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dimanche 24 avril 2022

Le cannabis


Le cannabis, mot latin qui a donné le terme "chanvre", est une plante originaire d'Asie. Drogue illégale en France, altérant les facultés intellectuelles, réduisant les capacités de concentration, favorisant des maladies psychiatriques, le cannabis est étudié, notamment en Israël pour ses propriétés thérapeutiques. Arte diffusera le 26 avril 2022 à 23 h 55 "Cannabis thérapeutique, l’herbe de la controverse", documentaire de Till Rüger.

Le cannabis désigne toute la plante, la marijuana les feuilles et fleurs femelles séchées et le haschisch la pâte à base de fleurs.  

Originaire d'Asie, le cannabis produit une substance appelée tétrahydrocannabinol (THC) qui induit des effets psychoactifs. Cette substance a été isolée en 1964 par le professeur Raphaël Mechoulam, de l'université hébraïque de Jérusalem. Ce composant actif induit l'effet psychotrope. Ce chercheur a aussi découvert le cannabidiol (CBD) qui a des propriétés anti-inflammatoires.


"Cela altère certains récepteurs des cellules du cerveau, conduisant à des effets tels que la fatigue, des changements d’humeur, une diminution physique, l’amoindrissement des capacités cérébrales, des troubles de la mémoire et de l’apprentissage." "La consommation de marijuana peut avoir un large éventail d’effets, à la fois physique et mentale, qui comprennent des difficultés respiratoires (asthme), des dommages possibles sur le fœtus d’une consommatrice enceinte, des hallucinations et de la paranoïa".

Fausse "drogue douce", le cannabis est interdit par la loi dans de nombreux pays. Diverses voix s'élèvent pour en légaliser la consommation. 

Son éventuelle légalisation ne mettrait pas un terme au trafic de drogue.

Le cannabis fait l'objet d'un commerce lucratif, notamment dans les cités françaises, et est pourvoyeur d'emplois, notamment pour les plus jeunes. Des trafiquants ne pouvant joindre leurs clients en raison du confinement ordonné lors de la pandémie du coronavirus, recourent au darknet. 

Le trafic de drogues génère un « chiffre d’affaires » de 2,7 milliards d'euros par an selon l’INSEE. Concernant celui en Seine-Saint-Denis, certains enquêteurs fiscaux et policiers, cités par le journaliste Frédéric Ploquin, l’évaluent, dans ce « département emblématique de ce trafic », dans ce « quasi narco-Etat », à 3 milliards d’euros pour 2018, et ce trafic fait vivre environ 150 000 personnes – par comparaison, le budget du conseil général de ce département  s’élève en 2018 à 2,2 milliards d’euros. Un trafic dans lequel nul ne paie la TVA.

Mais des médias français indiquent rarement  les noms des trafiquants  lors de leur interpellation par la police - à Dijon, à Valence  - ou lors de leur procès – à Agen  -, sauf si le trafiquant octogénaire est membre de la French Connection  ou a un nom patronymique européen. Pourquoi cette discrétion sélective ?

"Longtemps considéré comme une drogue, le cannabis est également une plante médicinale aux effets reconnus dans le traitement de la douleur par un nombre croissant de pays. Mais les fibres du chanvre indien servent aussi de matière première naturelle et ses graines constituent la base d’une alimentation alternative."

"Emilie Langlade et Gunnar Mergner, présentateurs de "Xenius", se rendent dans une ferme productrice de chanvre et découvrent tout ce qu’on peut faire avec cette plante aux propriétés surprenantes."

Arte diffusa le  26 juin 2018 à 17 h 10 "Xenius - Le cannabis, bien plus qu'une drogue" (Xenius - Cannabis, mehr als nur eine Droge).

Arte diffusa le 7 avril 2020, dans le cadre du "Dessous des cartes" (Mit offenen Karten) présenté par Émilie Aubry, "Cannabis : un marché mondial" (Cannabis, ein globales Geschäft). "Le marché mondial du cannabis est en pleine évolution. Comment s’organise-t-il entre pays producteurs et pays consommateurs ? Et quel est l’impact économique de la légalisation menée par certains États ? Selon le rapport 2017 de l'Observatoire européen des drogues et toxicomanies, la majorité de la résine du cannabis consommée en Europe et importée de l'étranger provient du Maroc, notamment du Rif" et "transite par l'Espagne".

"Cannabis thérapeutique, l’herbe de la controverse"
Arte diffusera le 26 avril 2022 à 23 h 55 "
Cannabis thérapeutique, l’herbe de la controverse" (
Gras auf Rezept. Medizinisches Cannabis im Kreuzfeuer), documentaire de Till Rüger.

"Suscitant l'espoir mais peu étayé scientifiquement, le cannabis médical divise. Un tour d'horizon éclairant, brossé à travers les approches de trois pays : la France, l'Allemagne et Israël."  

"Sur le Web, des vidéos et des forums de discussion vantant les vertus du cannabis thérapeutique suscitent l'espoir de patients souffrant de pathologies chroniques. Mais s'agit-il d'anecdotes invérifiables ou de réelles avancées ?"

"Depuis 2017, en Allemagne, une loi autorise son usage en dernier recours, quand d'autres thérapies ont échoué. Le cannabis est vendu sur ordonnance et peut être remboursé par la sécurité sociale". 

"Si certains médecins, comme la psychologue Eva Hoch, estiment qu’on a trop peu de connaissances sur le sujet et s’étonnent que ces substances soient prescrites, d'autres les défendent, après avoir constaté leurs bénéfices sur leurs patients".

"Mais tout le monde n'est pas égal devant le cannabis. Les effets varient, du soulagement durable à l'accoutumance en passant par les hallucinations !"

"Estimé à 50 milliards de dollars, ce marché attise les appétits des industriels qui commercialisent le cannabis médical (mais gagnent de plus gros revenus sur sa version récréative dans les pays où elle est légale) et rétribuent des influenceurs louant ses bienfaits". 

"Un lobbying agressif a vu le jour : des avocats ont menacé de poursuites des chercheurs aux avis discordants". 

"À mille lieues de la permissivité allemande, la France dispose d'une des législations les plus sévères d'Europe et n'autorise la vente de cannabis que s'il contient moins de 0,2 % de THC. Les malades en sont réduits à le cultiver illégalement ou à l'acheter à des dealers. Mais une expérimentation sur son efficacité, lancée en mars 2021, va permettre à 3 000 patients de se servir de sprays, de gouttes ou d'huiles". 

"Israël, où vit Raphael Mechoulam, pionnier de l'usage thérapeutique du cannabis, a une longueur d'avance : le cannabis y est autorisé en tant que produit médical depuis plus de vingt-cinq ans. Adepte de la rigueur, le pharmacologue préconise d'ailleurs d'étudier une à une ses nombreuses molécules". 

"Appuyé par des témoignages de médecins, d’experts et de patients, un panorama éclairant du laborieux cheminement d'une drogue millénaire vers la respectabilité".



Israël : Cannabis, la Terre Promise
Arte rediffusa, dans le cadre d'« ARTE Reportage », un « Spécial Israël » (Israel: Zusammen leben). « Une météo clémente" - 300 jours d'ensoleillement/an, bon taux de pluviosité -, "un savoir-faire agricole haut de gamme, des technologies de pointe : le pays est à l’avant-garde de la production de cannabis médical. Plus de deux cents fermes ont demandé des licences pour produire et exporter ». La vallée de l'Arava, au sud de l'Etat, s'avère le lieu le plus propice à cette culture. 

Dans les années 2000, le gouvernement israélien a lancé un programme national de recherche médicale sur le cannabis.

« Des partenariats avec de grandes entreprises canadiennes ont été noués dans l’attente d’alimenter le marché mondial ». 

« Les producteurs espèrent que le label cannabis médical made in Israël aura un jour le même le succès que l'appellation « Oranges de Jaffa ». Dans des laboratoires, des chercheurs concentrent leurs efforts sur la sélection des graines de cannabis afin d'obtenir des graines homogènes, de même taille, même rendement, même profil.

« Aucune contre-indication sur le plan religieux n’aurait été relevée ». 

« De nombreuses maladies (comme l'épilepsie, l'autisme chez les jeunes enfants, la maladie de Parkinson et certains effets du cancer) sont traitées avec la plante ». 

« De son côté, l'armée a lancé un programme de traitement expérimental pour aider ses soldats souffrant du syndrome de stress post-traumatique ». 

« Et chaque année, à Tel Aviv, se tient la Cannatech, un grand salon international du cannabis ».

L'usage du chanvre médicinal a été dépénalisé au Canada, en Espagne, aux Etats-Unis, en Finlande, aux Pays-Bas et en Suisse.


En 1999, la médecine israélienne a reconnu la prescription thérapeutique du cannabis dans les cas de cancer, de  Sida, de scléroses en plaques, d'asthme et de troubles post-traumatiques. [En 2016], le pays compte quelques 23 000 à 25 000 patients bénéficiant de chanvre à des fins médicales... Huit fermes sont autorisées, en tant que producteurs certifiés, à cultiver en Israël du cannabis à usage thérapeutique... Le représentant du Ministère de la Santé, le Dr Micky Dor, a signalé le 12 janvier à la Commission de la Knesset débattant sur le sujet que les directeurs des caisses maladie ont publié  une directive prohibant aux médecins de recommander l'usage du cannabis à des patients. Selon lui, les praticiens ont même été interdits de renouveler  les ordonnances déjà existantes et approuvées par le Ministère de la Santé. Cette directive demandant aux médecins d'agir contre leur propre jugement et contrairement au bien du patient, a soulevé l'indignation au sein de la Commission". (Hamodia, 10 février 2016)


En 2019, "46 000" patients israéliens, souffrant d'épilepsie, de cancer, de maladies neurodégénératives, d'autisme ou de psoriasis, obtiennent, sur prescription médicale, des dérivés du cannabis. Ils étaient 10 000 en 2014.


Le 27 janvier 2019, le gouvernement israélien a autorisé l'exportation du cannabis médical. Le marché mondial enregistre une croissance annuelle de 30%. Avant Israël, les Pays-Bas et le Canada l'avait agréée. "L’enjeu est de taille : les ventes mondiales annuelles devraient grimper à plus de 30 milliards d’euros d’ici cinq ans, tandis que les exportations israéliennes pourraient tutoyer la barre du milliard. Jusqu’à présent, 40 pays ont légalisé le cannabis médical, mais ce chiffre devrait aussi grimper très vite". "L'exportation de cannabis à des fins médicales pourrait générer un revenu d'un milliard de shekels (234 millions d'euros) par an pour Israël, selon des estimations du Parlement".

Le marché mondial du cannabis médicinal est estimé à 50 milliards de dollars. Les exportations israéliennes pourraient générer des recettes de 205 millions à un milliard de dollars. Plusieurs centaines d'entreprises israéliennes ont sollicité des autorisations pour élaborer "des produits  à base de cannabis. Les sociétés israéliennes ont mis au point des techniques de culture pour obtenir des taux plus élevés et plus stables de THC ou CBD dans les médicaments. Un institut pour la recherche sur le cannabis va être créé sous l'égide du centre "Volcani" à Rehovot. Cannatech, salon international consacré au cannabis thérapeutique à Tel Aviv, attire massivement les investisseurs, les entreprises et les chercheurs. Pour Tamir Gedo, PDG de la société BOL Pharma "le règne des opiacés et de leurs effets secondaires (nausées, accoutumance, problèmes respiratoires) s'achève, celui des cannabinoïdes a commencé". BOL Pharma en propose en gélules, inhalations, cachets, sprays, pommades, huiles, patchs, cigarettes, biscuits, bonbons ou chocolats". (Adama, n° 95, 2019).

"Ehud Barak, l’ancien Premier ministre et chef d’état-major, s’est reconverti sans états d’âme dans le cannabis médical en se faisant bombarder directeur d’Intercure, une firme spécialisée dans ce secteur. Grand bien lui en a fait : les 5% d’actions qu’il a empochées ont grimpé de 160% en cinq mois. Consécration suprême, il a représenté l’entreprise, qui prévoit de produire 100 tonnes par an de cannabis médical, au dernier Forum de Davos, le cénacle du capitalisme mondial. Toujours à l’affût de bonnes affaires, une importante délégation chinoise a effectué récemment une mission de reconnaissance, histoire de tâter le terrain parmi les 70 start-up israéliennes créées autour du cannabis. L’une d’elle, Syqye, fait un véritable tabac en proposant ce qu’elle présente comme le premier inhalateur de cannabis médical permettant de doser avec précisions ses prises".


« Nous allons profiter de l’expérience acquise pour proposer un cannabis de très haute qualité cultivé sans le moindre pesticide », assure Zohar Levy patron de Seedo, l'une de ces PME. D’ores et déjà, la production locale assure la consommation de quelque 46.000 malades israéliens autorisés à se procurer des joints sur ordonnance."


"Au nom du principe de précaution, la nouvelle loi prévoit toutefois un contrôle policier tatillon des lieux de production et des laboratoires afin de ne pas prêter le flanc à l’accusation d’encourager l’usage de drogues à des « fins récréatives ». Les fermes productrices obtiendront des permis limités à six mois renouvelables, après enquête. Mais sur ce front aussi, les choses ont commencé à évoluer sérieusement en Israël : les fumeurs de joints « pour le plaisir » ne sont plus poursuivis pénalement depuis l’an dernier. La police ne leur inflige plus que des amendes sauf en cas de multirécidive".


"Avec l'approbation de l'exportation du cannabis, un nouveau département sera ouvert pour les agriculteurs israéliens, ce qui renforcera l'ensemble de l'agriculture, créant ainsi une combinaison gagnante d'agro-médical et de haute technologie. C'est un jour historique", a déclaré le ministre de l'Agriculture Uri Ariel sur Twitter. 


"Israël est parfaitement apte à s'implanter sur ce marché qui devrait atteindre 33 milliards de dollars dans le monde d'ici cinq ans", a déclaré Saul Kaye, PDG d'iCAN, une société israélienne spécialisée dans le cannabis médical.


"La loi permet à des agriculteurs de cultiver du cannabis destiné à un usage thérapeutique, à condition d'obtenir un permis du ministère de la Santé, de la police et de l'autorité de contrôle des producteurs. Huit sociétés cultivent actuellement du cannabis à usage thérapeutique en Israël, mais beaucoup d'autres attendent de recevoir une autorisation des autorités. La consommation de cannabis à usage récréatif est interdite en Israël mais un projet dépénalisant partiellement sa consommation au profit d'un système d'amendes a été approuvé en 2017."

Allemagne, Etats-Unis, 2020, 53 min
Production : BR, en association avec ARTE
Disponible du 05/04/2022 au 03/06/2022
Sur Arte les 26 avril 2022 à 23 h 55, 13 mai 2022 à 10 h 55, 14 mai 2022 à 3 h 30

"Cannabis : un marché mondial
France, 2017, 14 min
Sur Arte le 7 avril 2020 à 12 h 45
Disponible du 31/03/2020 au 05/06/2020

"Israël : cannabis, la terre promise"

France, 2018, 53 minutes
Sur Arte le 5 août 2019 à 6 h 15

"Xenius - Le cannabis, bien plus qu'une drogue

Allemagne, 2018
Sur Arte le  26 juin 2018 à 17 h 10 
Visuels : © BR/Bilderfest

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Les citations non sourcées sont d'Arte. Cet article a été publié le 27 juin 2018, puis les 5 août 2019 et 8 avril 2020.

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