Citations

« Le goût de la vérité n’empêche pas la prise de parti. » (Albert Camus)
« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du Soleil. » (René Char).
« Il faut commencer par le commencement, et le commencement de tout est le courage. » (Vladimir Jankélévitch)
« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
« Le plus difficile n'est pas de dire ce que l'on voit, mais d'accepter de voir ce que l'on voit. » (Charles Péguy)

vendredi 29 avril 2022

Arnaud Desplechin

Arnaud Desplechin est un réalisateur - La Sentinelle (1992), Comment je me suis disputé… (ma vie sexuelle) (1996), Esther Kahn (2000), Rois et Reine (2004), Un conte de Noël (2008), Les Fantômes d'Ismaël (2017), Roubaix, une lumière (2019), Frère et Sœur (2022) - et metteur en scène français né en 1960 à Roubaix. Arte diffusera le 4 novembre 2022 à 13 h 35 « Roubaix, une lumière » (Im Schatten von Roubaix) d’Arnaud Desplechin, avec Avec Roschdy Zem, Léa Seydoux, Sara Forestier et Antoine Reinartz.

Né en 1960 à Roubaix dans un milieu modeste, Arnaud Desplechin étudie le cinéma à l'Université Paris III où il a pour professeurs Serge Daney et Pascal Kané, puis est diplômé en 1984 de l'IDHEC, où il se lie d'amitié avec Pascale Ferran, Noémie Lvovsky et Éric Rochant, dans la section « Réalisation et prises de vue ».

Arnaud Desplechin débute comme directeur de la photographie, parfois acteur, sur Comme les doigts de la main (1984), French Lovers (1985) et Présence féminine (1987) d'Éric Rochant, La Photo (I fotografia) de Nico Papatakis (1986). Il co-écrit les scénarios d’Un monde sans pitié (1989) d'Éric Rochant et de Petits Arrangements avec les morts de Pascale Ferran.

En 1990, Arnaud Desplechin prépare son moyen métrage La Vie des morts, avec Marianne Denicourt, Emmanuelle Devos, Emmanuel Salinger et Thibault de Montalembert. Le directeur de la photographie est Éric Gautier. La Vie des morts est distingué par plusieurs Prix au Festival Premiers plans d'Angers en 1991 et par le Prix Jean-Vigo du court métrage 1991.

Arnaud Desplechin est un réalisateur français de films d'auteur : La Sentinelle (1992), Comment je me suis disputé… (ma vie sexuelle) (1996), Esther Kahn (2000), Rois et Reine (2004) - ce long métrage a attiré 600 000 spectateurs en France, un succès commercial pour le film -, Un conte de Noël (2008), Les Fantômes d'Ismaël (2017), Roubaix, une lumière (2019), Frère et Sœur (2022). 

A la Comédie-Française, il a mis en scène Père d'August Strindberg (2015) et Angels in America de Tony Kushner (2020).

Il est distingué par des Prix cinématographiques dans la catégorie « Art et Essai », notamment le Prix Louis-Delluc en 2004. Il reçoit le César du Meilleur réalisateur en 2016 pour Trois souvenirs de ma jeunesse.

Il a réalisé plusieurs épisodes de la série télévisée de la deuxième saison d'En Thérapie.

Son frère Fabrice Desplechin, diplomate, a joué dans ses films. Ses deux sœurs Marie Desplechin et Raphaëlle Valbrune-Desplechin sont respectivement romancière et scénariste. A l'aube des années 1990, Arnaud Desplechin a vécu avec la comédienne Marianne Denicourt. Pendant environ dix ans, il a été le compagnon de l'actrice Hélène Fillières. Il a pour compagne de la scénariste Florence Seyvos ; le couple a un fils né en 2006.

« Esther Kahn »
Arte.tv diffusa du 1er mai 2022 au 31 août 2022 « Esther Kahn », film franco-britannique d’Arnaud Desplechin (2000), adaptant une nouvelle d'Arthur Symons (1905), et avec Summer Phoenix, Ian Holm, Fabrice Desplechin, Frances Barber, Laszlo Szabo, Emmanuelle Devos. « Dans l’Angleterre victorienne, une jeune émigrante juive rêve de devenir une grande comédienne. Portée par Summer Phoenix, l’éclosion d’un talent féminin selon Arnaud Desplechin. Un conte initiatique ». 

« Londres, fin du XIXe siècle. Dans le quartier industrieux de l’East End, la famille Kahn, des émigrants juifs, travaille d’arrache-pied dans l’atelier de couture que dirige le père. La jeune Esther se distingue des nombreux membres de la fratrie par son caractère farouche. Adolescente, elle a une révélation après avoir assisté à une représentation théâtrale : elle sera une grande actrice. D’abord figurante, puis doublure, elle s’émancipe peu à peu de son milieu originel avec la bénédiction paternelle. Se prenant d’affection pour elle, Nathan Quellen, un vieux comédien raté, lui prodigue des leçons, avant de lui suggérer de prendre un amant pour l’aider à apprivoiser ses émotions étouffées. »

« Esther n’a d'avis sur rien, ni élan affectueux, ni réelle aversion non plus ». 

« Pourtant, plongée dans la bienveillante famille du théâtre, la sauvageonne mutique et solitaire va s’éveiller à elle-même au travers de son jeu, jusqu’au rôle-titre dans Hedda Gabler, la pièce d’Ibsen qui marque la reconnaissance de son éclatant talent ». 

« À petits pas, la jeune comédienne découvre les mots, les autres, l’amour, et sa perte surtout, quand l’éblouissante Sylvia (Emmanuelle Devos) s’immisce entre elle et son amant (Fabrice Desplechin) ». 

« La douleur et la peur du jugement d’autrui alors la bouleversent. Porté par la sublime Summer Phoenix, le troisième long métrage de Desplechin se décline comme un conte initiatique, raconté en voix off ». 

« Seul film tourné en anglais et en costumes d’époque par le cinéaste, il s'impose aussi comme l’un des plus généreux pour son personnage féminin, qu’il accompagne jusqu’au seuil de sa liberté. »

Compétition officielle, Cannes 2000

« Roubaix, une lumière »
Arte diffusera le 4 novembre 2022 à 13 h 35 « Roubaix, une lumière » (Im Schatten von Roubaix), réalisé parArnaud Desplechin.

« Du déni aux aveux, la spirale descendante de deux femmes coupables de meurtre... Arnaud Desplechin plonge dans la misère de sa région natale pour y filmer les lueurs chancelantes de l'espoir et de l'amour. Avec Roschdy Zem, Léa Seydoux, Sara Forestier et Antoine Reinartz. »

« Roubaix, une nuit de Noël. Le commissaire Daoud sillonne la ville qui l’a vu grandir. Au commissariat vient d’arriver Louis Coterelle, fraîchement diplômé. Daoud et lui enquêtent sur le meurtre d'une octogénaire, dans une ville marquée par la misère et la violence. Deux jeunes femmes sont interrogées, Claude et Marie. Démunies, alcooliques et amoureuses... »

« Quelle est cette lumière promise par le titre de ce film d'Arnaud Desplechin, qui délaisse ici la thématique familiale qui lui est chère pour venir capter la brume froide et les ruines de sa ville natale, Roubaix, dans une longue enquête en forme de déambulation ? Est-ce l'éclat terne de la justice, cette "vérité" que traque inlassablement le commissaire Daoud dans les courées d'une cité malade ? »

« On penche plutôt pour l’éclat nocturne de la ville et une autre lueur, chancelante, dans les yeux de Sara Forestier qui bouleverse en amoureuse manipulée, conservant l'indéfectible espoir que celle qu'elle aime la sauvera ». 

« Entre hommage au film noir et dissection amère des liens de l'affect, Desplechin signe une œuvre à part, quasi naturaliste, menée par un excellent Roschdy Zem qui surplombe le film de sa douceur désillusionnée. »

Ce film suscite un choc d'horreur par la tragédie de l'assassinat d'une dame âgée par deux paumées dont on ne sait l'origine de leurs revenus. Un couple dont l'une, jeune mère, domine psychologiquement l'autre.

Il montre une ville dévastée par le chômage, la délinquance, l'individualisme, la solitude.

Il inspire une forme d'incrédulité. S'il se veut naturaliste par l'analyse des rapports complexes liant les deux femmes, il paraît peu réaliste dans la description du fonctionnement d'un commissariat - rien sur la bureaucratie, sur la hiérarchie policière au-dessus du policier incarné par Roschdy Zem -, de la vie solitaire, sans famille, des deux principaux policiers, dont l'un passionné impavide de courses hippiques. Surtout il se concentre uniquement sur un crime impliquant des Françaises blanches, blondes aux yeux clairs, comme si ce meurtre était révélateur de la délinquance dans une ville du Nord parcouru par des gangs de trafiquants de drogue, par des islamistes... Les suspects d'origine immigrée sont vite écartés des suspects en raison de leurs alibis. La seule personne à l'identité revendiquée est la jeune fille, fugueuse, issue d'un mariage mixte et revendiquant une identité maghrébine, celle de son père.

Ce film inspire une gêne. Peut-être parce qu'il a été diffusé pour la première fois alors que l'on apprenait des actes particulièrement atroces commis par des étrangers en situation illégale.


En compétition officielle à Cannes, Frère et sœur, le nouveau film d’Arnaud Desplechin, est coproduit par ARTE France Cinéma


« Esther Kahn » d’Arnaud Desplechin
France/Royaume-Uni, 2000, 2h36mn, VF/VOSTF
Production : Why Not Productions, Les Films Alain Sarde, France 3 Cinéma, France 2 Cinéma, Zephyr Films  Scénario : Arnaud Desplechin, Emmanuel Bourdieu, d’après une nouvelle d’Arthur Symons
Avec Summer Phoenix, Ian Holm, Fabrice Desplechin, Frances Barber, Laszlo Szabo, Emmanuelle Devos
Disponible sur arte.tv du 01/05/2022 au 31/08/2022

« Roubaix, une lumière » d’Arnaud Desplechin
France, 2018, 114 min
Auteur : Mosco Boucault
Scénario : Arnaud Desplechin, Léa Mysius d'après le documentaire Roubaix, commissariat central de Mosco Boucault 
Production : Why Not Productions, ARTE France Cinéma
Producteurs : Pascal Caucheteux, Grégoire Sorlat, Serge Hayat
Image : Irina Lubtchansky
Montage : Laurence Briaud
Musique : Grégoire Hetzel
Avec Roschdy Zem (Daoud), Léa Seydoux (Claude)
Sara Forestier (Marie), Antoine Reinartz (Louis)
Chloé Simoneau (Judith), Philippe Duquesne (Dos Santos)
Sur Arte les 4 novembre 2022 à 13 h 35, 12 novembre 2022 à 2 h 30
Disponible du 10/10/2022 au 15/11/2022
Visuels :
Roschdy Zem (Daoud) et Antoine Reinartz (Louis) dans " Roubaix, une lumière" d' Arnaud Desplechin
Léa Seydoux (Claude) et Sara Forestier (Marie) dans " Roubaix, une lumière" d' Arnaud Desplechin
© Shanna Besson

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Ella Fitzgerald (1917-1996)

Surnommée "The First Lady of Song", Ella Fitzgerald (1917-1996) était une exceptionnelle chanteuse américaine de jazz : dotée d'une tessiture de trois octaves, d'une voix remarquablement pure et d'une grande faculté pour improviser, notamment en scatArte rediffusera le 29 avril 2022 à 23 h 20 "Pure Love - The voice of Ella Fitzgerald", documentaire réalisé par Katja Duregger

Le siècle du jazz 
« La révolution du 78 tours » par Dagmar Brendecke 
Martial Solal, pîaniste de jazz 

« Elle a ce tout petit supplément d’âme, cet indéfinissable charme, cette petite flamme », chantait France Gall dans « Ella, elle l’a » (1987) de Michel Berger.

Avec Sarah Vaughan et Billie Holiday, Ella Fitzgerald s'avère une des Leading Ladies du Jazz. Sa suprématie dans le scat, sa voix éternellement jeune, son excellence à distiller une joie de vivre ou une émotion délicate.

Au terme d'une brillante carrière artistique mondiale sur plus d'un demi-siècle, elle a enregistré 70 albums vendus à 40 millions d'exemplaires, et été distingué par 14 Grammy Awards, dont le Grammy du couronnement d'une carrière.

En 1987, le Président des États-Unis Ronald Reagan lui a remis à la Maison-Blanche la National Medal of Arts.

"Ella. The Lost Berlin Tapes"
En octobre 2020, a été rendu public "Ella. The Lost Berlin Tapes", l'enregistrement inédit d'un concert d'Ella Fitzgerald à Berlin le 25 mars 1962. Il avait été découvert dans la collection personnelle de Norman Granz, agent artistique américain juif de l'artiste et militant contre le racisme, pour les droits civiques des Américains noirs.  Parmi les titres : Cheek to Cheek, I Won’t Dance, Angel Eyes, Summertime, Mr. Paganini, Mack the Knife - paroles de Bertolt Brecht sur une musique de Kurt Weill, pour leur comédie musicale "Die Dreigroschenoper" (L'Opéra de quat'sous) -, Cry Me A River, C’est Magnifique de Cole Porter


En 2011 est paru "Norman Granz. The Man Who Used Jazz for Justice" de Tad Hershorn, et préfacé par Oscar Peterson. "Tout livre sur ma vie commencerait par ma philosophie fondamentale de lutte contre les préjugés raciaux. J'aimais le jazz, et le jazz était ma façon de le faire", a déclaré Norman Granz à Tad Hershorn lors des dernières interviews données pour ce livre. Norman Granz, qui est mort en 2001, était iconoclaste, indépendant, immensément influent, souvent très désagréable, et l'un des véritables géants du jazz. Granz a joué un rôle essentiel pour faire connaître le jazz aux publics du monde entier, en défiant les préjugés raciaux et sociaux comme il le faisait, et en exigeant que les artistes afro-américains soient traités de la même manière partout où ils tournaient. Hershorn raconte l'histoire de Granz : créateur des légendaires concerts de jam session connus sous le nom de Jazz at the Philharmonic ; fondateur du label de disques Verve ; pionnier des enregistrements en direct et des tournées de concerts de jazz dans le monde entier ; manager et producteur d'enregistrements pour de nombreuses stars, dont Ella Fitzgerald et Oscar Peterson".


« Ella Fitzgerald - Just One of Those Things »
Arte diffusa le 30 décembre 2020 « Ella Fitzgerald - Just One of Those Things », documentaire de Leslie Woodhead.

« Un beau documentaire  retrace le parcours et les luttes d’Ella Fitzgerald, jeune femme noire et pauvre devenue "the First Lady of Song" et géniale interprète du jazz. »

« Sa voix d'or transformait en joie pure ses tragédies personnelles comme les troubles de son époque. À travers des images d’archives et des entretiens rares, la trajectoire hors du commun d'Ella Fitzgerald (1917-1996), reine du swing et icône du jazz. »

« En 1934, lorsque l’Apollo Theater de Harlem lance ses “nuits des amateurs”, Ella Fitzgerald, encore adolescente, se rêve danseuse ». 

« Mais au moment de monter sur scène, face à des candidates plus douées qu’elle, la jeune fille maigrelette aux jambes tremblantes renonce à sa chorégraphie et choisit d’interpréter un succès à la mode, "Judy". 

« Son timbre unique et son swing inné séduisent le public et le jury qui la sélectionne ». 

« Pour Ella, dévastée par la perte de sa mère trois ans auparavant, puis envoyée en pension où elle a subi brimades et insultes racistes, avant d’apprendre à survivre seule dans les rues de Harlem, c’est le début d’une fulgurante ascension ». 

« En quelques mois, l’ex-petite fille pauvre de Virginie devient une star, puis l’une des plus grandes chanteuses de tous les temps, la "First Lady of Song". 

« Remarquée en 1935 lors d’un concours amateur à Harlem par le batteur en vogue Chick Webb, Ella Fitzgerald intègre son big band comme chanteuse à l’âge de 18 ans ». 

« À ses débuts, avec l’orchestre de Chick Webb, elle interprète le Great American Songbook, l’équivalent de la musique classique américaine, composé notamment par Cole Porter, George Gershwin et Duke Ellington ». 

Elle est « bientôt sacrée "reine du swing" avec des titres comme "A-Tisket, a-Tasket", en tête des hits en 1938 ».

« En 1944, Ella embrasse la révolution du be-bop et fait exploser les codes du swing avec des improvisations en scat endiablées ». 

« Mais ce n’est qu’à la fin de la guerre que son style incomparable va s’affirmer, quand la révolution du be-bop permet à cette improvisatrice de génie de s’épanouir dans le jazz vocal, aux côtés des plus grands, tels Dizzy Gillespie, dont elle épouse le contrebassiste Ray Brown, ou Louis Armstrong, son alter ego dans la pratique du scat et de ses onomatopées », a rappelé Marie Gérard.

« Au tournant des fifties - dans les années 1950 -, la carrière d’Ella Fitzgerald prend une ampleur internationale sous l’égide de son nouveau producteur, Norman Granz, fondateur du label Verve, créé spécialement pour elle. Norman Granz lui ouvre les portes d’une gloire planétaire avec ce label ».

« Avec lui, Ella Fitzgerald, grande interprète de romances et de ballades, va donner ses lettres de noblesse aux standards de Broadway, les huit Song Books qu’elle enregistre entre 1956 et 1964 hissant les répertoires de Cole Porter, d’Irving Berlin, de George Gershwin ou de Duke Ellington au rang de classiques de la musique américaine. »

« La première Afro-Américaine à remporter un Grammy Award (en 1958) partage avec son producteur la volonté de briser la barrière de la couleur, lors des fameux concerts du JATP (Jazz at the Philharmonic), et de New York jusqu’aux salles du Sud ségrégationniste, où elle subit des affronts. Dans l’ouest du pays aussi, les grands clubs lui ferment leurs portes, craignant d'offusquer leur clientèle blanche en programmant une artiste noire », a relevé Marie Gérard.

« La star Marilyn Monroe use alors de son influence pour que sa chanteuse favorite se produise au très sélect club Mocambo de Los Angeles en 1955. » 

« D’un concert de soutien au Carnegie Hall en 1961 pour Martin Luther King, à la mort duquel elle compose la chanson "It’s Up to Me and You", à des poursuites engagées − avec succès ! – contre une compagnie aérienne, Ella Fitzgerald a lutté toute sa carrière contre les discriminations raciales », a écrit Marie Gérard pour Arte.

Et Marie Gérard de poursuivre : « En 1963, après trois années passées au Danemark, où elle vit une discrète histoire d’amour, la reine du jazz, d’ordinaire si réservée, fait part au cours d’un entretien à la radio, diffusé pour la première fois dans le documentaire Ella Fitzgerald − Just One of Those Things, de son incompréhension et de sa révolte face au racisme dans son pays natal. »

Et Marie Gérard de préciser : "Je m’exprime mieux quand je chante", avait coutume de dire cette artiste d’exception qui se produisit inlassablement jusque dans les années 1980, sacrifiant sa vie privée à son art et à son public, avant de disparaître il y a bientôt vingt-cinq ans, le 15 juin 1996. »

« Cette autodidacte d’une inventivité folle impressionne un public enthousiaste lors de concerts inoubliables. »

« Après six décennies de carrière, Ella Fitzgerald s’éteint en 1996 à 79 ans, laissant un héritage musical d’une puissante richesse. »

« Le film suit l’extraordinaire parcours d’Ella à la sublime voix, capable de transformer en joie pure ses tragédies personnelles comme les troubles de son époque ». 

« Au fil d’archives inédites et d’entretiens, notamment d’artistes − la regrettée Norma Miller décédée en 2019 à 100 ans, Kenny Barron, Jamie Cullum... −, le documentaire révèle les multiples talents de cette éblouissante innovatrice ».

À travers des images d’archives et des entretiens rares, la trajectoire hors du commun de la reine du swing, icône du jazz à la voix d’or.   

« Il dévoile aussi son engagement dans la lutte pour les droits civiques et explore les conflits qui l’ont hantée, comme la lutte pour concilier son adoration du public avec ses aspirations à une vie de famille ». 

« Son fils adoptif, Ray Brown Jr., devenu musicien, témoigne ici de son indéfectible amour pour sa mère ». 

« Traçant l'histoire de la vie d'Ella Fitzgerald, ce film documentaire explore comment sa musique est devenue la bande originale d'un siècle tumultueux. Issu d'un concours de talents de 1934 au théâtre Apollo de Harlem, le film suit l'extraordinaire voyage d'Ella à travers 5 décennies alors qu'elle reflète les passions et les troubles de l'époque dans sa musique et sa vie ».  

« Au-delà du biopic conventionnel, le film utilise des images et de la musique pour évoquer la sensation de cette époque afin de donner vie au contexte de la carrière unique d'Ella, avec des interviews de Smokey Robinson, Jamie Cullum, Tony Bennett, Norma Miller et Laura Mvula. »

« Le vibrant portrait  d’une immense artiste ».



« Ella Fitzgerald Live at Montreux Jazz Festival 1975 »

« Accompagnée par ses musiciens du Tommy Flanagan Trio, Ella Fitzgerald faisait une fois de plus la démonstration de son incroyable talent lors de ce concert d'anthologie enregistré le 17 juillet 1975 à Montreux. »

« Avec un répertoire mélangeant classiques du jazz, morceaux populaires et ballades, la chanteuse a fait vibrer le public du prestigieux festival de jazz suisse ».

« Accompagnée au piano par Tommy Flanagan, à la basse par Keeter Betts et à la batterie par Bobby Durham, Ella Fitzgerald faisait alors une fois de plus la démonstration de son incroyable habileté à s'adapter à tous les styles musicaux ». 

« Enregistré le 17 juillet 1975, ce concert  reste l'un des meilleurs des années de maturité de la grande dame du jazz, disparue en 1996. »


Président Kennedy

Le crooner et acteur démocrate Frank Sinatra se lie d'amitié avec le candidat catholique démocrate John Kennedy, dont il chante la chanson de campagne et intervient pour favoriser le vote de syndicats dans des Etats importants lors de la campagne présidentielle. 

En 2017, pour le centième anniversaire de la naissance de John F. Kennedy, a été diffusé JFK: The Lost Inaugural Gala.

Arte rediffusera le 17 janvier 2021 "Gala d'investiture de John Fitzgerald Kennedy, 1961" (John F. Kennedy Galakonzert 1961) par John Paulson. Des images du gala pré-inaugural qui devaient être diffusées par NBC et de la famille glamour Kennedy.


"Les images rares de l’exubérant gala d’investiture de John Fitzgerald Kennedy, en janvier 1961, où se produisirent entre autres Frank Sinatra, Gene Kelly, Harry Belafonte et Ella Fitzgerald", ainsi que Milton Berle, Lloyd Bridges, Nat 'King' Cole, Tony CurtisSammy Davis JrJudy Garland, George Jessel, Hope Lange, Peter Lawford, Janet Leigh, Joe Louis, Shirley MacLaine, Lee Marvin, Jimmy Durante, Vincent Price, Edward G. Robinson et Mort Sahl. Tous ont entonné The Battle Hymn of the Republic (L'Hymne de bataille de la République) : 

"Glory, glory, hallelujah!
His truth is marching on".

"En janvier 1961, John Fitzgerald Kennedy devient officiellement 35e président des États-Unis. Objet de tous les espoirs, le jeune et brillant candidat démocrate ne lésine pas sur les stars du show-business qu'il réunit lors de sa cérémonie d’investiture. Frank Sinatra, fervent soutien durant sa campagne, se produit sur scène aux côtés de Gene Kelly, Ella Fitzgerald, Harry Belafonte, Ethel Merman ou Nat King Cole. Associant analyses et témoignages inédits, ce documentaire réunit les images rares d'un événement qui a marqué les mémoires." 


Producteur et hôte, Frank Sinatra a recruté les meilleurs professionnels, sur scène et dans les coulisses, a veillé aux détails et a convaincu le producteur Leland Hayword de fermer deux spectacles à Broadway afin qu’Ethel Merman et Laurence Olivier puissent participer à cette soirée glamour. Ethel Merman était une chanteuse conservatrice, qui soutenait le président Eisenhower. Qui imaginerait des artistes de Hollywood accepter de se produire pour un gala en faveur du Président élu Donald Trump ?


La fête de pré-investiture a été enregistrée en vidéo et devait être diffusée par NBC la semaine suivante. Mais le 19 janvier 1961, un blizzard a atteint D.C. Il a interrompu la plupart de l’électricité à Washington, même si quelques générateurs ont fourni le minimum de lumières nécessaires à enregistrer le spectacle. Les artistes ont répété toute la journée, mais n’ont pas pu se rendre dans leur hôtel pour s’habiller en vue de la soirée. Ainsi, Ethel Merman, qui jouait dans « Gypsy », s’est présentée vêtue de son manteau d’hiver. 


La soirée précédant l’investiture du Président élu, ce gala au National Guard Armory visait trois objectifs : louer la victoire du président Kennedy, souligner le rôle des arts dans la future administration démocrate et récolter des fonds pour payer une partie des coûts de la campagne électorale du Parti démocrate. 

Avec plus de 1,7 million de dollars récoltés, l’objectif de rembourser la dette a presque été atteint.


Le Président John Fitzgerald Kennedy a remercié Sinatra et tous les artistes pour leurs talents et leurs efforts remarquables : Nat King Cole chantant « The Surrey With the Fringe on Top » et un émouvant « Stardust », Ella Fitzgerald « Give Me the Simple Life », Harry Belafonte « When the Saints Go Marching In »… Quant à Frank Sinatra, il a interprété « You Make Me Feel So Young » et « The House I Live In », Jimmy Durante  « September Song »...


Piètre acoustique, éclairage insatisfaisant, tempête de neige bouleversant les plans des organisateurs… La vidéo en noir et blanc de la soirée n’a pas été diffusée. Elle a été conservée par la John F. Kennedy Library, et non montrée pendant des décennies.

  
Sous la pression de la Maison Blanche, Frank Sinatra raye de la liste d'invités à la soirée Sammy Davis Jr qui vient d'épouser May Britt, actrice suédoise. 

Frank Sinatra croit à tort appartenir au clan Kennedy. Procureur général des Etats-Unis et frère du Président, Bobby Kennedy se méfie des relations de Frank Sinatra avec la mafia, notamment Sam Giancana, via son amie Judy Campbell, proche du président John F. Kennedy. En 1962, Frank Sinatra doit accueillir le président Kennedy dans sa maison à Palm Springs. Mais le locataire de la Maison Blanche préfère se rendre chez Bing Crosby, fervent républicain. Sinatra chante dans une prison de Noirs américains accompagné de l'orchestre de Count Basie et avec Quincy Jones. Mais sans contacter la Maison Blanche. "Pendant un court instant, il a été l’étoile la plus brillante dans notre vie", dit Frank Sinatra à la mort du président Kennedy.



Arte rediffusera le
 29 avril 2022 à 23 h 20 "Pure Love - The voice of Ella Fitzgerald", documentaire réalisé par Katja DureggerLa "grande dame du jazz aurait eu 100 ans le 25 avril. Dotée de l'oreille absolue, d'une intonation parfaite et d'une impressionnante tessiture s'étendant sur trois octaves, elle se frotta avec la même aisance au be-bop et au scat improvisé. Retour en forme d’hommage sur la vie et la voix de l’immense Ella Fitzgerald".

"Née le 25 avril 1917 en Virginie, Ella Fitzgerald a marqué le monde du jazz d'une empreinte indélébile. Dotée de l'oreille absolue, d'une intonation parfaite et d'une impressionnante tessiture s'étendant sur trois octaves, elle commence sa carrière à 17 ans et devient en quelques années l’une des chanteuses de swing les plus réputées d'Amérique. Se frottant avec la même aisance au be-bop et au scat improvisé, elle entrera dans la légende comme la "First lady of jazz". Elle semblait un instrument parmi les instruments de l'orchestre de Chick Webb où elle a débuté. En 1955, Marilyn Monroe a soutenu Ella Fitzgerald, en butte au racisme.

"En s’appuyant sur de foisonnantes archives filmiques et photographiques, qui l'ont immortalisée sur les scènes du monde entier, en répétition ou en interview, ce documentaire rend un vibrant hommage à la reine du jazz, et à l'héritage qu'elle a laissé à la musique actuelle. On y croise des musiciens et des chanteurs profondément marqués par son œuvre, mais aussi des chercheurs en psychologie de la musique et en neurologie, qui explorent, sous un angle inattendu, la magie sans pareille de sa voix".


Royaume-Uni, États-Unis, Eagle Rock Films Production, 2019, 90 min
Producer: Reggie Nadelson
Supervising Producer: Peter Worsley
Executive Producers: Geoff Kempin & Terry Shand
Sur Arte le 30 décembre 2020 à 22 h 45
Disponible du 23/12/2020 au 12/02/2021
Visuels :
En 1938, Ella Fitzgerald chante en tenant des partitions sur scène avec le chef d' orchestre américain Chick Webb, sous le regard du public, au casino d' Asbury Park, à Asbury Park, New Jersey
© Hulton Archive / Getty Images
Ella Fitzgerald à l' Olympia en 1960
© Herman Leonard Photography, LLC
Ella Fitzgerald lors d' un concert à Berlin- 1960
© Ullstein Bild / Getty Images
La chanteuse Ella Fitzgerald discute avec Marilyn, qui est escortée par la chroniqueuse Sydney Skolsky en 1954
© Bettmann Archive / Getty Images
Ella Fitzgerald en 1971
© Ullstein Bild / Getty Images

Suisse, 1975, 48 min
Production : Laser Swing Productions
Avec Ella Fitzgerald, Tommy Flanagan Trio - Tommy Flanagan (piano), Keeter Betts (basse), Bobby Durham (batterie) -
Sur Arte les 15 janvier 2018 - 0.50 / 17 janvier 2018 - 5.00 / 29 janvier 2018 - 5.00 / 25 mars 2019 - 1.00 / 18 avril 2019 - 5.00, 31 décembre 2020 à 00 h 15, 13 janvier 2021 - 5.00 / 4 février 2021 - 5.00 / 9 février 2021 - 5.00
Disponible du 23/12/2020 au 27/02/2021
Visuels :
La chanteuse Ella Fitzgerald en concert au Montreux Jazz Festival de 1975 avec le pianiste Tommy Flanagan
La chanteuse Ella Fitzgerald en concert au Montreux Jazz Festival de 1975
© Auditorium Films

"
Gala d'investiture de John Fitzgerald Kennedy, 1961" (John F. Kennedy Galakonzert 1961) par John Paulson. 

Allemagne, 2018
Avec : Frank Sinatra, Gene Kelly, Ella Fitzgerald, Harry Belafonte, Ethel Merman, Nat King Cole
Présentation : Phylicia Rashad
Sur Arte les 6 janvier 2019 à 18 h 30, 24 janvier 2019 à 5 h,  17 janvier 2021 à 18 h 55
Disponible du 16/01/2021 au 15/02/2021

Allemagne, 2016
Sur Arte les 16 avril 2017 et 29 avril 2022 à 23 h 20
Sur Arte.tv du 29/04/2022 au 03/07/2022
Visuel :
L'ouïe absolue, intonation parfaite, étendue de voix de trois octaves - la voix d'Ella Fitzgerald est inégalée jusqu'à aujourd'hui
© SWR/William P. Gottlieb

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Les citations sur les émissions proviennent d'Arte. Cet article a été publié le 29 décembre 2020.