Jean-Pierre Melville (1917-1973) est né Jean-Pierre Grumbach dans une famille juive alsacienne. Résistant durant la Deuxième Guerre mondiale, réalisateur, producteur, propriétaire de ses studios de cinéma rue Jenner (XIIIe arrondissement de Paris), pionnier de la Nouvelle Vague, membre de la Commission de contrôle des films, il s’est distingué par sa maîtrise technique et dans la direction d’acteurs, en excellant dans le film noir, et par son goût pour l’épure. Quatorze œuvres classiques (1947-1972) liées par la thématique du destin et sous le signe de l’ambiguïté. Des chefs d’œuvre. Arte diffusera les 6 et 8 septembre 2021 "Un flic", 12 et 20 septembre 2021 "Le Cercle rouge" de Jean-Pierre Melville, puis "Melville, le dernier samouraï" de Cyril Leuthy.
Henri Alekan (1909-2001), directeur de la photographie
Claude Berri (1934-2009)
Les Enfants du Paradis, l’exposition
Le Musée imaginaire d’Henri Langlois
Jean-Pierre Melville (1917-1973)
Bernard Natan (1886-1942)
« Charles Pathé et Léon Gaumont. Premiers géants du cinéma » par Emmanuelle Nobecourt
Les Enfants du Paradis, l’exposition
Le Musée imaginaire d’Henri Langlois
Jean-Pierre Melville (1917-1973)
Bernard Natan (1886-1942)
« Charles Pathé et Léon Gaumont. Premiers géants du cinéma » par Emmanuelle Nobecourt
« Alors, vous voulez que je vous parle de Jean-Pierre Melville ? », a demandé Paul Meurisse au jeune journaliste Denis Jeambar venu l’interviewer dans sa loge, trente minutes avant d’entrer en scène pour jouer Un Sale égoïste, de Françoise Dorin, en septembre 1970. Après avoir été très liés, le comédien et le réalisateur s’étaient brouillés.
« Je ne vous dirai qu’une seule chose : Jean-Pierre Melville est un très grand metteur en scène… »
Paul Meurisse « affecta un silence marqué puis il conclut : « D’ailleurs, il le dit lui-même ». (Denis Jeambar, Portraits crachés)
Jean-Pierre Melville, un réalisateur qui a construit son personnage - Stetson, lunettes Ray-Ban aux verres sombres dissimulant le regard, imperméable - entouré de deux chats siamois...
Jean-Pierre Melville, un réalisateur qui a construit son personnage - Stetson, lunettes Ray-Ban aux verres sombres dissimulant le regard, imperméable - entouré de deux chats siamois...
« Passéiste »

Ses parents – son père est négociant en tissus - lui donnent une caméra Pathé-Baby quand Jean-Pierre Grumbach a six ans, en 1923. Ce benjamin d’une fratrie filme sa famille, notamment sa sœur Janine, son frère Jacques (1902-1942), son cousin Michel Drach (1930-1990), futur réalisateur des Violons du Bal.
En 1932, le père de Jean-Pierre Grumbach meurt d’une crise cardiaque.
C’est la vision en 1933 du film Cavalcade, de Frank Lloyd qui fait naître la vocation de réalisateur et sa passion pour le cinéma américain chez cet élève peu intéressé par les études au lycée. Cet adolescent exerce divers métiers, puis en 1938 effectue son service militaire.
Jean-Pierre Grumbach est stupéfait par la signature du pacte germano-soviétique en août 1939. « Imaginez le choc pour tous les Français, et pas seulement pour les jeunes comme moi qui étaient communistes, de découvrir qu’une section de la gauche, à savoir le parti communiste, était d’accord avec l’Allemagne nazie. J’avais vingt et un ans lorsque ces événements se sont produits et, pour la première et unique fois de ma vie, j’ai pensé au suicide. Le monde s’écroulait et avec lui une certaine notion de la moralité. Je ne m’étais pas encore rendu compte que, en matière de politique, la moralité n’existe pas. La découverte de la duplicité en politique fut un des drames de ma vie. »
Jean-Pierre Grumbach retrouve son régiment. La Bataille de France débute.
Démobilisé en août 1940, dégoûté par l’armistice, il entre dans la résistance et y rejoint à Marseille son frère Jacques Grumbach. Au début des années 2000, Rémy Grumbach, fils de Jacques Grumbach, se voit remettre par le ministère des Affaires étrangères, alors dirigé par Dominique de Villepin, un dossier dont s'étaient emparés durant la Guerre les Nazis, puis les Soviétiques, et récupéré par la France. Dans ce dossier : des lettres adressées à Jacques Grumbach, conseiller général du canton de Romilly-sur-Seine (Aube), par des habitants lui demandant de les aider à faire venir rapidement en France des membres de leur famille vivant en Pologne... "Avant la guerre, mon père avait créé un réseau pour exfiltrer des personnes d'Allemagne, de Pologne... Quel homme !", a confié Rémy Grumbach.
Jean-Pierre Grumbach prend le nom de Melville dans la Résistance. Au sein des Forces françaises Libres, il participe au débarquement en Provence, à la bataille du Mont Cassin, en Italie. C'est pendant la guerre qu'il décide, après avoir essuyé un refus concernant un projet cinématographique, de devenir propriétaire de studios de production cinématographique et choisit son nom de scène.
Jean-Pierre Grumbach prend le nom de Melville dans la Résistance. Au sein des Forces françaises Libres, il participe au débarquement en Provence, à la bataille du Mont Cassin, en Italie. C'est pendant la guerre qu'il décide, après avoir essuyé un refus concernant un projet cinématographique, de devenir propriétaire de studios de production cinématographique et choisit son nom de scène.
« C'était un homme paradoxal. D'une certaine façon, il n'a jamais cessé de porter un masque, y compris dans le cercle privé. Mais je crois que ce qu'on soupçonnait le moins, c'est que Jean-Pierre était un homme qui tenait profondément à la famille. Il avait pour son frère Jacques, mon père, une réelle admiration et a été très influencé par lui. Mon père était, avant la Seconde Guerre mondiale, journaliste, militant socialiste, proche collaborateur de Léon Blum. Pour se distinguer de lui, sans doute, Jean-Pierre était, déjà à cette époque, engagé à droite. Mais ils sont tous les deux entrés dans la Résistance, et mon père a été tué en traversant clandestinement les Pyrénées, par un passeur espagnol qui l'a dépouillé de l'argent qu'il amenait à Londres. A la Libération, Jean-Pierre aimait à réunir la famille, et pour le petit garçon que j'étais, il a joué un rôle de modèle. C'était aussi, objectivement, un héros », se souvenait Rémy Grumbach, réalisateur notamment pour Dim, Dam, Dom. (Le Monde, 26 janvier 2010)
Son souvenir le plus marquant ? Il « renvoie à l'anniversaire du centenaire de Léon Blum. Jean-Pierre m'a dit alors que mon père m'aurait sûrement emmené sur sa tombe pour lui rendre hommage, et c'est pourquoi, lui qui n'avait jamais été un homme de gauche, m'y a emmené à sa place ».
Et Rémy Grumbach de conclure : « Il a toujours été adorable avec moi. Malgré le fait qu'il n'avait rien fait pour m'encourager à cette carrière, il m'a pris comme assistant sur Le Deuxième Souffle, à l'époque où j'avais abandonné mes études et où je vivais d'expédients. Ça a duré trois semaines et j'ai trouvé une place à la télévision. Ça m'a quand même permis d'assister à des scènes homériques, parce que la réalisation du film était complètement enlisée à cause de son premier producteur, Fernand Lumbroso, qui ne payait pas. J'ai vu mon oncle l'inviter chez lui, le complimenter courtoisement pour sa tenue vestimentaire, puis lui dire que sa tête en revanche ne lui revenait pas et l'assommer d'un coup de poing dans la tempe. Melville était un homme d'une intelligence, d'une tenue et d'une séduction exceptionnelles, mais il était aussi très costaud et ne reculait jamais devant l'affrontement ».
Après un court métrage (Vingt-quatre heures de la vie d'un clown, 1946), Jean-Pierre Melville signe l’adaptation cinématographique du chef d’œuvre de Vercors, un roman publié clandestinement pendant l’Occupation par Les Editions de Minuit, Le Silence de la mer (1947), et des Enfants terribles de Jean Cocteau (1950).
Puis, il tourne Bob le Flambeur (1955), un polar avec Roger Duchesne.
Puis, il tourne Bob le Flambeur (1955), un polar avec Roger Duchesne.
En 1955, Jean-Pierre Melville fonde ses studios, les studios Jenner, dans le XIIIe arrondissement de Paris. Plateaux de tournage, salle de projection, lieu de travail jour et nuit dans son bureau, et domicile. Progressivement, ce noctambule qui aime déambuler dans le quartier de Pigalle, consacre ses nuits, et une partie des horaires diurnes, dans une ambiance supprimant la lumière extérieure, à écrire des scénarios.
En 1967, un incendie détruit ses studios et ses archives. Un choc immense pour Jean-Pierre Melville privé de son passé et de son instrument de travail et d'indépendance.
La Résistance s’avère une matrice de la vie de Jean-Pierre Melville qui l’évoquera dans L’Armée des Ombres (1969), d’après le roman de Joseph Kessel.
En 1967, un incendie détruit ses studios et ses archives. Un choc immense pour Jean-Pierre Melville privé de son passé et de son instrument de travail et d'indépendance.

Profondément affecté par le semi-échec d’Un Flic (1972), Jean-Pierre Melville décède en 1973 d’un accident vasculaire cérébral foudroyant dans un restaurant parisien.
Cet homme qui aimait les femmes se définissait comme un puritain. Un trait de caractère hérité de l'éducation reçue dans une famille juive alsacienne.
Cet homme qui aimait les femmes se définissait comme un puritain. Un trait de caractère hérité de l'éducation reçue dans une famille juive alsacienne.
« Melville a d'ailleurs été le pionnier et le parrain de la Nouvelle Vague. C'est lui qui, le premier, bien avant Truffaut, Godard et Chabrol, intronise le tournage en caméra portée et en décors naturels. Il tourne aussi en équipe légère, avec très peu de moyens, afin de ne pas dépendre d'un producteur. Il a toujours été à l'écart du système. C'était un franc-tireur qui a toujours refusé les compromis. Il finançait d'ailleurs ses propres films, alors que la plupart des cinéastes de la Nouvelle Vague travaillaient pour Georges de Beauregard. Il est à l'origine de ce mouvement ! C'était un homme très cultivé, qui lisait beaucoup… Ce qui intéresse Jean-Pierre, ce sont les histoires de mensonges et de trahisons, de courage et de lâcheté. Dans ses films noirs, ce sont des flics et des gangsters qui s'affrontent. Dans L'Armée des ombres, ce sont des résistants et des nazis. Mais au fond, son regard reste le même », a confié Philippe Labro sur son ami et mentor (Le Point, 23 octobre 2017).
Et d’ajouter : il « voulait imposer sa force. Il était autoritaire, parfois dictatorial. Il aimait créer un climat de tension sur le plateau, quasi conflictuel, qui lui permettait d'obtenir de certains acteurs des choses qu'il n'aurait jamais obtenues en copinant avec eux. Je n'ai jamais assisté à l'un de ses tournages. Mais tous les témoignages concordent : il était odieux, insupportable. Ses assistants – qui sont devenus depuis de grands metteurs en scène, comme Yves Boisset, Bertrand Tavernier ou Volker Schlöndorff – ont confirmé son comportement exécrable. Jean-Paul (Belmondo) avait observé une grande distance vis-à-vis de Jean-Pierre. Il ne l'aimait pas, il s'était mal comporté avec lui et Charles Vanel sur L'Aîné des Ferchaux (1963). Encore une fois, je crois qu'il ne faut jamais s'arrêter à l'anecdote. Ses rapports humains difficiles avec ses acteurs et ses techniciens ont, paradoxalement, donné des films forts, puissants. Et, avec le recul, seul compte le résultat… C'était un homme d'une sensibilité inouïe. Il dissimulait souvent sa vraie nature, anxieuse. Le stress énorme dont il était l'objet a eu raison de lui. Ce fut une tragédie pour moi. J'ai perdu un mentor, un père spirituel, un ami ».
Et d’analyser : « Si on le célèbre encore, c'est qu'il y a une raison. Ses films n'ont pas vieilli. Ils possèdent un style minimaliste d'une grande modernité. Son cinéma est maniériste, épuré et hypnotique. Prenez le tueur mutique à la démarche hiératique du Samouraï (1967) : Alain Delon ne prononce pas un seul mot avant douze minutes de film ! Dans un même ordre d'idée, le fameux casse de la bijouterie de la place Vendôme dans Le Cercle rouge (1969) est une séquence entièrement muette de vingt-cinq minutes ! La dilatation du temps est essentielle chez Melville. C'est un grand technicien, un maniaque du détail, un fétichiste. De Tarantino à Michael Mann, en passant par John Woo, c'est forcément une leçon pour la nouvelle génération de cinéastes qui vient après lui. Aujourd'hui, on dit « melvillien ˮ » comme on dit « fellinienˮ » ou « hitchcockien »ˮ. Quand un auteur devient un adjectif, cela veut dire qu'il est entré dans la catégorie supérieure ».
Arte lui a rendu hommage en diffusant Le Cercle rouge (Vier im roten Kreis), Le Deuxième souffle (Der zweite Atem), et Léon Morin, prêtre (Eva und der Priester).
Arte lui a rendu hommage en diffusant Le Cercle rouge (Vier im roten Kreis), Le Deuxième souffle (Der zweite Atem), et Léon Morin, prêtre (Eva und der Priester).
"Melville, le dernier samouraï"
Arte rediffusera le 12 septembre 2021 "Melville, le dernier samouraï" (Der Virtuose des Gangsterfilms - Jean-Pierre Melville), documentaire réalisé par Cyril Leuthy.
"Influencé par le film noir hollywoodien, le cinéma de Jean-Pierre Melville a lui-même inspiré de nombreux pairs, de Quentin Tarantino à Jim Jarmusch, de Michael Mann à John Woo. Un passionnant portrait du maître du film noir et de l'ambiguïté qui s'est forgé, en perfectionniste obsessionnel, son propre personnage." Un homme hanté par la prescience qu'il mourrait cinquantenaire, comme son père et son grand-père d'un problème cardiaque.
"Autodidacte génial entré "par effraction" dans le cinéma, Jean-Pierre Melville (1917-1973), né Grumbach, n’en finit pas de hanter les écrans, référence plébiscitée par une légion d’héritiers, de Quentin Tarantino à Jim Jarmusch, de Michael Mann à John Woo. L'auteur du Samouraï et de L’armée des ombres a-t-il construit son œuvre à son image, ou s'est-il fabriqué une vie de cinéma ? De ses attributs coutumiers, chapeau et lunettes noires, à son temple claustrophobe des studios Jenner, le refuge hors du monde qu'il acquiert en 1955, en passant par sa misanthropie, ses manies, ses insomnies, son intransigeance, ce qu'il a exposé de sa vraie vie renvoie la même épure, la même ambiguïté, la même énigme que ses quatorze films. Pour tenter de cerner l’homme derrière le masque, Cyril Leuthy plonge dans ses archives – cet ermite autoproclamé ouvrait volontiers les portes de son univers – et son extraordinaire filmographie, influencée par le polar américain, mais pas n'importe lequel : le film noir hollywoodien des années 1940, que Melville a réinventé dans la France des Trente Glorieuses, tout en s'offrant le luxe d'annoncer la Nouvelle Vague."
"Autodidacte génial entré "par effraction" dans le cinéma, Jean-Pierre Melville (1917-1973), né Grumbach, n’en finit pas de hanter les écrans, référence plébiscitée par une légion d’héritiers, de Quentin Tarantino à Jim Jarmusch, de Michael Mann à John Woo. L'auteur du Samouraï et de L’armée des ombres a-t-il construit son œuvre à son image, ou s'est-il fabriqué une vie de cinéma ? De ses attributs coutumiers, chapeau et lunettes noires, à son temple claustrophobe des studios Jenner, le refuge hors du monde qu'il acquiert en 1955, en passant par sa misanthropie, ses manies, ses insomnies, son intransigeance, ce qu'il a exposé de sa vraie vie renvoie la même épure, la même ambiguïté, la même énigme que ses quatorze films. Pour tenter de cerner l’homme derrière le masque, Cyril Leuthy plonge dans ses archives – cet ermite autoproclamé ouvrait volontiers les portes de son univers – et son extraordinaire filmographie, influencée par le polar américain, mais pas n'importe lequel : le film noir hollywoodien des années 1940, que Melville a réinventé dans la France des Trente Glorieuses, tout en s'offrant le luxe d'annoncer la Nouvelle Vague."





"Bob le flambeur"
Arte diffusera le 26 février 2018 "Bob le flambeur", de Jean-Pierre Melville. "A travers le récit d'un casse manqué, Jean-Pierre Melville tisse une ode nostalgique et pleine de gouaille au Paris où se croisaient jolies filles et truands pittoresques".



"Léon Morin, prêtre"

« Une petite ville française sous l'Occupation. Barny, qui élève seule sa fille, est correctrice dans une école par correspondance. Attirée par la jolie secrétaire, cette communiste convaincue décide un jour, par dérision, de provoquer un prêtre qui officie dans la bourgade. Jeune, intelligent, progressiste, le père Léon Morin la trouble par sa foi inébranlable et par son charme. Prise à son propre piège, Barny l'accepte comme directeur de conscience... »


« Avec, en toile de fond, une province étriquée, partagée entre résistance passive et collaboration, la fascination éprouvée par Barny pour l'homme autant que pour sa foi constitue le fil conducteur du film ».



"En deuxième partie de soirée, Léon Morin, prêtre de Jean-Pierre Melville avec Jean-Paul Belmondo et Emmanuelle Riva a réalisé la meilleure performance 2017 du rendez-vous cinéma du lundi avec 4,3% PdA (278.000 téléspectateurs )."
"Le Deuxième souffle"
ARTE rediffuse en 2020 dans le cadre de son « Printemps du polar » Le Deuxième Souffle (1966) de Jean-Pierre Melville en version restaurée. « Un truand en cavale, accusé d’avoir donné ses complices, se bat pour laver son honneur... Pour son dernier film en noir et blanc, Jean-Pierre Melville récuse l'idée de réalisme, se débarrasse d'un certain folklore et annonce l'épure stylistique de ses films suivants. Avec Lino Ventura, Paul Meurisse et Michel Constantin ».



Melville « ne se livre à aucune apologie du gangstérisme, mais il s'identifie à des hommes qui vivent hors du monde et de toute contingence sociale ».
Paul Meurisse « interprète le plus beau personnage de flic de toute l'œuvre de Melville. La scène où il reconstitue en présence de témoins l'échange de coups de feu survenu dans un bar, tournée en un seul plan, constitue un morceau d'anthologie, tout à fait représentatif de la maîtrise technique et narrative du cinéaste ».
"Gu (Lino Ventura, admirable) s’évade de prison et renoue avec ses complices du Milieu parisien. Transformé en bête traquée, accusé de trahison par des gangsters rivaux, il accomplit une dernière mission : l’attaque d’un convoi d’or dans la région marseillaise. Tiré d’un roman de José Giovanni, Le Deuxième Souffle est un des titres majeurs de la filmographie de Jean-Pierre Melville. C’est son dernier film en noir et blanc. Il procède à une synthèse parfaite des éléments contenus dans ses polars précédents, et annonce l’épure stylistique de la trilogie en couleur avec Alain Delon. Le Deuxième Souffle supprime les détails pittoresques attachés à la description de la pègre. Le film récuse l’idée de réalisme tout en se débarrassant d’un certain folklore mythologique. C’est le premier pas vers l’abstraction glacée du Samouraï. La notion de morale, si importante chez les gangsters, est bafouée tout au long du récit, rythmé par les mensonges et les doubles jeux. Gu est dénué du charme romantique des bandits. Il est essentiellement mu par son instinct de survie et son code de l’honneur, et ne connaît que le règne de la violence et de la fuite. Melville ne se livre à aucune apologie du gangstérisme, mais il s’identifie à des hommes qui vivent hors du monde et de toute contingence sociale. Paul Meurisse interprète le plus beau personnage de flic de toute l’œuvre de Melville. La scène où il reconstitue en présence de témoins l’échange de coups de feu survenu dans un bar, tournée en un seul plan, constitue un admirable morceau d’anthologie, tout à fait représentatif de la maîtrise technique et narrative du cinéaste", a analysé Olivier Père.
"Gu (Lino Ventura, admirable) s’évade de prison et renoue avec ses complices du Milieu parisien. Transformé en bête traquée, accusé de trahison par des gangsters rivaux, il accomplit une dernière mission : l’attaque d’un convoi d’or dans la région marseillaise. Tiré d’un roman de José Giovanni, Le Deuxième Souffle est un des titres majeurs de la filmographie de Jean-Pierre Melville. C’est son dernier film en noir et blanc. Il procède à une synthèse parfaite des éléments contenus dans ses polars précédents, et annonce l’épure stylistique de la trilogie en couleur avec Alain Delon. Le Deuxième Souffle supprime les détails pittoresques attachés à la description de la pègre. Le film récuse l’idée de réalisme tout en se débarrassant d’un certain folklore mythologique. C’est le premier pas vers l’abstraction glacée du Samouraï. La notion de morale, si importante chez les gangsters, est bafouée tout au long du récit, rythmé par les mensonges et les doubles jeux. Gu est dénué du charme romantique des bandits. Il est essentiellement mu par son instinct de survie et son code de l’honneur, et ne connaît que le règne de la violence et de la fuite. Melville ne se livre à aucune apologie du gangstérisme, mais il s’identifie à des hommes qui vivent hors du monde et de toute contingence sociale. Paul Meurisse interprète le plus beau personnage de flic de toute l’œuvre de Melville. La scène où il reconstitue en présence de témoins l’échange de coups de feu survenu dans un bar, tournée en un seul plan, constitue un admirable morceau d’anthologie, tout à fait représentatif de la maîtrise technique et narrative du cinéaste", a analysé Olivier Père.
Diffusé en novembre 2017, "Le Deuxième souffle de Jean-Pierre Melville avec Lino Ventura, Paul Meurisse et Michel Constantin a attiré 2, 062 millions de téléspectateurs et 8,8% de PdA. Il s'agit de la meilleure audience 2017 de la chaîne depuis Polisse de Maïwenn en novembre 2014 (2,655 millions de téléspectateurs et 10,1% de PdA)."
"Le Samouraï" est un film réalisé par Jean-Pierre Melville en 1967 et interprété par Alain Delon, Nathalie Delon, François Périer, Cathy Rosier, Jacques Leroy, Michel Boisrond, Jean-Pierre Posier, Catherine Jourdan.
"Un tueur à gages tente d’échapper à la fois au "milieu" et à la police… Devenu mythique, ce film policier de Jean-Pierre Melville renouvelle le genre par sa touche dépouillée, désabusée et glaciale. Avec Alain Delon, fascinant."





"Le Cercle rouge"

"Le Cercle rouge" est un film réalisé par Jean-Pierre Melville (1970). « Melville, Delon, Bourvil, Montand : des figures emblématiques réunis dans un chef-d'œuvre du polar français, à la fois austère et stylisé » précédé par Le Samouraï (1967).






"Le Cercle rouge" de Jean-Pierre Melville - Un regard, une minute" ("Vier im roten Kreis" von Jean-Pierre Melville - Ein Film, eine). "Réalisé en 1970 "Le Cercle rouge" est un film somme dans l’œuvre de J-P Melville. Le cinéaste y pousse à l’extrême son goût pour l’abstraction et le fétichisme. Il y rassemble aussi ses thèmes de prédilection, la solitude, le destin, la mort. Melville ne filme pas la réalité mais des idées, des rêves glacés, des fantasmes, avec un souci du détail et du geste inoubliable."
"Un flic"
"Un flic (Alain Delon) et son ami gangster (Richard Crenna) jouent au chat et à la souris et se partagent les faveurs de Catherine Deneuve, ange de la mort qui traverse le film comme une image glacée. Stylisé jusqu’à l’abstraction, le génial dernier film de Melville est plus que jamais un hommage à Delon."
"Après le hold-up d'une banque, le commissaire Édouard Coleman est chargé de l'enquête. Il découvre que son meilleur ami, Simon, est impliqué dans l'affaire et que le produit du braquage est destiné à acheter de la drogue. Or, la jeune femme avec qui il vient d’entamer une liaison, Cathy, est aussi la maîtresse de celui qu’il doit traquer…"
"Au moment de sa sortie, le génial Un flic dérouta le public et la critique car Melville y succombe sans frein aucun aux sirènes de l’abstraction, à un degré jamais atteint au cinéma, y compris dans ses films précédents. Le ton est donné dès la séquence inaugurale, un hold-up silencieux dans le cadre insolite d’une banque en bord de mer, dans un paysage à l’architecture géométrique tout en lignes de fuite, désert et balayé par le vent et la pluie. Les acteurs ne sont plus que des silhouettes désincarnées, masquées, fantomatiques."
"Melville ne cherche même pas à camoufler les artifices des décors en studios, la fausseté des maquettes de train et d’hélicoptère lors d’une scène d’action. Au contraire il les exagère et les magnifie, à l’instar d’un autre grand formaliste français qui vient de reconstruire une ville entière pour les besoins de son chef-d’œuvre Playtime, Jacques Tati."
"Son scénario n’est qu’un prétexte pour mettre en scène plusieurs jeux de miroirs. Un flic (Alain Delon) et son ami gangster (Richard Crenna) jouent au chat et à la souris et se partagent les faveurs d’une beauté blonde, Catherine Deneuve, ange de la mort qui traverse l’œuvre comme une image glacée, loin des enjeux émotionnels de ce film d’hommes."
"C’est en réalité Melville – et à travers lui les autres acteurs – qui regarde Delon, policier solitaire traversant tel un somnambule le Paris nocturne, de décors de boîtes de nuit en décors de commissariat, aussi stylisés les uns que les autres."
"Un flic (1972) est "le dernier film réalisé par Jean-Pierre Melville un an avant sa disparition, et son troisième avec Alain Delon qu’il avait filmé pour la première fois dans Le Samouraï en 1967. Avec Le Cercle rouge et surtout Un flic Jean-Pierre Melville amplifie jusqu’à la folie cette approche fantasmatique et fétichiste du cinéma, sa fascination pour les stars masculines, et pour Alain Delon (photo en tête de texte) en particulier. Car ces trois films sont aussi des écrins amoureux pour l’icône Delon, silhouette frigide et opaque obsédée par la mort", analyse Olivier Père pour Arte.
"Au moment de sa sortie le génial Un flic dérouta le public et la critique car Melville y succombe sans frein aucun aux sirènes de l’abstraction, à un degré jamais atteint au cinéma y compris dans ses films policiers précédents. Le ton est donné dès la séquence inaugurale, un hold up silencieux dans le cadre insolite d’une banque en bord de mer, dans un paysage à l’architecture géométrique toute en lignes de fuite, désert et balayé par le vent et la pluie, avec une lumière bleue métallique dans laquelle baignera tout le métrage. Les acteurs ne sont plus que des silhouettes désincarnées, masquées, fantomatiques, Melville ne cherche même pas à camoufler les artifices des décors en studios, la fausseté des maquettes de train et d’hélicoptère lors d’une scène d’action. Au contraire il les exagère et les magnifie, à l’instar d’un autre grand formaliste français qui venait de reconstruire une ville entière pour les besoins de son chef-d’œuvre Playtime, Jacques Tati", souligne Olivier Père.
Et Olivier Père de conclure : "Le scénario d’Un flic n’est qu’un prétexte pour mettre en scène plusieurs niveaux de jeux de miroirs. Un flic (Alain Delon) et son ami gangster (Richard Crenna) jouent au chat et à la souris et se partagent les faveurs d’une beauté blonde – Catherine Deneuve, ange de la mort qui traverse le film comme une image glacée, loin des enjeux émotionnels de ce film d’hommes. Le sujet d’Un flic, c’est en effet Melville – et à travers lui les autres acteurs du film – qui regarde Delon, policier solitaire qui traverse le Paris nocturne tel un somnambule, de décors de boîtes de nuit en décors de commissariat, aussi stylisés les uns que les autres. Dans Le Samouraï on remarquait l’androgynie des deux personnages féminins du film : la chanteuse métisse aux cheveux courts et Nathalie Delon, double d’Alain en effet. Dans Un flic Melville ira plus loin vers cette ambigüité sexuelle qui n’en est plus vraiment une : la prostituée blonde indicatrice de police qui renseigne amoureusement Delon, traitée avec tendresse puis violemment rudoyée par ce dernier, est un travesti… Révélation troublante, à peine esquissée. Un ange passe, un masque tombe".
"Melville, le dernier samouraï" de Cyril Leuthy
France, 2019, 54 min
Sur Arte les 29 mars 2020 à 23 h 25, 14 avril 2020 à 2 h 05, 12 septembre à 23 h 15
Disponible du 22/03/2020 au 27/05/2020
Visuels :
© Les Films Corona/Euro International Film (EIA) / Selenia Cinematografica Diltz / Bridgeman Images
© INA
© Euro International Film (EIA) / Oceania Produzioni Internazionali Cinematografiche / Bridgeman Images
"Bob le flambeur" de Jean-Pierre Melville
France, 1956, 99 min.
Image : Henri Decaë
Montage : Monique Bonnot
Musique : Eddie Barclay, Jo Boyer
Production : Organisation Générale Cinématographique, Productions Cyme, Play Art, Studios Jenner
Producteur/-trice : Jean-Pierre Melville, Serge Silberman, Roger Vidal
Scénario : Jean-Pierre Melville, Auguste Le Breton
Acteurs : Isabelle Corey, Daniel Cauchy, Roger Duchesne, Guy Decomble, André Garet, Gérard Buhr
Sur Arte le 26 février 2018 à 22 h 20
Visuels :
Affiche du film
Roger Duchesne et André Garet
Isabelle Corey et Gerard Buhr
André Garet et Daniel Cauchy (au centre)
Credit : © Studiocanal
Montage : Monique Bonnot
Musique : Eddie Barclay, Jo Boyer
Production : Organisation Générale Cinématographique, Productions Cyme, Play Art, Studios Jenner
Producteur/-trice : Jean-Pierre Melville, Serge Silberman, Roger Vidal
Scénario : Jean-Pierre Melville, Auguste Le Breton
Acteurs : Isabelle Corey, Daniel Cauchy, Roger Duchesne, Guy Decomble, André Garet, Gérard Buhr
Sur Arte le 26 février 2018 à 22 h 20
Visuels :
Affiche du film
Roger Duchesne et André Garet
Isabelle Corey et Gerard Buhr
André Garet et Daniel Cauchy (au centre)
Credit : © Studiocanal
"Léon Morin, prêtre", par Jean-Pierre Melville
France, Italie, 1961, 124 min
Image : Henri Decaë
Montage : Jacqueline Meppiel, Nadine Marquand, Marie-Josèphe Yoyotte
Musique : Martial Solal
Production : Rome Paris Films, Concordia Compagnia Cinematografica
Producteur/-trice : Georges de Beauregard, Carlo Ponti
Scénario : Jean-Pierre Melville
Acteurs : Jean-Paul Belmondo, Emmanuele Riva, Irène Tunc, Nicole Mirel, Gisèle Grimm
Auteur : Béatrix Beck
Sur Arte les 27 novembre 2017 à 23 h 15 et 29 mars 2020 à 20 h 55
Sur OCS Géant le 15 mai 2018
Sur OCS Géant le 15 mai 2018
Visuels :
Affiche du film
Jean-Paul Belmondo
Emmanuelle Riva
Jean-Paul Belmondo et Emmanuelle Riva
Credit : © Studiocanal
France, 1966, 150 min
Image : Marcel Combes
Montage : Michèle Boëhm, Monique Bonnot
Musique : Bernard Gérard
Production : Les Productions Montaigne
Producteurs : André Labay, Charles Lumbroso
Scénario : José Giovanni, Jean-Pierre Melville
Acteurs : Lino Ventura, Paul Meurisse, Raymond Pellegrin, Christine Fabréga, Marcel Bozzuffi, Michel Constantin
Auteur : José Giovanni
Sur Arte les 27 novembre 2017 à 20 h 50, 28 novembre 2017 - 13.35 / 4 décembre 2017 - 13.35 / 29 mars 2020 - 20.55 / 1 avril 2020 - 13.35 / 16 avril 2020 - 13.35
Visuels :
Lino Ventura
Paul Meurisse (à droite)
© D.R.
© Productions Charles Lumbroso
"Le Samouraï" de Jean-Pierre Melville
© Productions Charles Lumbroso
"Le Samouraï" de Jean-Pierre Melville
France, Italie, 1967, 101 minutes
Scénario : Georges Pellegrin, Jean-Pierre Melville
Production : Filmel, Compagnie Industrielle et Commerciale Cinématographique, Fida Cinematografica, TC Productions
Producteur/-trice : Raymond Borderie, Eugène Lépicier
Image : Henri Decaë
Montage : Monique Bonnot, Yolande Maurette
Musique : François de Roubaix
Avec Alain Delon, Nathalie Delon, François Périer, Cathy Rosier, Jacques Leroy, Michel Boisrond, Jean-Pierre Posier, Catherine Jourdan, Robert Favart
Sur Arte le 9 mars 2020 à 20 h 50
Visuels :
Alain Delon (Jeff Costello) et François Périer (Le commissaire) dans le film de Jean-Pierre Melville, " Le Samouraï (1967)
Alain Delon (Jeff Costello) et François Périer (Le commissaire) dans le film de Jean-Pierre Melville, " Le Samouraï (1967)
Alain Delon (Jef Costello) dans le film de Jean-Pierre Melville " Le Samouraï" (1967)
Cathy Rosier (Valérie, la pianiste) et Nathalie Delon (Jane Lagrange, la maîtresse de Costello) sur le tournage du " Samouraï" de Jean-Pierre Melville
Alain Delon (Jef Costello) dans le film de Jean-Pierre Melville " Le Samouraï" (1967)
Credit
© 1967 PATHE FILMS - EDITIONS R
Scénario : Georges Pellegrin, Jean-Pierre Melville
Production : Filmel, Compagnie Industrielle et Commerciale Cinématographique, Fida Cinematografica, TC Productions
Producteur/-trice : Raymond Borderie, Eugène Lépicier
Image : Henri Decaë
Montage : Monique Bonnot, Yolande Maurette
Musique : François de Roubaix
Avec Alain Delon, Nathalie Delon, François Périer, Cathy Rosier, Jacques Leroy, Michel Boisrond, Jean-Pierre Posier, Catherine Jourdan, Robert Favart
Sur Arte le 9 mars 2020 à 20 h 50
Visuels :
Alain Delon (Jeff Costello) et François Périer (Le commissaire) dans le film de Jean-Pierre Melville, " Le Samouraï (1967)
Alain Delon (Jeff Costello) et François Périer (Le commissaire) dans le film de Jean-Pierre Melville, " Le Samouraï (1967)
Alain Delon (Jef Costello) dans le film de Jean-Pierre Melville " Le Samouraï" (1967)
Cathy Rosier (Valérie, la pianiste) et Nathalie Delon (Jane Lagrange, la maîtresse de Costello) sur le tournage du " Samouraï" de Jean-Pierre Melville
Alain Delon (Jef Costello) dans le film de Jean-Pierre Melville " Le Samouraï" (1967)
Credit
© 1967 PATHE FILMS - EDITIONS R
"Le Cercle rouge", par Jean-Pierre Melville
France, Italie, 1970, 116 min
Image : Henri Decaë
Montage : Marie-Sophie Dubus
Musique : Eric de Marsan
Production : Euro International Film, Les Films Corona, Selenia Cinematografica
Producteur : Robert Dorfmann
Scénario : Jean-Pierre Melville
Acteurs : Alain Delon, André Bourvil, Yves Montand, Gian Maria Volonté, François Périer, André Ekyan
Sur Arte les 26 novembre 2017 à 20 h 50, 12 septembre 2021 à 20 h 55 et 20 septembre 2021 à 13 h 35
Visuels :
Affiche
Bourvil
Bourvil (au centre)
Alain Delon
Alain Delon et Yves Montand
Yves Montand
© Studiocanal
Alain Delon
Yves Montand
© Studiocanal/Andre Perlstein
France, 2017, 2 minutes
Disponible du 30/08/2021 au 30/09/2021
France, Italie, 1972
Scénario : Jean-Pierre Melville
Production : Les Films Corona, Oceania Films
Producteur : Robert Dorfmann
Image : Walter Wottitz
Montage : Patricia Nény
Musique : Michel Colombier
Avec Alain Delon (Edouard Coleman), Catherine Deneuve (Cathy), Richard Crenna (Simon), Riccardo Cucciolla (Paul Weber), Simone Valère (la femme de Paul), Michael Conrad (Louis Costa), Léon Minisini (Mathieu la Valise)
Sur Arte les 6 septembre 2021 à 20 h 55 et 8 septembre 2021 à 13 h 35
Visuels :
Catherine Deneuve et Alain Delon
© Studiocanal
A lire sur ce blog :
Les citations sont extraites d'Arte. Cet article a été publié le 26 novembre 2017, puis les 25 février 2018 et 28 mars 2020.
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