Citations

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« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du Soleil. » (René Char).
« Il faut commencer par le commencement, et le commencement de tout est le courage. » (Vladimir Jankélévitch)
« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
« Le plus difficile n'est pas de dire ce que l'on voit, mais d'accepter de voir ce que l'on voit. » (Charles Péguy)

vendredi 28 juin 2024

Mon interview par Radio Chalom Nitsan le 26 juin 2024

J'ai été interviewée 
sur Radio Chalom Nitsan le 26 juin 2024, dans le cadre d'Israël d'hier et d'aujourd'huiémission animée André Barmo'haJ’ai évoqué essentiellement le dîner du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) du 6 mai 2024, le boycott antisémite étatique d'Israël à Eurosatory, les élections européennes des 8 et 9 juin 2024, la campagne pour les élections législatives, notamment l'abattage rituel juif (che'hita, en hébreu). Diffusion sur RCN le dimanche 30 juin 2024 à 9 h. Durée : 1 h. Cliquez ici pour écouter le podcast.

Mon interview par Radio Chalom Nitsan du 25 mars 2010
Mon interview sur Radio Chalom Nitsan les 13 et 20 février 2020 
Mon interview par Radio Chalom Nitsan le 25 février 2022 sur la pétition sur le rapport d’Amnesty International, « Portraits de France » et « Samouni Road » sur l'exposition Juifs d'Orient à l'IMA, le 36e diner du CRIF et la guerre en Ukraine
Mon interview par Radio Chalom Nitsan le 30 mai 2022 sur  le meurtre de René Hadjadj, l'antisémitisme dans la campagne des élections législatives visant Eric Zemmour et ses soutiens, et la mort de la journaliste américano-palestinienne Shireen Abu Akleh
Mon interview par Radio Chalom Nitsan le 13 décembre 2022 sur les Juifs et le Judaïsme dans le "Récit national" ainsi que la tragi-comédie sur la présidence du Groupe d'études sur l'antisémitisme à l'Assemblée nationale demandée par le Rassemblement national 

« Il y a mille façons d'informer. Il n'y en a qu'une pour dire la vérité »... Radio Chalom Nitsan émet de Nice. Cette "radio de la communauté Juive de la Côte d'Azur" dispose d'un site Internet, d'un compte Facebook, et d'une chaine Youtube

Dans le cadre d'Israël d'hier et d'aujourd'huiémission 
« sur l'actualité d'Israël et la géopolitique du monde » animée par André Barmo'ha qui laisse ses invités s'exprimer librement

On peut écouter les interviews en live et sur divers supports. Diffusions de l'Émission (HD)
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En Israël sur Radio Futée
Chaque Samedi soir / Motsé Shabbat (Heure d’Israël)

En Podcast (Sans limite / Plusieurs émissions) 
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Le 38e dîner du CRIF 
Dès l’agression djihadiste aux cris d’« Allah Aqbar » du samedi 7 octobre 2023 en Israël par des mouvements islamistes dont le Hamas, et des civils gazaouis, la France a enregistré une recrudescence du nombre d’actes antisémites dans des établissements scolaires, dans des rues, dans des commerces...

Avaient avalisé la propagande du Hamas des médias et politiciens, jusqu'au Président de la République Emmanuel Macron qui, interviewé par la BBC le 10 novembre 2023 avait allégué un blood libel – à Gaza, « ces bébés, ces femmes, ces personnes âgées sont bombardés et tués. Il n’y a aucune justification et aucune légitimité à cela ». 

Puis, le 11 novembre 2023, lors d’une cérémonie officielle à Paris à la mémoire des soldats de la Première Guerre mondiale, le Chef de l'Etat avait rétrogradé les Juifs en dernière position et assimilé le judaïsme à une « conviction » ! Après le vote de la France pour la résolution onusienne biaisée, ces deux actes partiaux, malveillants avaient suscité une réaction faible des dirigeants communautaires.

Au grand dam des institutions juives françaises, le Chef de l’Etat Emmanuel Macron n’avait pas participé le 12 novembre 2023 à la « grande marche civique contre l’antisémitisme et pour la République ». Un camouflet présidentiel dont la motivation « sharia compatible » – ne pas heurter la « sensibilité musulmane » -, avait choqué, et terni durablement ainsi que profondément l’image présidentielle.

« Session de rattrapage » ? Le 7 février 2024, dans la cour d'honneur de l'Hôtel national des Invalides, le Chef de l’Etat avait présidé un « hommage  aux victimes françaises des attaques terroristes du 7 octobre en Israël », puis, le 18 mars 2023, à l’Elysée, il avait accueilli des dirigeants communautaires pour célébrer le 80e anniversaire du CRIF.

Le 6 mai 2024 au matin s’étaient ouvertes les Assises de la lutte contre l’antisémitisme organisées par Aurore  Bergé, ministre déléguée auprès du Premier ministre, chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les Discriminations. Un titre un peu fourre-tout concocté par des communicants classant l’antisémitisme parmi les « discriminations ». Significatif de la faible volonté de le combattre.

Autour de la table : le CRIF qui a demandé un rapport sur la réponse pénale aux actes antisémites - mieux vaut tard que jamais -, et ceux qui avaient refusé de participer à cette « grande marche civique » (Grande mosquée de Paris) ou avaient exhorté : « Halte au massacre à Gaza ! La France doit demander un cessez-le-feu immédiat  » (SOS Racisme).

Mais curieusement aucune association de victimes d’antisémitisme. Bref, on a pris les mêmes qui ont failli, et on a recommencé. En espérant quoi ?

Le 6 mai 2024 au soir, au Carrousel du Louvre, s’est déroulé le dîner annuel du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) en présence du Premier ministre macronien, Gabriel Attal, de personnalités diverses et de membres de membres de familles d'otages. « Une table était dressée pour les otages encore retenus dans la bande de Gaza. Parmi eux, trois sont français : Orion Hernandez-Radoux, Ohad Yahalomi, Ofer Kalderon ».

Comme les années précédentes, le CRIF avait refusé d’inviter à son diner annuel le Rassemblement national (RN) présent à la manifestation du 12 novembre 2023. Et ce, bien que Serge Klarsfeld ne le classe pas à l’extrême-droite, et le qualifie de « parti républicain, populaire », et que le député Meyer Habib ait accueilli son président, Jordan Bardella, par une accolade cordiale lors de cet hommage aux Invalides. 

Hommage a été rendu au vice-président du CRIF décédé le 15 avril 2024, Gil Taieb, et une minute de silence a été observée « pour les victimes de la Shoah auxquelles ont été associées les victimes du 7 octobre 2023 ». 

Président du CRIF, Yonathan Arfi, et Gabriel Attal, Premier ministre, ont tenu des discours convenus sur la hausse du nombre d'actes antisémites, la lutte contre l'antisémitisme, la guerre menée par Israël contre des mouvements terroristes islamistes dans la bande de Gaza et le sort des 130 otages, les juifs et la République, l'ostracisation des juifs dans des universités, la nécessité d'avoir une étude sur la réponse pénale, considérée comme tardive et non dissuasive par beaucoup d'organisations juives françaises, à l'antisémitisme.

Yonathan Arfi a souligné les angoisses des Français quant à leur avenir : peur en France d'un attentat similaire au 7 octobre,  « sentiment de déclassement économique et social, angoisse face à la progression de l’islamisme et peur du terrorisme qui l’accompagne ; inquiétude face à l’augmentation de toutes les haines dont bien-sûr l’antisémitisme ; préoccupation du réchauffement climatique ; crainte face à la montée des périls géopolitiques de la Russie à l’Iran, en passant par la Chine. Ces inquiétudes sont légitimes ».

Le Président du CRIF a rappelé l'ostracisation des Juifs dans des universités « de Columbia à Sciences Po, de Harvard à La Sorbonne... La confusion intellectuelle, c’est d’attribuer cette flambée antisémite à la riposte militaire à Gaza. Cette fausse causalité fait peser symboliquement la responsabilité de l’antisémitisme sur l’État juif mais, plus encore, c’est une analyse démentie par les faits. La confusion morale, c’est aussi l’inversion accusatoire qui présente l’État juif en État génocidaire. Les Juifs devenus bourreaux soulageraient-ils l’Europe de la culpabilité de la Shoah ?... Devenue un slogan, l’accusation de génocide ne vise pas à protéger les Palestiniens, mais résonne comme un cri de ralliement pour stigmatiser les Juifs... Ces accusations pernicieuses, comme beaucoup d’autres, trouvent micro ouvert sur Al Jazeera et sa déclinaison sur les réseaux sociaux AJ+ : ces médias légitiment insidieusement le Hamas, distillent l’antisémitisme mais aussi la haine de la France, sempiternelle coupable du crime ultime de laïcité... Ces médias menacent la cohésion de notre pays, il est impératif de nous en protéger ! ».

Et Yonathan Arfi a qualifié « Luc Mélenchon et ses compagnons de La France Insoumise (LFI)" d'"artificiers du débat public et des artisans du chaos. LFI, c’est le communautarisme, comme projet et le clientélisme comme stratégie. Leur campagne pour les européennes s’est muée en une immense diatribe contre Israël. Comme toutes les démocraties entraînées dans la guerre, la cause d’Israël est juste... Juste, comme la cause de l’Ukraine aux côtés de laquelle nous continuerons de nous tenir ».

Le Président du CRIF a fustigé « l’UNRWA, qui cultive le mythe du retour des réfugiés palestiniens, tolère l’endoctrinement des enfants et dont les complaisances aveugles ou coupables avec le Hamas ont été tragiquement révélées le 7 octobre » et les « instances internationales, où des majorités automatiques, parfois malheureusement avec la voix de notre pays, incitent les Palestiniens à se détourner des négociations pour privilégier des revendications unilatérales ».

Il a regretté le « voile pudique » de la France sur son « rôle significatif dans l’alliance inédite qui s’est formée aux côtés d’Israël dans la soirée du 13 avril [quand] l’Iran lançait des centaines de drones et de missiles à l’assaut du territoire israélien. Il a aussi stigmatisé l’appel d’Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste, « à un embargo sur les armes vendues à Israël... Si l’Iran, le Hezbollah, le Hamas et quelques autres déposent les armes, il y aura la paix. Si Israël dépose les armes, il n’y aura plus d’Israël ».

Yonathan Arfi a ensuite évoqué la « dette [de la France] vis-à-vis du Rwanda : nous devons poursuivre notre examen de conscience... En Arménie, aussi, la France a un rôle particulier à jouer. Il y a en effet un trait continu entre le génocide de 1915 et le nettoyage ethnique qui a vidé le Haut-Karabakh de ses Arméniens en septembre dernier. »

Le Président du CRIF a loué la République, « l’osmose entre deux universalismes, celui du judaïsme et celui de la République." Puis il a salué la "détermination face à l’antisémitisme, face à l’islamisme, aux Frères Musulmans et à ses prêcheurs de haine, face aux groupuscules violents de l’ultra-gauche comme face aux activistes identitaires de l’ultra-droite » du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin.

Yonathan Arfi a espéré une réforme de la justice pénale  « pour un traitement rapide et systématique" et "la mise en place d’une amende civile, qui sanctionnerait, sur le modèle de Hadopi, les auteurs de propos haineux sur Internet... L’arme la plus puissante face aux idéologies de haine, c’est l’éducation… Trop souvent, quand un élève est victime d’antisémitisme, de harcèlement ou de violence, c’est la victime qui change d’établissement !"

Il a conclu en fustigeant les "populistes [qui] prétendent vouloir défendre la République... C’est la confusion que veulent nous imposer Marine Le Pen et le Rassemblement National. Le populisme, quel que soit son bord, sera toujours incompatible avec la République ! »

Gabriel Attal
Le Premier ministre Gabriel Attal a débuté  son discours en évoquant « un document qui ne le quitte jamais » : le récépissé remis par le commissaire de police à sa grand-mère, Janine Weil, ayant respecté « la loi du 2 juin 1941, portant recensement des juifs » et venue retirer son étoile jaune en juillet 1941.

Le Chef du gouvernement a alerté sur « une vague d’antisémitisme. Une vague d’une ampleur rare, plus forte, plus violente, plus relayée, plus établie, qu’elle ne l’a été au cours de ces dernières années ». Il a évoqué « la monstruosité du Hamas... L’horreur du terrorisme, de l’islamisme ».

Il a ensuite décrit sa « honte en écoutant certains élus de La France Insoumise (LFI) parler de mouvement de résistance... Sous l’autorité du Président de la République, avec mon Gouvernement, nous nous battons pour la paix dans la région... Ne nous laissons pas berner par le cynisme absolu de ceux qui disent soutenir les Français juifs par réflexe anti-musulmans ». La première d'attaques visant le Rassemblement national.

Le Premier ministre a listé les statistiques sur l’antisémitisme : « Entre l’attaque du 7 octobre et la fin de l’année 2023, plus de 1200 actes antisémites ont été signalés. En seulement trois mois, c’était trois fois plus que sur toute l’année 2022 ! Sur les trois premiers mois de l’année, en janvier, février et mars, on a déjà relevé 366 faits antisémites. 366 ! C’est plus de quatre actes antisémites par jour ! C’est une hausse de 300 % par rapport aux trois premiers mois de l’année 2023 ! Les Français juifs représentent 1 % de la population française, mais 60 % des actes antireligieux sont des actes antisémites !"

Il a insisté sur la détermination de son gouvernement à lutter contre l'antisémitisme dont il est une cible : "Comme ministre de l’Éducation nationale, j’ai affirmé que dès l’école primaire, on doit apprendre la tolérance, la bienveillance, le respect de la différence, [...] ma main n’a pas tremblé pour interdire le port du qamis et de l’abaya à l’école de la République... Et en classe, toutes les pages de l’Histoire doivent pouvoir être enseignées... Nous avons décidé que chaque élève français devra visiter un lieu de mémoire, au moins une fois dans sa scolarité. C’était une décision de ma prédécesseure, Elisabeth Borne. »

Concernant les blocages d’universités, le Chef du gouvernement a « demandé une fermeté exemplaire, et joint la parole aux actes. Je suis allé à Sciences Po, pour dénoncer les actes d’une minorité agissante... Une école comme Sciences Po a un devoir d’exemplarité s’agissant du respect des valeurs de la République et de la tolérance ! Avec le ministre de l’Intérieur, j’ai systématiquement demandé l’intervention des forces de l’ordre pour libérer les abords de nos universités. »

Le Premier ministre a évoqué son combat : « Avec le ministre de l’Intérieur, nous mobilisons des patrouilles des forces de l’ordre devant 850 synagogues, lieux de culte et écoles. Nous donnons les moyens de renforcer la protection des synagogues, avec 6 millions d’euros de financements l’année dernière, des financements en augmentation. Je suis fier qu’à la demande du Président de la République nous ayons adopté, en 2019, la définition de l’antisémitisme de l’Alliance internationale pour la mémoire de la Shoah. La circulaire, très claire, prise par le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, trois jours seulement après le 7 octobre, pour demander une réponse pénale ferme et rapide face à l’antisémitisme et à l’apologie du terrorisme… Alors, les enquêtes sont menées et les condamnations arrivent... Lutter contre l’impunité, c’est aussi donner des sanctions immédiates... L’idée d’une amende civile a été évoquée pour une réaction immédiate aux actes antisémites. Un groupe de travail a été lancé sur le sujet et je suivrai ses conclusions avec la plus grande attention... Je vous annonce que j’ai demandé au ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, de trouver les moyens de mettre en œuvre un recensement de ces cas et de ces condamnations partout en France ».

Et Gabriel Attal s'est félicité du combat contre la haine sur Internet : « Les signalements sont faits, les contenus retirés et les enquêtes menées, notamment grâce à la plateforme Pharos, dont nous avons augmenté de 50 % le nombre d’enquêteurs en cinq ans. Je souhaite que Pharos permette notamment de faire disparaître beaucoup plus facilement et rapidement les contenus haineux. C’est un travail que nous mènerons, notamment au niveau européen. Nous avons déjà réussi à faire plier les géants du numérique pour le retrait des contenus terroristes ».

« L’islamisme est un péril grave pour notre République et c’est un des visages les plus dangereux, les plus destructeurs de l’antisémitisme. Partout nous luttons contre son entrisme, avec une stratégie de lutte contre le séparatisme islamiste, qui nous a déjà permis de fermer des mosquées radicales, de dissoudre des associations, d’expulser des imams qui prêchaient la haine », a revendiqué Gabriel Attal. 

Enfin, le chef du gouvernement a conclu par une ode à la République, nommant d’éminents Juifs français : « Jean Zay, Léon Blum, Pierre Mendès-France, Robert Badinter, des noms synonymes de conquêtes des droits, d’éducation, de libertés nouvelles... L’âme de la République, l’âme de la France est incomplète sans les Français juifs... Chaque jour, dans tous les domaines, les Français juifs travaillent pour notre pays, le font rayonner et font vivre notre République sous toutes ces facettes. Défendre les Français juifs, c’est défendre la République toute entière, et continuer à la bâtir, à la consolider. C’est aussi défendre notre unité ».

Tests de réalité
Moins de 24 h de retombées médiatiques pour un évènement coûteux. L’écho de cet évènement politico-mondain s’affaiblit.

Aucun des orateurs n’a nommé l’antisémitisme islamique et le Qatar, principal financier avec l'Iran, du djihad. Quand le CRIF insiste sur la haine sur Internet et la nécessité de contrôler la Toile, il sert l'action de la macronie liberticide. 

Aucun n'a évoqué l'antisémitisme islamique et les "émeutes urbaines" (fin juin-début juillet 2023), en fait un "djihad", qui ont été marquées par une recrudescence d'actes antisémites.

Défenseurs d’une Shoah « islamiquement correcte », occultant l’exil de près d’un million de juifs du monde islamique – Gabriel Attal n’a pas évoqué sa famille juive paternelle d’origine tunisienne qui a subi, elle aussi, l’occupation nazie et a du quitter la Tunisie -, ces deux orateurs sont déconnectés de la réalité. Quatre exemples. 

Le Président du CRIF a évoqué un « sentiment de déclassement » ! Des études  et rapports de fondations (Fondation Jean Jaurès) décrivent ce phénomène  réel. Et la misère qui se généralise en France ? Pas un mot.

Quant au Premier ministre, il a évalué la part des juifs français à 1% de la population en France. En 2023, l’INSEE a recensé  68 373 433 habitants. Un pour cent représente 683 734 âmes. Le nombre de Français juifs est évalué à environ 450 000, soit 0,6% de la population française. Vers 2000, il était évalué à environ « 500 000 personnes, 575 000 en incluant les conjoints non-juifs des couples mixtes  ». Soit une baisse de 10% en vingt ans !

Ces deux dirigeants déroulèrent un narratif qui impute la responsabilité de l’agression djihadiste du 7 octobre 2023 au seul Hamas, donc en exonérant d’autres mouvements terroristes islamistes dont le Djihad islamique, et surtout les civils gazaouis qui ont commis des tortures, viols, assassinats, razzias...

Ils ont brossé le tableau d'une France qui n'existe plus. D'ailleurs l'occurrence du terme "nation" s'avère dérisoirement faible. Que reste-t-il de cette France républicaine et de ses valeurs ? Des lambeaux. Des zones de non-droit ou plutôt de zones régies par la sharia ou les trafiquants de drogue. Des services publics - hôpitaux, éducation - délabrés. Une insécurité généralisée, y compris dans la France rurale.

Du haut de leur stratosphère, ces dirigeants survolèrent les guerres : Arménie, Ukraine... Ce n’est pas la mission du CRIF de donner des leçons de diplomatie. Ou alors, qu’il évoque le Nigéria ou le Pakistan où les djihadistes assassinent des chrétiens ! La cause ukrainienne juste comme celle israélienne !? Ces dirigeants qui soutiennent la politique jusqu’auboutiste macronienne seront-ils d’accord pour que leurs fils aillent combattre contre la Russie au nom d’intérêts français jamais définis ?

Quid de l'immigration de masse, essentiellement musulmane ? Quid de la destruction des Etats-nations par une construction européenne acheminant vers une fédération et de l’agriculture française – concurrence déloyale interne à l’UE et liée à des traités internationaux iniques -, qui impacte les Juifs : un poulet sur deux est importé ? C’est au Consistoire de France d’en parler, me direz-vous. Mais le problème est qu’il ne l’évoque pas. Tous ces sujets majeurs sont éludés au profit de la réprobation de l'extrême-gauche, de l'extrême-droite voire de "l'ultra-droite", ces dernières non définies, et de postures morales flattant des egos.

Le 11 mai 2024, la réalité a rattrapé Gabriel Attal quand une retraitée française lui a confié devoir travailler à mi-temps pour subvenir à ses besoins vitaux. « Donnez vos coordonnées », lui a répondu le Premier ministre, incapable d’initier une politique bénéfique pour la France.

Au moins aussi grave, le CRIF n’a pas pris le temps de la réflexion pour dresser un bilan de sa stratégie contre l'antisémitisme depuis le déclenchement de l’Intifada II par Arafat en 2000, soit près d’un quart de siècle. Car c’est le devenir en France des juifs qui est en jeu. Mais en France, on ne change pas une équipe qui perd. Ces dirigeants communautaires continuent comme avant. Isolés. Discrédités aux yeux de Français juifs. Le CRIF semble avoir une perception désincarnée de la lutte contre l'antisémitisme. Il n'a jamais défendu le Dr Lionel Krief, David Amzallag, et tant d'autres... De quand date sa dernière victoire contre l'antisémitisme ? C'est le Collectif des Vigilants qui révèle des actes antisémites. Quand un sexagénaire prénommé Marco a été agressé le 1er mars 2024 devant une synagogue parisienne, des dirigeants communautaires et une avocate députée Renaissance ont minoré le fait que l'agresseur était "de type africain" selon la description de la victime.

Un exemple récent prouvant cette perception déshumanisée de l'antisémitisme : malgré d’excellents dossiers scolaires, des lycéens juifs français ont été déclarés inadmissibles à l’épreuve orale pour l’admission au Bachelor de Sciences Po. Un refus concomitant du laxisme des dirigeants de cet Institut parisien envers les blocages et occupations de leurs salles par des gauchistes antisémites, pro-Hamas, portant masques et keffiehs. 
Qui a révélé ces faits ? Le CRIF ? Non. Les Consistoires de Paris et de France ? Non plus. Le FSJU (Fonds Social Juif Unifié) ? Que nenni. C'est Sophie Audugé, Déléguée générale de l’association SOS Education qui a révélé ces faits le 7 mai 2024, sur CNews, et a demandé que le Premier ministre Gabriel Attal et la ministre de l’Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, diligentassent une "enquête indépendante pour savoir pour quels motifs et sur quels critères objectifs" les candidats lycéens de Terminales ont été admissibles à cette épreuve orale, et au-delà admis à Sciences Po, institut financé notamment par des fonds publics. L’absence de motif à ces refus, pour le moins surprenants, a nourri le soupçon d’avoir été entachés d’antisémitisme. Ces lycéens candidats juifs avaient-ils primitivement contacté le CRIF ? Si oui, pourquoi ce silence du CRIF ? Dans la négative, pressentaient-ils que le CRIF ne dévoilerait pas leur affaire ? Force est de déplorer que le CRIF, les Consistoires et le FSJU ainsi que certains médias juifs français ont occulté ce cas potentiel d'antisémitisme. Pourquoi ? Que vont faire les candidats non admis à cette épreuve orale de Sciences Po ? Etudier en Israël, avant de faire leur aliyah, suivie de celle de leurs parents et grands-parents ? 

« Ce n’est plus « le fascisme ne passera pas ». C’est maintenant « le fascisme ne trépassera pas », avait ironisé l’essayiste Alain Finkielkraut voici quelques mois sur une chaine d’information. C’est une tactique bien rôdée depuis les quinquennats mitterrandiens : la "gôche" dite le "camp du bien" brandit le spectre d'une extrême-droite fasciste - une terminologie évoquant les années 1930 avec les ligues anti-parlementaristes - fantasmée pour diviser la droite et susciter un "cordon sanitaire" ainsi qu'un vote de rejet lui assurant la permanence du pouvoir. Et, faible d’une majorité relative, le Président Emmanuel Macron parie sur la division de ses opposants (LFI, RN, Les Républicains) pour faire adopter des projets de lois (recours à l'article 49-3 de la Constitution de la Ve République) : la NUPES ne veut pas voter « avec » le « fasciste » Rassemblement national, qualifié "d’extrême-droite". Le CRIF et le Consistoire sont instrumentalisés pour rendre crédible le danger d’une « extrême-droite » jamais définie, mais brandie par le parti socialiste, puis par « l’extrême centre » macronien  comme un épouvantail à des électeurs sommés de voter pour un "parti républicain". Une comédie révélée par Lionel Jospin, ancien Premier ministre socialiste, en 2007 : "Durant les années du mitterrandisme, tout antifascisme n'était que du théâtre. Il n'y a jamais eu de menace fasciste". 

Malgré cette révélation, des organisations juives françaises, dont le CRIF, continuent de se prêter à ce jeu qui paraît perdant pour elles, mais gagnant pour le pouvoir en place et ses ramifications universitaires, médiatiques, etc. Combien de Français juifs sont spoliés par le « gouvernement des juges » que les instances juives français n’ont jamais affronté ? Combien d’étudiants français juifs sont systématiquement évincés de grandes écoles par la « discrimination positive » sans protestation de ces instances ? 

Le 6 juin 2024, l'Institut français d’opinion publique (IFOP Opinion) a rendu publics les résultats de sa "radiographie de l’antisémitisme réalisée, réalisée entre le 11 février et le 22 mars 2024, pour l'American Jewish Comittee (AJC)-Paris en partenariat avec la Fondation pour l’innovation Politique (Fondapol). Il twittait que "LFI est perçue par 92% des Français de confession juive comme contribuant à la montée de l’antisémitisme". Ce sondage révélait aussi que près d'un 1/3 des Français (31%) considère que Renaissance contribue à la montée de l'antisémitisme en France. Une plus grande lucidité que leurs concitoyens juifs (19%, # 1/5). 

A quelques semaines de l’élection des eurodéputés le 9 juin 2024, il s’agissait pour le Chef du gouvernement Gabriel Attal d’essayer de réduire l'étendue d'un échec électoral, prévu par les instituts de sondage, auprès d’un public communautaire poli. Mais qu'a-t-il concédé ? Très, très, très peu. Quasiment rien.

Au lieu de solliciter une "amende civile", il eût été préférable que le Président du CRIF Yonathan Arfi réclamât une peine particulière sanctionnant les djihadistes. Des familles de victimes franco-israéliennes ont saisi la justice française. Or, le droit français, et plus généralement le droit international, ignorent le djihad, donc n'ont prévu aucune sanction pénale pour condamner des djihadistes.

Quand le CRIF s'attellera-t-il à œuvrer à l'intégration de la contribution du judaïsme et des juifs dans le "récit national" ? Le Président Emmanuel Macron et ses Premiers ministres ne cessent de la louer dans leurs discours. Pourquoi n'agissent-ils pas pour mettre leurs paroles en conformité avec leurs actes ? Ce qui réduirait la solitude de Français juifs, resserrerait et approfondirait leurs liens avec leurs concitoyens non-juifs. Les juifs français seraient alors mieux perçus comme une composante de la Nation.

Et quid de la Commission Education du CRIF ? Présidée par Jean-François Bensahel, composée de "personnalités exerçant, ou ayant exercé des responsabilités dans l'Education nationale, elle a vocation à faire des propositions concrètes et les plus opérationnelles possible pour faire reculer, grâce à l'Education nationale, les discriminations et préjugés dans notre pays, discriminations et préjugés racistes, antisémites, homophobes". Le CRIF a exclu de ses missions l'histoire de l'exil du million de juifs ayant été contraints de fuir le monde musulman essentiellement des années 1940 aux années 1970, évoque une Shoah "islamiquement et arabiquement correcte", mais veut lutter "contre le racisme et l'homophobie" !? Cherchez l'erreur. L'inclusivité du CRIF s'étend-elle aux "LGBTQIA+" (lesbiennes, gays, bisexuelles, trans, queer, intersexes et asexuelles et +), comme victimes de l'"homophobie" ? 

Doit-on rappeler au Président du CRIF qu'il préside une fédération d'organisations juives françaises, et non SOS Racisme bis, et, qu'à ce titre, il est tenu au respect des missions listées dans l'annuaire national officiel des entreprises ?
Ces missions sont : "Défendre et de représenter les droits et intérêts ainsi que les aspirations de la Communauté juive de France et de ses membres, et de faire connaître, tant devant les pouvoirs et l'opinion publics français que devant les organisations et instances internationales, sa position sur tous les problèmes pour lesquels la Communauté juive se sent concernée" ? 
A noter l'absence de toute mention de la Shoah.

Le problème est que le CRIF a listé d'
autres missions sur son site Internet : "Lutter contre l'antisémitisme et la haine de manière générale, combattre les discriminations, préserver la mémoire de la Shoah..." Déjà, le CRIF élargit ses missions aux "discriminations", pas la "discrimination positive". Le pire est à venir quand le CRIF interprète ses missions dans un sens si extensif qu'il dilue sa mission essentielle : 
- "Il se mobilise non seulement contre l’antisémitisme sous toutes ses formes, mais aussi contre le racisme, l’intolérance, l’exclusion, et l’ensemble des discriminations...
- Dans une démarche d’ouverture et sous l’impulsion de son Président, il accorde désormais une place particulière aux domaines de l’éducation, du sport et de l’écologie.
- Il s’investit également en faveur de la mémoire des autres génocides, et plus généralement contre les atteintes aux droits de l’Homme. Il défend les minorités opprimées et dénonce les crimes contre l’humanité à travers le monde."

Fédération d'organisations juives françaises ou ONG de lutte contre tous les maux de la Terre, le CRIF a choisi. Au détriment des Français juifs, en sélectionnant l'histoire d'une Shoah "islamiquement correcte", en excluant l'histoire des juifs exclus de monde islamique. Le CRIF ne s'en relèvera pas. Et il contribue par ses choix hors-sujets aberrants à l'aggravation de l'antisémitisme, et ce, sans agir "dans les domaines de l'éducation, du sport et de l'écologie". Ainsi, il n'a jamais essayé d'introduire, dans le "Récit national", la contribution des juifs dans l'Histoire de France. Une action essentielle.

Peu avant ce diner, le journaliste Joseph Macé-Scaron déplorait sur CNews que les juifs français étaient contraints de vivre en marranes.

En marranes ou en dhimmis dans Eurabia ?

Eurosatory
Bisannuel, organisé par le GIGAT (Groupement des Industries Françaises de Défense et de Sécurité Terrestres et Aéroterrestres) adhérent de France Industrie, Eurosatory est le Salon international consacré à la défense et à la sécurité terrestres et aéroterrestres (17-20 juin 2024) à Villepinte, dans la banlieue au nord de Paris, près de l'aéroport international de Paris. A la différence du salon du Bourget, il n'est ouvert qu'aux professionnels et à la presse, et pas au public. 

Le 17 juin 2024, le ministre israélien de la Défense a rendu publiques les statistiques de son commerce international. "Les produits israéliens de défense ont atteint un montant record de 13,1 milliards de dollars en 2023 ; les exportations de défense, qui totalisaient 12,5 milliards de dollars en 2022, ont doublé au cours des cinq dernières années."

Fin mai 2024, à peine quelques semaines après ce diner, la France décidait d'interdire les stands d'Israël, un rival de l'industrie de la défense française, à Eurosatory, Salon international consacré à la défense et à la sécurité terrestres et aéroterrestres (17-20 juin 2024). La première des sanctions annoncées par Stéphane Séjourné, ministre des Affaires étrangères, en avril 2024. Une décision qui ne pouvait être prise que par le Président de la République Emmanuel Macron, et avec l'acceptation de son Premier ministre Gabriel Attal. Les mêmes qui jurent lutter contre l'antisémitisme... Selon le ministère des armées, « les conditions ne sont plus réunies pour recevoir les entreprises israéliennes sur le salon français, dans un contexte où le Président de la République appelle à ce que les opérations israéliennes cessent à Rafah ». Ce boycott survenait après "une frappe visant deux terroristes haut placés du groupe terroriste palestinien du Hamas. La frappe aurait également touché une zone du quartier Tel al-Sultan de Rafah, dans l’ouest de la ville, où des milliers de personnes s’étaient réfugiées".

Le 21 mai 2024, Benny Gantz, alors membre du cabinet de guerre israélien, avait téléphoné à Gabriel Attal, Premier ministre, et demandé à la France de « reconsidérer » sa décision. Il estimait que cette dernière récompensait le terrorisme.

Le 31 mai 2024, le CRIF a posté sur X (ex-Twitter) ce texte retwitté par son Président, Yonathan Arfi :
"La France a décidé de ne pas autoriser les entreprises israéliennes à exposer lors du salon Eurosatory de la Défense et de la Sécurité.
C'est une double faute, politique et diplomatique.
Aveu de faiblesse politique d'abord, car c'est donner le signal que la République cède devant les intimidations des quelques milliers de manifestants hostiles à Israël, battant le pavé depuis quelques jours. 
C'est accorder ainsi une victoire politique à LFI à 10 jours des européennes ! Cette décision ne fera que renforcer la détermination de ceux qu'elle tente d'amadouer.
Hypocrisie diplomatique et morale ensuite : comment justifier de ne pas accueillir les entreprises d'un pays démocratique allié alors que des exposants de pays éloignés de la défense des droits de l'Homme seront présents, comme la Chine ou la Turquie ? 
Notre pays ne doit pas contribuer à mettre Israël au ban des Nations !
Il est encore temps de revenir sur cette décision avant l'ouverture du salon le 17 juin."
Aucun édile Renaissance, parti de la majorité présidentielle, et aucun candidat aux élections européennes pour Besoin d'Europe (liste macronienne) ou législatives pour Renaissance, parti présidentiel, n'ont condamné ce boycott antisémite.

Israël était présent à ILA (Innovation et Leadership dans l'AéroEspace) Berlin Air Show, en Allemagne, du 5 au 9 juin 2024. Au pavillon d’Israel Aerospace Industries (IAI), le chancelier allemand Olaf Scholz a été accueilli par son président, Amir Peretz (ancien ministre israélien de la Défense), ainsi que par Moshe Patel, chef de la direction israélienne Homa, et le chef de la direction UAV (drones) du ministère israélien de la Défense. 

Le 13 juin 2024, le Président de la République Emmanuel Macron a annoncé lors du Sommet du G7 que "la France, les Etats-Unis et Israël allaient travailler en format « trilatéral » sur la feuille de route française pour contenir les tensions à la frontière israélo-libanaise. Le 14 juin 2024, le ministre de la Défense israélien l’a rapidement remis à sa place : « Alors que nous menons une guerre juste, défendant notre peuple, la France a adopté des politiques hostiles envers Israël. Ce faisant, la France ignore les atrocités commises par le Hamas contre les enfants, les femmes et les hommes israéliens. Israël ne sera pas partie prenante au cadre trilatéral proposé par la France. Nous ne serons pas partenaires du comité pour réguler la situation sécuritaire à la frontière nord si la France y participe ».

Le 13 juin 2024, un ensemble d’associations de solidarité avec la Palestine et de lutte contre la prolifération des armements - l'Association France Palestine Solidarité (AFPS), les ONG ASER, Al Haq, Stop Fuelling War soutenues par plus d'une cinquantaine d'organisations dont Stop Arming Israel France et Urgence Palestine - a saisi le juge des référés du Tribunal de Bobigny sur le ressort duquel se trouve Villepinte. Il estimait que l’annulation des participants israéliens "ne garantissait pas l’absence d’une présence israélienne" et ne suffisait pas à mettre fin « au risque de dommage imminent et de trouble manifestement illicite », "selon un arrêt consulté par l’AFP". Il alléguait que la société Coges Event « n’a pas interdit aux vendeurs et acheteurs israéliens d’accéder au salon, ce qui caractérise l’infraction de complicité de crime » et que, « sans les armes provenant de multinationales de différents pays, leur financement et les autorisations d’en faire commerce que continuent d’accorder certains États, ces crimes ne pourraient être perpétrés avec une telle intensité ».

Le 14 juin 2024, le tribunal de Bobigny a ordonné à Coges Events de faire interdire « la participation sous quelques formes que ce soit, des industriels de l’armement israéliens et de toute personne salariée ou représentante des entreprises d’armement israéliens, ainsi que de toute personne physique ou morale susceptible d’opérer comme leur courtier ou leur intermédiaire ». Il a aussi interdit « aux autres entreprises ou exposants d’accueillir sur leur stand des représentants d’entreprises israéliennes en matière d’armement, de vendre ou faire la promotion d’armes israéliennes ».

Le 14 juin 2024, le "Nouveau Front Populaire", qui regroupe principalement La France Insoumise (LFI), le Parti Socialiste, Europe Écologie Les Verts (EELV) et le Parti Communiste Français (PCF), a rendu publiques les 150 mesures de son programme commun en vue des élections législatives des 30 juin et 7 juillet 2024.  Il prévoit notamment l'interdiction de ventes d'armes à Israël et la reconnaissance d'un Etat palestinien.

Le 15 juin 2024, Coges Events a annoncé qu’elle interjettera appel de cette ordonnance de référé : "cette ordonnance va au-delà de la décision prise il y a deux semaines par les autorités gouvernementales françaises. Le salon Eurosatory, qui se tiendra de lundi à vendredi à Villepinte (Seine-Saint-Denis), devait initialement accueillir 74 entreprises israéliennes parmi les 2 000 exposants inscrits". « Israël n’est ni un ennemi, ni un Etat sous boycott », déclara alors le général Beaudoin, commissaire général du Salon.

Une journaliste du quotidien israélien Yediot Aharonot a révélé que les Israéliens, quelle que soit leur fonction, ont du remplir un formulaire à en-tête d'Eurosatory, fondé sur "le jugement du Tribunal de Bobigny du 14 juin 2024", "jurant sur l'honneur" n'avoir aucun lien avec des entreprises israéliennes d'armement. Selon Radio Shalom, "une journaliste de Reshet Bet a raconté qu’elle est restée 4h00 à attendre qu’on la laisse entrer faire son travail". Yonathan Arfi a exprimé son indignation sur les réseaux sociaux, et le COGES a présenté ses excuses.

"Forts de cette victoire" judiciaire, des associations dont l'Association France Palestine Solidarité (AFPS) demeuraient mobilisées et ont organisé diverses actions. 

Le 17 juin 2024, Caroline Yadan, députée de Paris (Renaissance), candidate dans la 8e circonscription des Français de l'étranger (FDE) qui inclut notamment l'Etat d'Israël, et chroniqueuse un lundi matin sur deux sur Radio J, a fustigé dans sa chronique matinale radiophonique et par des twitts ce boycott d'Israël "indigne de la France". Une réaction très tardive. Cette avocate a reconnu avec raison que le boycott n'est plus une faute juridique en raison de la jurisprudence récente de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH), liée au Conseil de l'Europe, qui, le 11 juin 2020, avait condamné la France et avalisé le boycott de produits israéliens par "simples citoyens", des  "militants de la cause palestinienne" (Baldassi, Akbar et autres). Dans cet arrêt, la CEDH avait constaté "que les actions et les propos reprochés aux requérants relevaient de l’expression politique et militante et concernaient un sujet d’intérêt général... Par nature, le discours politique est souvent virulent et source de polémiques. Il n’en demeure pas moins d’intérêt public, sauf s’il dégénère en un appel à la violence, à la haine ou à l’intolérance.

Le Point
 a publié la tribune "Quand un tribunal refuse Israël à un salon d’armement" signée par Noëlle Lenoir, avocate et membre honoraire du Conseil constitutionnel, et 
Jean-Éric Schoettl, ancien secrétaire général du Conseil constitutionnel. Ces juristes soulignaient l'absence de fondement juridique à cette décision judiciaire.

Le 18 juin 2024, saisie par la Chambre de Commerce France-Israël (CCFI), le Tribunal de Commerce de Paris a estimé que l'annulation de la présence d'entreprises israéliennes, soit leur exclusion, constituait une mesure « discriminatoire ». Il expliquait : « les mesures mises en œuvre par COGES à compter du 31 mai 2024 opèrent une distinction entre les personnes morales déclarées comme israéliennes, ainsi que leurs filiales, et les autres personnes morales ayant formulé une demande de disposer d’un stand sur le salon. Il est incontestable que cette distinction est fondée sur l’appartenance de ces personnes morales à une nation. En conséquence, les mesures mises en œuvre par Coges à compter du 31 mai 2024 constituent une discrimination telle que définie à l’article 225-1 du code pénal ».

Le 18 juin 2024 au soir, la Cour d'appel de Paris a infirmé l'ordonnance du Tribunal de Bobigny en constatant "l'absence de trouble manifestement illicite ou de dommage imminent... Il n’appartient pas au juge judiciaire de compléter une décision politique qui a la nature d’un acte de gouvernement en relation avec la conduite des relations internationales de la France". La Cour d'appel a respecté le principe de séparation des pouvoirs, et sanctionné l'empiètement du juge de première instance sur le domaine du pouvoir exécutif. 

Le mal a été fait, et les procédures judiciaires ne sont pas terminées.

Alors que le Tribunal de Bobigny avait condamné la Coges à verser 1500 euros aux quatre associations demanderesses pour leurs frais judiciaires, le Tribunal de Commerce et la Cour d'appel de Paris ne les ont pas condamnées à verser le moindre euro à la Coges appelante et à la CCFI. Pourquoi ce "deux poids, deux mesures" ?

Les trois magistrats - le Président et deux vice-Présidentes - du Tribunal de Bobigny, auteurs d'une décision judiciaire très importante annulée, contredite par deux juridictions, dont la Cour d'appel, seront-ils sanctionnés ? On peut en douter.

Que penser d'une institution judiciaire produisant des décisions contradictoires et de magistrats - politisés ? - du Tribunal de Bobigny statuant sur un "acte de gouvernement" bénéficiant de l'immunité juridictionnelle selon la jurisprudence constante, constitué dans le refus étatique officiel, émanant d'un Etat méprisant déniant toute réponse à un courrier important ? Un "gouvernement des juges" antijuif au service de dirigeants politiques, dont un Président Emmanuel Macron aux bilans catastrophiques, allant jusqu'à l'affront public envers un "Etat ami", non mû par l'intérêt général et ne partageant pas les valeurs de la France. Un "gouvernement des juges" se substituant au pouvoir exécutif pour édicter des mesures antisémites, encore plus contraignantes contre les entreprises de l'Etat d'Israël. Un "gouvernement des juges" statuant selon ses convictions religieuses ou idéologiques. Dangereux pour la démocratie et les Juifs, français ou israéliens.

L'Etat d'Israël ou/et des entreprises israéliennes vont-ils saisir la justice pour solliciter des dommages et intérêts pour les préjudices subis par cette décision politique de boycott violant le discours public officiel : "pas de discrimination", "principe d'égalité", "nous serons intraitables dans la lutte contre l'antisémitisme", etc. ? Vraisemblablement. Le gouvernement français issus des prochaines élections législatives préfèrera peut-être négocier officieusement le montant élevé de cette indemnisation. La France endettée aurait pu se passer de ce surcoût.

Gravissime, le Président de la République Emmanuel Macron a légitimé la propagande anti-israélienne, notamment celle du Hamas, et a donné à l'antisémitisme un caractère étatique, a offert le soutien de l'appareil de l'Etat contribuant au djihad judiciaire contre l'Etat Juif. Quel était l'intérêt d'avoir fait adopter par l'Assemblée nationale une résolution adoptant la définition opérationnelle de l'antisémitisme élaborée par l'IHRA si elle n'est pas appliquée par le Chef de l'Etat ?

A noter que ce djihad judiciaire ou lawfare (guerre judiciaire, en américain) contre l'Etat d'Israël n'est pas limité à la France. En Allemagne, des Gazaouis et des "organisations juridiques palestiniennes - leur pétition a également été soutenue par plusieurs organisations non gouvernementales, dont le European Legal Support Center (ELSC), le Palestinian Institute for Public Diplomacy (PIPD), et Law for Palestine - avaient demandé, par une procédure d'urgence, que le gouvernement allemand mette fin aux exportations d'armes, alléguant des violations du droit humanitaire international. Le 18 juin 2024, le tribunal administratif de Berlin a jugé qu'il n'y avait pas suffisamment de preuves pour étayer de telles allégations".

Les élections européennes 
Le scrutin est le suffrage universel direct à un tour. Les eurodéputés sont élus pour cinq ans à la  représentation proportionnelle à scrutin de liste - 37 listes étaient acceptées et 81 sièges étaient à pourvoir. Une trentaine de listes étaient présentes. Chaque parti a présenté une liste pour l'élection du 9 juin 2024, sauf le parti socialiste allié au mouvement Place publique (même tête de liste : Raphaël Glucksmann). Les sondages avaient prédit que le RN arriverait en première position, et qu'il serait talonné par le parti présidentiel. Les débats télévisés étaient souvent difficiles à suivre en raison d'une manque de maîtrise des journalistes chargés de les modérer. Ont été abordés l'insécurité, l'immigration, la guerre en Ukraine, le futur de l'Union européenne - fédérale ou respectueuse des Etats-nations ?, élargissement en intégrant l'Ukraine problématique (corruption, agriculture aux normes moins rigoureuses que celles de l'UE) -...

Cette campagne s'est déroulée alors que l'armée israélienne poursuivait sa guerre "Epée de fer" après l'agression djihadiste - viols, incendies, razzias, assassinats, prise d'otages, etc. - du 7 octobre 2023 commise par des mouvements terroristes islamistes, dont le Hamas et le Djihad islamique, ainsi que par des civils gazaouis dans le sud du territoire israélien. Sur un fond de manifestations pro- et anti-israéliennes.

Cette campagne a présenté ces caractéristiques : la candidature de l'omniprésente Rima Hassan, juriste franco-palestinienne d'origine syrienne - elle alléguait à tort de descendre de "réfugiés palestiniens", elle a éclipsé la tête de liste LFI Manon Aubry -, qui a placé la haine et délégitimation d'Israël au cœur de son discours - sincèrement ou par calcul tactique, la gauche, le centre et la droite ont fustigé l'antisémitisme de ses propos soutenus par Jean-Luc Mélenchon et les élus LFI -, la liste « Free Palestine », lancée par l'Union des démocrates musulmans de France (UDMF), menée par Nagib Azergui, le président de l'UDMF, qui demandait le retrait du Hamas de la liste des mouvements terroristes établie par l'UE et dont le clip télévisé curieusement autorisé par l'ARCOM (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) résumait la propagande anti-israélienne (dans une carte, un drapeau palestinien recouvrait tout l'Etat d'Israël), la demande de reconnaissance de la "Palestine" par plusieurs listes...  Le "vote halal" était donc très courtisé.

Le 22 mai 2024, dans son billet hebdomadaire, Chems-eddine Hafiz, recteur de la Grande Mosquée de Paris, a appelé les musulmans de France à voter : “En tant que Français et musulmans, il est de notre devoir de participer activement aux élections” européennes et nationales pour “renforcer notre démocratie” et “promouvoir les valeurs de justice, d’égalité et de solidarité... En votant, nous pouvons soutenir des politiques et des candidats qui défendent le bien commun et combattent l’injustice et la corruption, en accord avec les principes musulmans”. Il a exprimé ses “graves inquiétudes” face à la montée de l’extrême droite, dont la potentielle victoire pourrait avoir des conséquences “particulièrement sévères” pour les musulmans, “allant de l’augmentation des actes islamophobes et des discriminations au renforcement des lois restrictives visant les pratiques religieuses et culturelles”. Il a fustigé “certaines mouvances se proclamant affiliées à l’islam” et qui “dans un esprit de repli sur soi et de communautarisme étroit, prétendent qu’un musulman ne peut élire un non-musulman”. Pour Chems-eddine Hafiz, la participation électorale des musulmans est “une réponse citoyenne à l’intolérance et à la stigmatisation”. Début mai, "il avait exprimé cette idée dans un long billet titré “la France, je l’aime et je ne la quitte pas”, une allusion à un livre, “La France tu l’aimes mais tu la quittes” où des musulmans français racontent les discriminations les ayant poussés à l’exil."

Le 22 mai 2024, la Grande Mosquée de Paris a twitté : "Le recteur @ChemsHafiz  particulièrement heureux d'accueillir Rima Hassan @RimaHas, juriste de renom, dont le combat pour les personnes vulnérables en exil est exemplaire. En tant que directrice de l'Observatoire des camps de réfugiés, dédié à l'étude et à la protection des camps de réfugiés à travers le monde, elle force le respect. #SolidaritéPalestineGaza". Une rencontre qui a incité la LICRA (Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme) à mettre un terme au partenariat la liant à la Grande Mosquée ; "ce partenariat visait à lutter ensemble contre la haine et les discriminations antimusulmanes, à améliorer la prise en charge des victimes et à sensibiliser le public sur ce défi". A noter que le recteur avait aussi reçu Rima Hassan à l'occasion du 80e anniversaire du Débarquement pour rappeler le "souvenir des centaines de milliers de soldats musulmans venus d'Afrique morts pour libérer la France". 

Le 2 juin 2024, Vakita postait sur X, ex-Twitter, la vidéo dans laquelle le journaliste Hugo Clément interviewait des têtes de listes françaises aux élections européennes. 
Manon Aubry (LFI) répondait être contre la corrida et contre l'interdiction de l'abattage rituel, un "sujet compliqué. Il faut être respectueux des us et coutumes. Il faut réussir à trouver un compromis, ce qui n'est pas facile". 
Valérie Hayer, qui menait la liste Besoin d'Europe (liste macronienne), affirmait être Pour l'interdiction de l'abattage rituel, donc pour l'interdiction de la che'hita. Et ce, au nom du "bien-être animal".
Le 7 juin 2024, deux jours avant la date de ces élections, Me Rachel-Flore Pardo, candidate à la 21e place dans la liste Besoin d’Europe, chroniqueuse régulière sur RCJ, a déclaré sur cette radio de la fréquence juive francilienne soutenue par le FSJU : "La position de la majorité présidentielle est de ne revenir sur aucune législation sur l’abattage rituel". Elle a contredit la n°1, Valérie Hayer !? C'est la dernière qui a parlé qui a raison dans la maison macronienne ?!

Le 4 juin 2024,  Hafiz Chems-eddine a reçu Aymeric Caron, député LFI, des imams, contrôleurs et responsables de son département de certification Halal à la grande mosquée. Il a twitté en précisant le but de cette réunion : "réfléchir ensemble et progresser sur la question essentielle du bien-être animal."
Aymeric Caron trouvait ces "discussions extrêmement riches et prometteuses."

Hafiz Chems-eddine avait reçu aussi Rima Hassan.

Sur son compte X (ex-Twitter), la grande mosquée de Paris a aussi twitté les vidéos d'appels de membres et sympathisants de l’association Awassir,  qu'elle parraine, "à un éveil citoyen et exhortent chacun à se mobiliser pour voter lors des élections européennes en juin et des élections algériennes en septembre".

Le 6 juin 2024, dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux, le Consistoire de France a lancé "un appel citoyen à se rendre aux urnes le 9 juin". Il n'y a pas évoqué l'antisémitisme, a éludé la position de Valérie Hayer, candidate de l'extrême centre, en faveur de l'interdiction de la shehita (abattage rituel juif), et a omis l'interdiction par la France des stands israéliens à Eurosatory. Il a "mis en garde contre celles et ceux qui ont délibérément choisi de consacrer la quasi-intégralité de leur campagne électorale à la guerre qui oppose Israël au Hamas" et à "rejeter les extrêmes qui prônent l'isolement ainsi que l'exclusion". Il a espéré que "l'ensemble des Français se saisissent de cette opportunité pour faire progresser la démocratie européenne".

Résultats nationaux : RN (31,37% des suffrages exprimés), Besoin d'Europe (14,60%), Réveiller l'Europe menée par Raphaël Glucksmann (13,83%), LFI (9,89%), La Droite (7,25%), Europe Ecologie (5,5%), La France fière menée par Marion Maréchal et soutenue par Eric Zemmour (5,47%), Liste Asselineau-Frexit (1,02%), Free Palestine (0,06%).

 "Selon une étude Ifop pour La Croix, les musulmans ont voté à 62 % pour la liste de La France insoumise aux élections européennes, dimanche 9 juin. Des résultats dans la continuité de l’élection présidentielle de 2022, au cours de laquelle 69 % des musulmans avaient choisi Jean-Luc Mélenchon". Ce "score aux européennes est toutefois à relativiser au regard d’une forte abstention, qui s’élève à 59 % dans l’électorat musulman, soit 10 % de plus que parmi l’ensemble des inscrits." "Raphaël Glucksmann remporte 8 % des suffrages des Français musulmans, suivi de Renaissance et du Rassemblement National qui rassemblent chacun 6 % des voix. Un score en baisse pour la majorité présidentielle par rapport à 2022, où cet électorat avait voté à 14 % pour Emmanuel Macron, au premier tour de la présidentielle".

Résultats de la 8e circonscription des Français de l'étranger qui inclut notamment Israël en % des suffrages exprimés : Reconquête ! 24,86 %, LR 22,13%, PS-Place publique 12,72%, Besoin d'Europe (Macronie) 11,48% (2% en Israël), RN 10,09 %, LFI 6,61%, et EELV 6,19%. Le survote pour Reconquête ! se confirme. 

Les élections législatives
Au soir du dimanche 9 juin 2024, alors que les résultats étaient connus, le Président de la République Emmanuel Macron, entièrement vêtu de noir, a annoncé, sur un ton dramatique, dans une vidéo enregistrée à l'Elysée la dissolution de l'Assemblée nationale où il bénéficiait d'une majorité relative. 

Une décision mûrement réfléchie - il en avait informé son père deux mois auparavant -, brutale, sans respect pour les Français, notamment les élus de la Macronie, lucide sur l'état lamentable de l'économie française après sept ans de macronie, et qui aurait pu attendre quelques mois, la rentrée. Il y a pénurie de papier pour imprimer les professions de foi et bulletins de vote !

Les buts ? Hâter la décomposition de partis politiques, en particulier LR et le PS, afin de récupérer les membres "Macron-compatibles". Espérer que la majorité relative ne puisse pas gouverner et tombe après le vote d'une motion de censure. Miser sur une majorité absolue du RN attaquée dans les rues par des gauchistes "antifas". Effrayer les Français en soulignant le chaos si les "extrêmes" parvenaient au pouvoir - une gestion macronienne traditionnelle par la peur. Se présenter à terme comme le "seul rempart" contre le "chaos", contre les "extrêmes", en ayant la possibilité de recourir à l'état d'urgence, voire à l'article 16 de la Constitution de la Ve République conférence des pouvoirs exceptionnels au Chef de l'Etat. Autre hypothèse : le Président Emmanuel Macron démissionne peu avant la fin de son deuxième mandat, et se représente à l'élection présidentielle, dissout l'Assemblée nationale et espère être réélu après le "chaos". A noter que les constitutionnalistes sont divisés sur l'interprétation de l'article 6 de la Constitution de 1958 ("Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs") : certains avancent qu'un mandat inachevé ne peut pas compter comme un "mandat" intégral au sens de la Constitution, d'autres défendent une interprétation littérale de la Constitution.

Cynique ou irresponsable - il impute la responsabilité des scrutins sur les seuls électeurs -, indifférent à son impopularité - son visage n'apparait pas dans les affiches de candidats de la Macronie qui privilégient celui du Premier ministre -, Emmanuel Macron est européiste, et restera au pouvoir le plus longtemps possible pour être sûr de tout détruire pour reconstruire la France de son souhait et voir l'avènement d'une UE fédérale dont il serait le Chef.

Il a aussi manifesté une indifférence envers les députés de la majorité présidentielle, et procédé à l'éviction de députés loyaux. Ainsi, dans une circonscription parisienne, Ensemble a refusé d'investir Gilles Le Gendre, député sortant, fidèle d'Emmanuel Macron depuis 2016 au profit de Jean Laussucq soutenu par Rachida Dati, ancienne ministre (LR) de la Justice sous la présidence de Nicolas Sarkozy, ministre de la Culture et de la Communication sous le gouvernement Attal, et aspirant au statut de Maire de Paris. Une personnalité politique particulièrement proche de l'Azerbaidjan.

Une dissolution incomprise par de nombreux Français. Et que le Chef de l'Etat s'est échiné à expliquer à de nombreuses reprises : lettre aux Français, invité d'un podcast de Matthieu Stefani, "Génération do it yourself" (Génération faites-le vous-même), etc. Le Président de la République confiait à des politiciens européens et entrepreneurs, avoir réfléchi pendant des semaines avant d'agir et d'avoir "balancé ma grenade dégoupillée dans les jambes. Maintenant on va voir comment ils s’en sortent". Ce qu'il observait "ravi".

Marion Maréchal se rendait au QG du RN pour nouer une "alliance des droites". Moins de 48 heures plus tard, elle annonçait le refus du RN en raison des attaques violentes d'Eric Zemmour envers la direction du RN. 
Le 12 juin, elle appelait à voter pour les candidats du RN. "Éric Zemmour a décidé, malgré notre opposition, de présenter le maximum de candidats contre cette coalition des droites dans toute la France, prenant ainsi le risque de faire perdre cette inédite espérance", a déclaré Marion Maréchal.  "Je suis et je serai toujours pour le rassemblement. J'affirme que Reconquête et moi-même sommes prêts à retirer des candidats en cas d'accord avec le RN, les LR et tous les autres partis de bonne volonté", a twitté Eric Zemmour, "écœuré et blessé". Il excluait Marion Maréchal, et les trois eurodéputés Reconquête qui la soutenait : Guillaume Peltier et Nicolas Bay, vice-présidents de Reconquête, et Laurence Trochu.  Le 19 juin 2024, Le Canard enchainé publiait l'article "Marion Maréchal a dilapidé l'argent d'Eric Zemmour", sous-titré "Avant de rejoindre sa tante au RN, l'ex-tête de liste de Reconquête ! a grassement rémunéré collaborateurs et sociétés amies". Ce qui laissait planer un doute sur l'acceptation des comptes de campagne du parti et l'éventuel non-remboursement des dépenses de campagne par l'Etat. L'hebdomadaire satirique épinglait un séjour de deux jours auprès de "nos compatriotes qui vivent sous le seuil de pauvreté" à La Réunion. Le coût du séjour de la tête de liste et de son équipe : 21 710 euros. Résultats à La Réunion : 9727 voix, soit 5,68% des suffrages exprimés. Le RN avait recueilli 54 317 voix, soit 31,71% des suffrages exprimés. En 2022, la NUPES (alliance d'extrême gauche) y avait obtenu six députés.

La déclaration de Jean-Luc Mélenchon sur l'antisémitisme qui serait, selon lui, "résiduel", alors que les statistiques prouvent une multiplication par dix des agressions antisémites depuis le 7 octobre 2023, a suscité la réprobation générale.

"Face à la menace de l'extrême-droite", l'alliance de partis de gauche et d'extrême gauche sous l'étiquette Nouveau Front Populaire (NFP) a surpris car elle s'est nouée rapidement, sans réticence des partenaires qui auparavant déploraient l'antisémitisme de LFI qui refusait de qualifier le Hamas de "terroriste", sous domination de LFI - Jean-Luc Mélenchon cachait mal sa volonté d'être le futur Premier ministre -, avant l'élaboration d'un programme commun accordant une place grande et partiale au "conflit israélo-palestinien" (une page sur vingt-deux). Un programme immigrationniste, qui affiche son intention de lutter contre "toutes les formes de racisme, d'antisémitisme et d'islamophobie". La tribune
« L’antisémitisme de gauche connaît une résurgence incontestable et il est instrumentalisé pour décrédibiliser le Nouveau Front populaire » d'Arié Alimi et de Vincent Lemire publiée par Le Monde du 20 juin 2024 excusait "l'antisémitisme contextuel" de la gauche et de LFI, opposé à l'antisémitisme de l'extrême-droite : "Il n’y a pas d’équivalence entre l’antisémitisme contextuel, populiste et électoraliste, utilisé par certains membres de La France insoumise, et l’antisémitisme fondateur, historique et ontologique du Rassemblement national, affirment l’avocat et l’historien ». Si Raphaël Glucksmann et François Hollande ont accepté cette alliance, Jérôme Guedj l'a refusée.

Le 15 février 2016, Manuel Valls, alors Premier ministre du Président François Hollande - tous deux membres du PS -, avait distingué, en visant Jean-Luc Mélenchon, deux camps "irréconciliables" au sein de la gauche : "
A gauche, il faut qu'on se dépasse. Le problème n'est pas d'organiser une primaire qui irait de Mélenchon à Macron. Parfois, il y a des positions irréconciliables à gauche et il faut l'assumer. Moi, je ne peux pas gouverner avec ceux qui considèrent que François Hollande, c'est pire que Nicolas Sarkozy, ou que Manuel Valls, c'est pire que Jean-Marie Le Pen. Je ne peux pas gouverner avec ceux qui vont à des meetings avec (l'islamologue suisse) Tariq Ramadan, c'est à dire aux antipodes de ce que nous sommes. Donc ce débat nous devons aussi l'assumer à gauche. Tout ne se confond pas". Le 22 juin 2021, Manuel Valls avait twitté : "Pas une voix pour cette alliance avec la France Insoumise. Il y a des gauches irréconciliables et l’alliance avec le parti de Jean-Luc Mélenchon est une faute politique et morale." Il y a donc des gauches réconciliables. Une réalité patente lors de chaque campagne électorale déterminante.

LFI a aussi procédé à une "purge" en éliminant de la liste des candidats certains députés sortants critiques de Jean-Luc Mélenchon. Sur la liste du NFP, plusieurs candidats posent problème. Citons notamment Raphaël Arnault, un assistant d’éducation Antifa lyonnais, ex-NPA (Nouveau Parti anticapitaliste). Une manière de donner un débouché politique à un militant usant de violences contre ceux accusés de "fascisme" et les forces de l'ordre. Et d'effrayer les électeurs.

LR est tombé souvent dans le piège tendu par la Macronie : ainsi, le gouvernement Attal a accepté, à des fins de communication, des amendements de parlementaires LR sur sa loi sur l'immigration, et, une fois acquis les votes LR, la loi votée a été soumise au Conseil constitutionnel qui a estimé non constitutionnels ces amendements ; l'image des Républicains était brouillée. En outre, LR n'a pas utilisé les deux années depuis la réélection d'Emmanuel Macron pour élaborer un programme politique fédérant ses dirigeants ; ce parti politique a aussi été affaibli par les querelles d'égos, quelques personnalités s'estimant seules capables de postuler à la magistrature suprême. Or, sans plate-forme de mesures correspondant aux attentes des électeurs, un parti n'existe plus. LR n'apparait ainsi non plus comme un parti d'alternance, mais comme un mouvement politique d'appoint. Président des Républicains, Eric Ciotti a noué une alliance avec le RN, sans consulter les adhérents ni les instances dirigeantes du parti. Trois procédures judiciaires confirmaient l'illégalité de la procédure interne visant à s'opposer à son choix. Des candidats se présentent donc comme adoubés par LR, soit par Eric Ciotti-RN, soit par le parti seul. Ce qui affaiblit LR. Il est vraisemblable que LR se divisera entre deux mouvements : un mouvement gaulliste et un mouvement du centre.

De plus, l'étiquette politique des partis ne provient plus de ces derniers, et s'avère partisane, voire peu claire pour les électeurs. Ainsi, le Conseil d'Etat a été saisi sur la régularité du "nuancier politique, établi pour les élections sénatoriales de 2023 et pour les besoins de traitements automatisés de données à caractère personnel", et fixé dans la circulaire du 16 août 2023. Le RN considérait que ce nuancier politique le classait illégalement comme "d'extrême-droite". Le 11 mars 2024, le juge administratif suprême considéré que ce nuancier politique était dénué d'une erreur manifeste d'appréciation car il classait les partis politiques en fonction, non pas "d’un spectre idéologique" mais "les uns par rapport aux autres". Il n'a donc pas annulé cette circulaire. Par ailleurs, le ministère de l’Intérieur a classé l'alliance LR-RN comme « union de l’extrême droite » (UXD). Ce que dénonçait Eric Ciotti le 20 juin 2024. Or, à bien des égards, le programme sur l'immigration ou l'économie du RN présente des similarités avec un parti de droite des années 1990, même si Marine Le Pen refuse de classer le RN à droite. En janvier 1981, Georges Marchais, alors secrétaire général du Parti communiste prononçait la phrase suivante lors d'un discours : « Il faut stopper l'immigration officielle et clandestine. » Pour Pascal Perrineau, politologue interviewé par Camille Dauxert pour l'INA, il s'agit là d'une « stratégie de défense de la classe ouvrière française. C’est d’une fermeté redoutable, il dit, il faut arrêter l’immigration clandestine et l’immigration légale, et il se place essentiellement sur le terrain de l’économie parce qu’il fait le lien avec le chômage. »

Le 12 juin 2024, après avoir « pris acte d'un blocage » à l'Assemblée nationale, le Président Emmanuel Macron a estimé que la situation « imposait une dissolution qui permet seule la clarification des choses. C'est un acte de confiance dans notre peuple, dans la démocratie ».

Le 12 juin, 2024, Libération a publié la tribune « A quel moment doit-on cesser de faire du théâtre sous un gouvernement RN ? » d'Ariane Mnouchkine, fondatrice du Théâtre du Soleil, metteuse en scène et réalisatrice. "
Sa peur de l’arrivée au pouvoir du parti à la flamme date de 2002, « quand, pour la première fois, le FN est arrivé au second tour de l’élection présidentielle». La potentielle victoire du Rassemblement national aux élections législatives du 30 juin et du 7 juillet serait sa «hantise». "Le cri d’avertissement de l’artiste de 85 ans s’adresse notamment aux artistes de l’Hexagone. « Oui, nous allons nous trouver très vite, immédiatement peut-être, devant un dilemme moral : que ferons-nous lorsque nous aurons un ministère de la Culture RN, un ministère de l'Éducation nationale RN, un ministère de la Santé RN ? Un ministère de l'Intérieur RN ? Je ne parle pas de l'incompétence probable, que je mets à part. Je parle du moment où nous risquons de devenir des collaborateurs... Quand décide-t-on de fermer le (Théâtre du) Soleil ? Au contraire, va-t-on se raconter qu’on résiste de l’intérieur ?» Elle qualifie ces futures institutions ministérielles de «loups» qui joueront les «renards», qui chercheront à gâter, flatter ou financer les mondes de l’art. «Je ne veux pas être un personnage de la pièce que nous avons joué en 1979, Mephisto, d'après Klaus Mann...  Je nous pense, en partie, responsables, nous, gens de gauche, nous, gens de culture. On a lâché le peuple, on n’a pas voulu écouter les peurs, les angoisses. Quand les gens disaient ce qu’ils voyaient, on leur disait qu’ils se trompaient, qu’ils ne voyaient pas ce qu’ils voyaient. Ce n’était qu’un sentiment trompeur, leur disait-on. Puis, comme ils insistaient, on leur a dit qu’ils étaient des imbéciles, puis, comme ils insistaient de plus belle, on les a traités de salauds". D’après elle, même si les artistes se mobilisaient aujourd’hui contre le parti de Jordan Bardella, il serait trop tard. «Je ne suis pas certaine qu'une prise de parole collective des artistes soit utile ou productive», analyse-t-elle encore. En effet, Ariane Mnouchkine considère que ses «concitoyens en ont marre» des gens de culture, de leur «impuissance», de leurs «peurs», de leur «narcissisme», de leur «sectarisme» et de leurs «dénis». Une réflexion «sombre» que l’auteure de la tribune assume avant de faire appel à la bienveillance du «public» et de sa «troupe».

Le 18 juin 2024, le recteur de la grande mosquée de Paris "a eu le plaisir d’échanger avec le grand-rabbin de Metz et de la Moselle, Bruno Fiszon, et un groupe d’aumôniers, venus visiter la Grande Mosquée de Paris." L'occasion peut-être de savoir si perdure l'alliance entre dirigeants juifs et musulmans pour le maintien de l'abattage rituel. Un sujet sensible confié à Bruno Fiszon, vétérinaire, rabbin, par les Consistoires afin d'expliquer aux interlocuteurs publics, nationaux et européens ce qu'est la che'hita.  

Serge Klarsfeld expliquait voter pour des partis du centre, et, si au second tour, restaient deux candidats du RN et du NFP, il votera pour le candidat du RN, non considéré comme antisémite, en distinguant un ennemi d'un adversaire. Quant au grand rabbin de France Haïm Korsia, il a annoncé son refus de voter pour des candidats NFP ou RN, et songeait à un vote blanc dans l'isoloir. Le CRIF réitérait sa position "Ni RN ni NFP".

RCJ ouvre son antenne à 11 h, aux sons d'une Marseillaise, par l'espoir d'un "réveil" républicain, démocratique. Le 27 juin 2024, Anne Sinclair lisant un texte assimilant le RN aux nazis. Le 28 juin 2024, cette radio a diffusé l'interview de Ginette Kolinka, rescapée de la Shoah, hospitalisée, qui refuse de donner des consignes de vote, mais refuse les "extrêmes". Dans un contexte de djihad mondial, RCJ multiplie les diffusions de la chanson "Anne, ma soeur Anne" de Louis Chedid !?

Le 22 juin 2024, Le Figaro publiait la tribune « Combien de temps allons-nous tolérer les abjections de l'extrême-gauche sur l’antisémitisme ? » de Marine Le Pen : « En France, les actes antisémites ont progressé de 300% au premier trimestre 2024, soit quatre actes antisémites par jour. Cette hausse s'est clairement matérialisée à la suite du 7 octobre, avec 1200 actes recensés, ils représentent aujourd'hui 60% des actes antireligieux alors que nos compatriotes juifs ne représentent que 0,69% de la population... La situation est grave » et la « responsabilité à se mobiliser doit être à la hauteur de la menace... En ce qui nous concerne, nous réfutons absolument les accusations diffamatoires ou fantaisistes à notre encontre venant de personnalités qui ont beaucoup à se faire pardonner pour leurs engagements dans des partis ou des organisations qui se sont compromis avec des régimes totalitaires et criminels, passés ou présents ». Elle a assuré n’avoir « jamais toléré » d’idées antisémites ou négationnistes au RN. 

Placer les juifs français et leur inquiétude d'une victoire du RN ou du NFP au centre de discours peut se retourner contre eux : ras-le-bol des non-juifs ? Juifs réduits à des "mineurs" devant être protégés comme une espèce faible, rare, en voie de disparition. Il serait préférable d'éviter d'être figés dans la position de victimes et montrer davantage sa force morale, psychologique, sa détermination, et surtout demander le rétablissement de l'ordre public pour tous. Car en montrant les juifs comme seules victimes du programme économiquement destructeur du NFP et cibles des djihadistes, des dirigeants politiques déforment la réalité : le djihad mondial cible juifs, chrétiens, hindous, athées, musulmans modérés, etc. Mais ce tableau, ces dirigeants refusent de le brosser pour ne pas "stigmatiser", pour éviter d'effrayer leurs concitoyens. Et c'est psychologiquement malsain. Le devoir d'un politicien est de tenir un discours de vérité, et pas un verbiage d'adulte à enfant. 

Les instances dirigeantes juives françaises ont révélé combien elles étaient alignées sur la ligne du pouvoir politique, et éloignées d'une majorité de leurs coreligionnaires. Elles se sont drapées dans des postures morales, ne pouvant ou ne voulant pas voir la spécificité de leur époque, tenant à égale distance les deux "extrêmes". Ce qui les a menées, elles et leurs coreligionnaires, vers une impasse.

Elles ont préféré l'action discrète pour le maintien de la che'hita à une stratégie d'information auprès du grand public travaillé par des courants végétaliens ignorant souvent combien l'abattage rituel respecte l'animal et minimise la souffrance animale, alors que l'abattage conventionnel a un taux élevé d'échec et augmente cette souffrance. Elles n'ont jamais rencontré de dirigeants de partis dont des élus sont favorables à l'interdiction de l'abattage rituel, afin de dialoguer, de lister leurs arguments en faveur de la che'hita. Sur ce sujet, leurs homologues musulmanes ont su habilement nouer un dialogue avec des édile favorables à cette interdiction.  

La responsabilité des agressions antisémites, dont le rapt et les viols antisémites d'une collégienne française juive de 12 ans par des agresseurs anti-israéliens, évoquant la guerre dans la bande de Gaza, était unanimement rejetée sur LFI dont le discours était jugé responsable d'avoir favorisé le passage à l'acte antisémite. Une manière souvent d'occulter et d'éviter de désigner l'antisémitisme islamique et de mettre en cause l'immigration de masse, essentiellement musulmane, depuis près d'un demi-siècle en France.

Des artistes et journalistes (Anne Sinclair) alertaient sur l'antisémitisme ou le nazisme de proches (Frédéric Chatillon) de Marine Le Pen, sur un FN-RN qui "n'a pas changé". Des mouvements d'extrême-gauche particulièrement violents ont annoncé leur refus d'accepter une victoire électorale du RN. Des pétitions catégorielles - fonctionnaires de l'Education nationale, etc. - prévenaient de leur volonté de "résistance", de "désobéissance civile". Ce qui révèle une confusion mentale, un refus de la volonté du peuple exprimé dans le cadre d'une démocratie ayant organisé des élections libres. Inquiétant.

« Le Conseil français du culte musulman (CFCM) entend l’immense inquiétude de nos concitoyens, en particulier de confession musulmane, face aux récents événements politiques majeurs », assure le CFCM dans un communiqué du 14 juin 2024.

"Si les appels au vote des représentants musulmans se multiplient, une frange de la population musulmane exprime quand même une opposition au principe même du vote républicain: pour les croyants, voter dans un pays « de mécréants » serait « haram », voire « un acte annulatif de l’islam ». Si cette position paraît minoritaire et susciter des avis très divergents –licite pour les uns, illicite pour les autres, voire recommandé –, elle semble prendre de plus en plus d’importance, notamment auprès des jeunes, faisant craindre un fort taux d’abstention."

Le 26 juin 2024, Le Figaro publiait l'article « La gauche ne dit pas qu’on se fait traiter de mécréante quand on met un décolleté »: ces Français d'origine maghrébine qui votent RN" signé par  Steve Tenré. "«Nous ne sommes pas des “Arabes de service”, mais des Français qui veulent que la France reste la France.» Auprès du Figaro, ils sont nombreux à pousser ce cri du cœur. Les Français d’origine maghrébine, qui sont des millions de citoyens, sont devenus une cible électorale de haute importance pour les partis. Minorités d’une minorité, les votants RN dans la sphère musulmane, et plus largement dans la sphère d’origine maghrébine, n’en demeurent pas moins convaincus de leur choix. Et rejettent d’un revers de main les avances «intéressées» de la gauche."

La stratégie du RN - pas de courant dans le parti, difficulté pour les exclus de percer sur la scène politique, refus de toute alliance avec Reconquête ! dans le cadre d'une "stratégie de dédiabolisation" - a pour conséquence qu'au deuxième tour, face à l'alliance NFP et Renaissance, le RN a peu de réserves de voix. Une raison aussi justifiant le discours "Votez utile dès le premier tour" de dirigeants du RN.

L'hypothèse d'une majorité absolue à l'Assemblée nationale du RN, qui la demande pour éviter le risque d'une majorité relative à la merci d'une motion de censure, se précise au fil de sondages. Il est vraisemblable que le RN reportera la mise en oeuvre de l'interdiction de l'abattage rituel, en privilégiant des mesures urgentes relatives à l'immigration, à la réduction des déficits publics, au redressement du niveau scolaire. Si des résultats positifs surviennent tardivement, ou avec parcimonie, nul doute que la déception des électeurs du RN sera grande. 

La violence gauchiste redoutée se traduisait par la protection de vitrines de magasins, notamment à Paris, au soir du 30 juin 2024. 

Le 30 juin 2024, le premier tour de scrutin montrait une forte participation des 49 332 761 inscrits : 32 910 888 votants (66,71% des inscrits), dont 32 060 277 exprimés (64,99% des inscrits, 97,42% des votants). Les résultats confirmaient la première place du RN : 9 377 297 de voix (29,25% des suffrages exprimés et 37 sièges). Suivaient l'UG (Union de la gauche) avec 8 974 566 voix (27,99% des s.e. et 32 sièges), puis ENS Ensemble ! (Majorité présidentielle) avec 6 425 217 voix (20,04% des s.e. et 2 sièges), LR (Les Républicains) avec 2 104 918 voix (6,57% des s.e. et 1 siège). Reconquête ! recueillait 240 006 voix (0,75% des s.e.). Le succès du RN tenait au rejet du Président Emmanuel Macron, à l'adhésion à un discours articulé autour du pouvoir d'achat, de l'immigration, de la sécurité, et du refus du programme du NFP.

Avant le 1er tour, le Président de la République Emmanuel Macron prônait le "Ni NFP ni RN" et fustigeait notamment LFI. Dès le 30 juin 2024, dans un Touquet estival, il déambulait, casquette vissée sur la tête, vêtu d'un blouson en cuir, une écharpée nouée autour du cour. Un signal cabotin et cynique adressé aux "jeunes des cités" pour séduire le "vote halal" au second tour ? 

Le 2 juillet 2024, l'Elysée rendait public l'entretien téléphonique du Président Emmanuel Macron avec le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu. Le Chef de l'Etat a « marqué son opposition à toute nouvelle opération israélienne près de Khan Younès et de Rafah », et a insisté sur « l’absolue nécessité de prévenir un embrasement » entre Israël et le mouvement islamiste Hezbollah au Liban. « Il a redit son extrême préoccupation quant à l’accroissement des tensions entre le Hezbollah et Israël le long de la Ligne bleue et souligné l’absolue nécessité de prévenir un embrasement qui nuirait tant aux intérêts du Liban que d’Israël, et constituerait un développement particulièrement dangereux pour la stabilité régionale », a indiqué l’Élysée dans un communiqué. « Les deux dirigeants ont évoqué les efforts diplomatiques en cours en ce sens », a ajouté la présidence française. 

Le 30 juin 2024, dans les heures suivant la publication des résultats, la Macronie délivrait, en vue du second tour, des messages variés, dominés par "Tout sauf le RN", parfois par "Pas de soutien à un candidat LFI". Elle négociait secrètement pour favoriser, en cas de triangulaires Majorité présidentielle/RN/NFP, les candidats NFP mieux placés pour gagner au second tour. Le Président Emmanuel Macron, d'ordinaire si disert, très présent dans les médias - interview, etc. -, notamment avant le premier tour de scrutin, demeurait absent des médias, silencieux, laissant dire... pendant que les magouilles électorales se poursuivaient entre la majorité présidentielle et le NFP.

Ce qui décrédibilisait le discours macronien, et révélait combien l'"extrême-centre" demeure fidèle à la gauche socialiste originelle du Président, proche de Jacques Attali, et de ses principaux ministres (MM. Attal et Séjourné anciens soutiens du socialiste Dominique Strauss-Kahn). 

Si des candidats proches de Jean-Luc Mélenchon étaient élus dès le 1er tour de scrutin, car pourvus de circonscriptions aisément gagnables, d'autres, dont François Ruffin, étaient en ballotage fragile. François Ruffin, candidat NFP, vitupérait contre la ligne Mélenchon, considéré comme un "boulet", et annonçait que, s'il était élu, il refuserait l'étiquette LFI. Sa décision s'explique par sa circonscription distincte de celles, situées dans des quartiers de grandes villes ou certaines banlieues, votant LFI. 

En effet, la carte électorale de la France montre une division : une France rurale-périphérique, abandonnée souvent par l'Etat, votant résolument RN, et une France de grandes villes et de certaines banlieues votant pour la Macronie, si auparavant elle votait à droite, ou pour LFI-EELV - LR et le PS conservent des implantations locales, mais pour combien de temps encore ?  

Les lois votées à l'initiative de la gauche ont contraint les villes à respecter un seuil minimal de logements sociaux. Ceux-ci excluent majoritairement les "Français de souche" et une grande partie des classes moyennes. Faute d'avoir les moyens de payer un loyer élevé, les pauvres Français doivent quitter les grandes villes pour la "France périphérique" où l'on doit avoir une voiture pour circuler, même pour aller acheter une baguette de pain fautes de commerces de proximité. 

Le vote RN s'avère plus un vote d'adhésion, d'espoir, qu'un vote de colère. Le vote pour le NFP ou la NUPES résulte de ce bouleversement démographique, et provient de bobos, de privilégiés, du "vote halal" et d'électeurs acquis aux enseignements prodigués par l'Education nationale gérée par des syndicats de gauche et aux programmes politisés à gauche avec l'aval des gouvernements successifs. Dans ces conditions, une droite désunie, affaiblie par la disparition de classes moyennes appauvries, ne peut gagner de grandes villes (Paris, Lyon, Marseille, Bordeaux) ou des agglomérations moyennes (Nantes).

Le 2 juillet 2024, le B'nai B'rith de France publiait le communiqué "Non au RN, Non à LFI, Non à l'antisémitisme". Il prônait la "voie du juste milieu".

Le 3 juillet 2024, lors d'une conférence de presse, le recteur de la grande mosquée de Paris Hafiz Chems-eddine déclarait : « Nous ne pouvons pas laisser la peur, la division et l'intolérance déterminer notre avenir. Face aux idées de l’extrême droite, nous appelons à l’union nationale. Protéger notre pays est un devoir. Voter est un devoir. Voter est une espérance. Nous, citoyens, unis dans notre diversité, ferons entendre nos voix grâce aux urnes, le dimanche 7 juillet 2024. » Depuis plus d'un mois, ce recteur n'a pas ménagé ses efforts en faveur du NFP.

Le 24 juin 2024, une dame âgée de 88 ans, portant une étoile de David autour du cou, a été agressée - rouée de coups, traitée de « sale juive » - à Saint-Brice-sous-Forêt (Val-d’Oise) par des individus d'origine maghrébine et subsaharienne. Cette agression a été rendue publique par le Collectif des Vigilants, puis par Valeurs actuelles, Le Figaro. Le CRIF l'a condamnée. "Une enquête a été ouverte par le parquet de Pontoise et des investigations sont en cours, rapportait Le Figaro". 

"Il est temps que les institutions juives françaises se fassent respecter et fassent respecter la population juive française. Il est temps d’exiger l’arrêt de la propagande anti-israélienne d’État – l’Agence France Presse et les médias publics français en tête – qui a nourri cet antisémitisme croissant. L’acte antisémite qui a frappé ma grand-mère a été dissimulé pour éviter de faire monter le Rassemblement national au moment des élections et faire le jeu du gouvernement actuel qui s’allie maintenant avec les pires antisémites de la LFI. Ce silence sur ces actes antisémites doit cesser", a écrit Sharren Haskel, membre de la Knesset, dans sa tribune "La France doit affronter son antisémitisme croissant" (Causeur, 3 juillet 2024) Elle a déclaré sur i24News que sa grand-mère est "blessée, elle a perdu des dents et elle se sent terriblement humiliée."

Le 4 juillet 2024, Libération publiait la tribune "D’anciens déportés appellent à faire barrage au RN : « Nous savons où mènent le racisme, l’antisémitisme, la restriction des libertés ». "Dix derniers survivants des camps nazis, qui savent mieux que quiconque à quoi conduit l’idéologie de l’extrême droite, appellent les citoyens à se mobiliser contre le Rassemblement national". Le texte était signé par Evelyn Askolovitch, Francine Christophe, Andrée Dupont-Thiersault, Bernard Duval, Ginette Kolinka, Jean Lafaurie, Jean-Claude Passerat, Léon Placek, Guy Poirot, Esther Sénot.

Le 4 juillet 2024, Le Figaro a publié la tribune « Le Nouveau Front populaire constitue la première menace pour les Français juifs », "et, plus largement, pour la France". "Une centaine de personnalités, dont l’historien Georges Bensoussan, le philosophe Pierre-André Taguieff et l’universitaire Pascal Perrineau, appellent à faire « barrage » à l’union des gauches formée à l’occasion des élections législatives. LFI a fait de la haine antijuive une stratégie électorale, argumentent-ils". Ces intellectuels visaient le NFP, et non seulement LFI.

"En politique le choix est rarement entre le bien et le mal, mais entre le pire et le moindre mal", a écrit Nicolas Machiavel. Et Raymond Aron observait : "Le choix en politique n'est pas entre le bien et le mal, mais entre le préférable et le détestable".

Pour beaucoup d'électeurs français, le programme du NFP entrainera la faillite de la France. Celui du Président vénézuélien Chavez, admiré par Jean-Luc Mélenchon, a ruiné cet Etat sudaméricain si riche. Et la majorité des vénézuéliens juifs ont du quitter cet Etat gouverné par des dirigeants antisémites et à la diplomatie anti-israélienne.  

Aussi, à court terme, des électeurs français privilégient le RN, et excluent de leur vote le NFP ou la Macronie aux bilans désastreux. 

Le 5 juillet 2024, était rendu public, notamment sur les réseaux sociaux et sur le site Internet du CRIF, le communiqué "Dimanche, restons fidèles aux valeurs de la République" signé par Yonathan Arfi, Président du Crif, Ariel Goldmann, Président du FSJU, Elie Korchia, Président du Consistoire Central, Haïm Korsia, Grand Rabbin de France :
"Ce dimanche 7 juillet, la France décidera de son avenir à l'occasion du 2ème tour des élections législatives. Dans les urnes, nous tous, citoyens, écrirons son destin.
Fidèles à l'histoire de nos institutions et à l'esprit du judaïsme, nous n'acceptons pas de nous associer à ceux qui tendent à exclure ou stigmatiser notre prochain, comme à ceux qui embrasent notre société en propageant la haine et l’antisémitisme, sous couvert d'antisionisme.
Non, le populisme ou le nationalisme n'ont jamais été dans l'Histoire un rempart contre l’antisémitisme ni amené la paix et la sérénité.
Non, l’antisémitisme n’est ni « résiduel » ni « contextuel » comme certains ont osé l'affirmer.
Pour redonner au pays la possibilité de l’action publique et retrouver l’espérance de perspectives salvatrices, nous faisons le choix des valeurs universelles et humanistes qui sont au cœur du judaïsme, comme de notre pacte républicain. En conscience, nous estimons que cela ne peut se faire aujourd’hui ni avec le RN ni avec LFI.
Quelle que soit l’issue du scrutin, la recrudescence des actes violents contre les Juifs, en particulier depuis le 7 octobre, devra être prise en compte et les politiques publiques renforcées pour obtenir des résultats plus concrets dans la lutte contre l'antisémitisme et faire en sorte que les Juifs retrouvent la sérénité à laquelle ils ont pleinement droit. La sécurité des Juifs et de manière générale de tous les citoyens, comme la pleine préservation de la liberté de culte telle qu'offerte par la laïcité, doivent être des combats essentiels de la République.
Pour que la France, terre des Lumières et berceau des droits de l’Homme, reste fidèle à sa noble tradition et puisse toujours défendre le droit et la liberté,
Pour que la France puisse vivre heureuse et prospère,
Pour que nous tous, puissions continuer de vivre en fraternité et en solidarité,
Dimanche, faisons notre choix en conscience et en responsabilité, pour éclairer notre avenir."

Sur Radio J, le grand rabbin de France Haïm Korsia a expliqué : "C'est un communiqué pour l'Histoire. Une forme d'engagement. Nous allons célébré en 2025 les 60 ans de Nostra Aetate... Le Front national a une histoire... Les dirigeants du RN ont agi pour enlevé le verrou des juifs. Il faut voir l'historicité des choses. Toute haine pour quiconque est dangereuse pour tous. Dans quel cadre a eu lieu cette rencontre de dirigeants communautaires avec le RN. Je n'ai pas le mental d'un bourgeois de Calais... Nous défendrons le bien commun. Vous croyez qu'en parlant avec des méchants, ils deviendront moins méchants ? Un parti qui programme le départ de l'étranger ? Comment le concilier avec "Tu aimeras l'étranger" ? J'ai demandé à Alain Duhamel comment la gauche a pu s'associer avec des antisémites ? Il m'a répondu : "C'est un réflexe de gauche". Il faut qu'un bloc central puisse gérer les affaires de la France, les Jeux olympiques... Il faut voir, aller vers la réalité que vivent les Français. Sinon, les gens se diront "Allons vers ceux qui s'intéressent à nous". Il a loué l'effort mené par le parti travailliste britannique concernant l'antisémitisme. Il a dénoncé "l'atmosphère malsaine depuis huit mois. Il y a trop de violence dans le pays". Il y a aussi des gens ayant des positions justes par rapport à Israël. Il faut sortir de cette alliance contre nature de la gauche avec LFI. Je comprends cette tribune, la position de Serge Klarsfeld. Le RN n'est pas pro-juif. Il faut regarder les électeurs. Il faut retisser du lien, vibrer ensemble. Comme durant les Jeux  olympiques".

Peu auparavant, interrogé sur l'action du CRIF en cas de victoire du RN, Yonathan Arfi avait répondu : "On verra". L'aveu que le CRIF n'avait pas de "plan B", et se trouve toujours sur la défensive, incapable d'initiatives autres que "Macron-compatibles".

Seule voix dissonante parmi les principaux dirigeants communautaires juifs français : celle de Richard Prasquier, Président d'honneur du CRIF qui écrit dans une tribune intitulée "Chocs et désistements" (Causeur, 4 juillet 2024) : "L’arrivée de LFI au pouvoir impliquerait que ceux-ci fassent leurs valises, sauf à devenir des dhimmis, interdits d’expression sous l’effet de cette cancel culture que des esprits dérangés prennent pour le summum de la démocratie. C’est pourquoi la mise en équivalence des deux extrémismes de droite et de gauche m’a paru dépassée : entre un candidat LFI et un candidat RN, je choisirais aujourd’hui le RN  et je ne voterais pas blanc car c’est voter pour le futur vainqueur et rien d’autre... Je sais aujourd’hui que je serais peut-être naïf. L’enquête du journaliste Pierre Stéphane Fort sur la face cachée de Jordan Bardella et sur l’influence déterminante de Frédéric Chatillon sur son parcours politique, enquête qu’a présentée Caroline Fourest dans Franc-Tireur, suggère que les fondamentaux n’ont malheureusement pas changé... S’il vient au pouvoir, nous observerons ses actions et nous ne l’estimerons pas à l’aune de nos préjugés."

Pour avoir failli à fixer une stratégie pertinente, pour avoir ignoré "la base juive", pour s'être arrimés à la Macronie qui pactise avec LFI si hostile à l'Etat Juif et si réticent à qualifier le Hamas de mouvement terroriste, pour n'avoir pas su négocier leur soutien aux pouvoirs politiques successifs, le CRIF, les Consistoires & Cie se retrouvent les grands perdants sur la scène politique où ils se sont aventurés sans aucune expertise. Et ce, d'autant qu'une trentaine de présidents d'organisations juives françaises, certes de moindre importance, réunies dans le cadre de la Confédération des juifs de France et Amis d’Israël (CJFAI), ont rencontré Marine Le Pen et des dirigeants du RN le 1er juillet 2024. Invités à participer à cette réunion, le CRIF et le Consistoire avaient décliné la proposition. Interrogée sur l'abattage rituel, la circoncision, le port de la kippa, la date d'examens souvent fixée lors de chabbat ou de fêtes juives, Marine Le Pen a tenu des propos rassurants. Sur Israël, elle a souhaité "l'éradication totale du Hamas" et une "paix totale entre Israéliens et Palestiniens". Ces dirigeants communautaires semblent reporter l'heure de l'aggiornamento de leur stratégie au plus tard possible... Donc en limitant leur marge d'actions.

Le 6 juillet 2024, The New York Sun a publié l'article "Alors que la gauche islamo-marxiste française s'unit, les Juifs français soutiendront-ils Marine Le Pen ?", sous titré "Le second tour des élections pourrait rapporter au Rassemblement national de Marine Le Pen bien moins de sièges au Parlement que ne l'avait suggéré le premier tour" de l'essayiste Michel Gurfinkiel. 
Cet ancien rédacteur en chef de Valeurs actuelles comparait le "Ni RN ni LFI" de dirigeants communautaires français à l'alerte d'intellectuels sur le NFP comme "première menace pour les Français juifs" :
"Il y a fort à parier que la plupart des Juifs français seront plus enclins à écouter les 100 intellectuels que le Grand Rabbin et les leaders laïcs de la communauté. La plupart des Juifs français savent parfaitement que l'appel du Grand rabbin de France Haïm Korsia a été "inspiré" par les conseillers de M. Macron et qu'il n'était pas en position de refuser... 
Enfin, ils ne peuvent plus se résoudre à considérer M. Macron comme un ami. Le mois dernier, le président a pris la décision personnelle d'interdire à 74 entreprises israéliennes l'accès au salon mondial de l'armement EuroSatory, accordant ainsi au mouvement de boycott, de désinvestissement et de sanctions son plus grand succès à ce jour dans une démocratie occidentale.
De nombreux responsables de communautés juives comprennent qu'ils ne peuvent pas simplement ignorer que le plus grand parti de France, le Rassemblement national, est populaire, ni sous-estimer son engagement croissant en faveur d'Israël et d'autres intérêts juifs. Une délégation de 20 dirigeants du Grand Paris a rencontré Mme Le Pen en début de semaine "pour clarifier certains points.
Le second tour de l'élection peut se résumer en une phrase : il s'agit d'un passage du duel à la compétition à trois. Sur 577 circonscriptions, il y en a environ 300 où le Rassemblement national a remporté la majorité des voix au premier tour, le 30 juin, mais peut être battu le 7 juillet, si le nouveau Front populaire et les macronistes s'unissent.
Ce qui est vrai pour les Juifs de France en particulier l'est aussi pour les Français en général : ils pourraient ne pas vouloir suivre les directives de leur centrale le 7 juillet, mais plutôt insister pour juger par eux-mêmes. Selon un sondage Ifop, les électeurs pourraient être également divisés lors d'un duel entre le Rassemblement national et la France insoumise, même dans les endroits où le vote de centre-gauche combiné a été plus fort que le vote du Rassemblement national au premier tour." 

La violence politique avait ciblé Eric Zemmour en Corse en début de campagne électorale. Sans grande indignation médiatique ou des principaux partis.

Dans l'entre-deux tours, un candidat RN avait été menacé. Était posté sur les réseaux sociaux un rap conspirationniste, antisémite et homophobe. Et des candidats ou leurs suppléants étaient agressés. Ainsi, à Meudon, le 3 juillet 2024 vers 20 h, Prisca Thévenot, porte-parole du gouvernement macronien et candidate à sa réélection dans la 8e circonscription des Hauts-de-Seine, sa suppléante Virgine Lanlo et un militant de Renaissance ont été agressés physiquement : un individu a crié "Sur Allah ! Appelle tout le monde !", puis une vingtaine d'individus sont arrivés. Quatre agresseurs, trois Français et un Ivoirien, ont été arrêtés par la police ; trois sont mineurs. Certains étaient connus des services de la police. "Le parquet de Nanterre a ouvert une enquête en flagrance confiée à la Direction territoriale de la sécurité de proximité des Hauts-de-Seine (DTSP 92) pour des faits qualifiés de violences commises en réunion avec arme, et de violences sur un élu public en réunion et avec arme". Interviewée le 4 juillet 2024, Prisca Thévenot éludait le profil des agresseurs. 
Le 5 juillet 2024, Amaury Brelet, rédacteur en chef de Valeurs actuellesa twitté :
"Les quatre individus interpellés et placés en garde à vue après l’agression de Prisca Thévenot et son équipe à Meudon dans les Hauts de Seine sont :
1) Jugurtha B., 20 ans, né à Meudon (92), Français, "type nord africain", préparateur de commandes intérimaire, habite à Meudon (92), "très défavorablement connu des services", indique une source policière à @Valeurs
2) Un mineur de 17 ans, né à Sèvres (92), Français, "type nord africain", habite à Meudon (92)
3) Un mineur de 16 ans, né à Colombes (92), Français, "type nord africain", habite Meudon (92)
4) Un mineur de 15 ans, né en Cote d’Ivoire, Ivoirien, "type africain", habite à Meudon (92) #Legislatives".
Le lien entre immigration et  délinquance, souvent nié par la Macronie s'avère fondé dans ce cas.

D'autres candidats, notamment du RN, ont été agressés par des individus se revendiquant de LFI. 

De nombreuses professions, dont un millier d'historiens, appelaient à "vaincre le Rassemblement national" (Le Monde, 1er juillet 2024).

Des hypothèses étaient formulées pour l'après-second tour : gouvernement d'union nationale, "majorité plurielle", majorité absolue du RN grâce à des députés LR, etc. 

La macronie et LFI serinaient : "LFI n'aura pas la majorité, mais le RN risque d'avoir une majorité". Ce qui favorisait des alliances entre le parti présidentiel et le NFP et banalisait le vote pour des partis de gauche et gauchistes acceptant un programme dangereux pour la France et un candidat fiché S ! Après les désistements et négociations/alliances tactiques entre Ensemble !, les partis composant le NFP et LR, restait au 3 juillet 2024 une centaine de duels impliquant le RN.

"Vous avez voté pour le RN ? Vous aurez un gouvernement LFI ! ", résumait Pascal Praud sur CNews le 2 juillet 2024.

Nombreux sont les politologues, essayistes ou éditorialistes soulignant l'échec du macronisme, le désastreux pari ou jet de dés du Chef de l'Etat, voire la fermeture de la parenthèse macronienne aboutissant à un clivage entre l'extrême-gauche et "l'extrême-droite". Une analyse correspondant au court terme, à une crise politique et institutionnelle grave qu'il convient d'interpréter à l'aune d'une déclaration du Président Emmanuel Macron lors d'une visite du Centre hospitalier de Vendôme le 30 avril 2023 : « C’est plus dur de réinventer [un modèle] quand tout n’a pas été détruit. » Cette crise durable offrirait l'opportunité pour un Président à la psychologie problématique d'achever la destruction de la France. Comme il n'a rien construit hormis sa carrière professionnelle, et a aggravé les déclins de la France sous ses mandats, il ne semble pas en mesure de reconstruire un pays dont il nie la culture et combat l'Etat-nation.

Les  hypothèses pour le 8 juillet 2024 :
- Le RN obtient une majorité absolue (289 sièges). La violence se déchainera dans les rues à l'initiative des gauchistes, des fonctionnaires refuseront d'obéir à des ordres, la Commission européenne entravera l'action du nouveau gouvernement, les Jeux olympiques risquent d'être annulés à Paris et reportés à une date inconnue, etc.
- Le RN obtient une majorité relative, et devra obtenir le soutien de députés LR ou indépendants ;
- Aucun parti n'obtient de majorité absolue. Un gouvernement d'union nationale technocrate est formé avec des députés Macron-compatibles LR, PS ou EELV, qui, sitôt élus, auraient repris leur autonomie par rapport au NFP comme ils l'avaient fait peu ou prou envers la NUPES en 2022. Quels projets de loi pourraient être votés par des députés macroniens, socialistes, écolos, avec éventuellement d'anciens LFI ? Des "majorités de circonstances" se formeront en fonction des projets de loi ou seront votés par l'article 49-3, comme sous les gouvernements d'Elisabeth Borne.

La crise institutionnelle risquerait de durer jusqu'en 2025, année où le Président Emmanuel Macron pourra dissoudre l'Assemblée nationale. Et on recommencera ?

D'ici au 7 juillet 2024, les Français sont dans l'expectative, et souvent anxieux.

Le dimanche 7 juillet 2024, de 14h à 20h, à l’ECUJE de Paris , LIMOUD a proposé 20 conférences sur le thème "Agir, dialoguer, informer après le 7 octobre", sur l'Histoire, la géopolitique, la désinformation, la politique et la Shoah, 8 ateliers dont l'un de fabrication d'un parfum animé brillamment par Emmanuelle Grin, fondatrice et dirigeante de Martine & Colette, parfums sur-mesure, un cocktail de clôture en musique. 

Le 7 juillet 2024, la "clarification" souhaitée par le Président Emmanuel Macron apparaissait aux résultats du second tour : aucun parti n'a la majorité absolue de 289 députés, et la macronie avait favorisé le succès électoral du NFP dans le but notamment de diviser pour mieux régner et de s'assurer que sa politique écologique, européiste, immigrationniste, jugulante pour les entreprises se poursuivrait. Ne cachant pas sa volonté d'être nommé Premier ministre, Jean-Luc Mélenchon a annoncé sa volonté d'appliquer "le programme du NFP, tout le programme du NFP, rien que le programme du NFP".

La macronie se réjouissait : ni le RN ni LFI n'avait la majorité absolue, et comme elle les instrumentalisera comme des épouvantails, elle va puiser dans le vivier des députés indépendants, du centre, de LR pour constituer une majorité susceptible de voter certains projets de loi. La macronie n'a jamais obtenu de victoire électorale par adhésion à son programme ou à son candidat présidentiel, mais a toujours parié sur le refus apeuré d'une "extrême-droite fantasmée".

La stratégie de dédiabolisation de Marine Le Pen a échoué en raison de la permanence d'un "bloc républicain", faute de réservoirs de vote à droite - le RN table sur son hégémonie au sein d'une droite dont il refuse l'étiquette et ce n'est pas le micro-parti de Marion Maréchal qui lui permettra d'atteindre la majorité de sièges à l'Assemblée nationale, par des erreurs dans le choix de candidats, et par manque de voyages en province pour soutenir des candidats.

LR a bénéficié de l'action charitable de la macronie lui abandonnant plusieurs circonscriptions pour obtenir à terme le ralliement de certains députés en vue d'un "gouvernement de quasi-union nationale". LR ne pourra pas éternellement reporter l'heure du choix : comment ce parti se détermine-t-il face à la macronie et au RN ?

Meyer Habib n'était pas réélu dans la 8e circonscription des Français de l'étranger. Candidate Ensemble Caroline Yadan (24,18% au 1er tour), derrière Meyer Habib (35,58%) au 1er tour de scrutin, "a bénéficié d’un bon report de voix de la candidate du NFP Yaël Larer (23,14%)". Elle avait dit : "Je ne serai pas la porte-voix de la coalition d’extrême-droite formée par Netanyahu".

Le 8 juillet 2024, Meyer Habib a posté sur X :
"Je n’ai pas été battu par Madame Yadan mais par l’extrême gauche qui a appelé massivement à voter pour elle, qui a mis toute sa force, tous ses réseaux pour me battre, principalement en Italie. Je vous incite à regarder les posts de mon opposante LFI
Au second tour, la gauche mobilisée m’a fait tomber à mon plus bas niveau dans le reste de la circonscription par haine d’Israël, haine de mes combats.
C’est l’alliance de la honte entre la candidate macroniste, qui a caché son appartenance pendant toute la campagne, et la France insoumise qui l’emporte dans un déshonneur absolu.
Je vois les torrents de haine contre ma personne qui déferlent depuis hier soir sur les réseaux sociaux et ailleurs mais aussi contre les Juifs de France. Je suis très inquiet.
Je ne m’attendais pas à cette défaite, mais c’est la vie.
Les fakes news, le rapprochement avec l’extrême gauche, les mensonges ont eu raison de tout. 
En Israël, beaucoup m’interrogeaient  sur une mensongère alliance avec le RN qui était un fake news absolue et le carburant électoral de mon adversaire, je le dis en toute tranquillité aujourd’hui. Bien que je considère aujourd’hui que le RN reste bien plus fréquentable que la France Insoumise.
Je le dis avec tristesse, Madame Yadan n’avait que le mot RN à la bouche et des fake news. Elle a détourné ouvertement le cour de l’élection en s’alliant avec le parti antisémite. 
Cette élection pose tant de questions.
Où va tomber la France ?
Comment un pays qui n’a jamais aussi été à droite porte la gauche au pouvoir à travers des magouilles politiciennes immorales d’entre deux tours ?
Je rassure tout le monde, mon combat pour la France, pour Israël, pour les relations entre la France et Israël vont continuer sous une forme différente mais je ne lâche rien, je n’abandonne rien, je ne vous abandonne pas !
Je crains très rapidement la reconnaissance par la France d’un État palestinien. 
Le combat continue. Je vais prendre un petit peu de recul et je reviendrai très rapidement vers vous.
Merci infiniment". 

Le 6 juillet 2024, des commerçants de grandes villes faisaient protéger les vitrines de leurs boutiques afin d'éviter les vandales. Dès le 7 juillet 2024 en fin d'après-midi, la place de la République à Paris était occupée par des individus brandissant des drapeaux palestiniens. Et cette place parisienne était vandalisée par des actes de violence : abribus cassés, poubelles déversées sur le sol, etc.

Ces résultats électoraux satisfont-ils les dirigeants d'organisations juives françaises ayant appelé au "Ni RN ni LFI" ? Ces dirigeants continuent de s'affranchir du devoir d'établir un bilan de leurs actions et d'envisager des "plans B". Ce qui explique la réunion d'une trentaine de dirigeants communautaires avec Marine Le Pen et l'émergence d'une organisation, dont l'un des membres est Daniel Knoll, contestant l'inaction, la "courtisanerie" du CRIF.

"Ce sont des résultats électoraux surprenants. Nous sommes dans une situation avec trois blocs minoritaires. C'est un temps inédit pour la société française, un temps d'incertitude, jamais bon pour juifs, sur ce qui va se passer. Nous devons nous assurer que LFI n'accède pas au pouvoir. Nous refusons les deux extrêmes : LFI et le RN. J'appelle la gauche républicaine à ne pas sacrifier la lutte contre l'antisémitisme et les juifs sur l'autel de ces négociations. Nous espérons un accord entre députés modérés de tous bords. C'est une heure de vérité politique pour la France : sommes-nous capables de bâtir une autre culture politique de coalition, de négociation entre partis raisonnables pour sortir demain de la crise", a dit Yonathan Arfi le 9 juillet 2024 sur Radio J.

Les soutiens de la démocratie ne peuvent qu'avoir un goût amer sur cette instrumentalisation, par la communication et les mécanismes du désistement, d'électeurs dédaignés. Une "kleptocratie". Un cynisme électoral macronien marchepied du NFP aux nombreux membres antijuifs, antifrançais.

Des instituts de sondages sont critiqués pour avoir présenté des projections en sièges, et non en voix, et des prévisions qui se sont avérés erronées.

Des soupçons de votes électroniques truqués apparaissent sur les réseaux sociaux.