Citations

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jeudi 8 septembre 2022

« Israël : conflit sans issue, nouvelles alliances » de Judith Rueff

Arte diffusera le 10 septembre à 19 h 30, dans le cadre de la série documentaire « Le dessous des cartes » (Mit offenen Karten), « Israël : conflit sans issue, nouvelles alliances » (Israel: Auswegloser Konflikt, neue Bündnisse) de Judith Rueff. Un reportage qui se veut "le plus géopolitiquement et factuellement possible" et s'avère partial par sa terminologie - "colons", "Cisjordanie" -, ses omissions historiques, ses "raccourcis" et son refus de l'ordre chronologique.

« Le monde d’Albert Kahn. Moyen-Orient : la naissance des nations » de David Okuefuna
« La fin des Ottomans », par Mathilde Damoisel
« Cent ans de guerre au Moyen-Orient. L'accord secret Sykes-Picot et ses fatales conséquences  » par Alexander Stenzel
 
« Le Dessous des cartes » est le « Le magazine géopolitique » qui « décrypte les enjeux de notre monde contemporain au moyen de cartes géographiques. Créé par Jean-Christophe Victor, le magazine est présenté par Émilie Aubry. Diffusée à l'antenne tous les samedis à 19 h 30, l'émission est disponible en replay et en VOD et DVD ». Elle est "politiquement correcte", même si Emilie Aubry ouvre ce numéro en annonçant sa volonté d'être "le plus géopolitiquement et factuellement possible".

La vidéo recourt à de nombreuses cartes, mais aux légendes parfois curieuses. Ainsi, elle indique les religions des habitants d'Israël en dissociant quatre catégories : les Juifs, les Arabes - au-dessus du mot figurent le croissant puis la croix -, les Druzes et les Tcherkesses. Ce qui n'est pas historiquement satisfaisant. D'une part, les chrétiens ne sont pas des Arabes - comme les juifs, ce sont des indigènes en Israël ; les Arabes ont envahi cette Terre Sainte au Moyen-âge, en convertissant des autochtones - et beaucoup refusent ce qualificatif en revendiquant d'être des Araméens. Et d'autre part, les Tcherkesses ou Circassiens - au nombre d'environ 4500 - sont des musulmans non Arabes qui avaient quitté le Caucase, vraisemblablement dans la deuxième moitié du XIXe siècle, pour se rendre dans l'empire ottoman. Où sont classés les Bédouins et les bahá’is ?

« Né en 1948 après le traumatisme de la Shoah, Israël, où les trois-quarts de la population est juive, a traversé de nombreuses crises et vit sous tension avec les territoires palestiniens et les États arabes voisins ». Cette présentation doloriste occulte d'une part le sionisme politique et d'autre part que l'Etat juif a été refondé dans son berceau historique, spirituel. En droit international, ces territoires bibliques sont dits "contesté" ou "disputés". L'Egypte et la Jordanie - mais ni le Liban, ni la Syrie - ont signé des traités de paix avec l'Etat d'Israël. Par "territoires palestiniens", Emilie Aubry désigne la "Cisjordanie" et la "bande de Gaza".

« S’il est passé au second plan depuis les guerres de Syrie et d’Irak, le conflit israélo-palestinien était auparavant au centre de la géopolitique contemporaine. » Le terrorisme palestinien, longtemps soutenu par la Ligue Arabe, et en raison de la politique de l'OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) utilisant le pétrole en 1973 comme une arme contre des Etats européens, avait placé ce conflit à cette place.

« En 1949 une "ligne verte" sépare les territoires palestiniens de l’État d’Israël : commence alors la Nakba, la "catastrophe" en Arabe, qui conduit 750 000 Palestiniens à quitter leur terre natale ». Cette "ligne verte" correspond aux lignes de cessez-le-feu, d'armistices. Quasiment tous les Arabes vivant en Palestine mandataire ont quitté leurs domiciles en suivant les directives de leurs chefs et de dirigeants arabes, qui leur avaient ordonné de fuir, afin de tuer les Yahoud (Juifs) et leur avaient promis qu'ensuite ils pourraient rentrer chez eux. Le terme "Nakba" a été inventé non en 1948, mais en 1920 car les "Arabes vivant dans la future Palestine mandataire se voyaient comme syriens et enrageaient d'être séparés de leur foyer syrien". "La source qui fait autorité n'est autre que George Antonius, supposé être le premier historien officiel du nationalisme palestinien. Comme beaucoup de Palestiniens, il n'était pas vraiment palestinien. C'était un Libano-égyptien chrétien qui a vécu un certain temps à Jérusalem, où il a écrit son plaidoyer/histoire officiel(le) du nationalisme Arabe : "The Arab Awakening(Le Réveil Arabe, Nda). Publié en 1938, ce livre très biaisé a été pendant des années le texte officiel utilisé dans les universités britanniques", indique Steven Plaut, professeur à l'université de Haïfa. 

La guerre d'Indépendance d'Israël correspond à la poursuite de la guerre contre les Yaoud menée dès l'entre-deux-guerres par le grand-mufti de Jérusalem, al-Husseini, allié important de Hitler.

Sous la présidence Trump, ont été signés à la Maison Blanche, le 15 septembre 2020, les accords d'Abraham qui ont permis la conclusion de traités de paix entre l'Etat d'Israël et les Emirats Arabes Unis (EAU) et Bahreïn. Un processus s'expliquant principalement par la crainte d'Etats arabes envers le programme nucléaire militaire iranien. Pour Emilie Aubry, "les lignes ont bougé". Un euphémisme.

Quant à la "solution à deux Etats vivant en paix côte à côte", qui croit en un Etat "palestinien" pacifique quand les partis politiques sont terroristes : le Fatah de Mahmoud Abbas (Abou Mazen), le Hamas, le djihad islamique... ? Abbas élu en janvier 2005,  et pour un mandat de quatre ans, chairman de l'Autorité palestinienne, et toujours en poste en 2022 ! 

"Herz a choisi la Palestine qui est alors une province ottomane pour y implanter le futur Etat" Juif. Pourquoi ? Parce que là se trouve Eretz Israël (terre d'Israël). En fait, le terme "Palestine" a recouvré des territoires de superficie variée au fil des siècles. L'empire ottoman était divisé en circonscriptions administratives dénommées vilayets et sandjaks : par exemple, sandjaks de Jérusalem et de Beyrouth. 

« Depuis, même si certains quartiers voient plusieurs communautés vivre ensemble et que le scénario dit des deux États reste théoriquement valable, les deux peuples n’ont jamais trouvé la paix ». Il n'existe pas de peuple palestinien. Le terme "Palestine" a toujours désigné depuis l'Antiquité romaine un territoire, et non un peuple. Une recherche Google par "peuple palestinien", "Etat palestinien", "Palestinian people", "Palestinian State", ne révèle aucune occurrence dans les livres publiés en français ou en anglais avant au mieux le milieu du XIXe siècle, plus précisément après 1960 : la courbe se redresse à partir de 1963.

"C'est l'exode de 750 000 Palestiniens chassés de leur terre natale". Quelles sont les sources d'Arte ? Denis Charbit et Jean-Pierre Filiu. 

Selon les calculs de l'historien Efraim Karsh, lors de la guerre d’Indépendance de l’Etat d’Israël, 583 000-609 000 Arabes palestiniens ont fui leurs foyersgénéralement de plein gré et en raison des actions menées par les dirigeants arabes, donc des exilés pour la plupart volontaires. (How Many Palestinian Arab Refugees Were There?, Israel Affairs, Avril 2011)
En 2016, le journaliste Richard Mather a listé les statistiques fournies par des sources officielles - palestiniennes, onusiennes, etc. -, et a évalué le nombre d'Arabes ayant fui à environ 270 000. (Palestinian refugees from1948 may have numbered less than 300,000, 13 janvier 2016).

Un nombre de "réfugiés" à comparer avec l’exode, généralement forcé et tragique, d’environ un million de Juifs des pays arabes, d’Iran, de Turquie, de la partie de Jérusalem conquise par la Jordanie, le Golan, etc. Insister sur le fait que les Arabes de Palestine auraient été "dépossédés" de leur "pays" implique que les Juifs sionistes auraient volé leurs terres. Un thème de la propagande anti-israélienne, et qui reprend un poncif antisémite, celui du Juif voleur. Mais Arte a refusé de diffuser le documentaire de Pierre Rehov sur l'exil de ce million de Juifs, ainsi que ses autres films sur le djihad palestinien, l'enseignement de la haine des Yaouds et des Croisés, etc.

La plupart des Arabes établis dans la Palestine mandataire descendaient d’immigrés musulmans, dont une partie illégale, arrivés dans cette partie de l’Empire ottoman (1845-1947) en provenance du Soudan, d’Egypte, du Liban, de Syrie, ainsi que d’Iraq, d’Arabie saoudite, du Bahreïn, du Yémen, de Libye, d’Algérie, du Maroc, de Bosnie, du Caucase, du Turkmenistan, du Kurdistan, d’Inde, d’Afghanistan et du Balouchistan... 

Légalement ou illégalement, ils ont migré pour des raisons économiques – construire des infrastructures ferroviaires ou portuaires -, et attirés par l’essor induit par l’immigration Juive dès 1882. 

"Cette diversité démographique Arabe/musulmane inhabituelle est prouvée par les noms patronymiques des Israéliens arabes populaires, qui dérivent de leurs pays d'origine : Al-Masri (Egypte), Al-Obeidi (Soudan), Al-Lubnani (Liban), Halabi (Syrie), Al-Mughrabi (Maroc), Al-Djazair (Algérie), Al-Yamani (Yémen), Al-Afghani (Afghanistan), Al-Hindi (Indie), Al-Hijazi (Arabie saoudite), Al-Baghdadi (Iraq), Bushnak (Bosnie), Khamis (Bahreïn), Turki (Turquie), etc.", a écrit Yoram Ettinger.


Niant les liens bibliques, spirituels, historiques, géographiques, juridiques, etc. entre le peuple Juif et Eretz Israël, la propagande arabe s'efforce de trouver un lien historique entre Eretz Israël et les "Palestiniens". Début février 2014, Saeb Erekat négociateur de l'Autorité palestinienne né à Abu Dis, a allégué à tort qu'il serait "le fils fier des Cananéens qui étaient là 5 500 ans avant que Josué bin Nun ne brûle la cité de Jéricho ", donc que ses ancêtres y auraient vécu depuis environ 9 000 ans !? Or, sa famille est originaire du nord-ouest de la péninsule arabique.

Le 23 mars 2012, Fathi Hammad, ministre de l'Intérieur et de la Sécurité nationale du Hamas, a fustigé l'Egypte à propos de la pénurie d'essence dans la bande de Gaza et a dit sur Al-Hekma TV : "La moitié des Palestiniens sont des Egyptiens et l'autre moitié est saoudienne".

Lors de la Palestine mandataire, le terme « Palestinien » désignait généralement les habitants Juifs. 

« Le dessous des cartes part à la découverte de ces territoires complexes, où les acteurs semblent irréconciliables et le droit international est régulièrement méprisé. ». Méprisé par qui ? Quant à l'Histoire, elle semble en partie ignorée ou instrumentalisée par cette émission.


France, 2022, 13 min
Présentation : Emilie Aubry
Sur Arte le 10 septembre à 19 h 30
Disponible du 03/09/2022 au 25/07/2029

Les citations sont d'Arte 

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