Citations

« Le goût de la vérité n’empêche pas la prise de parti. » (Albert Camus)
« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du Soleil. » (René Char).
« Il faut commencer par le commencement, et le commencement de tout est le courage. » (Vladimir Jankélévitch)
« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
« Le plus difficile n'est pas de dire ce que l'on voit, mais d'accepter de voir ce que l'on voit. » (Charles Péguy)

mardi 29 août 2023

« 1921. Secours international à la famine en Russie » de Serge Viallet et Anne Thévenin

Première des trois famines en Russie soviétique, celle de 1921-1923 s’est déroulée dans un contexte de guerres, notamment civile, et de révolutions. Induite par la sécheresse de mai 1921 et la politique funeste communiste, elle a touché vingt millions de personnes, et a tué plus d’un million d’individus. Arte diffuse sur son site Internet, dans le cadre de « Mystères d'archives », « 1921. Secours international à la famine en Russie » de Serge Viallet et Anne Thévenin.

L’Ermitage, la naissance du musée impérial – Les Romanov, tsars collectionneurs
« Hiroshima, la défaite de Staline » par Cédric Condon 
« Goulag - Une histoire soviétique » de Patrick Rotman
« Le procès » par Sergei Loznitsa 

« Mystères d'archives », c’est « un autre regard sur les événements du XXe siècle. Comment les médias ont-ils couvert la capitulation du Japon en 1945 ? Pourquoi y a-t-il eu trois cérémonies pour les funérailles de Charles de Gaulle ? A quoi les images des ONG ont-elles servi lors de la famine en Russie ? Cette série documentaire jette un nouveau regard sur l'histoire mondiale et des événements du XXe siècle en analysant minutieusement les images d'archives, célèbres ou inédites. »

La Saison 8, c’est « l'ultime saison de la collection d'enquêtes fouillées qui interroge les images historiques, célèbres ou inédites. » 

Les habitants de la Russie soviétique, devenue l'Union soviétique ou Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) ont subi trois périodes de "famines soviétiques" : la famine soviétique de 1921-1922 dont celle de 1919-1922 au Kazakhstan, les famines soviétiques de 1931-1933 dont l'Holodomor (génocide en Ukraine) et la famine soviétique de 1946-1947, après la Deuxième Guerre mondiale.

Arte diffuse sur son site Internet, dans le cadre de « Mystères d'archives », « 1921. Secours international à la famine en Russie » de Serge Viallet et Anne Thévenin.

« En 1921, une grande famine se propage en Russie. Elle va menacer la vie de quarante millions d'enfants et d'adultes. Des organisations humanitaires nées de la Grande Guerre se mobilisent. Les secours affluent depuis l'Europe et, massivement, depuis les États-Unis. »

« Russie, 1921. Après une guerre mondiale, une révolution et une guerre civile, une sécheresse anéantit les récoltes du pays, et une grande famine menace la vie de 40 millions d'enfants et d'adultes ». 

« Pour aider la jeune patrie bolchevik, pourtant ennemie de presque tous les pays capitalistes, des organisations humanitaires, nées de la Grande Guerre, se mobilisent à travers le monde. »

« Les secours affluent plus particulièrement depuis l'Europe et les États-Unis. »

« Quantité de vivres et de semences sont acheminés jusqu'aux villages les plus reculés ».

« Si les Russes sont reconnaissants de cette solidarité salvatrice, ils craignent aussi qu'elle ne cache des arrière-pensées anticommunistes. »

« C'est en tout cas la première fois que se met en place, en temps de paix, une campagne de cette ampleur, filmée sur place par les organisations humanitaires elles-mêmes. »

« Comment cette gigantesque opération a-t-elle été organisée ? Les secours étrangers ont-ils vraiment aidé à enrayer la famine ? Et à quoi les images des ONG ont-elles servi ? »


« 1921. Secours international à la famine en Russie » de Serge Viallet et Anne Thévenin
France, 2021, 26 min
Disponible du 24/02/2023 au 01/09/2023
Visuels :
© National Archives and Records Administration
© Comité International de la Croix Rouge
© National Archives and Records Administration

Anne Eisner (1911-1967)

Anne Eisner (1911-1967) était une peintre, collectionneuse d'art africain, et 
essayiste juive américaine méconnue. Durant des séjours au Congo, alors belge, entre 1947 et 1954, avec son époux anthropologue Patrick Tracy Lowell Putnam (1904-1953), elle s'est intéressée aux pygmées. Ce qui lui a inspiré son livre, traduit en plusieurs langues : Madami; My Eight Years of Adventure with the Congo Pigmies (1954). Le musée du quai Branly-Jacques Chirac présente, dans l'Atelier Martine Aublet, l’exposition « Anne Eisner (1911-1967). Une artiste américaine au Congo ». 


« Peintre de formation, l’Américaine Anne Eisner se rend pour la première fois en Afrique en 1946 avec son futur époux, l’anthropologue Patrick Putnam (1904-1953). Elle s’installe avec lui à Epulu, au nord-est de la colonie belge du Congo (actuel République démocratique du Congo), en bordure de la forêt équatoriale de l’Ituri. Elle y apprend à mieux connaître la forêt et documente la vie de ses habitants. Les années passées à Epulu de 1947 à 1954, ainsi qu’un second séjour en 1957-1958, auront un impact décisif sur l’évolution de sa peinture qui se nourrit de son environnement naturel immédiat. De retour aux États-Unis, Anne Eisner poursuit sa méditation picturale engagée au Congo, à l’orée de l’abstraction. »

« L’exposition rend hommage au parcours d’une artiste tombée dans l’oubli après sa mort en 1967, à travers une trentaine d’œuvres et de documents, dont treize peintures d’Anne Eisner acquises récemment par le musée du quai Branly – Jacques Chirac grâce à un don de la nièce de l’artiste, Christie McDonald. Les œuvres picturales d’Anne Eisner reflètent une vision esthétique de la forêt équatoriale de l’Ituri et de ceux qui y vivent. En ethnologue amateur, elle adopte dans ses écrits un registre plus objectif pour documenter la culture des Bambuti, en particulier leurs rites et leurs traditions orales. »

La Commissaire de l’exposition est Sarah Ligner, Conservatrice du patrimoine, responsable de l’unité patrimoniale Mondialisation historique et contemporaine, musée du quai Branly – Jacques Chirac.

L’exposition est présentée avec le soutien de la Fondation Martine Aublet, sous l’égide de la Fondation de France.

« La traversée de l’Afrique et le camp Putnam »
« Le destin d’Anne Eisner est intimement lié à celui de son compagnon, Patrick Putnam. Cet anthropologue de formation établit au début des années 1930 un modeste établissement hôtelier dénommé « camp Putnam » sur le site d’Epulu, au nord-est de la colonie belge du Congo. C’est là qu’Anne Eisner va vivre de 1947 à 1954, aux côtés des « pygmées » Bambuti. »

« Le terme « pygmée » est d’origine grecque et renvoie aux premières mentions dans l’Antiquité d’individus de petite stature. L’usage du terme par les Occidentaux s’est développé à partir du 19e siècle lors de l’exploration et de la colonisation du continent africain. Il regroupe diverses populations d’Afrique centrale. Chaque groupe porte un nom spécifique, comme les Aka, Baka, ou Bambuti. » 

« Le terme « pygmée » véhicule des connotations négatives. Il est aujourd’hui interdit d’usage par la loi en République démocratique du Congo. Il était toutefois utilisé lorsqu’Anne Eisner et Patrick Putnam vivaient à Epulu. Maintenu dans les circonstances de son emploi à l’époque coloniale, le terme apparaît dans l’exposition dans une perspective strictement historique. »

« Des années 1930 aux années 1950, le camp Putnam accueille des visiteurs du monde entier, comme le Baron von Blixen, époux de l’écrivaine danoise Karen Blixen, ou le photographe français Pierre Verger. Le lieu est entouré d’une station d’étude et de capture d’okapis, girafes des forêts tropicales d’Afrique. Le camp Putnam emploie des habitants du village Bira voisin, mais aussi de villages plus lointains. Des Bambuti établissent des campements temporaires près du camp Putnam et dans la forêt. Installation hôtelière atypique, le camp Putnam entretient un imaginaire touristique ambigu pour des visiteurs occidentaux à la recherche d’« authenticité », mais accueille aussi des anthropologues plus soucieux de renouveler l’image archétypale des « pygmées »*.

« Un cheminement pictural marqué par l’expressionnisme abstrait et la forêt équatoriale »
« S’engageant dans une carrière de peintre au début des années 1930, Anne Eisner est d’abord proche des courants réalistes qui marquent l’art américain de l’entre deux-guerres. Elle se rapproche ensuite des artistes américains de sa génération qui, dans l’après-guerre, deviennent les protagonistes de l’expressionisme abstrait, tels que Marc Rothko ou Adolph Gottlieb. La découverte du continent africain et son installation durant plusieurs années au camp Putnam auront un impact saisissant sur son travail artistique. Les premières toiles qu’elle réalise à son arrivée sur le site d’Epulu, représentations réalistes de la vie des Bambuti, laissent progressivement place à une épure des formes et une exaltation de la couleur. »

« Anne Eisner mûrit les leçons de l’expressionisme abstrait américain dans une série d’oeuvres peintes pour la plupart à son retour aux États-Unis. Ces œuvres interrogent la simplification formelle et le rôle émotionnel de la couleur pure. »

« Certaines toiles, comme L’Entrée au camp Putnam (vers 1960), sont marquées par la dimension gestuelle de l’action painting telle qu’on peut la retrouver dans les œuvres de Jackson Pollock. Loin de la forêt équatoriale de l’Ituri, à son retour à New York au milieu des années 1950, Anne Eisner se laisse guider par ses souvenirs et ses émotions pour créer, sans renoncer totalement à la figuration, un rythme pictural. Trois ans avant sa mort, en 1964, elle est toujours habitée par son expérience de la forêt de l’Ituri comme en témoigne Abstract Trees IV, Cranberry Island, Maine, tableau qui conclut l’exposition et qui mêle végétation américaine et souvenirs de l’Afrique. »

« Une ethnologue autodidacte : renouveler l’image archétypale des « pygmées »
« L’importante correspondance qu’Anne Eisner entretient avec sa famille aux États-Unis dévoile les mutations de son regard sur l’Afrique, au gré de ses expériences et de ses échanges. Y transparaît un intérêt pour les communautés Bambuti, partagé avec son époux Patrick Putnam. Cette approche ethnographique transparaît surtout dans les contes qu’Anne Eisner rassemble en 1953 et qu’elle nomme « légendes ». Elle recueille ces récits mythiques auprès de quatre chasseurs Bambuti, en kingwana, un dialecte swahili qu’elle maîtrise, puis les traduit en anglais. Le travail d’Anne Eisner sur les sociétés « pygmées », demeuré confidentiel, a été éclipsé par celui d’anthropologues comme le Britannique Colin Turnbull, qui a séjourné au camp Putnam. Il est l’auteur d’un livre consacré aux « pygmées » qui eut un grand succès aux États-Unis, The Forest People (Le Peuple de la forêt, 1961). »

« Anne Eisner, Patrick Putnam et Colin Turnbull n’ont pas décrit les Bambuti sous l’angle de la singularité physique, mais se sont intéressés à leur culture immatérielle, musique, danse, mythes et rites. Attirée par la musique des Bambuti, Anne Eisner lui consacre en 1955 une série de gouaches, dont le motif central est l’arc musical. Elle épure la silhouette du musicien et s’affranchit des proportions anatomiques. L’instrument, hymne aux lignes courbes épurées, conduit l’artiste vers une gamme de couleurs intenses. »

« Un intérêt pour l’art africain »
« Anne Eisner et Patrick Putnam ont constitué pendant leur séjour en Afrique une collection d’art africain, faisant l’acquisition d’artefacts pour leur propre compte, mais aussi pour les revendre à des collectionneurs et à des musées en Europe et aux États-Unis. À partir de 1955, Anne Eisner catalogue près de 400 objets de leur collection personnelle destinés à l’American Museum of Natural History de New York. La collection d’Anne Eisner et de Patrick Putnam est présentée à l’occasion de deux expositions aux États-Unis, en 1968 à la Jarvis Gallery à Woodstock et en 1969 au Queens College de New York. Des photographies et archives documentant la conception de cette collection et leurs expositions sont ici présentées. »

« La plupart de ces sculptures n’ont pas influencé directement Anne Eisner dans ses œuvres. En tant que peintre, elle était beaucoup plus préoccupée par les écorces battues peintes des Bambuti. Les écorces recueillies auprès de différentes essences d’arbres dans la forêt étaient battues par les hommes et ornées par les femmes. »

« Anne Eisner a été attirée par l’esthétique de ces peintures composées d’une grande variété de motifs géométriques, disposés de manière asymétrique. Le fait que ces peintures étaient exécutées par les femmes Bambuti était aussi très important pour elle. L’exposition présente quelques-unes des écorces peintes rapportées de la région de l’Ituri par des voyageurs occidentaux faisant partie de la collection du musée du quai Branly – Jacques Chirac. »

Interview de Sarah Ligner

« Qui est Anne Eisner ?
Sarah Ligner :
Anne Eisner naît à New York en 1911, dans une famille sensible à l’art. Elle commence sa carrière de peintre au début des années 1930.
L’art américain est alors marqué par un courant réaliste qui se ressent dans les vues urbaines et les paysages côtiers qu’elle peint et grave. Elle présente ses œuvres dans des galeries à New York, mais aussi aux expositions de la Société des artistes indépendants et de l’Association nationale des femmes peintres et sculpteurs. C’est une artiste engagée : à la fin des années 1930, elle prend part aux mouvements antifascistes dans la sphère artistique à New York. En 1940, aux côtés de Mark Rothko et d’Adolph Gottlieb, elle figure parmi les membres fondateurs de la Fédération des peintres et sculpteurs modernes, qui affirment la liberté des artistes, quelle que soit leur nationalité, origine culturelle ou religion.

Comment une artiste new-yorkaise reconnue s’est-elle retrouvée en Afrique ?
S.L. :
Par amour ! En 1945, Anne Eisner fait la connaissance aux États-Unis de Patrick Putnam, ancien étudiant en anthropologie de l’université de Harvard. Celui-ci est parti en mission en 1927 dans la colonie belge du Congo (actuelle République démocratique du Congo). À la suite de cette mission ethnographique, il travaille dans un dispensaire dans le nord-est de la colonie puis, en 1933, il décide de créer une structure atypique dans la forêt équatoriale de l’Ituri. Le « camp Putnam » est composé de chambres d’hôtes pour accueillir les voyageurs de passage, d’un dispensaire pour les habitants de la localité et d’une réserve d’okapis. Éprise de Patrick Putnam, Anne Eisner le suit en Afrique en 1946.
Après la traversée de l’océan Atlantique en bateau, ils voyagent pendant un an dans les colonies européennes du Nigeria, du Cameroun et du Congo, avant d’arriver au camp Putnam. C’est là que vivra Anne Eisner jusqu’en 1954.

Quel regard Anne Eisner porte-t-elle sur l’Afrique ?
S.L. : Anne Eisner n’est pas spécialement intéressée par l’Afrique avant son départ. Elle grandit aux États-Unis, où est alors appliquée la ségrégation raciale. Son regard, s’il n’est pas indemne de certains préjugés, n’est pourtant pas figé. Il varie au fil de ses expériences et de ses rencontres.
Durant les années passées dans la forêt équatoriale de l’Ituri, Anne Eisner se rapproche des habitants, et plus particulièrement des communautés Bambuti (que les Occidentaux appellent « pygmées »). Ces dernières vivent dans des campements nomades, pratiquent la chasse et la collecte.
Ils entretiennent des liens sociaux complexes avec les sociétés voisines.
Anne Eisner rencontre aussi de nombreux voyageurs séjournant au camp Putnam, une structure qui cultive un imaginaire touristique ambigu pour des visiteurs étrangers à la recherche « d’authenticité ».
Cependant, le camp Putnam accueille aussi des anthropologues soucieux de renouveler l’image archétypale desdits pygmées. C’est dans cette démarche que s’inscrit le travail d’Anne Eisner.

Quel est l’impact de ce séjour en Afrique dans le travail d’Anne Eisner, sur le plan artistique et sur le plan ethnographique ?
S.L. : L’oeuvre d’Anne Eisner se métamorphose lors de son séjour dans l’Ituri et dans les années qui suivent son retour aux États-Unis. Les thèmes de ses peintures sont ceux qu’elle a pu observer en Afrique. Ils servent de point de départ à ses recherches plastiques modernistes tournées vers l’exaltation de la couleur, l’épure des formes, la superposition des plans. Certaines toiles, comme L’Entrée au camp Putnam, sont marquées par la dimension gestuelle de l’action painting telle qu’on peut la retrouver dans les oeuvres de Jackson Pollock. Anne Eisner exécute également de nombreux dessins où le trait va à l’essentiel pour saisir une silhouette ou un geste. Dans ses écrits, c’est un autre versant de son travail qui s’affirme. En ethnologue amateur, elle observe et consigne avec précision différents aspects de la vie et de la culture des Bambuti. Elle documente notamment les rituels d’initiation féminine. Ce travail sur les sociétés dites pygmées a été éclipsé par celui d’anthropologues comme Colin Turnbull, auteur d’un livre à succès aux États-Unis, Le Peuple de la forêt (1961).

Cette expérience a-t-elle changé le rapport d’Anne Eisner à l’art africain ?
S.L. :
Lorsqu’elle arrive en Afrique en 1946, Anne Eisner s’intéresse particulièrement aux sculptures. Avec Patrick Putnam, elle commence à acquérir des œuvres. Ils en présentent d’ailleurs certaines dans les chambres d’hôtes du camp Putnam. Après la mort de mari en 1953, Anne Eisner contribue au classement de leur collection donnée au Musée américain d’histoire naturelle de New York.
La plupart de ces sculptures n’ont pas influencé directement Anne Eisner dans ses œuvres. En tant que peintre, elle était beaucoup plus préoccupée par les écorces battues peintes des Bambuti. Elle était attirée par l’esthétique de ces peintures abstraites composées d’une grande variété de motifs géométriques, disposés de manière asymétrique. Le fait que ces œuvres aient été exécutées par les femmes Bambuti était aussi très important pour elle. »


Du 4 avril au 3 septembre 2023
Atelier Martine Aublet
37 quai Branly, 218 et 206 rue de l’université. 75007 Paris
Tél. : 01 56 61 70 00
Mardi, mercredi, vendredi, samedi et dimanche de 10h30 à 19h. Nocturne le jeudi jusqu’à 22h.
Visuels :
Vue de l'exposition "Anne Eisner (1911-1967). Une artiste américaine au Congo"
© musée du quai Branly - Jacques Chirac, photo Léo Delafontaine

PYGMIES IN FOREST I
Anne Eisner © musée du quai Branly - Jacques Chirac, photo Pauline Guyon

INSIDE AND OUT
Anne Eisner © musée du quai Branly - Jacques Chirac, photo Pauline Guyon

WOMAN WORKING II
© musée du quai Branly - Jacques Chirac, photo Pauline Guyon

ENTRANCE TO CAMP PUTNAM
Anne Eisner © musée du quai Branly - Jacques Chirac, photo Pauline Guyon

MUSICAL BOW I
Anne Eisner © musée du quai Branly - Jacques Chirac, photo Pauline Guyon

MOTHER WITH CHILD II
Anne Eisner © musée du quai Branly - Jacques Chirac, photo Pauline Guyon

ABSTRACT TREES IV, CRANBERRY ISLAND, MAINE
Anne Eisner © musée du quai Branly - Jacques Chirac, photo Pauline Guyon

Articles sur ce blog concernant :

dimanche 27 août 2023

Tal Waldman

Tal Waldman est une "artiste globale", "interdisciplinaire, israélienne. Une grande voyageuse, curieuse, polyglotte, dont les thématiques sont 
l’immigration, l’identité et la mémoire collective. Inaugurée en 2022, la Cité du Vitrail à Troyes propose sa première exposition temporaire « Tal Waldman. La voie d’expérimentation ».


Tal Waldman
« Sa création artistique se concentre sur l’expérimentation des qualités expressives naturelles de différents médiums, en respectant leur contribution en tant que générateur d’émotions. »

Tal Waldman « est une artiste interdisciplinaire primée. Son travail est exposé internationalement dans des musées et des galeries, y compris plusieurs acquisitions par des fondations d’art. Son travail s’inspire des différentes cultures qu’elle a rencontrées lors de ses résidences et études d’art et d’architecture en Israël, en Inde, en Allemagne, en Grèce et à Paris où elle vit. »

« Tal Waldman a obtenu un MFA en Architecture (DPLG) à l’UP6 Paris et s’est spécialisée dans la peinture miniature indienne et le dessin classique. Donnant de l’importance à un processus et valorisant la recherche, Tal Waldman crée souvent en série en utilisant différents médiums et en expérimentant l’écriture et la matière. Cette orientation l’a amenée à intégrer des savoir-faire traditionnels dans son processus et à plusieurs collaborations avec des entreprises de design. »

« Depuis dix ans, elle partage son temps entre la création, l’édition et la recherche. Son oeuvre se concentre sur la perception modifiée, la relation à la nature et la mémoire. »

« Motivée par une histoire personnelle forte, elle explore son identité en tant que mère, femme et immigrante, où des thèmes sociaux tels que l’immigration, l’identité et la mémoire collective, ainsi que la pleine conscience et la durabilité sont explorés au-delà de son récit personnel ».

« L’artiste évoque dans son art des thèmes tels que le déracinement, l’identité et la mémoire collective, mais également des thèmes liés à une relation modérée et attentive à l’environnement physiquement et spirituellement ».

Elle a reçu le Prix Dessin 2023 de la Fondation Taylor.

Cité du Vitrail
« Inaugurée par le Département de l’Aube le 15 décembre 2022, la Cité du Vitrail propose un voyage en plein cœur des vitraux, du Moyen Âge à nos jours, en donnant les clés pour comprendre et apprécier cet art dans toutes ses dimensions. Son exposition permanente offre plus de 60 œuvres originales à hauteur de regard (régulièrement renouvelées) ». Située dans « son écrin historique remarquable l’Hôtel-Dieu-le-Comte entièrement restauré, elle est aussi lieu d’expositions temporaires, pôle d’étude et de recherche, et espace pédagogique. »

« L’Apothicairerie, parmi les plus belles de France, conserve une exceptionnelle collection de pots en faïence et de boîtes pharmaceutiques en bois peint du XVIe et XVIIIe siècle. »

Consacrées « aux expositions-dossier et aux artistes contemporains, situées au premier niveau de la Cité du Vitrail, les salles des Augustines (environ 40 m²) accueille en première invitée Tal Waldman  pour une exposition temporaire.

Tal Waldman « est une artiste polymorphe : architecte designer, artiste, son travail explore la recherche d’une identité. Identité géographique, identité féminine, identité humaine. Sa recherche se déploie sur plusieurs supports, dans plusieurs techniques ; de rencontres en rencontres, d’étude en réflexion, cette recherche l’a amenée à s’intéresser au vitrail. »

« Autour d’une sélection de 10 projets réunissant 23 œuvres, l’exposition explore ce moment où le vitrail entre dans la vie de l’artiste. »

« Adolescente, lors d’une fouille archéologique, j’ai découvert une vieille bouteille de verre contenant toujours de la poudre de mascara datant de 2000 ans. J’ai été émerveillée par la beauté du verre vieilli et impressionnée par sa noblesse. Cette curiosité est restée vivante », a confié Tal Waldman

Le Commissariat général de l'exposition est assuré par Anne-Claire Garbe, conservatrice du patrimoine – Cité du Vitrail, le Commissariat scientifique par Tal Waldman, artiste.
 
Les techniques présentées : vitrail, broderie, photographie, verre, céramique, aquarelles.

Tal Waldman à la Cité du Vitrail
Par Anne-Claire Garbe

« Cette invitation est le fruit d’une rencontre, fortuite, en 2017, et d’une conversation qui s’est tenue depuis entre l’artiste et l’équipe de la Cité. Tal Waldman est une artiste polymorphe : architecte designer, artiste, dont le travail explore la recherche d’une identité. Identité géographique, identité féminine, identité humaine. Sa recherche se déploie sur plusieurs supports, dans plusieurs techniques ; de rencontres en rencontres, d’études en réflexions, cette recherche l’a amenée à s’intéresser au vitrail. »

« Nombreux sont aujourd’hui les artistes qui se tournent, à un moment ou un autre de leur vie, vers l’art du vitrail. Sa matière vibrante, sa fonction de clôture lumineuse porteuse de symbolique et de spiritualité, la dualité de sa conception qui mêle la parfaite maîtrise du geste de la main peignant et les aléas du feu, en font un art attirant, fascinant peut-être. Mais tous ne franchissent pas la barrière de la manipulation, de la fabrication, de la confrontation à la matière. Tal Waldman fait partie de ceux-là qui veulent toucher, tester la matière, la pousser dans ses retranchements, de ceux qui jouent avec les techniques, franchissent les frontières physiques, mentales, géographiques : de ceux qui expérimentent. »

« C’est ce qui nous a intéressés dans ce parcours et que nous souhaitons partager avec le visiteur : ce moment où le vitrail entre dans la vie d’un artiste, moment de passage ou bien transformation à jamais. »

« Le verre - la matière première du vitrail - possède des caractéristiques physico-chimiques particulières : la silice qui le compose, les oxydes métalliques qui le colorent conservent leur éclat et leurs propriétés de transparence à travers les siècles. Là où une toile peinte, une fresque murale ou une sculpture polychrome réalisées avec des pigments d’origine animale ou végétale vont s’affadir dans le temps, le vitrail conserve sa puissance colorée et sa capacité à faire passer la lumière. Avec le vitrail, Tal Waldman trouve une façon de jouer avec la lumière par un support dont elle explore la tridimensionnalité. »

« La Mère-femme et la Madone ne sont pas des vitraux au sens architectural du terme mais ils empruntent à cet art l’utilisation de pièces de verre peintes et assemblées dans un réseau métallique. Ils lui empruntent aussi le jeu de la lumière et la captation de ses effets changeants selon l’heure du jour ou de la saison. Ils lui empruntent la dimension spirituelle de la lumière. Cet effet de la lumière traversant la matière verre, Tal l’a exploré dans son installation Paysages de verre et dans les projets actuels qu’elle mène avec les verriers de Murano. » 

« Le travail de peinture ou de gravure sur verre, expérimenté sur ses projets « vitrail », elle le poursuit avec son oeuvre la plus récente : Vanité aquatique. Tal Waldman a raconté avoir été « au bout » de la phase d’«acquisition technique » mais « pas au bout que je voulais ». Dans son processus d’expérimentation, son travail du vitrail a joué un rôle de charnière, de passage. »

« L’exposition retrace ces enchaînements de projets. Elle imprime dans l’œil du visiteur un motif sur une chaise brodée, un trait de lumière passé dans des bouteilles découpées, l’explosion kaléidoscopique d’un détail photographique, la délicatesse des couleurs d’un meuble en verre fait à Venise. Un trait de beauté, qui séduit l’œil et apaise l’âme. »

Zoom sur le projet « 3D vitrail »

« Par ce projet, l’artiste a souhaité expérimenter la technique du vitrail tout en jouant sur les volumes et en interprétant des thématiques traditionnelles. Elle s’inspire pour cela de ses recherches et dessins sur la conscience collective et son projet précédant « Mémoire brodée » résultant d’une collaboration avec un groupe d’artisans. »

« Ce projet artistique prend pour thématique centrale la femme, son introspection et tout ce qu’elle peut représenter ainsi que tout ce qu’elle peut définir : la femme en tant que telle, la mère, l’immigrée. L’objectif étant d’approfondir le thème de la maternité et d’explorer la dualité du rôle de mère et de femme. »

« Une série composée de 4 œuvres est réalisée pour expérimenter les possibilités liées au travail du volume dans le vitrail. Par diverses techniques et matériaux, elle repousse les limites de la technique traditionnelle dite du « Tiffany »


Du 2 mai au 3 septembre 2023
Hôtel-Dieu-Le-Comte
31, quai des Comtes de Champagne. 10000 Troyes
Tél. : 03 25 42 52 87
Du mardi au dimanche de 10 h à18 h
Visuel :
Aile ouest HDLC (Troyes) futur écrin de la Cité du Vitrail © Studio OG