Citations

« Le goût de la vérité n’empêche pas la prise de parti. » (Albert Camus)
« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du Soleil. » (René Char).
« Il faut commencer par le commencement, et le commencement de tout est le courage. » (Vladimir Jankélévitch)
« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
« Le plus difficile n'est pas de dire ce que l'on voit, mais d'accepter de voir ce que l'on voit. » (Charles Péguy)

mardi 6 avril 2010

Interview par Radio Chalom Nitsan du 25 mars 2010

Le 25 mars 2010, j’ai été interviewée par Radio Chalom Nitsan sur le projet Aladin et l’assassinat de Sébastien Selam. L’équipe de cette radio de la communauté juive de Nice et la région était composée d’André Barmoha, de Jacques Forman, de José Gimenez et de Jean Michel Puig-Bloch. L’interview est écoutable en podcast jusqu’au jeudi 8 avril 2010 et dure environ 30 minutes. Résumé.

A large excerpt of my interview was translated in English by Point of no return


La conférence « islamiquement correcte » de lancement du Projet Aladin a été présentée.

Le narratif « islamiquement correct » de cette conférence occulte les différends entre les juifs et le monde arabo ou/et musulman : antisémitisme islamique, dhimmitude, les liens entre des dirigeants nazis et le monde musulman ou/arabe – collaboration notamment du grand mufti de Jérusalem al-Husseini, conseillers nazis à des dirigeants arabes (Nasser), etc. -, et l’exode oublié d’environ 900 000 juifs ayant quitté ces mondes, généralement sous la contrainte, des années 1940 aux années 1970. L’histoire des juifs sépharades fait partie de l’histoire des juifs. On ne peut ni ne doit occulter une partie de l’Histoire, a fortiori, celle des juifs du monde arabe ou/et musulman.

Par ignorance, par crainte d’un clash avec des autorités religieuses et politiques, certains contribuent à diffuser ce mythe de la coexistence interreligieuse harmonieuse et pacifique sous domination musulmane.  Ce narratif et ce dialogue « islamiquement corrects » risquent de créer une scission au sein de la communauté juive entre, d’une part, des dirigeants aux discours « islamiquement corrects » et, d’autre part, des juifs lambda ou de base qui connaissent ces sujets certes tabous, mais évoqués, et de plus en plus, par maints livres – de Bat Ye’or, d’Alexandre del Valle, de Pierre-André Taguieff, de Shmuel Trigano, de Daniel Pipes, d'Andrew G. Bostom, de Matthias Küntzel,  de Martin Cüppers et Klaus-Michael Mallmann, de Philippe Simonnot, d'Elias Al-Maqdisi et de Sam Solomon, de Richard Rubenstein, de Jeffrey Herf, etc. -, par des documentaires – La croix gammée et le turban, The Forgotten RefugeesThe Silent Exodus  -, par des articles - Israel and the Holocaust, Tunisian-born Israelis win state compensation for Holocaust suffering  -, lors de conférences, etc. Ces juifs lambda informés risquent de se distancier de leurs dirigeants qui s'éloignent de la réalité, de l'Histoire.

Il importe donc de dépasser les sempiternels « Nous sommes frères » », « Nous sommes cousins », et autre « Shalom ! Salam ! », et nouer un dialogue en vérité avec le monde musulman, où l’on dirait ce qui rapproche juifs et musulmans, et aussi ce qui les sépare. Il convient d’apurer les différends avec le monde Arabe et/ou musulman pour nouer des relations profondes et durables. Le jihad vise « les juifs et les Croisés ». Il s’avère nécessaire de tenir un dialogue en vérité avec les musulmans afin de faire comprendre à tous, musulmans et non-musulmans, les menaces du jihad et de nouer des alliances avec tous ceux visés par le jihad.

Initié par le Projet Aladin, encadré par le  dialogue des civilisations ou des cultures, ce dialogue « islamiquement correct » marginalise et isole les musulmans – notamment Ayaan Hirsi Ali, Wafa Sultan - ou Arabes modérés, parmi lesquels Nonie Darwish, et éloigne les juifs de leurs alliés contre les jihadistes.

En outre, le but essentiel du Projet Aladin – combattre le négationnisme et le révisionnisme qui alimentent l’antisémitisme – semble illusoire. En effet, ce ne sont pas le négationnisme et le révisionnisme qui causent les flambées d’antisémitisme, mais ce sont la délégitimation et la diabolisation de l’Etat d’Israël. Ainsi, 832 actes antisémites ont été recensés en France en 2009, dont 354 en janvier 2009, contre 474 pour toute l’année 2008.


Sur l’assassinat du DJ Sébastien Selam en novembre 2003, la thèse d’un assassin, Adel Amastaibou, atteint de schizophrénie paranoïde lors des faits, est combattue par la famille Selam. Devant la Cour d’appel de Paris le 2 décembre 2009, Me Axel Metzker, avocat des Selam, a souligné les anomalies dans les quatre rapports d’experts psychiatriques. Il a rappelé qu’Adel Amastaibou avait été condamné à quatre reprises par la justice, notamment pour insultes antisémites contre un rabbin, sans que la justice ait retenu l'irresponsabilité pénale. Nous reviendrons sur cet assassinat dans un prochain dossier.

Toutes nos excuses pour avoir cité Nonie Darwish parmi les musulmans - cette « Arabe pour Israël » est convertie au christianisme – et l’erreur de date de l’Opération Plomb durci (2008-2009). Parmi les intellectuels musulmans soutenant le projet Aladin : Abdelwahab Meddeb.

Cliquez sur Podcast, puis sur Emissions culturelles, ensuite sur Israël d'hier et d'aujourd'hui. L'interview débute à partir de la 22e minute et dure environ 30 minutes :

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