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« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
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jeudi 8 février 2024

George Cukor (1899-1983)

Né dans une famille d'immigrés juifs hongrois, George Cukor (1899-1983) était un réalisateur de comédies sophistiquées hollywoodiennes et un remarquable directeur d'actrices : "Une étoile est née", My Fair Lady - Oscar du meilleur réalisateur (1965)Arte rediffusera le 13 février 2024 à 13 h 35 « Vacances » (Holiday), comédie américaine de George Cukor avec Katharine Hepburn, Cary Grant, Doris Nolan, Lew Ayres.


George Dewey Cukor (1899-1983) est né dans une famille d'immigrés juifs hongrois. Enfant, il joue dans divers spectacles théâtraux et a pris des cours de danse.

Dans les années 1920, il débute comme metteur en scène de théâtre à Broadway (New York).  Loué par la critique, il est repéré par Hollywood. 

Il signe un contrat avec le studio Paramount. Après divers emplois sans être crédité au générique de films, il réalise "Grumpy" avec Cyril Gardner (1930). Après trois longs métrages co-réalisés, il signe seul l'année plus tard "Tarnished Lady".

Pour la Paramount, il coréalise notamment "Une heure près de toi" (1932) avec Ernst Lubitsch, mais est crédité comme assistant réalisateur. 

Pour la RKO - il collabore avec le producteur David O. Selznick -, il réalise en particulier "Haute Société". 

En 1933, pour la MGM, il réalise "Les Invités de huit heures".

Dès 1936, il travaille durant deux ans à l'adaptation et à la préproduction par Selznick d'"Autant en emporte le vent", en réalisant divers films - "David Copperfield" (1936), "Roméo et Juliette" (1936) - en remplaçant Richard Thorpe, premier réalisateur du "Magicien d'Oz" dont il définit le style artistique conservé par le réalisateur Victor Fleming. George Cukor commence le tournage d'"Autant en emporte le vent". Assez ironiquement, il est renvoyé après seulement quelques semaines de tournage et se voit remplacé par ce même Victor Fleming.

Bientôt spécialisé dans les comédies, il devient un remarquable directeur d'acteurs, surtout d'actrices : vingt-et-un acteurs sont nominés aux Oscars, dont Greta Garbo dans "Le Roman de Marguerite Gautier" (1936) - d'après le roman d'Alexandre Dumas fils "La Dame aux camélias", Katharine Hepburn qui débute en 1932 dans "Héritage" ("A Bill of Divorcement") et tourne avec lui neuf autres films, dont "Indiscrétions" ("The Philadelphia Story") avec Cary Grant et James Stewart, et des comédies de duos avec Spencer Tracy - "Madame porte la culotte" ("Adam's rib") -...

Dans sa filmographie, citons "Les Quatre Filles du docteur March" (Little women) et "Haute Société" ("Our Betters") en 1933, "Sylvia Scarlett" en 1935, "Indiscrétions" ("The Philadelphia Story") en 1940, "Hantise" ("Gaslight")en 1944, "Comment l'esprit vient aux femmes" ("Born Yesterday") en 1950, "Car sauvage est le vent" ("Wild Is the Wind") en 1957, "Le Milliardaire" ("Let's Make Love") avec  Yves Montand et Marilyn Monroe (1960), "Something's Got to Give", film inachevé avec Marilyn Monroe, "Voyages avec ma tante" ("Travels with My Aunt") en 1972, "L'Oiseau bleu" ("The Blue Bird") en 1976, "Riches et Célèbres" ("Rich and Famous") en 1981.

George Cukor est distingué par le Golden Globe et l'Oscar du meilleur réalisateur pour "My Fair Lady" (1964), son quatrième film musical après "Une étoile est née" (A Star Is Born") avec Judy Garland en 1954 et "Les Girls" (1957).

Vers la fin de sa carrière, George Cukor révèle son homosexualité.

Cinémathèque française
Jean-François Rauger a présenté ainsi la rétrospective consacrée par la Cinémathèque française à George Cukor :
"Pourquoi l’image de George Cukor semble-t-elle aujourd’hui être un peu floue ? En raison de la difficulté peut-être de lui attribuer une place définitive dans l’histoire du cinéma. Ou plus exactement de la réticence peut-être à remettre en question une vision sans doute figée, celle d’un spécialiste de la comédie matrimoniale ou de remariage, de l’auteur d’un des musicals les plus étranges et les plus hétérogènes d’Hollywood (Une étoile est née), une image construite par une poignée de films (toujours les mêmes !) qui ne peuvent dire à eux seuls la vérité d’une filmographie qui compte plus de cinquante titres si l’on excepte les nombreuses productions auxquelles il a collaboré sans être cité au générique. Revoir (découvrir plutôt) l’intégralité de son œuvre pourrait-elle être l’occasion de lui redonner une place nouvelle, plus précise, détachée des considérations inéluctablement liées à la taxinomie des genres dans laquelle le lieu commun l’a trop souvent enfermé ?
George Cukor est né à New York en 1899. Il débute dans la mise en scène de théâtre avant de rejoindre Hollywood, où il met son expérience au service des débuts d’un cinéma parlant marqué, justement, par les adaptations théâtrales et littéraires, que cela soit des romans ou des pièces à succès (Les Invités de huit heures d’après George S. Kaufman et Edna Ferber et Les Quatre filles du docteur March d’après Louisa May Alcott en 1933), ou des classiques de la littérature (Roméo et Juliette d’après Shakespeare en 1936, David Copperfield d’après Charles Dickens en 1935, Le Roman de Marguerite Gautier d’après Alexandre Dumas fils en 1936). Il se fait remarquer par son habileté et sa précision dans la direction d’acteur tout autant que son habileté à restituer la subtilité de certaines situations. Sylvia Scarlett marque en 1935 une étape importante dans son parcours. Lorsque le personnage féminin principal incarné par Katharine Hepburn se travestit en homme, le film inaugure en effet une dimension essentielle du cinéma de Cukor, la confusion des sexes vue comme une fusion idéale des contraires. Car le jeu codé sur l’identité sexuelle n’est en fait que l’expression, chez lui, d’une aspiration plus large. Holiday en 1938 et surtout Indiscrétions en 1940 le propulsent parmi les plus grands de la comédie matrimoniale (et sa sous-catégorie particulière, la comédie dite de « remariage »). Une mécanique théâtrale huilée, une vision vacharde et satirique des tropismes de classe, une douce obscénité caractérisent un cinéma de studio qui sait mettre à contribution toute une série de collaborateurs doués, et en valeur les plus grande vedettes féminines de l’époque (Jean Harlow, Katharine Hepburn, Norma Shearer, Greta Garbo, Ingrid Bergman). Les années 1950 le confirment comme un des spécialistes de la comédie notamment avec les films écrits par Ruth Gordon et Garson Kanin. Madame porte la culotte, avec Spencer Tracy et Katharine Hepburn, se présenterait presque comme le manifeste théorique de sa conception du partage des rôles entre les sexes et la jouissance d’une confusion possible entre les deux. En 1952, Mademoiselle Gagne-tout reprend le couple Tracy / Hepburn pour exalter l’impureté d’un brassage amoureux des classes alors que Comment l’esprit vient aux femmes et Une femme qui s’affiche, mettant en vedette Judy Holliday, ne sont pas seulement une peinture des sentiments amoureux mais aussi une réflexion sur la société américaine qui impose une véritable vision politique.
Une étoile est née en 1954, La Croisée des destins en 1956, Les Girls en 1957, l’imposent comme un des grands stylistes et coloristes d’Hollywood tout autant que comme un artiste dont les conceptions personnelles dépassent largement la seule notion de genre et les conventions qui y sont attachées. À qui douterait de la pertinence d’évaluer l’œuvre de Cukor comme une véritable entité vivante ayant évolué vers une maturité de plus en plus songeuse, il faudrait remontrer La Diablesse en collant rose, réalisé en 1960, et sa douceur désenchantée (l’évidence du couple Anthony Quinn / Sophia Loren y apparaît à la fois indiscutable et subtilement problématique) qui serait comme une somme, une sorte de bilan mélancolique, sans parler de son œuvre ultime, Riches et célèbres, en 1980.
Le cinéma de George Cukor, c’est d’abord l’exhibition d’une dramaturgie. Car au théâtre social et sexuel il convient de donner une dynamique proprement théâtrale. Le jeu stylisé des acteurs se déploie au cœur d’une mécanique qui est celle de la scène, et d’un décor dont le spectateur sait toujours très vite qu’il n’est qu’un décor. Souci de distanciation. Peut-être, mais qu’importe. Entrées et sorties de champ, frontalité et topographie signifiante (l’escalier de Hantise, l’appartement de Tracy et Hepburn dans Madame porte la culotte, l’étage de l’hôtel réservé par Broderick Crawford et ses multiples issues dans Comment l’esprit vient aux femmes, les voiles de soie séparant, au gré des fluctuations du vent, différents espaces du cadre dans La Croisée des destins) sont les partitions et les instruments d’une symphonie toute personnelle. L’opposition classique de la scène et de la vie est ici employée différemment que chez, mettons, Minnelli par exemple. L’artifice est au service de l’abstraction, de l’idée, et d’une série d’expérimentations et d’hypothèses diverses épuisées jusqu’à la dernière combinaison.
La comédie matrimoniale est chez Cukor la variante d’une recherche plus vaste, où l’affectif ne serait que la dimension particulière d’une alchimie complexe qui ne fait que l’englober. La formation du couple dans le cinéma traditionnel est le résultat d’une suite d’oppositions qu’il convient, au terme d’une sorte d’Aufhebung hégélien, de surmonter après en avoir extirpé la substance. L’échangisme virtuel qui sous-tend Indiscrétions en serait une manifestation théorique. La comédie conjugale chez Cukor fonctionne donc sur l’idée d’une conception particulière et historique de la démocratie. C’est au nom de celle-ci et de ses principes fondateurs qu’est exalté l’équilibre des deux éléments du couple. Mais celui-ci n’est pas seulement sexuel, il est aussi social et moral. Ce pour quoi s’affrontent les deux époux de Madame porte la culotte, c’est à la fois, en effet, l’égalité des sexes dans la passion (pourquoi tant d’indulgence pour les maris adultères et pas pour les épouses adultères ?) mais aussi un impératif universel de soumission à la loi. Ce qu’incarne si parfaitement Katharine Hepburn dans le cinéma de Cukor, c’est une classe sociale (la bourgeoisie WASP de la côte Est) que ses privilèges semblent situer à l’écart du monde et de ses histoires (« Vous risquez de ne pas le croire mais il y a des gens qui ont besoin de travailler pour gagner leur vie », entend-on dans Indiscrétions) et qui apprend à y rentrer. Le projet qui est à l’œuvre est celui d’une tentative de fusionner les contraires, de les marier, d’imaginer puis de réaliser une coexistence toujours suffisamment conflictuelle (quoique jamais définitivement irréconciliable) pour permettre à la fiction de se poursuivre indéfiniment et imaginairement, hors du film. L’identité elle-même est dès lors interrogée. Comment être à la fois anglaise et indienne quand on n’est ni l’une ni l’autre pour la Victoria Jones du magnifique La Croisée des destins ? Comment être un individu autonome tout en appartenant à la communauté (« Il ne faut appartenir à personne » répète-t-on dans Mademoiselle Gagne-tout), c’est toute la question que posent Comment l’esprit vient aux femmes et Une femme qui s’affiche. Dans le premier titre, celui qui pourrait-être un modèle d’Américain (le personnage incarné par Broderick Crawford, un homme sans qualité qui s’est fait tout seul, à la force du poignet et du travail) s’est perdu dans un égoïsme carrément assimilé par le dialogue au fascisme. L’individualisme a perdu de vue ce qui l’a rendu politiquement acceptable. Quant à Une femme qui s’affiche, il s’agit moins d’un film sur le néant sur lequel s’est construite la société de consommation (une jeune femme ordinaire loue un gigantesque panneau publicitaire pour y mettre son nom et simplement exister dans la métropole anonyme) que sur une définition paradoxale du sujet de la démocratie : « l’Américaine moyenne est unique ». Comment travailler perpétuellement à ce à quoi est parvenue la culture américaine, à la fois la démocratisation de l’art mais aussi l’ennoblissement du trivial. C’est comme cela par exemple que l’on peut comprendre le conflit qui se joue dans Indiscrétions entre le journalisme et la littérature. C’est la position même de Cukor qui est interrogée, celle d’un esthète employé par l’industrie du divertissement.
Mais faudrait-il ne retenir de Cukor que cette image de moraliste démocrate ou voir aussi dans son cinéma ce qui échappe à la société, le pur élan sexuel qui ne s’accommode pas des exigences de la vie en société ? C’est tout le sujet des Les Girls où l’arrivisme un peu cynique entre en conflit avec une sexualité plus libre. Car George Cukor n’a pas été seulement ce grand couturier de la MGM qui a été de ceux qui ont fait un certain âge d’or hollywoodien, cela a aussi été un artiste qui n’a cessé de s’interroger avec ironie sur l’intimité et ses significations."

« Vacances »
Arte rediffusera le 13 février 2024 à 13 h 35 « Vacances » (Holiday), comédie américaine de George Cukor (1938) avec Katharine Hepburn, Cary Grant, Doris Nolan et Lew Ayres.

« Emmenée par une Katharine Hepburn et un Cary Grant au sommet, une éblouissante comédie signée George Cukor qui, sur fond de lutte des classes, fustige l’opulence pour mieux glorifier la poésie et la fantaisie. »

« Johnny Case, jeune homme séduisant et sans le sou, s’éprend de Julia Seton, une blonde et riche héritière, sous influence d’un père autoritaire. Alors que le mariage est bientôt annoncé, Johnny fait la connaissance de Linda, la fantasque sœur de sa promise, qui se définit comme le mouton noir de la famille. Entre lui et elle se tisse une pétillante complicité nourrie par leur fantaisie commune et leurs rêves. »

« Dans cette adaptation tout à la fois acidulée et virevoltante d’une pièce de théâtre, George Cukor excelle à mettre en scène un quasi-huis clos où les protagonistes évoluent entre, côté cour, un escalier et un salon d’apparat et, côté jardin, une salle de jeux au parfum d’enfance, refuge de l’hypersensible Linda à l’imaginaire débordant. »

« Sous les atours de la comédie romantique hollywoodienne et du burlesque aux dialogues finement ciselés, le cinéaste brosse, en filigrane, un tableau discret de la lutte des classes. »

« Amoureux, Johnny hésite, sous l’impérieuse autorité du patriarche millionnaire, à jouer les transfuges. »

« Car si les pauvres ne maîtrisent pas les codes de la haute bourgeoisie – incarnée ici jusqu’à la caricature par de snobs cousins gratifiés du salut nazi en cette année 1938 –, cet esprit libre ne peut renoncer à la joie et à l’art de vivre de son milieu d’origine, loin de l’air vicié qui asphyxie Linda. »

« La vacuité de l’existence des Seton est aussi soulignée par le fils Ned, fantomatique et attachant loser qui noie son mal-être dans l’alcool. »

« Devant la caméra de son réalisateur préféré, Katharine Hepburn, en flamboyante névrosée, éblouit, composant avec un Cary Grant virtuose un duo au sommet. »

« Entre glamour, folie et énergie d’une jeunesse portée par ses rêves, une puissante satire sociale en même temps qu’un bel hymne à l’amour. »

« Autant en emporte le vent » 
« Autant en emporte le vent » est un film américain réalisé par Victor Fleming, George Cukor et Sam Wood, et produit par David O. Selznick, génial producteur juif américain. « Tiré du roman de Margaret Mitchell, ce classique raconte la vie tumultueuse de Scarlett O'Hara sur fond de guerre de Sécession... Un monument du cinéma, quintessence du savoir-faire hollywoodien de l'âge d'or, sublimé par le couple incandescent et subtilement sulfureux formé par Vivien Leigh et Clark Gable ». Un chef d'oeuvre hollywoodien.

Arte rediffusa le 5 janvier 2024 à 13 h 30 ce film précédé d'un texte contextualisant le film


« Géorgie, 1861. La guerre de Sécession, opposant les États du Nord et du Sud, est sur le point d’éclater. À Tara, dans la plantation de la famille O’Hara, Scarlett se prépare pour le bal donné aux Douze Chênes, la propriété des Wilkes. La jeune fille y attire tous les regards, et notamment celui de Rhett Butler, un richissime homme d’affaires. Mais Scarlett n’a d’yeux que pour Ashley, dont elle est amoureuse. Or, on annonce les fiançailles de ce dernier avec une autre, la jeune Melanie Hamilton. Au cours d’une entrevue, Scarlett lui déclare néanmoins son amour, mais il la repousse. Bientôt, la guerre éclate… »

« Monument couronné par huit Oscars » - un nombre à nuancer -, « Autant en emporte le vent » est sans doute le film d’amour (ou de désir, car le double langage est constant) le plus célèbre de l’histoire du cinéma ». Si le choix de Clark Gable s'est vite imposé, celui de l'actrice devant incarner Scarlett était convoité par les stars qui n'ont pas hésité à tourner des essais. Finalement, Myron Selznick, agent artistique et frère du producteur David O. Selznick présente à ce dernier Vivien Leigh, comédienne britannique et alors compagne de Laurence Olivier.

« L'incendie d'Atlanta, la fuite vers Tara, le travelling qui suit le départ de Scarlett pour dévoiler un immense champ de bataille semé de morts et de blessés, avant de s'arrêter sur un drapeau flottant au vent, celui de la confédération… : la mise en scène – à laquelle ont participé George Cukor et Sam Wood, avant d'être congédiés pour incompatibilité avec l'orageux couple vedette – garde toute sa flamboyante efficacité, même quand on en connaît par cœur les séquences les plus spectaculaires, toujours aussi poignantes ». 

« Magnifiée par un Technicolor restauré pour la dernière fois en 1998, peu avant les 60 ans de ce chef-d'œuvre bientôt octogénaire, cette fresque sans temps mort représente la quintessence du savoir-faire hollywoodien de l'âge d'or ». Le couple flamboyant Clark Gable-Vivien Leigh contraste avec celui calme formé par Leslie Howard et Olivia de Havilland, toute de bonté et de dévouement. Vivien Leigh incarne avec brio une jeune Sudiste coquette, intelligente, bonne gestionnaire de son exploitation agricole Tara en Géorgie, indépendante, matérialiste, égoïste, et qui poursuit un rêve insensé sans percevoir, ou en prenant conscience tardivement que Rhett Butler s'avère l'homme de sa vie, le plus adapté à sa personnalité.

« L'attraction du brûlant duo Clark Gable-Vivien Leigh demeure elle aussi intacte, comme le talent de Hattie McDaniel, première actrice Noire récompensée d’un Oscar. Son merveilleux personnage de nounou avisée contrebalance discrètement l’absence totale – dans le livre comme dans le roman – de repentir politique sur la question de l’esclavage ».

Lors de la 12e cérémonie des Academy Awards du 29 février 1940, ce chef d’œuvre a reçu l’Oscar dans les catégories : Actress - Vivien Leigh -, Actress in a Supporting Role (meilleure actrice dans un second rôle) – Hattie McDaniel (Olivia de Havilland concourait aussi dans cette catégorie pour Gone with the Wind) -, de la Direction artistique – Lyle Wheeler -, Cinématographie (Couleurs) – Ernest Haller et Ray Rennahan -, Réalisation – Victor Fleming -, Film Editing (Montage) - Hal C. Kern et James E. Newcom -, Outsanding Production - Selznick International Pictures -, Writing (ScreenPlay) ou Scénario – Sidney Howard -.

"A more forthright message of racial harmony, even if timidly stated, was heard in the actress Fay Bainter’s presentation speech at the 12th Academy Awards in February 1940 to Hattie McDaniel, the African American actress who became the first black performer to win an Oscar. Bainter commented that the award to McDaniel “opens the doors of this room, moves back the walls and enables us to embrace the whole of America - an America that we love; an America that, almost alone in the world today, recognizes and pays tribute to those who’ve given their best, regardless of creed, race or color.” These idealistic words, belied by the fact that the ceremony was held in a segregated hotel that only grudgingly admitted McDaniel to collect her award, portray America as a beacon of freedom compared to Fascist Europe."


Gone With The Wind a aussi été distingué par un Special Award à William Cameron Menzies "for outstanding achievement in the use of color for the enhancement of dramatic mood in the production of Gone with the Wind" et le Irving G. Thalberg Memorial Award décerné au producteur David O. Selznick. Huit Oscars et deux Awards prestigieux. Quatorze nominations, neuf victoires... L'Academy a su honorer l'équipe artistique et technique d'un film qui s'imposait par son ambition, son récit, sa distribution... Gone with the Wind a été le premier film en couleurs à remporter un Academy Award comme Best Picture (Meilleur film).

Clark Gable est nominé, mais Robert Donat remporte l’Oscar du meilleur acteur pour Goodbye, Mr. Chips, par Sam Wood.

Gone with the Wind est aussi sélectionné dans d’autres catégories : Sound Recording (Enregistrement sonore) - Samuel Goldwyn Studio Sound Department, Thomas T. Moulton, Sound Director -, et Music (Original Score) – Max Steiner -.


En 1940, avaient été sélectionnés d’autres chefs d’œuvre : Ninotchka par Ernst Lubitsch, Wuthering Heights par William Wyler, Mr Smith Goes to Washington par Frank Capra, Love Affair par Leo McCarey, Dark Victory par Edmund Goulding, Gulliver’s Travels par Dave Fleischer, The Wizard of Oz, par Victor Fleming, King Vidor, George Cukor et Norman Taurog...


"Si en chiffres bruts, «Avengers : Endgame» de l’univers Marvel est le film qui a rapporté le plus de recettes de l'histoire du cinéma, avec 2,8 milliards de dollars, «Autant en emporte le vent» reste en tête une fois prise en compte l'inflation, avec 3,44 milliards de dollars." Et à une époque où les produits dérivés n'étaient pas développés. 



« Vacances » de Georges Cukor
Etats-Unis, 1938
Auteur : Philip Barry
Scénario : Donald Ogden Stewart, Sidney Buchman
Production : Columbia Pictures
Producteur : Everett Riskin
Image : Franz Planer
Montage : Otto Meyer, Al Clark
Musique : Sidney Cutner
Avec Katharine Hepburn (Linda Seton), Cary Grant (John "Johnny" Case), Doris Nolan (Julia Seton), Lew Ayres (Edward "Ned" Seton), Henry Kolker (Edward Seton)
Sur Arte les 5 février 2024 à 13 h 35, 13 février 2024 à 13 h 35
Visuel : © Columbia Pictures


« Autant en emporte le vent » par Victor Fleming, George Cukor et Sam Wood
Etats-Unis, 1939
Image : Ernest Haller
Montage : Hal C. Kern, James Newcom
Musique : Max Steiner
Auteur : Margaret Mitchell
Costumes : Walter Plunkett
Production : Selznick International Pictures, MGM
Producteur/-trice : David O. Selznick
Réalisation : Victor Fleming, George Cukor, Sam Wood
Scénario : Sidney Howard
Acteurs : Clark Gable, Vivien Leigh, Leslie Howard, Olivia de Havilland, Thomas Mitchell, Evelyn Keyes, Barbara O'Neil, Ann Rutherford, George Reeves, Fred Crane, Hattie McDaniel, Rand Brooks, Butterfly McQueen, Victor Jory, Everett Brown, Howard C. Hickman, Alicia Rhett
Sur Arte les 25 décembre 2017 à 20 h 55, 28 décembre 2017 à 13 h 55, 5 janvier 2018 à 13 h 50 et 9 janvier 2018, 5 janvier 2024 à 13 h 30

Visuels :
Affiche du film
Clark Gable (Rhett Butler)
Clark Gable (Rhett Butler) et Vivien Leigh (Scarlett O'Hara)
Vivien Leigh (Scarlett O'Hara)
Vivien Leigh (Scarlett O'Hara) et Hattie MacDaniel (Mammy)
Leslie Howard (Ashley Wilkes) et Olivia De Havilland (Melanie Hamilton)
© Warner Bros


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