C’est une vente exceptionnelle, « rare et recherchée » qui s'est déroulée à Drouot Richelieu le 23 mars 2011 : celle de la collection personnelle « Hébraïca-Judaïca » - près de 400 « objets et peintures qui ne sont pas sortis sur le marché depuis 30 ans » - de Francine et d’Elie Szapiro, célèbres galeristes - galerie Saphir au Marais et Espace Art-Mode - à Paris et Dinard. Le 20 octobre 2016, à 14 h 30, le MAHJ (Musée d'art et d'histoire du Judaïsme) proposera la conférence "Bijoux et judaica : l’art de l’orfèvrerie", par Ania Guini-Skliar, guide-conférencière nationale.
Axée surtout sur les Juifs en France et en Afrique du Nord, cette collection « Hébraïca-Judaïca » a été constituée « pour l’essentiel entre 1953 et 1980 ».
Elle se caractérise par son ouverture « aux chercheurs, à tous les aspects et à tous les exils du judaïsme, sépharade et ashkénaze », par la variété des articles – « objets liturgiques, tableaux, sculptures, manuscrits, livres sur la science juive ou la gastronomie », vaisselle, etc. -, et des thèmes : « l’image du Juif », la vie culturelle des Juifs du XVIe siècle à nos jours, etc.
Une collection d’autant plus importante si l’on tient compte des « destructions de la Seconde Guerre mondiale et de l’assèchement du marché dû aux dons aux musées Juifs créés » depuis quelques décennies et aux acquisitions effectuées par ces musées.
De plus, cette collection reflète les parcours, personnels et familiaux, et centres d’intérêt de chaque conjoint.
Elie Szapiro nait à Cahors en 1939. Il est descendant d’une « lignée de lettrés et de rabbins » polonais – « mon grand père maternel, directeur d’une école juive à Opatov puis à Varsovie, avait une très importante bibliothèque, brûlée dans le ghetto de Varsovie où il est mort ». Ingénieur, son père Oszer est fait prisonnier en 1939 et restera prisonnier jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale, sans être dénoncé comme Juif par ses camarades. A la libération, la famille Szapiro se retrouve miraculeusement rescapée de la Shoah.
Elie Szapiro étudie la médecine à Toulouse. Là, il fonde la loge Maïmonide du B'nai B'rith. Il se marie et s'installe à Paris. Il est recruté par une firme pharmaceutique, rivale de celle où travaille son beau-père. Diplômé du Centre de perfectionnement aux affaires dans les années 1970, il poursuit cette carrière brillante. Avec son épouse Francine, il ouvre une galerie d'art près du musée du Moyen-âge dans le quartier Saint-Michel (Paris), puis, le succès venant, il ouvre une deuxième galerie d'art spécialisée dans la mode dans le XVIIe arrondissement, puis une troisième qui jouxte le Musée d'art et d'histoire du Judaïsme. Il participe à la fondation des Archives Juives.
Elie Szapiro nait à Cahors en 1939. Il est descendant d’une « lignée de lettrés et de rabbins » polonais – « mon grand père maternel, directeur d’une école juive à Opatov puis à Varsovie, avait une très importante bibliothèque, brûlée dans le ghetto de Varsovie où il est mort ». Ingénieur, son père Oszer est fait prisonnier en 1939 et restera prisonnier jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale, sans être dénoncé comme Juif par ses camarades. A la libération, la famille Szapiro se retrouve miraculeusement rescapée de la Shoah.
Elie Szapiro étudie la médecine à Toulouse. Là, il fonde la loge Maïmonide du B'nai B'rith. Il se marie et s'installe à Paris. Il est recruté par une firme pharmaceutique, rivale de celle où travaille son beau-père. Diplômé du Centre de perfectionnement aux affaires dans les années 1970, il poursuit cette carrière brillante. Avec son épouse Francine, il ouvre une galerie d'art près du musée du Moyen-âge dans le quartier Saint-Michel (Paris), puis, le succès venant, il ouvre une deuxième galerie d'art spécialisée dans la mode dans le XVIIe arrondissement, puis une troisième qui jouxte le Musée d'art et d'histoire du Judaïsme. Il participe à la fondation des Archives Juives.
Libraire érudit, Elie Szapiro a privilégié les manuscrits et livres, ainsi que le Midi de la France - marranes du Sud-ouest, du Comtat Venaissin et de Provence - où il a grandi.
Quant à son épouse Francine, journaliste critique d’art dont la famille est implantée à Paris depuis le XVIIIe siècle, en Alsace et en Lorraine, elle a été motivée par le besoin « de retrouver un patrimoine culturel qui ne [lui] avait pas été transmis », et inspirée par son goût pour les arts décoratifs qui l’a orientée vers les lampes de Hanoucca ou le gobelet de kiddoush ((bénédiction prononcée sur une coupe de vin, de pain ou de boisson alcoolisée cacher, lors du chabbat ou d'un jour de fête Juive, et avant la séouda qui est un repas) en opaline.
Au fil des décennies et de ses « chines », avec passion, patience et émotion, le couple Szapiro a sauvé de la disparition des objets alors négligés et témoins de l’histoire et de la culture juives.
Le souvenir le plus marquant du couple ? C’est le livre de « Junius Frey, révolutionnaire juif, avec les testaments autographes de Junius et Emmanuel Frey ». A la vue de cet ouvrage, Guerschom Scholem s’était exclamé : « Si on vous assassine, ce sera moi pour avoir ce manuscrit ! » Elie Szapiro lui répondit : « Je préfère vivre et vous éviter le crime. Je vais vous faire une photocopie ». Telle est la genèse du livre « Du frankisme au jacobinisme. La vie de Moses Dobruska, alias Franz Thomas von Schönfeld, alias Junius Frey » (1981) de cet écrivain israélien.
Elie Szapiro se souvient aussi du premier livre – « une partie de la Bible d’Estienne de 1539 en hébreu, ayant appartenu au cardinal Fesch - acheté avec ses économies de lycéen, la première édition de Flavius Josèphe en grec, du livre sur le siège de Jérusalem par Titus illustré par Dürer et Holbein, du rarissime récit de l’accusation fausse de meurtre rituel portée par Amelot de la Houssaye contre les Juifs de Metz en 1670, de la description de l’auto da fé de 1680 à Madrid avec la liste nominative des 118 condamnés, du manuscrit du XVIIème siècle sur les étymologies hébraïques des mots français, de la découverte du portrait émouvant par Alfred Dehodencq de Sol Hatchuel, « symbole des souffrances juives » au Maroc, des œuvres d’Alphonse Lévy (1843–1918), peintre phare du judaïsme alsacien, « avec en particulier l’original de l’affiche de son exposition de 1897, en plein affaire Dreyfus, placardée dans tout Paris avec une légende en hébreu montrant un juif en prières », et des photographies de tournage en 1924 du film « Die Stadt ohne Juden » (La ville sans Juif) de Hans-Karl Breslauer ».
Parmi tous les lots si variés, il y a aussi cet introuvable livre de Joly « Dialogues aux enfers entre Machiavel et Montesquieu » publié en 1865, dont il a été prouvé par l’historien Norman Cohn, qu’Hitler en plagiat les propos antisémites et fit donc disparaitre tous les exemplaires en circulation…
Et, ce qui a peut–être le plus amusé Elie Szapiro : la « condamnation d’un colporteur juif au XVIIIème siècle parce qu’il vendait en catimini des livres érotiques ».
Le but de cette vente : créer une « fondation, placée sous l’égide de la Fondation du Judaïsme Français, pour la recherche en histoire et en philosophie juives dans tous les pays traversés par la famille Szapiro ».
Aucun regret chez ce couple car leur collection « ne bougeait presque plus » depuis 30 ans.
Demeurera le catalogue de la vente, qui s’apparente à « un livre d’histoire(s) sur le judaïsme ».
Succès de l'art Judaica
Médecin devenu galeriste, libraire et expert en art judaïca, Elie Szapiro (1939-2013) est décédé des suites d'une longue maladie qu'il a combattue avec courage en juin 2013. Il avait co-fondé les Journées européennes de la culture et du patrimoine Juifs-France. C'était un homme cultivé et sioniste, un poète dont le recueil de poèmes Repaires Repris a été republié avec des illustrations de Vladimir Kara, un ancien édile amoureux de Dinard. Ses obsèques ont eu lieu le 4 juin 2013 à 11 h au cimetière du Montparnasse (Paris), 3 boulevard Edgar Quinet.
Le 11 mai 2012 a été vendu par Christie’s Paris un mazhor, livre hébraïque deprières en hébreu de l’année liturgique, de Toscane. Estimé entre 400 000 et 600 000 euros, ce mazhor (168 x125 mm ) a été acquis pour la somme record de 1,857 million d’euros. Un mazhor contient « les prièresliturgiques pour l'année entière ainsi que les rites et coutumes quotidiensincluant les prières et les bénédictions pour les fêtes de Pessah, Sukkot, YomKippour et Roch Hachana ».Comprenant 442 feuillets, ce manuscrit hébraïque enluminé sur vélin dans l’atelier florentin de Boccardino l’Ancien datant de la Renaissance (1490) est rare et en bon état. Il a été relié luxueusement dans la seconde moitié du XVIe siècle. Christie’s Paris précise : « Le décor de cette élégante reliure italienne en maroquin brun, abondamment ornée et peinte à la cire, mêle habilement fers spéciaux, dont un à la licorne, entrelacs et réserve centrale frappée aux armes. Une fois encore, les deux lions rampants affrontés flanquant un palmier sont une association assez fréquente chez un grand nombre de familles juives d'Italie à cette époque, parmi lesquelles les familles toscanes Tedeschi (ou Tedesco) et Uzielli ».
Succès de l'art Judaica
Médecin devenu galeriste, libraire et expert en art judaïca, Elie Szapiro (1939-2013) est décédé des suites d'une longue maladie qu'il a combattue avec courage en juin 2013. Il avait co-fondé les Journées européennes de la culture et du patrimoine Juifs-France. C'était un homme cultivé et sioniste, un poète dont le recueil de poèmes Repaires Repris a été republié avec des illustrations de Vladimir Kara, un ancien édile amoureux de Dinard. Ses obsèques ont eu lieu le 4 juin 2013 à 11 h au cimetière du Montparnasse (Paris), 3 boulevard Edgar Quinet.
Le 11 mai 2012 a été vendu par Christie’s Paris un mazhor, livre hébraïque deprières en hébreu de l’année liturgique, de Toscane. Estimé entre 400 000 et 600 000 euros, ce mazhor (168 x
Le catalogue de la vente aux enchères d'articles judaïca de la collection de Marc Gordon du 27 novembre 2012 a été rédigé par Elie Szapiro.
Le 29 avril 2013 a eu lieu la vente aux enchères par Sotheby's de la collection Judaica de Michael et Judy Steinhardt. Une collection remarquable qui couvre l'histoire des Juifs de l'Antiquité au XXe siècle, en Europe, Asie, Afrique et Amérique.
Une Haggadah enluminée, trouvée dans un garage de Manchester (Royaume-Uni), a été vendue aux enchères le 22 novembre 2013.
ADDENDUM
Estimée entre un million et un million et demi d'euros, une Torah incunable (ou Pentateuque en grec : les cinq premiers livres de la Bible) - Hamishah humshe Torah -, avec la paraphrase en araméen (Targum Onkelos) et le commentaire par Rashi (Solomon ben Isaac) a été vendue par Christie's Paris 2 785 500 euros - "un record mondial pour un judaïca imprimé (livre hébraïque imprimé) et un record en France pour un livre imprimé" - le 30 avril 2014. Ce livre présente plusieurs caractéristiques originales : c'est le premier ouvrage "dans lequel sont réunis les cinq livres formant le Pentateuque ainsi que le premier dans lequel sont ajoutés les signes de vocalisation et de cantillation. C’est également la première fois que le texte biblique imprimé est encadré par le commentaire de Rashi et la paraphrase en araméen (Targum Onkelos). Preuve de l’importance de cette édition, cette forme est toujours en usage aujourd’hui pour l’impression des Torah... L’exemplaire porte in fine la signature de trois censeurs des XVIe et XVIIe siècles, attestant sa présence dans une bibliothèque italienne au moins jusqu’à la moitié du XVIIe : Luigi de Bologne en 1599, Camillo Jaghel en 1613 et Renato de Modène en 1626". Au cours du siècle passé, "seuls deux exemplaires de cette rare édition sont passés en vente aux enchères : le premier en 1970, imprimé sur vélin et complet, le second en 1998, imprimé sur papier et incomplet de huit feuillets". Édité par Joseph Hayim ben Aaron Strasbourg Zarfati à Bologne, cet incunable a été imprimé le 5 Adar I [5]242 (25 janvier 1482) "sur vélin, complet (hormis le dernier feuillet blanc) et d’une fraîcheur exceptionnelle".
Le 20 octobre 2016, à 14 h 30, le MAHJ (Musée d'art et d'histoire du Judaïsme) proposera la conférence "Bijoux et judaica : l’art de l’orfèvrerie", par Ania Guini-Skliar, guide-conférencière nationale . "Bagues, broches, mains de lecture et couronnes de Torah révèlent leur qualité d’objets d’art et l’habileté desartisans qui les ont créées. L’orfèvrerie juive témoigne d’une activité importante, malgré les interdits : vous découvrirez l’histoire de négociants en métaux et en pierres précieuses, de diamantaires, d’orfèvres ou de bijoutiers".
Exposition le 22 mars en salle 4 et vente le 23 mars à 14 h à Drouot Richelieu : 9, rue Drouot, 75009 Paris.
Le 29 avril 2013 a eu lieu la vente aux enchères par Sotheby's de la collection Judaica de Michael et Judy Steinhardt. Une collection remarquable qui couvre l'histoire des Juifs de l'Antiquité au XXe siècle, en Europe, Asie, Afrique et Amérique.
Une Haggadah enluminée, trouvée dans un garage de Manchester (Royaume-Uni), a été vendue aux enchères le 22 novembre 2013.
ADDENDUM
Estimée entre un million et un million et demi d'euros, une Torah incunable (ou Pentateuque en grec : les cinq premiers livres de la Bible) - Hamishah humshe Torah -, avec la paraphrase en araméen (Targum Onkelos) et le commentaire par Rashi (Solomon ben Isaac) a été vendue par Christie's Paris 2 785 500 euros - "un record mondial pour un judaïca imprimé (livre hébraïque imprimé) et un record en France pour un livre imprimé" - le 30 avril 2014. Ce livre présente plusieurs caractéristiques originales : c'est le premier ouvrage "dans lequel sont réunis les cinq livres formant le Pentateuque ainsi que le premier dans lequel sont ajoutés les signes de vocalisation et de cantillation. C’est également la première fois que le texte biblique imprimé est encadré par le commentaire de Rashi et la paraphrase en araméen (Targum Onkelos). Preuve de l’importance de cette édition, cette forme est toujours en usage aujourd’hui pour l’impression des Torah... L’exemplaire porte in fine la signature de trois censeurs des XVIe et XVIIe siècles, attestant sa présence dans une bibliothèque italienne au moins jusqu’à la moitié du XVIIe : Luigi de Bologne en 1599, Camillo Jaghel en 1613 et Renato de Modène en 1626". Au cours du siècle passé, "seuls deux exemplaires de cette rare édition sont passés en vente aux enchères : le premier en 1970, imprimé sur vélin et complet, le second en 1998, imprimé sur papier et incomplet de huit feuillets". Édité par Joseph Hayim ben Aaron Strasbourg Zarfati à Bologne, cet incunable a été imprimé le 5 Adar I [5]242 (25 janvier 1482) "sur vélin, complet (hormis le dernier feuillet blanc) et d’une fraîcheur exceptionnelle".
Le 20 octobre 2016, à 14 h 30, le MAHJ (Musée d'art et d'histoire du Judaïsme) proposera la conférence "Bijoux et judaica : l’art de l’orfèvrerie", par Ania Guini-Skliar, guide-conférencière nationale . "Bagues, broches, mains de lecture et couronnes de Torah révèlent leur qualité d’objets d’art et l’habileté desartisans qui les ont créées. L’orfèvrerie juive témoigne d’une activité importante, malgré les interdits : vous découvrirez l’histoire de négociants en métaux et en pierres précieuses, de diamantaires, d’orfèvres ou de bijoutiers".
Exposition le 22 mars en salle 4 et vente le 23 mars à 14 h à Drouot Richelieu : 9, rue Drouot, 75009 Paris.
Catalogue illustré et rendez-vous auprès de l’étude Ader–Nordmann, 3 rue Favart, 75002 Paris. Tél. : 01 53 40 77 10
Visuels de haut en bas : les notices sont extraites du catalogue
Couverture du catalogue
LEVY Alphonse (1843-1918)
Juif en prières tourné vers l'Est (extrait, lot n° 19)
Gouache et crayons de couleurs sur papier
61 cm x 38,2 cm
Sac à tefilin (lot n°98)
« Cuir gaufré et peint, en forme d'écu avec sur les deux faces un riche décor floral, et des initiales latines (GN) surmontées du nom en hébreu « Menahem Nahon ». Broderie en fils dorés sur les bords et glands en passementerie de fils dorés ». L’un des rares en peau, car la plupart de ces sacs sont en velours. Les téfilines, ou phylactères, sont des boîtes en cuir contenant des morceaux de parchemin que les Juifs, à partir de l'âge de leur bar mitzva (à treize ans), portent sur leur tête et sur l’un de leur bras pendant l'office de prières.
Vers 1900-1930
30 cm x 22 cm
Rouleau manuscrit sur parchemin d’Esther dans son étui en filigrane de vermeil (lot n° 46)
Travail typique des Balkans (Grèce ou Turquie) de la seconde moitié du XIXe siècle. Le rouleau à l’intérieur est de type Hamelech ».
Hauteur : 37 cm
Poids brut : 447 g
Le repos du colporteur juif (lot n° 86)
Statuette porte pipes en buis tourné et sculpté représentant le colporteur, barbu et coiffé d'un tricorne, fumant sa pipe assis sur une souche, sa hotte sur le dos, en costume du XVIIIe siècle. Cette sculpture, d'une finesse remarquable représente, vu par un non-juif, un personnage typique des communautés juives de la vallée du Rhin, en particulier en Alsace, sans que l'on puisse, ce qui est exceptionnel à l'époque, y déceler la moindre trace de caricature ou d'antisémitisme ».
Vallée du Rhin, début du XIXe siècle
Hauteur : 14 cm
FREY Junius et Emmanuel
Philosophie sociale dédiée au peuple françois. Paris, Froullé, 1793 (lot n°192)
« Edition originale de ce texte de Junius Frey (1753-guillotiné le 5 avril 1794), qui, apparenté à l'hérésiarque juif Jacob Franck, se convertit au catholicisme, fut anobli par l'Empereur d'Autriche, créa dans son pays natal un ordre à tendance kabbalistique, puis vint à Paris avec son frère Emmanuel et sa sœur qui épousa Chabot, religieux défroqué devenu conventionnel, avec lequel les deux frères furent guillotinés. Précieux et émouvant exemplaire dédicacé par l'auteur « A mon tendre fils Peppi-Junius Frey » et portant, sur les deux contreplats, les testaments autographes signés, datés du 29 ventôse an 2, de Junius (qui signe « ton père mourant») et d'Emmanuel Frey. Guershom Sholem, dans la version française de son livre « Du Frankisme au Jacobinisme. La vie de Moses Dobruska, alias Franz Thomas von Schönfeld, alias Junius Frey », Paris, Gallimard et Seuil, 1981, a publié ces testaments, textes d'une très belle élévation morale, sur la copie communiquée par les propriétaires actuels du volume. Les frères Frey sont incontestablement les plus célèbres victimes juives de la guillotine révolutionnaire. Barbier III, 879-880: « le titre a été rafraîchi en 1797 ». Alkan aîné: Archives du Bibliophile, XXX, 1860 ».
AMELOT DE LA HOUSSAYE Abraham Nicolas, 1634 - 1706
Abrégé du procès fait aux Juifs de Mets. Avec trois Arrests du Parlement qui les déclarent convaincus de plusieurs Crimes, & particulièrement Rahaël (sic) Levi d'avoir enlevé sur le grand chemin de Mets à Boulay un enfant Chrestien âgé de trois ans: pour reparation de quoy il a esté brûlé vif le 17 janvier 1670. Paris, Leonard, 1670, un vol. petit in 12, rel. plein vélin surjeté. (lot n°114)
« Bel exemplaire de l'édition originale de ce texte qui, violemment antisémite, relate la condamnation de Raphaël Lévi dans une fausse accusation de meurtre rituel, en reprenant tous les clichés accompagnant ordinairement ce type de calomnie: crucifix fouetté dans la synagogue, etc. C'est l'oratorien Richard Simon qui prit la défense des Juifs, mais trop tard pour sauver Raphaël Lévy. (Barbier I, 42, f, d'après le Père Lelong). Szajkowski, 1418 signale que d'après Reinach, ce serait les corporations des marchands (chrétiens) de Metz qui seraient à l'origine de cette publication ».
DEHODENCQ Alfred (1822-1882)
Portrait de Sol Hatchuel (lot n°11)
Huile sur carton.
32 cm x 23,5 cm
« Œuvre d'une exceptionnelle intensité reprenant uniquement le buste et le visage de Sol Hatchuel, la Tsadika de Tanger, au moment de son exécution (elle avait refusé de devenir musulmane pour sauver sa vie) : le visage et les yeux tournés vers le ciel, on ne sait si l'héroïne regarde son bourreau ou si elle implore la protection du Tout Puissant. Gabriel Séailles raconte qu'Alfred Dehodencq, ayant assisté à l'exécution, en fit un premier tableau presque aussitôt détruit dans l'écroulement de son atelier de Tanger alors qu'il était en train de dîner chez le consul de France, puis recommença ce tableau ».
Assiette de Pâque (lot n°51)
« Faïence de l'Est à bords chantournés, à décor de fleurettes sur le marli, avec inscription « Pessah » en hébreu au centre en noir dans un double cercle bleu. Alsace ou Lorraine, fin du XVIIIe-début du XIXe siècle.
Diamètre : 21 cm
ROUKHOMOVSKY Suzanne - Gastronomie juive. Cuisine et pâtisserie Kasher (ce mot en hébreu) de Russie, d'Alsace, de Roumanie et d'Orient. Paris, Flammarion, 1929. (lot n°197)
« Précieux exemplaire non coupé, tel que paru et de belle provenance puisqu'enrichi d'un envoi autographe signé de l'auteur « A Monsieur Kessel hommage d'admiration ».
Rimmonim, Ornements pour la Torah Bayonne-Pau
Rimmonim, Ornements pour la Torah Bayonne-Pau
Cet article a été publié en une version concise dans le n° 634 de mars 2011 de L'Arche
A lire sur ce site sur :
Cet article a été publié pour la première fois le 11 mars 2011. Il a été modifié 7 mai 2014.
Il a été republié le :
- 14 mai 2012 à l’occasion de la vente du 11 mai 2012 par Christie’s Paris d’un mazhor, livre hébraïque deprières en hébreu de l’année liturgique, de Toscane (Italie) ;
- 28 novembre 2012 ;
- 6 janvier 2013 : la conférence du collectionneur Marc Gordon au MAHJ, le 6 janvier 2013, à 11 h, vient d'être annulée car le conférencier est souffrant. Le catalogue de la vente aux enchères d'articles judaïca de la collection de Marc Gordon du 27 novembre 2012 a été rédigé par Elie Szapiro ;
- 29 avril 2013 à l'approche de la vente aux enchères par Sotheby's, le 29 avril 2013, de la collection Judaica de Michael et Judy Steinhardt. Une collection remarquable qui couvre l'histoire des Juifs de l'Antiquité au XXe siècle, en Europe, Asie, Afrique et Amérique ;
- 1er juin 2013 après le décès d'Elie Szapiro ;
- 20 novembre 2013 et 7 mai 2014.
Il a été republié le :
- 14 mai 2012 à l’occasion de la vente du 11 mai 2012 par Christie’s Paris d’un mazhor, livre hébraïque deprières en hébreu de l’année liturgique, de Toscane (Italie) ;
- 28 novembre 2012 ;
- 6 janvier 2013 : la conférence du collectionneur Marc Gordon au MAHJ, le 6 janvier 2013, à 11 h, vient d'être annulée car le conférencier est souffrant. Le catalogue de la vente aux enchères d'articles judaïca de la collection de Marc Gordon du 27 novembre 2012 a été rédigé par Elie Szapiro ;
- 29 avril 2013 à l'approche de la vente aux enchères par Sotheby's, le 29 avril 2013, de la collection Judaica de Michael et Judy Steinhardt. Une collection remarquable qui couvre l'histoire des Juifs de l'Antiquité au XXe siècle, en Europe, Asie, Afrique et Amérique ;
- 1er juin 2013 après le décès d'Elie Szapiro ;
- 20 novembre 2013 et 7 mai 2014.