Citations

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mardi 19 avril 2022

« Modus operandi : l’Holocauste belge » d’Hugues Lanneau

  
« Modus operandi : l’Holocauste belge » est un documentaire réalisé par Hugues Lanneau et dont la narratrice est Marthe Keller. Ce remarquable film retrace l’histoire, dans le royaume de Belgique, des Juifs lors de la Seconde Guerre mondiale : des persécutions antisémites nazies à leur déportation en 26 convois - 40 % des Juifs de Belgique ont été déportés - et à la Shoah, via leurs diabolisation, exclusions, recensement et spoliations. Il décrit le contexte politique et le rôle de l’administration – police, justice – et des médias dans cette mécanique implacable. Le 19 avril 1943, trois jeunes résistants Juifs bruxellois - Youra Livchitz, Jean Franklemon et Robert Maistriau – attaquent à l’aide de « trois pinces, d’une lampe-tempête masquée de papier rouge ainsi que d’un pistolet » le vingtième convoi transportant 1 631 Juifs du camp de concentration de Dossin, à Malines, vers le camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau (Pologne). Ils parviennent à faire stopper ce train de wagons à bestiaux, premier convoi de ce type, à Boortmeerbeek. Ils ouvrent les portes d’un wagon dont s’extraient 17 personnes. 

« Modus operandi : l’Holocauste belge » d’Hugues Lanneau 
Modus operandi, l’Holocauste belge « expose comment la machine antisémite nazie s'est mise en mouvement en Belgique à partir de mai 1940, de façon inexorable, menant à la déportation à Auschwitz de près de 25 000 Juifs, soit près de la moitié de la population Juive belge de l'époque, suivant les registres établis par les nazis. A peine 5% en sont revenus ». Parmi ces victimes, le peintre Félix Nussbaum (1904-1944) et son épouse Felka.

Au nom de la « politique du moindre mal »
Mai 1940. L’armée allemande envahit la Belgique lors d’une Blitzkrieg.

Les dirigeants nazis bénéficient de la collaboration de fonctionnaires et d’élus, nationaux et locaux, convaincus que l’obéissance à l’occupant allemand est « le moindre mal ».

Une mécanique répressive antisémite se met en place : interdiction d’exercer certains métiers et de fréquenter certains lieux publics, recensement dans le « Registre des Juifs », port obligatoire de l’étoile jaune dès 1942, vols des « entreprises juives », expropriation de biens mobiliers et immobiliers, « convocations pour la " mise au travail à l'Est " délivrées par l'AJB (Association des Juifs de Belgique, créée par les Allemands), rafles à Bruxelles et Anvers dès août-septembre 1942, arrestations des Juifs de nationalité belge dès septembre 1943 puis déportation vers Auschwitz » de 24 916 adultes et enfants Juifs entre 1942 et 1944 – 1 206 reviendront des camps -, etc.

L’administration belge va non seulement appliquer les directives de l’occupant nazi, mais parfois les devancer.

Les journaux autorisés par l’occupant nazi jouent un rôle majeur dans cette diabolisation des Juifs en titrant « Le venin juif », « Qu'on mette les Juifs dans des camps de concentration ! », « L'Allemagne déjudaïsée est un pays heureux »…

Une résistance belge s’organise avec notamment le Comité de Défense des Juifs (CDJ) fondé dès l'instauration du port obligatoire de l'étoile jaune en 1942. Ce Comité est affilié au Front de l'Indépendance créé en septembre 1942 par Hertz Jospa, Juif communiste, et son épouse Have Groisman (Yvonne Jospa). Le CDJ a sauvé 3 500 des 5 000 enfants sur lesquels il veillait pour les cacher dans des familles et des pensionnats belges. Le CDJ est intervenu dans la publication clandestine de ‘‘Unser Worth’’ (Notre parole). Il a aussi donné de "faux" vrais papiers à ceux qui en avaient besoin.

Citons aussi l'Armée belge des partisans (ABP) , provenant de la mouvance du Parti communiste de Belgique. L'ABP "fusionnera en 1941 avec le Front de l'indépendance. Ses membres étaient dénommés les « partisans armés ».

Libérés du 20e convoi
En 1943. trois résistants Juifs bruxellois - - Youra Livchitz, Jean Franklemon et Robert Maistriau – parviennent à arrêter un train de wagons à bestiaux emplis de 1631 Juifs d'un camp d'internement belge et se dirigeant vers le camp nazi d'Auschwitz-Birkenau (Pologne).

Marion Schreiber a relaté ce haut fait de résistance du 20e convoi de déportation dans "Rebelles silencieux : L'attaque du 20e convoi pour Auschwitz" (Ed. Racine, 2006). 

"Le 19 avril 1943, trois jeunes gens arrêtèrent un train qui transportait 1631 juifs du camp de rassemblement de Malines à Auschwitz. Équipés seulement de trois pinces, d’une lampe-tempête masquée de papier rouge ainsi que d’un pistolet, Youra Livchitz, Jean Franklemon et Robert Maistriau exécutèrent un plan imaginé par des résistants juifs, mais refusé par les partisans armés qui l'estimaient trop dangereux. Ils libérèrent 17 hommes et femmes avant que les gardes allemands n'ouvrent le feu. 225 autres prisonniers parvinrent à s'échapper au 20e convoi avant le passage de la frontière. Le récit de cette action, unique dans les annales de la Résistance européenne, repose sur des documents de particuliers, des archives, des rapports de police, un long travail de recherche, des interviews et aussi des rencontres, avec six témoins, rescapés du 20e convoi. Ils ne passent sous silence ni leur désespoir, ni leur impuissance, ni leur deuil, et pourtant leur expérience est un message d'espoir et d'amour de la vie".

Ces jeunes résistants parviennent à faire stopper ce train de wagons à bestiaux, premier convoi de ce type, à Boortmeerbeek. 

Ils ouvrent les portes d’un wagon dont s’extraient 17 personnes. 

Peuvent fuir 231 personnes, dont 23 sont abattues par la Schutzpolizei, 95 sont arrêtées un peu plus tard et déportées à Auschwitz, 113 échappent à la mort en se cachant. Dénoncé, Youra Livchitz est arrêté et fusillé en février 1944. 

Ont survécu à ce convoi, 153 personnes.

dNé en 1931, docteur en droit de l'Université libre de Bruxelles, avocat au barreau de Bruxelles depuis 1954, pianiste de jazz, Simon Gronowski est maintenant père et grand-père. Cinquante-cinq ans après le drame de son enfance, il rompt le silence. 
Témoin de la Shoah auprès de la jeune génération, il est ancien président de l'Union des déportés juifs de Belgique et Grand Prix Condorcet-Aron 2006 pour la démocratie".

Simon Gronowski relata son internement dans le camp de Maline dans L'Enfant du 20e convoi (éd. Luc Pire, 2002, rééd. Renaissance du Livre, 2013 et Editions Renaissance du livre en 2018). 

"L´histoire de Simon Gronowski aurait dû être celle d´un enfant ordinaire dans une famille ordinaire. Mais il est juif. Le 17 Mars 1943, il est arrêté par la Gestapo avec sa mère et sa sœur. Le 19 avril, déporté dans le 20e convoi, il saute du train et s´échappe par miracle. Il a onze ans et demi. Sa mère et sa sœur disparaissent à Auschwitz. Malade et brisé de chagrin, son père meurt à Bruxelles en juillet 1945. Simon se retrouve seul au monde à 13 ans. Il décide alors de tourner le dos au passé et de vivre pour le présent et l'avenir".

"Un livre de référence régulièrement réimprimé. Nouvelle édition 2018 revue et augmentée."

Jean-Philippe Darcis et Nicolas Gaspard sont lesco-auteurs de Simon le petit évadé (Renaissance du Livre, 2020). "Quand, en 1940, Simon entend pour la première fois les avions allemands survoler Bruxelles, c'est encore un petit garçon comme les autres ! Mais la guerre va bien vite se révéler dans toute son horreur. D'origine juive, Simon est emmené en train vers les camps de la mort. Aidé par sa mère, il réussit à sauter du camion et s'échappe..."

"Soixante ans plus tard, il raconte son histoire à ses petits-enfants. Pour montrer le danger de l'indifférence. Pour qu'ils restent vigilants. Pour que personne ne dise "on ne savait pas", "c'est impossible", "cela ne nous concerne pas" ou "on n'y peut rien !". Car heureusement, un geste de solidarité peut beaucoup. "Celui qui sauve une vie, sauve l'humanité entière", dit le Talmud. Partager avec les enfants la lecture de l'histoire réelle de Simon, c'est pour les adultes (parents, grands-parents, enseignants...) l'occasion de leur parler de notre Histoire ; c'est les informer et les inviter à réfléchir ; c'est les aider à réagir face au racisme et à l'antisémitisme ou simplement à l'exclusion qu'ils rencontreront peut-être sur leur route." 

Spécificités
Des différences cependant sont liées aux spécificités belges. le roi Léopold III demeure en Belgique après la capitulation en mai 1940 - un gouvernement dirigé par Hubert Pierlot prend la route de l’exil vers la Grande-Bretagne – ; les divisions entre Wallons et Flamands ; la police des étrangers a demandé à chaque personne de fournir une photo, un portrait pour constituer son dossier. Ce sont ces photos des Juifs étrangers que montre ce film pour humaniser des statistiques.

A la Libération, nombre de fonctionnaires bénéficient de non-lieux ou de remises de peines.

Ce n’est qu’à l’aube du XXIe siècle, après les travaux de la Commission dite Buysse, que la Belgique accorde des réparations matérielles aux Juifs spoliés, institue un fonds financé par les autorités publiques et des institutions financières. Des voix s'élèvent pour que toute l'histoire soit dite et reconnue officiellement par les autorités belges et que les Juifs déportés perçoivent des indemnisations.

Ce documentaire passionnant alterne images d’archives et des témoignages d’une dizaine de survivants, sur une voix off neutre de la comédienne Marthe Keller. Pour la première fois, ces événements tragiques de l’histoire de la Belgique étaient traités en 2008 sur grand écran, et dans une sortie importante en salles.

Cette histoire concerne aussi l’histoire de la France : près de 300 Juifs d’Anvers ont été déportés au camp (Judenlager) des Mazures, dans les Ardennes françaises, où ils furent contraints au travail forcé : « 237 sont morts ensuite à Aschwitz-Birkenau, Bergen-Belsen, Buchenwald, Dachau, Flossenbürg, Mauthausen, Natzwiller, Teresienstadt, 27 survécurent aux camps, 2 furent fusillés en Belgique après évasion, 22 réussirent leur évasion ».

Reconnaissance tardive et partielle
David Susskind a co-présidé la Commission nationale de la communauté juive de Belgique pour la restitution (anciennement WJRO-section belge) et a représenté la communauté à la Commission gouvernementale pour l'étude sur les biens en déshérence de la communauté juive de Belgique  (Commission Buysse).

Le 2 septembre 2012,  lors d'une cérémonie organisée à l'Hôtel de Ville de Bruxelles par l'Association pour la mémoire de la Shoah, Freddy Thielemans, bourgmestre socialiste de la ville a reconnu la responsabilité de la ville dans la déportation des Juifs de Bruxelles, et a présenté ses excuses à la communauté Juive belge. En 1940,Van De Meulebroeck, bourgmestre de Bruxelles, a fait établir par ses services communaux un registre sur lequel ont été fichés 5 640 Juifs. "Sans ce registre des Juifs, jamais les arrestations progressives, puis la rafle de septembre 1942 n'auraient eu le même impact à Bruxelles", a déclaré Freddy Thielemans. Il "a relevé le refus en 1942 du bourgmestre Coelst de distribuer l'étoile juive et de faire participer la police de la ville aux rafles".

Il a annoncé "qu'il confiait au CEGES la réalisation d'un ouvrage sur le rôle plus particulier de la ville de Bruxelles dans ces déportations. Il demandera à la Conférence des bourgmestres de Bruxelles si elle souhaite s'associer à lui pour faciliter les recherches et élargir cette histoire à la région bruxelloise". A la demande du Sénat, le CEGES (Centre d'études et de documentation Guerre et Sociétés Contemporaines) a effectué des recherches de 2003 à 2007 qui l'ont induit la publication de l'étude La Belgique docile. M. Thielemans a confié au CEGES la réalisation d'une publication ciblant fonctionnaires et écoliers et portant sur "les mécanismes de persécution et les stratégies de sauvetage qui ont eu cours plus particulièrement à Bruxelles. Près de 37% des juifs ont été déportés à Bruxelles, contre environ 66% à Anvers".

Le 9 septembre 2012, lors d’une cérémonie commémorant le 70e anniversaire du début des déportations, le Premier ministre belge Elio Di Ruppo a présenté les excuses de la Belgique concernant la déportation des Juifs en ce pays lors de la Seconde Guerre mondiale. Il a prononcé son discours à la caserne Dossin de Malines (Flandre), agglomération près de Bruxelles, d'où partirent les premiers convois de déportés de Bruxelles le 9 septembre 1942. Environ 25 000 Juifs ont été déportés de Belgique, notamment d'Anvers et de Bruxelles.

« A travers l'implication d'un certain nombre d'autorités, l’Etat belge a adopté une attitude beaucoup trop docile. Il faut le reconnaître officiellement : ces autorités ont mené avec l'occupant allemand dans des domaines cruciaux une collaboration indigne ; indigne d'une démocratie, indigne de nos valeurs fondamentales… En prêtant leur concours à l'entreprise d'extermination mise en place par les nazis, ces autorités et à travers elles l'Etat belge ont manqué à leurs devoirs. Elles se sont rendues complices du crime le plus abominable. Cette faute criminelle restera une tache indélébile dans l'histoire de notre pays. Une tache moralement imprescriptible, une responsabilité ineffaçable. je ferai tout ce que je peux pour que jamais elle ne tombe dans l'oubli », a déclaré Elio Di Ruppo.

Et d’ajouter : « Je veux dès maintenant, sur la base des informations avérées que nous possédons, exprimer les regrets et la honte que cette collaboration nous inspire. En tant que Premier ministre du gouvernement belge, je présente les excuses de la Belgique à la communauté juive, même si les comportements de l'époque sont inexcusables ».

Plus de 25 000 Juifs et 351 tziganes ont été déportés de la caserne Dossin vers les camps de concentration, généralement à Auschwitz (Pologne). Seuls 1 240 survécurent à la guerre. « C'est moins de 5% », a déploré M. Di Rupo

Il a invité le Sénat belge à débattre dès que possible d'une proposition de résolution sur la responsabilité de l'Etat belge.

L'ancien Premier ministre Guy Verhofstadt avait présenté des excuses à la communauté Juive en reconnaissant le rôle d’autorités belges : la première fois le 6 octobre 2002 à la caserne Dossin, et la seconde fois le 16 mars 2005 lors d'une visite au mémorial Yad Vashem à Jerusalem (Israël). Le bourgmestre d'Anvers, Patrick Janssens, a reconnu cette responsabilité en octobre 2007.

Située à 30 km de Bruxelles, la « caserne Dossin » de Malines, équivalent belge du camp de Drancy en région Ile-de-France et camp de transit (1942-1944) pour la déportation vers le camp d’Auschwitz-Birkenau, a été transformée en Kaserne Dossin, mémorial, musée et centre de documentation sur l’Holocauste et les droits de l'homme. Cet espace muséal a été inauguré par le roi des Belges Albert II le 26 novembre 2012.

Plus de 25 500 juifs et 352 Tziganes de Belgique et de la région française du Nord-Pas-de-Calais y ont été amenés après avoir été raflés ou arrêtés individuellement, souvent avec l'aide de la police locale, notamment à Anvers (nord), où vivaient avant le conflit environ 18 000 Juifs.

En décembre 2012, les autorités liégeoises ont inauguré, au Grand Curtius, le mémorial à la mémoire des 733 Juifs liégeois morts par "déportation nazie". Dans la cour Haymes de Bomal du Grand Curtius, ce mémorial nomme les 733 hommes, femmes et enfants de la région liégeoise, tués par les nazis en 1942, avec l'aide d'autorités publiques liégeoises. Il s'accompagne de l'exposition Liège, Cité docile ? "qui montre les visages et raconte l'histoire des disparus, soit un tiers de la population Juive de la région", et qui rend hommage aux Liégeois qui sauvèrent des Juifs sous l'Occupation. La ville de Liège est la première commune belge à construire un tel monument.

Le 10 janvier 2013, le Sénat belge aurait minimisé la responsabilité des autorités belges dans la persécution des Juifs en Belgique. Le Comité de coordination des organisations juives de Belgique (CCOJB) a demandé au Sénat belge de revenir au libellé initial d'une résolution reconnaissant la responsabilité des autorités belges, et non d'autorités belges, avec l'occupant allemand nazi dans la déportation des Juifs de Belgique.

Le 23 avril 2014, sont arrivés aux Archives générales du royaume "35 mètres d'archives essentielles pour comprendre comment les nazis ont spolié les biens immobiliers des Juifs de Belgique dès 1940". Ce "fond complète les collections déjà très importantes sur la persécution des Juifs en Belgique pendant l'occupation. Les papiers sont jaunis, les écritures sont soignées calligraphiées des mains mêmes de deux fonctionnaires allemands : Robert Ernest Muller et Nicolas Hae". Ces archives "proviennent d'une institution allemande [qui] traitait des biens fonciers Juifs. Cette institution avait pour but de liquider le plus possible des maisons privées et des biens immobiliers, des entreprises qui appartenaient à des personnes Juives. Bien que l’administration n’ait pas réussi à réaliser énormément de ventes forcées, ils ont réussi à tirer pour Bruxelles environ 10 millions de francs belges provenant de loyer de ventes durant les 4 années d’occupation.", explique l'archiviste Philippe Strubbe. Les familles Juives étaient contraintes de déclarer leurs biens fonciers et ces fonctionnaires ont créé 1 600 dossiers. Cette "administration travaillait minutieusement à l'opération de "désenjuivement" de l'économie belge. Les archives conservent des titres de propriétés, des lettres des descriptions d'appartement des relevés de perception de loyers pour la Belgique" sauf Anvers. Ces "35 mètres d'archives vont être inventoriées pour le grand public : elles demeurent "une source de premier ordre pour des historiens autant que pour des généalogistes ou tout citoyen qui aimerait savoir ce qui s’est passé du temps de leurs parents ou grands-parents", souligne Philippe Strubbe. A ce jour, les archives générales du royaume belge détiennent 21 km d'archives concernant la Seconde Guerre mondiale.

Le Centre communautaire Juif laïc (CCJL) a présenté le 3 juin 2014 "1942-1944. La caserne Dossin à Malines : des témoins racontent...", en présence des réalisatrices Sarah Timperman et Stéphanie Perrin ainsi que de Frédéric Crahay, directeur de l'ASBL Mémoire d'Auschwitz.

Dans le cadre de la commémoration de Yom HaShoah, le Mémorial de la Shoah proposa le 5 mai 2016 à 15 h 30 Photographies des Juifs de Belgique déportés via la France. "Autour des ouvrages Drancy- Auschwitz 1942-1944. Juifs de Belgique, déportés via la France sous la direction de Herman Van Goethem et Patricia Ramet, éd. VUB-Press/Kazerne Dossin, 2015. 

Drancy-Auschwitz 1942-1944 "retrace le sort des 5 700 Juifs de Belgique qui ont été déportés via la France, notamment à travers un travail de recherche qui a permis de regrouper 4 177 photographies. En présence des auteurs Patricia Ramet et Herman Van Goethem, Laurence Schram, Kazerne Dossin – Mémorial, musée et centre de documentation sur l’Holocauste et les Droits de l’Homme, et de Lior Lalieu-Smadja, responsable du service photothèque, Mémorial de la Shoah. Animée par Alexandre Doulut, historien".


 "A l’occasion des 10 ans de la Fondation M.E.R.Ci, le Centre pour la mémoire de la Shoah en Israël Yad Vashem organise son séminaire européen annuel pour la première fois en Belgique ! Ce séminaire (2-4 novembre 2016) abordera les thèmes brullant d’actualité : les rapports entre musulmans et juifs durant la Seconde Guerre mondiale, les Justes parmi les Nations, l’enseignement de la Shoa aujourd’hui, la haine de l’Autre et la lutte contre les préjugés. Il comporte une série d’interventions à l'attention  des acteurs du monde de l’éducation ayant participé au Séminaire Yad Vashem en Israël, et en soirée, à l’intention du grand public". Le 2 novembre 2016 sera projeté « Modus operandi : l’Holocauste belge » d’Hugues Lanneau.

Le 2 novembre 2016 a été projeté, dans le cadre du séminaire européen annuel de Yad Vashem,  « Modus operandi : l’Holocauste belge » d’Hugues Lanneau.

Le 3 septembre 2017, "à l’occasion du 75e anniversaire des rafles de juifs étrangers à Bruxelles, le cardinal Joseph De Kesel a présenté ses excuses pour « le silence » de l’Église belge pendant l’occupation nazie", mais a dressé un parallèle choquant et infondé en invoquant les "réfugiés" actuels. En présence du Grand rabbin de Bruxelles, Albert Guigui, et de plusieurs personnalités politiques dont le bourgmestre de la ville, Philippe Close, l’association pour la Mémoire de la Shoah a organisé une commémoration dans le quartier des Marolles où 718 personnes de confession juive ont été arrêtées – dans la nuit du 3 au 4 septembre 1942 – puis déportées à Auschwitz. En clôture de cette journée, le cardinal Jozef De Kesel, archevêque de Malines-Bruxelles et président de la Conférence épiscopale, a tenu une conférence sur le thème de la Shoah en Belgique – « La Shoah, mémoire et actualité » –, et sur le rôle de l’Église catholique lors de cette période. Notamment dans la protection de nombreux enfants juifs. Une intervention, cependant, au cours de laquelle il a demandé pardon pour les silences de l’Église pendant l’occupation et pour le prosélytisme et la conversion à l’égard des enfants juifs, qu’il a présentés comme « un abus d’autorité ». Soixante-quinze ans plus tard, l’Église belge "a exprimé ses regrets pour son silence durant ces événements, par la voix de son primat, le cardinal Joseph De Kesel". Il a établi un parallèle choquant et injustifié avec les réfugiés actuels.

L’archevêque de Malines-Bruxelles "a fait allusion au « prosélytisme malsain des baptêmes à tour de bras », célébrés dans l’Église à l’époque. Des conversions souvent dues « aux demandes des parents qui pensaient protéger leurs enfants ». « Nous voudrions demander pardon pour ce qui s’est apparenté, dans un certain nombre de cas, au viol de conscience et à l’abus de faiblesse », a déploré le cardinal De Kesel. "Applaudi par l’assemblée, l’archevêque a insisté également sur l’importance historique de ce travail de mémoire : « Se souvenir, refuser d’oublier, éviter la banalisation et la négation de l’histoire, lutter contre l’érosion du temps, c’est donner à tous une chance supplémentaire que cela ne se reproduise plus à l’avenir », a-t-il affirmé". "C’est la première fois que l’Église catholique belge fait repentance, à ce niveau de hiérarchie, pour son attitude dans la Seconde guerre mondiale. Une repentance que le cardinal De Kesel a toutefois souhaité élargir « aux autres injustices dont l’Occident s’est rendu coupable envers tant de peuples et de cultures ». Comme si la Shoah était une "injustice" !?

Voici le texte du discours prononcé :
"Quand nous ouvrons la Bible, il y a un mot qui revient régulièrement. 196 fois. Il s’agit du mot « se souvenir ». Nous nous souvenons de l’esclavage du peuple d’Israël en Égypte et de sa libération. Nous nous souvenons de ce qu’Amalek a infligé aux enfants d’Israël dans le désert alors qu’ils ne lui avaient rien fait. Nous nous souvenons de ce qu’Hitler a infligé au peuple juif et de la « catastrophe » de la Shoah qu’il lui a fait subir. Se souvenir, refuser d’oublier, éviter la banalisation et la négation de l’histoire, lutter contre l’érosion du temps en travaillant à ce que d’autres continuent à se souvenir, c’est donner à tous une chance supplémentaire que cela ne se reproduise plus à l’avenir. Mais ce travail, cette actualisation de la mémoire, du souvenir, n’est jamais terminé. C’est la raison de notre présence et de notre prise de paroles aujourd’hui.
Le 10 mai 1940, les troupes allemandes envahissent la Belgique. Au cours de l’occupation, les juifs vont être petit à petit exclus de la vie sociale et professionnelle. De grandes rafles et des arrestations individuelles seront menées en 1942 et en 1943, essentiellement à Bruxelles et à Anvers. Ici à Bruxelles, dans ce quartier de notre ville, tout a commencé le 3 septembre, le soir à 20 h 30, exactement en ce moment, il y a 75 ans. Au final, près de 25 000 juifs seront arrêtés et déportés à Auschwitz via la caserne Dossin de Malines. Fin mai 1942, prélude des futures persécutions, la fameuse « étoile jaune » sera introduite, mais non sans résistance de la part du bourgmestre de Bruxelles. Le 11 juin 1942 marque le début de la « Solution finale » en Belgique : entre la mi-août et la mi-septembre de la même année, six grandes rafles contre les juifs auront lieu dont quatre à Anvers (les deux dernières rafles d’Anvers auront lieu les 11 et 12 septembre 1942, la veille et le jour de Roch Hachana) une à Bruxelles que nous commémorons ce soir, et une à Liège, le 15 septembre de la même année.
Quelques jours après la troisième rafle d’Anvers des 28 et 29 août 1942 qui avait envoyé 943 hommes, femmes et enfants vers la mort, une arrestation massive eut lieu également dans la capitale belge. Contrairement aux autres villes, la rafle du quartier des Marolles-Midi fut organisée sans le soutien de la police belge. Ce quartier à la population remuante d’artisans et d’ouvriers était le cœur de la vie populaire bruxelloise. Il était aussi le lieu d’accueil de tous les immigrés… 4 000 juifs habitaient les Marolles avant la guerre… (1) Le 3 septembre, en peu de temps, la police allemande quadrille le quartier de la rue des Tanneurs ; les témoignages de juifs qui ont pu compter sur le soutien de leurs voisins non juifs attestent des conditions effroyables de la rafle : les bruits des camions, les enfants qui hurlent, les femmes qui pleurent… La rafle du Shtetl (quartier, NDLR) des Marolles a fait 660 victimes qui seront déportées depuis Malines vers Auschwitz avec les convois des 8 et 12 septembre 1942.
Au milieu de cet enfer, des réseaux de solidarité vont permettre à des enfants, des ketjes (P’tit gars, NDLR) juifs d’échapper à la déportation. Dans la tourmente, des parents confieront aussi de façon privée leurs enfants à des personnes non juives. Certaines paieront de leur vie leurs actes de courage. Des enfants affublés d’un pseudonyme et de faux papiers vont vivre leur enfance et entamer leur adolescence dans la clandestinité et dans l’angoisse. Où sont passés leurs parents ? Que sont devenus leurs frères et sœurs ?
D’autres laisseront leurs enfants à des institutions catholiques, comme ce couvent de Bruxelles-Anderlecht qui abritera pour un certain temps des fillettes. Nombre de prêtres vont se lancer aussi dans des actions de sauvetage, parfois au péril de leur vie. Certains s’efforceront de dispenser aux enfants une éducation juive (2), respectueuse de leur identité, mais nous ne voudrions en aucun cas passer sous silence, ceux qui dans un esprit de prosélytisme malsain, baptiseront « à tour de bras », souvent à la demande des parents qui pensaient, à tort d’ailleurs, protéger ainsi leurs enfants. L’emprise catholique est puissante à cette époque et les relations judéo-chrétiennes sont rares et infiniment moins apaisées qu’à l’heure actuelle.
Nous regrettons et nous voudrions demander pardon pour ce qui s’est apparenté dans un certain nombre de cas au viol de conscience et à l’abus de faiblesse. En effet, le sauvetage des vies deviendra vite pour beaucoup de catholiques un sauvetage des âmes, surtout pour les enfants dont les parents ne sont pas revenus. Dans bien des cas, les enfants grandiront sans n’avoir plus aucun lien avec le judaïsme ce qui, si c’était encore possible, ajoute à la « catastrophe ». Ce n’est qu’après la guerre que se posera le grave problème de la restitution aux survivants de leur famille des enfants juifs cachés et « convertis » de manière si perverse.
Septante-cinq ans plus tard, le traumatisme causé par ces événements ne s’est pas atténué. Au contraire, plus le temps nous en éloigne, plus nous en percevons la violence et le caractère tragique, irrémédiable pour l’humanité tout entière et pour notre nation. Septante-cinq ans après, nous osons commencer à regarder, à penser les conséquences dramatiques de la Shoah et entreprendre un travail de mémoire vraie, c’est-à-dire qui se refuse aux justifications, aux minimisations et aux explications déresponsabilisantes. Nous devons nous interroger sur l’ampleur du mal qui ronge notre culture, cette culture qui a permis la Shoah, qui l’a laissé se produire et même qui l’a préparée. Faire mémoire aujourd’hui de cette rafle et plus largement de tous ceux qui sont disparus dans la Shoah, c’est nous disposer fondamentalement à demander pardon aussi pour les autres injustices dont l’Occident s’est rendu coupable envers tant de peuples et de cultures, c’est reconnaître que l’orgueil du savoir et du pouvoir a conduit à l’exclusion des sans-pouvoirs. Faire mémoire en ce jour de ces événements ne peut signifier qu’une chose : notre volonté de nous battre pour que les conditions d’une telle barbarie ne soient plus jamais présentes. C’est dans cette perspective seulement que nous pouvons oser parler d’espérance.
C’est ici qu’on peut se tourner vers le christianisme. Car lui aussi, comme le judaïsme, parle d’une rédemption. Pourquoi est-il si mal entendu ? Peut-être parce qu’il n’a pas encore accepté de prendre la mesure des questions que l’histoire lui pose face à l’horreur. C’est aussi notre rapport à Dieu que la Shoah nous oblige à repenser. Que Dieu ait été pendu à la potence à Auschwitz, sous la forme de cet enfant juif, qui peut le dire sinon le juif qui a traversé cet enfer, « où, comme le dit Elie Wiesel, Dieu et l’homme plein d’épouvante se regardent dans les yeux » ? C’est dans la dépendance de cette expérience juive que nous pouvons oser parler encore de Dieu aujourd’hui, et certainement pas en nous en écartant. Le serviteur souffrant prophétisé par Isaïe se reconnaît dans le peuple élu auquel on veut dénier toute humanité pour l’effacer de la face de la terre.
Ouvrons l’espace en agrandissant notre regard vers les autres, ceux qu’aucun statut social ne protège ou n’assure. Je pense ici tout spécialement aux réfugiés, ceux que leur différence risque à tout moment de désigner au rôle de victime émissaire. Le fait qu’en 1940, plus de 90 % des juifs en Belgique étaient soit des migrants, principalement originaires d’Europe de l’Est, soit des réfugiés venus d’Allemagne, doit nous faire réfléchir pour relire autrement l’actualité.
Une double exigence doit être désormais la nôtre : celle de nous souvenir, de ne pas oublier et celle de combattre pour que les prochaines générations puissent faire vivre une mémoire du tragique qui conjure sa reproduction. Nous devons agir pour que ceux qui sont dans l’ombre de la mort voient poindre la lumière. Nous sommes invités à aimer autrui sans distinction d’ethnie ou de religion, à chercher son intérêt, et à respecter sa dignité et son honneur.
Cette leçon d’amour est corroborée par un passage de la Michna relatif à la prière, c’est par là que je conclurai : « un rabbin demandait : “à quoi peut-on reconnaître le moment précis où s’achève la nuit et où commence le jour ?” À cette question, une première réponse fut donnée, “quand on peut distinguer de loin un chien d’un mouton”.
“Non”, dit le Rabbin.
“Quand on distingue un dattier d’un figuier”.
“Non”, dit-il encore.
Mais alors, à quel instant ? “C’est, explique-t-il, lorsqu’en regardant le visage de n’importe quel être humain, tu reconnais en lui ton frère ou ta sœur. Alors tu peux être sûr que le jour s’est levé. Mais, jusque-là, il fait nuit dans ton cœur” ».
"Cette reconnaissance belge intervient après d’autres prises de parole d’épiscopats européens depuis les années 1990. Dans une déclaration commune publiée en 1994, l’épiscopat catholique et le Conseil œcuménique des Églises de Hongrie ont demandé pardon pour leur « négligence » et « omission » pendant la guerre. Ils y regrettaient que « ceux qui professaient être membres de nos Églises, n’eussent pas élevé leur voix contre l’humiliation, la déportation et l’assassinat de masse de leurs compatriotes juifs,par peur, lâcheté ou opportunisme ». Lors du 50e anniversaire de la libération d’Auschwitz en 1995, les épiscopats allemand et polonais avaient à leur tour fait déclaration commune, exprimant leurs regrets sur l’« indifférence » de leurs peuples pendant la guerre, « indicible tragédie », a indiqué La Croix.

"Deux ans plus tard, les évêques d’Île-de-France leur emboîtèrent le pas. Mgr Olivier de Berranger, alors évêque de Saint-Denis (1938-2017), reconnaissait devant le Mémorial de Drancy le silence des évêques lors de la promulgation du statut des juifs en octobre 1940 et celui de juin 1941. « Face à la législation antisémite édictée par le gouvernement français (…), face aux décisions d’internement dans des camps de juifs étrangers qui avaient cru pouvoir compter sur le droit d’asile et sur l’hospitalité de la France, force est de constater que les évêques de France ne se sont pas exprimés publiquement acquiesçant par leur silence à ces violations flagrantes des droits de l’homme », avaient-ils reconnu, soulignant la « tradition d’anti-judaïsme » qui a marqué à divers niveaux « la doctrine et l’enseignement chrétiens ».

Le "Saint-Siège a reconnu lui aussi la « responsabilité » de l’Église dans la Shoah, notamment dans un document publié le 16 mars 1998 par le secrétariat romain pour les relations avec le judaïsme, approuvé par le pape Jean-Paul II. Celui-ci admettait aussi l’existence d’une « culture anti-judaïque » diffusée par l’Église dans le passé".

"Enfin plus récemment, l’Église catholique d’Autriche a fait part de ses excuses pour son comportement « antisémite » pendant la guerre, à l’occasion du 70eanniversaire de la fin du conflit, en mai 2015 ; le cardinal Christoph Schönborn, archevêque de Vienne, fustigeant surtout le manque « le manque de solidarité à l’égard de nos concitoyens de religion juive » pendant la Shoah".


(1) La première vague d’immigrés était composée en majorité de juifs russes, ukrainiens et polonais fuyant les pogroms commis sous le régime du Tsar. La seconde, dès les années trente, de juifs allemands et autrichiens tentant d’échapper au nazisme. À ceux-ci s’ajouteront des populations provenant des pays d’Europe centrale. Entre août 1942 et juillet 1944, les autorités allemandes d’occupation ont déportés 24 906 Juifs depuis la Belgique via Malines vers Auschwitz. Seuls 1 027 d’entre eux ont survécu à la fin de la guerre.
(2) Par exemple, l’abbé Bengel en France aura à cœur de communiquer aux enfants qu’il cache des prières hébraïques retranscrites par lui en caractères latins. Cf. Katy Hazan. (2007). Enfants cachés, enfants retrouvés, Les Cahiers de la Shoah 2007/1 (n°9), p. 181-212.

« Modus operandi : l’Holocauste belge » d’Hugues Lanneau
Production : Les Films de la Mémoire
Belgique, 2008
98 minutes
- 24 août 2011 à 20 h 40 et 30 août 2011 à 9 h 55 ;
- 8 janvier 2014 à 2 h 20.

 Visuels : © DR
Golda Ajgengold et Liwaia Luisa Furcajg, 7 septembre 1942.
Archives du Royaume de Belgique.

Articles sur ce blog concernant :
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Cet article a été publié pour la première fois le 24 août 2011 et modifié le 24 avril 2014.
Il a été republié le :
-  4 septembre 2012 alors que l'actuel bourgmestre de Bruxelles a reconnu le 2 septembre 2012 la responsabilité d'un de ses prédécesseurs dans la déportation des Juifs de la ville lors de la Seconde Guerre mondiale ;
- 10 septembre 2012 après les excuses présentées le 9 septembre 2012 par le Premier ministe Elio di Rupo pour la déportation des Juifs de Belgique pendant la Seconde Guerre mondiale ;
- 26 novembre 2012 car la Kaserne Dossin, mémorial, musée et centre de documentation sur l’Holocauste et les droits de l'homme, espace muséal, a été inaugurée par le roi des Belges Albert II le 26 novembre 2012 ;
- le 11 décembre 2012 car venait d'être inauguré le mémorial à la mémoire des 733 Juifs de Liège morts par déportation nazie ;
- le 16 janvier et 19 avril 2013 en cet anniversaire de l'attaque d'un train de déportés vers Auschwitz par trois jeunes Juifs bruxellois ;
- 7 janvier, 19 avril et 2 juin 2014, 19 avril 2015, 5 mai et 3 novembre 2016, 19 avril et 13 septembre 2017, 19 avril 2018, 20 avril 2020, 19 avril 2021.

1 commentaire:

  1. C'est l'horreur , Véronique , l'horreur absolue ... J'ai le coeur brisé pour Israël .

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