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vendredi 17 janvier 2020

Jean-Louis (Chalom) Levy, victime d’une tentative d’assassinat antisémite, est mort


Le vendredi 19 août 2016, Jean-Louis (Chalom) Levy, sexagénaire français juif, était agressé gravement au couteau par Mehdi Kerkoub, délinquant franco-algérien multirécidiviste, alors âgé de 44 ans et criant « Allahou Aqbar » ("Allah est le plus grand"). Le 12 septembre 2019, la Chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Colmar a reconnu une tentative de meurtre antisémite et a déclaré l’agresseur pénalement irresponsable « en raison d’un trouble psychique ou neuropsychique ayant, au moment des faits, aboli son discernement ou le contrôle de ses actes ». Le 30 décembre 2019, Jean-Louis Levy est décédé à l’âge de 65 ans ; il a été enterré en Israël. Son agression aurait du/pu être évitée. Analyse de dysfonctionnements occultés et gravissimes impliquant notamment la responsabilité de l’Etat.

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Mehdi Kerkoub est né à Constantine, en Algérie, en 1971. Il est arrivé en France en 1978.

C’est un délinquant franco-algérien, sous curatelle, qui a été condamné à plusieurs reprises par les tribunaux : pour port transport illégal d’arme de catégorie B (1995), pour vol par ruse, vol à main armée, vol avec violence (1997, 2001), pour outrage à personne dépositaire de l’autorité publique (1998), pour circulation avec un véhicule à moteur sans assurance (2015), etc.

Agression de David Pariente
Le vendredi 30 avril 2010, à la sortie du tramway, Mehdi Kerkoub avait agressé David Pariente, Français Juif quarantenaire et portant une kippa. 

Il l’avait frappé avec un couteau « en-dessous du cou » - ce qui a laissé à David Pariente une « très grosse cicatrice » -, puis, quand la victime fut à terre, il l’a battu au visage avec une barre de fer. Selon le vice-procureur Thierry Massa, un autre individu avait « eu un rôle « purement passif » durant l'agression ». La victime avait été hospitalisée. 

Mehdi Kerkoub avait déclaré à la police « détester les Juifs et vouloir en tuer un au hasard ». « Selon un témoignage recueilli par » la LICRA (Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme), il aurait déclaré aux enquêteurs : "C'est à cause de psys juifs que j'ai été à l'hôpital ». 

Le 1er mai 2010, le parquet, qui l’avait placé en détention provisoire, avait indiqué que Mehdi Kerkoub « pense qu'il fait l'objet d'un complot des juifs, tous les malheurs qui ont pu lui arriver dans la vie, selon lui ça vient des juifs ». Le parquet avait annoncé qu’il ouvrirait le lendemain une « information judiciaire pour "tentative de meurtre aggravé ».

Le 15 décembre 2011, Mehdi Kerkoub avait comparu pour tentative de meurtre à raison de la religion devant la Chambre de l’instruction de Colmar. Celle-ci l’avait déclaré irresponsable pénalement pour cause de trouble mental. Elle avait ordonné son hospitalisation d'office. Elle avait prononcé une interdiction de séjour à Strasbourg – un an selon La Croix, dix ans selon Me Raphaël Nisand, avocat de Jean-Louis (Chalom) Levy - et « une interdiction de détenir une arme pendant dix ans ».

Le même jour, Mehdi Kerkoub était admis en soins psychiatriques à l’EPSAN (Etablissement Public de Santé Alsace Nord), disposant de sites agréables à Strasbourg et Brumath », ville située à 17 km au nord de Strasbourg. 

Dysfonctionnements graves
Le 2 août 2016, invoquant des « remboursements tardifs », Mehdi Kerkoub menaçait verbalement les employés de la CPAM » (Caisse primaire d'assurance maladie) de Strasbourg (des salariés de la Sécurité sociale, Nda) et dégradait du matériel informatique.

Il avait été interpellé. Jugé en comparution immédiate le 4 août 2016, il avait été condamné à six mois d’emprisonnement avec sursis.

Le 8 août 2016, il « menaçait de nouveau les employées de la CPAM ». Il « présentait alors des fragilités psychologiques et somatiques ne permettant pas son interpellation ».

Le 9 août 2016, le Dr Thierry Royer, psychiatre de l’EPSAN, examinait Mehdi Kerkoub et rédigeait « un certificat modifiant la forme des soins psychiatriques à la demande du représentant de l’Etat » et aux termes alarmants :
« M. Kerkoub est un patient psychotique chronique suivi en programme de soins. Depuis quelques jours, il tient des propos menaçants qui prouve une dégradation de son état psychique sous forme d’une recrudescence délirante. Il a de plus déclaré qu’il ne souhaitait plus se rendre dans la structure de soins. Il refuse l’hospitalisation qui lui a été proposée. Or il peut s’avérer dangereux pour autrui comme il l’a été dans le passé dans des circonstances similaires.
L’état clinique (ou le comportement) du patient ne permet plus une prise en charge sous la forme prévue au 2e de l’article L. 3211-2-1 et nécessite sa réintégration en hospitalisation complète avec le concours des forces de l’ordre conformément aux dispositions de l’article L. 3211-11 du Code de Santé Publique. »
Le 9 août 2016, par délégation du préfet Stéphane Fratacci, préfet de la région Alsace-Champagne Ardenne-Lorraine, préfet de la zone de défense et de sécurité Est et préfet du Bas-Rhin, Christian Riguet, Secrétaire général de la préfecture du Bas-Rhin, signait un arrêté afin que Mehdi Kerkoub poursuive ses soins psychiatriques « sous la forme d’une hospitalisation complète » à l’EPSAN de Brumath. Il précisait que « les forces de l’ordre apporteront leur concours à l’exécution de l’arrêt ».

Que s’est-il passé pour que, dix jours après cet acte administratif, Mehdi Kerkoub, dont le passé prouvait sa volonté de tuer un Juif, a circulé librement à Stasbourg et agressé gravement Jean-Louis Levy ?

Ce qui soulève d’autres questions :
- Cet arrêté a-t-il été exécuté : les forces de l’ordre ont-elles interpellé Mehdi Kerkoub pour le mener à l’EPSAN ? Si non, pourquoi ?
- Si oui, quand et pourquoi Mehdi Kerkoub, devant être en hospitalisation complète, est-il sorti de l’EPSAN ? Et dans quelles circonstances ? Dans le respect des procédures légales ? Par avis de psychiatres ? Par un autre acte administratif ? Lequel ? Sans qu’aucun soignant ne s’en rende compte et ne le signale à l’autorité idoine ? Comment son état de santé mentale aurait-il pu s’améliorer si vite ? Et par quels soins psychiatriques ?
- Pourquoi aucun contrôle n’a-t-il été exercé à l’EPSAN et à la préfecture concernant Mehdi Kerkoub dont l’état clinique requérait une hospitalisation complète ? Et ce, pendant dix jours ?
- Pendant cette décade déterminante, qu’a fait Mehdi Kerkoub ? Où vivait-il ? Qui a-t-il rencontré ?
- Y a-t-il eu une enquête pour établir les faits et éviter qu’ils ne se reproduisent ? Si oui, par qui, quand et comment ? Si non pourquoi ?
- Les responsabilités administratives, à la préfecture et à l’EPSAN, ont-elles été mises en cause, dans le cadre de procédures disciplinaires ou judiciaires devant la juridiction administrative ? Si oui, par qui, quand et avec quelles sanctions ? Si non, pourquoi ? Qu'a fait l'ARS (Agence régionale de la Santé) Grand Est ?
- Que doit-on penser d'une justice dont une décision ordonnant l'interdiction de séjour à Strasbourg – dix ans selon Me Raphaël Nisand - et « une interdiction de détenir une arme pendant dix ans » n'est pas respectée ? Et sans aucune sanction !?
- Ces dysfonctionnements se produisent-ils souvent dans les cas d’hospitalisation par décision judiciaire ? La France a-t-elle les moyens financiers d’assurer le contrôle de ces irresponsables pénaux criminels ? Etc. Etc. Etc.

Une "alerte-enlèvement" est mise en vigueur quand un enfant est kidnappé. Mais quand un individu, dont on connait la volonté de tuer un Juif, est laissé en liberté, l'Etat demeure silencieux et inactif !? Pourquoi ?

Car les conséquences de ce défaut d’hospitalisation complète sont tragiquement graves. Sans que nulle fatalité ne puisse être invoquée. Seulement l’enchaînement d'inactions et de carences, de défaillances et d’indifférence, d’erreurs ou de fautes tissant la chronique de l'agression criminelle prévisible d’un Juif français qui, pour son malheur, a croisé la route de Mehdi Kerkoub le 19 août 2016. 

Agression de Jean-Louis (Chalom) Levy
Père de douze enfants, d’origine tunisienne, Jean-Louis (Chalom Dovber) Levy était un retraité français juif orthodoxe portant notamment une kippa.

Le vendredi 19 août 2016, cet homme paisible rentrait en fin de matinée à son domicile, dans un quartier juif de Strasbourg, quand il a été frappé, par derrière, à l’abdomen, par Mehdi Kerkoub muni d’un couteau à lame de 12 cm.

Avant que l’agresseur ne le frappe une seconde fois, Jean-Louis Levy, ensanglanté, parvenait à fuir et se réfugiait dans la terrasse d’un café, où plusieurs personnes lui ont porté secours. 

Mehdi Kerkoub a laissé tomber son couteau et a attendu la police. 

Quelques heures plus tard, il a déclaré aux policiers qui l’interrogeaient : « J’ai frappé un juif un vendredi c’est mes obligations… J’ai visé le plexus, je voulais le blesser ou le tuer… J’ai marché dans les quartiers juifs pour en trouver un… Je voulais que cela sorte dans les journaux car avec mes versets j’avais des obligations et je voulais que cela se sache… Il me fallait un Juif au hasard ».

Jean-Louis (Chalom) Levy a été opéré en urgence car la lame avait failli toucher le cœur, et avait atteint le foie et le rein. 

Il « était âgé de 62 ans, et à la retraite après avoir été boucher et shohet (expert certifié accomplissant l’abattage rituel juif ou shehita, Nda). Il avait une constitution solide. Mais il ne s’est jamais remis de cette agression qui aurait pu être mortelle. Il était traumatisé. Il a été contraint de déménager. Il vivait dans la terreur. Il restait souvent chez lui. Il avait acheté un gilet pare-balles. Le chabbat, il se rendait à la synagogue, vêtu de son gilet pare-balles et entouré de ses enfants », m’a confié Me Raphaël Nisand, avocat de la victime, le 31 décembre 2019.

Une première expertise de l’agresseur révélait « l’absence de consommation récente par Mehdi Kerkoub d’alcool, de produits stupéfiants et narcotiques, et l’absence de médicaments psychoactifs »…

« Le juge d’instruction a mis en examen Mehdi Kerkoub et ordonné des expertises psychiatriques ».

L’expertise psychiatrique du Dr Brunner du 29 août 2016 relevait une « psychose délirante chronique ». 

Le Dr Lemoine a rendu deux rapports de contre-expertise (7 février et 20 décembre 2018) aux termes desquels il estimait que Mehdi Kerkoub « était sous l’emprise de troubles psychiatriques délirants ». 

Le 29 mai 2019, le Dr Brunner a rendu son rapport d’expertise psychiatrique en concluant à un « discours délirant » de Mehdi Kerkoub dont « l’état mental n’autorise pas sa comparution personnelle à l’audience de la Chambre de l’instruction ». Ces deux experts soulignaient la dangerosité de Mehdi Kerkoub…

« Ces expertises sont convergentes : elles ont conclu à l’abolition du discernement de Mehdi Kerkoub, donc à l’irresponsabilité pénale. Or, Mehdi Kerkoub a eu la force mentale et physique de s’armer, de chercher dans la rue un juif afin de le tuer en invoquant Allah comme le font nombre de musulmans lorsqu’ils tuent un kouffar (mécréant) », a relevé Me Raphaël Nisand lors de son interview du 31 décembre 2019.

Le 5 septembre 2019, pour l’audience devant la Chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Colmar, « j’ai amené en voiture Jean-Louis Levy à la Cour. Il se déplaçait avec son déambulateur. Je l’ai soutenu à plusieurs reprises car il chancelait. Les deux psychiatres ont témoigné. Un expert psychiatre a nié l’antisémitisme de Mehdi Kerkoub en disant que sa fille avait pour prénom « Sara ». J’ai immédiatement rectifié : « Ce prénom s’écrit Sara sans ‘h’ final. C’est un prénom musulman souvent donné, dans les cités, aux filles d’origine maghrébine »… La présidente Mme Katz a exhorté le Dr Brunner : « Dites-nous que vous allez garder Mehdi Kerkoub ». Et l’expert psychiatre lui a répondu : « Mais madame la Présidente, nous sommes des psychiatres, pas des gardiens de prison ! », s’est souvenu Me Raphaël Nisand.

L’avocat général M. Raymondeaud-Castanet a requis l’irresponsabilité pénale de Mehdi Kerkoub.

Me Raphaël Nisand a « demandé le renvoi de Mehdi Kerkoub devant la Cour d’assises du Bas-Rhin pour tentative d’homicide avec circonstance aggravante. Mehdi Kerkoub avait été condamné à plusieurs reprises pour diverses infractions par la justice, notamment par le tribunal correctionnel. Pourquoi ne l’aurait-il pas été pour cette tentative d’assassinat d’un Juif ? J’alertais sur l’effet délétère, pour l’ordre public et la communauté juive de Strasbourg, de l’absence de procès public devant la Cour d’assises. On peut être soigné pour des troubles psychiatriques en prison. Je sollicitais aussi une expertise médiale de mon client pour déterminer l’étendue de son préjudice médical et psychologique ».

Me Sendegul Aras, avocate de Mehdi Kerkoub, a plaidé l’irrégularité de la procédure et demandé l’annulation de certains actes.

Le 12 septembre 2019, la Chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Colmar, composée de Mmes Katz, Duprez et Messer-Pin, a conclu à une tentative de meurtre en raison de la religion de la victime, à l’irresponsabilité pénale « en raison d’un trouble psychique ou neuropsychique ayant, au moment des faits, aboli son discernement ou le contrôle de ses actes ». 

Elle a ordonné l’hospitalisation complète de Mehdi Kerkoub. Dans quel établissement médical ? Le même EPSAN ?

La Cour d'appel lui a interdit pendant vingt ans de « comparaître dans le Bas-Rhin, de détenir ou porter une arme, d’entrer en relation avec Jean-Louis Levy et les membres de la famille de celui-ci ». Pour la deuxième fois, la Cour a ordonné l'interdiction de détenir une arme !? Et cette fois, l'interdiction de comparaître a été élargie à tout un département ! Qui va contrôler ces deux interdictions ? La Cour sait pourtant que les précédentes interdictions n'ont guère montré leur efficacité. 

Quel est le sens de cette décision judiciaire, pour Mehdi Kerkoub, la victime Jean-Louis (Chalom) Levy et sa famille, ainsi que pour les autres intervenants : psychiatres, préfet, etc. 

La Cour d'appel a reconnu Mehdi Kerkoubi entièrement responsable du préjudice subi par Jean-Louis Levy. Elle a enfin ordonné une expertise médicale et psychologique de Jean-Louis Levy.

Le 30 décembre 2019, Jean-Louis Levy est décédé à l’âge de 65 ans ; il a été enterré en Israël.

Jean-Louis Levy avait déclaré à Chlouhim.com :
 "Il y a même quatre imams qui ont voulu venir me faire part de l’amitié des musulmans, mais j’ai demandé à la directrice de l’hôpital qu’il y ait une présence policière lors de la visite… Bon eh bien ! … Ils ne sont pas venus... [Mehdi Kerkoub], c’est un double récidiviste, il a déjà poignardé un juif qui s’appelle Parienté, il a aussi fait des dégâts à la Sécurité sociale, mais bien sûr comme ils sont « fous » ils ont le droit de sortir rapidement de prison… Est-ce qu’un fou arrive à différencier si bien ses victimes juives des non-juives ? Est-ce si facile pour un fou de réussir l’exploit de venir par derrière et viser et avec succès, attaquer au niveau du cœur ? C’est trop facile de dire cela…   
C’est M. Elkouby le député du Bas-Rhin qui a organisé cette rencontre, mais c’est M. Valls [alors ministre socialiste du Président François Hollande, Nda] lui-même qui a demandé à me rendre visite, du coup on s’est rencontré à la préfecture, en présence du maire, du préfet, du député et du Grand Rabbin...Il a demandé de mes nouvelles etc. puis à la fin, en parlant avec le Grand Rabbin du rapprochement des communautés, je lui ai posé la question : pourquoi à l’instar du Talmud Torah pour les Juifs, et du catéchisme pour les Chrétiens, il n y avait pas une sorte de cours dans les mosquées pour enseigner l’amour du prochain aux enfants ? Mais il a répondu que pour l’Etat c’était extrêmement compliqué d’organiser quoi que ce soit dans l’enceinte des lieux de cultes musulmans… Il semblait ne pas trouver de solutions… Il ma dit combien le gouvernement œuvrait pour la lutte anti-terroriste, mais je lui ai dit que moi, c’est avec un couteau qu’on m’a attaqué, et des couteaux, tout le monde en a…"
Réticences à appréhender la réalité
L’attitude des principales organisations juives françaises dans cette affaire ? « L’affaire a été sous-évaluée. Il y a eu de rares articles dans la presse locale. Le nouveau délégué régional du CRIF Est (Conseil représentatif des institutions juives françaises), Pierre Haas, est dynamique… Voici quelques mois, j’ai évoqué ma proposition de modification législative auprès de Joël Mergui, président du Consistoire de France. Mais il m’a dit que les juristes du Consistoire y sont opposés », a déploré Me Raphaël Nisand le 31 décembre 2020. 
Le 3 janvier 2020, le site Internet du CRIF a publié un article sur le décès de Chalom Levy. Le 9 janvier 2020, CRIF a organisé un hommage aux victimes juives de l'attentat terroriste islamiste à l'hypercacher à la porte de Vincennes (2015). "Avant l’allumage de la bougie en mémoire de Sarah Halimi, le président du Crif, Francis Kalifat, a tenu à s’exprimer sur le meurtre de Sarah Halimi, insistant sur la nécessité d'un procès. En effet, le 19 décembre dernier, la Cour d'Appel de Paris avait annoncé conclure à l'irresponsabilité pénale de l'assassin de Sarah Halimi. "Cette décision prive les enfants et la famille de Sarah Halimi du procès indispensable à l’apaisement et à la sérénité auxquels ils ont droit. Cette décision prive, à ce stade, la France du procès de l’antisémitisme", a-t-il déclaré. "La France a besoin de ce procès pour faire son chemin dans sa longue lutte contre l’antisémitisme, car pour Sarah Halimi, l’application des règles de droit, indispensables dans une démocratie, n’épuise pas le débat. "Nous attendons bien sûr avec angoisse et inquiétude mais aussi avec confiance l’examen du pourvoi formé devant la cour de cassation car il ne peut y avoir de droit sans justice" a-t-il ajouté.

Pourquoi le CRIF a-t-il omis Jean-Louis (Chalom) Levy ? Devra-t-on attendre près de seize ans pour qu’un président du CRIF reconnaisse l’importance de cette affaire, comme l’a fait Francis Kalifat en 2019 dans l’affaire Selam (Sébastien Selam a été assassiné en 2003, Nda) et pour qu'il l'évoque publiquement.

Ces dirigeants communautaires français évoqueront-ils l'affaire Levy auprès des autorités politiques pour réclamer une enquête afin d'établir les faits et de déterminer les responsabilités ?

Selon son beau-frère qui l’hébergeait à Strasbourg, Mehdi Kerkoub « avait un sentiment de haine envers la communauté juive depuis qu’il estimait avoir tout perdu (femme, enfants, travail) suite à son internement par un médecin présentant un patronyme à consonance juive, il y a une quinzaine d’années ». 

La sœur de Mehdi Kerkoub a déclaré que son frère « approuvait les attentats s’étant déroulés au Bataclan à Paris et qu’il lui avait dit qu’il aimerait bien enfiler une ceinture et se faire exploser ».

L’ordonnance de la Chambre de l’instruction constate « la haine viscérale des personnes de confession juive » du prévenu, retient « qu’il existe des charges suffisantes contre Mehdi Kerkoub d’avoir commis des faits de tentative d’homicide volontaire en raison de l’appartenance réelle ou supposée de la victime à la religion juive ». Mais elle élude le soutien aux djihadistes exprimé par Mehdi Kerkoub !? Pourquoi cette tentative d’homicide antijuif au cri d’« Allah Aqbar » n’a-t-elle pas été analysée et qualifiée par la police et par la justice comme un acte terroriste antisémite ? 

Un acte aussi marqué par l’islam : c’est toujours un vendredi (Jumu’ah), le « meilleur des jours » en islam, que Mehdi Kerkoub agresse physiquement des Juifs.

La police a interrogé Mehdi Kerkoub pour savoir s’il « se rendait habituellement dans un lieu de culte ». A-t-elle procédé à des investigations ? Avec quels résultats ? Si non, pourquoi ?

Interviewée le 6 janvier 2020, Me Sendegul Aras, avocate de Mehdi Kerkoub, a nié tout antisémitisme de son client qui « avait agressé aussi un musulman ». Quand ? Où ? Comment ? « La sœur et le beau-frère de Mehdi Kerkoub avaient prévenu de sa dangerosité les autorités par lettre recommandée avec accusé de réception », a ajouté Me Sendegul Aras. Mehdi Kerkoub avait été jugé et condamné par des tribunaux sans que son irresponsabilité pénale ait été alors invoquée. Pourquoi cette dernière est-elle invoquée uniquement quand il tente de tuer des Juifs ? « Sa maladie s’est aggravée au fil des années », avance Me Sendegul Aras quand je l’ai interviewée.

« Comme dans l’affaire Sarah Halimi, on peut se pourvoir en cassation. Mais un éventuel pourvoi en cassation me semble voué à l’échec : la Cour d’appel a statué définitivement sur les faits, et la Cour de cassation, hormis affaire emblématique ou vice de forme/procédure, confirme l’arrêt de la Cour d’appel. Et un pourvoi coûte cher. Le 20 janvier 2020, le Tribunal statuera sur les intérêts civils », m’a déclaré Me Raphaël Nisand le 31 décembre 2019. En cas de condamnation de Mehdi Kerkoub, c’est l’Etat qui paiera.

Et Me Raphaël Nisand de proposer une modification législative : « Les experts psychiatres ne comprennent rien à l’agenda des islamistes qui sont rarement sains d’esprit. Il faut changer la loi sur l’irresponsabilité, en l’occurrence l’article 122-1 du Code pénal, de manière générale et impersonnelle. Je suggère de sortir ces actes de haine et terroristes du champ de cet article. Il suffit d’ajouter à l’article une phrase indiquant que tout débat sur l’irresponsabilité pénale est exclu dans les attentats terroristes ou les crimes de haine, racistes ou antisémites. C’est au gouvernement d’agir par la voie d’un projet de loi. Si la France veut protéger des Juifs visibles, pratiquants, elle doit s’en donner les moyens », a estimé Me Raphaël Nisand. Le veut-elle ?

« Une fois que Mehdi Kerkoub sort de l’hôpital, on perd toute traçabilité », a alerté Me Raphaël Nisand. 

Que se passera-t-il alors ? La communauté juive strasbourgeoise en sera-t-elle informée ? Devra-t-elle réduire ses sorties ? Doit-on craindre raisonnablement qu’il tentera une troisième fois de tuer un Juif ? Mehdi Kerkoub a la double nationalité franco-algérienne. Est-il envisageable ou légalement possible de le déchoir de la nationalité française + comme il est binational, il ne deviendra pas apatride - afin de l’expulser de France pour la menace à l’ordre public qu’il représente ?

Ces agressions de Juifs par des « irresponsables pénaux » musulmans suscitent maintes inquiétudes et réflexions. Quel est le nombre exact de victimes juives françaises d’antisémitisme depuis 2000 - treize ? Seize ? Plus ? Et, dans ce nombre, quelle est la part de celles agressées par des irresponsables pénaux ? Pourquoi des organisations juives françaises se sont-elles désintéressées de certaines d’entre elles ?

Pourquoi la France n’établit-elle pas un fichier de ces « Allahou Akbar boys » (Mark Steyn), en distinguant les irresponsables pénaux, pour les recenser, analyser ces statistiques et surveiller ces individus dangereux ? Par déni ou peur de la réalité ? Par manque de moyens ? Quel est le coût financier pour l’Etat de leur hospitalisation, notamment complète ? Peut-on légalement établir une traçabilité de ces irresponsables pénaux criminels ? 

Entre les terroristes islamistes tués par les forces de l’ordre et les irresponsables pénaux, combien d’assassins de Français seront condamnés à des peines de prison ? Combien seront finalement libérés par décision du « gouvernement des juges » d’un Etat très endetté, préférant des solutions alternatives à l’hospitalisation complète si coûteuse et ne cessant d’accorder des droits aux personnes hospitalisées sans leur consentement ?

A la fin de l'été 2020, alors que la pandémie de coronavirus touchait à sa fin, que le virus circulant était moins agressif que celui du début 2020, cinq patients ont été hospitalisés à Strasbourg et testés positifs au coronavirus. Josiane Chevalier, préfète du Grand Est et du Bas-Rhin, a émis un arrêté imposant, dès le  29 août 2020, le port du  masque dans les communes bas-rhinoises de plus de 10 000 habitants, soit à environ 1,2 million d'habitants. Le 2 septembre 2020, statuant sur un référé-liberté déposé par un psychologue hospitalier et un dermatologue strasbourgeois, le tribunal administratif de Strasbourg avait enjoint à la préfète du Bas-Rhin Josiane Chevalier de reconsidérer l’arrêté. Le 6 septembre 2020, le Conseil d'Etat a validé l'arrêté "à condition que les périmètres soient délimités et se justifier par l'existence de plusieurs zones à fort risque de contamination." On peut regretter que la vie de Jean-Louis Levy n'ait pas suscité la même vigilance.

Le 9 janvier 2022, le CRIF a organisé la cérémonie en hommage aux victimes - Yohan Cohen, 20 ans, Philippe Braham, 45 ans, François-Michel Saada, 64 ans, et Yoav Hattab, 21 ans - assassinées par Amedy Coulibaly le 9 janvier 2015 à l'HyperCacher, à la porte de Vincennes (Paris). Diverses personnalités ont allumé des bougies à leur mémoire.

Des bougies ont été allumées à la mémoire d'autres victimes du terrorisme islamique. Aucune bougie n'a honoré Jean-Louis Lévy.


J'ai interrogé les ministères de l'Intérieur et de la Santé, la préfecture du Bas-Rhin, le Dr Thierry Royer et l'ARS Grand Est.

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