Citations

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vendredi 9 septembre 2022

« Le Livre de Hirsh » par Tzvi Fishman

Les Provinciales ont publié « Le Livre de Hirsh », roman de Tzvi Fishman
Avocat américain réputé de stars, juif éloigné de la religion, Hirsh apprend le décès de sa troisième épouse dont il était séparé et le futur mariage de son fils Kevin, devenu juif orthodoxe, en Israël. Dans l’espoir de se rapprocher de son fils, et afin de connaître sa future belle-fille Sarah, il se rend en Israël. Là, il va se trouver confronté à la spiritualité et à des faits mêlant tragédie et politique.

Raymond Aron (1905-1983) 
« ENS : L'école de l’engagement à Paris » par Antoine de Gaudemar et Mathilde Damoisel
Archives de la vie littéraire sous l'Occupation 

Steven Hirsh est un avocat américain sexagénaire qui dirige un cabinet comprenant parmi ses clients célèbres des stars, dont un acteur alcoolique Craig Lane en fin de carrière. « Vis et laisse vivre », sa devise révèle sa tolérance dénuée de jugement, son détachement frisant l’indifférence. 

Pragmatique, Steven Hirsh est un juif éloigné de la pratique du judaïsme. Son parcours professionnel est aussi brillant que sa vie personnelle est heurtée. Trois mariages, deux enfants nés de sa première union et devenus de jeunes adultes éloignés géographiquement et spirituellement de lui. Des aventures brèves avec des femmes jeunes…

Alors qu’il est en instance de divorce, il apprend le décès inattendu de sa troisième épouse Cindy, ancienne championne de tennis, dont il était séparé.

Devenu juif orthodoxe, son fils Kevin, étudiant dans une yeshiva en Israël, lui annonce son prochain mariage avec Sarah, une sabra. 

Steven Hirsh décide de se rendre en Israël pour se rapprocher de son fils faire la connaissance de sa future belle-fille, de sa belle-famille sioniste religieuse, et retrouver son frère Robert, devenu Ariel, médecin urgentiste et juif pieux, et sa mère qui perd la mémoire…

Dès son arrivée, Steven Hirsh est confronté à la spécificité de l’Etat d’Israël – attentats terroristes palestiniens,  - et à une spiritualité qu’il observe, puis va éprouver.

Il découvre le monde où s’est intégré son fils des Hassidim, des étudiants sionistes révérant leur rabbin et vivant dans des conditions spartiates par idéal et pour créer des réalités de fait, des implantations ou des avant-postes juifs en Erets Israël (Terre d’Israël). Un couple chaste jusqu’à son mariage. Des juifs orthodoxes prisant la fête, la joie…

Un enfant arabe meurt dans un incendie criminel dans le village arabe de Douma. Les enquêteurs interpellent des jeunes étudiants, dont Kevin, soupçonnés d’avoir voulu se venger de récents attentats terroristes palestiniens. Durant leur détention administrative, ces jeunes sont interrogés par le Shin Beth, ou Shabak, à Ariel en Samarie, puis déférés devant un magistrat à Peta’h Tikvah. Sur les conseils de son frère, Steven Hirsh recourt à une avocate religieuse ayant l’habitude de ces dossiers, la jolie Léah.

Il découvre des strates juridiques applicables en Israël même si elles remontent à l’empire ottoman, les larges pouvoirs dont dispose le Shabak pour priver des personnes de leur liberté, les interroger durement, parfois en usant de la torture physique, et la violence de la société Arabe.

Et il décide d’agir en Américain doté d’un bon carnet d’adresses…

Les deux personnages principaux semblent inspirés par les avocats Nitsana Darshan-Leitner, qui a initié de nombreux procès en faveur de victimes du terrorisme palestinien, et Alan Dershowitz.

Tzvi Fishman a choisi la fiction en y mêlant des faits réels, d’une actualité récente, en faisant énoncer des arguments sionistes par des personnages créés et crédibles, complexes, parfois en quête d’amour. Il parsème son livre, qui se lit avec plaisir, d’humour, d’éléments cocasses…

L’auteur oscille entre nous faire partager les pensées de Steven Hirsh et proposer une position neutre. Il décrit deux parcours juifs fraternels et distincts. Et celui de Robert Hirsh n’est pas très loin de celui du romancier. « Jeune scénariste à succès de Hollywood, Tzvi Fishman publie un roman, Paradise, chez Dell Publishers à New York, avant de s’installer quelques années plus tard en Israël, à Jérusalem. Il reçoit le prix du ministère israélien de l’Éducation pour la littérature et la culture juive pour son roman Touvia en terre promise et son recueil de nouvelles, Days of Maschiach. Il est l’auteur d’une quinzaine de livres. »


Tzvi Fishman, « Le Livre de Hirsh ». Traduction française : Ghislain Chaufour. Les Provinciales, 2022. 280 pages. Diffusion Salvator. ISBN : 978-2-912833-69-3. 24 euros


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