
Dans le cadre de
« Bohemia Magica, Une Saison tchèque
en France » (mai-décembre 2002), le Musée du Montparnasse a évoqué Franz Kafka
(1883-1924), son œuvre, ses proches et son époque. Extraits de ses romans,
notamment sur ses voyages à Paris (1910, 1911), ses dessins à la plume, des
tableaux, des photographies de Prague, et bien d’autres documents sont
rassemblés pour nous inviter dans l’univers de cet écrivain tchèque, Juif, de langue
allemande.
« Les deux
voyages de Kafka à Paris (1910 et 1911) avec Max Brod, à travers des tableaux
et des photographies de l’époque, les peintres tchèques de Montparnasse à
l’époque de ces séjours (Alphonse Mucha, François Eberl, François Kupka), ceux
qui ont connu Kafka à Prague, avant leur arrivée à Paris (Georges Kars et Othon
Coubine du groupe des Huit), les
photographies de Roger Pic de la mise en scène du « Procès » par Jean-Louis Barrault au Théâtre
Marigny (septembre 1947), la vie et l’œuvre de Franz Kafka, à travers la vision
de peintres et de sculpteurs de notre temps, les promenades pragoises de Kafka
illustrées par des photos d’époque et récentes de Hélène Moulonguet et
Christian Parisot, la richesse
culturelle de Praga Magica, sous l’empire austro-hongrois puis dans la
Tchécoslovaquie, l’univers onirique de l’auteur du « Procès », son recrutement par une compagnie
d’assurance et la chambre de Kafka imaginée par Jack Vanarsky ». Cette
exposition, c’est cela et autre chose, en raison du hiatus entre ses deux
titres et son contenu très divers.
Plus que de « métamorphoses », il s’agit de
présentations, d’inspirations, d’adaptations et d’introductions à Kafka. Tels
les portraits de la famille bourgeoise et commerçante de Kafka par Valerio Cugia.
Ou ceux du Cercle de Prague par Gerardo Dicrola, et les rêveries des peintres
Anne Gorouben et Andrea Fortina, ou « Le
Château » par Nathalie du Pasquier. Des visions teintées de mystère
d’une « œuvre peu connue du vivant
de Kafka, bannie sous le nazisme, redécouverte en France après la guerre par
André Gide, André Breton et Jean-Paul Sartre ».
La « reconstitution
du cabinet de travail de Kafka » et la boule sombre de Vladimir Skoda
(2002) laissent perplexe et leurs bruits irritent.
Kafka, « l’émanation d’une culture qui n’est plus »
(Gérard-Georges Lemaire)
Les angles retenus effleurent des faits ou suscitent des
questions. Contre la volonté de Kafka qui souhaitait que ses manuscrits et
lettres fussent détruits, son meilleur ami, Max Brod, les fait publier (« Le Château »), même inachevés (« Le Procès »), tant il est
convaincu du caractère majeur de ces textes.
Kafka, un fin juriste ? C’est
ce qu’affirme l’exposition. Alors le raisonnement juridique a-t-il marqué les
œuvres de Kafka ? Quelle est la part de sa judéité dans leurs
genèses ? Car « après avoir
rejeté les traditions du judaïsme, Kafka découvre vers 1910 la littérature
yiddish, la Bible, les textes hassidiques et se passionne pour l’idéal
communautaire des premières colonies (sic) sionistes. Il lit Dostoïevski, s’initie aux théories socialistes et
anarchistes et fréquente les milieux d’avant-garde pragois, allemands et
tchèques ».
Pourquoi ses amours furent elles « malheureuses et
interrompues » ? Pourquoi Milena a-t-elle été l’amour impossible de
Kafka ? Pourquoi n’avoir pas montré aussi les photos de l’adaptation
théâtrale de « La Métamorphose »
par Yasmina Reza et Roman Polanski (1988) ?
Malgré cette multiplicité d’angles, la curiosité du
visiteur demeure donc inassouvie. Le catalogue et le documentaire diffusé
viennent suppléer certains manques.
Manuscrits
Manuscrits
Le 7 juillet 2015, un tribunal israélien a statué : les manuscrits de Kafka, dont avaient hérité Eva Hoffe et Ruth Wiesler, filles de la secrétaire de Max Brod, Esther Hoffe, reviendront à la Bibliothèque nationale d'Israël.
Le 7 février 2016, dans le cadre de Toute la mémoire du monde, 4e festival international du film restauré, la Cinémathèque française présentera Kafka va au cinéma, de Hanns Zischler (France / 2002 / 52 min) : "Durant des années, au gré de ses voyages et de ses déplacements professionnels, Hanns Zischler a tenté de retrouver, dans les archives et les cinémathèques, la trace des films évoqués par Franz Kafka dans sa Correspondance et dans son Journal entre 1908 et 1913. Ce film documentaire propose un jeu de pistes sur les traces de l'écrivain, entre Prague, Vérone et Paris, à la rencontre de personnalités qui viennent éclairer les réflexions de Zischler. Michal Bregant, des Archives du cinéma de Prague, évoque le cinéaste tchèque Jan Krizenecky dont les films, souvent comparés à ceux des frères Lumière, dévoilent Prague telle que Kafka l'a connue. Peter- ndré Alt apporte une analyse de la méthode d'écriture de Kafka à l'aune de sa vision du cinéma. Ce film offre des perspectives pleines d'esprit sur la fascination de Franz Kafka envers le cinématographe, et la fascination de Hanns Zischler envers Kafka".
Le 8 août 2016, la Cour suprême d’Israël a confirmé un jugement de 2012 concernant les manuscrits de l’écrivain praguois Franz Kafka (1883-1924) détenus par la Bibliothèque nationale d’Israël. Elle a statué en faveur de la détention par cette Bibliothèque de ce fonds. Elle a donc "rejeté l’appel des sœurs Hoffe, héritières de Max Brod, un ami et exécuteur testamentaire de l’auteur du Procès, qui avaient été déboutées".
Variations sur Kafka
En 2016-2017, les trois galeries Saphir, notamment à Paris, présentèrent l'exposition Variations sur Kafka. Xylographies, de Sergio Birga, "artiste contemporain italien qui travaille avec brio la gravure sur bois". Il avait rencontré des peintres expressionnistes allemands, tel Kokoschka.
Né en 1940 à Florence, cet artiste a été à l'honneur en 1977 par l’exposition collective « Mythologies Quotidiennes 2 » (ARC), qui réunissait des oeuvres de peintres du mouvement « Figuration Narrative ».
Il "peuple ses paysages d'Italie, de Jérusalem ou de France, de réminiscence classiques étrangement revisitées par une inquiétante poésie". Ce Chevalier des Arts et Lettres vit et travaille à Paris depuis 1966.
Kafka et Prague
Le 28 mars 20149 de 20 h 30 à 22 h 30, le Cercle Bernard Lazare (CBL) proposa la conférence « Kafka et Prague » avec Daniel Chocron, écrivain et co-auteur avec Marinette Delanné, de « Ầ Prague, sur les traces de Kafka » (Éd. La Lucarne des Écrivains). « Comment cette ville si particulière a-t-elle marqué un des plus grands écrivains du XXème siècle ? ».
Arte diffusera jusqu'au 6 septembre 2020, dans le cadre d'"Invitation au voyage" (Stadt Land Kunst), "Prague la kafkaïenne" (Prag und Kafka). "Fin du 19ème siècle, Prague en Tchéquie est le cœur battant de la Mitteleuropa, cette Europe centrale qui brasse les cultures allemande, autrichienne, tchèque et juive. Dans ce brassage culturel unique naît Franz Kafka. Tchèque de confession juive et de langue allemande, l’auteur de la « Métamorphose » et du « Château » incarne l’identité à facettes multiples de sa ville".
"Prague la kafkaïenne"
France, 2018
Le 7 février 2016, dans le cadre de Toute la mémoire du monde, 4e festival international du film restauré, la Cinémathèque française présentera Kafka va au cinéma, de Hanns Zischler (France / 2002 / 52 min) : "Durant des années, au gré de ses voyages et de ses déplacements professionnels, Hanns Zischler a tenté de retrouver, dans les archives et les cinémathèques, la trace des films évoqués par Franz Kafka dans sa Correspondance et dans son Journal entre 1908 et 1913. Ce film documentaire propose un jeu de pistes sur les traces de l'écrivain, entre Prague, Vérone et Paris, à la rencontre de personnalités qui viennent éclairer les réflexions de Zischler. Michal Bregant, des Archives du cinéma de Prague, évoque le cinéaste tchèque Jan Krizenecky dont les films, souvent comparés à ceux des frères Lumière, dévoilent Prague telle que Kafka l'a connue. Peter- ndré Alt apporte une analyse de la méthode d'écriture de Kafka à l'aune de sa vision du cinéma. Ce film offre des perspectives pleines d'esprit sur la fascination de Franz Kafka envers le cinématographe, et la fascination de Hanns Zischler envers Kafka".
Le 8 août 2016, la Cour suprême d’Israël a confirmé un jugement de 2012 concernant les manuscrits de l’écrivain praguois Franz Kafka (1883-1924) détenus par la Bibliothèque nationale d’Israël. Elle a statué en faveur de la détention par cette Bibliothèque de ce fonds. Elle a donc "rejeté l’appel des sœurs Hoffe, héritières de Max Brod, un ami et exécuteur testamentaire de l’auteur du Procès, qui avaient été déboutées".
Variations sur Kafka
En 2016-2017, les trois galeries Saphir, notamment à Paris, présentèrent l'exposition Variations sur Kafka. Xylographies, de Sergio Birga, "artiste contemporain italien qui travaille avec brio la gravure sur bois". Il avait rencontré des peintres expressionnistes allemands, tel Kokoschka.
Né en 1940 à Florence, cet artiste a été à l'honneur en 1977 par l’exposition collective « Mythologies Quotidiennes 2 » (ARC), qui réunissait des oeuvres de peintres du mouvement « Figuration Narrative ».
Il "peuple ses paysages d'Italie, de Jérusalem ou de France, de réminiscence classiques étrangement revisitées par une inquiétante poésie". Ce Chevalier des Arts et Lettres vit et travaille à Paris depuis 1966.
Kafka et Prague


"Prague la kafkaïenne"
France, 2018
Gérard-Georges Lemaire, « Métamorphoses de Kafka ».
Editions Eric Koehler-Musée du Montparnasse, 2002. 288 pages. ISBN : 2
7107 0701 2
Jusqu'au 15 janvier 2017
Aux Galeries Saphir
Rambuteau : 69, rue du Temple. 75003 PARIS. TEL : 01 42 72 61 19
Wagram : 69, avenue de Villiers. 75017 PARIS. TEL : 01 44 40 26 84
Lundi – Vendredi : 13:00 à 19:00 - Dimanche : 13:00 à 19:00
Face Parking : 38, rue du Maréchal Leclerc 35800 DINARD. TEL : 02 99 46 86 85
Visuels :
Sergio Birga
Quadridessins

Aux Galeries Saphir
Rambuteau : 69, rue du Temple. 75003 PARIS. TEL : 01 42 72 61 19
Wagram : 69, avenue de Villiers. 75017 PARIS. TEL : 01 44 40 26 84
Lundi – Vendredi : 13:00 à 19:00 - Dimanche : 13:00 à 19:00
Face Parking : 38, rue du Maréchal Leclerc 35800 DINARD. TEL : 02 99 46 86 85
Visuels :
Sergio Birga
Quadridessins
Articles
sur ce blog concernant :
Cet article a été publié en 2002 par Guysen, et sur ce blog le :
- 23 octobre 2012 en raison du récent jugement d'un tribunal de Tel-Aviv imposant que soient déposés à la bibliothèque nationale d'Israël tous les écrits de Kafka et de Max Brod, son ami et exécuteur testamentaire.Arte a déprogrammé Kafka, le dernier procès de Sagi Bornstein le 24 octobre 2012 ;
- 4 juillet 2013. Hier était le 130e anniversaire de la naissance de Kafka ;
- 25 avril 2014. La Crypte du Martyrium Saint-Denis (75018) présente Le Journal de Kafka (1h15) les samedi à 20 h 30 et dimanche 16h30, dans une adaptation, nouvelle traduction et mise en scène de Béatrice Guéna (alias Laura Ley) ; les textes sont dits par Zygmunt Blazynsky ;
- 7 juillet 2015, 3 février, 13 août et 22 décembre 2016.
- 7 juillet 2015, 3 février, 13 août et 22 décembre 2016.
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