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jeudi 29 septembre 2022

Bertolt Brecht (1898-1956)


Bertolt Brecht (1898-1956), dramaturge, metteur en scène, critique théâtral, romancier, poète antinazi déchu de sa nationalité allemande en 1935, exilé aux Etats-Unis, fondateur en 1949 en RDA (République démocratique allemande) du Berliner Ensemble et naturalisé autrichien en 1950. Arte rediffusera le 29 septembre 2022 à 17 h 25, dans le cadre d'"Invitation au voyage" (Stadt Land Kunst), "Berlin, la jungle de Bertolt Brecht" (Berlin: Bertolt Brechts Großstadtdschungel).


« Chez ce petit homme d'apparence insignifiante battait le pouls de notre époque », a dit de Bertold Brecht son ami, l’Autrichien Arnolt Bronnen.

En 2019, Arte lui rendit hommage en diffusant le 22 mars 2019 la série en deux parties « Brecht » par Heinrich Breloer, puis le 23 mars 2019 « Brecht et le Berliner Ensemble. La création d’un nouveau théâtre » par Heinrich Breloer. 

« Brecht » par Heinrich Breloer
ARTE « propose un passionnant diptyque réalisé par Heinrich Breloer et consacré au grand homme du théâtre allemand Bertolt Brecht, avec Tom Schilling et Burghart Klaussner dans le rôle-titre ».

« Figure emblématique et polémique de la littérature allemande, Bertolt Brecht – né en 1898 – se revendique très tôt comme un penseur dans la tradition de Goethe et de Schiller. En 1920, sa pièce Tambours dans la nuit signe avec éclat l'entrée dans le monde du théâtre de celui qui est aussi poète et essayiste ».

« Auteur notamment des séries Thomas Mann et les siens (2001) et Les Buddenbrooks (2009), toutes deux diffusées par ARTE, Heinrich Breloer a rencontré dès 1977 le premier amour de Brecht, Paula Banholzer, ainsi que plusieurs de ses amis de jeunesse, réalisant avec eux un documentaire sur les débuts de l'écrivain, à Augsburg ». 

« Par la suite, il a retrouvé nombre de ses collaborateurs au sein du Berliner Ensemble. Leurs récits ont nourri ce diptyque hybride, dans lequel les éléments documentaires, selon un procédé de distanciation lointainement inspiré du théâtre brechtien, ponctuent le fil de la fiction, invitant le spectateur à interroger le récit qu'on lui propose ». 

« Brecht, explique le réalisateur, dissimulait délibérément sa vie privée, son personnage. Il ne voulait être perçu qu'au travers de son travail. J'ai cherché à restituer la vie dans laquelle s'est forgé son héritage. Le génie que tout le monde vénère descend de son piédestal et se tient devant nous. Il s'agit d'un homme constamment productif, mais aussi extrêmement exigeant vis-à-vis de ses proches, en particulier de ses maîtresses ».

Présenté à la Berlinale et porté par d'excellents interprètes, Tom Schilling en tête (lui-même ancien membre du prestigieux Berliner Ensemble), ce passionnant travail, dans lequel le romanesque n'occulte jamais la réflexion sur l'œuvre, montre combien les questions posées par l'écrivain, comme le résume encore Breloer, « n'ont rien perdu de leur pertinence soixante-trois ans après sa mort ».

« Des prémices de sa vocation à l’avènement du nazisme, en passant par le succès énorme de L'opéra de quat'sous (1928), le premier épisode L’amour dure ou ne dure pas (Die Liebe dauert oder dauert nicht) se concentre notamment sur la vie amoureuse mouvementée de celui que la lumineuse Regine Lutz, l'une des femmes méconnues de sa vie, évoque tout à la fois, dans un entretien, comme un monstre et comme un sauveur ».

Bertold Brecht épouse Marianne Zoff (1922-1927) avec laquelle il a une fille, Hanne Hiob.

En 1923, Brecht rencontre Hélène Weigel (1900-1971), comédienne juive viennoise, avec laquelle il a en 1924 un fils, Stefan. En 1929, le couple se marie, et l’année suivante nait leur fille Barbara.

Le second épisode « Une chose simple, difficile à faire » (Das Einfache, das schwer zu machen ist) « retrace le retour d’exil de Brecht, accueilli en RDA après un long périple en Europe et aux États-Unis, de 1933 à 1948, et évoque le théâtre novateur du Berliner Ensemble qu'il fonde en 1949 avec son épouse, l'actrice Helene Weigel. Mais l'écrivain s'aliène le régime par des critiques sans ambiguïté, notamment après l’insurrection ouvrière de juin 1953, violemment réprimée. Disgracié à l'Est et boycotté à l'Ouest, Brecht, protégé par son prestige international, n'en approfondit pas moins jusqu'à sa mort, en 1956, sa vision d'un théâtre épique. »

"Berlin, la jungle de Bertolt Brecht"
Arte rediffusera le 29 septembre 2022 à 17 h 25, dans le cadre d'"Invitation au voyage" (Stadt Land Kunst), "Berlin, la jungle de Bertolt Brecht" (Berlin: Bertolt Brechts Großstadtdschungel).

"Dans les années 1920, Berlin se remet des affres de la Première Guerre mondiale et entame ses “années folles”. 

"Bertolt Brecht, jeune dramaturge bavarois s’y installe et s’engouffre dans sa jungle urbaine. Plongé dans le milieu intellectuel berlinois, il écrit des pièces pacifistes destinées à un public populaire, et voit le théâtre comme un lieu d’élaboration d’un regard critique sur le monde". Il fustige dans certaines pièces le capitalisme.

Après la Deuxième Guerre mondiale, il se fixe à Berlin, côté soviétique, en RDA (République démocratique allemande). En juin 1953, il critique l'écrasement de l'insurrection à Berlin-Est et dans d'autres parties de la RDA. 

En 1954, il obtient cependant le Berliner Ensemble.

« Brecht et le Berliner Ensemble. La création d’un nouveau théâtre »
« Brecht et le Berliner Ensemble. La création d’un nouveau théâtre » (Brecht und das Berliner Ensemble. Erinnerungen an einen Traum) est réalisé par Heinrich Breloer.

« À son retour en Allemagne, en 1948, après quinze années d'exil, Bertolt Brecht, accueilli par la RDA (République démocratique allemande) est prêt à révolutionner le théâtre, et ce bien au-delà des frontières allemandes.

Il « fonde alors avec son épouse Helene Weigel le Berliner Ensemble, parvenant en quelques années à peine à retrouver le succès public qui fut le sien avant le nazisme, et une aura internationale de part et d'autre du rideau de fer ».

« Au moyen des archives du théâtre, et de nombreux témoignages (notamment de l’actrice suisse Regine Lutz, de l’essayiste Werner Hecht, spécialiste de Brecht, ou encore de l’écrivain Peter Voigt, maintes fois récompensé en RDA), Heinrich Breloer prolonge la réflexion ouverte dans son documentaire-fiction, Brecht ».

« Un nouvel éclairage, plus classique, sur la figure de proue du théâtre épique et sur la manière dont le Berliner Ensemble, toujours actif, a perpétué l’œuvre de son fondateur. »
Ce « documentaire donne la mesure de cette révolution artistique. »

En mai 1990, des graffitis antisémites ont été inscrits sur les tombes de Bertold Brecht et d’Helene Weigel.

"La complainte de Mackie" 
Arte diffusa le 3 janvier 2020 "La complainte de Mackie" (Mackie Messer - Brechts Dreigroschenfilm) par Joachim A. Lang. 

"Dans le Berlin frénétique des Années folles, Bertolt Brecht (incarné par Lars Eidinger) bataille pour garder la maîtrise d'un film tiré de son "Opéra de quat'sous". Une comédie musicale enlevée, librement inspirée de faits réels."

"Berlin, 31 août 1928. Au Theater am Schiffbauerdamm (futur siège du Berliner Ensemble), la première de Die Dreigroschenoper, nouvelle comédie musicale de Bertolt Brecht et Kurt Weill, remporte, contre toute attente, un véritable triomphe. Dans les mois qui suivent, les refrains iconoclastes en sont repris dans tous les cabarets de la ville. Les auteurs et acteurs, devenus de véritables stars – autour du chef de bande Brecht, son épouse, l'actrice Helene Weigel, sa maîtresse Elisabeth Hauptmann, sans laquelle  l’adaptation d'une œuvre anglaise du XVIIIe siècle, The Beggar's Opera, n’aurait pas vu le jour, les chanteuses Carola Neher et Lotte Lenya, ainsi que Kurt Weill, marié à cette dernière –, sont approchés par un producteur, Seymour Nebenzahl, qui souhaite porter à l'écran le succès du moment. Brecht, qui tient l'industrie naissante du cinéma pour un divertissement au service du grand capital, destiné à abêtir les masses, accepte néanmoins, espérant imposer un scénario plus révolutionnaire encore que son œuvre scénique. Un conflit s'ouvre avec le studio, qu'il porte sur la place publique par voie de presse, puis en justice…"

"L'opéra de quat' sous a bien été porté à l'écran en 1931 par Georg Wilhelm Pabst, simultanément en France et en Allemagne, avec des distributions différentes, mais dans une version désavouée par Brecht à l'issue d'un procès perdu. Grand connaisseur de ce dernier, Joachim A. Lang ressuscite sur un rythme trépidant un combat artistique que le nazisme allait bientôt balayer, en l'entrecoupant de séquences chantées et dansées représentant le film dont le dramaturge aurait rêvé. Cette Complainte fait ainsi résonner la verve et la beauté d'une œuvre qu'on ne se lasse jamais de redécouvrir, comme la folle modernité de l'époque frénétique qui l'a vue naître, il y a presque cent ans. Une réussite garantie notamment par l'excellence du casting, dans le jeu comme au chant, et la jubilation manifeste de Lars Eidinger (star de la Schaubüne devenu star tout court) à camper, avec la distanciation de rigueur, l'intraitable monument national allemand."


France, 2021, 14 min
Sur Arte les 7 avril 2021 à 5 h, 29 septembre 2022 à 17 h 25
Disponible du 07/04/2021 au 07/04/2023, du 22/09/2022 au 27/11/2022

"La complainte de Mackie" par Joachim A. Lang
Allemagne, Belgique, 2018
Auteurs : Bertolt Brecht, Kurt Weill
Scénario : Joachim A. Lang
Production : Zeitsprung Pictures GmbH, Velvet Films, SWR, ARTE
Producteur/-trice : Michael Souvignier, Till Derenbach
Image : David Slama
Montage : Alexander Dittner
Musique : Walter Mair, Kurt Schwertsik
Costumes : Lucia Faust
Décors de film : Benedikt Herforth
Chargé(e) de programme : Sandra Maria Dujmovic, Andreas Schreitmüller
Son : Eric Rueff
Avec Lars Eidinger (Bertolt Brecht), Tobias Moretti (Macheath), Hannah Herzsprung (Carola Neher/Polly), Joachim Krόl (Peachum), Claudia Michelsen (Mme Peachum), Britta Hammelstein (Lotte Lenya/Jenny), Robert Stadlober (Kurt Weill), Christian Redl (Tiger Brown), Godehard Giese (Seymour Nebenzahl), Peri Baumeister (Elisabeth Hauptmann), Meike Droste (Helene Weigel)
Sur Arte le 3 janvier 2020 à 20 h 55. Disponible du 03/01/2020 au 01/02/2020
Visuels : © SWR/Wild Bunch Germany/Stephan Pick

« Brecht » par Heinrich Breloer
Allemagne, 2018, 91 min
Scénario : Heinrich Breloer
Production : Bavaria Filmproduktion GmbH, Satel Film GmbH, WDR, BR, SWR, NDR, ARTE
Producteur/-trice : Corinna Eich, Jan S. Kaiser
Image : Gernot Roll
Montage : Claudia Wolscht
Musique : Hans P. Ströer
Avec Tom Schilling (Bertolt Brecht 1916-1933), Burghart Klaußner (Bertolt Brecht 1944-1956), Lou Strenger (Helene Weigel 1920-1933), Adele Neuhauser (Helene Weigel 1944-1966), Manuel Zschunke (Arnolt Bronnen), Mala Emde (Paula Banholzer)
Costumes : Ute Paffendorf
Décors de film : Christoph Kanter
Chargé(e) de programme : Barbara Buhl, Cornelia Ackers, Sandra Maria Dujmovic, Christian Granderath, Andreas Schreitmüller
Son : Miroslav Pibil
Sur Arte :
« L’amour dure ou ne dure pas » : le 22 mars 2019 à 20 h 55
« Une chose simple, difficile à faire  » : le 22 mars 2019 à 22 h 30
Visuel :
© WDR/Nik Konietzny

Allemagne, 2018, 53 min
Avec Regine Lutz, Werner Hecht, B.K. Tragelehn, Peter Voigt, Charly Weber, Uta Birnbaum
Sur Arte les 23 mars 2019 à 0 h 00 et 24 mars 2019 à 6 h 05
Visuels : © Jan Betke/Bavaria Fiction

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Les citations sont d'Arte. Cet article a été publié le 20 mars 2019, puis les 2 janvier 2020, 7 avril 2021.

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