Citations

« Le goût de la vérité n’empêche pas la prise de parti. » (Albert Camus)
« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du Soleil. » (René Char).
« Il faut commencer par le commencement, et le commencement de tout est le courage. » (Vladimir Jankélévitch)
« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
« Le plus difficile n'est pas de dire ce que l'on voit, mais d'accepter de voir ce que l'on voit. » (Charles Péguy)

lundi 28 novembre 2022

L' Etat islamique

Le 29 juin 2014, l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) avait annoncé le rétablissement du califat aboli en 1924, et est désormais dénommé « Etat islamique » (EI). Il s'était étendu en Iraq et en Syrie, a fomenté des attentats terroristes islamistes notamment en Europe, etc. Dirigée par les Etats-Unis, une coalition anti-ISIS est parvenue à réduire son territoire - en Irak en 2017, en Syrie en 2019 - et à éliminer ses chefs : 
Abou Bakr al-Baghdadi est tué en Syrie le 27 octobre 2019Arte diffusera le 29 novembre 2022 à 23 h 35 "Asie centrale, l'appel de Daech" (Zentralasien: Neue Heimat des IS?), documentaire de Gulya Mirzoeva.

L'Etat islamique a été fondé en 2006 quand al-Qaïda basé en Irak constitue, avec cinq autres groupes terroristes islamistes, le Conseil consultatif des moudjahidines en Irak. 

Le 13 octobre 2006, le Conseil consultatif proclame l'État islamique d'Irak (EII) qui se prévaut d'être le vrai État irakien. Cette organisation musulmane sunnite est terroriste - considérée comme telle par l'ONU, les Etats-Unis, l'Union européenne, la Ligue arabe -, militaire et politique, et son idéologie salafiste djihadiste.

Le 29 juin 2014, l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) ou en anglais Islamic State of Iraq and al-Sham (ISIS) - al-Sham désignait la province de Syrie dans les précédents califats - a annoncé le rétablissement du  califat aboli en 1924, et est désormais dénommé « Etat islamique » (EI). 

L'Etat islamique ambitionne de reconquérir le "dar al-islam" aujourd'hui sous domination occidentale, par les "Indifèles".

Ce  califat sunnite est dirigé par le chef de cet Etat islamique, Abou Bakr al-Baghdadi, devenu le nouveau calife, « successeur du prophète dans l’exercice du pouvoir politique ». Un califat qui s'étendait « d'Alep, au nord de la Syrie, à Dyiala, dans l'est de l'Irak ».

"La Syrie, Bilad el-Sham en arabe, joue un rôle particulier dans l'eschatologie musulmane. Ce pays de Cham est cité dans le Coran et les Hadiths, car c'est là que doit se dérouler l'affrontement final contre Satan, contre la Bête à la fin des temps, lors du jugement dernier. Les musulmans croient même que Jésus –dans sa version coranique– reviendra sur terre en Syrie. L'un des minarets de la mosquée des Omeyyades à Damas est d'ailleurs appelé le minaret de Jésus. Tout cela résonne dans l'imaginaire des djihadistes. Ils mènent un combat contre ce qu'ils considèrent comme le Mal sur une terre dont parle la tradition islamique. Voilà aussi pourquoi la Syrie est devenue un tel aimant", a déclaré en juin 2014 Frédéric Pichon, chercheur à l'Université de Tours et arabisant, auteur de « Syrie. Pourquoi l'Occident s'est trompé » (Editions du Rocher).

De l'été 2014 au printemps 2019, il s'impose comme un proto-État en Irak et en Syrie où il institue un système totalitaire, tout en fomentant des attentats terroristes islamistes notamment en Europe, se finançant par des trafics notamment d'œuvres d'art et d' hydrocarbures, et s'infiltrant dans de nombreux pays.

Vers le milieu de l'année 2014, la CIA évalue les forces de l'EI à 20 000-31 000 terroristes en Syrie et en Irak. À l'été 2015, le nombre de combattants se serait élevé à 30 000-40 000. "En mars 2017, la coalition internationale estime les forces de l'État islamique en Syrie et en Irak de 12 000 à 15 000 hommes. 

A l'été 2018, le Département de la Défense des États-Unis estime que 15 500 à 17 100 djihadistes de l'État islamique sont encore présents en Irak, ainsi que 14 000 autres en Syrie". Et selon un rapport de l'ONU du 13 août 2018, l'Etat islamique pouvait compter sur 20 000 à 30 000 terroristes en Irak et en Syrie, 3 000 à 4 000 en Libye et 500 au Yémen. 


Pour le Département d'État des États-Unis, 12 000 volontaires venus de 50 pays - dans le cadre de la hijra - ont combattu au sein du mouvement de 2011 à 2014, dont une centaine d'Américains. 

Le 8 décembre 2015, le Soufan group, institut new-yorkais expert en renseignement, évalue dans un rapport le nombre de volontaires étrangers parmi des groupes djihadistes en Irak et en Syrie entre 27 000 et 31 000. Parmi ces derniers 8 240 proviennent du Moyen-Orient — dont 2 500 Saoudiens, 2 100 Turcs, 2 000 Jordaniens, 900 Libanais et 600 Égyptiens — 8 000 avaient quitté le Maghreb — dont 6 000 Tunisiens et 1 200 Marocains — 5 000 d'Europe Occidentale — dont 1 700 Français, 760 Allemands, 760 Britanniques et 470 Belges — 4 700 de l'ex-Union soviétique — dont 2 400 Russes — 900 d'Asie du Sud-Est — dont 700 Indonésiens — 875 des Balkans et 280 d'Amérique du Nord. Ces statistiques incluent les djihadistes tués et ceux rentrés dans leurs pays d'origine.

Les sources de financement d'ISIS ? Rackets 
(scandale du cimentier Lafarge), razzias ou pillages, impôts telle la jizya, trafic d'êtres humains, vente d'esclaves, rançons, contrebande d'objets archéologiques volés, de pétrole et de gaz naturel...

Dirigée par les Etats-Unis, une coalition anti-ISIS a réduit son territoire - en Irak en 2017, en Syrie en 2019 - et à éliminé ses chefs : Abou Bakr al-Baghdadi est tué en Syrie le 27 octobre 2019

Cependant, des groupes terroristes liés à ISIS perdurent en Afrique, en Asie...

"Start-up du terrorisme"
Arte a rediffusé « Daech. Naissance d’un Etat terroriste » (2015) de Jérôme Fritel. Une enquête sur Daech, l’Etat islamique qui fascine et attire tant de musulmans, notamment en France. Le titre du documentaire – omission du mot « islam » - incite à craindre un documentaire « islamiquement et politiquement correct ». « Tournée comme un road movie », cette enquête des journalistes Jérôme Fritel (Goldman Sachs – La banque qui dirige le monde) et Stéphan Villeneuve en Irak, près de la frontière avec la Turquie, pendant le mois de novembre 2014 “révèle, pour la première fois, le visage complet et effroyable de Daech : une organisation djihadiste aussi riche qu'un État africain, devenue une multinationale de la terreur ».

L’État Islamique en Irak et au Levant ou Daech contrôle « un territoire grand comme la moitié de la France, à cheval sur deux pays, la Syrie et l’Irak. Sa fortune est comparable à celle d’un pays africain. L’organisation est devenue une sorte d’État hors la loi qui attire militants et combattants du monde entier. Inconnue il y a un an, cette start-up du terrorisme, née en Irak sous l’occupation américaine, est devenue une multinationale de la terreur. Comment est apparue Daech et quel est son modèle économique ? Peut-elle encore étendre son territoire ? Comment lutter contre une structure qui ne dépend plus de financements extérieurs ? » A discuter…

Un Etat islamique expert en lavages de cerveaux, propagande, manipulations d’esprits séduits par son discours, en réseaux sociaux et diffusion de scènes, parfois numériquement truquées, visant à sidérer lors du djihad, pour vaincre plus rapidement et aisément ceux qu’il considère comme ses ennemis.

En mars 2015, The Brookings Project on U.S. Relations with the Islamic World a publié The ISIS Twitter Census Defining and describing the population of ISIS supporters on Twitter par J.M. Berger et Jonathon Morgan (n°20). Les auteurs ont recensé en septembre et octobre 2014 46 000 comptes Twitter soutenant ISIS, dont 500 à 2 000 sont hyperactifs et contribuent au succès d'ISIS. Pendant cette période, mille de ces comptes ont été suspendus par Twitter. Ils ont étudié un échantillon de 20 000 de ces comptes. Les principaux pays des soutiens sur Twitter d'ISIS : l'Arabie saoudite, la Syrie, l'Iraq, les Etats-Unis, l'Egypte, le Koweit, la Turquie et l'Autorité palestinienne. Chaque twitter poste chaque jour en moyenne 7,3 messages et a environ mille followers. Un compte sur cinq a désigné l'anglais comme langue principale, un sur vingt le français et les trois quarts ont choisi l'arabe.

À l'image des cartels du crime
« À 60 km au sud de Bagdad, dans une région nommée Jurf al-Sakhr, reprise à Daech après de féroces combats à l’automne dernier, se dévoilent des paysages défigurés par la guerre : palmiers déchirés par les obus, carcasses de chars, populations en fuite. Une guerre de religion se déroule ici, qui oppose les sunnites, regroupés autour de Daech, aux chiites au pouvoir à Bagdad et aux kurdes, et s’accompagne d’un nettoyage ethnique à grande échelle. À travers les témoignages de ceux qui l’ont vécue, le film retrace aussi la prise de Mossoul. Comment la deuxième ville d’Irak a-t-elle pu tomber aussi vite ? "Casse du siècle", cette conquête a fait tomber dans l'escarcelle de Daech près de 500 millions d’euros de cash qui dormaient dans les banques. Les djihadistes se sont également emparés des puits de pétrole, ainsi que des réserves de gaz naturel, de phosphate, de blé et d’orge situées dans le grand ouest irakien. En prenant Mossoul, l’organisation est devenue milliardaire et s’offre une assise administrative quasi étatique ».

Le film « donne la parole à ceux qui, de gré ou de force, travaillent sous la domination de cette organisation et décrit le fonctionnement de cet État autoproclamé. Les responsables actuels et passés du gouvernement irakien expliquent comment Daech dépouille l’Irak d’une partie de ses recettes. Par l’intermédiaire des établissements situés sur son territoire, l’organisation accède également aux réseaux bancaires internationaux. Cette enquête montre que derrière ses succès militaires et sa puissance de feu, Daech affiche le visage d’une vaste entreprise commerciale, fonctionnant un peu à l’image des cartels du crime ». 

Pour analyser les effets géopolitiques de l’Etat islamique, le documentaire interroge des experts : Hubert Védrine, ancien ministre français des Affaires étrangères, Romain Caillet, chercheur au Centre français du Proche-Orient de Beyrouth, spécialiste des mouvements islamistes, et Jean-Charles Brisard, enquêteur économique auteur d’un rapport complet sur l’argent de Daech.

Évoqueront-ils la diplomatie dangereuse et aberrante des Etats-Unis et de pays européens comme la France : soutien aux Frères islamiques et aux “printemps arabes” qui ont déstabilisé de larges zones géostratégiques de l’Afrique jusqu’au Moyen-Orient – guerre dans l’oumma et jihad - et provoqué l’effondrement de régimes politiques soutenus financièrement et alliés de l’Occident (Egypte du président Moubarak), fourniture d’armes aux djihadistes syriens au vain prétexte qu’ils luttent contre le président Assad, rejet d’alliances, brouille avec le Maroc et la Russie qui pourtant avait tempéré les ardeurs bellicistes des présidents Hollande et Obama voulant s’engager militairement contre le président syrien, etc. ?

En ce début 2015, le président Barack Obama a proposé une résolution à approuver par le Congrès afin de permettre l'usage de la force à grande échelle contre l'Etat islamique. Cette résolution liste les groupes menacés par ce mouvement terroriste : chrétiens, Yézidis et Turkmens iraquiens - irakiens.  Seul membre du Congrès républicain Juif, Lee Zeldin pense que l'omission des Juifs dans cette liste constitue une faute, et il cite l'attentat islamiste conte l'hypercacher de la Porte de Vincennes en janvier 2015.

Sans oublier la duplicité de l’Arabie saoudite, du Qatar, etc. qui financent des mouvements terroristes, incitent à la haine de l’Occident et interviennent, officiellement – participations dans des entreprises stratégiques, sportives, etc. - et officieusement dans des pays occidentaux, etc.

Pour vaincre l'Etat islamique, il faut des moyens financiers et humains, accepter des limitations aux libertés publiques et oser nommer l'ennemi.


Ajoutons la lucidité et le refus du relativisme. Or, à l'issue de sa visite en Inde, le président Obama a déclaré le 1er février 2015 afin de minorer l'importance de l'Etat islamique : "When you look at ISIL, it has no governing strategy" ("Quand vous voyez ISIS, il n'a pas de stratégie de gouvernement"). Pire, le 5 février 2015, il a établi un parallèle infondé et infamant entre les atrocités commises par l'Etat islamique et les Croisades ainsi que l'Inquisition " au nom du Christ" ("Unless we get on our high horse and think this [beheadings, sex-slavery, crucifixion, roasting humans] is unique to some other place, remember that during the Crusades and the Inquisition, people committed terrible deeds in the name of Christ").

Persécutions de Kurdes, chrétiens, etc.
Sœur Raghida, docteur en sciences de l’éducation, a décrit sur Radio Vatican, le 18 avril 2014,  la situation tragique des  chrétiens syriens victimes des islamistes qui leur intime de se  convertir à l'islam, de payer une rançon ou  les tuent "d’une façon extrêmement inhumaine, d’une extrême violence qui n’a pas de nom". Les islamistes crucifient les chrétiens refusant de dire la chahada, et à Abra (banlieue de Damas), au "fur et à mesure où on entrait dans la ville, on commençait à tuer les hommes, les femmes et les enfants. Et après le massacre, on prenait les têtes et on jouait au foot avec leurs têtes. En ce qui concerne les femmes, on prenait leurs bébés et on les accrochaient aux arbres avec leurs cordons ombilicaux".

A l'été 2014, Mossoul, deuxième ville d'Irak, a été vidée de ses 35 000 chrétiens spoliés de leurs biens et dépossédés de leurs papiers d'identité : ceux-ci avaient été sommés de choisir avant le 19 juillet 2014 "l’une des trois conditions imposées par le nouveau calife, dans la province de Ninive, Abou Bakr al Baghdadi, chef de l’EIIL (État islamique d’Irak et du Levant (EIIL), appelé désormais État islamique) : se convertir à l’islam, accepter le statut de dhimmi, ou en cas du refus du premier ou du second, ils seront exécutés par l’épée. Un nettoyage religieux sans grande indignation médiatique et politique. Valérie Boyer, député UMP, a interrogé ce jour le gouvernement sur ce "massacre annoncé" et exhortait à ce que "le silence de la France ne soit pas complice de ce drame". Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, a répondu : "il est capital qu'on puisse empêcher la partition irakienne". Il a affirmé le "soutien de la France à toutes les minorités d'Orient". Le 24 juillet 2014, l'ONU a indiqué « qu'une vingtaine de familles chrétiennes » sont demeurées à Mossoul, soutenues par des ONG telles que Caritas. Certaines de ces familles se sont converties à l'islam, les autres ont préféré payer l'amende imposée par l'Etat Islamique (EI).

Le 21 décembre 2014, le pape François (Franciscus) a écrit  une lettre  aux chrétiens  du Moyen-Orient. Le Saint-Père  les a exhortés  au dialogue interreligieux, les a encouragés à demeurer dans leurs pays auxquels ils ont tant contribué, a dénoncé sans le nommer l’Etat islamique, a déploré les persécutions dont ils sont victimes

Autres minorités persécutées : les Yazidis kidnappés, violés, réduit au statut d’esclaves, etc.

En juillet 2014, l'Etat islamique a publié son magazine électronique et anglophone Dabiq. Un magazine existant en allemand depuis fin août. En décembre 2014, il a édité Dar al-islam, publication en français. Toutes deux sont réalisées par la "mystérieuse agence multimédia Al-Hayat, fondée en mai 2014". L'Etat islamique signale leur sortie sur Twitter. "Dans l'introduction, les auteurs se réjouissent d'être « les témoins d'une nouvelle ère », celle de la restauration du califat, qui permet enfin aux musulmans de vivre en adéquation avec la loi islamique". Spécialiste de la communication de crise chez Publicis, Mathieu Slama estime que cette publication constitue un outil de recrutement  et exprime la volonté d’institutionnalisation de l'Etat islamique.

Quant aux enfants, selon le rapport publié le 4 février 2015 par le Comité des droits de l'enfant  (CRC) des Nations unies, nombre d’entre eux sont enrôlés , torturés, subissent des sévices sexuels, tués par crucifixion, enterrés vivants. Des enfants handicapés mentaux sont transformés en islamikazes.

Le silence de la “rue islamique” et de personnalités musulmanes sur ces exactions et sur leur lien avec l’islam est choquant. N’est-ce pas cette “rue islamique” qui défilait, aux côtés d'élus socialistes, d'extrême gauche et Verts, à l’été 2014, en brandissant des drapeaux de mouvements terroristes islamistes tel l’oriflamme de l’Etat islamique ?

Les gouvernements occidentaux se livrent à des contorsions sémantiques en évoquant Daesh, et non l’Etat islamique, et ce, afin d’éviter tout lien entre l’islam et les terroristes de l’EI.  En dehors du vocable et de la religion des terroristes, quels sont les autres liens avec l’islam : la persécution des non musulmans (chrétiensyazidis, etc.) - imposition de la jizyamise en esclavage, statut inférieur des femmes, etc. -, la prise d’otages et leur égorgement... ?

A cette question, l'essayiste Bat Ye'or a répondu ; "L’EI incarne par son gouvernement et son inspiration l’Etat islamique. Il est fondé sur la guerre et axé sur la conquête, c’est son assise principale comme l’était le premier gouvernement islamique. Dès son origine et durant des siècles, l’Etat ottoman s’appela l’Etat ghazi, l’Etat de la guerre contre les non-musulmans. L’appel aux musulmans pour participer au djihad est courant. Dans toutes les guerres anti-chrétiennes, les musulmans accourraient pour se joindre aux armées cantonnées dans des villes-garnisons à la lisière des frontières des pays chrétiens".

En février 2015, l’Etat islamique avait menacé l’Europe, en particulier l’Italie, d’y envoyer 500 000 « migrants » en cas d’intervention militaire en Libye, et prélève sa part sur l'argent donné aux passeurs… 

L’Etat islamique a récemment mis en garde les « migrants » contre les dangers de quitter le dar al-islam : c'est une forme de hijra qu'effectuent ces « migrants ».

Il a revendiqué les attentats terroristes islamistes du 13 novembre 2015 à Paris et à Saint-Denis.


Des adolescentes et des vingtenaires chrétiennes et Yazidis, dont certaines sont d'anciennes esclaves sexuelles de l'Etat islamique, combattent l'Etat islamique.

Les femmes de l'EI
En février 2015, l'Etat islamique a publié son guide sur et pour les femmes. Intitulée « Les femmes au sein de l'Etat islamique : manifeste et étude de cas », affirmant l'inégalité entre hommes et femmes et le devoir des femmes de rester dans leur foyer, cette brochure est rédigée en arabe a été diffusée par la brigade Al-Khansaa, milice entièrement féminine de l'EI. 

Celui-ci y livre sa vision des femmes vouées à la procréation : mariage dès neuf ans, éducation pour les filles de sept à quinze ans, « ou un peu avant ». "De sept à neuf ans, elles doivent apprendre la religion, l'arabe coranique et la science (principalement le calcul mental). De dix à douze ans, les études se concentrent sur la religion, sur la loi sur le mariage et le divorce; mais on peut aussi leur enseigner d'autres compétences qui leur seront utiles, comme la couture ou la cuisine. De treize à quinze ans, leur éducation doit se concentrer sur la charia, l'histoire de la religion et sur l'apprentissage d'activités liées à la maternité"..

Arte diffusa le 25 juin 2019 "Les femmes de Daesh" (Die Frauen der Terrormilizréalisé par Thomas Dandois. "Quelle était la place des femmes au sein de l’organisation terroriste État islamique ? Dans une série d’entretiens exceptionnels réalisés en Syrie, en Irak et en Turquie, plusieurs d’entre elles racontent leur quotidien sous la coupe du califat."

"En Syrie et en Irak, les femmes ont constitué un rouage important de l’État islamique (EI). Elles étaient coiffeuses, infirmières, mères au foyer ou enseignantes lorsque Daech a pris le pouvoir à Raqqa, Mossoul ou Deir Ezzor. Une dizaine d’entre elles ont accepté de dépeindre leur vie et leur rôle au sein de l’organisation. Sous couvert d’anonymat, elles décrivent le lavage de cerveau, l’oppression et les violences qu’elles ont subies ou fait subir. Aujourd’hui exilées en Turquie ou cachées en Irak et en Syrie, elles tentent d’oublier un passé douloureux et souvent honteux".

"Notre métier, c’était de torturer les gens. On en a torturé tellement, je ne sais même plus combien", confie Aïcha. Cette veuve de martyr s’est engagée au sein de la hisba, la police religieuse, pour échapper à la ruine financière. Après des séances d'endoctrinement intensives, elle a été happée par la machine idéologique : "Tu t’imaginais que ces gens étaient des anges venus du ciel rien que pour toi." Comme Oum Farouk, 45 ans, elle patrouillait dans les rues pour faire appliquer la charia, la loi islamique. Mais les deux femmes ont rapidement déchanté, horrifiées par la cruauté du système, entre flagellations pour un bout de peau dépassant du niqab, ongles vernis arrachés à la pince, viols, avortements forcés... Tout refus de se soumettre à l’autorité des djihadistes et des émirs, les plus hauts cadres de l’EI, menait à l’exécution. Un quotidien fait de terreur, de privations, mais aussi d’hypocrisie. "Je connaissais la femme d’un émir. Chez elle, elle portait des vêtements normaux, fumait la chicha, se maquillait", dénonce Ayat. Chargée de conditionner les enfants à la propagande de Daech, cette institutrice décrit aussi une redoutable mécanique de la peur où "des surveillantes en chef" s’immisçaient à l’intérieur des habitations pour contrôler les comportements. Elles sont peu nombreuses à avoir pu résister. Atyaf, coiffeuse à Mossoul, a continué à sublimer clandestinement ses comparses, pour leur "redonner espoir". Mais "s’ils avaient découvert ce que je faisais, ils m’auraient massacrée".

"Du 11 septembre au califat. L'histoire secrète de Daech
Le 30 août 2016, Arte diffusa Du 11 septembre au califat. L'histoire secrète de Daech (Von 9/11 Zum Kalifat. Die geheime Geschichte des IS), documentaire de Michael Kirk.

"Comment, de Bush à Obama, l'Amérique a laissé prospérer la terreur aveugle dont Daech a repris le flambeau. Dans ce film convaincant, d'anciens membres du renseignement, dont Nada Bakos, qui a travaillé sur le dossier pour la CIA, des représentants des forces américaines en Irak, l'ancien secrétaire d'État américain Colin Powell - victime d'un étonnant trou de mémoire - et des experts du terrorisme retracent, archives à l'appui, les treize ans de cette guerre perdue contre la terreur".


Le "10 juin 2014, quand Daech plante ses drapeaux noirs sur la ville de Mossoul, désertée par une armée irakienne qui a fui sans combattre, le monde médusé tente de comprendre d'où ont surgi ces djihadistes qui affirment ressusciter dans un bain de sang le califat de Mahomet. Mais comme le rappelle ce documentaire dense et passionnant, le projet politique d'Al-Baghdadi, dont la férocité aveugle se propage dans le monde entier, est né dès 2002, avant même que l'administration Bush ne déclenche l'invasion de l'Irak. Ce sont les erreurs, mais aussi les mensonges de cette dernière, prolongés en Syrie par les tergiversations d'Obama, qui ont permis à Daech de prospérer".


"Tué à 40 ans, en 2006, lors d'un raid aérien, le terroriste d'origine jordanienne Abou Moussab al-Zarqaoui, alors représentant d'Al-Qaïda en Irak, est ainsi le précurseur du projet sanguinaire dont Abou Bakr al-Baghdadi a repris le flambeau. Comme Ben Laden, qui a commencé par le mépriser, son arme est la terreur médiatisée et spectaculaire. Mais il dépasse son maître en orchestrant l'horreur et le chaos comme armes du djihad. C'est Al-Zarqaoui qui a opéré la première décapitation devant une caméra, signé des attentats spectaculaires à la voiture piégée, dont celui contre le siège de l'ONU, conçu et mis en oeuvre des massacres de masse parmi les foules chiite, dans le but de ranimer la guerre entre communautés musulmanes. Pourquoi les États-Unis, dont les renseignements ont vite repéré le terroriste, vont-ils non seulement le laisser agir, mais même l'instrumentaliser ? "


"Daech, paroles de déserteurs"

Le 15 mars 2016, Arte consacra sa soirée à l'Etat islamique en diffusant Daech, paroles de déserteurs, documentaire de Thomas Dandois et Francois-Xavier Tregan, deux réalisateurs interviewésDisparus, la guerre invisible en Syrie, de Sophie Nivelle-Cardinale et Etienne Huver, Homs - Chronique d'une révolte, par Talal Derki. 

Le 25 juin 2019, Arte diffusera Daech, paroles de déserteurs (Inside Rakka: IS-Deserteure packen aus), documentaire de Thomas Dandois et Francois-Xavier Trégan. "Des transfuges de l’organisation État islamique témoignent. Un documentaire exceptionnel sur la vie quotidienne et les pratiques de Daech et sur les conditions de ce périlleux travail d’exfiltration".


"Dans une ville du sud-est de la Turquie, située à seulement 60 kilomètres de la Syrie en guerre, un réseau clandestin prend les plus grands risques pour exfiltrer des combattants qui souhaitent quitter l'organisation État islamique. Sous couvert d'anonymat, ces déserteurs, des hommes originaires de Syrie ou de Jordanie, ont accepté pour la première fois de raconter leur vie sous le joug de Daech, ainsi que les raisons qui les ont poussés à le rejoindre puis à le fuir. Ils ont pour la plupart vécu à Raqqa, la capitale politique et militaire du groupe terroriste. Ces témoignages sont exceptionnels, car, en général, les déserteurs de Daech se cachent et ne parlent pas – s'ils ne sont pas rattrapés par l'EI puis exécutés. Ces hommes décrivent la session de préparation, que l'un d'eux compare à un lavage de cerveau, l'entraînement militaire ultramartial de quinze jours, les avantages (solde mensuelle, maison confortable), mais aussi les atrocités commises au quotidien, l'arbitraire des "émirs" (l'équivalent des officiers dans cet État militaire), les charniers, les blessés qu'on achève, les femmes réduites au statut d'esclave sexuelle, tuées pour un oui, pour un non… Des témoignages illustrés par des vidéos, souvent d'une grande violence, trouvées sur les téléphones portables de combattants de l'État islamique ou de déserteurs".

"Le réseau d’exfiltration, constitué de combattants historiques de l’Armée syrienne libre (opposée à Bachar el-Assad), a accepté de dévoiler quelques-unes de ses méthodes de travail. "Daech a essayé de nous piéger avec de faux déserteurs", explique l'un des membres de cette cellule spécialisée. Pour éviter toute tentative de manipulation, l'exfiltration ne se produit qu'après une longue enquête. En aidant les déserteurs à fuir et en recueillant leurs témoignages, les membres du réseau veulent dénoncer les mensonges de l’EI et son culte de la violence. Ils pensent ainsi décourager les futurs candidats au djihad. Les informations collectées leur permettent aussi d'en savoir plus sur les offensives et les positions occupées par Daech. Ces hommes déplorent en revanche de ne pas coopérer davantage avec les autorités occidentales, qui, d'après eux, ne veulent plus rien savoir de leurs ressortissants une fois que ceux-ci ont franchi l'enceinte de l'État islamique".


"Les guerres cachées contre Daech"

Arte diffusa "Les guerres cachées contre Daech" (IS - Weltfrieden in Gefahr?), documentaire de Jérôme Fritel (2016). "L'interminable bataille de Mossoul va-t-elle sonner le glas de l'organisation Etat islamique ? Depuis près de trois ans, le monde entier a déclaré la guerre à Daech. Pourtant le groupe terroriste est toujours là. Ce documentaire nous emmène des faubourgs de Mossoul à Dubaï, d'Istanbul à Beyrouth, de Washington à Vienne, pour mieux décrypter les enjeux de ces "guerres cachées".

"Le groupe terroriste continue d'imposer sa loi sur une partie de la Syrie et de l’Irak, et d'envoyer ses kamikazes à l’assaut des cinq continents. Comment quelques dizaines de milliers de combattants résistent-ils aux meilleures armées du monde ? En face, quels sont les véritables objectifs des acteurs de cette guerre ? Lutter contre l’internationale de la terreur ou dépecer le territoire aujourd’hui contrôlé par Daech ? Le combat contre le terrorisme cacherait-il en réalité un conflit plus large, qui ébranle déjà l’équilibre mondial ?"

"Après Daech, naissance d'un État terroriste, Jérôme Fritel a de nouveau enquêté sur les coulisses d’une guerre qui a balayé les frontières tracées depuis un siècle et d'ores et déjà changé le cours de l’histoire. De l’ancien gouverneur de Mossoul, qui dirige aujourd'hui une armée de quatre mille hommes financée et entraînée par les Turcs, au numéro deux du Hezbollah libanais, bras armé de l’Iran en Syrie, en passant par le dernier ambassadeur américain à Damas, ce documentaire donne la parole aux acteurs de premier plan dans le conflit. Il nous emmène des faubourgs de Mossoul à Dubaï, d’Istanbul à Beyrouth, de Washington à Vienne, pour mieux décrypter les enjeux et les réalités de ces "guerres cachées". La Turquie d'Erdogan a été une plaque-tournante pour ceux voulant rejoindre les rangs de l'Etat islamique, et "a livré des armes aux djihadistes" qui pouvaient s’entraîner en Turquie. Elle "a construit un mur de sécurité le long de sa frontière". Elle multiplie les frappes contre les Kurdes. Et livre une guerre intérieure aux opposants d'Erdogan.

Le documentaire occulte le lâchage par Barack Obama, alors président des Etats-Unis, d'alliés telle l'Arabie saoudite, au profit du rapprochement avec l'Iran des ayatollahs. Il élude la diplomatie catastrophique de la France sous la présidence de François Hollande, et la médiocrité des ministres français des Affaires étrangères arc-boutés sur les frontières. Des faits qui expliquent l'enlisement du conflit, et l'effondrement d'Etats composant le monde Arabe au Moyen-Orient. Le Président Poutine a montré à son allié syrien qu'il demeurait fiable.

Le documentaire souligne le perdant des accords Sykes-Picot : le peuple kurde qui a récupéré le Sinjar.

  "Ashbal - Les lionceaux du califat"
"Ashbal - Les lionceaux du califat(Ashbal, die Kindersoldaten der Terrormiliz) est un documentaire de Thomas Dandois et François-Xavier Trégan"Au cours de la guerre de Syrie, tous les groupes armés ont recruté massivement des enfants-soldats, enrôlés de gré ou de force. Mais pour l'organisation de l'État islamique, il s'agit d'une politique planifiée et mise en œuvre à grande échelle dans les territoires conquis. Dès 4 ans, et jusqu'à 16 ans, ceux que ses membres appellent Ashbal ou "lionceaux du Califat" s'entraînent dans des camps spéciaux où, soumis à une propagande intense et confrontés à des exécutions, ils apprennent le maniement des armes avant de partir au combat. 

Thomas Dandois et François-Xavier Tregan (Daech, paroles de déserteurs) ont retrouvé en Turquie et en Grèce certains de ces enfants perdus, livrés à eux-mêmes après s'être enfuis. En écho à leur désarroi, des adultes (un combattant de l'Armée syrienne libre, un déserteur de Daech, deux enseignants, dont l'un a été enrôlé par le groupe terroriste, un jeune réfugié impuissant devant l'endoctrinement de ses deux petits frères) racontent comment une génération d'enfants endoctrinés baigne nuit et jour, depuis quatre ans, dans le culte de l'ultraviolence et la haine du "mécréant". Presque personne ne témoigne à visage découvert". L'un évoque le viol impuni dont il a été victime par un émir de l'Etat islamique.

"À Athènes, Kasswara, 16 ans, hanté par deux années passées en tant qu'"agent secret" volontaire, à dénoncer, voire à égorger les "ennemis" de l'organisation, semble seul face à ses remords et à son traumatisme. Ayant déserté après avoir été violé par un émir de Daech qu'il n'a pas osé dénoncer, il se souvient : "Je n'avais de pitié pour personne. Le cœur est mort, il est devenu noir, comme on dit." À Sanliufra, en Turquie, Moussa et Youssef, deux frères de 12 et 9 ans, dessinent plus qu'ils ne décrivent ce qu'ils ont vécu. Quant à Mohammed, 15 ans, choisi comme "chanteur" pour la beauté de sa voix, il semble regretter de n'avoir pu combattre. Des récits exceptionnels, qui lèvent le voile sur la fabrique de petits tueurs mise sur pied par Daech. Que deviendront-ils ?" Le documentaire ne dit rien sur les processus d'emprise mentale sur ces enfants, les instruments utilisés pour le conditionnement, etc. "A priori, aucune fille parmi ces enfants-soldats", considère François-Xavier Tregan qui prône des centres avec des pédopsychiatres et éducateurs pour accueillir, entendre et traiter ces "enfants anciennement soldats". Difficile d'évaluer précisément le nombre de ces enfants-soldats. Vraisemblablement des centaines, dont une partie se trouve en Europe.

On peut s'étonner qu'Arte n'ait jamais produit ou/et diffusé de documentaires "levant le voile sur la fabrique" d'enfants-soldats par l'Autorité palestinienne du Fatah ou le Hamas dans la bande de Gaza.

"Irak : Etat Islamique, d’une guerre à l’autre"

"Irak : Etat Islamique, d’une guerre à l’autre(Irak: Jagd auf die letzten IS-Terroristenest un documentaire réalisé par Gwendoline Debono. "Comment les forces irakiennes luttent-elles contre la réorganisation clandestine de l’Etat islamique ? Comment survivent et agissent les djihadistes après la perte de leur territoire ?"

"Notre équipe accompagne les Faucons, une unité des renseignements intérieurs irakiens à Mossoul dans son travail d’intervention et d’enquête. Les techniques de recherche et d’infiltration des services irakiens révèlent les méthodes de l’Etat Islamique pour reconstruire ses réseaux et organiser sa riposte, mais aussi les répercussions sur une partie de la population, stigmatisée et punie. En marginalisant les familles et les enfants des djihadistes, l’Etat irakien ne fabrique-t-il pas à nouveau une génération d’insurgés ?"


"Entretien avec Thomas Dandois"

Arte diffusera le 25 juin 2019 "Entretien avec Thomas Dandois" ("Gespräch mit Thomas Dandois"), en deux parties : première partie diffusée à 21 h 45, seconde partie à 22 h 40. "Quel rôle jouent les femmes au sein de l'organisation terroriste Daesh ? Thomas Dandois, reporter de guerre les a rencontrées et filmées dans des conditions extrêmement difficiles. Invité par Emilie Aubry sur le plateau de Thema, il nous parle de ses entretiens avec ces femmes, en partie victimes et en partie stratèges, et fait le point sur la situation actuelle de l'unité terroriste". 

Père Patrick Desbois
Le Père Patrick Desbois "a consacré sa vie aux recherches sur la Shoah, au combat contre l’antisémitisme et à l’amélioration des relations entre catholiques et Juifs. Patrick Desbois est prêtre catholique et Président de Yahad-In Unum".

Il a co-écrit, avec Nastasie Costel, La Fabrique des terroristes - Dans les secrets de Daech. Le 29 juin 2017, sur i24News, le père Patrick Desbois s'est indigné du silence sur le génocide commis par l'Etat islamique à l'égard des Yézidis, et probablement aussi d'autres minorités religieuses : "Ce qui est le plus choquant pour moi c'est que Baghdadi, la police religieuse, ont commis un génocide contre les Yézidis et peut-être contre d'autres minorités. Ils ont aussi expulsé tous les chrétiens, les ont maltraités. Personne n'est accusé de génocide, on parle de l'Etat islamique comme d'une entité qui disparaît". Il a souligné l'importance de désigner les coupables de ce génocide par leur nom. Il demeure sceptique à l'égard de la "mort" de l'Etat islamique qui selon lui "a besoin d'argent", se projette ailleurs", dans d'autres pays, et compte sur ses "lionceaux" pour poursuivre sa guerre. Il a évoqué le sort bouleversant des enfants captifs, convertis de force, victimes de "lavages de cerveaux", revendus - 25 000 dollars la fille, 15 000 dollars le garçon - et ne reconnaissant pas leurs parents ou les traitant de "koufars" (mécréants, en arabe). Yadad-In Unum construit des "ateliers avec des psychologues pour réveiller les enfants yazédis", forme des femmes, souvent veuves, à des métiers afin qu'elles acquièrent leur indépendance, etc.

"15 ans de terreur. Daech : l'Etat terroriste"
Les 2 juillet 2020 à 10 h 45, 6 juillet 2020 à 10 h, Histoire diffusa "15 ans de terreur. Daech : l'Etat terroriste", documentaire d'Emmanuel Amara. "Depuis 15 ans, des tours du World Trade Center en septembre 2001 jusqu’à Paris en novembre 2015, des attentats terribles et meurtriers ont frappé le monde occidental comme jamais auparavant et ont changé la face du monde. Entre ces deux évènements majeurs, la liste des attaques et des victimes est longue. Très longue. Comment et pourquoi sommes-nous passés de la terreur d’Al-Qaïda à celle encore plus folle et sanguinaire de Daech ? Qui sont ces groupes terroristes ? Qu’est-ce que l’islamisme radical ? Pourquoi s’en prennent-ils à nos démocraties ? De l’Afghanistan aux sociétés occidentales, en passant par la Syrie et l’Irak, cette enquête décrypte l’histoire récente du terrorisme. Le 13 novembre 2015, un nouveau groupe terroriste, Daech, frappe au cœur de l’une des grandes capitales occidentales : Paris. Le bilan est terrible. Qui est ce groupe terroriste ? Qui sont ces hommes qui le compose ? Pourquoi s’en prennent-ils à la France et à l’Occident ? Ce film exceptionnel nous éclaire sur la naissance et l’expansion de ce groupe terroriste d’un genre nouveau."

"Daech, le dilemme de la justice"
Arte diffusera le 11 mai 2021 "Daech, le dilemme de la justice" (
IS-Rückkehrer: Justiz im Dilemma) de Christophe Cotteret.

"Comment et où juger les milliers de Français, Belges et Tunisiens partis grossir les rangs de l’État islamique ? Christophe Cotteret explore les enjeux de ce dilemme judiciaire inédit".  

"En mars 2019, l’État islamique perd son dernier bastion à Baghouz, en Syrie. De nombreux étrangers figurent parmi les milliers de combattants arrêtés. Depuis 2011, au moins 5 000 Européens et plus de 3 000 Tunisiens auraient rejoint les foyers djihadistes en Syrie, en Irak et en Libye. Certains y ont perdu la vie, d’autres, parmi les "revenants", ont exporté la violence dans leurs pays d’origine à partir de 2013". 

"Face à la vague d’attentats qui les ensanglante alors, la France et la Tunisie décrètent l’état d’urgence, quand la Belgique adopte des mesures d’exception. Aveux extorqués sous la torture, détentions abusives, perquisitions administratives, assignations à résidence, pressions sur les familles… : avocats et ONG dénoncent les atteintes – graduelles selon les pays – aux droits humains engendrées par l’impératif sécuritaire." 

"Le sort de leurs ressortissants arrêtés dans les zones de conflit pose par ailleurs un épineux problème aux démocraties : en l’absence de preuves suffisantes, comment juger les crimes perpétrés à l’étranger ? Ceux-ci relèvent-ils du terrorisme ou des crimes de guerre ? Comment gérer la détention, puis la libération des rapatriés ? Contrevenant à ses obligations, la France a délégué cette tâche à la justice irakienne, qui prononce pourtant des peines de mort à l’issue de procès expéditifs, selon la rapporteure des Nations unies Agnès Callamard.  "

"De la France à la Tunisie en passant par la Belgique et le Royaume-Uni, Christophe Cotteret (Inkotanyi – Paul Kagame, le tragédie rwandaise) donne la parole à des avocats, à des magistrats antiterroristes et à des familles de djihadistes qui témoignent des impasses de l’après-Daech. Ils alertent sur le risque d’un déni de justice, rappelant que Guantánamo et les violations du droit international qui y ont été commises au nom de la lutte contre la terreur ont fait le lit du djihadisme sanguinaire contemporain". 

Tyler Vilus, « émir » 
Le 25 juin 2020, à Paris, s'est ouvert devant une Cour d'assises spécialement composée le procès de Tyler Vilus, « émir » du groupe Etat islamique. "L’accusé, qui a fréquenté toute la galaxie djihadiste francophone de Syrie, est  poursuivi pour "direction d'un groupement terroriste", "association de malfaiteurs" et "meurtres en bande organisée" pour des faits commis en Syrie entre 2013 et 2015".

"Le fils de « Mamie Djihad », condamnée à dix ans de prison en appel en 2018, connaissait quasi toute la sphère djihadiste francophone. Il a notamment été en contact avec Abdelhamid Abaaoud, le cerveau des attentats du 13-Novembre. Si aucune preuve n'a permis de rattacher Tyler Vilus à ces attaques, l'avocat général a estimé que ce dernier avait décidé de quitter la Syrie à l'été 2015 pour «frapper» sur le sol français."

"Après l'avoir vigoureusement nié, Tyler Vilus a fini par admettre à la fin de l'audience avoir eu le projet de «mourir les armes à la main ».

Le 3 juillet 2020, 
Tyler Vilus a été condamné "à 30 ans de prison assorti d'une période de sûreté des deux tiers. Ce verdict est plus clément que celui réclamé par l'avocat général qui avait requis dans la matinée à l'encontre de celui qu'il avait qualifié de « djihadiste intégral » la réclusion criminelle à perpétuité".

"Lors du verdict, le président de la cour d'assises spéciale de Paris a estimé que l'accusé avait «reconnu un élément très important». Il a souligné qu'en prononçant une peine de 30 ans de prison et non pas la perpétuité, la cour avait voulu «laisser une lueur d'espoir» au jeune homme afin qu'il puisse «évoluer»."

"Le parquet national antiterroriste a donc décidé d'interjeter appel, ouvrant ainsi la voie à un nouveau procès du jeune homme".

"Asie centrale, l'appel de Daech"
Arte diffusera le 29 novembre 2022 à 23 h 35 "Asie centrale, l'appel de Daech" (Zentralasien: Neue Heimat des IS?), documentaire français de Gulya Mirzoeva (2020).

"Sur les traces d'un haut gradé militaire tadjik rallié à l'État islamique en 2015, une enquête sur la tentation djihadiste dans les ex-Républiques soviétiques d'Asie centrale."

"Au printemps 2015, le colonel Gulmurod Khalimov, chef des forces spéciales du Tadjikistan porté disparu depuis trois semaines, réapparaît dans une vidéo aux armes de Daech, dans laquelle il proclame son ralliement à l'organisation djihadiste. Appelant les jeunes musulmans de son pays à le rejoindre en Syrie, il y martèle aussi son dégoût pour le pouvoir tadjik qui a fait de lui l'un des hauts gradés du pays". 

"Gulya Mirzoeva (Le savant, l'imposteur et Staline) a cherché à comprendre comment ce proche de l'autocratique président Emomali Rahmon, formé par la Russie puis les États-Unis au combat contre le terrorisme, a pu ainsi rejoindre une organisation désignée comme l'ennemi absolu, et même devenir, selon la rumeur, son "ministre de la Défense"."

"Car le "cas Khalimov" illustre de manière spectaculaire les tentations islamistes radicales qui gagnent l’Asie centrale autrefois soviétique. Poussés par la misère, contraints par dizaines de milliers d'émigrer vers la Russie, où ils sont exploités et méprisés, révoltés par la corruption et l'autoritarisme de leurs gouvernants, les jeunes musulmans de ces pays fragiles peuvent constituer, même après la défaite militaire de Daech en Syrie, un vivier privilégié de recrues pour l'organisation et son idéologie".

"La réalisatrice rencontre d'anciens proches de Khalimov (lequel a été donné pour mort dans un bombardement américain en 2017 sans que cela n'ait pu être confirmé ensuite), ainsi que différents analystes tadjiks. Entremêlant le destin du chef de guerre avec l’histoire récente et les enjeux géopolitiques méconnus de la région, elle pointe également le rapport ambigu que le régime tadjik entretient avec l’islam, et sa manière d'instrumentaliser une menace terroriste bien réelle pour mieux museler toute opposition".


France, 2020, 55 min
Coproduction : ARTE France, Temps Noir
Commentaire dit par Romane Bohringer
Sur Arte le 29 novembre 2022 à 23 h 35
Disponible du 22/11/2022 au 31/12/2022
Visuels :
Gulmurod Khalimov, annonce son ralliement dans une vidéo publiée par al Furat, branche russophone de l' EI
Portrait du président Emomali Rahmon, Tadjikistan
Militaires, Tadjiksitan
Frontière entre le Tadjikistan et l' Afghanistan
© Temps Noir


"Daech, le dilemme de la justice" de Christophe Cotteret
France, Belgique, 2019, 68 min
Sur Arte le 11 mai 2021 à 23 h 35
Disponible du 04/05/2021 au 09/06/2021
Visuels : © VDN-WMN-2019

"15 ans de terreur. Daech : l'Etat terroriste" d'Emmanuel Amara
France, INTERSCOOP, 2016, 52 minutes

"Entretien avec Thomas Dandois"
France, 2019, 6 min
Sur Arte le 25 juin 2019


"Irak : Etat Islamique, d’une guerre à l’autreréalisé par Gwendoline Debono
Auteur : Laurent van der Stockt
France, 2019, 23 min
Sur le site Internet d'Arte jusqu'au 19 mai 2022

"Les femmes de Daesh" réalisé par Thomas Dandois
France, 2019, 53 min
Sur Arte le 25 juin 2019 à 20 h 50

"Ashbal - Les lionceaux du califat" de Thomas Dandois, François-Xavier Trégan
2017, 53 min
Sur Arte les 27 juin 2017 à 21 h 50, 25 juin 2019 à 21 h 50
Visuels :
Zur ARTE-Sendung Ashbal, die Kindersoldaten der Terrormiliz 2056851: Suhaib kämpft für die Freie Syrische Armee. Es gelang ihm, seine beiden Neffen Tutti und Hamoudi aus den Fängen des IS zu befreien. © Thomas Dandois Foto: ARTE France Honorarfreie Verwendung nur im Zusammenhang mit genannter Sendung und bei folgender Nennung "Bild: Sendeanstalt/Copyright". 

"Les guerres cachées contre Daech" de Jérôme Fritel 
2016
Sur Arte le 27 juin 2017 à 20 h 50
Visuels © Magneto Presse
Sur le front de Mossoul, avec l'ancien gouverneur de la province, Atheel al-Noujaifi, chassé de sa ville par Daech, à l'été 2014
Erbil, capitale du Kurdistan irakien en passe de devenir un état indépendant. Les Kurdes apparaissent comme les grands gagnants de la guerre mondiale contre le terrorisme
Les Turcs aussi sont entrés en guerre en Syrie et en Irak, prêts à tout pour empêcher les Kurdes de créer leur état indépendant
Sur le front de Mossoul, avec l'ancien gouverneur de la province, Atheel al-Noujaifi, chassé de sa ville par Daech, à l'été 2014

Daech, paroles de déserteurs, documentaire de Thomas Dandois et Francois-Xavier Trégan
Arte, France, 2016, 53 min
Sur Arte les 7 mars 2017 à 23 h 50, 25 juin 2019 à 22 h 50

Du 11 septembre au califat. L'histoire secrète de Daech (Von 9/11 Zum Kalifat. Die geheime Geschichte des IS), documentaire de Michael Kirk
ZDF, Pbs Frontline, Tom Koch, 2016, 52 min
Auteurs : Michael Kirk, Mike Wiser
Sur Arte, le 30 août 2016, à 20 h 55
Visuel : © FRONTLINE/Secret History ISIS

« Daech. Naissance d’un Etat terroriste  », par Jérôme Fritel
Arte, 2015, 55 minutes
Sur Arte les 10 février à 20 h 55, 12 février à 8 h 55 et 24 février 2015 à 9 h ; 3 novembre à 20 h 55 et 23 novembre 2015 à 8 h 55 

Visuels :
Un partisan de Daech
© ARTE/PAC Presse

Des partisans de Daech
© ARTE/PAC Presse

Soldats de Daech
© ARTE/PAC Presse

Soldats de Daech dans une démonstration de force.
© ARTE/PAC Presse

Articles sur ce blog concernant :
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Les citations proviennent d'Arte. Cet article a été publié le 10 février 2015, puis le 31 mai 2015
Le 2 juin 2015, France 5 diffusa Daech, les racines du mal, documentaire de Martin Smith ;
- 2 novembre 2015, 15 mars et 30 août 2016, 7 mars et 27 juin 2017, 25 juin 2019, 26 juin 2020, 11 mai 2021.

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