Citations

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« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du Soleil. » (René Char).
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jeudi 1 octobre 2020

Sammy Davis Jr. (1925-1990)


Sammy Davis Jr. (1925-1990) était un chanteur, danseur, acteur, imitateur, musicien – il jouait du vibraphone, de la trompette, de la batterie - juif, sioniste, américain qui excellait dans le jazz, le swing, la pop rock. Un "entertainer" qui a milité pour les droits civiques. Arte rediffusera le 4 octobre 2020  « Les nombreuses vies de Sammy Davis Jr. » (Die vielen Leben des Sammy Davis Jr.) par Sam Pollard. Sioniste, « noir, juif et Portoricain : un mélange détonant dans l’Amérique du XXe siècle. Portrait d’un artiste aux multiples talents, Sammy Davis Jr., connu pour avoir bravé la ségrégation raciale ».

Billy Wilder (1906-2002)

« Je vais faire en sorte que les gens m’adorent en tant qu’artiste, même s’ils me détestent en tant que Noir », disait Sammy Davis Jr. (1925-1990), chanteur, danseur, acteur, imitateur, musicien – il jouait du vibraphone, de la trompette, de la batterie - qui excellait dans le jazz, le swing, la pop rock.

Né à Harlem, à New York, « en 1925 de parents artistes : sa mère Elvera Sanchez est danseuse catholique d'origine portoricaine, son père Sammy Davis Sr. un artiste protestant afro-américain aux multiples talents. Trois ans après, ses parents divorcent, et Sammy Davis Jr. est emmené en tournée avec et par son père. Il n'ira pas un seul jour à l'école.

Sammy Davis Jr. "est propulsé très tôt dans le show-business. Excellent danseur de claquettes", cet enfant prodige "se produit aux côtés de son père au sein du Will Mastin Trio". Ces deux adultes le protègent du racisme.

En 1933, il tourne dans des courts métrages : Seasoned Greetings et Rufus Jones for President.

"Pendant la Seconde Guerre mondiale, alors qu’il sert dans l’armée, Sammy Davis Jr. découvre le racisme, et prend conscience du pouvoir de l’humour pour l’affronter ». Il oeuvre dans une unité de divertissement.

Son ami Jerry Lewis lui offre un appareil photographique. Et Sammy Davis Jr. photographie ses amis artistes, les militants célèbres, sa famille, etc.

En 1954, il enregistre son premier disque "Starring Sammy Davis Jr.", puis en 1955 son deuxième album "Just for lovers".

« Sa carrière décolle au milieu des années 1950, lorsqu’il décroche un second rôle dans la comédie musicale Mr. Wonderful, à Broadway ».  Il y triomphe aux côtés de son père et de Will Mastin.

L'histoire d'amour entre Kim Novak et lui s'achèvera par des menaces à son encontre. Une idylle inacceptable à Hollywood, dans l'Amérique des années 1950.

"Juif et fier de l'être"
Le 19 novembre 1954, Sammy Davis Jr. est victime d'un grave accident de voiture à San Bernardino (Californie). Il devait enregistrer le générique du film La Police était au rendez-vous (Six Bridges to Cross) de Joseph Pevney, avec Tony Curtis. Il perd l'usage de son œil gauche, et porte désormais un œil de verre. Ses amis viennent le réconforter à l'hôpital. Eddie Cantor lui avait donné l'année précédente une mezouza que Sammy Davis Jr. portait autour du cou en pendentif porte-bonheur, sauf le soir de l'accident. Eddie Cantor évoque des points communs entre la condition des Noirs américains et celle du peuple Juif. Davis se convertit au judaïsme en 1961 après la lecture de "A History of The Jews" livre d'Abram L. Sachar sur l'histoire des Juifs. Il est particulièrement impressionné par ce passage : « Les Juifs ne peuvent pas disparaître. Trois millénaires d'enseignement prophétique les ont résignés, et ont fait naître en eux un désir de vivre qu'aucune tragédie ne pourrait anéantir. »

Le judaïsme a donné des réponses à "une vie pleine de confusion et d'incertitude", a déclaré cet entertainment au magazine Ebony en février 1960. Et d'expliquer : "Je suis devenu juif car cela m'a donné une force intérieure et c'était la réponse à une curiosité qui m'a animé pendant de nombreuses années".

The Rat Pack
Sammy Davis Jr. devient membre du Rat Pack (Club des rats) qui réunit Frank Sinatra, Dean Martin et Peter Lawford. le Rat Pack joue en 1960 dans "L'Inconnu de Las Vegas" (Ocean's Eleven)  et en 1964 "Les Sept Voleurs de Chicago" (Robin and the Seven Hoods). Il se produit aussi dans des spectacles.

Admirateur du pasteur Martin Luther King Jr - il participe à la marche de Washington -, « engagé dans le mouvement des droits civiques, Sammy Davis Jr. refuse de jouer dans les salles qui pratiquent la ségrégation et déclenche la polémique en se mariant en 1960 avec l’actrice suédoise May Britt, alors que trente et un États américains interdisent encore les mariages entre Blancs et Noirs. » Le couple a une fille, Tracey, et adopte deux autres enfants : Jeff et Mark. Il divorce en 1968 en raison des infidélités de Sammy Davis Jr., "un nomade".

En 1969, ce fervent sioniste s'est rendu en Israël. Il s'est recueilli au Kotel, a rencontré des soldats. Il a déclaré : "Like every Jew, my feelings at the Wall were deep and personal. This is my religious home. It’s great here. A great thrill. It is a kind of oneness I have with Israel and the Jewish people." ("Comme tout Juif, mes sentiments envers le Kotel sont profonds et personnels. C'est le foyer de ma religion. C'est grand ici. Une grande émotion. C'est une sorte d'unité que j'ai avec Israël et le peuple Juif).

Sammy Davis Jr. soutient les candidats John F. Kennedy et Robert Kennedy, puis le candidat républicain Richard Nixon "qui voulait rassembler". En 1960, il est désinvité de la soirée d'inauguration du président Kennedy organisée par Frank Sinatra. Et ce, à la demande du président. Une blessure pour l'artiste. Sous l'administration Nixon, Sammy Davis Jr. se rend auprès des soldats se battant au Vietnam.

En 1970, Sammy Davis Jr. épouse Altovise Gore, danseuse. La cérémonie est célébrée par le révérend Jesse Jackson. En 1989, le couple adopte un garçon, Manny.

Sammy Davis Jr. a été le premier Afroaméricain à avoir son talk show télévisé : "Sammy and Company".

Parmi les succès de Sammy Davis Jr. : "I've Gotta Be Me", "Mr. Bojangles" qu'il interprète avec distinction, émotion et classe, "The Candy Man" (1972).

Sammy Davis Jr a aussi multiplié les apparitions en "guest star" dans des séries télévisées américaines.

Ce grand fumeur décède d'un cancer à la gorge. 

« Ce passionnant documentaire revient sur la vie mouvementée de cet artiste multifacettes, à la fois chanteur, acteur, danseur et imitateur. À travers une foule d’archives et les témoignages du récemment disparu Jerry Lewis, de Whoopi Goldberg et de Quincy Jones, le film déroule le chemin chaotique que ce frondeur a dû parcourir pour arriver au sommet, sur fond de bataille pour les droits civiques ». 

« Une histoire qui est aussi, pour le meilleur et pour le pire, celle de l’Amérique ».

Paramount prépare un biopic sur Sammy Davis Jr.


« Les nombreuses vies de Sammy Davis Jr. » par Sam Pollard
Etats-Unis, 2017, 53 min
Sur Arte les 24 juin 2018 à 22 h 40, 30 juin et 7 juillet 2018, 4 octobre 2020 à 9 h 30 
Disponible du 25/03/2020 au 29/09/2021
Visuels :
© LaMont Hamilton Photographic
© Joshua

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Les citations sont d'Arte. Cet article a été publié le 22 juin 2018.

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