
Charlie Chaplin (1889-1977)
Tony Curtis (1925-2010)
« La cité sans voiles » de Jules Dassin
Marlene Dietrich (1901-1992)
« The Kid Stays in the Picture. L’incroyable histoire vraie de Robert Evans”, de Brett Morgen et Nanette Burnstein
Tony Curtis (1925-2010)
« La cité sans voiles » de Jules Dassin
Marlene Dietrich (1901-1992)
« The Kid Stays in the Picture. L’incroyable histoire vraie de Robert Evans”, de Brett Morgen et Nanette Burnstein
Né dans une famille juive originaire d’Odessa, Jules Dassin (1911-2008) vit à Harlem et étudie dans le Bronx.
Dans les années 1930, il devient membre du parti communiste. « Vous grandissez à Harlem où il est difficile de se nourrir et de garder la chaleur du cercle familial, et vous vivez très près de Fifth Avenue, qui est élégant. Vous vous interrogez, vous avez des idées, en voyant beaucoup de pauvreté autour de vous, et c’est un processus très naturel », a expliqué Jules Dassin en 2002 au Guardian.
Il étudie l’art dramatique en Europe.
A New York, il débute comme comédien à l’ARTEF, acronyme yiddish de Arbeter Teater Farband (Yiddish Proletarian Theater, un des piliers du Theatre of Social Consciousness. Fondé en 1925, l’ARTEF était une organisation théâtrale prolétarienne affiliée à la Section juive du mouvement communiste américain. Le soutien du Parti communiste aux factions arabes à la suite des émeutes Arabes de 1929, en Palestine sous mandat britannique, a induit une fracture insurmontable entre les communistes et les autres parties de la gauche juive. L’ARTEF, dont le répertoire inclut Ristokratn (Les Aristocrates) de Sholem Aleichem et Rekrutn (Les Recrues) de Israel Aksenfeld, s’est fixée en 1934 à Broadway jusqu’à sa disparition en 1940. Jules Dassin y met en scène Clinton street, 200 000 Recruits et The Outlaw.
Il co-réalise un film inachevé et écrit des histoires pour la radio.
En 1937, il se marie avec Béatrice Launer, violoniste américaine juive d’origine hongroise, diplômée de la Juilliard School of Music. Le couple a trois enfants : Joe Dassin (1938-1980), chanteur populaire, Richelle, auteur compositrice, et Julie Dassin actrice.


Béatrice Launer travaille dans les studios d'enregistrement hollywoodiens.

Après quelques films pour la MGM, il réalise des films pour Universal sans avoir le final cut - Les Démons de la liberté (Brute Force, 1947) avec Burt Lancaster et Hume Cronyn, La Cité sans voiles (The Naked City, 1948) -, puis la Fox - Les Bas-Fonds de Frisco (Thieves' Highway, 1949) avec Richard Conte, Valentina Cortese, Lee J. Cobb et Barbara Lawrence.
The Naked City


Réalisé en 1948 par Jules Dassin, La Cité sans voiles est « un film noir au style vif et documentaire, dont New York constitue le personnage principal ».


« L'écrivain Albert Maltz, qui avait collaboré avec Fritz Lang et dont ce fut le dernier film avant de devenir l'un des « Dix d'Hollywood » proscrits par le maccarthysme, a supervisé le scénario » du film.

Montage rapide, voix off tour à tour objective ou subjective, alternance de scènes quasi-documentaires - enquête policière, impression d'un journal, jeux d'enfants, marché - et de fiction, finesse psychologique, attention aux gens modestes, rebondissements narratifs, moralité assumée... Avec The Naked City, Jules Dassin a signé un excellent film noir dont l'action se développe dans les rues d'une New York, diurne et nocturne, aux multiples facettes, grouillante d'enfants et d'adultes.



Cette œuvre cinématographique a inspiré une série télévisée, un téléfilm et le jeu vidéo L.A Noire.
Exil
Dans un contexte de Guerre froide, Jules Dassin n’a pas comparu devant le HCUA (House Un-American Activities Committee), commission d'enquête de la Chambre des représentants des États-Unis sur des individus aux actions visant « la forme de gouvernement garantie par notre Constitution ».
Il « allait bientôt figurer à son tour sur la liste noire du sénateur McCarthy et s'exiler en France », car il était devenu selon ses propres mots, « inemployable » à Hollywood.
Les Forbans de la nuit
Le 30 septembre 2017, les 2, 5 et 9 octobre 2017, Ciné + Classic diffusera Les Forbans de la nuit, de Jules Dassin (1950, 1 h 35) avec Richard Widmark, Gene Tierney, Googie Withers, Hugh Marlowe, Francis L Sullivan, Herbert Lom, Stanislaus Zbyszko, Mike Mazurki.

"Londres. Harry Fabian, un petit truand paranoïaque et mégalomane, plus ambitieux qu'intelligent, exerce les fonctions de rabatteur pour le compte de Phil Nosseross, patron du Silver Fox, une boîte de nuit du quartier de Soho, à Londres. Dans l'espoir de faire rapidement fortune, il décide d'organiser des combats de lutte gréco-romaine truqués. Un vieux lutteur, le Grand Gregorius, et la femme de son patron, qui tous deux poursuivent leur propre chimère, l'aident à trouver des fonds. Mais Harry s'attaque au monopole de Kristo. Et celui-ci, qui se trouve être le père de Gregorius, n'entend pas que quelqu'un d'autre le concurrence sur ce terrain..."
Son exil sera préjudiciable au cinéma américain, car Jules Dassin explore brillamment une voie réaliste, en délaissant les studios pour immerger les personnages de ses thrillers dans des villes contemporaines, en imprégnant ses films d’un rythme tendu, parfois quasi-haletant, conjuguant maîtrise technique dans le cadrage et le montage, et direction d’acteurs. Et ce, bien avant John Cassavetes.

A l’invitation de Bette Davis, Jules Dassin dirige en 1952 cette actrice dans Two's Company, spectacle à Broadway.




Jules Dassin a dirigé la Fondation Mélina Mercouri visant au retour en Grèce des frises du Parthénon présentées au British Museum.
Il meurt à l’âge de 96 ans en Grèce.
« La cité sans voiles » de Jules Dassin
Universal, 1948, 52 min
Auteur : Malvin Wald
Image : William H. Daniels
Montage : Paul Weatherwax
Musique : Frank Skinner, Miklos Rozsa
Production : Hellinger Productions, Universal International Pictures
Producteur/-trice : Mark Hellinger, Jules Buck
Scénario : Malvin Wald, Albert Maltz
Avec Barry Fitzgerald, Don Taylor, Howard Duff, Dorothy Hart, Ted de Corsia, Frank Conroy, Virginia Mullen, House Jameson, Anne Sargent, Adelaide Klein
Sur Arte le 28 mars 2016 à 22 h 10
Visuels : © Master Licensing, Inc.
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Les citations sont d'Arte. Cet article a été publié le 28 mars 2016.
Les citations sont d'Arte. Cet article a été publié le 28 mars 2016.
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