est « en partie clairement liée à la situation internationale qui a suscité une cristallisation », notamment lors de la guerre israélienne Plomb durci contre le Hamas dans la bande de Gaza (1).

Au premier semestre 2009, le ministère français de l’Intérieur a recensé en France 594 faits racistes et xénophobes (non antisémites) : 127 actions - les deux tiers sont des atteintes aux personnes - et 467 menaces et actes d'intimidation.


Le journaliste Ivan Rioufol déplorait que ces statistiques alarmantes sur l’antisémitisme aient eu un faible écho médiatique et soient passées « inaperçues ».


Trois semaines après le lancement de l'opération israélienne défensive Bordure protectrice, Jacques Attali a écrit le 29 juillet 2014 sur le mur de son compte Facebook : "Rien ne justifie les massacres des civils, à Gaza, comme en Irak, en Syrie et ailleurs. Ils ne produisent que de la haine et doivent cesser". Il n'a pas étayé sa grave allégation diffamatoire, ni publié de message pour dénoncer les manifestations haineuses de la "rue arabe" et de ses soutiens.

Des enjeux graves
Situé à la gauche de l’échiquier politique français, Jacques Attali a ranimé une polémique récurrente depuis 2000 en France sur une réalité antisémite qui dérange et a été niée, puis minorée jusque vers 2002, par les autorités politiques françaises, surtout de gauche. Comme le souligne le professeur Shmuel Trigano, il était alors non « politiquement correct » d’admettre que nombre des auteurs d’actes antisémites étaient issus de l’immigration musulmane, un groupe perçu comme « innocent » car victime de racisme.


"Entre la fin de 2000 et 2002 (quand Sarkozy devint ministre de l'intérieur, prenant la suite du socialiste Daniel Vaillant, en mai 2002) se produisirent plus de 500 agressions antisémites, sur lesquelles régna un black out total dans les médias, les pouvoirs publics et les institutions juives. La liste était pourtant très bien tenue. C'est ce black out, inexplicable alors, qui m'avait conduit à créer en 2001 L'Observatoire du monde juif dont la finalité visait à informer l'opinion publique et la classe politique, les médias, de ce qui se passait. C'est aussi ce qui avait conduit le commissaire Sammy Ghozlan à créer à la même époque le Bureau National de Vigilance Contre l'Antisémitisme. Cela gênait le judaïsme officiel que l'on parle d' « antisémitisme »... Nous en eûmes l'explication (à la fois de cette gène et surtout de ce black out) quelques années plus tard, de la bouche de Daniel Vaillant, ministre de l'Intérieur alors, quand nous apprîmes que l'ordre (?) en était venu du gouvernement Jospin afin de « ne pas jeter de l'huile sur le feu ». L'étonnement de constater que toute une société, réputée pluraliste et libre, y compris la communauté juive, acceptèrent alors de se soumettre à cet ordre est toujours entier. On ne croyait avoir vu cela qu'en Union Soviétique", a rappelé Shmuel Trigano, professeur des universités, dans Le Figaro (28 juillet 2016).

Sur Radio J, par un jeu de mot sur « sémites », Jacques Attali, socialiste, niait ce qu’est l’antisémitisme, c'est-à-dire la haine des Juifs, et le minorait. Or, les statistiques de la CNCDH démentent ses allégations : le nombre d’actes antijuifs dépasse depuis des années celui des actes racistes en France.

Jacques Attali a asséné des conclusions résultant de prémisses fausses. Ainsi, il attribuait aux Juifs français un rôle déterminant dans la paix au Proche-Orient car la France abrite « la plus grande communauté juive face à la plus grande communauté musulmane d’Occident » (Radio J, 23 octobre 2009). Or, selon l’enquête menée par le sociologue Erik H. Cohen pour le Fonds Social Juif Unifié (FSJU) et l’Appel Unifié Juif de France (AUJF), le nombre de Juifs français en France s’élevait en 2002 à environ 500 000 et l’historienne Françoise S. Ouzan avance le nombre de 5,2 millions de Juifs américains aux Etats-Unis. En avril 2009, vivaient en Israël plus de 5,5 millions d’habitants juifs.

Enfin, Jacques Attali refusait d’accorder à l’Etat Juif le bénéfice du doute au motif qu’il ne voulait « pas condamner quelqu’un [Nda : Charles Enderlin] qui ne l’est pas par la loi ». Curieusement, il n’attendait aucun jugement pour qualifier la déclaration de Jean-Louis Bianco d’« antisémite ». Rappelons enfin que la Cour d'assises des mineurs de Paris a condamné le 10 juillet 2009, pour crime antisémite Youssouf Fofana, chef du gang des Barbares qui a enlevé le 20 janvier 2006, séquestré, torturé et assassiné le 13 février 2009 un jeune juif Français de 23 ans, Ilan Halimi.

Ces méconnaissance, ignorance, amalgame ou contradiction surprennent.

Nous avons demandé une interview à Jacques Attali, qui a décliné notre proposition.

Malgré ces déclarations, Jacques Attali a été un des "grands témoins" de l'Assemblée plénière du 2e Congrès des communautés juives de France organisé, le 2 juin 2013, par les Consistoires israélites de France et de Paris Île-de-France.


Dans cette polémique récente, Jacques Attali a reçu le soutien de Théo Klein. Tous deux se connaissent depuis longtemps. Ainsi, en mai 1989, l’entourage du Président socialiste François Mitterrand avait sous-estimé l’opposition de la communauté juive française à la venue de Yasser Arafat à Paris. « Très embêté », Jacques Attali, alors conseiller du Président, téléphonait à Me Théo Klein, alors président du CRIF. Pour apaiser l’ire de la communauté Juive française, Me Théo Klein lui suggèrait que le Président de la République écrivît une lettre affirmant qu’« écouter quelqu’un, ce n’est pas forcément l’approuver ». Il recevait peu après une lettre du Président reprenant son idée (Marc Hecker, La défense des intérêts de l’Etat d’Israël en France. Ed. L’harmattan, 2005). On peut s'interroger sur l'éventuel conflit d'intérêt où s'est trouvé Me Théo Klein qui, par sa fonction, était chargé de la défense des intérêts de l'Etat d'Israël et de ceux des Juifs français, et non de suggérer, en l'occurrence officieusement et afin de rassurer les Juifs français sur ses intentions, une lettre au Président Mitterrand. Celui-ci a ensuite maintenu son invitation à un ennemi acharné d'Israël, Yasser Arafat.

Audiovisuel public
Avec Associated Presse (AP) et Reuters, l'AFP est l'une des trois principales agences de presse mondiales. La crise grave des médias imprimés français a induit des choix parmi les directeurs de ces journaux : au lieu de garder plusieurs abonnements à deux ou trois agences de presse, nombre d'entre eux ont préféré, pour des raisons financières, garder uniquement leur abonnement à l'AFP.


Publics ou privés, les médias français reprennent, in extenso, par bribes ou en "rewritant" des dépêches de l'Agence France Presse (AFP). Tous, ils en ont adopté la terminologie partiale : "territoires occupés" au lieu de "territoires disputés", "Cisjordanie" au lieu de Judée et Samarie", "l'assaillant" au lieu de "terroriste", "colonies" au lieu d'agglomérations, "frontières" au lieu de "lignes d'armistices", etc. Des vocables du Quai d'Orsay visant à délégitimer, diaboliser, diffamer l'Etat d'Israël et les Israéliens, les "Yahoud", les "Sionistes". Et qui sont repris par conformisme, ignorance, partialité, refus du respect de la déontologie journalistique remplacée par un engagement plus ou moins officieux, etc. En mars 2002, L'Observatoire du monde juif a publié l'étude du journaliste Clément Weill-Raynal intitulée "L'Agence France Presse : le récit contre les faits. Il avait relevé dans des dépêches de l'AFP lors "d'épisodes essentiels de l'Intifada" des approximations et des omissions qui "témoignent de la volonté le plus souvent le camp palestiniens en faisant retomber le plus souvent sur le seul camp israélien la responsabilité de la vague de violence". Ce parti pris de l'AFP l'a fait renommée par les pro-Israéliens "l'Agence France Palestine".


Le Parisien a publié, le 22 avril, un manifeste « contre le nouvel antisémitisme », i.e. l'antisémitisme musulman. "Habituellement neutre, l’AFP l’a qualifié de « virulent » et la plupart des médias ont suivi…" Depuis "sa création, en 1944, l’AFP revendique fièrement son statut d’agence mondiale d’une grande démocratie, indépendante des pouvoirs politiques et économiques (à la différence des organes d’informations officiels étroitement contrôlés par des Etats autoritaires ou totalitaires). Cela implique, entre autres, qu’elle s’efforce de ne publier que des faits constatés, vérifiés et « sourcés », dans le cadre d’une déontologie austère et exigeante, laissant aux médias abonnés le soin de commenter ces faits en fonction de la ligne éditoriale qu’ils ont adoptée, connue de ceux qui leur font confiance. J’accuse donc la direction de l’information de l’AFP d’avoir porté un jugement de valeur sur ce texte, de sa propre initiative, et avant que toute réaction, positive ou négative, ne se soit manifestée à son sujet", a déploré le journaliste Luc Rosenzweig dans Causeur (24 avril 2018).


Et d'expliquer : "L’adjectif « virulent » n’est en effet pas neutre, quand on connaît le français. En voici la définition donnée par le Larousse : « Qui est nocif et qui se rapporte à la virulence d’un germe, d’un parasite : un poison virulent. Qui a un caractère agressif, très violent et mordant : un discours virulent. » Comme je fais crédit au rédacteur de la dépêche de n’être point un total analphabète, je suis incité à lui demander en quoi ce texte était-il, à son avis, « agressif, violent et mordant » ? Est-ce de constater que la France est le seul pays démocratique où l’on tue des juifs pour la seule raison qu’ils le sont ? De noter que cette judéophobie meurtrière se développe dans une mouvance islamiste radicale qui gangrène les « quartiers » ? D’affirmer que le départ contraint, pour cause d’insécurité de juifs de ces communes et de ces quartiers peut s’apparenter à une « épuration ethnique à bas bruit » ? La virulence réside-t-elle dans la description des faits ou dans les faits eux-mêmes ? L’AFP vient de se voir doter d’un nouveau PDG, Fabrice Fries, choisi hors du sérail journalistique et imposé par le pouvoir pour remettre de l’ordre économique dans une institution fortement dépendante des subsides de l’Etat. Il n’y a pas que l’argent dans la vie, la morale c’est important aussi…"

Cet article pertinent a conduit l'AFP à modifier ses dépêches pour évoquer dès l'après-midi du 24 avril un "retentissant manifeste", a twitté Clément Weill-Raynal le 24 avril 2018.


Depuis le début de l’Intifada II et la grande vague d’actes antisémites en France de 2000, Jacques Attali et Théo Klein affirment qu’« il n’y a pas d’antisémitisme en France ».

Et, de manière non surprenante, Jacques Attali et Théo Klein soutiennent Charles Enderlin dans l’affaire al-Dura, ce reportage controversé diffusé par France 2 le 30 septembre 2000 et signé par Charles Enderlin et son cameraman palestinien Talal Abu Rahma : l'Etat d'Israël était accusé à tort d’avoir tué délibérément un enfant Palestinien, Mohamed al-Dura. Diffusées dans le monde entier, ces images alimentaient de l’antisémitisme. La réalité des faits allégués était mise en doute, d'abord par le physicien Nahum Shahaf, puis par l'agence de presse Metula News Agency. Articles et documentaires contribuaient à une controverse dont peu de médias français faisaient état. Le 22 novembre 2004, Philippe Karsenty, directeur de Media-Ratings, écrivait que ce reportage était une « mise en scène » et une « imposture ». Ce qui lui valait des poursuites judiciaires pour diffamation initiées par Charles Enderlin et France 2. Le 21 mai 2008, la Cour d’appel de Paris, tançant sévèrement Charles Enderlin dont les versions successives sont incohérentes et invraisemblables, a relaxé Philippe Karsenty. Jacques Attali est l’un des signataires du texte Pour Charles Enderlin du 27 mai 2008. En mars 2012, Théo Klein a adressé une lettre à Richard Prasquier, président du CRIF, dans l'affaire al-Dura.

En effet, l’affaire al-Dura est l’un des faits qui fragilisent la thèse « il-n'y-a-pas-d'antisémitisme-en-France  » de Jacques Attali et Théo Klein, et "il-n'-y-a-pas-d'-antisémitisme-d'-Etat".

Un service public audiovisuel national qui diffuse le blood libel [Nda : accusation fausse, diffamatoire, portée contre les Juifs accusés à tort de tuer des enfants non-juifs] de l’Intifada II en 2000 ; la direction de France 2 qui refuse d’enquêter sur l’authenticité des faits allégués par ce reportage malgré son accord du 18 septembre 2008 pour un « groupe de travail d’experts indépendants » ; des autorités de tutelle - ministère de la Culture et de la Communication, Conseil supérieur de l’Audiovisuel (CSA) -, qui refusent d’agir pour faire éclater la vérité ; le Conseil d’Etat qui, le 8 décembre 2004, a débouté Serge Farnel, écrivain et journaliste, défendu par Me Stéphane Haddad, dans leur action visant à faire établir cette vérité. Ces faits interpellent...

Malgré les critiques sur son anti-israélisme, l'émission radiophonique Là-bas si j’y suis, produite et animée par Daniel Mermet, a été diffusée sur France Inter de septembre 1989 à juin 2014. Sans émission similaire contre-balançant sa partialité.

Ajoutons le refus depuis près de quinze ans, par toutes les chaines télévisuelles financées par l'argent public, de diffuser les documentaires de Pierre Rehov sur l'exode oublié, la duplicité de l'Autorité palestinienne par l'endoctrinement d'enfants palestiniens à la haine des Yaoud (Juifs en arabe), l'incitation au terrorisme et son refus d'un Etat Juif, etc.



Coïncidence, L'Oeil du 20 heures - Un autre regard sur l'actualité, diffusé sur France 2, a diffusé le 26 octobre 2017 le reportage-enquête "Tomer Sisley, Gad Elmaleh, Arthur : nos humoristes vont-ils chercher l'inspiration outre-atlantique ?" La reprise de révélations d'un Internaute, "Ben", postant des vidéos sur Youtube avec le hashtag #CopyComic. Mais, à l'époque d'autres humoristes non juifs étaient accusés de plagiats : Djamel DebbouzeMalik Bentalha, Paul Séré.

C'est ce même fleuron audiovisuel public qui a diffusé au JT de 20 h du 19 janvier 2018 un "florilège" de Laura Laune, "belge trentenaire", en y intégrant une "devinette" banalisant la Shoah par un parallèle avec des baskets.



Quant au JT de 20 h du 20 mars 2018, il comportait une séquence sur Le français, bientôt troisième langue la plus parlée dans le monde ? par Jean-Baptiste Marteau et en présence de la présentatrice Anne-Sophie Lapix. "Le français est de plus en plus parlé, comme le souligne Jean-Baptiste Marteau sur le plateau de France 2 : "Regardez la dernière étude qui date de 2014, réalisée par l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), et ce chiffre : 275 millions de francophones à travers le monde. C'est un chiffre qui a plus que doublé en 25 ans, ce qui fait du français la 5e langue la plus parlée dans le monde. Et la 3e langue la plus parlée dans le monde en 2050, selon des projections. Où sont les francophones aujourd'hui ? "C'est une langue officielle aujourd'hui dans 29 pays, répartie un peu partout à travers le monde, mais principalement dans des pays africains", précise le journaliste, qui ajoute : "C'est sur ce continent que l'on comptabilise plus de 50 % des francophones dans le monde entier (54,7%), bien loin devant l'Europe (36,4%) et le continent américain (7,6%)". L'Afrique est donc le continent d'avenir du français. "Regardez les résultats de ces études : en 2050, le nombre de francophones passerait de 275 à 750 millions de personnes. Cela fait 85% des francophones qui seraient africains en 2050", dit aussi le journaliste. La conséquence directe de l'explosion démographique de ce continent. Le français pourrait donc devenir la 3e langue la plus parlée dans le monde". La carte ne mentionnait pas l'Etat d'Israël. Aucune réaction de la journaliste Anne-Sophie Lapix.


Le 6 mai 2018, La France Insoumise (LFI), parti d'extrême-gauche, a organisé la Fête à Macron. Grand reporter à Vanity Fair, Marion Van Renterghem a publié sur son compte Twitter une photo du défilé parisien montrant une pancarte. Elle a commenté ainsi la photo : "La honte: un slogan antisémite en toute liberté à Paris pendant  sur laquelle est écrit "MAC AARON ESCROC" et le mot "SIONISTE" est rayé "hypocritement. Çà ne gêne personne ?" Et cette journaliste a interpellé des dirigeants de ce mouvement gauchiste. Ce jour-là, le JT de France 3 à 19 h 30, présenté par Catherine Matausch, a diffusé le reportage "La fête à Macron : un anniversaire critique de l'élection du président" sur ce défilé. Commentaire de la journaliste : "Samedi 5 mai, dans les rues de Paris, "la fête à Macron" a pris des airs de carnaval politique. Les messages sont multiples, mais il n'y a qu'une seule cible : Emmanuel Macron. Sans débordement majeur, le rassemblement est un pari plutôt réussi pour la France insoumise." Bref, l'antisémitisme de l'extrême-gauche est occulté. De même, le JT de France 3 n'a montré aucune des autres images choquantes brandies lors du rassemblement et circulant sur les réseaux sociaux.


La Boîte à bulles a publié "MOH. Palestinien mais presque", un album de bande dessinée partiale, émaillée d'erreurs historiques et de stéréotypes anti-israéliens/antijuifs et caractérisée aussi par des omissions nombreuses. le scénario est signé Céline de Gemmis et les dessins sont créés par François Bégnez. "Le portrait juste est touchant de Moh, plongé brutalement dans la peau trop grande d’un adulte terroriste" et vivant "désormais en France, [où] il est chercheur". Le livre "a fait l’objet d’une double promotion de la part de France Télévisions : le journal de France 3 Marseille y a consacré un reportage le 18 octobre 2019 (les deux auteurs habitent la cité phocéenne) ; ce reportage a ensuite été mis en ligne sur le site de France Info accompagné d’un article élogieux".


Le 28 octobre 2019, Infoéquitable résumait ses critiques :
« Moh Palestinien ou presque » est à n’en pas douter une oeuvre de propagande dont de nombreux passages sont susceptibles de constituer une incitation à la haine dirigée contre un groupe de personne en raison de leur appartenance à une nation, en l’espèce les Israéliens. Les scènes de tortures contre des adolescents palestiniens ne reposent sur aucun fait avéré. Leur représentation et leur graphisme ne sont pas sans évoquer certaines réminiscences de l’accusation médiévale de crime rituel longtemps formulée à l’encontre des Juifs.C’est à se demander si les journalistes de France Télévisions qui ont assuré la promotion de l’ouvrage l’ont réellement lu.InfoEquitable souhaite à cet égard attirer l’attention du CSA.La double promotion de cette album de BD par France Télévisions n’est-elle pas en contradiction avec la recommandation du CSA du 20 novembre 2016 relative au traitement de l’information lors des conflits internationaux, des guerres civiles et des actes de terrorisme ?Cette recommandation enjoint notamment aux chaînes de télévision de traiter « avec la pondération et la rigueur indispensables les conflits internationaux susceptibles d’alimenter des tensions et des antagonismes au sein de la population ou d’entraîner, envers certaines communautés ou certains pays, des attitudes de rejet ou de xénophobie » et de « vérifier l’exactitude des informations diffusées ». Sous couvert de la promotion d’un album de BD, France Télévisions ne s’exonère-t-elle pas abusivement de ses obligations compte tenu du fait que les auteurs de l’oeuvre présentent leur récit comme s’appuyant sur des événement « véridiques » et qu’il prend pour toile de fond le conflit israélo-palestinien dont on connaît les répercussions en France ?"
Le 4 novembre 2019, le Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme (BNVCA) a exprimé son indignation :
"Cet album BD qui prétend relater l’histoire de MOH, un enfant palestinien enfermé dans les prisons israéliennes, reprend tous les vieux poncifs antisémites, et les clichés de la désinformation. Nous n’avons eu de cesse de démontrer que l’incitation à la haine d’Israël est la source essentielle de l’antisémitisme que subissent depuis 20 ans, depuis l’Intifada engagée contre les citoyens juifs d’Israël, et reproduite contre les citoyens juifs de France à la faveur des campagnes de dénigrement de l’image de l’Etat Juif. Nous déplorons que France Télévisions se rende complice de cette incitation à la haine.Nous rappelons que déjà en 2000 France 2 a diffusé en boucle un reportage controversé et bidonné sur la mort prétendue de Mohamed Al Dura, accusant sans preuve les tirs de soldats israéliens. Nous avions déjà mis en cause ce reportage repris par les chaines du bouquet arabe, considérant qu’il a déclenché la première vague d’antisémitisme en France en même temps que la première intifada en Israël.Cet antisémitisme d’inspiration islamo palestinienne tue en Israël mais a tué aussi en France, Ilan Halimi, les enfants de l’école juive de Toulouse, dans l’Hyper cacher de Paris, et à leur domicile Sarah Halimi, Mireille Knoll.Le BNVCA demande au Ministre de l’Intérieur et au Directeur de la DILCRAH d’empêcher une accélération certaine de l’antisémitisme violent, en prenant toutes les mesures préventives et en interdisant la publication et la diffusion de ce brûlot caricatural, extrémiste et discriminatoire, qui fait passer les juifs et les israéliens pour des nazis.Le scénario ne rapporte pas l’antisémitisme officiel enseigné aux enfants dans les écoles palestiniennes auxquels on apprend l’arithmétique en comptant « UN JUIF TUÉ ET DEUX JUIFS TUÉS = 3 JUIFS MORTS ».L’histoire ne rapporte pas que les camarades de MOH servent de boucliers humains aux terroristes palestiniens du FATAH du FPLP du HAMAS du Djihad islamique, Il ne narre pas encore, les missiles lancés depuis les minarets des mosquées ou les toits des hôpitaux sur les populations civiles d’Israël. Il ne dit rien sur les faux morts palestiniens qui ressuscitent ou les faux enfants blessés, etc.Il n’y est pas relaté non plus l’assassinat d’un bébé juif israélien poignardé dans son berceau après que ses parents aient été assassinés eux aussi, ni la mort dans les bras de son père d’un autre bébé tué par balle dans la tête tirée par un sniper palestinien, ni la prise d’otage de 3 adolescents et leur assassinat, ni celle d’une jeune fille enlevée, violée et poignardée. Il ne raconte pas les pressions et tortures exercées sur les arabes chrétiens contraints de se convertir ou s’exiler. Non un seul regard, le regard pro palestinien, anti israélien anti juif.Nous rappelons que déjà en 2002, le BNVCA avait fait retirer des bibliothèques des écoles le petit livre illustré « MOMO LE PETIT PALESTINIEN » qui mentait aux enfants.Le BNVCA lance un appel à des dessinateurs de talent susceptibles de créer une bande dessinée qui racontera la vérité tant sur le palestinien que sur le juif israélien.Le BNVCA a décidé de saisir le CSA et de réclamer au Ministre de l’Intérieur et au Directeur de la DILCRAH l’interdiction immédiate de cette bande dessinée, le retrait de cet album BD de tous les rayons des librairies et leur destruction administrative".
Comme dans l'affaire a(l)-Dura, le prénom de l'enfant "palestinien" est Mohamed, au diminutif affectif Momo. Comme le prophète de l'islam.

CSA

Lors du magazine 13 h 15 présenté sur France 2 le 8 novembre 2009 par Laurent Delahousse, et en présence du député Jean-François Copé, l’acteur François Cluzet, venu faire la promotion du film A l'Origine, a réclamé la libération du prisonnier franco-palestinien Salah Hamouri détenu en Israël pour « délit d'opinion ». Or, le terroriste Salah Hamouri a été légalement condamné pour avoir notamment tenté d’assassiner le grand rabbin Ovadia Yossef, et n'a jamais présenté le moindre mea culpa. François Cluzet n'a jamais présenté d'excuses pour s'être trompé et avoir terni l'image d'Israël.

« Considérant qu’il s’agit d’une désinformation caractérisée et d’incitation à la haine », le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNVCA), qui saisit le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), « demande à la rédaction de France 2 et à Monsieur Delahousse de rétablir sans délai la vérité sur cette antenne et présenter les faits concernant le terroriste en question auquel le Président de la République française s’est intéressé, bien que Salah Hamouri ait déclaré ne rien regretter".


Et le BNVCA d'ajouter : "Conformément aux lois en vigueur" concernant les Français qui commettent « un crime à l’étranger, et notamment un acte terroriste, le BNVCA réitère sa demande aux ministres de l’Intérieur et de la Justice d’engager une procédure de déchéance de la nationalité française de Salah Hamouri pour les faits qui lui sont reprochés, si son cas entre dans le cadre de cette mesure ». Une demande déjà formulée le 14 août 2009.



Saisi par Sammy Ghozlan à propos de deux émissions partiales de France 2 sur Salah Hamouri, en novembre 2009, le CSA a répondu le 1er décembre 2009.

Le CSA a considéré que les propos de François Cluzet « n'étaient pas constitutifs d'une incitation à la haine ou à la violence. En les diffusant, France 2 n'a donc pas manqué à ses obligations en matière de déontologie et de maîtrise de l'antenne » et « qu'en diffusant, le 22 novembre 2009, un sujet complet sur Salah Hamouri, France 2 avait assuré la diversité des points de vue et l'honnêteté de l'information ». (publication sur le site Internet le 13 janvier 2010).


Comparons avec la réaction du CSA à l’égard de déclarations du journaliste Eric Zemmour, le 6 mars 2010, sur les contrôles au faciès, lors de l'émission Salut les terriens, présentée par Thierry Ardisson sur Canal + : «Mais pourquoi on est contrôlé 17 fois ? Pourquoi ? Parce que la plupart des trafiquants sont Noirs et Arabes, c’est comme ça, c’est un fait ». Le lendemain, le dimanche 7 mars 2010, Rachid Arhab, président du groupe de travail "Déontologie des contenus audiovisuels" du CSAa déclaré dans Médias le magazine présenté par Thomas Hughes sur France 5 : le CSA s'était saisi de ces propos « bien avant même la saisine par le MRAP [Nda : Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples] et par le Club Averroès ». Journaliste de France 2 qui l’a « mis en disponibilité » lors de sa nomination au CSA, ce conseiller a ajouté : « C'est une question que nous avons regardée de très près cette semaine, que nous allons continuer d'examiner". Et le 23 mars 2010, le CSA a sanctionné Canal + par une mise en demeure pour ces propos controversés d'Eric Zemmour.


Le 19 octobre 2010, le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a annoncé "qu'il adressait une mise en demeure à France Télévisions pour « non-maîtrise de son antenne » après les propos tenus par le parfumeur Jean-Paul Guerlain sur la chaîne France 2. « Nous prenons acte de la décision du CSA », a déclaré Thierry Thuillier, directeur de l'information de France Télévisions. Interrogé par l'AFP (Agence France Presse), il a souligné que France 2 avait lu le jour même à l'antenne le communiqué d'excuse de M. Guerlain et qu'Elise Lucet, vendredi soir et lundi à 13 h 30 avait déclaré « être désolée de ne pas avoir réagit immédiatement» aux propos de J-P Guerlain. Invité le 15 octobre du journal télévisé de 13 heures, sur France 2, Jean-Paul Guerlain, héritier de la célèbre maison, avait déclaré« Pour une fois, je me suis mis à travailler comme un nègre. Je ne sais pas si les nègres ont toujours tellement travaillé, mais enfin...»

Le 27 mars 2012, le CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel)l a  sélectionné les six nouvelles chaines en haute définition pour la TNT (Télévision numérique terrestre). Parmi ces six chaines : TVous La Diversité (Société Diversité TV France). Or, cette diversité est déjà largement représentée dans toutes les chaines, dont France Ô, déjà présentes sur la TNT. Selon Le Canard enchaîné citant un membre du CSA, Pascal Houzelot, fondateur de TVous, "a défendu le projet le moins convaincant". 


Dans son livre La TNT, un scandale d'Etat, Didier Maïsto, président et seul actionnaire de Fiducial Medias (Sud Radio, Lyon Capitale), est revenu sur le choix du CSA concernant l'attribution de six chaînes de la TNT en 2012. Interviewé par Le Parisien (28 juin 2015), il a dénoncé "une compétition aux dés pipés, dont on connaissait les lauréats trois mois avant les auditions officielles". Et de préciser : "J'ai compris, dès novembre 2011, que tout était déjà joué. J'ai rencontré Patrick Buisson et Camille Pascal, conseillers de Nicolas Sarkozy, qui m'ont clairement fait comprendre que tout était déjà organisé au plus haut lieu, à l'Elysée. Et non pas dans le CSA fantoche de l'époque dirigé par Michel Boyon". Patrick Buisson, alors conseiller du Président Nicolas Sarkozy, a déclaré alors à Didier Maïsto : « Ne cherchez pas à comprendre, Houzelot a déjà sa chaîne. C’est fait. C’est comme ça. Il a ses entrées partout. Vous feriez mieux d’arrêter de poser des questions et de fouiner. » Et d'ajouter : « Quand Sarkozy dit quelque chose, le président du CSA écoute ».


Le 26 juillet 2017, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) "a adopté sa troisième sanction de la saison contre C8, chaîne du groupe Canal+, à la suite d’un canular jugé homophobe diffusé le 18 mai dans l’émission « Touche pas à mon poste : Radio Baba », à la suite duquel le régulateur indique avoir reçu 47 000 plaintes. C8 devra payer une amende de 3 millions d’euros, une somme importante pour une chaîne dont le chiffre d’affaires était, en 2015, de 135 millions d’euros. C’est aussi l’une des amendes les plus importantes jamais infligées par le CSA. L’animateur avait notamment publié une lettre d’excuses, le 23 mai".

Le CSA s'avère intransigeant à l'égard des propos visant les Noirs ou les homosexuels. Il réagit vite, publiquement, par communiqué ou/et sanction. Pourquoi a-t-il agi différemment dans l'affaire al-Dura ?

Droit

Ajoutons notamment l’absence générale de poursuites des parquets, placés sous l’autorité de la ministre de la Justice, contre les appels au boycott des produits de l’Etat juif, dans le cadre des campagnes du BDS (Boycott Désinvestissement Sanctions), et les actions prônant le boycott des produits israéliens dans des hypermarchés, notamment Carrefour. Des délits pourtant pénalement sanctionnés. Ce qu'a reconnu un membre éminent du cabinet de la ministre de la Justice.

Sammy Ghozlan, président du Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNVCA), de l’Union des conseils des communautés juives (UCCJ) et du Secours français pour Israël, nous précisait le 6 décembre 2009 :
« J’ai déposé une trentaine de plaintes au nom de ces trois associations. Certaines sont en cours d'examen par les parquets de Paris et Bobigny. J’ai reçu des avis de classement des parquets de Nanterre, Créteil, Versailles ».
Confusion entre liberté d'expression et délit, motivations choquantes et peu juridiques pour relaxer les boycotteurs, application aléatoire de la loi sur le boycott, condamnations rares, avec sursis et aux montants dérisoires, refus parfois du Parquet de requérir les sanctions pénales prévues par la loi, fautes de procédure ou de forme du Parquet, dépendant du ministère de la Justice, supposé ne pas les commettre, entachant d'illégalités des procédures qui sont annulées par des juges prononçant les relaxes des prévenus... Par son fonctionnement aléatoire, l'institution judiciaire française contribue à l'antisionisme, vecteur contemporain majeur de l'antisémitisme.


Exemples. Combien d'appels au boycott d'Israël ont été poursuivis par le parquet à Paris, ville où sont régulièrement autorisées des manifestations appelant à ce boycott ?

En janvier 2013, le Parquet, placé sous l'autorité de la ministre de la Justice, alors Christiane Taubira, a classé sans suite l'enquête préliminaire pour apologie du terrorisme, ouverte après la diffusion des propos de Souad Merah, au motif qu'ils ont été filmés à son insu. Lors de Mohamed Merah : itinéraire d'un terroriste français, sur M6, le 11 novembre 2012, Souad Merah a été filmée disant : " Les juifs, tous ceux qui sont en train de massacrer les musulmans, je les déteste... Moi et (Abdel)Kader, on soutient les salafistes ". Or, le 31 janvier 2012, la Cour de cassation validé les enregistrements audio, réalisés à l'insu de Liliane Bettencourt par son majordome, et la procédure judiciaire issue d'eux


En outre, la Commission nationale consultative des droits de l'Homme (CNCDH), "structure de l'Etat qui assure en toute indépendance, auprès du gouvernement et du parlement un rôle de conseil et de proposition dans le domaine des droits de l’homme, du droit et de l’action humanitaire et du respect des garanties fondamentales accordées aux citoyens pour l’exercice des libertés publiques", a décerné son Prix des droits de l'Homme de la République française en 2009 au Réseau des Organisations Non Gouvernementales Palestiniennes (PNGO) qui notamment appelle au boycott d'Israël, et en 2012 à Michel Warschawski, "emprisonné dans les années 1990 pour avoir publié un pamphlet pour le compte du groupe terroriste FPLP ".

La CNCDH décerna le 10 décembre 2018 son Prix des droits de l'Homme notamment à "B’Tselem (Centre d’information israélien sur les droits de l’homme dans les territoires occupés) et l’association Al Haq, en Israël-Cisjordanie (récompense commune)". B'Tselem est une ONG fondée en 1989. Elle est membre de la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) engagée dans le BDS (Boycott Désinvestissement Sanciton). Elle est financée par l'Union européenne, la France, etc.

Par ailleurs, le ministère français des Affaires étrangères a accordé des subventions à la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine, créée en 1994 et qui appelait notamment aux boycotts d'Israël, organisait des campagnes contre le "Mur", "l'occupation", publiait des fascicules en faveur du droit au retour des "Palestiniens". Interrogé en 2005 par le sénateur Roger Karoutchi, le ministre des Affaires étrangères a répondu : "la plate-forme des ONG françaises effectue un travail utile de coordination d'une partie de l'aide non gouvernementale française aux Palestiniens et aux associations palestiniennes. Le ministère des affaires étrangères soutient, à ce titre, son action car c'est aussi dans la société civile que s'enracine la culture de la paix et que se renforce la démocratie. Ce soutien est, également, une contribution significative au processus de paix. La subvention dont bénéficie cette ONG est dirigée vers ses activités de coordination. Il va de soi que le ministère des affaires étrangères ne finance aucune activité politique de quelque association que ce soit. La France oeuvre au renforcement de la confiance et de l'esprit de négociation entre les Israéliens et Palestiniens pour la relance du processus de négociations au Proche-Orient afin que les deux peuples puissent vivre en paix et en sécurité."

Nul Etat au monde autre que l’Etat juif n’est la cible d’un tel harcèlement, d’une telle diabolisation, d’une telle délégitimation. Ni l’Iran des mollahs, ni le Soudan génocidaire au Darfour, ni d’autres régimes violant les droits de l’homme ne subissent cet acharnement. C’est d’autant plus troublant qu’Israël est une démocratie.



Le 4 novembre 2019, le tribunal de Dunkerque a condamné Jamel Tahiri, ancien président de l'association musulmane chiite « Centre Zahra » à Grande-Synthe (Nord), fermée pour propagande favorisant le djihad armé, à six mois de prison avec sursis pour provocation à la haine antisémite. "Une amende de 2.000 euros a également été infligée à cet ex-responsable poursuivi pour la mise en ligne d’un article antisémite d’une revue camerounaise sur le site du centre Zahra le 1er décembre 2017, a-t-on précisé de source judiciaire". Quelle sévérité judiciaire !

L'étiquetage des produits d'entreprises juives israéliennes fabriqués dans les territoires disputés a été légalisé par la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE), répondant au Conseil d'Etat saisi par l'Etat, en l'occurrence le ministère français de l'Economie.


Tabou communautaire

Facteur aggravant : cet antisémitisme/antisionisme n'est pas dénoncé par certains dirigeants d'associations juives françaises. Ainsi, Pierre Besnainou, qui achevait alors son mandat de président du FSJU, a déclaré sur RCJ le 25 mars 2014 : "Le gouvernement français est absolument exemplaire dans son combat contre l'antisémitisme. Aucun gouvernement en Europe n'est aussi mobilisé que ce gouvernement. Aucun pays n'a une législation aussi claire, aussi ferme dans la lutte contre l'antisémitisme que le gouvernement français... Les gouvernements, actuel et précédent, ont montré un engagement sans faille pour lutter contre l'antisémitisme,. Les médias français sont exemplaires dans la lutte contre l'antisémitisme... Je passe évidemment sur quelques dérapages, on ne peut  pas dire anecdotiques, mais marginaux. La presse, les médias restent formidables dans leurs réactions contre l'antisémitisme. La société civile est absolument remarquable dans son engagement contre l'antisémitisme. Cela n'empêche pas le malaise que peuvent vivre les Juifs en France quand on crie dans une manif il  y a deux mois "Juifs hors de France", quand il y a des drames comme" ceux à Toulouse, et Ilan Halimi. Il a ajouté : "Il  y a un malaiseLa société française connait un certain nombre de problèmes. La société juive en France en connait un petit  peu plus". Il a souligné : "La société française a un malaise avec la minorité majoritairement maghrébine mal intégrée... [Nous devons monter] des projets communs [avec les musulmans] pour que leur intégration puisse s'améliorer... Leur intégration sera notre intégration. Leur échec sera notre échec".

Il a conclu : certains "ont assimilé la critique de la politique israélienne à de l'antisémitisme. Non. Il faut arrêter. On est en train de dépasser des frontières préjudiciables à notre soutien à Israël. Nous confondons antisémitisme et antisionisme ". Et quand certains médias évoquent ou certains politiciens critiquent la "construction de logements dans les territoires occupés", Pierre Besnainou estime-t-il que c'est une terminologie exacte, une critique légitime et fondée, de l'antisionisme, de l'antisémitisme, ou les deux ?


C’est bien le refus de reconnaître, de définir et combattre de nouvelles formes d’antisémitisme, en particulier l’antisionisme, qui est en question. Il n'existe aucune définition de l'antisémitisme en droit français qui prévoit l'antisémitisme comme circonstance aggravante pour certains délits ou crimes.


Antisionisme

Le professeur Shmuel Trigano définit en 2009 l’antisionisme comme
« l’idéologie qui dénie aux juifs le droit à l’autodétermination et à la souveraineté, sous le prétexte qu’ils ne constituent pas un peuple… [L'antisionisme] conduit nécessairement à prôner l’extermination des juifs parmi les habitants de l’Etat d’Israël dans la mesure où l’on peut supposer que ces juifs n’accepteraient pas de se faire hara kiri volontairement. Sa finalité ultime est la disparition de l’Etat d’Israël ».
Dans son rapport Chantier sur la lutte contre le racisme et l'antisémitisme remis le 19 octobre 2004 à Dominique de Villepin, alors ministre de l'Intérieur, Jean-Christophe Rufin, médecin, écrivain et ancien président de l’association Action contre la faim, alertait sur :
« l’antisionisme radical [qui] n’est pas la simple critique conjoncturelle d’une politique mais bien une remise en cause des fondements même de l’Etat d’Israël », une « forme d’antisémitisme par procuration ».
Jean-Christophe Rufin écrivait :
« Israël, assimilé aux Etats-Unis et à la mondialisation libérale, est présenté comme un Etat colonial et raciste qui opprime sans fondement un peuple innocent du Tiers-monde… Derrière les critiques violentes qui assimilent le sionisme au nazisme, on entend, en écho subliminal, la voix interdite mais bien relayée des terroristes islamistes qui généralisent le combat et affirment « qu’il faut attaquer les Juifs partout où ils se trouvent ».
Après Manuel Valls, alors ministre socialiste du Président François Hollande. le Président de la République Emmanuel Macron a reconnu le 16 juillet 2017 que l'antisionisme était une forme d'antisémitisme. Et il a annoncé sa volonté de le combattre. Comment entend-il le combattre ? Mystère. A-t-il l'intention d'introduire dans le droit national la définition de l'antisémitisme par le Parlement européen ? Quelles mesures envisage-t-il d'adopter afin que les juges sanctionnent l'antisionisme ? Quand il stigmatise "l'occupation" par Israël de la Judée et de la Samarie, ne procède-t-il pas lui aussi à l'antisionisme ? En évoquant l'antisionisme, le Président Emmanuel Macron a-t-il sciemment évité de dénoncer l'antisémitisme islamique, qui a inspiré tant d'assassinats antijuifs depuis 2000 et qu'Arte occulte, notamment en diffusant, contrainte, et tardivement le documentaire « Un peuple élu et mis à part : l’antisémitisme en Europe » par Joachim Schroeder et Sophie Hafner ?

« Gentleman’s Agreement »
La situation en France est complexe.

Certes, il n’y a pas de lois antisémites en France. Et Brice Hortefeux, ministre français de l’Intérieur, annonçait le 13 décembre 2009, la prochaine nomination d’un préfet chargé de coordonner la lutte contre le racisme et l’antisémitisme. Mais confier cette mission à un préfet, vraisemblablement sans moyens financier et humain, c'est réduire l'importance accordée au combat contre l'antisémitisme. Une critique qui demeure valable à l'égard du Délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme créé en 2012.


En outre, ce refus de lutter contre l’antisionisme comme vecteur/forme d’antisémitisme réduit l’efficacité du combat contre l’antisémitisme.

Et force est de constater que certaines institutions, telle l'institution judiciaire, ne fonctionnent pas toujours de manière normale ou satisfaisante quand il s’agit de Juifs ou d'Israël. Ce qui n’est pas conforme à l’Etat de droit.

Cette situation étrange induit des interrogations légitimes sur la raison pour laquelle l’Etat français, si soucieux du vivre ensemble dans une « société multiculturelle », tolère ce blood libel, ces appels au boycott, cet « antisionisme radical ». Et ce, en violation de ses valeurs.

S’agit-il d’un Gentleman’s Agreement (Ndt : accord de gentleman), selon le titre du film oscarisé d’Elia Kazan (Le mur invisible, 1947), interprété par Grégory Peck, John Garfield et Dorothy McGuire, sur l’antisémitisme aux Etats-Unis ?


Conditionnement d’une opinion publique par le retour en Occident d’un blood libel chrétien assimilé en « terre d’islam » ?

Crainte de heurter la « rue arabe » en rétablissant la vérité qui exonère Israël de tout crime d’enfant ?

Souci de ménager la « politique arabe » de la France qui, en diabolisant l’Etat Juif isolé, justifie la nécessité de pressions sur cet Etat ?

Volonté de garder confidentiel ce « secret de Polichinelle », ce « secret public » selon l’expression de l’historien Richard Landes : Pallywood, industrie audiovisuelle palestinienne productrice de haine contre Israël, peuple et Etat ?

Etape vers la disparition d’un « Etat-d'Israël-qui-tue-les-enfants » ou sacrifice d’Israël sur l’autel de la "politique arabe" partiale, de la "pax islamica" et de la "politique iranienne" dangereuse de la France, ainsi que d’Eurabia, cet "axe euro-arabe" analysé par l'essayiste Bat Ye'or ?

Un projet génocidaire antisémite que les autorités politiques et les médias français ne peuvent ignorer.


A cet égard est inquiétante la révélation, le 8 août 2019, par Le Parisien de la déclaration d'Yves Bonnet, ancien patron de la Direction de la surveillance du territoire (DST), le 30 janvier 2019 à un juge d'instruction chargé de ce dossier. Yves Bonnet lui a affirmé : « On a passé une sorte de deal verbal en leur disant : "Je ne veux plus d'attentat sur le sol français et en contrepartie, je vous laisse venir en France, je vous garantis qu'il ne vous arrivera rien. » Pour la première fois, l'ancien maître espion reconnaît devant la justice l'existence d'un accord secret entre la France et Abou Nidal, un groupe terroriste potentiellement responsable de la tuerie. Un pacte oral ignoré des nombreux enquêteurs et magistrats qui se sont succédé durant trois décennies sur ce dossier insoluble. Sur procès-verbal, Yves Bonnet confirme un « engagement donné aux représentants d'Abou Nidal de ne pas être poursuivis en France ».

Le 2 septembre 2019, dans sa chronique hebdomadaire sur Koulam radio intitulée "La trahison de la République - L’« agrément » de la France à la terreur palestinienne", le professeur Shmuel Trigano a déclaré :

"Cette attitude peu glorieuse pour un Etat qui a une haute idée de lui même et qui assène de toutes parts les « droits de l’homme » constitue objectivement une forme de coordination inquiétante avec le terrorisme palestinien qui vise uniquement à ce que la France puisse retirer son épingle du jeu. Au lieu de combattre et réduire ce terrorisme qui attaque les Juifs sous tous les cieux, elle consent à ce que ses citoyens juifs soient les victimes collatérales de sa sécurité interne. Cette politique annonçait ce qui allait se passer au début des années 2000 lorsque 500 agressions antisémites émanant de milieux islamistes restèrent non dénoncées, non nommées, non jugées, non combattues ni punies par le gouvernement Jospin à l’époque de la cohabitation avec Chirac.
Le ministre de l’intérieur de l’époque, Vaillant révéla quelques années plus tard qu’il y avait là un choix du gouvernement afin de « de ne pas jeter de l’huile sur le feu ». En somme, la France assurait sa « paix publique » en sacrifiant ses citoyens juifs auxquels il fut demandé de mettre la pédale douce et de pratiquer le « dialogue » inter-religieux. Et comme « il ne se passait rien » en France, ce que confirmèrent les médias, on accusa naturellement Israël d’être à la cause des problèmes (un « conflit importé » ! ) avec « ce qu’il faisait aux Palestiniens » (se souvenir du mot d’Hubert Védrine, ministre des affaires étrangères alors) mais on accusa aussi de racisme (!), d’islamophobie les Juifs français qui appelaient « au secours » et tentaient par tous les moyens d’alerter l’opinion française et la classe politique . Sans succès.
Cet abandon des citoyens juifs français sur le plan national fait système, au plan international, avec le soutien à la « Cause palestinienne » de toutes les agences officielles françaises qui répercutent dans le discours médiatique français le narratif palestinien, du Hamas comme du Fatah, en ignorant consciemment leurs objectifs de guerre. On peut penser que la France pense ainsi se concilier les bonnes grâces du monde islamique au plan du monde arabe mais surtout de la société française. Cette attitude d’ailleurs va de pair avec le silence « politiquement correct » sur la provenance et la qualification des actes antisémites commis en France.
Or ce discours, qui reprend les mots de la guerre idéologique des Palestiniens sans aucune critique, est une incitation permanente à la violence contre les Juifs en France, motivée par des motifs religieux qui transcendent les frontières. Mohamed Merah vengeait ainsi, selon ses dires, « les enfants de Gaza »… La « politique » du Quai d’Orsay va plus loin. Ce fut effarant de voir tout cet été 2019 journalistes et commentateurs français se tenir « courageusement » aux côtés de l’Iran, théocratie dictatoriale dont le projet majeur et eschatologique est l’extermination des Juifs que l’arme atomique qu’il construit rendrait possible. Ce fut effarant de voir Macron tendre encore une perche à l’Iran en l’invitant par surprise au G7, sans lendemains, tandis que tous les commentateurs faisaient de Trump l’idiot du village. C’est accablant de voir la politique française envers le Hezbollah (150 000 missiles dirigés contre Israël) qui reçoit par l’intermédiaire de l’armée libanaise l’armement que la France lui vend, alors qu’elle avait été la garante du retrait israélien du Liban et de l’interposition d’une force de l’ONU qui, dès le départ, n’a jamais empêché, comme c’était sa tache et la responsabilité de la France, le réarmement du Hezbollah.
L’ensemble de cette politique qui fait système entre le national et l’international, ne fait que délivrer objectivement un permis de chasser les Juifs. Or l’histoire française récente a démontré que les machines infernales qui les visent spécifiquement, et uniquement parce qu’ils sont Juifs, finissent par toucher tous les Français !
Il y a de quoi être stupéfait du silence des institutions juives peu promptes à défendre les droits de citoyen de ceux auxquels elles pensent donner voix dans l’opinion. C’est cela qui est en jeu.
On peut lire le titre de cette chronique dans son double sens : la trahison des citoyens juifs par la République tout autant que la trahison de la République comme esprit, souci de la sécurité de tous ses citoyens sans exception et de justice."
Antisémitisme sous-estimé
En 2014, le nombre d’actes antisémites recensés en France français "a doublé. Il est de 851 contre 423 en 2013. Cela représente une augmentation de 101%". En outre, "51% des actes racistes commis en France en 2014 sont dirigés contre des Juifs. Les Juifs représentent un peu moins de 1% de la population française. Moins de 1% des citoyens du pays est la cible de la moitié des actes racistes commis en France".

Ces statistiques officielles sous-estiment l'antisémitisme, tout comme elles ignorent les actes anti-Blancs, anti-Français, anti-Céfrans, anti-Gaulois, anti-chrétiens.


D'une part, de nombreux actes antijuifs ne sont pas recensés par le ministère de l'Intérieur, des organisations juives françaises dont le CRIF ou le SPCJ, et la CNCDH. 

Ainsi, l'assassinat antisémite de Sébastien Selam, les affaires Lionel Krief et Eva Tanger, les slogans antisémites de la "rue islamique" et de ses soutiens, les appels aux boycotts de l'Etat d'Israël ou de ses produits, etc. ne sont pas intégrés dans ces statistiques.

D'autre part, ces chiffres occultent la dimension morbide de cet antisémitisme, soit au moins 18 victimes Juives assassinées, tuées par des musulmans en France depuis 2000, déclenchement de l'Intifada II par Yasser Arafat - le nombre s'élève à 
19 en ajoutant l'assassinat de Dominique Sabrier, âgée de 66 ans, bénévole au musée juif de Bruxelles (Belgique) où elle a été tuée tuée le 24 mai 2014 par Mehdi Nemmouche, et à davantage en incluant les victimes françaises du terrorisme palestinien en Israël :

Sébastien Selam, DJ français âgé de 23 ans, tué par Adel Amastaibou dans la nuit du 19 au 20 novembre 2003, à Paris, et longtemps oublié de la communauté juive institutionnalisée française ;

- Ilan Halimi, âgé de 23 ans, vendeur français dans un magasin de téléphonie, kidnappé, séquestré et torturé par le gang des Barbares, assassiné le 13 février 2006 par Youssouf Fofana, chef de ce gang composé majoritairement de musulmans. Il a été découvert agonisant le long des voies ferrées du RER C à Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne) après avoir été torturé dans une cité HLM de Bagneux (Hauts-de-Seine) ;


- Myriam Monsonego, fille âgée de 8 ans du principal de l’établissement scolaire, le rab Yaacov Monsonego, Jonathan Sandler, 30 ans, professeur de judaïsme, et ses deux fils, Arié, 5 ans, et Gabriel, 4 ans, tous Français assassinés le 19 mars 2012 par Mohamed Mérah près et dans l'école Juive OzarHaTorah ;


Elsa Cayat, psychiatre et psychanalyste âgée de 54 ans, et Georges Wolinski, dessinateur âgé de 80 ans. Deux Français juifs assassinés à la rédaction de Charlie hebdo, le 7 janvier 2015, par les frères Chérif et Saïd Kouachi revendiquant l'attentat islamiste au nom d'Al-Qaïda dans la péninsule Arabique (AQPA). 
« Je sais que les assassins ont demandé à leurs victimes de se lever et de décliner leur identité. Comme elle était juive, je ne peux m’empêcher de penser qu’elle a été tuée pour cette raison, et j’en éprouve des relents d’horreur », a confié la cousine d'Elsa Cayat, la productrice de cinéma Sophie Bramly, dans Le Parisien. Un lien souligné par Me Grégory Levy, avocat du compagnon d'Elsa Cayat, sur RCJ (13 octobre 2020), durant le procès des individus présumés être liés aux attentats terroristes islamistes de  janvier 2015

- Philippe Braham, cadre commercial dans une société d'informatique âgé de 45 ans, cadre commercial, Yohan Cohen, étudiant et employé du magasin âgé de 20 ans, Yoav Hattab, étudiant âgé de 21 ans - son héroïsme est sciemment occulté par la plupart des dirigeants politiques et des médias -, et François-Michel Saada, cadre supérieur retraité âgé de 64 ans, tous quatre Français assassinés le 9 janvier 2015 à l'Hyper Cacher de la porte de Vincennes à Paris, par  Amedy Coulibaly se revendiquant de l'Etat islamique (ISIS) ;


Le vendredi 19 août 2016, Jean-Louis (Chalom) Levy, sexagénaire français juif d’origine tunisienne, était agressé  gravement au couteau par Mehdi Kerkoub, délinquant multirécidiviste franco-algérien, alors âgé de 44 ans, criant  « Allahou Aqbar ». 
Le 12 septembre 2019, la Chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Colmar a déclaré l’agresseur pénalement irresponsable. 
Le 30 décembre 2019, Jean-Louis (Chalom) Levy est décédé à l’âge de 65 ans ; il a été enterré en Israël. 

- Sarah Halimi, médecin et directrice d'école retraitée, Française juive orthodoxe française active dans l'élaboration de projets sociaux, âgée de 65 ans, a été rouée de coups dans son domicile au 3e étage et défenestrée par Kobili Traoré, voisin musulman d’origine malienne et âgé de 27 ans, dans la nuit du 3 au 4 avril 2017, dans le quartier parisien de Belleville. 
Fin juin 2017, des membres de la famille de la victime ont porté plainte pour non assistance à personne en danger. Le 16 juillet 2017, lors de la cérémonie du 70e anniversaire de cette rafle du Vél d'Hiv, le Président de la République Emmanuel Macron, premier magistrat de France, a déclaré : La justice "doit faire désormais toute la clarté sur la mort de Sarah Halimi".
Le 19 décembre 2019, la chambre de l'instruction de la Cour d’appel de Paris a reconnu le caractère antisémite du crime. Malgré l'absence de consensus parmi les experts, elle a déclaré que le discernement de l'assassin, sous l’emprise de substances illicites, était aboli au moment des faits et qu’il est donc pénalement irresponsable. La Cour a "rendu une ordonnance d’hospitalisation d’office, car Kobili Traoré présente une dangerosité psychiatrique extrême, disent les experts, « que nous considérons comme durable en dehors d’un milieu psychiatrique ». Il restera hospitalisé tant que les médecins de son établissement le jugeront utile". 

Mireille Knoll, Française âgée de 85 ans. Le 25 mars 2018, le BNVCA a déclaré qu'une "femme de confession juive âgée de 85 ans a été découverte morte, Mireille K.. brûlée dans son appartement 30 rue Philippe Auguste à Paris 11e, le 23 mars 2018 vers 18 h 30. La thèse du suicide est écartée. L’information rapportée par le quotidien Le Parisien souligne que “d’après une source policière, la victime avait déposé des mains courantes contre un riverain qui l’avait menacé de la faire brûler. Ce dernier aurait été vu dans son appartement. L’enquête a été confiée à la police judiciaire. Selon les informations recueillies par le BNVCA, un suspect est actuellement interrogé par la Police Judiciaire du 2e District de Paris. Cet événement nous afflige d’autant que la victime rescapée de la Shoah est morte brûlée chez elle à son propre domicile. Des informations recueillies, il apparaîtrait que 5 foyers d’incendies aient été découverts, et que près de 11 coups de couteau auraient été portés contre la victime. Pour le BNVCA et ses correspondants, ce crime est assimilé à celui commis contre Sarah Halimi, 65 ans, assassinée par son voisin dans la nuit du 3 au 4 avril 2017 rue Vaucouleurs à Paris. Le BNVCA demande que tout soit mis en oeuvre pour identifier et confondre l’auteur, et vérifier s’il s’agit ou pas  d’un crime antisémite. comme tout laisse à le croire. Le BNVCA adresse à la famille et à ses enfants, ses sincères condoléances et les assure de son soutien et son entière solidarité dans cette épreuve". Comme FranceTV, Le Parisien n'indiquait pas que la victime était juive, une survivante de la Rafle du Vél d'Hiv, et le suspect arabe.

- Jérémie Cohen, Français âgé de 31 ans. 
Ce jeune Français juif souffrait d'un léger handicap mental et portait souvent sa kippa blanche. Le 16 février 2022, vers 20 h, à Bobigny (Seine-Saint-Denis), il est sauvagement agressé physiquement par une quinzaine d'individus. Il parvient à fuir, mais en traversant les voies du tramway, il est percuté par une rame, et décède à l'hôpital. L'enquête policière piétine. Le 4 avril 2022, Eric Zemmour révèle cette tragédie. Grâce à son enquête de voisinage, la famille de la victime obtient une vidéo montrant l'agression en groupe et l'accident.  

René Hadjadj, Français âgé de 89 ansLe 17 mai 2022, dans le quartier de la Duchère, dans le 9e arrondissement de Lyon, ce retraité français juif a été tué et défenestré par un voisin, Rachid Kheniche, âgé de 50 ans. Des Internautes et un reportage sur les lieux du crime révèlent sur les réseaux sociaux des twitts antisémites du criminel ainsi que ses menaces et agressions envers divers habitants.

Liyahou Haddad, Israélien âgé de 44 ans. Le samedi 20 août 2022, à Longperrier, ville située au nord-est de Paris (Seine-et-Marne), ce jeune homme handicapé a été assassiné à coups de couteau et de hache par Mohammed Dridi, âgé de 24 ans. D’origine djerbienne (Tunisie), la victime sera enterrée en Israël - sa famille habite à Beer Sheva. 

Sans parler des blessés, physiquement et psychologiquement. 

Quid de Mardochée Haddad, commerçant français Juif parisien, vendeur de vêtements aux Puces, qui a été assassiné dans des circonstances non élucidées, dans le box privé où il garait son véhicule, un 29 décembre du début des années 2000 ?

Quid de Chantal Piekolek, une commerçante de l'avenue de Clichy lardée de coups de couteaux par Mohammed Ghrib le 19 novembre 2003 ?


Ayons une pensée émue pour Alexandre Sartène, restaurateur et exploitant agricole, qui, voulant produire et exporter un vin cacher à 100%,  a affronté notamment le maire d'Arpaillargues, dans le Gard. Et ce, des années durant. Alexandre Sartène est décédé en 2016.

Quid du meurtre d'Alain Ghozland, conseiller municipal Les Républicains et fils du fondateur de la communauté juive cristolienne, à Créteil le 11 janvier 2016 ? Deux suspects avaient été arrêtés par la police : Ramzi. M, 21 ans et Djibril. F, 23 ans. 
Le 1er juillet 2018, le parc de la Brèche  a été renommé et porte désormais le nom d’Alain Ghozland qui Le conseiller qui habitait à proximité de ce parc. Le 6 mai 2018, lors de la fête juive de Lag Ba’omer "célébrée pour la huitième édition au parc de la Brèche", Laurent Cathala, maire socialiste de Créteil, avait annoncé que le conseil municipal voterait à sa demande sur ce nouveau nom. « Il y a près de trois ans disparaissait un de nos collègues dans des conditions tragiques. Malgré nos divergences politiques, j’avais beaucoup de considération pour lui. Je vais donc proposer lors d’un prochain conseil municipal que nous donnions son nom à ce parc », avait rappelé Laurent Cathala. "Applaudie par la communauté, cette décision a également été saluée par Valérie Pécresse, président LR de la Région et fidèle de la fête de Lag Ba’omer. « Alain Ghozland était l’un de mes amis, s’est souvenue l’élue. Par-delà les clivages politiques, c’était une personnalité très engagée dans la vie des Cristoliens. Merci du fond du cœur pour cette décision. » « Alain Ghozland était très impliqué dans la vie de la communauté, il a aidé beaucoup de monde, c’est mérité », insiste Sephora, venue en famille. La communauté juive, qui comptait sur place des représentants nationaux, voulait faire de cette fête celle du « vivre-ensemble ». « Les médias véhiculent des ondes négatives, mais après les moments troubles de 2014 et 2015, il faut oser un si beau rassemblement, a insisté Albert Elharrar, président de la communauté juive de Créteil. Sans sa communauté juive, Créteil ne serait pas une telle cité. » 
Le 22 novembre 2019, la cour d'assises du Val-de-Marne a rendu son jugement concernant Djibril et Ramzi ayant "commis ce vol qui a dégénéré le 11 janvier 2016 à Créteil. Le premier, avec son casier judiciaire chargé et ses incidents à répétition en détention, a été condamné à 20 ans de réclusion par la cour d'assises du Val-de-Marne. L'autre a pris 16 ans. Ils encouraient la perpétuité. L'avocate générale avait requis 25 et 22 ans."

Quid de Moïse Chekroun ? Âgé de 72 ans, il avait disparu le 24 janvier 2016, vers 21 heures, après avoir quitté la synagogue Darkei Haim de la rue Barbanègre près de la Villette (75019), dont il était le gardien, pour rentrer chez lui à vélo à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Il avait l'habitude de longer à bicyclette le canal de l'Ourcq, puis le canal Saint-Denis. "Son portable avait borné une derrière fois à 21 h 37, dans le secteur du canal de l'Ourcq". "Un appel à témoins avait été lancé et un numéro vert mis en place". Une "enquête pour « disparition inquiétante », confiée à un juge d'instruction et menée par la brigade criminelle, avait été ordonnée le 9 février par le parquet de Paris". Le soir de la disparition, les caméras de vidéo-surveillance ne fonctionnaient pas et nul militaire ne protégeait la synagogue. Me Muriel Ouaknine-Melki, avocate de la famille, "avait déposé plainte pour "enlèvement et séquestration". L'homme, sportif, sans problème cognitif aucun, "maîtrisait le parcours" avait-elle assuré. Le 21 février 2016, son corps a été retrouvé "dans le canal de Saint-Denis au niveau d'Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) "lors d'une quatrième fouille par les plongeurs". "Au vu des premières constatations médico-légales, la thèse accidentelle n'est pas exclue du tout. Le corps ne porte aucune trace de violences apparentes. La bicyclette sur laquelle circulait Moïse Chekroun au moment de sa disparition n'a pas été retrouvée. Maintenant que nous savons la certitude qu'il s'agit de Moïse Chekroun, le juge d'instruction qui était déjà saisi du chef de disparition inquiétante va être saisi du chef de découverte de cadavre", a fait savoir le parquet de Paris joint par Metronews. Moïse Chekroun a été enterré en Israël. Les enquêteurs de la police judiciaire parisienne assurent que l'enquête s'oriente vers la piste d'un accident, "aucune lésion qui pourrait faire penser qu'il s'est battu ou débattu. L'autopsie montre que le décès est consécutif à une noyade" précise une source proche de l'enquête.

Quid de Rudy Bensimon ? Le 9 juillet 2018, vers 20 h 15, à la sortie de l’autoroute A 86, ce commerçant de 39 ans a été assassiné par balle lors d’un faux contrôle de police, alors qu’il quittait la Japan Expo (5-8 juillet 2018), le plus important "festival consacré à la culture japonaise" en Europe et se déroulant au parc des expositions de Villepinte (Seine-Saint-Denis). Ses cinq agresseurs "se sont fait passer pour des policiers, à un endroit où les contrôles sont fréquents, à la sortie Aubervilliers. Ils étaient à bord d’une voiture et sur une moto. Le commerçant aurait tenté de résister en voyant qu’on lui prenait une mallette posée à l’avant. Plusieurs coups de feu ont alors été tirés, de calibre 11.43. Une balle a touché le commerçant au niveau de la cuisse, lui sectionnant l’artère fémorale. Les policiers de la BAC départementale de Seine-Saint-Denis ont tenté de le sauver, en vain. Après un massage cardiaque, le blessé a été transporté à l’hôpital où il est décédé. D’après un proche de la victime, la mallette contenait 100 000 euros. « C’est une équipe organisée, qui a ciblé son objectif, avec beaucoup de détermination », réagit une source policière habituée au grand banditisme. La brigade de répression du banditisme a été saisie". Selon France Bleu Paris, Rudy Bensimon, exposant à Japan Expo, vendait des katanas, sabres japonais des samouraïs, de luxe. 
"Sept hommes ont été interpellés ce 3 juin 2019 à 6 heures à travers la région parisienne par la Brigade de répression du banditisme (BRB) de la PJ parisienne, tous soupçonnés d'avoir braqué et tué le commerçant". La BRB agissait "sur décision d'un juge de la Juridiction inter-régionale spécialisée (JIRS) de Paris. Âgés d’une trentaine d’années et originaires de Seine-Saint-Denis et de l’Essonne pour la plupart, plusieurs sont déjà très connus des autorités, notamment pour des affaires de violences, de drogue et de séquestration. Deux d’entre eux, incarcérés dans le cadre d’autres affaires, ont été extraits de leur cellule de prison afin d’être interrogés. Après 96 heures de garde-à-vue dans les locaux de la BRB, les sept hommes ont été déférés au soir du 6 juin 2019 devant des magistrats du parquet, en vue de leur mise en examen le 7 juin 2019 et de leur probable incarcération. Face aux policiers, plusieurs suspects ont reconnu leur implication dans l’affaire. Minimisant leur rôle, aucun d’entre eux n’a reconnu être l’auteur du coup de feu mortel".

Après l'assassinat de Mireille Knoll, Marc Knobel, ancien professeur d'histoire et de géographie, chercheur au CRIF, a déclaré à l'AFP : depuis 2006 et l'assassinat du jeune Ilan Halimi, "onze juifs ont été assassinés parce que juifs" !? Marc Knobel oubliait Sébastien Selam. Et c'est ce nombre qui a été repris par tous les autres médias. Le même Marc Knobel avait curieusement fait débuter dans son livre livre Haine et violences antisémites. Une rétrospective : 2000-2013 la recrudescence de « la violence antijuive » le 1er octobre 2000. Il éludait donc la diffusion par France 2, le 30 septembre 2000, du reportage de Charles Enderlin et Talal Abu Rahma alléguant la mort de « Mohamed al-Dura ». Des images controversées érigées en blood libel emblème de l’Intifada II.

Nouvellement élu Président du CRIF, Yonathan Arfi a déclaré à Die Jüdische Allgemeine (12 juillet 2022) : "Douze Juifs ont été assassinés en France ces 20 dernières années – par haine islamiste des Juifs". Le compte n'y est pas.

Pourquoi la France n’établit-elle pas un fichier de ces « Allahou Akbar boys » (Mark Steyn), en distinguant les irresponsables pénaux, pour les recenser, analyser ces statistiques et surveiller ces individus dangereux ? Par déni ou peur de la réalité ? Par manque de moyens ? Quel est le coût financier pour l’Etat de leur hospitalisation, notamment complète ? Peut-on légalement établir une traçabilité de ces irresponsables pénaux criminels ? 

Entre les terroristes islamistes tués par les forces de l’ordre et les irresponsables pénaux, combien d’assassins de Français seront condamnés à des peines de prison ? Combien seront finalement libérés par décision du « gouvernement des juges » d’un Etat très endetté, préférant des solutions alternatives à l’hospitalisation complète si coûteuse et ne cessant d’accorder des droits aux personnes hospitalisées sans leur consentement ?

Des indicateurs insatisfaisants

Ainsi, "pour la totalité de l’année 2015, nous constatons une diminution de 5 % des actes antisémites, qui restent cependant à un niveau élevé, avec 806 actes constatés", a déclaré Bernard Cazeneuve (La Croix19 janvier 2016). Or, ces 806 actes comprennent six assassinats de Français Juifs.

Par ailleurs, les questions posées par les instituts de sondages et les sociologues pour mesurer l'antisémitisme et l'évolution de l'opinion publique à l'égard des Juifs sont datées, et ne permettent pas de percevoir l'ampleur et les natures de l'antisémitisme en France.


Dans son rapport sur la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la xénophobie pour 2014, la Commission nationale consultative des droits de l'Homme (CNCDH) a observé : "La faiblesse des chiffres en valeur absolue invite par ailleurs à s’interroger sur la qualité et la pertinence des outils statistiques, d’autant que les chiffres et la réalité vécue du racisme semblent être inversement proportionnels. Il convient donc de s’interroger sur la fiabilité des données à notre disposition (et ce même si de réels progrès ont été accomplis ces dernières années). Face à cette imperfection des outils statistiques, il est nécessaire que les ministères de l’Intérieur et de la Justice travaillent à l’amélioration du recensement des infractions à caractère raciste, antisémite et xénophobe".

Ainsi, ces questions posés par la Fondapol en dans son rapport L'antisémitisme dans l'opinion publique française. Nouveaux éclairages (2014) : "Les Juifs ont trop de pouvoir dans le domaine de l’économie et de la finance" (25% d'accord), "Les Juifs ont trop de pouvoir dans le domaine des médias" (22%), "Les Juifs sont responsables de la crise économique actuelle" (6%), etc. Au printemps 2015, lors d'une réunion avec Dominique Reynié, professeur de sciences politiques et directeur général de la Fondapol (2014), et la sociologue Nonna Mayer, je leur ai proposé d'intégrer de nouvelles questions tenant compte de nouveaux vecteurs d'antisémitisme : par exemple, "Pensez-vous que les Juifs tuent délibérément les enfants palestiniens ?" J'ai justifié cette question en soulignant l'importance des blood libels, en particulier l'affaire al-Dura, dans les motivations des assassins de Français Juifs. Ces deux chercheurs se sont récriés horrifiés : "Vous n'y pensez pas ! Jamais nous ne demanderons à nos sondeurs de poser ces question".

Pourtant, ce rapport note dans la partie sur "les opinions antisémites dans une société qui ne l'est pas" : les "questions sur le sionisme n’évoquent rien pour une part importante des répondants (entre 42 % et 46 %), mais elles révèlent la vigueur des critiques adressées par une partie de la société à la politique d’Israël et aussi la force de l’une des opinions antisémites les plus accomplies : pour 25 % des répondants, le sionisme est « une organisation internationale qui vise à influencer le monde et la société au profit des Juifs ». Les sondeurs ont invité les Français à indiquer s'ils sont ou non d'accord avec ces affirmations : le sionisme "est une idéologie qui revendique le droit des Juifs d’avoir leur propre État sur les terres de leurs ancêtres" (46% d'accord), "est une idéologie qui sert à Israël à justifier sa politique d’occupation et de colonisation des territoires palestiniens" (37% d'accord), "est une organisation internationale qui vise à influencer le monde et la société au profit des Juifs" (25% d'accord), est une idéologie raciste" (23%). Ces réponses révèlent surtout l'adoption par une part significative de cet échantillon représentatif de la "politique arabe" de la France, des partis pris de médias, et plus généralement l'impact de la propagande anti-israélienne sur l'opinion publique française. Et comme les Arabes désignent les Israéliens par le vocable "Yahoud" (Juifs en arabe) ou "Sionistes", ils ne font pas la différence entre "Israéliens" et "Français juifs".


Révéler ces stéréotypes antisémites liés à la diabolisation et à la délégitimation d'Israël ne peut que souligner leurs origines étatique, médiatique, culturelle, etc.


En outre, la participation du CRIF, notamment de son chercheur Marc Knobel, à la rédaction du rapport annuel de la CNCDH s'avère problématique : angle partial privilégiant l'observation d'Internet, analyse "politiquement correcte", victime juive non comptabilisée, occultation de "l'antisémitisme d'Etat".


En 2015, "l’antisémitisme en France en 2015 est extrêmement élevé, hyper-violent et endogène", a constaté le SPCJ dans son rapport annuel recensant, en étroite coopération avec le ministère de l’Intérieur, les actes antisémites commis sur le territoire français :
‣ "808 actes antisémites commis en France en 2015 ayant donné lieu à un dépôt de plainte. Un nombre extrêmement élevé.
‣ En 2015, 29 personnes (hommes, femmes, enfants, bébés) sont prises en otage dans un supermarché cacher le 9 janvier 2015. 4 personnes y sont exécutées.
‣ Pour la première fois, l’antisémitisme en France atteint un niveau extrêmement élevé indépendamment de tout conflit armé au Proche Orient.
‣ En 2015, une fois de plus, les Juifs, qui représentent moins de 1% de la population totale, sont la cible à eux seuls de 40% des actes racistes commis en France et de 49% des violences racistes aux personnes.
‣ En France, en 2015, en moyenne, 2 actes antisémites sont recensés par la police chaque jour.
‣ En 2015, de très nombreux témoignages de victimes d’actes antisémites évoquent leur réticence à déposer plainte pour des insultes antisémites, des menaces ou des violences légères alors que certains, quelques mois plus tôt, se sont fait exécuter, car Juifs.
‣ Le nombre de Juifs qui quittent ou envisagent de quitter la France pour rejoindre d’autres pays ne fait qu’augmenter. Une grande partie des Juifs en France ne comprend plus sa place dans la Nation, se sent incomprise au-delà même de son insécurité physique".


Dans son rapport 2015, la CNCDH a entériné le terme "islamophobie" - mot considéré comme "piège sémantique" par la DILCRA (Délégation Interministérielle à la Lutte Contre le Racisme et l'Antisémitisme) !? Elle a écrit : "Les chiffres du ministère de l’Intérieur sur les faits délictueux (« actions » et « menaces ») à caractère raciste, antisémite et anti-musulman marquent, une fois agrégés, une hausse conséquente de 22,4 % pour l’année 2015 : l’année 2014 avait enregistré 1.662 faits constatés à caractère raciste, antisémite et anti-musulman ; l’année 2015 en totalise 2.034, sommet jamais atteint depuis que ces statistiques sont relevées. La courbe de tendance de la délinquance apparente à caractère raciste ne cesse ainsi son inquiétante ascension. Dans le détail, on constate que :
- les infractions antisémites enregistrent un léger recul de 5,1 %, pour un total de 808 faits délictueux, contre 851 en 2014 ;
- les faits anti-musulmans ont plus que triplé (+223 %), comptabilisant 429 faits délictueux, contre 133 en 2014 ;
- les autres faits délictueux, c’est-à-dire ni antisémites ni anti-musulmans, recensés dans la catégorie générique d’ « actes racistes », augmentent de 17,5 % avec 797 actes (contre 678 en 2014)".

"Plusieurs indicateurs vont dans le sens d’un reflux de l’antisémitisme en France particulièrement marqué en 2015, comme si la violence des actes à l’encontre des juifs suscitait un réflexe de compassion et de solidarité à leur égard dans l’opinion publique. Néanmoins, la persistance de vieux préjugés antisémites et les violences dont ils sont victimes, en valeur absolue, invitent à la prudence.
Le bilan statistique du ministère de l’Intérieur indique une baisse de 5,1 % des infractions antisémites enregistrées par les services de police et de gendarmerie, avec 808 actes en 2015 contre 851 en 2014. En valeur absolue, le nombre d’actes recensés demeure néanmoins élevé, le seuil des 800 actes n’ayant été dépassé qu’à deux reprises depuis 2005, en 2009 et en 2014.
La population juive, bien qu’elle représente moins de 1 % de la population totale, est la cible de 40 % des actes racistes commis en France (contre 51 % en 2014).
Les indices longitudinaux de tolérance par minorités indiquent que les juifs restent la minorité la mieux acceptée, avec un indice de 82, supérieur de 3 points à celui des noirs, de 13 points à celui des maghrébins et de 20 à celui des musulmans. Ainsi, sur les quatre indicateurs relatifs aux minorités composant la société française, à savoir la reconnaissance de la citoyenneté, le degré d’intégration dans la société, la nécessité de sanctionner les insultes et l’image positive ou négative de la religion, les opinions à l’égard des juifs sont incontestablement meilleures que pour les autres minorités".

Le "sondage 2016 révèle cependant une résistance de vieux préjugés antisémites, liant les juifs à l’argent, au pouvoir, leur reprochant leur communautarisme et leur attachement à Israël. Si ces clichés peuvent parfois être présentés sous une forme « positivée » associée au travail et à l’effort, ils n’en demeurent pas moins des préjugés essentialisant un groupe et pouvant potentiellement susciter envie et ressentiment. Il est à noter que l’antisémitisme ne semble pas si fortement corrélé avec l’image d’Israël et du conflit israélo-palestinien, remettant en cause l’idée d’un nouvel antisémitisme chassant l’ancien".


"Alors qu’il était en baisse depuis deux ans, le nombre de ces actes a augmenté de plus de 69 % au cours des 9 premiers mois de l’année 2018", a révélé le Premier ministre Edouard Philippe, le 9 novembre 2018.

Entre instrumentalisation et dilution

Une preuve de cette absence de volonté politique nationale de combattre efficacement l'antisémitisme ? En 2003, au début de la grande vague de recrudescence d'actes antisémites, après des années de déni puis de minoration de l'antisémitisme, recevant à l'Elysée le CRIF pour le 60e anniversaire de cette organisation, Jacques Chirac, alors Président de la République, annonçait la prochaine création "à sa demande", d'une "autorité indépendante de lutte contre toutes les formes de discrimination".

Le CRIF pouvait espérer avoir été enfin entendu. En fait, le Président Jacques Chirac appliquait en droit français des textes européens anti-discriminations. Las ! La HALDE (Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité) n'a guère lutté contre l'antisémitisme de 2004 à 2011.


Lui a succédé le Défenseur des droits : Dominique Baudis, puis Jacques Toubon. Aucun des deux n'a défendu le Dr Lionel Krief.


En outre, les gouvernements successifs depuis l'an 2000 ont "délégué" la lutte contre l'antisémitisme à des préfets, à des Comités interministériels, puis à des la DILCRA devenue DILCRAH (Délégation Interministérielle à la Lutte Contre le Racisme, l'Antisémitisme et la Haine anti-LGBT) dirigée par deux préféts successifs - Gilles Clavreul, puis Frédéric Potier - essaimant la manne publique parmi de nombreux projets dont certains sur la Shoah. Avec quels effets ? La DILCRAH poursuit un but principal : museler, non "encadrer" les réseaux sociaux. Le 2 mai 2018, Frédéric Potier "a tweeté, amusé, en réaction à la suspension des comptes Facebook et Instagram du mouvement Génération Identitaire : "Je confirme, et ce n’est pas un incident technique…". Il faut donc comprendre que cette sanction a été demandée par les pouvoirs publics... C’est cette même intolérable atteinte à la liberté d’expression qui se poursuit en France dans l’indifférence générale. Quand ce n’est pas le pouvoir qui cherche à mettre l’internet sous surveillance, c’est la justice qui sort son gourdin." (Ivan Rioufol) Cette DILCRAH qui refuse que soit désigné par 300 intellectuels l'antisémitisme musulman.

"Dans le formatage de la pensée, l’école a pris une part prépondérante. Avec les meilleures intentions du monde, elle contribue à nier l’émergence d’un antisémitisme musulman en le noyant dans une myriade de « racismes » réels ou imaginaires". (Causeur, 5 mai 2018)


Juifs "dhimmisés" 

« Nous vivons une vie retranchée. Nous avons le sentiment angoissant d’être devenus des citoyens de deuxième zone. Cet ostracisme isole et traumatise... Cette angoisse, je ne suis pas seul à la ressentir. Chaque année, plusieurs milliers de Français juifs quittent leurs racines, leurs parents, leurs amis, leur travail, leur culture et leur histoire. Quelle tristesse pour eux ! Quelle tristesse pour la France ! M. le Président, dans le pays qui a accordé la pleine citoyenneté aux Juifs dès 1791, quand pourrons-nous, à nouveau, vivre sans crainte notre judéité ? », a déploré Roger Cukierman, président du CRIF, lors du dîner de l’institution le 7 mars 2016.


Sous domination islamique, les Juifs subissaient le statut des dhimmis analysé par l'essayiste Bat Ye'or : "La dhimmitude est corrélée au jihad. C’est le statut de soumission des indigènes non-musulmans – juifs, chrétiens, sabéens, zoroastriens, hindous, etc. - régis dans leur pays par la loi islamique. Il est inhérent au fiqh (jurisprudence) et à la charîa (loi islamique). Les éléments sont d’ordre territorial, religieux, politique et social. Le pays conquis s’intègre au dar al-islam sur lequel s’applique la charîa. Celle-ci détermine en fonction des modalités de la conquête les droits et les devoirs des peuples conquis qui gardent leur religion à condition de payer une capitation mentionnée dans le Coran et donc obligatoire. Le Coran précise que cet impôt dénommé la jizya doit être perçu avec humiliation (Coran, 9, 29). Les éléments caractéristiques de ces infidèles conquis (dhimmis) sont leur infériorité dans tous les domaines par rapport aux musulmans, un statut d’humiliation et d’insécurité obligatoires et leur exploitation économique". En outre, "toute contestation entre un dhimmi et un Musulman était jugée par un tribunal islamique où le témoignage du dhimmi était irrecevable. Le droit de défense leur était retiré dans tout litige avec un Musulman".

Dans cette France largement déchristianisée, ayant accueilli une immigration de peuplement - six millions ? Dix millions ? - souvent originaire d'Afrique du Nord et sub-saharienne, de nombreux Juifs n'osent plus arborer des signes de leur judéité - étoile de David, etc. Ils ont été invités par Haïm Sitruk, alors Grand rabbin de France, à cacher leur kippa sous un chapeau, de crainte d'être agressés.


En janvier 2016, le port de la kippa a suscité une polémique. Après trois agressions antisémites violentes, dont l'une à la machette contre un professeur, Zvi Ammar, président du Consistoire de Marseille, a invité ses coreligionnaires marseillais à ne plus porter la kippa "jusqu'à des jours meilleurs". Une décision qui a indigné les présidents du Consistoire de France et du CRIF, ainsi que Haïm Korsia, grand rabbin de France. Mais une décision qui reflète la dégradation alarmante de la condition juive en France et l'occultation d'un fait alarmant : l'attaque à la machette d'un Yahoud par un musulman.

Et que dire des Consistoires de Marseille, de Paris Île-de-France et de France qui ont supprimé le mot "israélite" de leurs sites Internet, de leurs logos, de leurs noms... C'est le "signe Juif" qui suscite l'intolérance ou est gommé.

Hasard ? C'est aussi le fleuron du service public qui a toléré, sans présenter la moindre excuse, l'agression verbale d'Alain Finkielkraut. Le 21 janvier 2016, lors de l'émission Des paroles et des actes sur France 2 sur "Deux France" , Wiam Berhouma, professeur d'anglais à Noisy-le-Sec et proche des Indigènes de la République, a invectivé, dans "une posture victimaire", Alain Finkielkraut dans une "interminable diatribe" : « pseudo-intellectuel » « théories vaseuses et approximatives » et « pour moi le pire, vous vous êtes octroyé le droit de parler d'islam, des musulmans et des quartiers populaires, alors que vous n'en avez ni la compétence ni la légitimité  », « Pour le bien de la France, je vous dis "Taisez-vous ! » Ni le journaliste, ni l'autre invité Daniel Cohn-Bendit, ni aucun dirigeant de France 2 ne lui ont rappelé les règles élémentaires de la courtoisie et du débat.

Wiam Berhouma a agressé verbalement Alain Finkielkraut comme une musulmane maltraite un dhimmi, un Yahoudi (Juif en arabe) en "terre d'islam". Une scène d'une grande violence symbolique, psychologique, morale, diffusée par le fleuron du service public télévisuel. Sans aucune excuse pour ce traitement choquant et cette désinformation.

Le 24 janvier 2016, lors de l'émission L'esprit de l'escalier sur RCJ, Alain Finkielkraut a déclaré : « Force est donc de constater que l’islam radical n’est pas notre seul ennemi. Il y a des musulmans, qui, aujourd'hui laïcs, se joignent pourtant à son djihad contre la France et contre les Juifs... Quand il s'est agi pour cette femme [Wiam Berhouma], dont on frémit à l'idée qu'elle enseigne dans l'école publique, de dresser la liste des "pseudo-intellectuels islamophobes" aujourd'hui en France, elle n'a pas nommé comme Libération ou comme la presse Pigasse, Houellebecq et Onfray, mais seulement Eric Zemmour, Bernard-Henri Lévy et moi... Quel est le point commun entre Zemmour, BHL et moi ? Nous sommes Juifs. L’antisémitisme à la télévision en première partie de soirée, voilà le monde dans lequel nous sommes condamnés à évoluer".


Et d'ajouter :  « David Pujadas n'a pas fait de remarques sur cette petite liste, il l'a  laissée parler... L'animateur David Pujadas a été très surpris, il a manqué de fermeté. Peut-être a-t-il eu peur en l'interrompant de susciter de la part d'un certain nombre de téléspectateurs des réactions extrêmement violentes. Il a des soucis de ménager la part du public qui pouvait se sentir visée par les critiques que j'adressais tout au long de l'émission. On a une preuve supplémentaire, avec ce pénible épisode, que nous sommes sortis de la période post-hitlérienne de notre Histoire. L’antisémitisme a de nouveau pignon sur rue. Il est le paquet cadeau du multiculturalisme ».

"Gouvernement des juges"

Faits méconnus, qui semblent n'avoir pas été assez analysés : c'est la France de la IIIe République qui a spolié et durablement diffamé le génial producteur cinématographique Bernard Natan (1886-1942), pionnier qui a créé un empire médiatique dans les années 1930. 

C'est la France de Vichy qui a spolié les Juifs et les a déportés vers les camps de la mort. C'est la France des IVe et Ve Républiques qui a manifesté la plus grand réticence à restituer aux ayants-droit des propriétaires spoliés de leurs oeuvres d'art ces objets : tableaux, etc.


Et le Président Emmanuel Macron et le gouvernement du Premier ministre veulent "restituer" avec hâte des oeuvres supposées provenir d'Afrique et faisant parties de collections publiques, et donc inaliénables. Et ce "au prix, s’il le faut, de petits arrangements avec l’histoire" et de mépris de la loi et de principes respectés auparavant par "tous les régimes depuis la Révolution française". Exemple : "le 17 novembre 2019, le Premier ministre Édouard Philippe a « rendu » au président sénégalais Macky Sall le sabre dit d’El Hadj Omar Tall, conservé au musée de l’Armée à Paris". Or, selon l’historien Francis Simonis, ce sabre « n’a jamais appartenu à son prétendu propriétaire ». 

Par contre, ces autorités politiques, des musées et le "gouvernement des juges" du pays "le plus pillé par les nazis et leurs collaborateurs français" ne manifestent pas la même volonté afin que les oeuvres d'art détenues dans des musées français et réclamées par les ayants-droits de Juifs, collectionneurs ou galeristes, spoliés ou contraints de les vendre à des montants dérisoires durant la Deuxième Guerre mondiale. 

Et c'est la France de la Ve République qui a spolié les Juifs Français depuis le début de l'Intifada II.


Des "Juifs de France", pour reprendre la terminologie officielle et erronée - il s'agit de jure et de facto de Français Juifs -, sont spoliés par l'institution judiciaire française, et ce "au nom du peuple français" : propriétaires de biens immobiliers en Allemagne (Monica Waitzfelder) et en France (Eva Tanger, David Amzallag), spécialiste en médecine nucléaire et détenteur d'actions dans des sociétés (Dr Lionel Krief)... Et la liste est loin d'être complète ou close.

Sans ces magistrats, agents publics rémunérés par l'Etat et formés à l'Ecole nationale de la magistrature (ENM) - les sessions de formation sur le racisme prodigués depuis plus de dix ans par la Commission nationale consultative des droits de l'Homme (CNCDH) et celles sur l'antisémitisme par le Mémorial de la Shoah s'avèrent insuffisants ou inadéquats à l'ENM -, aucun ennemi des Juifs ne pourrait légalement les ruiner ou les spolier. L'instrumentalisation de la justice à des fins privées représente un coût élevé pour les contribuables : encombrement de la justice par des procédures, etc. Et un manque-à-gagner pour l'Etat : au lieu de louer leurs biens, ce qui générerait des rentrées fiscales pour l'Etat et du travail pour les entreprises du bâtiment, des Français juifs sont englués par des procès ruineux, chronophages, psychologiquement éreintant.

En laissant la place au "gouvernement des juges", la justice française est devenue aléatoire, source d'insécurité juridique, car des magistrats s'affranchissent du respect du droit. Ainsi, la disparition progressive du droit d'auteur, au fil de jurisprudences destructrices, dans le pays de Beaumarchais et de Hugo, s'avère emblématique de l'avènement du "gouvernement des juges". A la loi, règle de droit juridiquement obligatoire, ce "gouvernement des juges" a substitué son bon vouloir, ses préjugés, sa perversité en condamnant l'innocent réclamant ses droits et en récompensant celui qui les a violés... N'est pas le roi Salomon qui veut, ce roi qui implora Dieu : "Donne donc à ton serviteur un cœur qui écoute, pour juger ton peuple, pour discerner entre le bien et le mal". (Livre des Rois)

Se souvenant de la fronde des Parlements, cours suprêmes, sous l'Ancien Régime, et notamment au XVIIIe siècle, les auteurs de la Constitution de 1958 ont reconnu non pas un "pouvoir judiciaire", mais une "autorité judiciaire" (Titre VIII).


Au fil des décennies depuis l'avènement de la Ve République, cette "autorité judiciaire" s'est en partie affirmée en un pouvoir au-dessus des lois, voire au-dessus des traités internationaux.



Le "gouvernement des juges" n'est contrôlé par aucun (contre-)pouvoir. Les réformes lancées par les autorités politiques ont visé par exemple la "carte judiciaire", mais non à limiter ce "gouvernement des juges" attentatoire à la démocratie et à des éléments de la devise républicaine : l'égalité et la liberté.

A cet égard, est significatif le scandale du "Mur des cons", panneau constitué de photographies de personnalités, dont le père d'une victime assassinée, découvert dans les locaux du Syndicat national de la magistrature (SNM), au sein d'un bâtiment du ministère de la Justice, par le journaliste Clément Weill-Raynal en 2013. Un scandale suivi d'aucune sanction, hormis celle du journaliste ayant révélé ce "Mur des cons".

Des magistrats "dhimmitisent" les Juifs, leur refusant le droit à un procès équitable : pas de respect des droits de la défense, dénaturation des conclusions et des pièces. En clair, des magistrats déforment les conclusions des justiciables Français Juifs pour "expliquer" leur condamnation sévère. Loin d'être impartial et de juger en droit et en fait, ils deviennent alliés des ennemis des Juifs et imposent "le fait du prince", l'aléa au lieu de la loi, le règne de l'anomie. Pourquoi cette absence de respect pour la loi, pour le Code listant les articles des lois en vigueur ?


Ce "gouvernement des juges" s'avère par essence anti-républicain - l'égalité devant la loi et la justice est une déclinaison de la devise de la République "Liberté/Egalité/Fraternité" -, antidémocratique - ce "gouvernement des juges", composé d'agents publics rémunérés par l'Etat, s'impose sans fondement juridique, sans légitimité, au-dessus des membres élus du Parlement -, anti-judaïque, antijuif et christianophobe.

En effet, il se développe en opposition à la Loi et à ceux qui ont accepté ce respect à l'égard de la Loi, éprouvent un profond souci et un sincère attachement à la justice (tsedek, en hébreu). Le vocable tsedek figure souvent dans les noms de synagogues ou est inscrit dans la salle de prières.


Ainsi, dans la Bible, Dieu, dénommé aussi l’Éternel, a gravé, sur le mont Sinaï, le Décalogue sur les Tables de la Loi, tables en pierre. Ce Décalogue, ou Dix Commandements, constitue une alliance entre L’Eternel (Adonaï, ou HaChem) et le peuple d'Israël. Et bien plus, car il a été intégré dans le christianisme, le droit positif de la plupart des pays. "Les Hébreux ont plus fait pour civiliser les hommes que toute autre nation (The Hebrews have done more to civilize men than any other nation)", a déclaré John Adams (1735-1826), deuxième président des Etats-Unis.

Ce "gouvernement des juges" se révèle aussi christianophobe car le christianisme d'une part a intégré la Bible hébraïque et, d'autre part, a joué un rôle fondamental, incontournable, essentiel dans l'Histoire de France. Or, ce "gouvernement des juges" ne peut élargir sa sphère d'influence, affermir sa puissance qu'en "faisant du passé table rase", qu'en rejetant la Loi et ses fondements ou composants historiques, moraux, etc. Un passé également juif en France. C'est donc un combat existentiel qu'il mène.


Alors, me direz-vous ce "gouvernement des juges" est composé de magistrats de diverses religions, et un certain nombre d'entre eux n'ont pas eu d'éducation religieuse, sont athées, agnostiques, etc. Certes, mais dans leur (in)conscient, dans leur cerveau, tous savent que le respect de la loi qu'ils doivent appliquer découle de celui de la Loi gravée sur les Tables de la Loi qui a nourri tant de droits nationaux. Ce qui est aussi symboliquement très puissant. De nombreux œuvres picturales ou cinématographiques ont évoqué les Tables de la Loi. Est-ce un hasard si c'est un journaliste français juif, Clément Weill-Raynal, qui a révélé le "Mur des cons" , ou une journaliste française juive qui l'a analysé ?

Perméable à l'air du temps, adoptant le comportement d'"élites" ayant refusé que soient inscrites dans la Constitution de l'Union européenne ses racines juives et chrétiennes, ce "gouvernement des juges" veut se débarrasser de sa dette à la valeur inestimable à l'égard des apports en droit des civilisations grecque et romaine (jus ou ius latin), du Judaïsme et du Christianisme. Exeunt Athènes, Rome, Jérusalem et Byzance/Constantinople !


Ce "gouvernement des juges" cible particulièrement ceux qui se revendiquent de l'Alliance avec Dieu, et notamment les Juifs, ce peuple si attaché aux Tables de la Loi et si respectueux de la Loi. "Dina de Malkhouta Dina" (« La loi du royaume a force de loi »), dit le Talmud. Ces Juifs qui sont les plus ardents défenseurs de la démocratie, de la devise de la République "Liberté Egalité Fraternité", et notamment de l'égalité de tous devant la Loi, ne peuvent que s'indigner du "Bon vouloir", de l'aléa pervers induit par ce "gouvernement des juges". Ce dont le "gouvernement des juges" a une conscience aiguë. Ses jugements condamnant injustement des justiciables juifs me font penser à des "crimes juridictionnels".

Par leurs jurisprudences, la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) et la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) ciblent le judaïsme, notamment la che'ita

Ce faisant, ce "gouvernement des juges" est d'autant plus et mieux toléré par les "élites" françaises qu'il rejette les racines juives et chrétiennes de la France, et leur apport civilisationnel. Ainsi, Jacques Chirac, alors Président de la République, et Valéry Giscard d'Estaing, ancien Président de la République, ont refusé que la Convention européenne mentionne les racines chrétiennes de l'Union européenne.


Ainsi, des documents établis par la partie non Juive - Syndicat de copropriétaires, sociétés, huissier de justice, administrateur judiciaire, etc. - sont pris en compte pour accueillir les demandes de cette partie, alors qu'ils sont sciemment faussés. Et on peut s'interroger : des juges lisent-ils les conclusions et pièces versées aux débats par les parties juives ? Pourquoi les procureurs, informés de ces faits, demeurent-ils inactifs ?


Pour bien faire comprendre à des Juifs impudents, osant réclamer l'application du droit, qu'ils ne sont pas des justiciables français comme les autres, des magistrats bâclent leur arrêt par des phrases sans sens. Les condamnations au titre de l'article 700 du Code de procédure civile - indemnisation des frais judiciaires, en première instance et en appel, de la partie gagnant entièrement ou partiellement le procès - ? Elles se traduisent généralement pour des justiciables non Juifs - locataire, copropriétaire, banque, etc. - par une somme à payer par la partie perdant, en partie ou totalement le procès, allant de 4 000 € à 5 000 €. Or, une Cour d'appel a condamné un copropriétaire Français Juif, percevant le RSA et ayant obtenu l'aide juridictionnelle totale, a verser 6 000 € au Syndicat et à son syndic, et à Eva Tanger, copropriétaire Française Juive, à 20 000 € ! Mais, et c'était bien connu de Youssouf Fofana, "les Juifs ont de l'argent"...

Il est donc profitable, et sans risque, pour des Syndicats de copropriétaires d'assigner un copropriétaire français Juif en justice en lui réclamant de prétendues "charges impayées" : les magistrats n'acceptent qu’exceptionnellement de désigner un expert judiciaire pour vérifier les comptes du Syndicat. Et encore, des experts judiciaires s'avèrent problématiques. Ainsi, certains comptes d'un syndic et expert judiciaire ont été considérés comme "injustifiés" par un Tribunal de Grande instance. Mais curieusement, la Cour d'appel les a ensuite validés sans argumenter. Et la Cour de cassation a confirmé l'arrêt curieux de cette Cour !

Un Syndicat de copropriétaires peut s'enrichir aisément par ces procédures judiciaires : par le versement de sommes déjà payées par des copropriétaires Français Juifs, par des dommages et intérêts injustifiés, par l'indemnisation exagérée de ses frais judiciaires, par l'inscription d'une hypothèque sur les lots de ces copropriétaires, par des saisies bancaires, par la vente de leurs lots, par l'éventuel rachat de ces lots à prix bradés et en réalisant une juteuse plus-value, etc. Quant à son syndic, il perçoit en particulier des vacations sur le suivi judiciaire qui accroissent le montant de sa rémunération annuelle et il s'assure de garder ce Syndicat dans son porte-feuille de clients. Ce gestionnaire de biens a la faculté aussi de racheter ces lots en engrangeant un profit conséquent.


Ce faisant ces Syndicats et leurs syndics spoliateurs empêchent des Français Juifs de jouir d'une vie tranquille et bien méritée. Hasard ? Volonté d'éviter l'accusation d'antisémitisme ? Les spoliateurs choisissent souvent des avocats juifs lors des procédures judiciaires contre des Juifs.


Après les copropriétaires juifs spoliés ou/et ruinés, les locataires juifs, les commerçants ou hommes d'affaires juifs ? Oui, vraisemblablement puisque le "gouvernement des juges", sur le fondement de documents erronés, créera leur prétendue "dette".

Et ce sont d'autres magistrats qui ont longtemps relaxé Dieudonné poursuivi pour incitation à la haine anti-juive. Ce sont aussi des fonctionnaires qui ont "oublié" pendant des années de réclamer à Dieudonné M'Bala M'Bala les montants élevés d'amendes auxquels des magistrats l'avaient finalement condamné.

Le 27 février 2018, après la deuxième audition de Kobili Traore, assassin de Sarah Halimi, la juge d'instruction Anne Ihuellou a retenu le caractère antisémite du meurtre comme circonstance aggravante. Francis Kalifat, président du CRIF, s'en est réjoui. On peut raisonnablement tempérer cette satisfaction induite par une décision tardive et partielle de la juge Anne Ihuellou. En effet, la juge Anne Ihuellou a défié le parquet pendant près de six mois. Et le droit pendant plus de dix mois. Pourquoi ?  Finalement, la juge a admis la circonstance aggravante d'antisémitisme, mais pas la séquestration et les tortures. Un tiers de victoire. La juge d'instruction a concédé in fine un des trois motifs réclamés depuis le printemps 2017. Peut-être pour éviter que son ordonnance soit infirmée par la Cour. Et peu avant le dîner annuel du CRIF en présence du Président de la République Emmanuel Macron.

C'est aussi la justice française qui a relaxé Alain Soral poursuivi pour avoir publié sur Internet un dessin considéré comme antisémite montrant Emmanuel Macron manipulé par des Juifs puissants, comme un Rothschild.


C'est le parquet qui a poursuivi l'historien Georges Bensoussan, co-auteur des Territoires perdus de la République et responsable éditorial au Mémorial de la Shoah, et a interjeté appel de sa relaxe. Le 10 octobre 2015, lors de l'émission « Répliques » d'Alain Finkielkraut sur France Culture, cet historien avait déclaré : « Aujourd’hui nous sommes en présence d’un autre peuple [les personnes de culture arabo-musulmane-Ndlr] au sein de la nation française, qui fait régresser un certain nombre de valeurs démocratiques qui nous ont portés. Il n’y aura pas d’intégration tant qu’on ne se sera pas débarrassé de cet antisémitisme atavique qui est tu, comme un secret... Il se trouve qu’un sociologue algérien, Smaïn Laacher, d’un très grand courage, vient de dire dans le film qui passera sur France 3 : c’est une honte que de maintenir ce tabou, à savoir que dans les familles arabes, en France, et tout le monde le sait mais personne ne veut le dire, l’antisémitisme, on le tète avec le lait de la mère ». Des pétitionnaires dont Alain Gresh et Shlomo Sand, ont dénoncé sur Mediapart ces propos qualifiés de « racistes » et d’« islamophobes », et ont demandé au Mémorial de la Shoah de se distancer de son responsable éditorial. Le sociologue français d'origine algérienne, Smaïn Laacher, a porté plainte contre Georges Bensoussan en lui reprochant de l’avoir diffamé. Il retira "cette plainte en février 2016, sans négociation ni contrepartie". En mars 2016, le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF) a signalé ces propos au parquet pour « trouble à l'ordre public », c’est-à-dire ici « incitation à la haine raciale ».

En octobre 2016 il donnait suite à ce signalement alors que le CCIF ne remplissait pas les conditions légales pour ester en justice. Alors que des parties civiles, dont la LICRA et SOS Racisme, décidaient de ne pas interjeter appel, le parquet a interjeté appel et le procès s'est ouvert en mars 2018 devant la Cour d'appel de Paris. Ainsi, comme des Présidents ou ministres, le parquet sanctuarisait l'islam, feignait d'ignorer la nature des perceptions des Juifs dans l'islam. Le 24 mai 2018, la Cour d'appel de Paris a relaxé Georges Bensoussan des accusations d'incitation à la haine raciale, mais sans lui accorder le moindre dommage et intérêt. Le CCIF s'est pourvu en cassation. L'historien était aussi poursuivi par le « Comité de soutien O sans papiers ». Retraité, Georges Bensoussan n'a pas été reconduit en mars 2018 dans sa fonction, notamment de formateur, au Mémorial de la Shoah où il travaille depuis 23 ans.

Le 13 septembre 2019, Patrick Balkany, maire français juif (Les Républicains) de Levallois-Perret, ville de la banlieue nord de Paris, a été condamné par le Tribunal correctionnel pour fraude fiscale à quatre ans de prison avec mandat de dépôt à l'audience - celui-ci n'est justifiable que pour assurer l'exécution de la peine - et dix ans d'inéligibilité. Dans son jugement de 67 pages, le Tribunal a suivi les réquisitions du parquet. L'édile a été incarcéré et emmené immédiatement à la prison de la Santé (Paris).

Dans Causeur (14 septembre 2019), Pierre Farge, avocat, a écrit :

"La dichotomie de jugements entre Balkany et Cahuzac est d’autant plus regrettable au regard des sommes fraudées toutes relatives. Soyons un peu cyniques: comment ne pas considérer ce sévère jugement comme politique, pour les quelques millions d’euros détournés ? Le même jour, Google entérine discrètement un accord avec l’administration fiscale française de près d’un milliard d’euros (!) en échange de renoncer à toute poursuite pénale pour fraude fiscale, permettant ainsi à l’entreprise de négocier une amende sans aller en procès, ni passer par une procédure de « plaider coupable » (à savoir 500 millions d’euros d’amende en vertu d’une accord soldant de poursuites pour fraude fiscale depuis quatre ans par le Parquet national financier, et 465 millions d’euros de taxes additionnelles pour mettre un terme aux procédures de redressement fiscal engagées par Bercy)...À vouloir être exemplaire, cette justice en devient injuste.... La pratique veut que la prison ferme ne soit prononcée qu’après un sursis simple, puis au moins un ou deux sursis avec mise à l’épreuve, accompagnés le cas échéant de travaux d’intérêt général... Cette pratique veut en effet — sauf infractions d’une particulière gravité comme les crimes, les agressions sexuelles, les violences ayant entraîné une incapacité de travail considérable, apanage des assises — que les juges évitent de prononcer une peine ferme à la première condamnation. Et, au plus sévère, dans le cas où le juge condamne à du ferme, la pratique veut toujours qu’il soit inférieur ou égal à deux ans afin d’envisager un aménagement ab initio, c’est-à-dire à tout prix éviter, dès le début, l’incarcération pour l’effectuer en semi-liberté ou sous bracelet électronique. Cette pratique est tellement bien ancrée, qu’en droit, c’est ce que l’on appelle la subsidiarité de la peine d’emprisonnement, disposée au Code pénal, et d’ailleurs renforcée par la loi Taubira du 15 août 2014. Cette pratique codifiée, que l’on appelle la loi, signifie donc que la peine de prison ne doit être prononcée qu’en dernier recours, s’il n’existe aucun autre moyen de protéger la société et d’éviter la récidive. Quand on y pense, qu’a vraiment fait Patrick Balkany, combien de vies a-t-il brisées, combien de destins a-t-il bouleversés ? L’ancien maire a virtuellement placé sur une ligne de compte (suisse) des fonds qui auraient dû l’être sur une autre (française). Personne n’est mort, personne n’a souffert. Il s’est simplement soustrait au contrat social, incontestablement. Sans rien souhaiter minimiser, Patrick Balkany ne représente donc aucun danger et sa potentialité de récidive est nulle. Comme tel, il ne devrait pas aller en prison. Que gagne donc la société à son enfermement ? Rien, sinon l’esprit de vengeance — symptomatique d’une société morose — sur un homme de 71 ans !"
Le 5 juillet 2019, le Tribunal correctionnel a condamné Dieudonné M'Bala M'Bala pour fraude fiscale à trois ans de prison, dont un an avec sursis, sans mandat de dépôt. Condamnés pour antisémitisme, Dieudonné M'Bala M'Bala et Alain Soral n'ont pas effectué un jour de prison.

Juif errant

Cet accroissement considérable du nombre d'actes antisémites est apparu en 2000 sous la présidence de Jacques Chirac (RPR) et sous le gouvernement socialiste de Lionel Jospin - François Hollande était alors Premier secrétaire du Parti socialiste et Manuel Valls chargé de la communication et de la presse auprès de Jospin.

Le déni, l'inaction, la minoration, voire la justification de cet antisémitisme par ces autorités politiques ont contribué à l'enracinement de cet antisémitisme durable.


Quinze ans plus tard, la condition juive s'est dégradée. Ecoles publiques (quasi-)judenrein, immeubles d'habitation judenrein... Et bientôt des immeubles-ghettos pour Juifs français ? Avec la spoliation de ces Français juifs, sont apparus des Juifs sans domicile fixe, des Juifs errants. Un phénomène appelé à perdurer. Jusqu'à quand ? Leur expulsion ? Un futur exode similaire à "l'exil oublié" d'environ un million de Juifs de pays Arabes, de Turquie, d'Iran, de la partie de Jérusalem occupée par la (Trans)Jordanie, de Judée, de Samarie... Les enfants et petits-enfants de ces exilés juifs en Europe, notamment en France, vont-ils endurer ce que leurs parents et grands-parents juifs ont subi ?

« Au 20e siècle, les Juifs orientaux furent donc traités par des Etats arabes qui venaient d’accéder à leur indépendance comme des dhimmis, conformément à la tradition. Et curieusement, les Juifs réagirent exactement de la façon traditionnelle des dhimmis. De même que dans le passé, ils se résignaient à subir massacres, viols et pillages ayant été désarmés devant la violence et la loi par l’interdiction du port d’armes, et du recours devant les tribunaux - ainsi à l’époque moderne acceptèrent-ils silencieusement d’être dépouillés des fruits d’un labeur séculaire de dhimmi. Durant treize siècles, la justice des hommes les avait rejetés dans une condition incarnant l’injustice permanente. Le concept de justice pouvait-il signifier autre chose pour eux que néant ou dérision ? », a écrit Bat Ye’or (Peuples dhimmis : nations mortes-vivantes).

Les Français Juifs du XXIe siècle ne se laisseront pas spolier, et vaincront leurs ennemis.


« C’est en effet le début d’une fin. La fin quasi programmée de la seule grande aventure juive diasporique d’après la Shoah… 47 000 Juifs ont quitté la France pour Israël entre 2000 et 2015.  Entre 2013 et 2015, en trois années seulement, on a compté 20 000 départs, un rythme jamais vu depuis 1948. En 2014 puis en 2015, la France fut le premier pays d’origine de l’aliyah. A ces chiffres, ajoutez ceux des départs vers les Etats-Unis, le Canada, l’Angleterre, l’Australie voire l’Espagne. Nul n’est capable d’en indiquer le volume mais ils existent… Vouloir se rassurer. Minimiser le danger. Refuser de voir. Ce fut là le plus grand échec d’une partie des élites juives depuis l’Affaire Dreyfus jusqu’à la vague antisémite des années 2000 », a déclaré l'historien George Bensoussan, le 23 mars 2016, en évoquant une marranisation de l'existence juive en France.

Les Juifs "marranes", cristãos novos (nouveaux chrétiens) ou les crypto-juifs ont fui la péninsule ibérique pour éviter la conversion.

Histoire sans Juif
"On ne s'est pas rendu compte que les agressions contre les Juifs n'étaient pas uniquement physiques mais également symboliques : dans l'ordre de la culture, la philosophie, la morale... Le texte biblique, l'histoire juive, l'être juif, le judaïsme lui-même, en sont devenus les cibles, en vue de les détruire et de les rabaisser. Cela rappelle la fin du XIXe siècle avec sa destitution du judaïsme, de l'archéologie à la doctrine aryaniste en passant par l'histoire juive. On ne peut mieux viser la souveraineté de l'Israël éternel", a déclaré le professeur Shmuel Trigano en 2015.

Présidents de la République, Premiers ministres, parlementaires... Tous rendent hommage dans leurs discours à la contribution exceptionnelle des Juifs à l'histoire de France et expriment leur empathie à l'égard des Juifs assassinés lors de la Shoah.


Les dirigeants communautaires surenchérissent en soulignant la présence Juive en Gaule, depuis près de deux mille ans. Et déplorent la fuite contrainte de tant d'élèves français juifs de l'école laïque : environ deux tiers des enfants juifs sont scolarisés en écoles privées, non confessionnelles ou confessionnelles (juives, chrétiennes).


Le 25 octobre 2010, s’était ouvert le procès en appel de 17 des 25 condamnés dans l’affaire du gang des Barbares devant la Cour d’assises des mineurs de Créteil (banlieue au Sud-Est de Paris). Me Léon-Lef Forster, avocat d’une accusée, a récusé plusieurs jurés, notamment deux hommes dont les noms patronymiques laissaient penser qu’ils étaient Juifs. Hormis trois journalistes français Juifs, nul média n'a relevé ce fait. "Le grave danger pour la justice et la démocratie françaises : des Juifs pouvant juger des assassins de Juifs, ce serait inadmissible. De quel droit pourraient-ils faire celà ? Ce jury devait être Judenrein ! Vide de tout Juif ! Mais soyez rassurés : ces mêmes avocats portant eux aussi des patronymes paraissant juifs se sont donné le droit et sans aucun doute l’obligation éthique de défendre ces assassins", a déclaré Serge Hadjenberg, directeur de Radio J.

Curieusement, de nombreux musées publics omettent de mentionner les Juifs dans des expositions dont la thématique implique pourtant cette mention. Quelques exemples. Pour le centenaire de la mort de Camille Pissarro (1830-1903), peintre phare de l’impressionnisme et du post-impressionnisme,  né dans une famille Juive des Antilles, aucun des grands musées parisiens, notamment pas le musée d'Orsay, n'a présenté d'exposition sur cet artiste célèbre ; seul le musée Tavet-Delacour (Musée de Pontoise) a rendu hommage en 2003 à Camille Pissarro et à ses contemporains dans l'exposition Camille Pissarro et les peintres de la vallée de l’Oise. Le Jeu de Paume a présenté en 2011 la rétrospective Le photographe André Kertész (1894-1985) sans mentionner la judéité de cet artiste. Art du jeu, jeu dans l’art. De Babylone à l’Occident médiéval au musée de Cluny-musée du Moyen-âge (2013) a occulté les jeux Juifs. Sur les grilles du Sénat, l'exposition Le XXe siècle en quatre-vingts dessins de presse (2013) a omis la Shoah, et montré les Juifs seulement comme Israéliens conquérants, menaçants, menteurs ou hypocrites. Le Maroc médiéval. Un empire de l’Afrique à l’Espagne au Louvre (2014-2015) a évoqué les Juifs uniquement par le mellah de Fès-la-nouvelle, un ghetto ! Indigo, un périple bleu à la Bibliothèque Forney, bibliothèque des arts graphiques et des métiers d’art de la Ville de Paris (2015) a occulté le rôle économique des Juifs (artisans, marchands, etc.) dans l'usage de cette plante tinctoriale. Etc. Etc. Etc.

Ces musées ou institution publics ont gommé les Juifs de la "photographie de famille", du grand récit national, de l'histoire de France et du monde.


D'autres expositions ont politisé des cartes en insérant la "Palestine" - Il était une fois l'Orient-Express à l'Institut du monde Arabe (IMA) en 2014 -, etc.


Sans indignation, ni des organisations et médias communautaires, ni des autorités culturelles, Hormis lors de l'exposition Gaza 2010 de Kai Wiedenhöfer, ou de celle de la photographe Ahlam Shibli au Jeu de Paume (2013).


Quant aux manuels scolaires français, les Juifs n'y apparaissent que dans l'Antiquité avec les Hébreux, dans l'époque contemporaine avec l'affaire Dreyfus, la Shoah et le conflit né du refus du monde musulman ou/et Arabe de l'Etat d'Israël.

Or, la présence des Juifs en France est attestée depuis environ 2 000 ans. Cette apparition par éclipses gomme la contribution majeure des Juifs à l'Histoire, en particulier celle de la France, et à la Nation française.


En outre, prévoyant les réticences ou invectives de certains élèves, de nombreux enseignants rechignent à aborder la Shoah.


Par ailleurs, la présentation de ce conflit au Proche-Orient est biaisée, partiale, et erronée : Jérusalem est présentée uniquement comme "lieu saint musulman", le plan de partage onusien aurait prévu un Etat Juif et un "Etat palestinien", etc.


Notons que la France, par ses votes à l'Unesco et à l'ONU condamne l'Etat juif et nie son lien historique, spirituel, biblique avec Jérusalem, Hébron, etc.


Mais, me direz-vous, la France lutte, notamment au sein de l'Union européenne (UE), contre les mouvements visant à rendre illégaux la circoncision et l'abattage rituel, donc elle n'est pas antisémite. En tout cas pas toujours. Certes, mais la France combat-elle ces mouvements par soutien au judaïsme, ou pour ne pas heurter l'islam ? Si les Français juifs étaient seuls à défendre leurs rites, seraient-ils soutenus par les autorités politiques nationales ?


Juifs "oubliés", leurs liens avec Eretz Israël niés par la France, Israël diffamé... Des hasards ?


L'antisémitisme d'individus issus de l'immigration est attisé par le multiculturalisme, le relativisme culturel, la "repentance", l'instrumentalisation de l'Histoire perçue de manière anachronique au travers d'une grille morale et droitsdel'hommiste, "politiquement correcte", culpabilisant la civilisation européenne et la France rendue coupable de la colonisation, de l'esclavage, la négation des racines juives et chrétiennes de l'Europe et donc de la France, etc.


Une France anti-juive

"Non, la France n'est pas antisémiteMais il y a des antisémites en France". C'est le leit-motiv des politiciens, dirigeants communautaires et journalistes français depuis des décennies, particulièrement depuis l'Intifada II. Tous occultent "l’antijudaïsme théologique et l’antisémitisme politique" islamiques (Shmuel Trigano).

D'ailleurs, Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, n'avait-il pas seriné : "Toucher à un Juif, c'est toucher à la République".


Et, après, Manuel Valls, Premier ministre socialiste, a renchéri en 2015 : "La France sans les Juifs, ce n'est plus la France".


Une affirmation louée unanimement. D'autant que le leadership communautaire se plait à rappeler la présence en France des Juifs depuis plus de deux mille ans.


C'est oublier que la France sans les Juifs, cela a été aussi la France. L'histoire de cette belle terre de France, c'est aussi l'histoire des expulsions de Juifs - 533 par Childebert 1er, 633 par Dagobert, 1182 par Philippe II, etc. - par des souverains voulant s'enrichir, renflouer leurs caisses royales en s'emparant des biens des Juifs, ou affirmer leur pouvoir centralisé et contesté. Et quand ces monarques, après avoir dilapidé cet argent mal acquis, avaient besoin de nouveau d'argent, ils autorisaient les Juifs à s'établir de nouveau sur leur territoire. Et tout recommençait... Qui oserait dire que la France après avoir expulsé les Juifs, les avoir spoliés ou tués, n'était plus la France ? C'était toujours la France. Mais l'enseignement de l'Histoire est si malmené, si instrumentalisé par des idéologues, celui de l'Histoire des Juifs demeure si négligé, que peu de dirigeants la connaissent.

"L’hémorragie ne se voit pas beaucoup parce que les Juifs partent en quelque sorte un par un. Mais depuis 2000, cela fait une partie importante de la communauté. La question n’est pas quantitative. Les juifs ont perdu leur quiétude en France. On ne trouvera pas une seule personne qui se dit juive qui n’ait pas songé qu’elle serait amenée à se poser cette question. C’et une question d’actualité. Elle est devenue notre actualité. La France sans les Juifs, c’est rentré dans l’imagination de tous », a déclaré Danny Trom, chargé de recherches au CNRS et auteur de La France sans les Juifs - l'auteur a enlevé le point d'interrogation dans son titre -, dans Répliques, émission animée par Alain Finkielkraut sur France Culture le 2 mars 2019.

Et d'ajouter : « On n’est pas dans la situation des années 1930. L’antisémitisme vient de la société et pas de l’Etat qui n’a pas voulu voir que les dominés peuvent être acteurs de violences antisémites et la parole de l’Etat, du pouvoir, qui devait être une parole d’autorité, n’était pas entendue. Dans la société, les corps intermédiaires n’ont pas joué leur rôle. La régulation sociale ne s’est pas faite ; l’ascension sociale n’a pas eu lieu. L’Etat tente de reprendre la main, mais il n’est pas entendu. Pire, quand il dit les choses avec force, il semble [accréditer l’idée] que les Juifs dominent la République. Le rituel de réassurance des juifs n’a pas d’impact dans la société car on est dans une situation de défiance énorme à l’égard de l’Etat, des élites. L’Etat est débordé. On est dans une démocratie libérale ; il y a des limites ».


Alors, la France, pays antisémite ? J'évoquerais des Français antisémites et une France institutionnellement - "gouvernement des juges", médias publics, "politique arabe", etc. - antisémite, sans intervention efficace de dirigeants communautaires et malgré la loi paralysée par ce "gouvernement des juges". 

Ainsi, des édiles,  essentiellement de gauche et d'extrême-gauche, participent impunément à des manifestations où l'on crie "Mort aux Juifs" sans arrestation de ceux qui profèrent ces slogans antisémites, et même s'ils sont arrêtés, quelle condamnation sanctionne leur comportement ? Des médias incitent à la haine des Juifs et cachent le caractère islamique des agresseurs dénommés "assaillants" ou "jeunes". Des agents publics ruinent et spolient des Français Juifs, les tuent socialement et professionnellement. Et des (terroristes) musulmans, souvent connus défavorablement de la police ou de la DGSI, direction des renseignements généraux, tuent physiquement des Juifs français.


En France, depuis au moins le déclenchement de l'Intifada II en 2000, la haine des Juifs, c'est tendance. Un exemple : l'affaire Mehdi Meklat, blogueur né en 1992 à Clichy, chroniqueur au Bondy Blog, chouchou de Mediapart, des Inrockuptibles et de Canal +, apprécié notamment par la journaliste Pascale Clark sur France Inter et l'hebdomadaire Elle, écrivain publié par les célèbres éditions du Seuil, et formant un tandem avec Badroudine Saïd Abdallah, un duo appelé "Mehdi et Badrou" ou « les Kids »

En 2017, étaient révélés au grand public ses twits, dont certains publiés sous le pseudonyme Marcelin Deschamps, antijuifs - « Faites entrer Hitler pour tuer les juifs » (24 février 2010) -, misogynes, haineux à l'égard des homophobes et des Blancs :  « J'encule la France », « Ce pays pue la gerbe, ce pays pue la merde », « Sans les Arabes, nous n'aurions pas eu Mohamed Mérah et Smaïn ».

Quel avenir pour des Français juifs dans une France anomique à l'égard des juifs, dans une France qui les a dénaturalisés  dans sa terminologie officielle "Juifs de France" ? Ce qui les met au niveau des "musulmans de France". Comme une communauté lambda parmi d'autres. Et ce, alors que les Juifs sont présents en France depuis plus de deux mille ans. 


"Il y a une histoire d'amour très forte entre les Juifs et la France. Et qui tourne en ce moment à l'histoire d'amour déçue (chose d'ailleurs stupéfiante : on est en train de réussir à défaire ce que le régime de Vichy n'avait pas réussi à défaire", a analysé avec pertinence l'écrivain Michel Houellebecq au Figaro magazine (31 juillet 2015).


Cette rupture s'avère profonde pour de nombreux Juifs qui se découvrent étrangers dans leur pays en mutations. Et l'avenir difficilement prévisible nourrit le pessimisme. 

Quelques exemples : Sébastien Selam est enterré en France, Ilan Halimi, après avoir été inhumé en France, repose désormais en Israël, les victimes de Toulouse et Sarah Halimi ont été directement enterrées en Israël. Ces familles juives françaises sont loin d'être les seules à avoir opéré ce choix. Signes que les Français juifs respectent la dernière volonté des défunts, anticipent leur aliyah ou redoutent un avenir tragique où les morts juifs ne seront plus respectés dans leur dernière demeure. De nombreux Français juifs organisent, selon la loi juive, l'exhumation de leurs chers disparus pour les enterrer dans l'Etat d'Israël, si possible dans le cimetière de Jérusalem. Il est vrai que la mairie parisienne socialiste a manifesté aussi depuis des années son hostilité aux carrés confessionnels juifs dans ses cimetières municipaux.

Direction des impôts

Le ministère de l’Economie et des Finances est l’un des plus importants du gouvernement français. Dans son siège parisien rue de Bercy, il dispose d’une administration chargée notamment de la législation fiscale.

Imposition du Dr Lionel Krief sur des sommes non perçues, non respect d’engagements écrits, « cellule-surveillant-les-investissements-des-Juifs-français-en-Israël-mais-qui-n-existe-pas-selon-Bercy », taxation de chaque membre d’une indivision juive française plaignante, « cellule de dégrisement » aux critères de choix mystérieux… Des fonctionnaires de ce ministère adoptent des comportements problématiques à l’égard de contribuables juifs français. Parfois un zèle inversement proportionnel à l’inaction de Bercy dont a bénéficié pendant tant d’années Dieudonné alors condamné pour incitation à la haine anti-juive. Le 5 novembre 2018, le ministère des Finances m'a écrit en réitérant son démenti.

La Présidence Macron

Le 16 juillet 2017, lors de la cérémonie du 70e anniversaire de cette rafle du Vél d'HivFrancis Kalifat, président du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France), a nié un antisémitisme d'Etat dans la France actuelle. C'est exonérer aisément l'Etat de sa responsabilité dans l'antisémitisme, via ses magistrats, ministres, organismes, dirigeants du secteur public, etc.


Lors du 33e dîner du CRIF, le 7 mars 2018, son président Francis Kalifat a demandé au Président de la République Emmanuel Macron, invité d'honneur, notamment de reconnaître Jérusalem comme capitale de l'Etat d'Israël, a souligné l'importance de l'antisémitisme islamique, s'est opposé à la republication de pamphlets antisémites de Céline, et a demandé :
"La haine antisémite a une étrange capacité à se réinventer sous de multiples formes. Nous avons besoin, pour la combattre, d’une définition incluant toutes ses formes actuelles, y compris l’antisionisme et le négationnisme.Le Parlement européen a fait le même constat. Et le 1er juin 2017, il a voté une résolution qui, je cite, «invite les Etats membres à adopter et à appliquer la définition opérationnelle de l’antisémitisme utilisée par l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste».
Monsieur le Président, je forme le vœu, qu’à l’instar d’autres pays européens, la France, réponde positivement à l’invitation du Parlement européen".
Une demande ignorée du Président Emmanuel Macron.

Francis Kalifat a annoncé : 
"La première étape est d’identifier et de quantifier. Nous n’aurons pas une vision globale de l’antisémitisme sans mesurer, ni analyser les propos antisémites qui se propagent sur Internet. Aussi, pour compléter le travail de la cellule digitale du Crif j'ai décidé d'installer un Observatoire de la haine sur le Net. Ses travaux viendront compléter le rapport annuel sur les actes et violences antisémites, établi par le Ministère de l’Intérieur sur la base des plaintes déposées en commissariats. Lorsque notre outil aura fait ses preuves, nous pourrons l’élargir au racisme, à la xénophobie, à l’homophobie, à la haine des musulmans et, aussi, à la haine de la France. Si nous construisons cet Observatoire, c’est parce que les entreprises Internet ne le font pas elles-mêmes. Peut-être faut-il les y contraindre ?"
La folie des grandeurs ! Et liberticide. Et pourquoi pas la haine des Blancs ? Et avec quel argent ?

Le Président de la République Emmanuel Macron lui a répondu en annonçant qu'une "mission sera confiée par le gouvernement à Gil Taieb et Karim Amellal sur la lutte contre le racisme et l'antisémitisme sur Internet qui doit, non seulement, impliquer les pouvoirs publics mais aussi la société civile et les plateformes". Si le gouvernement leur confiera cette mission, pourquoi le Président Emmanuel Macron a-t-il empiété sur le domaine de son gouvernement dirigé par le Premier ministre Edouard Philippe ?

Le Président Emmanuel Macron a poursuivi :
"Aucune piste ne sera écartée, y compris la possibilité de légiférer dans ce domaine. Je veux le dire ici très clairement, nous avons lancé un travail en profondeur depuis le mois de juillet dernier, en particulier avec nos partenaires britanniques et l'ensemble des partenaires européens s'y sont joints, contre les messages à caractère terroriste, à propagande terroriste et, plus largement, toutes les propagandes de haine dont l'antisémitisme. Nous avons mis en place plusieurs mesures et nous avons eu plusieurs avancées sur une base volontaire et je veux vous répondre très directement, oui, la loi allemande donne un exemple inspirant d'une législation utile, nous sommes en train de regarder les avantages et les désavantages. Oui, nous souhaitons cette année pouvoir mener au niveau européen un combat permettant de légiférer pour contraindre les opérateurs à retirer dans les meilleurs délais l'ensemble de ces contenus et construire le cadre juridique d'une responsabilité de ces plateformes et l'ensemble de ces diffuseurs de messages. Ce combat est indispensable car la haine qui déferle sur internet, est une réalité. Cette réalité de haine, vous l'avez rappelé, ce sont aussi les actions de boycott régulièrement souhaitées ou conduites à l'encontre des produits juifs ou israéliens, là-dessus, je veux être également parfaitement clair, Monsieur le Président, ces actions sont prohibées par notre droit, je les considère comme indignes, je les condamne avec la plus grande fermeté et elles seront toujours scrupuleusement poursuivies et sanctionnées". 
Bref, le Président de la République Emmanuel Macron veut, comme ses prédécesseurs, brider la liberté, notamment sur Internet, et en plus légiférer sur les "fake news", ce qui risque d'imposer une vérité officielle. Et le Président Emmanuel Macron utilise notamment un membre du CRIF comme paravent. Et en échange, que demandera-t-il ?

Pourquoi avoir choisi Gil Taieb et Karim Amellal pour "une mission sur la lutte contre le racisme et l'antisémitisme sur Internet" ? Quelles sont leurs compétences en ce domaine ? 

Si le Président Emmanuel Macron avait voulu désigner un expert, son choix aurait du se porter vers Marc Knobel, auteur de L'Internet de la haine (Ed. Berg International, 2012), chercheur au CRIF, rédacteur aussi depuis 2000 un chapitre du rapport annuel de la Commission nationale consultative des droits de l'Homme (CNCDH) sur "le développement des appels à la haine et à l’exclusion sur Internet". Pourquoi avoir écarté ceux qui luttent contre la haine sur Internet, tel le Collectif Vigilance ou InfoEquitable ?

Des questions d'autant plus pertinentes que le Président Emmanuel Macron sait choisir ceux à qui il confie des missions. Le 5 mars 2018, le Président Emmanuel Macron "a confié à deux experts culturels - l'historienne d'art Bénédicte Savoy, membre du Collège de France, et l'écrivain et universitaire sénégalais Felwine Sarr - la mission d'étudier la restitution à des pays africains d’œuvres d'art se trouvant actuellement en France, comme il s'y était engagé dans son discours de Ouagadougou l'an dernier. Deux personnalités incontestables". Pour sauver le patrimoine en péri, le Président Emmanuel Macron a choisi en septembre 2017 une seule personne : Stéphane Bern, ami du couple Macron et célèbre pour ses émissions télévisées historiques montrant les richesses patrimoniales de la France. Le 21 février 2018, le président de la République a demandé à Hervé Berville, député  La République en marche ! (LREM) de la circonscription de Dinan de plancher sur la modernisation de la politique d’aide au développement de la France.

Donc, pourquoi avoir retenu le nom de Gil Taieb ? Un "lot de consolation" après avoir refusé sa candidature aux élections législatives de 2017 ? L'espoir d'avoir un rapport "politiquement correct" sans préconisation dérangeante ?  L'illusion pour un Président de la République peu populaire de s'attirer l'appui du CRIF et la sympathie des Français juifs ? Un piège pour engluer le CRIF dans un leurre, et éluder l'antisémitisme musulman évoqué, pour la première fois en public, devant le chef de l'Etat lors d'un dîner médiatisé, mais que le Président Emmanuel Macron a soigneusement éludé dans son discours ?

Pourquoi avoir choisi d'adjoindre à Gil Taieb Karim Amellal, écrivain franco-algérien et enseignant à Sciences Po dans le cadre du séminaire "Multiculturalisme et égalités des chances", fondateur avec un journaliste ami de ChoufChouf, "premier média vidéo participatif en Algérie" ? "Nous contribuons ainsi, par notre ligne éditoriale, résolument laïque et progressiste, au débat public, à l’émergence d’une citoyenneté, à la promotion des droits et des valeurs qui nous sont chers : l’éducation, l’égale dignité de tous, la justice sociale, la lutte contre l’extrémisme et l’intolérance, les droits des femmes et des minorités, l’Etat de droit…", a écrit Karim Amellal sur son site. Alors, pourquoi a-t-il posté sur ChoufChouf deux textes sur l'opération défensive militaire israélienne contre le Hamas en 2014 en soulignant les victimes civiles gazaouies alléguées par un journal belge ? Dans sa tribune "islamiquement correcte" Contre le terrorisme, le besoin d'un contre-récit publiée par le Huffington Post (24 novembre 2015)  Karim Amellal élude tout lien entre islam et islamisme. 

Gil Taieb a remercié par une tribune dithyrambique défendant le dîner du CRIF contre ses contempteurs, et tentant de justifier sa mission.

Actualité juive hebdo a consacré une demi-page dans son numéro  1471 (15 mars 2018) à une interview de Gil Taieb intitulée "Le président est irréprochable dans la fidélité à ses engagements". Effectivement, le Président Emmanuel Macron ne déplacera pas l'ambassade de France à Jérusalem, soutient l'accord sur le programme nucléaire iranien, Mahmoud Abbas et l'UNRWA, etc. Curieusement, cet hebdomadaire n'a pas soulevé la question de la compétence de Gil Taieb. Celui-ci s'avère déterminé à s'inspirer de la loi allemande, même si cette loi "a été accusée par certains d'être liberticide". Il a "une relation de confiance et d'amitié véritable" avec le Président Emmanuel Macron avec lequel il est "en contact régulier" et "a la possibilité et le bonheur d'accéder au Président et à ses conseils quand la situation l'exige". Un ami qui lui a fait un cadeau empoisonné à maints égards... Un homme aussi intelligent que Gil Taieb ne peut pas ne pas s'en être rendu compte.


Interviews et tribunes dans la presse, dont Israël Actualités, et les radios juives, dont RCJ... Gil Taieb n'a pas ménagé sa peine pour annoncer sa mission et vanter l'action du locataire de l'Elysée.

Le 19 mars 2018, au Musée National de l’Histoire de l’Immigration, le Premier ministre Edouard Philippe a présenté le deuxième plan national de lutte contre le racisme et l'antisémitisme (2018-2020) en axant l'essentiel de l'action sur Internet, la prévention à l'école et la facilitation du dépôt de plaintes. Pourquoi avoir choisi ce musée ? Un choix symbolique qui assimile les Juifs, vivant en France depuis plus de deux mille ans, aux immigrés. Un signe adressé aux immigrés ? La cible privilégiée ? Quel bilan du premier plan national ? Mystère. A Gil Taieb, vice-président du CRIF, et à l'écrivain-enseignant franco-algérien Karim Amellal, il a adjoint Laetitia Avia, députée LREM élue à Paris en 2017, afin d'envisager des modifications législatives visant à renforcer le contrôle sur Internet. Née dans une famille originaire du Togo, cette avocate trentenaire est spécialisée dans le droit des affaires et membre de la Commission des Lois à l'Assemblée nationale. Donc, aucun expert d'Internet dans ce trio. Le 8 novembre 2017, la députée Laetitia Avia avait interrogé Gérard Collomb, ministre de l'Intérieur, sur le terrorisme, sans qualifier ce dernier d'islamiste. Dans une vidéo du Parisien TV du 19 mars 2018, Karim Amellal a expliqué que la "mission cible tout le monde : les Noirs, les musulmans, les homosexuels, les juifs". Mais Karim Amellal omet les racismes anti-Français et anti-Blancs. Par contre, il évoque une loi allemande sanctionnant lourdement les contenus haineux sur le Net. Quel est le thème de cette mission ? La haine raciste et antisémite sur Internet ou toutes les haines sur la Toile ? Quid des antisémitismes islamiques ou de l'extrême-gauche voire de la gauche ?

Quelques jours après l'annonce de ce plan, était révélé le meurtre de Mireille Knoll. Une preuve de plus de l'inefficacité de ce plan.

Le 20 septembre 2018, "Karim Amellal, écrivain et enseignant à Sciences-Po Paris, Laetita Avia, députée LREM, et Gil Taiëb, vice-Président du Crif, ont rendu leur rapport au Premier Ministre Edouard Philippe. Un rapport qui omet sciemment de définir l'antisémitisme et d'intégrer parmi ses recommandations de désigner l'antisionisme comme une forme ou un vecteur de la haine des Juifs.

La France veut contrôler étroitement les contenus sur Internet. Elle avait préparé son projet de loi en ce sens. Elle a instrumentalisé des organisations juives françaises incapables de hiérarchiser les priorités ou de définir et mener une stratégie offensive.


Quant à faciliter le dépôt de plaintes, les affaires Sarah Halimi, Mireille Knoll ou Sébastien Selam, prouvent que l'auteur d'insultes ou de menaces était connu des services de police, et que ces derniers ont préféré enregistrer au mieux des "mains courantes" - selon le CRIF, Mireille Knoll n'aurait pas déposé de main courante ou de plainte !? - et non des plaintes pour antisémitisme. Pourquoi ? Directive du ministère de l'Intérieur pour minorer les statistiques d'actes antisémites ? Volonté des commissariats de ne pas alourdir leurs statistiques de délinquance ? Indifférence ? Conviction des policiers d'affronter le laxisme judiciaire ? Recours à des délinquants comme indicateurs ? Résultats : rapidement, les victimes n'ont plus confiance en la police ni en leurs instances communautaires nationales très éloignées de la base, et ne se déplacent plus dans le commissariat de police ou n'alertent plus ces instances.


Le reste est théâtre d'illusions ou vains espoirs.

En avril 2018, le Manifeste contre le nouvel antisémitisme a été publié par Le Parisien (22 avril 2018) et dénonçait l'antisémitisme musulman, une "épuration ethnique à bas bruit". Ce Manifeste a été rédigé par Philippe Val, ancien directeur de Charlie hebdo. Il a été signé par 300 politiciens, intellectuels, artistes, le grand rabbin de France Haïm Korsia, etc. Au 29 avril 2018, il a reçu 33 137 signatures.

Le 22 avril 2018, sur France Inter, Nicole Belloubet, ministre de la Justice, a déclaré qu'elle aurait pu signé cette tribune "révélatrice d'une inquiétude" : "Je trouve qu'il y a là pour notre pays un danger sur lequel on doit être vigilant." Elle a souligné la "volonté farouche" de son ministère "de lutter contre l'antisémitisme" et a rappelé avoir signé "une circulaire à l'attention de tous les procureurs généraux" dans laquelle "cette dimension-là est expressément notée". Elle estime aussi que le plan de lutte contre l'antisémitisme et la violence raciste que vient de lancer le Premier ministre, Edouard Philippe, prouve qu'il y a "une volonté qui est marquée" dans ce sens. "Interrogée sur la dénonciation d'un "silence médiatique" expliqué par le fait que "la radicalisation islamiste – et l'antisémitisme qu'il véhicule – est considérée exclusivement par une partie des élites françaises comme l'expression d'une révolte sociale", Nicole Belloubet a dit ne pas savoir "si le silence coupable est partagé par toutes les élites". "Je crois qu'il faut être mesuré, il faut prendre conscience de cette violence antisémite qui est réelle, que l'on peut observer à plusieurs signes et à plusieurs niveaux. Mais le silence n'est pas partagé." Nicole Belloubet a conclu : "Nous devons tout faire pour éviter cette guerre des communautés. La France, par construction, est un pays de la mixité, c'est un pays de la cohésion et, vraiment, nous ferons tout ce qui est possible pour s'opposer à cette guerre des communautés. (…) [Cette tribune] est révélatrice d'une inquiétude. Il faut y répondre par une volonté de cohésion." Bref : éviter de lutter contre l'antisémitisme islamique.

Le 25 avril 2018, lors de sa visite officielle aux Etats-Unis, le Président Emmanuel Macron a été interrogé par des étudiants de l'université George Washington, notamment sur l'antisémitisme en France. Il a déclaré : « Il y a deux racines de ce nouvel antisémitisme. La première est liée à l'importation du conflit entre Israël et la Palestine. Certaines personnes en France souhaitent reproduire ce conflit international au sein même de la société française. La deuxième racine est une sorte d'ancien antisémitisme français, qui existait au début du siècle et qui reprend de l'ampleur. C'est une forte préoccupation pour moi. Nous devons le reconnaître ». Le Président a éludé les vrais problèmes.


Le 10 octobre 2018, "le Crif était présent à une journée de réflexion proposée par l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) et le Bureau des Institutions Démocratiques et des Droits de l’Homme (BIDDH), en coopération avec La Délégation Interministérielle à la Lutte Contre le Racisme, l’Antisémitisme et la Haine anti-LGBT (DILCRAH). Le thème de cette journée : "Répondre aux crimes de haine antisémites et aux besoins des communautés juives de France en matière de sécurité". Directeur du Crif, Robert Ejnes a tenu à parler de cette vague d'"antisémitisme du quotidien" qui frappe aux portes de la République depuis bien trop longtemps. Il a terminé son intervention en insistant sur la nécessité de ne pas se tromper ni de combat ni de cible. "Dans le combat contre l'antisémitisme, le problème n'est pas de convaincre l'Etat, c'est de convaincre l'opinion publique", a t-il conclu." Vraiment, le problème n'est pas de persuader l'Etat représenté par le Président Emmanuel Macron, le gouvernement, les hiérarchies policières et judiciaires ? Comment le Crif peut-il espérer "persuader" - mais de quoi ? -, disons plutôt influer sur l'opinion publique pour contrecarrer une propagande haineuse sans l'intermédiaire de l'Etat et de ses bras médiatiques, éducatifs, etc. ? 


Si l'Etat ne participait pas du problème, pourquoi le Mémorial de la Shoah organise-t-il des stages de formation pour des policiers et magistrats ? Et France 2 aurait-elle diffusé le 11 octobre 2018 dans le cadre de son magazine d'informations Envoyé Spécial un reportage partial, véhiculant le narratif du Hamas, sans contextualiser, sans montrer les drapeaux nazis plantés auprès de ceux palestiniens par les Gazaouis, sans filmer les champs israéliens brûlés, etc. ? Devant les protestations de l'ambassade d'Israël et d'organisations juives françaises, France 2 a concédé de changer le titre du reportage initialement dénommé "Une jeunesse estropiée". Le nouveau titre : "Gaza, une jeunesse blessée". Le résumé ? "Alaa, 21 ans, rêvait de devenir le champion palestinien de cyclisme. Une balle a emporté sa jambe droite et ses espoirs. Comme Mohamad, 13 ans, Atallah, 17 ans, et tant d’autres. Quel avenir pour les jeunes de Gaza qui ont perdu leur jambe sous les tirs des snipers israéliens ?"


Saisir le CSA pour manquement à la neutralité du service public et à la déontologie journalistique ? Qu'attendre d'une autorité administrative qui n'a pas brillé dans la recherche de la vérité dans l'affaire al-Dura ?

Saisir la ministre de la Culture et de la Communication  Françoise Nyssen, éditrice de Mahmoud Darwich au sein des éditions Actes Sud ? Cette ministre a prôné le 4 juin 2018, dans le cadre d'une réforme de l'audiovisuel public la nécessité de faire émerger des « médias engagés » - exit la neutralité du service public ! - contre les "réactionnaires", et ajouté : « Delphine, tu as dû te sentir bien seule lorsque tu portais un constat à la fois évident et courageux. "L’homme blanc de plus de 50 ans", vous vous en souvenez. Tu n’es plus seule. Je porterai cette exigence avec autant de passion qu’au sein de mon ministère. Je n’aurai pas de tabou ».


Le 13 octobre 2018, ont été décernés les Prix du 25e Prix Bayeux Calvados-Normandie des correspondants de guerre. Le cliché de Mahmud Hams (AFP) a remporté le 1er Prix du Prix Nikon dans la catégorie Photo-Jury international. Il est intitulé "Clashes on Gaza’s border. Palestine" et est ainsi légendé : "Le Palestinien Saber al-Ashkar, 29 ans, lance des pierres durant des affrontements contre les forces israéliennes, le long de la frontière de la bande de Gaza à l’Est de la ville de Gaza, le 11 mars 2018. Les Palestiniens manifestent pour le droit au retour dans leur terre d’origine, désormais considérée comme territoire israélien. © AFP Photo / Mahmud Hams". Assis dans sa chaise roulante, ce Gazaoui, amputé des deux jambes, utilise une fronde pour lancer un objet ; en arrière plan, deux Gazouies, dissimulée par un costume islamique noir tranché par un keffieh ou foulard aux couleurs du drapeau palestinien. Le Prix Bayeux a twitté : "C'est la deuxième fois que @MahmudHams reçoit ce prix ici. Il est très ému et vous remercie. Il m'a dit que c'était plus dangereux que jamais là-bas.".@mleridon, directrice de l'information de l'@afpfr à propos Mahmud Hams  #PBCN2018 #Gaza #Palestine". Un cliché récompensé par le jury international composé de "47 professionnels" et présidé par Christiane Amanpour.


Le 14 octobre 2018, la ministre Françoise Nyssen a twitté un message félicitant les lauréats du 25e Prix Bayeux Calvados-Normandie des correspondants de guerre : "Bravo à tous les lauréats du @PrixBayeux pour les correspondants de guerre. Merci aux reporters pour leur présence indispensable sur tous les terrains, merci à eux de raconter la guerre et les conflits, de lutter contre la tentation de l’oubli." La photo illustrant ce twitt ? Ce cliché de Mahmud Hams.

Est-ce un hasard si ce reportage d'Envoyé Spécial et ce cliché de l'AFP mettent en avant des handicapés physiques gazaouis ? Une production audiovisuelle autorisée par le Hamas. Toute ressemblance serait pure coïncidence ?


Le 20 février 2019, lors du 34e diner du CRIF, son président Francis Kalifat a déclaré :
"Notre pays est en crise depuis longtemps.
Il aura suffi de quelques vidéos, d’une pétition sur Facebook et d’un signe de ralliement, le gilet jaune, pour que cette crise révèle ses propriétés inflammables.
Au commencement, il y avait la colère et des revendications légitimes sur le pouvoir d’achat.
Très vite, sont venus s’ajouter un climat insurrectionnel et des scènes de chaos.
Certains ont fait le choix de la violence, des menaces et de la haine.
Ils attaquent des élus, des journalistes, des policiers, des Juifs et tous ceux qui ne pensent pas comme eux. Samedi dernier, sous les caméras et à visage découvert un homme vocifère sa haine des juifs en traitant Alain Finkielkraut de « sale sioniste »
Je suis consterné par leur besoin d’un bouc émissaire dont l’élimination résoudrait, par miracle, tous les problèmes.
Monsieur le Président de la République, je suis horrifié par leurs simulacres de guillotine et de gibet, mais aussi par la conviction, profondément ancrée en eux, que vous êtes une marionnette et que ce sont les Juifs, encore les Juifs, toujours les Juifs, qui tirent les ficelles.
Plusieurs propos, graffiti ou pancartes semblent tout droit sortis des poubelles de l’Histoire.
Leurs auteurs n’expriment pas une opinion. Ils commettent un délit. Ils doivent être poursuivis et sanctionnés.
Ceci vaut, évidemment, pour les agresseurs d’Alain Finkielkraut, à qui je veux renouveler notre solidarité pleine, entière et sans réserve,
L’antisémitisme se portait très bien en France avant les gilets jaunes. Il se porte encore mieux grâce à certains d’entre eux. Certains gilets jaunes, pas tous, car je refuse les amalgames...
Pour l'année 2018, le Ministère de l’Intérieur a recensé 541 actes et menaces antisémites qui ont fait l’objet d’une plainte.
Un chiffre en hausse de 74% par rapport à 2017.
Et ce constat terrible : les Juifs, moins de 1% de la population, sont la cible de la moitié de tous les actes racistes.
Et encore, ces chiffres ne tiennent compte ni de l’antisémitisme sur Internet et les réseaux sociaux, ni des actes et menaces qui ne sont pas suivis d’une plainte.
Dans son étude de fin 2018 sur l’antisémitisme, l’Agence des Droits Fondamentaux de l’Union Européenne constate :
« Près de 80% des répondants ne signalent pas les incidents graves à la police, ni à un autre organisme parce qu’ils pensent souvent que cela ne changerait rien ».
Porter plainte sert-il encore à quelque chose ?
Nous avons besoin pour répondre à cette question, que les condamnations et les sanctions pour antisémitisme soient recensées chaque année.
Nous souhaitons que le Ministère de la Justice produise et publie ce bilan annuel, pour l’antisémitisme comme pour toutes les autres haines.
Les chiffres sont froids et impersonnels. Ils ne peuvent rendre compte des drames et des peurs...
J’ai le cœur serré en pensant à Sarah Halimi, elle aussi assassinée chez elle par un voisin, elle aussi assassinée au cri « Allah ou Akbar », quasiment un an, jour pour jour, avant Mireille Knoll.
Que se passe-t-il dans ce dossier? Il semble être figé.
La famille de Sarah Halimi attend le procès pour faire son deuil. Monsieur le Président de la République, elle m'a chargé de vous dire son désarroi.
En 2018 et en 2017, deux vieilles dames ont été assassinées chez elles en France parce que juives.
En 2018 et comme les années précédentes, des Français juifs ont été insultés, harcelés, menacés, volés, agressés ou frappés parce que juifs...
Ceux qui en ont les moyens fuient. Les autres restent dans un climat hostile fait, chaque jour, d’incivilités, de menaces et de violences...
Mais qui sont leurs agresseurs ? Trop souvent hélas des jeunes Musulmans.
Monsieur le Président de la République, à mon grand regret des versets du Coran et des Hadits sont encore utilisés, même en France, pour donner à l’antisémitisme la légitimité de textes sacrés.
Notre pays ne peut s’en accommoder.
Il faut en finir avec la justification religieuse de la haine des Juifs.
Nous avons besoin, pour cela, des imams, des responsables communautaires et de l’ensemble des Français musulmans.
Nous sommes prêts à travailler, main dans la main, avec eux. Nous le faisons déjà avec certains, mais ils sont souvent menacés et insultés et quelques-uns vivent même sous protection policière.
Au siècle dernier, Vatican II a montré qu’il était possible de faire bouger un corpus religieux et d’en retirer toute justification de la haine des Juifs.
Nous invitons les musulmans à engager l’islam sur le même chemin.
Nous ne sommes pas les seuls.
En avril dernier à l’initiative de Philippe Val, 250 personnalités dont un ancien Président de la République et trois anciens Premiers Ministres ont signé le Manifeste contre le nouvel antisémitisme.
Ils y formulaient une demande similaire parce que le sujet n’est ni théologique, ni religieux, mais politique, parce que l’enjeu, c’est, avant tout, de vivre-ensemble.
Antisémitisme de certains musulmans, antisémitisme de certains gilets jaunes…
Il n’existe pas un seul profil d’antisémites, même s’ils sont nombreux à partager la pratique de la quenelle et la culture du complot...
Une lutte efficace contre l’antisémitisme doit traiter tous ces ressorts.
Une définition de l’antisémitisme, illustrée d’exemples, fait aujourd’hui référence, celle de l’IHRA l’Alliance Internationale pour la Mémoire de l’Holocauste.
Elle en couvre tous les aspects, y compris le négationnisme et l’antisionisme.
A l'unisson des autres pays européens, la France a voté en faveur de cette définition lors de son adoption par l'IHRA en 2016 et, encore tout récemment, fin 2018, dans la résolution du Conseil européen sur la lutte contre l’antisémitisme.
Conformément aux recommandations du Parlement européen et du Conseil européen plusieurs États membres l’ont déjà intégrée, dans leurs propres textes de référence.
Pourquoi notre pays tarde-t-il à le faire ?
Ecoutons les policiers, magistrats, enseignants, éducateurs et responsables des réseaux sociaux.
Tous nous disent le besoin d'un texte clair auquel se référer pour démasquer toutes les formes de l'antisémitisme, y compris celui plus pernicieux qui se cache derrière l'obsession et la haine d'Israël.
N'est-ce pas le rôle de l'Etat de fixer le cadre ?
Certains prétendent que la définition de l'IHRA interdirait la critique de la politique israélienne. Ils ne l’ont pas lue ou sont de mauvaise foi car la définition indique explicitement que cette critique ne relève pas de l’antisémitisme.
Monsieur le Président de la République, ne laissons plus les antisémites jouer sur les mots pour échapper aux poursuites.
Nous avons besoin de la définition de l’IHRA. Nous avons aussi besoin de la justice et des juges.
Il est grand temps que l’antisémitisme, comme le racisme, relève du droit commun, et non plus de la loi de 1881 sur la presse.
Il est grand temps, lorsque des sanctions sont prononcées, qu’elles aillent au-delà du rappel à la loi ou de la pédagogie et qu’elles soient véritablement dissuasives.
Les juges sont indépendants et c’est heureux, mais ici encore, n’est-ce pas le rôle de l’état de fixer le cadre ?
Les antisionistes ne sont pas les seuls à voir Israël comme une parenthèse de l’Histoire qu’il faut absolument rayer de la carte.
Au Proche-Orient, d’autres partagent cet objectif. Israël est aujourd’hui pris en étau au nord par le Hezbollah, au sud par le Hamas et au nord-est par les Iraniens qui s’installent en Syrie, sans oublier les missiles que l’Iran rêve d’équiper de têtes nucléaires...
Les actions et les partenaires – je pense notamment au Mémorial de la Shoah – doivent être renforcés car aujourd’hui, des enseignants ont encore peur d’aborder la Shoah en classe et c’est indigne de la France. Nous attendons maintenant des résultats.
Des résultats et de l’efficacité, la France en a besoin dans la lutte contre l’antisémitisme car les haines se nourrissent du laisser-faire, des renoncements et de l’impuissance.
Monsieur le Président de la République, je sais l'engagement des pouvoirs publics contre l'antisémitisme, le racisme ou la haine anti-LGBT.
Pourtant, force est de constater que les plans de lutte contre les haines se succèdent mais produisent peu d'effet.
Si l'intention est bonne, la démarche n'est- elle pas trop générale ? Ces plans ne sont-ils pas trop génériques quand il faudrait répondre aux ressorts spécifiques de chacune des haines ?
Toutes ces haines sont autant de maladies et aucune n’est plus grave que les autres. Mais on ne soigne pas toutes les maladies avec un seul et même traitement.
Il est temps d'essayer des traitements plus ciblés.
Alors, ce soir, j’exprime solennellement le souhait que soit défini et mis en place un plan spécifique de lutte contre l'antisémitisme, intégrant toutes ses dimensions. La situation l'exige."
Le Président Emmanuel Macron a évoqué "cette part juive de l'âme française, cette histoire des Français juifs qui a contribué à faire de notre nation belle et grande", a promis une augmentation de l'aide de la DILCRA au Mémorial de la Shoah, a annoncé avoir "demandé au ministre de mettre en place des actions spécifiques et de procéder à un audit de tous les établissements marqués par le phénomène de déscolarisation des enfants de confession juive", a éludé un voyage en Israël puis a déclaré :
"Mais le moment que nous vivons appelle un propos autrement plus grave. Depuis plusieurs années - et la situation s'est encore aggravée ces dernières semaines - notre pays, comme d'ailleurs l'ensemble de l'Europe et la quasi-totalité des démocraties occidentales, est confronté à une résurgence de l'antisémitisme sans doute inédite depuis la Seconde Guerre mondiale...
"Je l'ai dit lors du 75e anniversaire de la rafle du Vel d'Hiv, l'antisionisme est une des formes modernes de l'antisémitisme. C'est pourquoi je confirme que la France, qui comme vous l'avez rappelé l'a endossée en décembre avec ses partenaires européens, mettra en œuvre la définition de l'antisémitisme adoptée par l'Alliance internationale pour la mémoire de la SHOAH. Il ne s'agit pas de modifier le code pénal, encore moins d'empêcher ceux qui veulent critiquer, comme vous l'avez rappelé à Monsieur le Président, la politique israélienne de le faire, non. Ni de revenir sur des sujets que nous connaissons et qui sont ceux de la politique internationale - et sur ce sujet la position française est connue et l'année dernière nous en avions débattu. Il s'agit de préciser et raffermir les pratiques de nos forces de l'ordre, de nos magistrats, de nos enseignants, de leur permettre de mieux lutter contre ceux qui cachent derrière le rejet d'Israël la négation même de l'existence d'Israël. La haine des Juifs la plus primaire.
De la même manière, il n’y aura aucune complaisance à l’égard des pratiques de boycott et du BDS plusieurs fois condamnées en France et qui le seront à nouveau...
Oui, à côté, malheureusement, de l’antisémitisme traditionnel se déploie un antisémitisme fondé sur un islamisme radical."
En refusant d'introduire dans le droit pénal français cette définition de l'antisémitisme, le Président Emmanuel Macron confine sa lutte contre l'antisémitisme à des paroles et conserve sa diplomatie partiale à l'égard d'Israël. Un Etat dans lequel il ne s'est pas rendu au cours de son mandat présidentiel.

Quant aux appels aux boycotts d'Israël, le Procureur de la République, magistrat du ministère public en charge de l'action publique et placé sous l'autorité du ministère de la Justice, n'a jamais lancé de poursuites contre ceux qui les prônaient.


Dans une tribune publiée sur Facebook et refusée par deux grands médias, le journaliste Yves Mamou a écrit le 22 février 2019 : 
"Dans un entretien accordé au Parisien le 18 février, Francis Kalifat, le président du Conseil représentatif des organisations juives de France (CRIF) a appelé Emmanuel Macron à "prendre des mesures drastiques pour faire cesser ces manifestations (de gilets jaunes), qui ne servent plus à revendiquer sur le pouvoir d’achat, mais à exprimer la haine des institutions, de la République et des juifs".
Tous les observateurs du fait social ont remarqué que le mouvement des gilets jaunes est aujourd'hui gravement infiltré par différentes organisations de la droite et de la gauche extrêmes, dont bon nombre sont ouvertement antisémites. Il est aussi évident que le climat social incite à une libre expression de la haine du juif : l'agression dont a été victime l'académicien Alain Finkielkraut par des pro palestiniens d'obédience salafiste revêtus d'un gilet jaune, la profanation du cimetière juif de Quatzenheim en Alsace, le tir à la carabine de jeunes de Sarcelles contre les juifs sortant de la synagogue, la publication de statistiques récentes sur la hausse importante des délits antisémites sont les signes les plus manifestes d'une dégradation de la situation.
Cette même situation autorise-t-elle le président du CRIF à réclamer bille en tête l'interdiction d'un mouvement social qui s'en prend à la personne même du président de la République ? Est-il du rôle du président d'une institution juive d'instrumentaliser l'antisémitisme à des fins politiques ? Est-il du rôle du président du CRIF de participer à l'instrumentalisation de l'antisémitisme par le pouvoir politique ? Surgit du coup la question : de qui le CRIF sert-il les intérêts ? Ceux des Français juifs ? Ou ceux du pouvoir politique ?
En ayant pris l’habitude de parader aux côtés d’officiels musulmans, généralement à la demande du pouvoir politique, en laissant entendre que le danger pour les juifs en France continue de venir de l’extrême droite, en appelant à la répression contre les gilets jaunes pour satisfaire le président de la République, le CRIF brouille les cartes. Sa proximité avec le pouvoir politique satisfait sans doute l’ego des dirigeants du CRIF, mais en agissant par complaisance, le CRIF prive les juifs d’un authentique porte-voix autant qu'il prive le pouvoir politique d’un point de repère.
CRIF ou Mémorial [de la Shoah), les élites juives [contemporaines] ont le comportement des élites modernes. Leur proximité avec le pouvoir les pousse à agir comme le pouvoir, ce qui ne rend service à personne, ni au pouvoir, ni aux juifs.
En agissant ainsi, les dirigeants de la communauté juive obéissent à un réflexe ancien: c'est le Prince qui traditionnellement protège les juifs des humeurs meurtrières de la populace. Ils oublient cependant la grande leçon du XXème siècle: c'est l'Etat (nazi) qui a exterminé six millions de juifs européens, c'est l'Etat soviétique qui a envoyé les juifs russes au Goulag par centaines de milliers. Et rien ne dit que ce tournant où l'Etat devient l'acteur principal de l'antisémitisme soit révolu. Face à un Etat qui, en France, n'a plus de républicain que le nom et qui sert les intérêts des communautés en fonction de leur importance électorale, qui peut certifier aux dirigeants du CRIF ou du Memorial que l'Etat en France protégera - autrement qu'en paroles - les Français juifs quand ils sont menacés au quotidien par l'antisémitisme d'autres communautés ? »
"Sadly, Macron’s words appear to be too little and too late... Macron’s decision to include anti-Zionism as an expression of anti-Semitism is a step in the right direction. However, it is contradicted by France’s own problematic actions and policies towards Israel and the Middle East. For years, France has been one of Europe’s harshest critics of Israel. Its criticism has not been limited to the presence of Jewish communities in Judea and Samaria. France has systematically interfered in Israel’s affairs and vocally opposed Israel’s Nation State Law that seeks to defend Israel as a Jewish state. Paris also condemned America’s decision to move its embassy to Israel’s capital, Jerusalem. Alongside Germany, France has also enthusiastically embraced political and commercial ties with Iran’s anti-Semitic regime that openly calls for Israel’s destruction. When it comes to anti-Semitism in France, the government’s policies towards the Jewish state are part of the problem rather than the solution. Unless Macron’s new declarations are matched with appropriate actions, anti-Semitism in France will continue growing unabated", a écrit Daniel Krygier, le 24 février 2019.

L'esclandre surjouée du Président Emmanuel Macron à Jérusalem et son discours négationniste mettant en parallèle la Shoah et la guerre d'Algérie s'avèrent inquiétants.

Rabbins consistoriaux
Le 13 juin 2021, a été élu le Grand rabbin de France. Au 7 février 2021, Haïm Korsia n'a pas annoncé publiquement s'il se représenterait. Aucun rabbin n'a exprimé officiellement sa volonté de présenter sa candidature. Trop tôt.

En février 2021, le grand rabbin Haïm Korsia s'est retrouvé au cœur d'un débat sur l'antisémitisme en France et le choix de l'exil, principalement l'aliyah, de Français Juifs. 

Dans le n° 1583 d'Actualité Juive (14 janvier 2021), Ariel Kandel, directeur général de Qualita, a réagi au dossier de la précédente édition de l'hebdomadaire sur "La grande solitude des juifs de France". Il a écrit : "Il est en effet peut-être temps de dire tout haut ce que certains pensent tout bas. La France est dépassée. Elle est dépassée dans la lutte contre le Covid, dans la distribution des vaccins mais aussi dans la lutte contre l'islam radical et l'antisémitisme."

Il a poursuivi : 
"Les forces de l'ordre sont dépassées et ne peuvent sécuriser l'immense majorité des sites de la communauté juive. Les tribunaux sont dépassés dans la façon de juger et de condamner les terroristes. Quant à la double allégeance, elle n'existe pas, elle n'existe plus, elle n'a peut-être jamais existé. Certes, il y a plus de 200 ans, les responsables communautaires avaient répondu "Oui ! Jusqu'à la mort" à la question qui leur était posée par Napoléon : "Les juifs nés en France et traités par la loi comme citoyens français regardent-ils la France comme leur patrie ? Ont-ils l'obligation de la défendre ?" Mais avaient-ils le choix de dire "non" vu qu'ils n'avaient pas où aller ? Ils l'ont d'ailleurs payé au prix fort, de leurs vies, des dizaines de milliers d'entre eux tombèrent pour la France durant la Première Guerre mondiale. 
Aujourd'hui, les choses ont bien changé. Les juifs vivent en France pour des raisons pratiques, aimant la culture française mais soutenant au mieux la France... lorsqu'elle joue au football. Il y a trente ans, j'ai pris la décision définitive de faire mon Alyah exactement pour cette raison. Des années plus tard, à la question d'un journaliste de France 2 sur les motivations de mon Alyah, je lui répondis qu'à chaque fois que je me faisais "emmerder" dans le métro, personne ne bougeait, y compris aux heures de pointe... Il est temps de comprendre que les proches des juifs vivant en Israël, les enfants de responsables communautaires et les anciens grands rabbins de France qui y vivent également ne sont pas un simple hasard. Il est temps de faire plus, il est temps de faire mieux. On ne peut pas se contenter d'avoir la larme à l'œil lorsque Macron se rend au Kotel. Le sondage de 2015 de l'IFOP commandité par François Hollande sur la communauté des juifs de France avait déjà révélé que 43% d'entre eux souhaitaient faire leur Alyah  : 200 000 personnes. Ce qui voudrait dire que presque tous les juifs dits communautaires en France penseraient à la Alyah. Comment transformer ce souhait en réalité ?
Pour les jeunes, c'est plus simple et les programmes d'intégration Massa sont là pour cela. Pour les parents, c'est plus dur. Ce sera un des défis du prochain gouvernement israélien et nous feront tout pour que ce souhait devienne réalité, pou permettre à nos frères d'aller vivre "là-bas".
Le n° 1584 d'Actualité juive (21 janvier 2021) a publié un long texte du Grand rabbin de France, membre de l'Institut, Haïm Korsia. Celui-ci a répondu : 
"Je laisse de côté le fait que monsieur Kandel professe forcément un point de vue biaisé, eu égard à son activité professionnelle de responsable de l'association Qualita, un organisme très actif pour aider nos concitoyens à s'intégrer le mieux possible en Israël, car chacun sait les difficultés de langue, d'insertion et d'ancrage sans la si vivante et bouillonnante société israélienne.
Mais je ne peux partager cette vision si amère et la description caricaturale d'une société...
Ceux qui sont morts au front, et ne particulier mon arrière-grand-oncle Abraham Korsia le 22 août 1914 en Belgique, comme des millions de leurs compatriotes, sont morts parce que Français, non parce que Juifs ! Comme il y a plus de 200 ans, les Juifs de Tsarfat, cette si belle occurrence du prophète Abdias, regardent la France comme leur patrie. Et je ne porte pas ceci uniquement parce que j'ai servi dans les armées, mais j'ai consulté les dirigeants de toutes les grandes institutions communautaires sur cette réaction et ils partagent mon point de vue. Notre amour et notre engagement pour Israël sont absolus, et nul n'est besoin de déprécier la France pour aimer plus encore Israël.
C'est le sens de la prière pour la République que nous récitons dans nos synagogues, c'est le sens de l'injonction biblique à ne jamais mépriser l'Egyptien, car, malgré tout, nous avons séjourné en Egypte. J'aime cette idée profondément juive qu'on remercie toujours. Et s'il est toujours concevable, compréhensible et estimable que des membres de la Diaspora aient le projet de s'installer en Israël, sur la terre de nos ancêtres, pour y construire un autre avenir et d'autres espérances, ce projet, que nous aidons en enseignant dans nos synagogues et nos institutions un sionisme et un amour d'Israël aussi sincères qu'inconditionnels, pour être fructueux, ne peut être négatif, c'est-à-dire seulement fondé sur la fuite et la détestation d'un ailleurs. S'installer en Israël est un choix de vie, un choix spirituel, un choix idéologique, un choix libre et positif . Jamais un choix par défaut. Et je sais que les Juifs français qui se sont installés dans le pays où coulent le lait et le miel y ont emmené une partie de l'esprit de la France, de la culture de la France, et qu'ils y reviennent avec tendresse en y conservant toujours des racines fortes.
La France, dans un siècle de mondialisation, est confrontée aux mêmes difficultés et travers que les autres nations ; elle les affronte avec lucidité et, sans qu'il soit question ici de politique, elle porte le souci de la protection de ses citoyens, de tous ses enfants, quelles que soient leurs origines, leur religion ou leur couleur. Les policiers et les militaires devant nos synagogues et nos écoles en sont la parfaite illustration.
La communauté juive de France, certes confrontée à des difficultés spécifiques et victime d'agressions insupportables et tragiquement répétées, est solide, fermement ancrée dans ses valeurs et dans celles de la République, à qui elle a donné et continue de donner de grands serviteurs. Si, depuis le début des années 2000 jusqu'en 2015, nous avons pou souffrir d'une indifférence peut-être plus coupable que tout, les temps ont changé car, enfin, le mal de notre société est nommé. Nous luttons tous, oui, tous, contre l'islamisme radical, celui qui tue en France, et en Israël, ainsi qu'ailleurs dans le monde et nous devons être unis pour affronter cet ennemi commun. Si la communauté juive de France se pose légitimement des questions, comme tous les Français, elle a confiance en son devenir au sein de la Nation, où elle peut affirmer sa spécificité et son talent. Et cet avenir, comme toujours, elle le construira.
J'ai toujours considéré comme un privilège de pouvoir, en ma qualité de grand rabbin de France, l'accompagner dans cette voie".
Le 29 janvier 2021, Tribune juive a publié la réponse de Mikael Journo, rabbin de la communauté de Chasseloup-Laubat à Paris (75015), aumônier général israélite des Hôpitaux de France, secrétaire général de l'association des Rabbins français, conseiller auprès du Grand rabbin de Paris, au Grand rabbin de France Haïm Korsia : 
"Cher Haïm Korsia, Cher Monsieur le Grand Rabbin de France,
Dans l’hebdomadaire Actualité juive daté du 21 janvier, vous ouvrez un débat fondamental sur la place des Juifs en France et leur rapport à Israël. Où sont-ils chez eux ? Doivent-ils choisir entre ces deux pays ? Pour quelles raisons l’Alyah est-elle justifiée ? Pour lesquelles ne l’est-elle pas ?
Vous mettez en garde contre une “Alyah par défaut“, qui ne résulterait pas d’une adhésion à un projet spirituel ni même à un “choix idéologique”, mais qui serait fondée sur le rejet du pays que l’on quitte.
J’aimerais, en tant que Rabbin d’une communauté parisienne, Chasseloup-Laubat, vous rappeler la grande détresse que vivent nombre de membres de nos communautés et qui justifie de ne pas porter de jugement sur ceux inquiets de leur condition de Juif en France.
Reprenons vos propres arguments de ces “difficultés spécifiques” : Ces “agressions insupportables et tragiquement répétées” que subit la communauté juive en ce début du XXIe siècle et “aggravées depuis le début des années 2000 jusqu’en 2015” et qui ont mis en évidence cette “indifférence peut-être plus coupable que tout“.
Peut-on porter un jugement sur ceux qui pensent pouvoir plus facilement accomplir leur judaïsme en Israël ? Ceux qui partent pour pouvoir porter la kippa dans la rue, respecter le  shabbat sans difficultés, offrir une éducation à leurs enfants sans se sentir en danger ?
Qu’il s’agisse de l’antisémitisme, de la pratique des Mitzvots, ou de toute autre raison, il est de notre responsabilité, en tant que dirigeants religieux, de ne pas accabler ceux qui décident de partir et de les accompagner, quelles que soient leurs raisons. 
Dans cette tribune, vous réaffirmez aussi votre appartenance au “franco-judaïsme“, ce courant qui mêle patriotisme français et fidélité religieuse qui fut la doctrine officielle du Consistoire jusqu’en 1940. Vous rappelez à juste titre que le patriotisme des Juifs français ne repose pas seulement sur la Révolution française, mais sur un enracinement exceptionnel.
Nous sommes d’accord pour rappeler que les Juifs font partie intégrante de la Gaule puis de la France depuis deux mille ans. Ils ont servi Julien II, empereur romain, à Lutèce, les rois mérovingiens dans leurs palais de Neustrie et d’Austrasie. Charlemagne les respectait tout particulièrement et envoya un ambassadeur juif à Bagdad. Rashi, les Tosafistes, les sages de Provence, étaient français au point de gloser parfois la Torah dans le langage du pays. Cerf-Berr n’a pas attendu 1789 pour équiper les armées de Louis XV et de Louis XVI. Et en 1940, au moment-même où le piège de Vichy se refermait sur le “franco-judaïsme”, les “Israélites” auto-émancipés redevenus Juifs étaient au premier plan de la France libre et des maquis.
Or, et cela fait aussi partie de notre histoire, le maréchal Pétain a aussi livré aux nazis les soldats et officiers juifs qui avaient servi la France sous ses ordres à Verdun. La Shoah a structurellement refondé ce rapport : pour nombre de Juifs français dont je suis, la collaboration est une tâche indélébile, une preuve de la faillite et de l’abandon de l’Etat.
Depuis cette époque, la plupart de nos coreligionnaires se méfient de ce “franco-judaïsme” qui a mené une telle tragédie notamment en cessant de se qualifier d’ “Israélites”, et en reprenant au contraire le terme franc de “Juifs”. Ils ont renversé la charge de la preuve.
Israël est inscrit dans l’histoire de tous les Juifs du monde qui peuvent y trouver refuge à tout moment. Pour résumer, certes “Sans les Juifs, la France ne serait pas elle-même“, comme l’ont dit un Premier ministre et un Président de la République au cours des dernières années. De même, sans l’horizon d’Israël et l’accompagnement des dirigeants communautaires dans leurs démarches, s’ils le souhaitent, les Juifs ne seraient pas eux-mêmes.
Je vous prie de recevoir, cher Haïm Korsia, cher Monsieur le Grand Rabbin de France, l’expression de mes salutations respectueuses.
Mikael Journo"
Selon Makor Rishon (31 janvier 2021), le Grand rabbin de France Haïm Korsia "souhaite continuer à occuper ses fonctions et il a même envoyé son texte aux 330 « électeurs » votant à l'élection du Grand rabbinat, et le rabbin Mikael Journo songerait à se présenter à cette élection.

Ce débat montre que l'antisémitisme en France, ainsi que le devenir des Français juifs - en France ou en Israël, voire ailleurs ? - se trouvent déjà placés au centre de cette élection.

Le discours du grand rabbin de France Haïm Korsia s'avère classique, mais déconnecté de la réalité : une France qui a supprimé le service militaire et rogné sur ses dépenses militaires face à un djihad mondial, a accepté de croissants abandons de sa souveraineté nationale au profit de l'Union européenne, est dirigée par des politiciens médiocres et une alliance entre le "gouvernement des juges" et le quatrième pouvoir (médias) "politiquement corrects", ne sait/peut/veut enrayer ses déclins - économiques, moraux, éducatifs, etc. - et assimiler des immigrants, principalement musulmans - une partie d'entre eux refusent l'assimilation, etc.

Il a éludé les questions fondamentales soulevées par Ariel Kandel, en particulier les faiblesses de la France dans la lutte contre l'antisémitisme, la peur de nombreux coreligionnaires face à cette violence antisémite non jugulée, la décision de nombreux dirigeants communautaires français de faire leur alyah ou d'acheter des appartements en Israël... Nombre de Juifs ont été contraints de quitter leur pays d'origine pour faire leur aliyah. Et je connais peu de Juifs français ayant fait leur aliyah qui reviennent en France ou parlent de ce pays "avec tendresse".

Le journal israélien rappelle avec ironie que le Grand rabbin de France Haïm Korsia reçoit son salaire de l'Etat, que les forces de l'ordre ne protègent plus visiblement les synagogue, et que le rabbin Mikael Journo souligne que, "sans le soutien de l'Etat d'Israël aux Français juifs, leur situation ne serait pas la même".

Le devenir des Français juifs avait déjà été abordé par un rabbin et un président d'une communauté juive parisienne, proche de la Grande synagogue de la rue des Victoires.

Dans le calendrier israélite 2018-2019 de la synagogue consistoriale Berith Chalom, le regretté Salomon Malka, alors son rabbin, a écrit : 
"L'Europe n'a pas de mémoire. Elle a vécu l'impensable et puis la guerre finie, elle a juré "plus jamais cela". Elle croit se rattraper par une politique conciliatrice avec les migrants et continue à se laisser ronger par un antisémitisme qui ne se cache plus. Les juifs réfléchissent sur leur devenir et sont plus nombreux à opter pour d'autres destinations plus clémentes. Quelque part nous faisons partie de ces biscornus qui par paresse et parfois par inconscience pensons à des lendemains meilleurs parce que le pouvoir en place offre une parole agréable sans aucune garantie sur le futur. Il reste Kippour et son lot d'espoir. Les sages pourtant avertissent que la partie est loin d'être gagnée. La prière n'est qu'un palliatif". 
Le calendrier israélite 2019-2020 de la synagogue Berith Chalom s'ouvre sur un texte de Sam Attia, président de cette synagogue : 
"Les actes antisémites qui se sont produits ces dernières années ne trouvent pas la qualification exacte qui s'impose. Y-a-t-il une volonté de la part de la justice de taire cette évidence, ou bien est-ce nous qui semblons être frappés de paranoïa ?
Les faits sont bien là. La population juive se replie sur elle-même dans les quartiers les plus sûrs de la capitale pour échapper à une communauté hostile. Devrons-nous éternellement vivre dans la crainte ? Devrons-nous déployer plus de moyens pour simplement protéger nos enfants durant leur trajet qui les mènent au collègue ou au lycée ? L'antisémitisme est-il si difficile à combattre en France ou y-a-t-il une incapacité à le faire ? Beaucoup de questions qui attendent des réponses. Les instances communautaires, certains intellectuels et certains hommes politiques font tout leur possible pour lutter contre ce fléau.
Pour l'instant il ne nous reste qu'à compter sur nous-même et faire preuve d'une extrême vigilance en attendant un climat meilleur".
Le regretté rabbin Salomon Malka a déploré :
"On conteste le droit à la Mila parce qu'on prétexte défendre le droit de l'enfant. On nie le droit à la Cachrout parce qu'on croit protéger le droit de l'animal. Bientôt on n'aura pas le droit au repos du Chabbat parce qu'on se distinguerait des autres donc danger dans la demeure. On oublie l'entourloupe du port de la kippa, affaire classée parce que désignée signe ostentatoire, et la double nationalité, problème prétendu de non respect et infidélité. Pour le moment à cause probablement d'autres urgences, comme les contestations étudiantes et surtout les manifestations hebdomadaires engendrant des casseurs de tous bords, on laisse tous ces interdits futurs en suspens. 
Cette année a été marquée par la recrudescence des actes antisémites et leurs banalisations. Bien que les pouvoirs publics et à leur sommet le Chef de l'Etat ont condamné fermement ces abominations, il paraît difficile de trouver les moyens efficaces pour les annihiler. Il y a une sorte de démission au nom de la sacro-sainte devise de la démocratie qui autorise la libre opinion et le droit d'expression. La seule alternative de notre communauté se focalise à sa migration vers des frontières plus clémentes, notamment en Israël.
Lorsque l'année 5780 est annoncée, l'être se met à espérer que les coups reçus devront cesser pour laisser place à un meilleur comportement. On croit au pouvoir de changement des femmes et des hommes raisonnables. Mais faut-il au moins reconnaître les blessures commises pour les empêcher de se reproduire. Faisons confiance à notre optimisme cette année encore même s'il n'a plus l'intensité des décennies antérieures. Le rapport avec D. étant constant, l'année nouvelle garante et ses promesses sont une évidence céleste".
Décédé du coronavirus Covid-19 au printemps 2020, le rabbin Salomon Malka a été enterré en Israël.

Dhimmis ou marranes ?

En reniant ses racines notamment juives, la France rejette des apports civilisationnels pluri-millénaires précieux et s'achemine vers la barbarie. Des élites françaises et européennes semblent ignorer que les Juifs représentent une part de leur humanité.

En octobre 2016, les éditions Stock ont publié "Un président ne devrait pas dire ça...", de Gérard Davet et Fabrice Lhomme, grands reporters au MondeParmi les confidences du Président François Hollande aux auteurs : 
« Quand on lit Finkielkraut, Zemmour, Houellebecq, qu'est-ce que ça charrie ? Toujours la même chose, la chrétienté, l'histoire, l'identité face à un monde arabo-musulman qui vient… C'est ça qui fait que les gens basculent, ce n'est pas parce qu'ils ont perdu 3 % de pouvoir d'achat - qu'ils n'ont pas perdu d'ailleurs ! - ou parce qu'ils sont chômeurs. Il y a des choses qui les taraudent, ils arrivent dans un train, ils voient des barbus, des gens qui lisent le Coran, des femmes voilées…»
« Il y a à la fois des choses qui marchent très bien et l'accumulation de bombes potentielles liées à une immigration qui continue. Parce que ça continue... Je pense qu'il y a trop d'arrivées, d'immigration qui ne devrait pas être là...  C'est Sisyphe! On les fait parler français, et puis arrive un autre groupe, et il faut tout recommencer. Ça ne s'arrête jamais (…). Donc, il faut à un moment que ça s'arrête... On ne peut pas continuer à avoir des migrants qui arrivent sans contrôle, dans le contexte en plus des attentats... Comment peut-on éviter la partition? Car c'est quand même ça qui est en train de se produire: la partition ».« Qu'il y ait un problème avec l'islam, c'est vrai. Nul n'en doute... [Le voile est] un asservissement.» [C'est un problème] parce que l'islam demande des lieux, des reconnaissances... Ce n'est pas l'islam qui pose un problème dans le sens où ce serait une religion qui serait dangereuse en elle-même, mais parce qu'elle veut s'affirmer comme une religion dans la République. Après, ce qui peut poser un problème, c'est si les musulmans ne dénoncent pas les actes de radicalisation, si les imams se comportent de manière antirépublicaine ».

Le 3 octobre 2018, "lors de la passation de pouvoir entre Gérard Collomb et Edouard Philippe, le ministre de l'Intérieur démissionnaire a souhaité faire passé un message lourd de sens au Premier ministre, qui assurera l'intérim. Gérard Collomb a en effet parlé de la situation «très dégradée» dans les quartiers sensibles et réclamé une «vision d'ensemble pour recréer de la mixité sociale. Aujourd'hui on vit côte à côte... Je crains que demain on vive face à face »

Évoquant les migrations intra-nationales de Français juifs contraints de quitter des quartiers ou villes où ils avaient élu domicile, l'essayiste Michel Gurfinkiel a écrit le 11 juillet 2018 : "Le facteur commun entre ces migrations [juives loin des quartiers "sensibles"]  est le manque de confiance dans l'avenir de la France - partagé, en fait, par de nombreux chrétiens ou Français laïcs. Une autre raison est que lorsque vous avez été élevé en Juif fier et heureux, vous trouvez difficile de retomber dans un statut de quasi-marrane". 

Un "statut de quasi-marrane" ou de dhimmi dans une "démocrature" française - 
"interpellations préventives" massives de "Gilets jaunes", mais non de casseurs des cités ou de Black Blocs, restrictions de facto dans les libertés de manifestations minées d'émeutes urbaines et de pillages, loi sur les "fake news" réduisant la liberté d'expression, etc. - dont le territoire s'avère rongé par des "zones de non-droit" ou zones régies par la sharia et les gangs ?


Les avocats des membres de la famille de Sarah Halimi se sont plaints de la partialité de la juge d'instruction et de l'ordonnance inique de la Cour d'appel de Paris, ainsi que de l'ordonnance de la Cour d'appel de Paris rompant avec la jurisprudence de la Cour de cassation. Pourquoi ne vont-ils pas jusqu'au bout de leur raisonnement : poursuivre la France devant la Cour européenne des droits de l'Homme pour déni d'un procès équitable pour les Français juifs. Les exemples de victimes juives du "gouvernement des juges" ne manquent hélas pas.


(1) Dans le cadre du programme quinquennal (2004-2009) de subventions pour la sécurisation des lieux de cultes et des structures culturelles de la communauté juive française, 15 millions d'euros ont été investis dans ce « programme de travaux » qui a permis de sécuriser – essentiellement via des systèmes d’alarme et de vidéosurveillance - « 349 bâtiments, dont 107 écoles et crèches, 81 associations et centres communautaires et 161 synagogues ».

Récipiendaire du Prix 2009 de la lutte contre l’antisémitisme remis par l'UPJF, M. Hortefeux a déclaré avoir :
« la conviction, qu'aujourd'hui, plus que jamais, dans une société souvent tétanisée par les questions d'identité, les juifs doivent faire savoir qui ils sont, quelle est leur foi, leur conviction, leur vision de la vie, leur désir profond de paix ».
Les Juifs sont-ils si méconnus ? Ils n’ont pas de problème d’identité. Et s’ils contribuent de manière bénéfique à leur pays - la France -, au vivre ensemble et aspirent à la paix, ils savent que, parfois, la paix passe par l’étape de la guerre, notamment face à la menace islamiste.

Articles sur ce blog concernant :
Affaire al-Dura/Israël
Aviation/Mode/Sports
Chrétiens
Culture
France
Il ou elle a dit...
Judaïsme/Juifs
Monde arabe/Islam
Shoah (Holocaust)
Articles in English

Cet article a été publié le 30 décembre 2009, puis le 12 mars 2012 et les :
- 24 janvier 2013 ;
- à l'approche du 2e congrès des Consistoires de France et de Paris ;
- 27 juin 2013, 28 mars et 30 juillet 2014 ;
- 7 mars 2016. Ce 7 mars 2016, a eu lieu le dîner du CRIF, déconnecté des réalités et ne défendant plus tous les Juifs victimes d'antisémitisme. Les 10, 11 et 12 mars 2016, le MAHJ (Musée d'art et d'histoire du Judaïsme) et la BnF (Bibliothèque nationale de France) accueilleront le colloque L'Antisémitisme en France XIXe - XXIe siècle, sous la direction de Dominique Schnapper, École des hautes études en sciences sociales, présidente du MAHJ ; Perrine Simon-Nahum, CNRS, Centre d’études sociologiques et politiques Raymond Aron, Paul Salmona, directeur du MAHJ et Thierry Grillet, directeur de la diffusion culturelle, BnF. Un programme éludant des problèmes graves.
- 21 juillet 2017, 22 mars et 13 décembre 2018.
Il a été modifié le 13 février 2020.

9 commentaires:

  1. Je suggere à Mr Attali, de se "déguiser" en juif,en choisissant le signe le moins choquant d'un chapeau noir, pour se rendre compte des regards haineux que celà provoque chez les musulmans moyens......mais il n'osera pas.....
    par honte ou par peur ???

    RépondreSupprimer
  2. It is a pleasure to discover your blog! I have subscribed and look forward to following it in future. (Alas, I cannot write in acceptable French.)
    Thank you for the link, also!

    Rabbi Ruth Adar

    RépondreSupprimer
  3. Merci pour cet excellent article !

    (j'ai "pigé" pour l ' ARCHE ,du temps de Roger Ascot ...)

    Midge Feld

    RépondreSupprimer
  4. Merci pour cet article, dont je ne partage pas toutes les conclusions.
    L'antisémitisme est différend du racisme, si les juifs sont davantages agressés physiquement que les arabes, il ne souffrent généralement pas de discrimination à l'emploi ou au logement.
    Les sentiments anti musulmans sont de plus en plus violents, la votation Suisse est un coup de semonse, mais en France, sur les forums on sent un sourde colère monter. Ce n'est d'ailleurs pas rassurant pour les juifs, beaucoup d'anti arabes sont également anti sémites ! !
    http://www.mivy.ovh.org/linfo/01actu/journal/2009_journal.htm#attali

    RépondreSupprimer
  5. Je suis en total accord avec cet article, très complet de Véronique Chemla.

    Ceux du "Monde Juif du microcosme parisien", dis aussi "les Juifs de court", sont totalement à l'image des nombreux politiques français, en simple, " à côté de leurs pompes".

    Hypocrite, ou aveugle, mais surtout avec « un égo surdimensionné », vivant dans un monde éloigné des réalités de ce pays, ils ne pensent qu'a donner des leçons tout en étant sur de leurs affirmations.

    « Pas de Juifs, victimes de l'antisémitisme, de l’ostracisme des autres populations, en particulier des maghrébins ( et non des arabes), mais non vous rêvez et moi je sais.....
    C'est eux qui savent, bien sur et les autres Juifs sont des crétins qui vivent dans les fantasmes et la propagande d’Israël pour favoriser l'alyah , le bon vieux complot sioniste »

    Une de mes filles, qui a 17 ans aujourd'hui est encore en école public, point particulier, elle est née en Israël et être la seule enfant Juive de la classe et peut être même de l'école et dans une grande ville du Sud-Est.

    Imaginez le moment ou ses profs faisaient des cours sur la Shoah, le Moyen-Orient, l'histoire, les religions.... concernant les Juifs.

    Craignant que l'on révèle ses secrets d'identités, d’être mise à l'index par une prof peu soucieuse de discrétion ou inconsciente du sujet et ma fille inquiète des conséquences que l'on peut imaginé dans une école française de nos jours avec ses mélanges ethniques.

    Qui aujourd'hui, a par des enfants Juifs ou ceux ayant des noms ou des signes indiquant leur lien avec le judaïsme, Maguen David, Noms, ou autres, même sans être « Juif » (selon la Hala'ha rabbinique) peuvent subir des actions racistes, certainement pas des jeunes maghrébins.

    C'est bien la preuve que les Juifs, jeunes ou adultes ne sont pas des citoyens comme les autres dans ce pays, comme dans beaucoup d'autres.

    Le jour ou un Juif, sans limite, d'age, de profession.... aura la liberté d'affirmer son identité, par des bijoux, des vêtements ou autres, en tous lieux et moment, sans risques, sans conséquences de n'importe quel ordre, alors on pourra dire qu'il n'y a pas antisémitisme.

    CQFD /André BARMO'HA.

    RépondreSupprimer
  6. "Leur intégration sera notre intégration".
    Il débloque, Besnainou!
    Depuis quand les Français juifs ont-ils eu des problèmes d'intégration?
    Il n'y a pas de problèmes inter-communautaires.
    Il y a des Musulmans ( d'Afrique du Nord, essentiellement, et sub-sahariens, --- sans compter les nouveaux "migrants" parmi lesquels il y a de tout) qui n'ont nulle intention de s'intégrer en France, mais bien d'y IMPLANTER LA CHARIA POUR TOUS.
    Les dirigeants communautaires feraient bien de s'en aviser, aux postes où ils sont.

    RépondreSupprimer
  7. Remarquable article, à tous égards. Merci!

    RépondreSupprimer
  8. " « J’ai déposé une trentaine de plaintes au nom de ces trois associations. Certaines sont en cours d'examen par les parquets de Paris et Bobigny. J’ai reçu des avis de classement des parquets de Nanterre, Créteil, Versailles ».

    Confusion entre liberté d'expression et délit, motivations choquantes et peu juridiques pour relaxer les boycotteurs, application aléatoire de la loi sur le boycott, condamnations rares, avec sursis et aux montants dérisoires, refus parfois du Parquet de requérir les sanctions pénales prévues par la loi, fautes de procédure ou de forme du Parquet, dépendant du ministère de la Justice, supposé ne pas les commettre, entachant d'illégalités des procédures qui sont annulées par des juges prononçant les relaxes des prévenus... Par son fonctionnement aléatoire, l'institution judiciaire française contribue à l'antisionisme, vecteur contemporain majeur de l'antisémitisme."

    Donc visiblement, parce que ces plaintes sont déposées au nom des juifs, elles seraient d'après vous plus recevables que des plaintes déposées par des non-juifs... ou du moins elles devraient obligatoirement connaitre une suite de part le caractère juif de celui qui les dépose?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je ne comprends pas votre remarque.
      Les avocats luttant contre le boycott ne commettent pas de fautes de procédures, mais le parquet en commet. Pourquoi ? C'est grave venant du parquet, placé sous l'autorité du ministère de la Justice et composé de professionnels.
      Le ministère de la Justice a émis une directive afin d'expliquer que les appels aux boycotts relèvent du droit pénal - discriminations - et non de la liberté d'expression. Les magistrats qui classent les plaintes concourent au non respect de cette directive. Pourquoi ?
      C'est parce que les Juifs, comme vous nous appelez en nous dénaturalisant, se fondent sur le droit national et international que les classements de plainte et autres décisions judiciaires "clémentes" violent le droit.

      Supprimer