Citations

« Le goût de la vérité n’empêche pas la prise de parti. » (Albert Camus)
« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du Soleil. » (René Char).
« Il faut commencer par le commencement, et le commencement de tout est le courage. » (Vladimir Jankélévitch)
« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
« Le plus difficile n'est pas de dire ce que l'on voit, mais d'accepter de voir ce que l'on voit. » (Charles Péguy)

lundi 10 janvier 2022

Danielle Darrieux (1917-2017)

Danielle Darrieux (1917-2017) était une actrice et chanteuse française au jeu subtil. Aux Etats-Unis et en Europe, sa carrière, au cinéma et au théâtre, s'est déroulée avec succès sur 70 ans. Arte diffusera le 10 janvier 2021 à 22 h 35 « Pot-Bouille » (Immer wenn das Licht ausgeht) de Julien Duvivier, et le 
11 janvier 2022 à 00 h 30 « Danielle Darrieux. Il est poli d'être gai ! » (Danielle Darrieux. Filmstar mit dem frechen Etwas) de Pierre-Henri Gibert.

« Je me sens citoyenne de la Terre. C'est peut-être qu'en moi coulent des sangs très divers. Les gens n'en reviennent jamais lorsque j'évoque mes origines. Ma grand-mère maternelle, alsacienne, orpheline à 7 ans de la guerre de 70, est recueillie par son oncle. Il part pour l'Algérie. Ma grand-mère, que j'appelais Le Lion de Belfort, parce que je trouvais qu'elle lui ressemblait, épouse un Polonais exilé en Kabylie... Ma mère est née là-bas et me parlait de Bône, d'Alger la Blanche... Dans mes premières interviews je disais que j'étais arabe et polonaise. Ma mère m'a reprise un jour en me disant que Pied-Noir ne voulait pas dire arabe ! Quant à moi, j'en ai hérité un intérêt très fort pour la Pologne et une exigence très particulière sur le couscous... Celui de ma grand-mère était divin ! », avait confié Danielle Darrieux en 2003, alors qu'elle jouait seule Oscar et la dame rose, d'Eric-Emmanuel Schmitt, dans une mise en scène de Christophe Lidon, à la Comédie des Champs-Élysées. Une actrice qui a souvent représenté à l’écran la Parisienne.

Dans sa filmographie d’une carrière de 70 ans en France, à Hollywood, au Royaume-Uni et en Italie : Le Bal de Wilhelm Thiele (1931), Mauvaise Graine de Billy Wilder et Alexander Esway (1934), La crise est finie de Robert Siodmak (1934), Dédé de René Guissart (1935), Mayerling d'Anatole Litvak (1936), Tarass Boulba d'Alexis Granowsky (1936), Club de femmes de Jacques Deval (1936), Port-Arthur de Nicolas Farkas (1936), Un mauvais garçon de Jean Boyer et Raoul Ploquin (1936), Katia (1938), Abus de confiance (1938), Retour à l'aube (1938), Battement de cœur (1939), Premier Rendez-vous (1941), La Vérité sur Bébé Donge (1952) d’Henri Decoin, son premier mari et mentor, La Ronde, Le Plaisir et Madame de… de Max Ophuls, L'Affaire Cicéron (Five Fingers / Operation Cicéron) de Joseph Mankiewicz (1952), Le Rouge et le Noir (1954) de Claude Autant-Lara, Pot-Bouille de Julien Duvivier (1957), Le Désordre et la Nuit de Gilles Grangier(1958), Les Demoiselles de Rochefort de Jacques Demy (1967), Huit Femmes de François Ozon (2002), Pièce montée de Denys Granier-Deferre (2010).

Au théâtre, Danielle Darrieux a joué dans Sérénade à trois de Noël Coward, mise en scène Jacques-Henri Duval (1948), Léocadia de Jean Anouilh et Un souvenir d'Italie de Louis Ducreux (1949), Évangéline d'Henri Bernstein, mise en scène de l'auteur (1952), Faisons un rêve de Sacha Guitry, avec Robert Lamoureux, Louis de Funès (1957), Le Chandelier d'Alfred de Musset, mise en scène Fernand Ledoux, avec Jacques Dacqmine, Fernand Ledoux (1959), La Robe mauve de Valentine de Françoise Sagan, mise en scène Yves Robert (1963), Domino de Marcel Achard, mise en scène Pierre Mondy, avec Robert Lamoureux, Guy Tréjan, Daniel Ceccaldi (1970), Boulevard Feydeau pièces de Georges Feydeau : Feu la mère de Madame, On purge bébé, mise en scène Raymond Gérôme (1978), La Bonne Soupe de Félicien Marceau, mise en scène Jean Meyer (1980), L'Intoxe de Françoise Dorin, mise en scène Jean-Laurent Cochet, avec Jacques Dufilho (1981), Potiche de Pierre Barillet et Jean-Pierre Grédy, mise en scène Pierre Mondy (1982), Coup de soleil de Marcel Mithois, mise en scène Jacques Rosny (1984), Gigi de Colette, mise en scène Jean Meyer (1985), Adorable Julia de Marc-Gilbert Sauvajon d'après Somerset Maugham, mise en scène Jean-Paul Cisife, avec Raymond Pellegrin (1986), La Maison du lac d'Ernest Thompson, mise en scène Raymond Gérôme, avec Jean-Pierre Aumont (1988)…

A Broadway (New York), Danielle Darrieux a incarné en 1970 Coco Chanel dans la comédie musicale Coco créée par Katharine Hepburn, sur un livret et des paroles d'Alan Jay Lerner, une musique d'André Previn, dans une mise en scène de Michael Benthall, avec une chorégraphie de Michael Bennett et des costumes de Cecil Beaton.

En 1997, elle a interprété la Chanson de l'horloge dans la version 1997 d’Émilie Jolie, conte musical de Philippe Chatel créé en 1979.

Elle a enregistré plusieurs disques avec ces chansons : « Si j’avais su » non enregistré (Dédé) en 1934, « Un mauvais garçon » en 1936, « Premier Rendez-vous », « Chanson d’espoir » en 1941, « Le Temps d’aimer » (Un drôle de dimanche en 1958), « Le temps du muguet », « La Ballade irlandaise », « Laura »,« Il n'y a pas d'amour heureux » (Huit Femmes, 2001), « À Paris dans chaque faubourg » en duo avec Patrick Bruel pour l'album Entre deux (2002), « La Folle Complainte » de Charles Trenet (2006)…

Elle a été distinguée par la Victoire de la meilleure actrice56 (1955, 1957 et 1958), un César d'honneur (1985), un Molière d'honneur (1997), le Molière de la comédienne pour Oscar et la Dame rose (2003), et le Globe de cristal d'honneur (2010).

Danielle Darrieux était Commandeure de la Légion d'honneur (9 avril 2004) et Officière de l'ordre des Arts et des Lettres. 

Hommage à la Cinémathèque française
En 2009, la Cinémathèque française a rendu hommage à Danielle Darrieux en projetant ses principaux films et en publiant l'article de Paul Vecchiali « Etre ou ne pas être… star » :
« Si l’on devait – mais pourquoi le devrait-on ? – résumer le cinéma français à deux noms, ce seraient Darrieux et Gabin. Si l’on devait ne retenir qu’un plan dans toute la cinématographie française, si riche en cadeaux de toutes sortes, ce serait celui où, dans un pré orné de fleurs artificielles, après le chant des pensionnaires de la Maison Tellier (« Combien je regrette…. »), Darrieux répond à Gabin, s’excusant d’avoir été « un peu chaud », ce « merci » qui exprime par la voix, le retour à la dignité ; par l’attitude, l’aveu d’un amour impossible. Au risque d’être partial, je dirai que ce moment de cinéma pur justifie à lui seul que les frères Lumière aient un jour découvert le mouvement des images.

1931 : Jean Grémillon sort La Petite Lise. Julien Duvivier prépare La Tête d’un homme. Raymond Bernard signe Les Croix de bois mais aussi Faubourg Montmartre. Maurice Tourneur, Au nom de la loi et Anatole Litvak, Cœur de lilas. Six grands films. Six très grands films. Plus tard, avec Danielle, Anatole Litvak fera Mayerling. Maurice Tourneur, Katia. Raymond Bernard, Adieu chérie. Plus tard encore, Julien Duvivier, Pot-Bouille et Marie-Octobre. Seul, Grémillon… Et quel dommage ! Mais, pour l’heure, les producteurs Vandal et Delac cherchent une très jeune fille (française, nous nageons alors dans les versions multiples) pour incarner à l’écran l’héroïne d’Irène Nemirowski dans Le Bal. L’anecdote est célèbre. Danielle rappelle volontiers comment, lors de ses premiers essais, elle donna la réplique, dans deux scènes dont une dramatique, à un beau jeune homme qu’elle appelait « Maman » ! L’ayant fait sans se poser de question, elle décréta sans doute que le cinéma n’était que le prolongement de ses jeux d’enfant. La petite Darrieux est engagée : dès son premier film, elle joue et chante comme sans y penser. Le miracle s’accomplit. À cette époque, Marlène et Garbo se livrent un duel sans merci. Le parlant se veut art nouveau et, pour cela, doit trouver sa manière. L’hiératisme et la sophistication, hérités du muet, tentent de nous faire glisser sans heurt de la dramaturgie mimée aux mystères des paroles prolongeant ou infirmant les regards… Et voici que débarque, tranquillement, innocemment même, cette presque petite fille qui va bousculer les artifices, les codes ; rester elle-même au-delà des personnages qu’on lui demande d’interpréter, sans les trahir cependant, sans les détourner, sans jamais « paraître »…

Dès Le Bal en effet, avec cette musicalité où transparaissait déjà une ironie légère, Danielle sait rendre ses répliques évidentes en les jouant frontalement, mais aussi de l’intérieur. Ici, l’art dramatique n’a plus sa place. Il est, d’entrée de jeu, semé, évacué, remercié, dans le même temps qu’est assimilée, loin des fautes de goût, une technique corporelle originale, la seule qui informe sans déformer. Elle fête ses quatorze ans le 1er mai 1931 sur le plateau du film, en compagnie de Paulette Dubost, avec déjà un contrat en poche de six ou sept films. Comme elle possède une voix charmante et juste, on lui écrit deux chansons « C’est le dimanche » et « La Poupée de porcelaine ». Le public et les professionnels découvrent alors une comédienne-chanteuse qui délaisse le glamour hollywoodien pour un naturel agrémenté de séduction. Très vite, elle « passe » la si jolie, si tendre Annabella, au coude à coude avec Viviane Romance et Edwige Feuillère. Elle s’installe dans un créneau où elle n’a bientôt plus de rivale : la jeune première espiègle et romantique. Il ne lui faudra que cinq ans, cinq années où elle joue n’importe quoi, jamais n’importe comment, chantant, riant, pleurant, hurlant, de sa manière à elle, désormais inimitable, pour conquérir le reste du monde et se placer au zénith des stars internationales. Et, de fait, c’est en inventant l’anti-star que Darrieux devient une star, à son corps défendant. Mais quel corps et quel visage, tellement expressifs, auxquels s’ajoute une voix délicate et juste qui sait aussi bien émouvoir que distraire !

Cinq ans. Une série de films exploite la toute jeune fille qu’elle est dans des comédies, souvent musicales, à la française, où Danielle continue de s’amuser, trouvant presque injuste de gagner autant d’argent en se laissant simplement porter par le goût du jeu : être quelqu’un d’autre. Cinq ans pendant lesquels le public s’est habitué à cette gamine apparemment écervelée, jolie et bien faite, précise, avec des pointes d’émotion qu’elle communique aux spectateurs sans le moindre pathos ; à ces chansons populaires aussi, délicatement mises en musique par de talentueux compositeurs.

1936 : Mayerling. On ne peut plus parler de la petite Darrieux. Elle a dix-neuf ans à peine, un ovale d’une exceptionnelle pureté et une gestuelle harmonieuse. Son regard à Rodolphe (Charles Boyer) pendant la scène de l’opéra est déjà le regard d’une femme dont la maturité perce sous la vénusté, cependant que le rêve se nimbe encore d’innocence. Elle avouera plus tard que, si elle était si bien dans le film, c’est parce que Litvak la terrorisait ! Le Rêve : c’est cela qu’elle incarne de façon magistrale, unique. Et c’est cela qui va la rendre si proche des spectateurs dans la mesure, paradoxale, où l’actrice qu’elle est devenue met l’inaccessible à la portée de chacun. Après Mayerling, immense succès commercial, les choses se sont profondément modifiées : devenue la « petite fiancée » des Français, et star internationale, elle comprend que le cinéma n’est pas seulement un jeu mais un métier. Si elle met plus d’attention dans l’approche de ses personnages, elle n’en perd pas pour autant son indépendance ni sa joie de vivre. Le monde entier la réclame. Elle s’en moque, part pour Hollywood, comme ça, pour voir… en revient aussitôt, ayant cassé son contrat. Retour par le Normandie. Arrivée à la Gare Saint-Lazare où une foule dense d’admirateurs et d’admiratrices l’attendent brandissant des banderoles « Danielle, ne nous quitte plus ! ». Là-bas, un seul film dont le titre français La Coqueluche de Paris entérine son nouveau statut mais lui prouve que cette voie n’est pas la sienne.

Trois succès phénoménaux devaient suivre : deux drames, Katia, dans la lignée de Mayerling, et Retour à l’aube, où ses trois crises de nerfs dans un commissariat démontrent qu’elle est l’égale des meilleures comédiennes américaines. Ce film, sous-estimé par la critique, développe, à l’insu de son interprète et sans doute aussi de son réalisateur, Henri Decoin, un discours parallèle à l’anecdote, jamais aux dépens de celle-ci. Le jeu constant entre rêve et réalité installe un doute dialectique sur ce qui est montré, justifie l’angoisse du personnage qui rejoint celle de l’actrice. Une sorte d’équilibre entre funambulisme et somnambulisme ! Le troisième et le plus éclatant triomphe fut Battement de cœur du même Henri Decoin qui restituait la Danielle de ses débuts : malice, photogénie, finesse dans la comédie, hurlements, crise de nerfs simulée ; et la chanson obligatoire. Ici, « Charade », grand succès populaire. Sa beauté et son énergie sont à leur apogée. « Ciné-miroir » organisait chaque année un référendum auprès de ses lecteurs : les plus beaux yeux, les plus belles épaules, les plus belles jambes, avec des close-ups non identifiés. Danielle était toujours plébiscitée en tête. Classée numéro un au box-office, devant des « pointures » telles que Fernandel, Raimu, Louis Jouvet, Harry Baur ou Pierre Richard-Willm, loin devant Viviane Romance, harcelée de projets, elle vivait là les derniers instants de sa première gloire.

Cinq ans donc de Mayerling à Premier rendez-vous et… le rêve passe. La « drôle de guerre » remplace la « drôle de gosse. » Ce sont les années noires : on la perd de vue, on la reconnaît à peine, de loin en loin, même si Caprices et La Fausse maîtresse figurent encore dans les meilleures recettes. De même, en tant que chanteuse, elle tient la tête du hit-parade avec « Les Fleurs sont des mots d’amour » que tous les Français vont fredonner jusqu’à la fin de la guerre. Les films sont médiocres. Bethsabée par exemple, de Léonide Moguy, où son visage est terne et son jeu, mécanique. Elle a l’élégance de ne pas faire semblant de l’ignorer. Une exception toutefois : Adieu chérie, mélodrame dirigé avec maestria par Raymond Bernard, où elle retrouve son éclat et chante une de ses meilleures chansons : celle qui donne son titre au film. Darrieux semble finie, ça se murmure dans les rédactions. Mais les réalisateurs n’oublient pas ce que le cinéma français lui doit. Marcel Achard la requiert pour Jean de la Lune, bien inférieur à celui de Jean Choux certes, mais qui a le mérite de nous ramener Danielle telle qu’en elle-même. Ensuite, c’est la fulgurante rencontre avec Claude Autant-Lara et ce chef-d’oeuvre méconnu, Occupe-toi d’Amélie, où le jeu dialectique entre théâtre et cinéma est bien plus acéré, plus avancé que dans Le Carrosse d’or de Renoir. À l’aise dans le burlesque, elle l’est aussi dans la critique bourgeoise (La Maison Bonnadieu de Carlo Rim) ou dans le film noir (La Vérité sur Bébé Donge). Retrouvailles réussies avec Henri Decoin ; chef-d'œuvre inattendu qui, malheureusement, déconcerte le public. Un aller-retour aux Etats-Unis, mais sous la direction de Mankiewicz, pour y tourner L’Affaire Cicéron aux côtés d’un éblouissant James Mason. Un autre en Italie pour le mélodrame de Dullio Coletti, Toselli : personnage de composition qui la voit vieillie sur la fin, où elle impose un talent nouveau dans ce film d’un autre temps.

On dit qu’elle a progressé. Erreur. Elle joue comme elle a toujours joué : directe, inspirée, loyale… C’est le métier qui a changé, le métier et le goût des spectateurs, déformé par un académisme rassurant à la dramaturgie convenue. Adieu les folies des années trente ! Adieu la légèreté, l’insouciance, l’audace de ces cinéastes qui inventaient l’écriture filmique, d’instinct, tout à fait libres à une époque où les films faisaient recette quels que soient leurs contenus. Les personnages se sont épaissis. Les dialogues ne sont plus là pour faire briller les comédiens, et leur musicalité si personnelle, mais seulement pour faire avancer l’action. Bref, dans ce « nouveau » cinéma, prisonnier du formatage, englué dans un déterminisme sans insolence, embourbé dans des ornières dégradantes, l’adresse de Danielle, sa grâce et surtout son ironie persistante, l’aident à passer le cap, à survivre… En attendant Ophuls. À dix-sept ans, elle rêvait de jouer Le Blé en herbe et La Renarde. Les producteurs ne souhaitaient pas si vite tuer la « poule aux œufs d’or ». Surtout pas de dépaysement, pas de risques. DD (comme on la surnommait), c’était la moue, Romance, la « mauvaise femme » et Feuillère, une sorte de comtesse en vacances. Avec Ophuls, elle découvre enfin cette conjonction qu’elle espérait entre le talent et l’art ; élégance et profondeur. Chez Ophuls, l’impression rejoint l’expression. Est-ce un hasard ? Le succès revient. Même s’il n’est pas tapageur (Bardot arrive, Martine Carol pointe son nouveau nez, Morgan résiste), il est le reflet d’un autre rapport avec le public : ce n’est plus Danielle, ou DD donc, mais Darrieux, la Darrieux comme on dirait en Italie. Max Ophuls lui affirmait « Tu peux tout jouer, surtout les rôles tragiques, parce que tu es toujours un peu ridicule. » Mais, dans l’un des derniers plans de Madame de..., juste avant la mort, le visage de l’actrice se charge d’incertitudes tragiques, d’évasion, de résignation enfin, évacuant toute notion de ridicule. Danielle Darrieux entre définitivement dans la légende. Les trois Ophuls, mais encore Le Rouge et le Noir de Claude Autant-Lara confirment sa virtuosité et rehaussent sa beauté. Si tout est à retenir dans La Ronde, Le Plaisir ou Madame de..., on se souviendra aussi de la scène des aller-retours de Madame de Rénal lorsqu’elle tente de rejoindre Julien Sorel (Gérard Philipe) dans sa chambre. Plus stendhalienne que tout le reste de l’adaptation, cette séquence rend un vibrant hommage à une actrice accomplie.

Les « Victoires » de Cinémonde s’accumulent. Elle redevient une comédienne fêtée, reconnue, loin des délires de sa jeunesse, entourée d’un respect qui lui convient mieux. Autre rencontre capitale : Jacques Demy. Les Demoiselles de Rochefort, semi-comédie musicale, et Une chambre en ville semi-opéra. Dans ces deux films, elle s’impose d’une part comme une fantaisiste distraite mais généreuse, d’autre part comme une tragédienne efficace. Il est regrettable d’ailleurs qu’elle ne se soit jamais confrontée à la tragédie classique. Quelle Andromaque aurait-elle pu incarner !

Ainsi, film après film, elle apporte à ses personnages et aux situations qu’ils traversent une clarté instinctive, née du simple bon sens, enrichie de sensibilité frémissante ou cocasse. Si la vulgarité l’amuse parfois, elle ne supporte pas ce qui est commun. Patiente profondément, impatiente dans l’instant, elle mène sa route avec une lucidité tranquille, jamais dupe des chemins qu’elle emprunte. Les yeux pleins de rêve (sa caractéristique la plus évidente), avec le recul nécessaire, Danielle Darrieux a fasciné cinq générations de cinéastes, traversé plus de soixante-dix ans de cinéma à l’aise, ô combien, dans la comédie comme dans le drame, le burlesque ou le tragique, jouant sa partition en instrumentiste raffinée, regard rivé sur le chef d’orchestre, sans nous proposer, par retenue ou par conscience professionnelle, les déceptions, les frustrations, les appétits, les accomplissements de la comédienne. Les films qui passent n’y changent rien. Complicité permanente avec la caméra, que nuance furtivement un sens inné du dérisoire ; visage offert, corps mobile, disponible, émotion légère prête à s’épandre, emportements fragiles, émerveillements contrôlés.

Si Danielle Darrieux réussit tout ce qu’elle entreprend, théâtre, cinéma, télévision, chansons, ce n’est pas seulement parce qu’elle est une musicienne pointilleuse (sens du rythme, équilibre de la voix, humour dans le contrepoint), c’est surtout parce que sa santé physique et morale la met à l’abri des glissements morbides, que les éclats de rires lui servent de viatique et les larmes, d’exutoire. Elle rit de tout en effet, pleure pour un rien mais conserve farouchement son potentiel d’exaltation pour ces instants précieux qui suivent les « moteur » et s’étirent voluptueusement jusqu’au « coupez ! ».

Les clichés s’essoufflent lorsqu’on parle d’elle, sans doute à cause de tous les contraires qui la rendent tellement imprévisible : l’instinct face au métier, la frivolité contre le bon sens ; la fragilité et la maîtrise, l’indépendance et la féminité. Et, lorsqu’elle joue, lorsqu’elle prête son identité et sa mémoire à l’éphémère d’une situation, bousculant la magie d’un sourire, elle redonne à l’imaginaire les séductions de la réalité. Danielle Darrieux a la fierté de se vouloir une grande professionnelle, c’est tout à son honneur mais elle est beaucoup mieux que cela : le « métier » n’est pas le support de son jeu mais le tuteur de sa liberté. À chaque « moteur » qu’on lui propose, elle retrouve dans l’instant la souplesse de l’imprévu, l’innocence de la situation, la musique originelle du texte.

Aux Etats-Unis encore, elle joue la mère (!) de Richard Burton dans Alexandre le Grand de Robert Rossen et celle de Jane Powell dans Riche, jeune et jolie de Norman Taurog où elle chante et danse aussi bien qu’elle joue la comédie. Elle traverse les années en maîtrisant ses chagrins et ses deuils, prend sans cesse le recul nécessaire de ce qu’elle est pour devenir ce qu’on lui demande d’être ; ne va jamais chercher dans sa vie privée les émotions dont elle pourrait doter les personnages qu’on lui propose. Pudique à l’excès, Danielle Darrieux refuse l’exhibitionnisme en se réfugiant dans la musique du texte.

En 1982, j’eus la chance de la diriger dans En haut des marches. Nous tournions un plan-séquence difficile où la caméra, montée sur un panther, devait se mouvoir de façon très précise : dernière scène dans la prison entre Françoise Lebrun et Danielle. Pour la seule fois, à cause des difficultés techniques, nous avons dû faire six prises (ce qui était fort rare, la plupart du temps, la première était la bonne). La dernière me semblait parfaite, mais j’appréhendais les derniers instants… Danielle, sur la fin, rejoint le personnage joué par Françoise et toutes deux vont au-delà même de ce que j’espérais. Après mon « moteur » susurré dans une émotion compréhensible, toute l’équipe applaudit. Danielle, alors, s’étonne, nous dit qu’elle ne peut pas être mauvaise, parce que, depuis le début, elle ressent l’attention que le moindre technicien lui porte… « C’est nous, ajouta-t-elle, qui devrions vous applaudir. 

Son charme, son élégance et sa beauté sont inscrits dans la mémoire du cinéma. Son humilité fera sa grandeur. »
« Subtile Danielle Darrieux »
« Disparue centenaire en 2017, Danielle Darrieux a traversé le siècle du cinéma avec un talent unique pour teinter la tristesse de légèreté. Retour, en trois temps, sur une carrière enchantée, en marge de la soirée spéciale consacrée à l'actrice. Par Marie Gérard » pour Arte.

« L’Américaine
« Dès son premier film, Le bal, qu’elle tourne en 1931, à 14 ans, Danielle Darrieux impose un style de jeu impertinent, frais et fantasque. Qualifiée de "plus américaine des actrices françaises", elle accède au rang de star internationale avec le succès de mélodrames comme Mayerling (1936). Quatre ans plus tard, dans le célèbre Battement de cœur, d'Henri Decoin, elle fait preuve d'un abattage proche de celui de Katharine Hepburn. Bien plus tard, l'actrice reprendra d'ailleurs à Broadway en 1970 le rôle tenu par l'Américaine dans la comédie musicale Coco, inspirée de la vie de Coco Chanel, puis créera sur scène, en 1988, la pièce d’Ernest Thompson La maison du lac, l'un des derniers grands rôles de Hepburn au cinéma. Mais auparavant, elle aura eu l'audace de refuser les diktats hollywoodiens. Après La coqueluche de Paris, un premier film tourné aux États-Unis avec Douglas Fairbanks Jr., elle rompt son contrat avec Universal et retrouve Paris en 1939 ».

« Danielle et les garçons
Dans Mauvaise graine (1934), premier film d’un débutant nommé Billy Wilder, mademoiselle Darrieux est l'unique membre féminin d’un gang de voleurs de voitures. Vingt-cinq ans plus tard, elle incarne le rôle-titre de Marie-Octobre, de Julien Duvivier, seule femme d’un groupe d’anciens résistants réunis pour démasquer le traître caché parmi eux. Pétillante et féminine, Danielle Darrieux ne se laisse pas réduire à un objet de désir masculin. Elle joue souvent les révoltées, les infidèles, les femmes de tête, voire les cyniques comme dans L’affaire Cicéron de Mankiewicz. Dirigeante de grand magasin dans Pot-Bouille en 1957, elle y toise Gérard Philipe, et fera de même, trois décennies plus tard, avec Daniel Auteuil dans Quelques jours avec moi de Claude Sautet. »

« Si elle tourne entre 1935 et 1941 six films sous la direction de son mari, Henri Decoin, Max Ophüls devient son mentor après la guerre et la dirige dans trois chefs-d’œuvre. Femme infidèle dans La ronde, touchante prostituée dans Le plaisir, Danielle Darrieux excelle de légèreté tragique dans Madame de…, également diffusé lundi par ARTE. Tout au long de sa carrière, l'actrice saura merveilleusement teinter la joie de mélancolie et inversement. Admirateur d’Ophüls et de son interprète d’élection, Jacques Demy la fera virevolter et chanter sans la faire doubler (soprano, "DD" a enregistré de nombreux disques) dans Les demoiselles de Rochefort en 1967, puis dans Une chambre en ville en 1982. Quant à François Ozon, il lui offrira dans 8 femmes le rôle d’une grand-mère indigne, avare, menteuse et meurtrière, qui clôt le film de façon bouleversante… en chantant. »

« Danielle Darrieux. Il est poli d'être gai ! »
Arte diffusera le 11 janvier 2022 à 00 h 30 « Danielle Darrieux. Il est poli d'être gai ! » (Danielle Darrieux. Filmstar mit dem frechen Etwas), documentaire de Pierre-Henri Gibert (2018).

« Disparue à l'âge de 100 ans, en octobre 2017, Danielle Darrieux a imposé son jeu nuancé, sa voix mélodieuse et son goût pour la subversion tranquille à travers les époques. Un passionnant portrait, avec les témoignages de Paul Vecchiali, Catherine Deneuve et Ludivine Sagnier. » Celle-ci souligne combien Danielle Darrieux soignait sa distance à l'égard des autres acteurs tout en étant souriante.

« C’est par l’entremise d’une élève de sa mère, professeure de chant, que Danielle Darrieux, enfant remuante dans un milieu bourgeois corseté, débute sa carrière à 14 ans dans Le bal de Wilhelm Thiele (1931) – où, déjà, elle pousse la chansonnette ». Le film est adapté du roman éponyme d'Irène Nemirovsky. C'est la version française du film Der Ball qu'avait réalisé Wilhelm Thiele en Allemagne. Il est interprété aussi par André Lefaur, Germaine Dermoz et Paulette Dubost. Les décors ont été créés par Lazare Meerson. "si outre-Rhin le rôle était tenu par Dolly Haas, qui avait déjà tourné pour Anatole Litvak, trouver une jeune actrice capable de chanter et de jouer avec naturel s’avère plus compliqué en France. Ce n’est qu’après un heureux hasard que Darrieux en viendra à auditionner pour être finalement retenue au terme de deux rendez-vous, au détriment d’une certaine Odette Joyeux. Sa sincérité séduit autant que sa voix, à tel point que les chansons Le Beau dimanche et La Chanson de la poupée seront spécialement écrites pour elle", a écrit Nicolas Métayer pour La Cinémathèque française.

« Délivrée de sa timidité par un métier qui contient les rougissements sous une épaisse couche de fond de teint, cette "drôle de môme", qui malmène joyeusement les valeurs patriarcales de film en film, impose son charme pétulant et son tempérament de feu sur les écrans des années 1930 ». 

« Sous l’influence de son mari et pygmalion, Henri Decoin, de vingt-sept ans son aîné, l’indomptable rossignol s’oriente ensuite vers des rôles plus sensibles, à l’instar du drame romantique d’Anatole Litvak Mayerling, qui lui ouvre les portes de l’Amérique ».  Le scénario du film réalisé en 1936 et interprété par Charles Boyer et Gabrielle Dorziat, est signé par Marcel Achard, Joseph Kessel et Irma von Cube d'après le roman de Claude Anet.

A Hollywood, actrice sous contrat avec Universal Pictures, Danielle Darrieux tourne dans The Rage of Paris (La Coqueluche de Paris), d'Henry Koster (1938) avec Douglas Fairbanks Jr. 

« Les diktats hollywoodiens et la souffrance de l’éloignement mettent fin à la parenthèse, et "DD", de retour en France à l’aube de la Seconde Guerre mondiale, triomphe bientôt dans des productions (Premier rendez-vous) de la Continental, société financée par le IIIe Reich ». 

« Tombée amoureuse du diplomate et play-boy dominicain Porfirio Rubirosa, arrêté par les Allemands pour espionnage, elle participe à une tournée de propagande à Berlin pour obtenir sa libération, puis rompt tout lien avec le cinéma de l’Occupation ». 

« Après-guerre, la jeune première qu’elle n’est plus doit se réinventer ». 

« De La vérité sur Bébé Donge de Decoin à Marie-Octobre de Julien Duvivier, elle incarne dans les années 1950 une cohorte de femmes fortes à l’amoralisme tranquille ». Dans ce film de Decoin, Danielle Darrieux incarne un personnage bourgeois allant de la jeunesse naïve à la déception d'une femme adulte, trompée et déterminée dans son geste criminel, sans remord.

Quant à Marie-Octobre, film de Julien Duvivier, d'après le roman éponyme de Jacques Robert (1948), il réunit dans un huis-clos tragique Danielle Darrieux, incarnant l'ancienne résistante « Marie-Octobre » devenue directrice d'une maison de couture, Paul Meurisse, Bernard Blier, Lino Ventura, Noël Roquevert, Robert Dalban, Paul Frankeur, Serge Reggiani, Paul Guers, Daniel Ivernel et Jeanne Fusier-Gir. 

« Mais c’est sous la direction de Max Ophüls, notamment dans Madame de…, que la subtilité de son jeu atteint son apogée ». Adapté du roman éponyme de Louise de Vilmorin (1951), Madame de… (1953) bénéficie d'un scénario signé par  Marcel Achard, Max Ophuls, Annette Wademant et Louise de Vilmorin. Il est interprété par Danielle Darrieux, Charles Boyer, Vittorio De Sica et Jean Debucourt.

"La femme que j’étais a fait le malheur de celle que je suis devenue", gémit l'héroïne qui prend conscience de son ancienne superficialité dans une vie composée de fêtes étourdissantes. "Je ne vous aime pas, je ne vous aime pas, je ne vous aime pas", soupire-t-elle au diplomate dont elle s'est éprise alors qu'il s'éloigne.

« Après 40 ans et quelques apparitions inoubliables (Les demoiselles de Rochefort), elle entame une brillante carrière au théâtre et à la télévision, tout en couvant de son aura mythique le renouveau du cinéma français (Anne Fontaine, François Ozon…) ».

« Entremêlant extraits de films, interviews de la comédienne et éclairages d'admirateurs (les cinéastes Paul Vecchiali ou Philippe Le Guay, les actrices Catherine Deneuve et Ludivine Sagnier, son dernier compagnon, Jacques Jenvrin...), une traversée passionnante de la carrière de celle qui a enchanté huit décennies de cinéma avec une légèreté dénuée de superficialité. » 


« Adorables créatures » 
Arte diffuse sur son site Internet, et en version restaurée, « Adorables créatures » (Liebenswerte Frauen?) de Christian-Jaque avec Daniel Gélin, Renée Faure, Antonella Lualdi, Edwige Feuillère, Marilyn Buferd et Louis Seigner. Le scénario est signé par Charles Spaak et Jacques Companeez.

« Un jeune marié se remémore ses (més)aventures passées... Par Christian-Jaque, une comédie de mœurs avec la crème du cinéma français des années 1950 (Daniel Gélin, Danielle Darrieux, Martine Carol, Edwige Feuillère...) ».  

« André Noblet, un jeune publicitaire parisien, vient d’épouser Catherine, la fille de ses voisins de palier. "Au fond, je peux bien te le dire maintenant, je n’ai jamais aimé que toi", lui jure-t-il. Vraiment ? C’est oublier Christiane, Minouche et Denise… »

« Une femme de tact sait tromper son mari avec beaucoup de décence »… Rythmé par les interventions d’une voix off narquoise à souhait, ce film à sketches de Christian-Jaque (Fanfan la Tulipe), aux situations et dialogues impertinents, rembobine les déconvenues sentimentales d’un don juan malmené (Daniel Gélin) : Christiane l’a abandonné quand elle a découvert que son mariage (et son confort) était menacé par les beaux yeux d’une secrétaire ; Minouche a fait durer leurs "fiançailles" à coups de migraines chroniques, avant de lui préférer un homme d’affaires au portefeuille plus replet ; et Denise, riche veuve épuisée par ses activités philanthropiques, lui a caché son âge. » 

« Si ce portrait satirique des femmes des années 1950 – ces "adorables créatures" expertes en manipulation et minauderies, savoureusement interprétées par des actrices au diapason – peut apparaître misogyne au spectateur d’aujourd’hui, d’aucuns estimeront que les hommes, à vouloir les cantonner aux fourneaux, y reçoivent une leçon méritée ».

Une série de portraits "non fémininement corrects" de Parisiennes bourgeoises ou prolétaires, toujours élégantes, et plus malignes ou lucides que les hommes.

L'action est située dans un Paris où pouvaient encore habiter des classes populaires.

La construction habile du film rend complice le téléspectateur par des commentaires spirituels sur les apprentissages sentimentaux d'un jeune homme candide. 


« Pot-Bouille »
Arte diffusera le 10 janvier 2021 à 22 h 35 « Pot-Bouille » (Immer wenn das Licht ausgeht) de Julien Duvivier (1957), d'après le roman éponyme de la série Les Rougon-Macquart d'Emile Zola (1882).

« L’ascension d’un provincial arriviste et séducteur au sein de la petite bourgeoisie commerçante de Paris. Zola revu par Julien Duvivier sur le ton de la comédie satirique, avec Gérard Philipe, Danielle Darrieux et Dany Carrel. »

« Un immeuble cossu de la rue de Choiseul, à Paris, dans les années 1880. Octave Mouret, Provençal au sourire charmeur et aux dents longues, y est l’hôte des Campardon. Le jeune homme a rejoint la capitale pour travailler comme premier commis au Bonheur des dames, magasin de nouveautés dirigé par une femme de tête, Mme Hédouin. Octave multiplie les conquêtes dans le voisinage sans se laisser prendre au piège du mariage. Car il a d’autres projets pour ce monde qui s’offre à lui... »

« Gérard Philipe en ambitieux Don Juan, Danielle Darrieux en maîtresse femme régnant sur ce qui deviendra le premier grand magasin de Paris, Dany Carrel en oie blanche qui se laisse trop vite plumer, Anouk Aimée en mélancolique épouse délaissée par son mari… » 

« Si les interprètes s’avèrent remarquables, il ne faut pas oublier de citer, dans le rôle principal, l’honnête maison entre les murs de laquelle tout se joue ». 

« Ses lambris dorés et son escalier en faux marbre recouvrent d’un manteau de respectabilité les coucheries, les mensonges, les convoitises ». 

« Moins virulent que le roman de Zola, critique acerbe de l’hypocrisie bourgeoise, Pot-Bouille, avec ses savoureux dialogues, penche plutôt du côté de la satire ». 

« À défaut de réquisitoire, le cinéaste de Pépé le Moko ou de La belle équipe livre une fine comédie pleine de chassés-croisés et de bons mots. »



« Danielle Darrieux. Il est poli d'être gai ! » de Pierre-Henri Gibert
France, 2018, 53 min
Sur Arte le 11 janvier 2022 à 00 h 30
Disponible du 07/01/2022 au 10/03/2022
Visuels :
André Luguet à (gauche) et Danielle Darieux (à droite) dans le film " Battement de coeur" , de Henri Decoin,1939.
© 1941 Gaumont

Le cinéaste français d' origine allemande Max Ophüls (à gauche) et Danielle Darieux (à droite), sur le tournage de " Madame de" en 1953.
© RMN-Grand Palais-Cinémathèque

Danielle Darieux (à gauche) et Vittorio De Sica (à droite) dans le film de Max Ophüls " Madame de ..." (1953).
© 1953 Gaumont-France/Rizzoli Film

« Adorables créatures » de Christian-Jaque
France, Italie, 1952, 106 min
Scénario : Charles Spaak et Jacques Companeez
Production : Les Productions Jacques Roitfeld, Les Films Sirius, C.V.C.
Producteur : Jacques Roitfeld
Image : Christian Matras
Montage : Jacques Desagneaux
Musique : Georges Van Parys
Avec Daniel Gélin (André Noblet), Danielle Darrieux (Christiane Bertin), Renée Faure (Alice), Martine Carol (Minouche), Antonella Lualdi (Catherine Michaud), Edwige Feuillère (Denise Aubusson), Marilyn Buferd (Evelyne), Louis Seigner (Gaston Lebridel)
Disponible du 27/07/2021 au 26/08/2021
Visuels :
© DR
© Roger Corbeau/Productions J. Roitfeld

« Pot-Bouille » de Julien Duvivier
France, Italie, 1957, 1 h 53
Auteur : Emile Zola
Scénario : Julien Duvivier, Henri Jeanson, Léo Joannon, d’après le roman d’Émile Zola 
Production : Paris Film Production, Panitalia
Producteurs : Raymond Hakim, Robert Hakim
Image : Michel Kelber
Montage : Madeleine Gug
Musique : Jean Wiener
Avec Gérard Philipe (Octave Mouret), Dany Carrel (Berthe Josserand), Anouk Aimée (Marie Pichon), Jacques Duby (Auguste Vabre), Henri Vilbert (Narcisse Bachelard), Jane Marken (Eléonore Josserand), Danielle Darrieux (Caroline Hédouin)
Sur Arte les 10 janvier 2021 à 22 h 35 et 21 janvier 2022 à 13 h 35
Visuels :
Gérard Philipe (Octave Mouret) et Danny Carrel (Berthe Josserand) dans " Pot-Bouille" de Jean Duvivier
Danielle Darrieux (Caroline Hedouin) dans " Pot-Bouille" de Jean Duvivier
Gérard Philipe (Octave Mouret) et Anouck Aimée (Marie Pichon) dans " Pot-Bouille" de Jean Duvivier
Henri Vilbert (Narcisse Bachelard) ou Jacques Duby et Danny Carrel (Berthe Josserand) dans " Pot-Bouille" de Jean Duvivier
© Paris Film Production

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