Histoire TV diffusera les 25 et 27 juillet 2021 ainsi que 1er, 6 et 11 août 2021 « La guerre d'Hollywood 1939-1945 », documentaire réalisé par Michel Viotte. Une « fresque documentaire » en deux parties sur l’engagement du cinéma hollywoodien dans la Seconde Guerre mondiale : stars enrôlées pour participer aux combats, acteurs invitant à soutenir l’effort de guerre, comédiens jouant dans des films sensibilisant l’opinion publique aux enjeux du conflit, financement de la guerre avec le soutien de la Hollywood Victory Caravan, réalisateurs dirigeant des films de propagande ou d’information sur les camps nazis libérés par les Alliés, etc.
Lors de la Première Guerre mondiale, Hollywood avait déjà participé à sa manière à l’effort de guerre : des films stigmatisaient l’Allemand magnifiquement incarné par l’acteur Juif né dans l'empire austro-hongrois, Erich von Stroheim (1885-1957). Atout primordial : c’est l’ère du cinéma muet.
Comme lors de la Seconde Guerre mondiale, Hollywood bénéficiaient d’acteurs habitués aux tournages dans les deux autres grandes capitales cinématographiques : Paris et Berlin.
En 1933, Hitler est nommé chancelier en Allemagne, et Roosevelt débute son premier mandat des président des Etats-Unis. A Hollywood , des voix s’indignent de la montée du nazisme, et des artistes fuyant l’Allemagne nazie, puis l’Autriche après son annexion par le IIIe Reich (Anschluss, 12 mars 1938) se réfugient aux Etats-Unis afin de travailler dans cette usine à rêves - la 8e industrie du pays - et contribuer à sensibiliser l’opinion publique américaine au danger du nazisme et à la montée des périls. Réalisé en 1939, « Confession of a Nazi Spy » (Les Aveux d'un espion nazi) d’Anatole Litvak, est le premier grand film anti-nazi. Il marque le début d'une vague de productions des grands studios américains, alliant comédie pour ridiculiser Hitler et célébration de la résistance européenne, en passant par une série de films patriotiques pour préparer l'Amérique à la guerre, qui y entre de plein pied le 11 décembre 1941.
Soucieux de garder leur accès au public allemand et donc à un marché majeur, certains dirigeants des grands studios hollywoodiens mènent une politique empreinte de duplicité et de soumission aux desiderata des Nazis. Ce que révèle The Collaboration: Hollywood's Pact with Hitler de Ben Urwand (Belknap Press, septembre 2013).
Après l’attaque japonaise à Pearl Harbour (7 décembre 1941), les Etats-Unis entrent le 11 décembre 1941 dans la Seconde Guerre mondiale contre les forces de l’Axe (Allemagne nazie, Italie fasciste, empire nippon).
"En 1933, lors de l'arrivée au pouvoir d'Hitler en Allemagne, et de Roosevelt aux États-Unis, Hollywood est déjà un géant économique. En son sein, des voix s'élèvent contre la montée du fascisme. Confession of a Nazi Spy est le premier grand film anti-nazi. Quand, le 11 décembre 1941, l'Amérique entre en guerre à son tour, tous les métiers du cinéma se mettent au service de la propagande. Le cinéma va ainsi participer à l'enrôlement en masse de nouvelles recrues et accélérer leur formation. Les stars sont aussi mises à contribution. Certaines vedettes tournent des films pédagogiques, tandis que d'autres, comme Clark Gable, James Stewart ou Tyrone Power, participent aux combats."
Une « aventure hors du commun »
A « la fin des années 1930, Hollywood vit son âge d'or. Quatre-vingt-cinq millions d'Américains en moyenne se rendent dans les salles chaque semaine pour admirer leurs stars préférées. C'est donc à travers le cinéma que le gouvernement américain va s'adresser à la nation toute entière pour lui demander de participer à l'effort de guerre.
A « la fin des années 1930, Hollywood vit son âge d'or. Quatre-vingt-cinq millions d'Américains en moyenne se rendent dans les salles chaque semaine pour admirer leurs stars préférées. C'est donc à travers le cinéma que le gouvernement américain va s'adresser à la nation toute entière pour lui demander de participer à l'effort de guerre.
Répondant à l’appel du président Roosevelt, les huit studios d’Hollywood mettent leurs ressources et leurs talents au service de l'effort de guerre ».
Hollywood, « capitale mondiale du divertissement, va jouer un rôle unique dans cette phase de l’histoire, en mobilisant à la fois ses talents et ses outils de production et de distribution pour servir les objectifs du gouvernement américain. Un phénomène d’une telle ampleur ne sera jamais réédité dans l’histoire. aventure unique et offre un regard original et parfois méconnu sur la seconde guerre mondiale, sur l'histoire de l'Amérique et celle du cinéma ».
Les « studios américains vont mettre en place une mobilisation unique dans l'histoire du cinéma » qui se traduira en particulier par « la création de bataillons de cameramen de combat à la promotion des bons de guerre du trésor ».
Longs et courts métrages de fiction, documentaires, dessins animés – 90% des employés de Disney travaillent en 1942 sur des films éducatifs et de propagande pour l’administration américaine, Blitz Wolf ou Der Gross méchant loup, court-métrage d'animation réalisé par Tex Avery, produit par Fred Quimby pour la Metro Goldwyn Mayer et nommé dans la catégorie Oscar du meilleur court-métrage d'animation (1942) -, films de formation pour les troupes ou les ouvriers des usines d'armement… Le cinéma américain fait aussi allusion à la Shoah .
Des milliers de films sont produits en visant le grand public ou les diverses unités de l'armée (Terre, Air, Mer).
« Tous les métiers du cinéma se mettent au service de la propagande : animation, effets spéciaux, maquillage, construction de décors. Tous « servent un objectif bien précis : motiver l'engagement de nouvelles recrues, aider à la formation des troupes ou à l'organisation du front intérieur, informer l'opinion de la progression du conflit, dénoncer l'idéologie nazie, identifier les alliés de l'Amérique, exacerber le sentiment patriotique, optimiser la formation des recrues, rapporter l’avancée des forces de l’axe, sensibiliser l’opinion à l’effort de guerre... »
Why We Fight (Pourquoi nous combattons) est une série de sept films de propagande (1942-1945) commandée par l’administration américaine afin d’expliquer aux soldats américains les raisons de l’engagement de leur pays dans ce conflit et de persuader le grand public de soutenir cette implication. La plupart ont été dirigés par Frank Capra, impressionné par Triumph des Willens (Triumph of the Will, Le Triomphe de la volonté), film de Leni Riefenstahl (1935) sur le congrès du parti nazi à Nuremberg, avec Anatole Litvak et la partie animée réalisée par Disney. En 1942, Prelude To War, premier épisode de la série, est distingué par un Oscar dans la catégorie « documentaire ».
« Alors que sur les écrans, Robert Taylor, Errol Flynn ou Donald Duck mettent à mal nazis et Japonais, les plus grands réalisateurs rejoignent le front pour témoigner du conflit en images : John Ford filme la bataille de Midway, William Wyler les équipages des B17, John Huston la campagne d’Italie, George Stevens le D-Day, la libération de Paris, et la découverte des camps de concentration nazis… »
Les « plus grandes stars masculines du moment endossent l’uniforme : Clark Gable, James Stewart ou Tyrone Power participent au combat, et leur engagement personnel a un impact considérable sur la population américaine ». Les acteurs français s'engagent aussi : Jean-Pierre Aumont, Jean Gabin, etc.
Quant à Bob Hope, Bing Crosby, Marlene Dietrich, Bette Davis ou Rita Hayworth, ils se mobilisent pour collecter des fonds ou pour divertir les troupes lors de longues tournées. De retour en Californie après un appel aux dons dans son Indiana natale, Carole Lombard, épouse de Clark Gable, décède à 33 ans dans un accident d’avion le 16 janvier 1942. Le président Roosevelt lui attribue à titre posthume la Médaille présidentielle de la liberté.
En juin 1943, épouse du styliste Oleg Cassini, l’actrice Gene Tierney (1920-1991), enceinte de sa première fille, contracte la rubéole lors de sa seule visite à la Hollywood Canteen, club offrant distraction et nourriture aux soldats Alliés après leurs missions, et accouchera d’une fille handicapée.
Pour « l'organisation du front intérieur, certaines vedettes participent à une série de films pédagogiques tels que la lutte contre le gaspillage de matières premières ou l'encouragement des femmes à exercer des métiers masculins. Des clubs privés tenus bénévolement par des stars, réservés uniquement aux soldats, sont ouverts à New York ou Los Angeles. On y retrouve le « Hollywood Hall of Honor », où sont exposées les photos de toutes les vedettes hollywoodiennes servant sous les drapeaux. Et pour entretenir le moral des troupes et les divertir, des vedettes du cinéma et de la chanson vont directement sur le front, en Europe et dans le Pacifique (400 000 shows entre 41 et 44) ».
Le cinéma va participer à l'enrôlement en masse de nouvelles recrues et accélérer leur formation. Le cinéma des armées crée le personnage du sympathique Snafu, dont le nom est emprunté à une expression militaire signifiant « Situation All Fouled Normal Up » (« La situation est normale. C’est le bordel ! ») Plus de quatre millions de GI’s apprécient ses aventures cocasses de cette recrue, filmées par les réalisateurs de films d’animation les plus talentueux, et à visée didactique : rappeler des consignes de sécurité essentielles, telles les mesures de prévention de la malaria dans les zones de combats.
Née dans une famille Juive de Vienne (alors dans l’empire d’Autriche-Hongrie), Hedy Lamarr (1914-2000) devient célèbre grâce à Extase (1933), film de Gustav Machaty. Star hollywoodienne mythique, elle dépose en 1941 avec le compositeur américain d’avant-garde George Antheil (1900-1959) un brevet remarquable relatif à un système de codage des transmissions – étalement de spectre (spread spectrum) - utilisé par l’informatique et la téléphonie actuelles.
En 1954, à la demande de l'Armée américaine, la star Marilyn Monroe effectuera une tournée en Corée pour soutenir le moral des 100 000 soldats américains dans des camps le long de la frontière avec la Corée du Nord.
En 2010, le Mémorial de la Shoah a présenté l’exposition Filming the Camps. John Ford, Samuel Fuller and George Stevens from Hollywood to Nuremberg, passionnante et émouvante, sur les circonstances de réalisation des films montrant la découverte des camps de concentration de Dachau et de Falkenau. Rapports de tournages, photographies et archives filmées, souvent inédits, ainsi qu’extraits de films de fiction et d’interviews des trois principaux réalisateurs (John Ford, George Stevens, Samuel Fuller) retraçaient cet événement majeur dans l’histoire du monde.
Diffusé par Arte, « 1945. L'ouverture des camps en Allemagne », documentaire par Serge Viallet, numéro (2013) de Mystères d'archives évoque le rôle de l’image dans la découverte des camps nazis en Allemagne, et dans la préparation du procès de Nuremberg. Aux Etats-Unis, les actualités filmées montrent en 1945 ces camps. Le montage d'Universal dure six minutes. L’image joue un rôle majeur. En quelques semaines, un grand nombre de photographies et de films sont réalisés dans les camps. Pour quelles raisons ? Informer le monde entier et constituer des témoignages irréfutables, notamment en vue des procès de Nuremberg. Là, ces images prises à Buchenwald, Dachau et dans d'autres camps seront présentées comme preuves à charge contre les accusés nazis. Pour la première fois, un tribunal montre des "photos et films d'atrocités. comme preuves à charge contre des accusés".
Journaux d’époques, affiches de films, archives américaines publiques et privées, surprenantes, inédites ou rarement montrées, appartenant principalement aux collections des National Archives, de l'Academy of Motion Picture Arts and Sciences, de U.C.L.A (Université de Los Angeles), de la Bibliothèque du Congrès, making-of, rushes, extraits ou bandes-annonces de long-métrages, photographies, matériel promotionnel, couvertures de magazines, interviews de réalisateurs - Steven Spielberg, Oliver Stone, Peter Bogdanovich, Joseph McBride, Francis Ford Coppola, Kevin Brownlow, Georges Stevens Jr -, d’historiens et d’écrivains retracent cette aventure hors du commun.
Un livre éponyme accompagne ce documentaire intéressant de Michel Viotte, réalisateur d’une quarantaine de documentaires télévisuels, majoritairement pour Arte et France Télévisions. France 3, puis France 5 l'ont diffusé.
"Quand Hollywood monte au front"
Quand Hollywood monte au front est un documentaire de Peter Miller. "Lorsque le gouvernement de Roosevelt décide en 1941 de participer à la lutte contre l'Allemagne nazie, il charge l'usine à rêves Hollywood de rendre populaire l'envoi des boys sur les champs de bataille. Pour faciliter le processus d'identification, il faut montrer ces hommes dans leur univers quotidien. C'est ainsi que se constitue la pièce maîtresse de la campagne de propagande : les Projections of America, une série de vingt-six courts métrages documentaires. Projetés à travers le monde, ces films présentent une Amérique des gens simples où idéalisme, liberté d'expression, art et culture occupent une place de choix ; et où la discrimination raciale n'existe pas. Au cœur du dispositif filmique se trouve Robert Riskin, producteur et surtout scénariste de la majorité des œuvres de Frank Capra. Il réussit à mobiliser un réseau de cinéastes de sensibilité libérale (c'est-à-dire de gauche) qui se font un devoir de militer contre Hitler. Il est passionnant de revoir leurs images plus de soixante-dix ans après. Ce documentaire mêle des archives souvent inédites et des entretiens avec des réalisateurs, des témoins de l'époque, des historiens et des critiques de cinéma. L'amour en temps de guerre y a aussi sa place, puisque le documentaire évoque l'idylle de Riskin avec la star Fay Wray (héroïne de King Kong)".
Michel Viotte, La guerre d'Hollywood 1939-1945. Ed. de La Martinière , 2013. 232 pages. EAN : 978-2732460895
« La guerre d'Hollywood 1939-1945 », par Michel Viotte
La Compagnie des Indes avec la participation de France Télévisions et Ciné +
Commentaire dit par Philippe Torreton
Sur Arte
Episode 1 : Unis sous le drapeau, 1 h 15. Diffusions le 13 décembre 2013 à 23 h 10 et le 26 décembre 2013 à 03 h 20
Episode 2 : Sous tous les fronts, 1 h 15. Diffusions le 20 décembre 2013 à 23 h 35 et le 27 décembre 2013 à 03 h
Sur Ciné + Classic le 11 octobre 2017, à 12 h 35
Sur France 3 les 8 mars 2018 à 23 h 50 et 14 mars 2018 à 2 h 40
La Compagnie des Indes avec la participation de France Télévisions et Ciné +
Commentaire dit par Philippe Torreton
Sur Arte
Episode 1 : Unis sous le drapeau, 1 h 15. Diffusions le 13 décembre 2013 à 23 h 10 et le 26 décembre 2013 à 03 h 20
Episode 2 : Sous tous les fronts, 1 h 15. Diffusions le 20 décembre 2013 à 23 h 35 et le 27 décembre 2013 à 03 h
Sur Ciné + Classic le 11 octobre 2017, à 12 h 35
Sur France 3 les 8 mars 2018 à 23 h 50 et 14 mars 2018 à 2 h 40
Visuels :
Un caméraman filme le débarquement des forces américaines sur l'île de Kiska dans l'archipel des Aléouteinnes en Août 1943
Chorégraphie du film « This is the Army » (1943) de Michael Curtiz, avec Ronald Reagan
« The Ducktators », dessin animé réalisé par Norman McCabe, produit par Warner Bros., 1942
Tournage par la First Motion Picture Unit du film Target Tokyo en janvier 1944. Le film raconte le premier raid de bombardement sur Tokyo accompli par les superforteresses B-29. Ronald Reagan en assure la narration. Il est réalisé par William Keighley, l’auteur du célèbre Les aventures de Robin des bois (The adventures of Robin Hood, 1938) interprété par Errol Flynn.
Tournage de This is the army (1943) de Michael Curtiz. Le film est adapté d’un célèbre show musical imaginé par le compositeur Irving Berlin
"Quand Hollywood monte au front. La propagande pendant la 2ème guerre mondiale", de Peter Miller
Sur Arte les 23 et 29 septembre et 1er octobre 2014
Chorégraphie du film « This is the Army » (1943) de Michael Curtiz, avec Ronald Reagan
Tournage par la First Motion Picture Unit du film Target Tokyo en janvier 1944. Le film raconte le premier raid de bombardement sur Tokyo accompli par les superforteresses B-29. Ronald Reagan en assure la narration. Il est réalisé par William Keighley, l’auteur du célèbre Les aventures de Robin des bois (The adventures of Robin Hood, 1938) interprété par Errol Flynn.
Tournage de This is the army (1943) de Michael Curtiz. Le film est adapté d’un célèbre show musical imaginé par le compositeur Irving Berlin
"Quand Hollywood monte au front. La propagande pendant la 2ème guerre mondiale", de Peter Miller
Sur Arte les 23 et 29 septembre et 1er octobre 2014
Sur Histoire les 4 janvier, 20, 25 avril, 1er, 6, 7, 13 et 16 mai 2016, 10 mars à 9 h 15, 12 mars à 15 h 20, 18 mars à 15 h 10, 29 mars 2017 à 18 h 55
A lire sur ce blog :
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Articles in English
Les citations sont extraites du dossier de presse. Cet article a été publié le 13 décembre 2013, puis les 23 septembre 2014 et 30 décembre 2015, 21 avril 2016, 11 mars et 9 octobre 2017, 9 mars 2018.
Les citations sont extraites du dossier de presse. Cet article a été publié le 13 décembre 2013, puis les 23 septembre 2014 et 30 décembre 2015, 21 avril 2016, 11 mars et 9 octobre 2017, 9 mars 2018.
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