Citations

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« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
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dimanche 14 mai 2023

William Wyler (1902-1981)


William Wyler (1902-1981) était un réalisateur et producteur juif américain né en Alsace. L'Insoumise, Les Plus Belles Années de notre vie, L'Héritière, Vacances romaines, Les Grands Espaces, Ben-Hur, distingué par onze Oscar, figurent dans la filmographie de cet auteur hollywoodien polyglotte à la carrière s'étendant sur quarante ans, du cinéma muet aux années 1970. Arte diffusera le 5 juin 2023 à 20 h 55 "Les grands espaces" de William Wyler.


Willi, dit William Wyler (1902-1981) est né dans une famille juive - père mercier suisse prospère, mère allemande cousine de Carl Laemmle, fondateur de Universal Pictures - à Mulhouse, en Alsace alors dans l’Empire allemand.

Il étudie le violon au Conservatoire de Paris.

Âgé de 18 ans, il se rend en 1920 à New York à l'invitation de Carl Laemmle. Il gravit les échelons dans la firme cinématographique américaine Universal Pictures, et en 1922 arrive à Hollywood.


En juillet 1925, il débute comme réalisateur d'un western, court métrage de deux bobines, The Crook Buster. Pendant presque cinq ans, il tourne des séries-B, à petits budgets.

En 1929, William Wyler réalise son premier film de série "A", Far West (1929), le premier film entièrement parlant et tourné hors d'un studio par Universal. Ce western, première version de l'histoire des "Three Godfathers" est un succès critique et commercial.

Les Etats-Unis traversent la Grande Dépression, éprouvant notamment pour l'industrie cinématographique. En 1932, Universal a été mise sous séquestre en raison notamment des problèmes induits par le népotisme - 70 membres de la famille Laemmle, dont William Wyler, étaient employés en même temps par Universal - et les coûts de production élevés du producteur Carl Laemmle Jr, fils du patron. En 1935, "l'oncle" Carl est contraint de vendre le studio qu'il avait créé en 1912 lors de la fusion de son Independent Motion Picture Co. avec d'autres sociétés de production.

William Wyler dirige pour Universal Le grand avocat (1933), adaptation cinématographique de la pièce d'Elmer Rice avec John Barrymore, et The Good Fairy (1935), comédie adaptée d'une pièce de Ferenc Molnár par Preston Sturges et interprétée par Margaret Sullavan, qui fut la femme de Wyler de 1934 à 1936. Les deux films ont été produits par son cousin, "Junior" Laemmle.

Au milieu des années 1930, William Wyler s'est imposé comme un réalisateur majeur quand il réalise des films pour le producteur indépendant Samuel Goldwyn. Il a vite vu sa liberté réduite par l'homme à la légendaire "touche Goldwyn", qui obligeait ses réalisateurs à remanier, réécrire et recouper leurs films, et parfois les remplaçait pendant le tournage.

William Wyler réalise "These Three" (Ils étaient trois, 1936) avec Miriam Hopkins, Merle Oberon et Joel McCrea, d'après la pièce de théâtre de Lillian Hellman "The Children's Hour" (1934) évoquant, dans le respect du Code Hays, un amour lesbien. En 1961, il en tourne un remake, La Rumeur, avec Audrey Hepburn, Shirley MacLaine, James Garner et Miriam Hopkins.

William Wyler signe son premier succès pour Goldwyn, Dodsworth (1936), une adaptation du portrait par Sinclair Lewis d'un mariage américain en voie de désintégration. Il est sélectionné pour l'Oscar du meilleur réalisateur. 

"William Wyler, A Talent for Trouble" de Jan Herman est remarquable. Les lettres, les textes qu’écrivait Wyler avant certains films révèlent un esprit très aigu, très intelligent qui pose toutes les bonnes questions. On découvre un cinéaste qui loin de suivre un découpage pré-établi, improvise parfois, change, fait réécrire des scènes pendant le tournage, réécrit lui même sur le plateau des séquences en mélangeant plusieurs versions d’un scénario... On découvre aussi un homme passionné, digne, luttant contre la Censure, se battant pour la démocratie. Quelques découvertes surprenantes : en fait Samuel Goldwyn ne voulait faire aucun des trois Wyler qui comptent parmi ses plus grands succès (Les Hauts de Hurlevent dont il abîma la fin en imposant les derniers plans) ou ses plus grandes réussites (Dodsworth, Les plus belles années de notre vie). A la place de ce film, il voulait imposer à Wyler une biographie de Eisenhower. Que reste-t il de Goldwyn en dehors des Wyler réussis : une pléthore de films oubliés et souvent détestables", a analysé le réalisateur Bertrand Tavernier.

Bertrand Tavernier de poursuivre : "Et j’ai passé de grands moments à revoir un bon nombre de Wyler à commencer par Dodsworth, un des quatre ou cinq chefs d’œuvre des années 30. Pendant une grande partie du film, il est quasi impossible de déceler les origines théâtrales du projet. Sous l’impulsion de Wyler, Sydney Howard qui adapte sa pièce tirée d’un roman de Sinclair Lewis, enchaîne une suite de scènes rapides, elliptiques, ramassées, riches en sous-entendus mais dialoguées de manière naturelle, sans tirade et se déroulant dans les lieux les plus divers : bureaux d’usine, intérieur d’une maison américaine provinciale et cossue, cabines, pont, salle à manger d’un transatlantique, suite d’hôtels, terrasse de cafés parisiens. La vivacité de la narration entraîne une incroyable économie visuelle. Durant ce voyage à l’étranger qu’un industriel, Dodsworth (Walter Huston), effectue sous la pression de sa femme, la caméra épousant le point de vue du personnage principal, ne fait jamais de tourisme. Certains décors sont traités de manière allusive, en peu de plans, en utilisant quelques éléments symboliques (une coursive, une terrasse de café). Le film est très adulte dans son traitement du divorce, très audacieux et il bafoue nombre d’interdits du code : le héros convole avant même que la séparation soit officielle."

"Dead End" en revanche ne me convainc toujours pas. Certes le scénario ne mâche pas ses mots sur les conditions de travail, les ateliers de sueur, l’insalubrité des logements ouvriers ou modestes, les salaires infimes. Wyler toute sa vie a bataillé contre les inégalités sociales et aussi contre la censure. Mais là, il est vaincu par Goldwyn qui l’oblige à tourner en studio (alors qu’il avait choisi des extérieurs réels), dans un décor somptueux qui écrase tout, fige et théâtralise l’action malgré le jeu nuancé de Joel McCrea et de Sylvia Sidney. Quand Wyler salissait le décor, Goldwyn le faisait nettoyer pendant la nuit, et il quitta le film. Le producteur le remplaça par Lewis Milestone mais Lilian Hellman (dont le portrait est chaleureux) et l’auteur de la pièce Sidney Kingsley (Detective Story) se solidarisèrent avec le réalisateur qui reprit le tournage tout en disant qu’il avait perdu une bataille avec ce film", considère Bertrand Tavernier.

Avec Bette Davis, William Wyler réalise L'insoumise (Jezebel, 1938) avec Henry Fonda et La lettre (The Letter, 1940) pour Warner Bros. et La vipère pour Goldwyn (1941). "Les compositions des images de Wyler présentaient souvent plusieurs plans horizontaux avec divers personnages disposés en diagonale à des distances variables de l'objectif de l'appareil photo. Créant une illusion de profondeur, ces prises de vue au foyer profond renforcent le naturalisme de l'image tout en accentuant le drame... William Wyler est pionnier dans l'utilisation de la cinématographie à focalisation profonde, notamment avec le cameraman éclairagiste Gregg Toland". Une profondeur de champs utilisée par Gregg Toland dans Citizen Kane d'Orson Welles.

"Le cavalier du désert" 
"Le cavalier du désert" (In die Falle gelockt ; The Westerner) est un film réalisé en 1940 par William Wyler.

"Dans le Texas des années 1880, un condamné à mort tente d’échapper à sa peine en faisant croire à l'impitoyable juge Roy Bean qu’il connaît l’actrice dont il est amoureux... Signé William Wyler, un brillant western servi par la complicité du duo Walter Brennan/Gary Cooper."

"À la fin du XIXe siècle, le juge autoproclamé Roy Bean règne d'une main de fer sur la petite ville texane de Vinegarroon. Lorsque Cole Harden, un vagabond accusé à tort du vol d’un cheval, est conduit dans son saloon servant de salle d'audience, Bean décide immédiatement de le faire pendre. Harden comprend rapidement que ce dernier est un admirateur invétéré de l’actrice britannique Lily Langtry. Pour sauver sa peau, il prétend la connaître et posséder une mèche de ses cheveux. Une fois tiré d'affaire, Harden envisage de reprendre sa chevauchée vers la Californie. Mais alors qu'il s'apprête à quitter la ville, le voyageur découvre la lutte que se livrent les colons et les éleveurs de bétail, menés par Roy Bean, pour le contrôle des pâturages. Le sens de la justice qui naît en lui le pousse alors à rester à Vinegarroon..."

"Prenant place dans le Texas postguerre civile des années 1880, alors que des conflits liés à la terre éclatent ici et là, Le cavalier du désert s’inspire de la vie du véritable et légendaire juge Roy Bean. Interprété dans ce western de William Wyler par le triplement oscarisé Walter Brennan, figure mythique du genre, ce personnage à la fois inflexible et facétieux se révèle tout aussi attachant que son complice Cole Harden (Gary Cooper, tout en sobriété), avec qui il entretient une amitié chancelante, fondée sur un mensonge et teintée de rivalité. Le duo brille grâce à la subtilité des dialogues, qui évitent l’écueil du manichéisme, tandis que s’entremêlent autour des héros plusieurs intrigues ponctuées de scènes d’action et de romance convaincantes."


"Mrs Miniver"
William Wyler a remporté son premier Oscar en tant que Meilleur réalisateur avec "Mrs. Miniver" (1942) pour la MGM, qui a aussi reçu l'Oscar du Meilleur film. Le film montre les difficultés d'une famille de la classe moyenne britannique durant la Bataille d'Angleterre. Le Président démocrate  américain Franklin D. Roosevelt, après avoir vu le film lors d'une projection à la Maison Blanche, a déclaré : "Il faut le montrer tout de suite". Ceci, afin de préparer les Américains aux épreuves qu'ils traverseront durant le conflit. La cérémonie des Oscar a aussi distingué Greer Garson, Meilleure actrice, Theresa Wright, Meilleure actrice dans un second rôle, le directeur de la photographie Joseph Ruttenberg et les scénaristes George Froeschel, James Hilton, Claudine West et Arthur Wimperis.

Armée de l'air
William Wyler s'est engagé comme officier dans l'Armée de l'air américaine. Il a réalisé deux documentaires, dont un de propagande sur un bombardier B-17, Le Memphis Belle, histoire d'une forteresse volante (The Memphis Belle: A Story of a Flying Fortress, 1944).  "The Memphis Belle" évoque le bombardier B-17 éponyme lors de son 25e et dernier raid aérien effectué depuis une base en Angleterre. Ses images de batailles aériennes ont été tournées au-dessus du ciel de l'Allemagne par Wyler et son équipe dont un membre, qui photographiait à partir d'un autre avion, a été tué pendant le tournage des batailles aériennes. Wyler a perdu l'ouïe de l'oreille droite et est devenu partiellement sourd de l'autre en raison  du bruit de la DCA autour de son avion. 

Le combattant (The Fighting Lady, 1944) sur le porte-avions américain USS Yorktown (CV-10) obtient l'Oscar du Meilleur film documentaire en 1945.

"Les plus belles années de notre vie"
Arte diffusera le 22 juillet 2022 à 13 h 35 "Les plus belles années de notre vie" (Die besten Jahre unseres Lebens ; The Best Years of Our Lives) de William Wyler (1946).

"Le difficile retour à la vie civile de trois Américains, démobilisés à la fin de la Seconde Guerre mondiale... Un mélodrame éblouissant de William Wyler, récompensé par une pluie d'Oscars. Avec  Myrna Loy, Fredric March, Dana Andrews et Teresa Wright."

"États-Unis, 1945. Rendus à la vie civile, le capitaine Fred Derry, le sergent Al Stephenson et le matelot Homer Parrish font connaissance dans l'avion militaire qui les ramène chez eux, à Boone City. Ancien pilote de bombardier, Fred est impatient de retrouver son épouse, danseuse dans un night-club. Après avoir passé la guerre dans le Pacifique, Al est serein à l'idée de réintégrer son foyer où l'attendent sa femme et leurs deux enfants, mais peu pressé de retrouver le chemin de sa banque. Amputé des deux mains après une explosion sur le navire où il servait, Homer appréhende, lui, de retrouver sa fiancée et ses parents."

"Même s'ils ont été meurtris par leur expérience de la guerre, Fred, Al et Homer savourent d'être vivants. Mais renouer avec l'existence qu'ils ont laissée derrière eux se révèle plus ardu qu'ils ne l'auraient cru. Malgré ses médailles gagnées au combat, Fred, contraint d'accepter un emploi mal payé dans un grand magasin, voit son ménage battre de l'aile. Parce qu'il consent des crédits avantageux aux vétérans, Al suscite l'incompréhension de son patron. Privé de ses mains, remplacées par des crochets, Homer peine à supporter le regard des autres, à commencer par celui de Wilma, sa jolie fiancée… Autour d'Harold Russell, un acteur non professionnel et vétéran mutilé de guerre, dont la prestation fut saluée par deux Oscars, William Wyler ("Le cavalier du désert", "Comment voler un million de dollars") réunit une pléiade de stars, de la "reine de Hollywood" (son surnom, attribué par la presse de l'époque) Myrna Loy à Teresa Wright, "oscarisée" en 1942 pour "Madame Miniver", en passant par Frederic March, qui obtiendra avec le film son second Oscar après celui emporté en 1931 avec "Dr. Jekyll and Mr. Hyde," ou encore Dana Andrews ("Laura"). Au travers des désillusions et des traumatismes de trois hommes de conditions sociales différentes, le cinéaste rend hommage à ces héros d'hier dont la société d'après-guerre s'efforçait d'oublier le sacrifice. Film-fleuve de près de trois heures, un mélodrame éblouissant entré dans la légende du septième art."

William Wyler "remporta une grande victoire avec Les plus belles années de notre vie où Goldwyn ne put intervenir. Oliver Stone déclarait que ce film admirable n’aurait pas été financé un an plus tard. Wyler qui revenait de la guerre y a insufflé une urgence, une passion (et des moments autobiographiques) qui, quelques mois plus tard, auraient été dénoncés comme de la propagande communiste. D’ailleurs une scène très puissante en jette les prémisses. Elle s’inspire de ce qui arriva à Wyler, lors de son retour à Washington. Il entendit un portier d’hôtel lui dire après avoir raccompagné un client : « Voilà un youtre de moins » et Wyler lui déclara : « Vous avez parlé à la mauvaise personne » et le cogna. Il fut dénoncé. Comme il était en uniforme, on le menaça du conseil de guerre. « Je me suis battu pendant 18 mois contre des gens qui parlaient ainsi. » On lui répondit que pour l’armée américaine « youpin, youtre » n’étaient pas des insultes", relate Bertrand Tavernier. Bouleversante, la scène soudainement muette du retour chez lui du personnage incarné par Fredric March révèle à elle seule le génie du réalisateur, la subtilité du jeu de la si distinguée Myrna Loy, la sensibilité retenue de ce grand comédien et l'intense émotion des retrouvailles d'une famille américaine séparée pendant des années par l'engagement militaire du mari et père durant la Deuxième Guerre mondiale.

"J’ai adoré revoir Mrs Miniver, Hell’s Heroes, la meilleure version des Three Godfathers, The Westerner où Gary Cooper et Walter Brennan ont des moments de grâce avec des couleurs très rares et très subtiles, et The Liberation of Lb Jones. Ce chant du cygne est un grand film engagé, radical où Wyler exprime sa haine du racisme et aussi du Sud qu’il détesta. Il abandonna le documentaire qu’il devait tourner pour Capra sur les Noirs dans l’armée parce qu’il n’avait pas le droit de rester dans les mêmes pièces, les mêmes bars ou restaurants que son co-scénariste noir. Et le racisme qu’il constata dans l’armée l’horrifia. La colère resurgit dans ce film où l’on ne trouve aucun compromis (le rapprochement Poitier-Steiger dans Dans la chaleur de la nuit qui faisait enrager James Baldwin). L’un des flics assassins blancs qui ont tué et lynché un Noir, ne sera jamais poursuivi par la justice qui l’a identifié. L’autre sera exécuté par un jeune noir qui parviendra à s’en sortir. C’est un des seuls films de l’époque avec deux meurtres impunis. Et le jeune avocat repartira dans le Nord. On a l’impression d’un premier film tant est fort le sentiment d’urgence et cette œuvre bat en brèche ce que je disais dans la précédente chronique sur le déclin de certains cinéastes. Le Wyler de Lb Jones, le Huston de The Dead, le de Toth de Play Dirty sont des exceptions aux USA. Musique très efficace d’Elmer Bernstein", a analysé le réalisateur Bertrand Tavernier.  

Meilleurs film, réalisation, scénario, acteur (Fredric March), acteur dans un second rôle et Oscar d'honneur (Harold Russell), image, montage, musique (Hugo Friedhofer), Oscars 1947 – Meilleur film, Bafta Awards 1948


« L'héritière »
« L'héritière » (Die Erbin) de William Wyler (1949) est interprété par Ralph Richardson (Dr. Austin Sloper), Olivia de Havilland (Catherine Sloper), Montgomery Clift (Morris Townsend), Miriam Hopkins (Lavinia Penniman), Vanessa Brown (Maria), Mona Freeman (Marian Almond), Ray Collins (Jefferson Almond). Meilleurs actrice (Olivia de Havilland), costumes, décors et musique, Oscars 1950.

Le film est adapté par les scénaristes Ruth et Augustus Goetz de leur pièce de théâtre (1947) transposant sur scène le roman d'Henry James Washington Square (1880). Un succès à Broadway.


En 1996, The Heiress a été choisi pour être préservé dans le United States National Film Registry par la Library of Congress comme étant "culturellement, historiquement, ou esthétiquement significatif".

« Un père s’oppose au mariage de sa fille, persuadé que son prétendant n’en veut qu’à sa fortune... Avec Olivia de Havilland et Montgomery Clift, un drame psychologique élégant et cruel réalisé en 1949 par William Wyler ("Ben-Hur", "Vacances romaines") »

« New York au mitan du XIXe siècle. Le richissime docteur Sloper, veuf depuis de longues années, désespère de marier sa fille Catherine, qui ne brille ni par sa grâce ni par sa conversation. Lors d’un bal, cette dernière est courtisée par Morris Townsend, un jeune homme aussi beau que désargenté. Quelque temps plus tard, Morris demande la main de Catherine. Mais le docteur Sloper, persuadé d’avoir affaire à un coureur de dot, la lui refuse et entraîne sa fille en Europe. À leur retour, les amoureux se retrouvent, toujours déterminés à se marier. Menaçant sa fille de la déshériter, le père de Catherine lui avoue le fond de sa pensée : au regard de ses attraits limités, Morris ne peut que convoiter sa fortune… »

« La manifestation du mépris réprimé de son père, habité par le souvenir idéalisé de sa défunte épouse, et la perte de ses illusions amoureuses conduiront la timide Catherine sur la voie de l’émancipation. "Je peux être très cruelle. J’ai été à l’école des plus grands maîtres", dira-t-elle à sa tante (formidable Miriam Hopkins) à l’heure de la revanche ». 

« Malmenée par le shakespearien Ralph Richardson et l’irrésistible Montgomery Clift, dont le jeu dépouillé diffuse une troublante ambiguïté, Olivia de Havilland, justement oscarisée, évolue de la vulnérabilité à l’implacabilité avec une justesse époustouflante. » 

« Direction d’acteurs impeccable, décors et cadrages soignés, complexité psychologique…: avec "L’héritière", adapté d’une pièce de théâtre de Ruth et Augustus Goetz, elle-même tirée du roman d’Henry James "Washington Square", William Wyler ("Ben-Hur", "Vacances romaines") signe un mélodrame aussi cruel que subtil, et l’une de ses plus belles réussites ».

William Wyler "décide de couper toute une tirade à la fin de L'Héritière juste avant de tourner la scène", indique Bertrand Tavernier. 

« A la fin du XIXème siècle, Catherine Sloper vit dans une riche demeure de Washington Square en compagnie de son père, un veuf richissime et tyrannique. La jeune fille, timide et sans grands attraits, fait la rencontre du séduisant Morris Townsend lors d’un bal. Le jeune homme lui fait aussitôt une cour empressée. Devenant un habitué de la maison des Sloper, il demande la main de Catherine à son père. Mais, celui-ci ne tarde pas à accuser le jeune homme d’être un coureur de dot et refuse… », a résumé Olivier Père.

Et d’analyser : « William Wyler n’est toujours pas sorti du purgatoire de la cinéphilie. Jamais un cinéaste américain n’a été autant admiré et couvert de lauriers de son vivant puis méprisé et oublié par les générations suivantes. Son œuvre suscite au mieux un ennui poli, et le cinéaste est désormais considéré comme un parangon d’académisme impersonnel. C’est assez injuste et Wyler mérite d’être redécouvert, et certains de ses films, pas forcément les plus célèbres, réévalués. Mais ses grands succès sont aussi à la hauteur de leur réputation : Les Plus Belles Années de notre vie (1946) est un chef-d’œuvre tandis que Ben-Hur (1960), l’une des plus spectaculaires superproductions hollywoodiennes jamais réalisées, continue de ridiculiser les blockbusters contemporains. »

Et de poursuivre : « L’Héritière appartient à la série des films de prestige que Wyler réalisa dans les années 30 et 40, productions en costumes adaptées d’œuvres littéraires. Le film s’inspire d’une pièce de théâtre, elle-même tirée du roman de Henry James « Washington Square ». Cette histoire cruelle se déroule presque entièrement dans une demeure de la haute société new-yorkaise. Wyler renforce ce sentiment d’enfermement par son utilisation subtile des décors tandis que sa mise en scène privilégie les longs plans et accentue la profondeur de champ. Ainsi Wyler ne cherche pas à effacer les origines théâtrales de son film mais les intègre au contraire dans sa gestion de l’espace et du cadre, remarquables. L’Héritière repose sur des bases solides, mais l’ensemble est transcendé par la qualité exceptionnelle de l’interprétation, confiée à un quatuor de comédiens venus d’horizons divers : le shakespearien Ralph Richardson dans le rôle du père, Miriam Hopkins dans celui de la tante, le jeune Montgomery Clift dans celui du prétendant ambigu et Olivia de Havilland dans celui de l’héritière."

Et Olivier Père de conclure : "Olivia de Havilland qui fut l’une des incarnations du glamour hollywoodien à l’écran est géniale dans ce rôle de composition, enlaidie par le maquillage pour interpréter une jeune femme au physique ingrat et aux manières maladroites. Elle justifie à elle seule le visionnage de L’Héritière. C’est de la belle ouvrage. Wyler se montre peut-être sans génie mais son perfectionnisme et la précision de sa direction d’acteurs accouchent d’un excellent drame psychologique, quintessence du « women’s picture ». La performance d’Olivia de Havilland fut récompensée par l’Oscar de la meilleure actrice en 1950. L’actrice américaine a fêté son cent quatrième anniversaire le 1er juillet » et est décédée le 26 juillet 2020 à l'âge de 104 ans.


Libertés

Durant le maccarthysme, William Wyler co-fonde, avec Myrna Loy, John Huston et Philip Dunne, le Comité pour le premier amendement. 

Pour garantir son indépendance à l'égard des studios hollywoodiens, il fonde avec George Stevens et Frank Capra, la société de production, Liberty Film. 

Mais les échecs commerciaux de La Vie est belle, L'Enjeu et Si l'on mariait papa de Capra conduisent au dépôt de bilan en 1948.

"Vacances romaines"
Arte diffusera le 10 avril 2023 à 20 h 50 « Vacances romaines » de William Wyler avec Audrey Hepburn et Gregory Peck. Dalton Trumbo, sous le nom de Ian McLellan Hunter, et John Dighton ont co-écrit le scénario, Henri Alekan et Franz Planer, ASC sont les directeurs de la photographie. 

« En visite dans la Ville éternelle, une princesse fugueuse découvre la "dolce vita" en compagnie d’un séduisant journaliste... Avec Audrey Hepburn, oscarisée, et Gregory Peck, une comédie romantique à la fois enlevée et mélancolique de William Wyler ("Ben-Hur"). »

« Après Londres, Amsterdam et Paris, la princesse Ann poursuit sa tournée européenne à Rome. Le soir, alors qu’on lui égrène ses obligations à venir, elle fait une crise de nerfs et s’enfuit du palais. Mais alors qu’elle erre dans les rues, le sédatif administré par son médecin avant sa fugue commence à faire effet. La jeune femme, quasiment inanimée, est recueillie par un passant, Joe Bradley. Le lendemain, ce dernier, correspondant pour un journal américain, comprend avec stupéfaction à qui il a affaire. Flairant le coup en or, il entraîne la princesse, qui se fait appeler Anya, dans une virée à travers les splendeurs romaines… »

« Un pied échappé d’un escarpin, dissimulé sous une somptueuse robe de bal. Dès les premières minutes, William Wyler (Ben-Hur, L’héritière) suggère avec une grâce infinie la soif de liberté de cette jeune princesse, soumise à un protocole asservissant ».

« D’un café en terrasse à une danse au bord du Tibre, d’un marché populaire à une inoubliable échappée en Vespa, la belle fugueuse et son acolyte d’un jour s’abandonnent aux menus plaisirs de la vie et, bientôt, à un amour qu’ils savent pourtant condamné ». 

« Soixante-dix ans après sa sortie, ce classique de la comédie romantique, traversé d’humour et de mélancolie, exerce une attraction intacte, la capitale italienne et le couple formé par Gregory Peck et la merveilleuse Audrey Hepburn rivalisant d’un charme immortel. »

Durant le tournage, pressentant que ce film ferait de sa jeune collègue une vedette, Gregory Peck insiste auprès des producteurs pour que le nom d'Audrey Hepburn figure au-dessus du titre du film et en caractères de même taille que le sien. Ce qu'il obtient.

Meilleurs scénario, actrice (Audrey Hepburn) et costumes, Oscars 1954 – Meilleure actrice, Golden Globes et Bafta Awards 1954


En 1953, Roman Holiday (Vacances romaines), de Willam Wyler - Dalton Trumbo, Ian McLellan Hunter et John Dighton ont co-écrit le scénario, Henri Alekan et Franz Planer, ASC sont les directeurs de la photographie - rend mondialement célèbre Audrey Hepburn.

Elle est alors la première actrice à gagner un Academy Award, un Golden Globe et le BAFTA Award pour son rôle dans ce film. Durant le tournage, pressentant que ce film ferait de sa jeune collègue une vedette, Gregory Peck insiste auprès des producteurs pour que le nom d'Audrey Hepburn figure au-dessus du titre du film et en caractères de même taille que le sien. Ce qu'il obtient.

William Wyler retrouvera Audrey Hepburn pour 
La Rumeur (The Children’s Hour) en 1961 et pour "Comment voler un million de dollars" (How to Steal a Million) en 1966. Une comédie interprétée aussi par Peter O'Toole, Hugh Griffith et Eli Wallach.

"Les grands espaces"
Arte diffusera le 5 juin 2023 à 20 h 55 "Les grands espaces" (The Big Country), film américain de William Wyler. 

"Happé malgré lui dans une impitoyable guerre de voisinage, un homme se dresse contre la violence archaïque qui sévit dans l'Ouest américain... Un western pacifiste de William Wyler ("Vacances romaines", "Ben-Hur"), remarquablement servi par Gregory Peck, Jean Simmons et Charlton Heston."

"Jeune retraité de la marine, James McKay s'installe dans l'Ouest américain pour y vivre auprès de sa fiancée, Patricia Terrill, fille d'un riche propriétaire terrien. Il se heurte à l'hostilité du contremaître du ranch, Steve Leech, amoureux de la jeune femme, et se retrouve impliqué dans un conflit opposant les Terrill à leurs voisins, les Hannassey. Les deux clans convoitent en effet le même lopin de terre, appartenant à Julie Maragon..."

"Rythmé par la partition épique de Jerome Moross, ce western humaniste s'épanouit – comme son titre français l'indique – dans de vastes étendues sauvages à la beauté saisissante. Mais si le classicisme formel est de mise, le propos du film se distingue par son originalité."

"Loin des traditionnels as de la gâchette, William Wyler (Vacances romaines, Ben-Hur) met en scène un héros pacifiste, sorte d'anti-cow-boy opposé envers et contre tous à la violence et au code d'honneur archaïques qui régissent les relations dans l'Ouest américain. Gregory Peck, éblouissant, est entouré de seconds rôles tout aussi convaincants, de la douce Jean Simmons à l'inflexible Charlton Heston en passant par l'oscarisé Burl Ives.

Meilleur acteur dans un second rôle (Burl Ives), Oscars et Golden Globes 1959.


"Ben-Hur"
Après avoir tourné Un amour désespéré (1952), La maison des otages (1955), La loi du Seigneur (1956) et Les grands espaces (1958), William Wyler tourne "Ben-Hur" (1959), un remake du film de 1925 réalisé par Fred Niblo dont il était assistant. 

Succès populaire, le long métrage, qui remporta onze Oscar dont celui de Meilleur réalisateur, est interprété par Charlton Heston, Jack Hawkins, Haya Harareet et Stephen Boyd.

Arte diffusera le 18 mai 2023 à 13 h 20 "Ben-Hur" de William Wyler. "L'épopée de Ben-Hur (Charlton Heston), prince de Judée trahi et injustement condamné, dont le chemin croise celui de Jésus-Christ. La quintessence du grand spectacle hollywoodien, monument du péplum couronné de onze Oscars".
"Jérusalem, à l'époque de Jésus-Christ. Judah Ben-Hur, prince de Judée, est injustement condamné aux galères... Avec Charlton Heston, un monument du péplum aux accents bibliques et aux nombreuses scènes de bravoure. Réalisé par William Wyler en 1959, ce film aux onze oscars représente la quintessence du grand spectacle hollywoodien."

"Jérusalem au Ier siècle. Judah Ben-Hur, prince de Judée, retrouve son ami d'enfance Messala, venu prendre la tête de la garnison romaine de Jérusalem. Mais il refuse la proposition de ce dernier de le rejoindre et préfère rester fidèle à son peuple. Messala ne le supporte pas. Alors que le gouverneur Gratus parade en ville, une tuile tombe du toit de Ben-Hur. Messala sait son ami innocent, mais le condamne aux galères. Le prisonnier n'a plus qu'une idée en tête : retrouver sa liberté et se venger. Pendant ce temps, l'aura d'un vagabond nommé Jésus s'étend en Galilée..."

"C'est le film superlatif de la fin des années 1950. Un blockbuster christique qui a d'abord été conçu comme une somme de genres (péplum biblique, action, romance…) autour de morceaux de bravoure qui, de la fameuse course de chars à la non moins fameuse montée au Golgotha, ont fait date dans l'histoire du cinéma et, au passage, dans l'argot français  – "Arrête ton char, Ben-Hur". 

"Si certains critiques ont décelé dans la relation orageuse entre Messala et Ben-Hur des accents pro-gays, la prestation de Charlton Heston, à la tête d'un casting de rêve, fait oublier en tout cas les douteux engagements pro-armes qu'il embrassera dans son grand âge. Mais cette épopée qui se déploie sur près de trois heures trente fut aussi celle de la Metro-Goldwyn-Mayer. Espérant que Ben-Hur la sauve de la faillite, elle employa les grands moyens : quarante scénarios successifs, 400 000 figurants, neuf mois de tournage et, à la clé, onze oscars (un record que le film détient toujours avec Titanic et Le seigneur des anneaux – Le retour du roi). Pari tenu !"

Onze Oscars en 1960, dont ceux des meilleurs film, réalisateur, acteur (Charlton Heston) et acteur dans un second rôle (Hugh Griffith) - Meilleurs film, réalisateur et acteur dans un second rôle (Stephen Boyd), Golden Globes 1960 - Meilleur film, Bafta Awards 1960


"Once-More Wyler"
Des films suivant, retenons L'obsédé (The Collector, 1965) avec Terence Stamp, Samantha Eggar et Mona Washbourne, Funny Girl (1968), pour lequel Barbra Streisand comme Audrey Hepburn quinze ans plus tôt, a reçu un Oscar dans son premier rôle principal et On n'achète pas le silence (1970).

Célèbre pour son exigence, son perfectionnisme et ses nombreuses prises, William Wyler a été surnommé "Once-More Wyler" (Une de plus Wyler). Mais Laurence Olivier a manifesté de la reconnaissance à son égard car ce réalisateur a appris à ce talentueux comédien, habitué des grandes scènes britanniques, à jouer pour un film durant le tournage des Hauts de Hurlevent (1939).

William Wyler a été distingué par trois Oscar. Marié en 1938 avec l'actrice Margret Tallichet - le couple a eu cinq enfants -, il a mis fin dans les années 1970 à sa carrière. 


"Le cavalier du désert" de William Wyler
Etats-Unis, 1940, 100 mn
Auteur : Stuart N. Lake
Scénario : Jo Swerling, Niven Busch
Production : The Samuel Goldwyn Company
Producteur : Samuel Goldwyn
Image : Gregg Toland
Montage : Daniel Mandell
Musique : Dimitri Tiomkin
Avec Gary Cooper (Cole Harden), Doris Davenport (Jane Ellen Mathews), Walter Brennan (Juge Roy Bean), Fred Stone (Caliphet Mathews)
Sur Arte le 23 mai 2022 à 20 h 50

Etats-Unis, 1946, 2 h 43
Auteur.e : MacKinlay Kantor
Scénario : Robert E. Sherwood
Production : Samuel Goldwyn Company
Producteur : Samuel Goldwyn
Image : Gregg Toland
Montage : Daniel Mandell
Musique : Hugo Friedhofer
Avec Myrna Loy (Milly Stephenson), Fredric March (Al Stephenson), Dana Andrews (Fred Derry), Teresa Wright (Peggy Stephenson), Virginia Mayo (Marie Derry), Cathy O'Donnell (Wilma Cameron), Harold Russell (Homer Parrish)
Sur Arte le 22 juillet 2022 à 13 h 35

« L'héritière » de William Wyler
Etats-Unis, 1949
Auteur : Henry James
Scénario : Ruth Goetz, Augustus Goetz
Production : Paramount Pictures
Producteur : William Wyler
Image : Leo Tover
Montage : William Hornbeck
Musique : Aaron Copland
Costumes : Edith Head et Gile Steele
Avec Ralph Richardson (Dr. Austin Sloper), Olivia de Havilland (Catherine Sloper), Montgomery Clift (Morris Townsend), Miriam Hopkins (Lavinia Penniman), Vanessa Brown (Maria), Mona Freeman (Marian Almond), Ray Collins (Jefferson Almond)
Sur Arte ls 3 août 2020 à 20 h 55 et 13 décembre 2021 à 20 h 55, 17 décembre 2021 à 13 h 35

Visuels : © NBC Universal

« Vacances romaines » de William Wyler
Etats-Unis, 1953, 1 h 53
Production : Paramount
Producteur : William Wyler
Scénario : Dalton Trumbo (sous le prête-nom de Ian McLellan Hunter), John Dighton
Image : Henri Alekan, Franz Planer
Montage : Robert Swink
Musique : Georges Auric
Costumes : Edith Head
Avec Audrey Hepburn (la princesse Ann), Eddie Albert (Irving Radovich), Gregory Peck (Joe Bradley), Hartley Power (Mr. Hennessy), Harcourt Williams (l'ambassadeur), Margaret Rawlings (la comtesse Vereberg)
Sur Arte les 10 avril 2023 à 20 h 50, 17 avril 2023 à 13 h 35, 27 avril 2023 à 13 h 35

"Les grands espaces" de William Wyler
Etats-Unis, 1958, 2 h 40
Auteur : Donald Hamilton
Scénario : James R. Webb, Sy Bartlett, Robert Wyler
Production : Anthony Productions, Worldwide Productions
Producteurs : Gregory Peck, William Wyler
Image : Franz F. Planer
Montage : Robert Belcher, John Faure
Musique : Jerome Moross
Avec Jean Simmons (Julie Maragon), Gregory Peck (James McKay), Carroll Baker (Patricia Terrill), Charlton Heston (Steve Leech), Burl Ives (Rufus Hannassey), Charles Bickford (Major Henry Terrill), Chuck Connors (Buck Hannassey)
Sur Arte les 5 juin 2023 à 20 h 55, 11 juin 2023 à 13 h 30, 03 juillet 2023 à 13 h 35
Visuels : © MGM/UA

"Ben-Hur" de William Wyler
Etats-Unis, 1959, 3 h 23
Scénario : Karl Tunberg
Production : Metro-Goldwyn-Mayer
Producteur : Sam Zimbalist
Image : Robert L. Surtees
Montage : Ralph E. Winters, John D. Dunning
Musique : Miklos Rozsa
Auteur : Lewis Wallace
Costumes : Elizabeth Haffenden
Décors de film : Hugh Hunt, Edward C. Carfagno, William A. Horning
Avec Charlton Heston (Judah Ben-Hur), Jack Hawkins (Quintus Arrius), Stephen Boyd (Messala), Martha Scott (Miriam), Haya Harareet (Esther), Hugh Griffith (Cheik Ilderim)
Sur Arte le 18 mai 2023 à 13 h 20
Visuels : © DR

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Les citations proviennent d'Arte. Cet article a été publié les 2 août 2020, 13 décembre 2021.

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