Citations

« Le goût de la vérité n’empêche pas la prise de parti. » (Albert Camus)
« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du Soleil. » (René Char).
« Il faut commencer par le commencement, et le commencement de tout est le courage. » (Vladimir Jankélévitch)
« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
« Le plus difficile n'est pas de dire ce que l'on voit, mais d'accepter de voir ce que l'on voit. » (Charles Péguy)

mardi 17 septembre 2013

Réaction de Michel/Meir Azoulay pour Carole Azoulay, journaliste à Actualité juive hebdo (7/11)

Je publie la réaction de Michel/Meir Azoulay pour son épouse Carole Azoulay, journaliste à Actualité juive hebdo (ou Actu J), hebdomadaire incontournable de la communauté française, codirigeante de l’agence de communication French Projection et, depuis juillet 2013, coordinatrice à la Chambre de commerce et d'Industrie Israël-France (CCIIF) à Jérusalem, publiée sur Facebook et visant des faits, notamment les conflits d’intérêts, évoqués dans mon article Un paysage médiatique Juif français contrasté. Ensuite, figure ma réponse. J’espère que ma réponse n’entrainera pas de vaine polémique.
10e partie : Karen Taieb, journaliste médicale sur RCJ
11e partie : L'Arche, magazine du FSJU

Le 2 juin 2013, j’ai remercié sur Facebook Guy Senbel et Dominique Fitoussi, dirigeants de l’agence de presse Guysen International News.

Caroll Azoulay n’a pas réagi, mais son époux Meir Azoulay l’a fait pour tous deux…

Du 12 juin au 15 juin 2013, Michel/Meir Azoulay et moi avons dialogué via des messages sur Facebook. Pour éviter les redondances, je les résumerai. Ces messages concernent principalement le conflit d’intérêts de Caroll Azoulay, journaliste à Actualité juive hebdo et « conseillère en communication et en presse » pour sa société French Projection.

L’ours d’Actualité juive hebdo (ou Actu J) liste, à ce jour, Caroll Azoulay parmi ses quatre correspondants en Israël. Or, Caroll Azoulay a allégué sur ses profils Lindekin et Yatedo  avoir cessé de collaborer à Actualité juive en 2010, s'y présente comme directrice de l'agence de communication French Projection. Elle a actualisé son profil pour indiquer sa fonction, jusqu’en juillet 2013, de rédactrice en chef du Petitjournal.com/TelAviv puis, depuis cette date, coordinatrice à la Chambre de commerce et d'industrie Israël-France (CCIIF) à Jérusalem.

LePetitjournal.com est le « media des Français et francophones à l’étranger ». Il se décline en plusieurs continents – Afrique, Amériques -, pays et villes. Curieusement, il situe Tel-Aviv en… Europe ! Un classement similaire à celui de l’UNESCO et agréé par Caroll Azoulay et Michel/Meir Azoulay...

Au printemps 2013, Caroll Azoulay a couvert pour Actu J la campagne électorale pour l’élection législative dans la 8e circonscription des Français de l'étranger qui inclut l’Etat d’Israël, tout en assurant, au sein de French Projection, la fonction de « conseillère en communication et en presse » (Communication and press advisor) de Valérie Hoffenberg, candidate UMP à cette élection.

Ainsi, dans son n°1252 (25 avril 2013), Actu J a publié l'article de Caroll Azoulay titré « J.F. Copé et C. Goasguen en Israël », illustré par une photographie de ces politiciens entourant Valérie Hoffenberg, et publié sur un fond coloré pour bien le distinguer des autres articles. On peut relever d'étranges similitudes entre cet article et celui intitulé Meeting UMP - V. Hoffenberg : « Je veux que ce qui se passe ici soit mieux compris à Paris » (21 avril 2013), publié par Le Petitjournal/Tel Aviv dont la directrice est Caroll Azoulay, et signé par Justine Simonin qui ne figure pas dans la rubrique Contact du site.

Dans son n°1256 (30 mai 2013), Actu J a publié la longue interview par Caroll Azoualy de Claude Brightman, qui dirige le Collège académique de Netanya ayant remis, lors de cette campagne électorale, un « diplôme honoris causa » à Nicolas Sarkozy, ancien Président de la République. Claude Brightman a alors déclaré : « En octobre dernier, j'ai transmis cette invitation relayée par la vice-présidente des Amis français du campus francophone, Valérie Hoffenberg ». Or, cet article « oublie » d'indiquer que Claude Brightman soutient  la candidate Valérie Hoffenberg et est une des responsables de sa campagne électorale en 2013.

Dans son n°1258 (13 juin 2013), Actu J a publié l'article Meyer Habib élu député signé par Caroll Azoulay. Quel dommage que ces informations intéressantes sur la campagne électorale de ce député UDI (Union des démocrates et indépendants) aient été portées à la connaissance des lecteurs de cet hebdomadaire... après son élection !

Sur quel(s) critère(s) Actu J a-t-elle choisi la seule Caroll Azoulay pour couvrir ces deux évènements liés à Valérie Hoffenberg ? N'y-a-t-il pas là un grave conflit d'intérêts pour la journaliste/« conseillère en communication et en presse » de cette candidate ? Actu J en était-elle informée ? En tout cas, les lecteurs ne l'ont pas été, et ont trouvé des informations cruciales ailleurs, dans des sites Internet - JSS News, Dreuz.info, etc. - ou blogs tel que le mien. Ne serait-il pas temps qu'Actu J informe ses lecteurs sur la double/triple fonction de Caroll Azoulay et veille avec plus de rigueur au respect de la déontologie journalistique, gage de crédibilité ?
Les 12 et 14 juin 2013, Michel/Meir Azoulay  a écrit sur Facebook : « Permettez-moi au passage de répondre à Mme Chemla que je n'ai jamais vu mais dont j'ai beaucoup entendu parler : Je doute que vous ayez ne serait-ce qu'une vision de ce qu'est le journalisme. Quant à nos valeurs respectives, permettez moi de garder les miennes qui, D. merci, semblent vraiment éloignées des vôtres…

Je n'ai JAMAIS assuré les relations publiques de Mme Hoffenberg. Ce travail a été effectué par mon épouse dans le cadre d'une mission précise. Mais si tel avais été le cas, je n'en n'aurais pas eu honte car je respecte cette femme politique et ses convictions.

On va arrêter la polémique ici parce que, pour tout vous dire cela me saoule ».
Les 12 et 15 juin 2013, je lui ai répondu : Michel/Meir Azoulay, « vous êtes directeur associé  de French Projection, l’agence de communication que vous avez fondée.

Caroll Azoulay assure cette fonction de « conseillère en communication et en presse » pour French Projection qu’elle codirige. Pourquoi tous deux n’en informez-vous pas les lecteurs d’Actu J ?

Qui au sein de votre société a confié la « mission précise » à Caroll Azoulay d’assurer les relations publiques de la candidate Valérie Hoffenberg en 2013 ?

Au sein de French Projection, vous dirigez le « département évènementiel pour les entreprises françaises désireuses de s'implanter en Israël ». Parallèlement, vous êtes « directeur administratif et commercial du Petitjournal.com/TelAviv ». Quand on lit sur Petitjournal.com/TelAviv, un article sur la « circulation des capitaux entre la France et Israël » signé par un avocat qui donne son numéro de téléphone et son e-mail, on se pose des questions.

Votre épouse et vous multipliez les conflits d’intérêts : communication ou journalisme, vous n’avez pas choisi. Et vous n’en informez pas les lecteurs des médias auxquels vous collaborez. Pourquoi ?

Valérie Hoffenberg a toléré en 2010 une carte de la « Palestine » englobant l’Etat d’Israël. Qu’en pensez-vous ?
Quant au terme « saoul », je vous le laisse. Ce n’est pas mon style ».
L’observation de récents numéros d’Actu J révèle la répétition de pratiques problématiques.

Ainsi, dans son n°1261 du 4 juillet 2013, Actu J a publié, dans la rubrique Immobilier et sur une demi-page, Berggruen Residential : le nec plus ultra jamais encore construit en Israël. Signé par Caroll Azoulay, cet article vante un projet immobilier « exceptionnel » luxueux à Tel-Aviv.

Emplacement, superficie et prix de vente du penthouse, piscines, espaces verts... Rien ne manque pour les acheteurs potentiels, excusez-moi, pour les lecteurs.

On a l'impression de lire un publi-reportage ou du rédactionnel (publicité payée par l'annonceur et présentée comme un article), mais qui ne serait pas indiqué comme tel aux lecteurs. Si ce projet est quasi-historique, pourquoi Caroll Azoulay ne lui a-t-elle pas consacré un article dans le Petitjournal.com/TelAviv qu'elle dirigeait alors ?

Qui a écrit cet article  : la correspondante d'Actu J ou la directrice de French Projection, agence israélienne de communication qui « donne accès au monde francophone », assure les « relations presse (francophone, israélienne, anglophone, russophone »), etc. ?

Une lecture plus attentive de l'édition à Tel Aviv du Petitjournal.com montre qu'il ne s'agit pas d'un journal : « Le contenu et l'activité commerciale de l’édition Tel Aviv sont gérés par la société de droit israélien French Projection ». Les articles de Caroll Azoulay pour Actu J relèvent-ils de la même logique ? Et avec l’accord de cet hebdomadaire ? Au vu de ces articles problématiques, ces questions se posent.
Dans son n°1268 du 12 septembre 2013, Actu J a publié l’article La Chambre de Commerce et d'Industrie Israël-France ouvre à Jérusalem, signé par… Caroll Azoulay, devenue depuis juillet 2013 coordinatrice de la Chambre de commerce et d'industrie Israël-France (CCIIF) à Jérusalem. Le monde est vraiment petit… Après avoir annoncé le « développement du desk Jérusalem [de la CCIIF] avec pour objectif d'apporter aux entreprises un maximum de services (juridiques, fiscaux, études de marché, emploi, etc.) », mais sans indiquer sa fonction, et après avoir donné la parole à Daniel Rouach, président de la CCIIF, donc son patron, enfin, l'un de ses patrons, Caroll Azoulay conclut : « Affaire à suivre… » Par Caroll Azoulay ? La journaliste ? La coordinatrice de la CCIIF à Jérusalem ? Ou la codirigeante de French Projection qui fournit « assistance et suivi de projets B2B » ?

Dans son n°1273 du 24 octobre 2013, Actu J a publié une interview d'Edouard Cukierman - une pleine page - sur la 11e édition de Go4 Europe organisée par la banque d'affaires Cukierman Investment House et Catalyst Ltd Fonds. Un "évènement désormais incontournable dans le monde des affaires créé par un brillant homme d'affaires franco-israélien". Un article signé par… Caroll Azoulay, qui oublie cependant de signaler qu'Edouard Cukierman est aussi membre du Board de la CCIIF, et que celle-ci est l'un des partenaires de Go4 Europe. Quand on vous disait que le monde était petit...

En 2014, l'ours de cet hebdomadaire liste Caroll Azoulay comme contact en Israël pour les publicités dans sa version imprimée et sur son site Internet. Eclairant.

Un lecteur avisé trouvera rapidement les réponses à ces questions problématiques et relevant de la déontologie des journalistes.
Les autres points évoqués sur Facebook par Michel/Meir Azoulay, devenu entre-temps directeur du Développement à la CCIIF, et moi concernent :

1) Son prénom évolutif.
Michel/Meir Azoulay revendique « le droit d'utiliser le pseudo ou le nom que je souhaite sans avoir à en référer à personne. Ce sont mes deux prénoms, l'un hébraïque l'autre français ».

Ma réponse : « Quand vous collaboriez à l’agence de presse fondée par un Français Juif, vous signiez Meir, et quand vous collaborez à un média fondé par un Français chrétien vous vous présentez comme Michel . Pourquoi ? »
2) Le comportement du couple Azoulay à mon égard lors de notre collaboration à Guysen.
Selon Michel/Meir Azoulay, ses « passages à Paris avaient un objectif précis et je vous rappelle les propos que vous teniez sur moi à l'époque à M. Senbel qui ne me poussaient pas à souhaiter vous rencontrer ».

Ma réponse : « Il ne tenait qu'à vous de me contacter lors de vos passages à Paris. Entre collègues au sein d'une équipe rédactionnelle, cela se fait. Ni vous ni votre épouse ne l'avez fait ». L’un de vos premiers articles sur Guysen concernait l’élection du grand rabbin de Paris. Pourquoi ? Guysen n’était pas un site communautaire, votre article était truffé d’erreurs (confusion de noms de grands rabbins, etc.), et la France relevait de mon domaine de compétence en tant que correspondante de Guysen dans l’hexagone. Caroll Azoulay n’a jamais traité dans « Actualité juive » un sujet localisé en France, mais elle l’a fait pour Guysen ? Pourquoi ?

Pourquoi votre épouse et vous n’avez-vous jamais daigné m’en prévenir ou en parler avec moi ? Pour prouver à Guysen que je n’assurais pas bien ma fonction et que vous deviez pallier ma prétendue carence ? Pour vous constituer un carnet d’adresses à mon détriment ?

Caroll et Meir Azoulay ont continument empiété sur « mon pré carré » en jouant « perso ». Et ce, au détriment d’évènements majeurs israéliens qu’ils n’ont pas couverts - trucages des statistiques démographiques par l’Autorité palestinienne, volet israélien de l’affaire al-Dura, etc. – et de l’amélioration de la formation des rédacteurs du fil des news, « must » de Guysen.

Alors que j’avais tant espéré du recrutement de journalistes professionnels en 2005, j’ai déchanté rapidement et durablement ».
3) Libération a épinglé Meir Azoulay en 2006
Michel/Meir Azoulay a écrit : « Je n'ai pas été "épinglé" par Libération mais cité. Et quand bien même ? »

Ma réponse : « En 2006, « Libération » vous a interrogé sur une allégation dans votre article sur la mort d’Ilan Halimi, et vous n’avez pas su argumenter. Pourquoi ? Vous vous êtes fait épingler par "Libération" pour n'avoir pas étayé votre allégation.

Dans le journalisme, soit on est sûr d’un fait recoupé, on affirme et on peut prouver ses dires, soit on ne sait pas, on n’a pas recoupé le fait et dans ce cas on n’affirme pas. Un journaliste est membre d’une rédaction. Son erreur ou sa faute ternit l’image du journal auquel il collabore. Guysen était épié, et n’avait nul droit à l’erreur. Certains espéraient même sa disparition.

De plus, un journal est régi par un esprit d’entreprise et par un esprit d’équipe. Votre « quand bien même » révèle que vous n’aviez ni l’un ni l’autre ».
4) Le refus de traduction en anglais de mes articles et des éditoriaux signés par Guy Senbel, seul ou avec ma collaboration.
J’ai rappelé : « En pleine guerre contre le Hezbollah (été 2006) et jusqu'à mon départ en octobre 2006, malgré mes nombreuses demandes, les éditoriaux écrits par Guy Senbel, rédacteur en chef de Guysen, et moi n'ont été ni traduits en anglais ni publiés dans le Mailhebdo anglophone de Guysen ; par contre les traductions en anglais des articles de votre épouse et de vous l'ont été TRES souvent.

Michel/Meir Azoulay a écrit : « Je n'étais en aucun cas responsable du contenu Web. Veuillez vous adresser à la personne concernée à savoir M. Senbel. Je vous rappelle qu'à cette époque, je passais le plus clair de mon temps à effectuer les développement demandés par M. Senbel et je ne gérais pas complètement la rédaction ».

Ma réponse : « Je me suis adressée à Dominique Fitoussi et à Guy Senbel, tous deux DEBORDES. A qui voulez-vous faire croire que Guy Senbel, rédacteur en chef, aurait été assez fou pour faire traduire en anglais les seuls textes du couple Azoulay et de rédacteurs non journalistes, et non ses éditoriaux, cosignés ou non par moi, ou/et mes articles, dont une interview de Brigitte Bardot ?

Dois-je vous rappeler l’article en anglais publié en octobre 2006 sur Guysen et qui conjurait à trahir l’alliance entre Israël et les Etats-Unis, encourageait à la lâcheté, en contradiction totale avec les valeurs de Guysen ? Je l’ai supprimé du site dès que je l’ai repéré. Dans les heures qui ont suivi, il a été republié. J’ai alerté Guy Senbel qui l’a fait enlever immédiatement et définitivement. Cet article aurait pu couler Guysen, et n’a pas ensuite été publié par un autre média. Pourquoi a-t-il été publié sur Guysen, et à deux reprises ?

Lasse d’éteindre des feux allumés par des pompiers pyromanes, refusant que mes articles soient interdits de traduction en anglais, mes news en français interdites de traduction et de publication sur les newsletters, blessée par des actes humiliants, vexatoires et douloureux, j’ai alors quitté Guysen dont j’étais un des piliers historiques depuis juin 2002 et dans lequel je fondais des espoirs professionnels importants ».

Le 28 octobre 2014, Caroll Azoulay a promu dans sa page Facebook la conférence exceptionnelle, en anglais, Droit des Palestiniens, perspectives juridiques et droits de l'homme, le 4 novembre 2014, à l'Espace Rachi-Guy de Rothschild. Le 17 juillet 2013, Calev Myers, un des trois orateurs de cette conférence, a suggéré : "Nous avons besoin d'arrêter de nous disputer sur les droits du peuple Juif et commencer un nouveau discours public fondé entièrement sur les droits de l'homme des Palestiniens" (We need to stop quarreling about the rights of the Jewish people and begin a new public discourse, based entirely on the human rights of the Palestinians"). Quelle faute stratégique ! Il faut au contraire affirmer les droits du peuple Juif, souvent ignorés ou méconnus y compris parmi les Juifs.


A lire sur ce blog :

Publié le 17 septembre 2013, cet article a été actualisé le 29 octobre 2014.

vendredi 13 septembre 2013

L’œil d’un collectionneur : Serge Aboukrat, du cliché-verre à Philippe Halsman


La Maison européenne de la photographie  (MEP) a présenté l’exposition éponyme  rendant hommage à Serge Aboukrat, collectionneur et galeriste, au travers de deux de ses centres d’intérêt : le cliché-verre, procédé « de multiplication de l’image s’appuyant sur les débuts de la photographie » et le talentueux photographe américain Juif Philippe Halsman  (1906-1979), « un des plus grands photographes-portraitistes du XXe siècle » dont les œuvres figurent en Une de nombreux livres et magazines, et que la galerie Serge Aboukrat célèbre.

 
« Depuis longtemps j’affectionne la photographie. Dans les années 1970, alors que j’habitais Nice, une de mes connaissances collectionnait les années 1930. Tout dans son appartement reflétait l’ambiance de cette époque : murs en opaline noire, vases de Dunand, Lalique, meubles de Ruhlmann, Leleu, sculpture de Miklos, peinture animalière de Jouve… Un véritable musée. Je me faisais alors la réflexion, qu’il devait falloir 40 ans pour redécouvrir, apprécier une période dans son ensemble et j’annonçais alors que le 1960 serait « à la mode » dans les années 2000 ! Lors de la visite du Musée Pompidou Metz, dans la première exposition décidée par Laurent Lebon, une vidéo d’entretiens avec Marcel Duchamp affirmait, et me confirmait, cette idée des 40 ans. Ce laps de temps est-il à considérer comme « une traversée du désert », à l’image de celle du peuple hébreu lors de la sortie d’Égypte, qui dura 40 ans, d’obtenir les garanties de durabilité. Passé ce délai, tout est possible. Les dés sont jetés. Être en phase avec son temps, comprendre, aimer son époque est une forme de bonheur. Certes « Des choses anciennes, faisons des nouvelles » sera toujours d’actualité. La critique fait progresser le futur. L’innovation artistique (picturale, musicale, littéraire) est-elle réellement comprise lors de sa période de création ? Cela paraît évident pour les amateurs éclairés. Je me remémorais l’affiche rencontrée dans les rues de Paris, alors que je venais juste de m’y installer, à 40 ans : « La musique classique a d’abord été contemporaine ». William Bouguereau, Eugène Carrière et bien d’autres peintres ont été plus appréciés à leur époque que Edouard Manet, qui laissa pourtant son nom dans l’Histoire de l’Art. Ne parlons pas de la photographie, des débuts de ce médium négligé, de ces précurseurs qui ont tant œuvré pour imposer la photographie au rang d’Art. L’histoire rattrape ces erreurs », observe Serge Aboukrat, collectionneur et galeriste.

Parmi les expositions de sa galerie parisienne, citons celle en 2007 de photographies vintage d’objets désignés par le styliste industriel et graphiste Raymond Loewy et en 2008-2009 celle de tirages d’époque admirablement conservés de Pierre Verger  (1902-1996) sur L’Espagne prémonitoire, juste avant le déclenchement de la Guerre civile.
 
Les clichés-verre
Le cliché-verre relève, « par sa nature même, à la fois du dessin, de la gravure et de la photographie ». C’est avant tout « un procédé de multiplication de l’image s’appuyant sur les débuts de la photographie ».

Le cliché-verre est « un procédé d’impression par les moyens photographiques, à partir d’un négatif sur verre réalisé manuellement et directement par l’artiste. La plaque est préalablement enduite d’une couche épaisse de collodion où l’artiste, dessine avec une pointe, son sujet. Le tracé traverse le verre translucide. Le tirage est obtenu par l’action de la lumière qui passe à travers le verre et marque le papier photosensible qui est ensuite révélé et fixé ».

Dans les années 1850, Constant Dutilleux et son gendre Charles Desavary inventent cette technique « à mi-chemin entre la gravure et la photographie ».

Lors d’un séjour à Arras, Jean-Baptiste Camille Corot découvre ce procédé. Il réalisa une soixantaine de clichés-verres. Le premier « dessin sur verre pour photographie » est réalisé en 1853 par Corot : « Le bucheron de Rembrandt  ».

L’exposition à la MEP présente une soixantaine de clichés-verre de Corot, Daubigny, Delacroix  - le musée Delacroix est situé à quelques mètres de la galerie Serge Aboukrat, dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés -, Millet, Rousseau.
 
Philippe Halsman, portraitiste psychologique
« Il y a une dizaine d’années, je fis l’acquisition d’un lot photographique de Philippe Halsman, ensemble réduit de cet artiste, sorte de mini rétrospective : Atomicus, Skull, Jump et portraits « flottants ». Je m’en suis immédiatement voulu de ne pas m’être intéressé bien avant à cet artiste, considéré comme l’un des dix grands photographes de sa génération. Au fil de mes recherches, je constituais un ensemble cohérent… et ce moins de 40 ans après sa disparition », se souvient Serge Aboukrat.

Et d’ajouter : « Les fatalités de son adolescence n’ont pas engendré chez Philippe Halsman, dans sa vie ou son travail de la rancœur, mais plutôt légèreté, beauté, optimisme et joie de vivre. Les évènements éprouvés dans sa jeunesse ont jeté dans les dés du hasard les clefs de sa passion, qu’il mit au service de son œuvre, sa marque singulière facilement reconnaissable".

La soixantaine de photographies de Philippe Halsman  sélectionnée par Serge Aboukrat fait découvrir une partie de l’œuvre et de la vie de ce photographe portraitiste pour qui « les accents et les différences sont là non pas pour contrarier, mais pour être savourés ».

Philippe Halsman  nait à Riga (alors dans l’empire russe, et dans l’actuelle Lettonie) en 1906, dans une famille dont le père est dentiste.

Dès 1921, il commence à photographier famille et amis avec le vieil appareil de son père.

Major à sa sortie du lycée, il acquiert une formation d’ingénieur en électricité à Dresde.

En 1928, son père meurt lors d’un séjour familial dans les Alpes autrichiennes.

Deux années plus tard, Philippe Halsman s’installe à Paris.

Là, en 1932, il ouvre un studio photographique au 22 rue Delambre, dans le quartier Montparnasse.

Il conçoit un appareil photographique reflex bi-objectif (twin lens reflex) 9 x 12 cm novateur par l’utilisation de deux objectifs - l'un servant à la visée, l'autre à la prise de vue – et le fait fabriquer en 1936 par le petit-fils d’Alphonse Giroux, fabriquant du premier appareil pour Louis-Jacques-Mandé Daguerre.

Avec cet appareil original, Philippe Halsman photographie de célèbres écrivains, architectes, peintres, dramaturges : André Gide, Marc Chagall, Paul Valéry, Jean Painlevé, Jean Giraudoux, Le Corbusier, André Malraux…

Philippe Halsman travaille aussi avec le monde de la haute couture, notamment celui des chapeaux, et avec des clients privés.

Dès 1936, Halsman, qui a étudié le travail d’autres artistes et photographes, en particulier les surréalistes dont il retient l’art de surprendre le lecteur, s’impose comme le meilleur portraitiste en France.

Ses photos apparaissent en couvertures de livres et dans les magazines : Vu, Voilà.

La Galerie de la Pléiade, boulevard Saint-Michel, organise alors sa première exposition.

Fuyant la France à l’été 1940, son épouse, leur fille, sa sœur et son beau-frère parviennent aux Etats-Unis comme citoyens lettons, bien qu’ils détiennent un passeport français.

A Marseille, après de longs mois d’attente, grâce à l’intervention d’Albert Einstein, qui avait rencontré la sœur d’Halsman dans les années 1920, Halsman obtient un visa urgent pour entrer aux Etats-Unis.
 
Il se rend à Lisbonne, et de là, muni de son appareil photographique et d’une douzaine d’épreuves, embarque dans un navire de réfugiés pour les Etats-Unis en novembre 1940.

La carrière d’Halsman amorce un tournant déterminant quand il rencontre Connie Ford, une modèle qui accepte de poser pour lui en échange de clichés pour son portfolio. "Quand les publicitaires d’Elizabeth Arden  voient la photographie de ce mannequin se détachant du drapeau américain, ils décident d’utiliser cette photographie pour lancer leur campagne nationale pour le rouge-à-lèvres Victory Red".

Un an plus tard, à l’automne 1942, Life demande à Halsman de photographier de manière narrative un nouveau chapeau. A la grande joie de l’artiste, le 5 octobre 1942, son portrait du modèle souriant au travers du bord plumeté du chapeau fait la couverture du magazine né six mois auparavant. Le début d’une longue collaboration dans un monde où le photojournalisme est encore un champs nouveau…
 
De ses débuts en France dans les années 1930 à la carrière qu’il poursuit à New York dès 1940, Philippe Halsman s’illustre par ses photographies de mode et ses portraits de personnalités. Des portraits qui pendant trente ans illustrent les couvertures des magazines américains les plus importants : Look, Esquire, Life, The Saturday Evening Post, Paris Match...

Pour le célèbre magazine Life, avec lequel il collabore jusqu’en 1970 – Life a cessé de paraître en 1972 - et dont il détient, avec 101 couvertures, le record inégalé de « Une », Philippe Halsman photographie les riches et les célèbres, renouvelant l’art du portrait grâce à son inventivité, à son originalité et à son empathie envers son sujet. Il réalise aussi des photos pour des publicités pour des firmes aussi renommées qu’Elizabeth Arden cosmetics , NBC, Simon & Schuster, et Ford.

En 1941, familier des surréalistes, Philippe Halsman débute une collaboration de 37 ans avec Salvador Dali, d’où sont nées des « photographies d’idées » (photographs of ideas).

Exemples de ces  « photographies d’idées » : les séries Dali Atomicus – Dali, ses tableaux, ses chats, et l’eau apparaissent suspendus dans l’air - et Dali’s Mustache imprégnées de l’irrationalité perturbante des rêves et tableaux de Dali.

En 1945, Halsman est élu le premier président  de l’American Society of Magazine Photographers  (ASMP). Il y mène un combat pour la protection des droits d’auteur des photographes.

A l’époque, les Américains apprennent le monde par leurs journaux, à la radio et aux Actualités cinématographiques. Avec Life et les autres magazines populaires, ils découvrent une actualité présentée différemment, de manière attrayante, vivante, et illustrée de photos brillantes, dramatiques, mêlant histoires sur la politique internationale, vie quotidienne, célébrités, exotisme et humour. Les images d'Halsman illustrent la société américaine prospère du milieu du XXe siècle.

Son art consiste à insérer dans la photo des détails familiers, et finalement perturbants, ce qui confère aux sujets une tension, tout en soignant ses éclairages sophistiqués, son focus large. Les autres raisons de son succès ? Elles tiennent notamment en sa joie de vivre et son imagination ainsi qu’à ses prouesses technologiques.

Quand Halsman a fait poser les comédiens de la NBC contre un papier blanc nu, en éliminant tout élément de contextualisation, ces artistes ont paru à la fois drôles et fragiles.

De l’exploration de l’inconscient érotique par les surréalistes, Philippe Halsman a appris comment associer glamour, sexe, l’énergie et la santé dans un portrait. Ce qui a fait de lui le photographe favori de Life pour des stars sensuelles.

Halsman aimait comparer son travail à celui d’un bon psychologue qui regarde ses sujets avec une perspicacité particulière et en révèle la personnalité : « Cela ne peut pas être fait en poussant la personne dans une position ou en arrangeant sa tête à un certain angle. Cela doit être accompli en provoquant la victime, en l’amusant avec des plaisanteries, en la rassurant par le silence, ou en lui posant des questions impertinentes que son meilleur ami aurait peur d’exprimer ».

« Cette fascination pour le visage humain ne m’a jamais quitté… Chaque visage que je vois semble cacher – et parfois révéler fugitivement – le mystère d’un autre être humain. Capturer cette révélation est devenu le but et la passion de ma vie », écrit Halsman en 1972.

Après son retour en Europe dans les années 1950, où il est invité par David Seymour  à se joindre à Magnum, Halsman poursuit son exploration du portrait au travers de sa célèbre série « jumpology ». A la fin de chaque séance, il demande à ses sujets de sauter devant son objectif. « Quand vous demandez à une personne de sauter en l’air, son attention se concentre essentiellement dans l’acte de sauter et le masque tombe afin que la vraie personne apparaisse », explique Halsman qui photographie ainsi les plus grands de ce monde, en plein saut, de Marilyn Monroe  à Brigitte Bardot, de Mme Ford à Richard Nixon à la Maison Blanche, des Windsor à Edward Steichen… Ces images amusantes et pleines d’énergie constituent une part importante de son patrimoine photographique.
 

En 1958, un sondage mené par Popular Photography auprès des photographes le désigne comme l’un des dix plus grands photographes au monde aux côtés d’Irving Penn, Richard Avedon, Ansel Adams, Henri Cartier-Bresson, Alfred Einsenstaedt, Ernst Hass, Yousuf Karsh, Gjon Mili et Eugene Smith.

De 1971 à 1976, Halsman enseigne dans le cadre du séminaire Psychological Portraiture à The New School.

Dès 1998-1999, moins de vingt ans après la mort d’Halsman, la National Portrait Gallery (NPG) de la Smithsonian Institution a présenté la première rétrospective historique  de cet artiste dont les œuvres ont imprimé nombre de rétines et influencé beaucoup de photographes.

   
Jusqu’à fin septembre 2013
A la galerie Serge Aboukrat

7, place de Furstemberg, 75006 PARIS
Tél. : 09 66 94 02 12/ 01 44 07 02 98
Du dimanche au vendredi, de 15 h à 19 h
 
Jusqu’au 15 septembre 2013
A la Maison Européenne de la Photographie  (MEP)

5/7, rue de Fourcy, 75004 Paris
Tél. : 01 44 78 75 00
Du mercredi au dimanche de 11 h à 20 h
 
Visuels :
Delacroix, Le tigre en arrêt, 1854
Tirage Sagot-Le Garrec, 1921
Collection Serge Aboukrat
 
Corot, Arbre dans la forêt, circa 1860
Tirage Sagot-Le Garrec, 1921
Collection Serge Aboukrat
 
Saut dans le vide de Yves Klein, Cibachromes, 1998
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jeudi 12 septembre 2013

La Cour d’appel de Paris a évoqué les blessures de Jamal al-Dura

Le 14 décembre 2011, Clément Weill-Raynal, journaliste à Actualité juive hebdo, et le Dr Yehouda David ont comparu devant la Cour d’appel de Paris. Ils avaient interjeté appel d’un jugement du Tribunal correctionnel de Paris du 29 avril 2011 les condamnant sévèrement pour diffamation à l’égard du Gazaoui Jamal al-Dura : en 2008, tous deux avaient mis en doute le lien entre des cicatrices de Jamal al-Dura et les blessures qui lui auraient été infligées par des « tirs israéliens » au carrefour de Netzarim (bande de Gaza) le 30 septembre 2000. Cet article est republié car la Cour de cassation a cassé sans renvoi l'arrêt de la Cour d'appel de Paris ayant condamné Clément Weill-Raynal et relaxé le Dr Yehouda  (ou Yehuda) David. Elle a rejeté le pourvoi de Jamal al-Dura qui portait sur la relaxe du Dr Yehouda David. Elle a retenu l'argumentation de la défense du chroniqueur judiciaire estimant que la cour d'appel n'avait pas tenu compte du "caractère d'intérêt général du sujet traité", alors que, selon l'article 10 de la Convention européenne des droits de l'Homme, "dans le cadre d'un débat d'intérêt général, la liberté d'expression autorise la mise en cause des personnes avec une dose d'exagération et même de provocation qui exclut toute condamnation pour injure ou diffamation publique". 

Le Dr Yehuda David, Clément Weill-Raynal et Actualité juive condamnés par le Tribunal correctionnel de Paris pour avoir diffamé Jamal al-Dura
French Justice scrutinized Jamal al-Dura’s Wounds
French Journalist and Israeli Surgeon Condemned for Defamation of Jamal Al Dura

Une longue audience - plus de sept heures – soulignant les doutes légitimes concernant l’authenticité des allégations du reportage sur « la mort de Mohammed al-Dura » et les « blessures de son père Jamal al-Dura »... et toujours absent : le plaignant, Jamal al-Dura.

Une interview et un droit de réponse
Le 30 septembre 2000, France 2 a diffusé au JT (journal télévisé)  de 20 heures un reportage d’environ 50 secondes de Charles Enderlin, son correspondant permanent à Jérusalem, déclarant en voix off sur des images signées par le cameraman palestinien Talal Abu Rahma :
« Près de l’implantation de Netzarim (bande de Gaza)… Jamal et son fils Mohamed (12 ans) sont la cible des tirs venus de la position israélienne. Son père tente de le protéger... Une nouvelle rafale. Mohamed est mort et son père gravement blessé ».
L’image du « petit Mohamed » devient l’icône de l’Intifada II.

Ce reportage suscite des doutes, et des enquêtes dès 2000 de Nahum Shahaf, physicien israélien, de Stéphane Juffa, rédacteur en chef de l’agence de presse Mena (Metula News Agency). Au sein de la Ména, Gérard Huber, psychanalyste, et Luc Rosenzweig, journaliste, poursuivent leurs investigations. Nahum Shahaf et la Ména contestent l'authenticité des faits allégués dans ce reportage, et concluent, au terme de leurs démonstrations, à la mise en scène.

Dans son documentaire Trois balles et un enfant mort. Qui a tué Mohamed al-Dura ? diffusé en 2002 par ARD, Esther Schapira, documentariste allemande, soutient que l'enfant serait mort vraisemblablement par des balles palestiniennes. 

C'est Richard Landes, historien américain, qui parvient à interviewer Charles Enderlin, et forge le néologisme Pallywood pour désigner l'industrie audiovisuelle palestinienne de propagande

La polémique sur ce reportage controversé est alimentée par le long refus de France 2 de rendre publics les rushes du reportage, et les versions successives de Talal Abu Rahma qui, le 3 octobre 2000, affirme sous serment, au Centre palestinien des droits de l’homme : « L’enfant a été tué intentionnellement et de sang-froid par l’armée israélienne », puis se rétracte le 30 septembre 2002, soit deux ans plus tard, dans un fax adressé à France 2 Jérusalem : « Je n’ai jamais dit à l’Organisation palestinienne des droits de l’homme à Gaza que les soldats israéliens avaient tué intentionnellement et en connaissance de cause Mohamed al-Dura et blessé son père ».

Dans deux textes électroniques de novembre 2004, Philippe Karsenty, directeur de l’agence de notation des médias Media-Ratings, qualifie en particulier d’« imposture médiatique », de « faux reportage », « pure fiction » et « supercherie » ce reportage controversé et exhorte aux licenciements de Charles Enderlin et d’Arlette Chabot, alors directrice de l’information de France 2.

Ceux-ci portent plainte contre lui pour diffamation.
 
Talal Abu Rahma a filmé en octobre 2004 des cicatrices de Jamal al-Dura, à son domicile gazaoui. France 2 a diffusé ce film lors d’une conférence de presse peu après.
 
Plusieurs procédures judiciaires ont été lancées en France et en Israël dans l’affaire al-Dura.

Condamné le 19 octobre 2006 par le Tribunal de Grande instance de Paris, Philippe Karsenty interjette appel.

Après avoir demandé par un arrêt du 3 octobre 2007 les rushes du reportage à France 2 et les avoir visionnés, la Cour d’appel de Paris relaxe Philippe Karsenty, le 21 mai 2008, dans un arrêt tançant sévèrement les intimés.
 
Dans ses numéros respectivement des 4 septembre et 25 septembre 2008, Actualité juive (1), hebdomadaire incontournable de la communauté Juive française, a publié l’interview du Dr Yehuda David, chirurgien orthopédique spécialisé en micro-chirurgie de la main à l’hôpital Tel ha Shomer (Tel-Aviv), « le plus important du Moyen-Orient » (Dr David), par le journaliste Clément Weill-Raynal, sous le pseudonyme de Daniel Vavinsky, puis la réponse de celui-ci à un droit de réponse de Charles Enderlin - un texte que Clément Weill-Raynal a confié lors de l'audience judiciaire avoir rédigé, malgré ses réticences, à la demande de Serge Benattar, directeur de l'hebdomadaire. Le Dr Yehuda David a affirmé dans son interview avoir opéré en 1994, dans le cadre d’une opération de chirurgie réparatrice, Jamal al-Dura, victime en 1992, de blessures à l’arme blanche (hache, couteau) lors d’une rixe entre Palestiniens, donc bien avant le reportage controversé en 2000. Les blessures de 1992 avaient induit une paralysie de la main droite causée par une section des nerfs médian et cubital.
 
Sans avoir examiné Jamal al-Dura, dans une lettre du 9 septembre 2008, le professeur Raphaël Walden (2), spécialiste de chirurgie vasculaire à l'hôpital de Tal ha Shomer, a repris la teneur d'un rapport médical jordanien sur Jamal al-Dura.

Le 29 octobre 2008, Jamal al-Dura a déposé plainte pour diffamation contre le Dr Yehuda David, Clément Weill-Raynal et Serge Bénattar, directeur de cet hebdomadaire, à propos de certains passages de cette interview et de la réponse de Clément Weill-Raynal à Charles Enderlin. Une réponse rédigée à la demande de Serge Bénattar, directeur-fondateur d'Actualité juive hebdo.

Le 29 avril 2011, la XVIIe chambre du Tribunal de grande instance (TGI) de Paris – tribunal correctionnel - avait estimé diffamatoires les propos alléguant que ce Gazaoui avait participé à une mise en scène diffusée par France 2, puis qu’il avait imputé à tort à des tirs israéliens la mort de son fils Mohammed et ses anciennes blessures afin de berner l'opinion publique, et ce, avec la complicité de médecins palestiniens.

Ce Tribunal avait condamné chaque défendeur - Dr Yehuda David, Clément Weill-Raynal et Serge Bénattar, directeur de cet hebdomadaire -, notamment à une amende de 1 000 euros, assortie d'un sursis total, et tous trois solidairement à verser à Jamal al-Dura 5 000 euros au titre des dommages et intérêts, ainsi que 5 000 euros au titre de ses frais de justice.
 
L’exécution provisoire de ce jugement a été suspendue le 8 juillet 2011 : les défenseurs ont déposé une consignation de 5 000 euros.

Des cicatrices antérieures à 2000
A la différence de l’audience devant la XVIIe chambre du TGI quelques mois plus tôt, cette audience publique s’est déroulée sans intervention de témoins et les explications chirurgicales ont été concises et claires. Les débats sont demeurés centrés sur les propos tenus et leur qualification juridique.

Les juges et l’avocat général se sont montrés particulièrement attentifs aux verbatim de la vidéo présentée en 2004 sur les cicatrices de Jamal al-Dura filmées par Talal Abu Rahma. Le commentaire off de cette vidéo a fait l’objet d’une quasi-exégèse afin de déterminer si cette vidéo visait ou non les seules cicatrices de Jamal al-Dura liées à l’incident du 30 septembre 2000. Malgré les suggestions de la défense, la Cour a préféré visionner cette vidéo lors de son délibéré, et non lors de l’audience.

Le Dr Yéhuda David a rappelé avoir effectué une opération de chirurgie réparatrice sur Jamal al-Dura : il a implanté dans le bras et la main des tendons prélevés dans le pied gauche de ce patient Gazaoui. Il a précisé s'être prononcé sur les cicatrices de son opération lors de l'interview accordée à Clément Weill-Raynal.

Quand, en 2007, une équipe de la Ména lui a présenté le dossier médical de Jamal al-Dura, le Dr David s’est souvenu de son ancien patient, et a répondu aux journalistes israéliens le sollicitant, sans que Jamal al-Dura ne porte plainte contre eux ou contre lui.

Le Dr Yéhuda David a affirmé s’être exprimé dans cette affaire en étant motivé par un souci de paix entre Israéliens et Palestiniens, et avec l’accord du directeur du ministère israélien de la Santé.

Il a souligné l’éthique des soldats israéliens – « On accuse les soldats israéliens d’avoir tiré sur un enfant pendant 45 secondes ou une minute. En plus de 20 ans, je n’ai pas vu de pareil ordre de tir. Avant de tirer, un soldat israélien doit avoir l’accord de plusieurs échelons ».

Se fondant sur son expérience médicale, notamment dans une unité combattante israélienne, il a dénoncé des incohérences et invraisemblances : ainsi, un rapport médical allègue qu’une balle aurait atteint Jamal al-Dura par derrière ; or, derrière ce Gazaoui, se trouvait un mur. En outre, si la veine fémorale du Gazaoui avait été atteinte par une balle israélienne à haute vélocité, Jamal al-Dura serait mort exsangue en quelques minutes. Aucune goutte de sang ne corrobore les allégations de blessures, etc.
Quant à Clément Weill-Raynal, il a évoqué son évolution, de l’indifférence à l’intérêt tardif en 2008, via la méfiance à l’égard des tenants de la mise en scène de l’incident. Il a réalisé de nombreux recoupements dans le cadre de son enquête journalistique, et s’est vu opposer le refus de Jamal al-Dura de répondre à ses questions.

Ce journaliste a soulevé le « problème de la crédibilité de Talal Abu Rahma » qui a « ses secrets » et a déclaré au journal marocain Le Matin, en 2001, qu’il était « venu au journalisme afin de poursuivre la lutte en faveur de son peuple » (3).

Clément Weill-Raynal a listé des contradictions : changement du prénom de l’enfant (« Rami » pendant 48 heures, puis « Mohamed ») dans les dépêches d’agences de presse, heure de la présence d’un enfant palestinien décédé à l’hôpital de Gaza (à « 13 h » selon le médecin palestinien Taweel ou après « 15 h » selon Charles Enderlin ?), etc.

Et de retracer la dégradation de ses relations avec Charles Enderlin dès le début de son enquête : « Tu vas tirer sur ton camp », le prévient le correspondant de France 2 à Jérusalem.

« Un permis de douter » ( Pascale Robert-Diard, Le Monde, 2008)
Avocate de Jamal al-Dura, Me Orly Rezlan s’est attirée les foudres du Président de la cour pour avoir interrompu à plusieurs reprises les prévenus lors de leurs explications.

Elle a fait preuve d’une moindre habileté qu’en première instance, notamment car elle s’est efforcée d’associer les deux prévenus à la Ména et à Philippe Karsenty, pourtant relaxé par cette même Cour en une composition certes différente, et s’est enquis si l’Etat d’Israël finançait les frais de justice du Dr David.

Elle a déploré cette polémique – « Si Jamal al-Dura n’a pas été blessé lors de la fusillade, alors imaginez ce qui est arrivé à son fils… » - s’autoalimentant par des questionnements sans fin, cette « méthode hypercritique qui consiste à multiplier les questions. Personne n’a le temps de répondre à ces questions. Chaque contradiction signifie un mensonge. Cette méthode consiste à mener à la situation où la victime doit se justifier ».

« J’ai des doutes. J’ai des doutes. J’ai des doutes. Mais je m’arrête là. Il n’est pas question de prendre position sur un sujet aussi sensible », a déclaré Jean-François Cormaille de Valbray, avocat général. Et d’asséner : « Chacun dit « Il [Nda : Jamal al-Dura] ment ». Or on lui fait dire ce qu’il ne dit pas » dans la vidéo montrant ses cicatrices.

Jean-François Cormaille de Valbray a stigmatisé « l’imprudence » verbale du Dr David, sans examen de Jamal al-Dura et en se « focalisant sur sa main ». Il s’en est remis à la sagesse de la Cour pour le reste.

Me Alain Jakubowicz, avocat du Dr Yéhuda David, et Me Gilles-William Goldnadel, avocat de Clément Weill-Raynal, ont décortiqué chaque passage incriminé pour en prouver le caractère factuel et descriptif, en démontrer l’absence de tout caractère diffamatoire et souligner la prudence de l’expression, tout en insistant sur la bonne foi de leurs clients et leur absence d’animosité à l’égard du plaignant.

Ils se sont étonnés que Jamal al-Dura ne se soit pas « soumis aux examens et expertises qui auraient pu permettre de faire la lumière sur l’origine de ses blessures ». C’était l’une des missions de la commission d’enquête indépendante composée d’experts acceptée par France 2 qui a fait lanterner le CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France).

Me Alain Jakubowicz a persiflé sur la plainte déposée par Jamal al-Dura à propos d’un article écrit dans une langue qu’il ignore.

Puis, Me Gilles-William Goldnadel a vivement rappelé à la Cour son arrêt, certes rendu dans une formation différente, relaxant Philippe Karsenty en 2008.

Il a insisté sur l’enquête sérieuse de son client et des enjeux du procès : « la possibilité de remettre en question une vérité officielle » et l’existence d’un contre-pouvoir au pouvoir de la presse. Et de citer une jurisprudence constante épargnant aux journalistes toute poursuite judiciaire fondée sur leurs questions lors d’une interview.

Il s’est étonné de la « procuration » donnée par Jamal al-Dura à « France Télévisions et leur correspondant à Jérusalem d’exploiter les rapports médicaux le concernant, devant les tribunaux ou à la télé ou pour tout autre usage approprié » et autorisant « le correspondant à utiliser ces rapports médicaux comme il lui conviendra ».

Me Gilles-William Goldnadel a persiflé sur les incohérences notamment dans le rapport médical jordanien et sur les témoignages « fantaisistes » des cameramen et photographes palestiniens collaborant à de célèbres agences de presse, présents lors de l’incident al-Dura et dont les images de cet incident ont brûlé, été égarées, etc.

Quant à la réponse de Clément Weill-Raynal au droit de réponse de Charles Enderlin, si elle contenait un élément diffamatoire à son encontre, ce serait au correspondant de France 2 à Jérusalem, et non à Jamal al-Dura, d’en poursuivre l’auteur.

« Je ne suis pas un conspirationniste. Je ne suis pas un délinquant. Certains veulent que je sois mis au ban de ma profession. Pour ceux-là, une condamnation serait accueillie par une fête », a soupiré Clément Weill-Raynal.
Quant au Dr Yehuda David, il a conclu sur l’attente du verdict de la Cour par l’Etat d’Israël, le peuple d’Israël et les Palestiniens.
 
L’arrêt de la Cour d’appel de Paris, présidée par Alain Verleene, sera rendu le 15 février 2012. La veille, le 14 février 2012, la Cour de cassation examinera le pourvoi formé par Charles Enderlin et France 2 contre l'arrêt de la Cour d'appel de Paris du 21 mai 2008. Jean Berkani, avocat général auprès de la Cour de cassation, devrait recommander le rejet de ce pourvoi.

Le 15 février 2012, l'arrêt de la Cour d'appel de Paris a condamné le journaliste Clément Weill-Raynal, pour les phrases incriminées dans sa réponse au droit de réponse de Charles Enderlin, à 1 000 euros d'amende avec sursis, 1 000 euros de dommages-intérêts et 6 000 euros de frais de justice. Cet arrêt a aussi relaxé le Dr Yehuda David.

Actualité juive hebdo a alors titré en encadré en bas de sa couverture de son n° 1199 (23 février 2012) sur la « victoire posthume de Serge Benattar », directeur de la publication et fondateur du journal. La quasi-totalité de la page 26 de ce numéro est consacrée à l’affaire al-Dura : « Le DrYehuda David gagne son procès en appel et Serge Benattar (zal) est mis hors de cause » et « Victoire posthume de Serge Benattar », ce titre-ci étant surmonté par « Reconnaissance ». Curieusement, aucun des articles publiés n’informait sur la condamnation du chroniqueur judiciaire du journal !? Clément Weill-Raynal avait été condamné pour sa réponse, écrite à la demande de Serge Benattar, au droit de réponse de Charles Enderlin.

En septembre 2013, la Cour de cassation a cassé sans renvoi l'arrêt de la Cour d'appel de Paris ayant condamné Clément Weill-Raynal et relaxé le Dr Yehouda David. Elle a rejeté le pourvoi de Jamal al-Dura qui portait sur la relaxe du Dr Yehouda David. Elle a retenu l'argumentation de la défense du chroniqueur judiciaire estimant que la cour d'appel n'avait pas tenu compte du "caractère d'intérêt général du sujet traité", alors que, selon l'article 10 de la Convention européenne des droits de l'Homme, "dans le cadre d'un débat d'intérêt général, la liberté d'expression autorise la mise en cause des personnes avec une dose d'exagération et même de provocation qui exclut toute condamnation pour injure ou diffamation publique".

La Cour de cassation a considéré que "le passage incriminé... ne dépassait pas les limites admissibles de la liberté d'expression sur le sujet d'intérêt général constitué par le débat relatif à la couverture par la chaîne France 2 d'un événement ayant eu un retentissement mondial ainsi qu'à l'origine des blessures présentées par M. Al-Dura".

Le 11 septembre 2012, Clément Weill-Raynal a déclaré : "En enquêtant sur cette affaire, je n’ai fait que mon travail de journaliste. Ma seule intention a toujours été de participer à l’établissement de la vérité sur un reportage controversé. Treize ans après les faits, il n’est pas trop tard pour que toute la lumière soit faite sur cette affaire".
 
Une affaire d’Etat
D’une certaine manière, cette procédure judiciaire a affaibli France 2 et Charles Enderlin : le jugement condamnant les prévenus n’a pas mis un terme aux questionnements lors même qu’il portait sur des éléments objectifs – cicatrices de blessures - distincts des images controversées et supposés clore définitivement l’affaire al-Dura. Pis, les audiences et cette décision judiciaire ont rendu publics des documents qui laminent la réalité des faits allégués. De plus, les magistrats de la Cour d’appel ont évoqué les doutes sur les faits allégués sans les présenter comme des élucubrations.

La désinformation ? Clément Weill-Raynal l’a définie comme un mensonge construit sur un élément réel. Mais les exemples qu’il a cités révèlent que cette désinformation peut ne contenir aucun élément réel. Ainsi, un soldat israélien a été présenté par des médias comme menaçant un Palestinien, alors qu’il protégeait l’étudiant Juif américain, Tuvia Grossman, de la violence d’Arabes palestiniens ; en 2002, après un prétendu « massacre » par des soldats israéliens, un Arabe palestinien présumé mort tombe de sa civière, puis y remonte prestement en suscitant la peur des passants, etc. Dans cette guerre médiatique, ce qui est en jeu, c’est aussi l’histoire de ce conflit déformée ou/et occultée par le récit propagandiste palestinien distillé dans des médias, livres d’histoire, documentaires, reportages, bandes dessinées, romans, etc. et gobé par une large partie de l’opinion publique.

« Que ces débats sont longs. Ce n’est pas une affaire d’Etat ! », s’exclame une spectatrice. Pourtant si, il s’agit d’une affaire d’Etat. Et qui perdure car elle sert la « politique arabe » de la France en imposant le narratif palestinien diabolisant l’Etat d’Israël et délitant le lien entre la diaspora Juive et cet Etat diffamé, isolé et marginalisé, en laissant perdurer un blood libel qui attise la haine antisémite dans le monde et en érigeant la France édictrice de paramètres de la paix.

« On n’a jamais décidé de s’emparer de ce sujet-là [Nda : l’affaire al-Dura] de manière forte. Déjà, parce qu’on considère que c’est un sujet qui préoccupe en fait essentiellement la communauté juive. Ce n’est pas un vrai enjeu dans la défense d’Israël pour nous aujourd’hui. Je regrette que la commission qui a été mise en place par France Télévisions n’a jamais abouti à quelque chose de concret. Rester accroché à ce qui s’est passé dans ce reportage vidéo n’est pas le combat essentiel que nous devons mener aujourd’hui, ce n’est pas le plus constructif. Le combat pour défendre l’image d’Israël passe par autre chose que par ressasser cette affaire là », a déclaré Jonathan Hayoun, président de l’UEJF (Union des Etudiants Juifs de France) sur RCJ, « la radio de la communauté Juive » française, le 4 janvier 2012, sans citer de combat « plus constructif ».

Résumons : les autorités israéliennes – Bureau israélien gouvernemental de presse (GPO), Tsahal, etc. –, le CRIF, des journalistes de toutes nationalités luttent pour établir les faits, des historiens et essayistes étudient cette affaire… Ils auraient tout faux !?

L’affaire Dreyfus a débuté en 1894 et pris fin en 1906 par l’arrêt de la Cour de cassation qui a innocenté et réhabilité le capitaine Dreyfus. Jonathan Hayoun ne se serait pas alors battu pour que justice soit rendue à son compatriote et coreligionnaire injustement condamné ?

Foin d’ironie, cette déclaration de Jonathan Hayoun révèle les longues incompréhensions et inactions d’une grande partie du leadership communautaire français – lors d’une réunion publique de candidats à la présidence du CRIF en 2007, seul Richard Prasquier s’était engagé à agir dans cette affaire - à l’égard de cette gravissime affaire aux multiples facettes et à dimension internationale.
Enfin, malgré les doutes argumentés, malgré les brèches délitant le bien-fondé d’allégations de ce reportage, malgré les incohérences et contradictions de Charles Enderlin, de Talal Abu Rahma et des images analysées au fil des années, malgré le sévère arrêt de la Cour d’appel de Paris du 21 mai 2008 tançant sévèrement France 2 et Charles Enderlin, malgré la condamnation de Canal + et de TAC Presse - confirmée en appel le 5 janvier 2012 - pour diffamation à l’égard de Philippe Karsenty, France 2 n’infléchit pas sa position. Sans que nulle autorité publique – ministère de la Culture et de la Communication, Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), etc. - ne lui rappelle des impératifs déontologiques ou ne la sanctionne.

« Existerait-t-il une sorte de spécificité du service public de l’information nationale (…) qui ferait que, non content de ne pas méditer les erreurs du passé, il se sentirait en droit, sinon en devoir, de les réitérer sans fin ? », interroge Me Gilles-William Goldnadel, le 6 janvier 2012, à propos du numéro controversé Un Etat palestinien est-il encore possible ? de l’émission Un œil sur la planète diffusé le 3 octobre 2011 par France 2.

(1) J’ai collaboré comme journaliste à Actualité juive et à la Mena
(2) Le professeur Raphael Walden milite au sein de l'association pro-palestinienne Doctors for Human Rights (Médecins pour les droits de l'homme). Il est aussi le gendre du président Shimon Peres.
(3) Richard Landes souligne la spécificité des « journalistes islamiques » respectant la Charte des médias islamiques de grande diffusion (Jakarta, 1980), listant des règles distinctes des principes déontologiques journalistiques des Occidentaux : Al-Dura and the "Public Secret" of Middle East Journalism, 11 novembre 2007. En français Al-Dura et le secret d’intérêt public du journalisme du Moyen-Orient et l’information qu’on nous donne, traduction de Menahem Macina.

Cet article a été publié le 11 janvier 2012 et le 1er mai 2013 alors que Clément Weill-Raynal, chroniqueur judiciaire sur France 3, a exercé son travail de journaliste en filmant l'indigne "mur des cons" affiché par le  Syndicat de la magistrature. Tout comme il a agi en journaliste dans l'affaire (a)l-Dura. Le 6 mai 2013, une pétition de soutien au journaliste et réclamant que France 3 abandonne ses menaces de sanction à son égard a recueilli plus de 1 630 signatures en quelques heures... Il a été modifié le 12 septembre 2013.

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