Citations

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mercredi 22 décembre 2021

Roschdy Zem

Roschdy Zem est un acteur - 
Ceux qui m'aiment prendront le train de Patrice Chéreau et Alice et Martin d'André Téchiné (1998), Ma petite entreprise de Pierre Jolivet (1999), Change-moi ma vie de Liria Bégéja (2001), Chouchou de Merzak Allouache (2003), Va, vis et deviens (2005), Indigènes (2006), Roubaix, une lumière d'Arnaud Depleschin - et réalisateur - Mauvaise Foi (2011), Omar m’a tuer (2011), Chocolat (2016) franco-marocain né en 1965. Soutien à l'association française Un cœur pour la paix dont il est le parrain depuis 2009, il a une vision partiale du conflit au Proche-Orient. Ciné + Club diffusera les 24, 27 et 31 décembre 2021 et 4 janvier 2022 "Mauvaise foi", réalisé par Roschdy Zem, avec le réalisateur, Cécile de France, Pascal Elbé et Jean-Pierre Cassel.

Roschdy Zem est un acteur, scénariste et réalisateur franco-marocain né en 1965 dans un milieu modeste. 

Après avoir exercé divers métiers, il s'oriente vers la comédie. Il débute dans Les Keufs de Josiane Balasko (1987) et est choisi par André Téchiné pour J'embrasse pas (1991) et Ma saison préférée (1993). Deux films : un toxicomane dans N'oublie pas que tu vas mourir de Xavier Beauvois et En avoir ou pas de Laetitia Masson. Suit une filmographie où l'acteur montre la variété de son talent : L'Autre Côté de la mer (1997), premier film de Dominique Cabrera, Ceux qui m'aiment prendront le train de Patrice Chéreau et Alice et Martin de Téchiné (1998), Ma petite entreprise de Pierre Jolivet (1999), Change-moi ma vie de Liria Bégéja (2001), Chouchou de Merzak Allouache (2003), Va, vis et deviens (2005), Indigènes (2006) - Roschdy Zem est corécipiendaire avec Jamel Debbouze et Samy Naceri d'un Prix d’interprétation masculine au festival de Cannes interprété aussi par Bernard Blancan et Sami Bouajila. 

En 2020, Roschdy Zem est distingué par le César du meilleur acteur pour Roubaix, une lumière d'Arnaud Depleschin.

Roschdy Zem a réalisé Mauvaise Foi (2011), Omar m’a tuer (2011), inspiré de l'affaire Omar Raddad, Bodybuilder (2014) et Chocolat (2016) retraçant la vie d'un clown - un succès commercial - et Persona non grata, avec Nicolas Duvauchelle et Raphaël Personnaz (2018).

En 2015, il préside le jury du 37e Festival du cinéma méditerranéen de Montpellier. Un jury dont étaient membres Marianne Denicourt, Leïla Slimani, Alice de Lencquesaing et Jacques Fieschi.

En mars 2021, il préside la controversée, et politisée comme la précédente, 46e cérémonie des Césars présentée par Marina Foïs, sur des sketches de Laurent Lafitte et Blanche Gardin. Plus de César du public. Un échec en termes d'audimat.

"Mauvaise foi"
Mauvaise foi est le premier long métrage réalisé en 2006 par Roschdy Zem, avec le réalisateur, Cécile de France, Pascal Elbé, Jean-Pierre Cassel, Martine Chevallier, Bérangère Bonvoisin, Leïla Bekhti, Naima Elmcherqui, Antoine Chappey, Mickaël Masclet, Abdelhafid Metalsi, Jean-Claude Frissung. Le scénario est signé par Pascal Elbé et Roschdy Zem.

"Clara et Ismaël s'aiment depuis longtemps. Quand la jeune femme apprend qu'elle est enceinte, ils décident de vivre ensemble. Elle est juive et lui, musulman, mais comme ils ne pratiquent ni l'un ni l'autre, ils ne voient pas comment la religion pourrait nuire à leur amour. Pourtant, quand Clara décide de présenter son cher et tendre à sa famille, l'affaire se corse. Si le père de Clara semble prendre la nouvelle avec philosophie, il n'en va pas de même pour sa mère, qui fait une crise épouvantable. Les choses pourraient en rester là, mais peu à peu, les traditions des uns et des autres font leur apparition dans leur quotidien. Les disputes sur les religions se multiplient..."

Netanyahou, les "colonies" et le "mur"
Site Internet centré sur la thématique islamique, Saphirnews.com a republié l'interview de mai 2010 mise à jour de l'acteur-réalisateur Roschdy Zem à l'occasion de la sortie de son deuxième film Omar m'a tuer. L'occasion d'évoquer son parcours, son soutien à l'association française Un cœur pour la paix dont il est le parrain depuis 2009 et sa vision partiale du conflit au Proche-Orient. J'ai le cœur qui bat pour la paix. Tel est le titre de cette interview signée par Hanan Ben Rhouma et mise à jour au 22 juin 2011.

Cet acteur quadragénaire talentueux retrace alors sa carrière. Puis, il explique les raisons de son soutien à Un cœur pour la paix qui "a sauvé 315 enfants, condamnés à mourir", et "couvre la formation de médecins palestiniens qui pourront, à leur tour, aider leurs compatriotes". Le terme "compatriote" s'avère inadéquat car il n'existe pas d'Etat palestinien.

"La paix n'est pas pour demain. Surtout quand on apprend que Netanyahou [Premier ministre israélien, ndlr] décide de développer de nouvelles colonies", annonce cet acteur. Quelles "colonies" ? A Jérusalem ? En Judée ou en Samarie ? Quelle est la compétence de l'acteur Roschdy Zem pour imputer l'absence de paix à la partie israélienne du conflit et pour se prononcer négativement sur une éventuelle décision de l'autorité politique israélienne issue d'élections légales, régulières ? Pourquoi ne s'indigne-t-il pas des constructions illégales palestiniennes ou de l'absence de mandat, depuis deux ans, de Mahmoud Abbas (Abou Mazen) pour diriger l'Autorité palestinienne ? La paix dépend-elle réellement de la construction de quelques localités ?

Et Roschdy Zem d'ajouter : "On sent aussi que les deux peuples sont pris en otage par leurs dirigeants respectifs. Une chose m’a rassuré : je n’ai pas senti de haine des deux côtés. On sent bien que, de la part des Palestiniens, il n’y a pas de forme d’antisémitisme". Roschdy Zem s'est "rendu dans la région" pour tourner dans le film Va, vis, deviens (2005) de Radu Mihaileanu. Il n'aurait pas vu ou entendu l'enseignement de la haine anti-juive - ou antisioniste - et le négationnisme ou le révisionnisme dans les médias de l'Autorité palestinienne !? A-t-il rencontré des victimes du terrorisme en Israël, marquées dans leur chair et leur esprit par les attentats terroristes palestiniens ?

Ce fin observateur a "senti un couple qui voulait divorcer... par l’existence de deux États, pour, peut-être un jour, faire la paix. La France et l’Allemagne sont bien passées par là". Les sondages auprès de Palestiniens révèlent qu'une large partie aspire à la destruction de l'Etat Juif, soit par la solution à un Etat, soit par le retour des réfugiés en Israël. Cette comparaison entre ces deux conflits est-elle fondée ? La paix franco-allemande a résulté de la capitulation du IIIe Reich dont l'idéologie antijuive avait séduit une partie du monde arabe, de sa dénazification, de la révision des manuels scolaires allemands nazis, etc. Or, l'Autorité palestinienne promeut et soutient le  terrorisme islamiste, sans que la communauté internationale s'en émeuve.

Mais voilà, "on ne le leur permet pas : si Israël et Palestine pouvaient divorcer, il n’y aurait pas ce mur [en Cisjordanie, ndlr] ni des colonies qui se développent". Cette barrière de sécurité anti-terroristes a sauvé et sauve des vies d'enfants et d'adultes en Israël. Ceci devrait toucher cette belle âme qui promeut une association sauvant les vies d'enfants palestiniens, mais qui n'a pas un mot pour les enfants traumatisés de Sdérot et, plus généralement, de la région israélienne limitrophe de la bande de Gaza.  De plus, les implantations se développent en raison de la démographie israélienne, des familles qui s'agrandissent ou qui s'installent dans des zones où le coût de l'immobilier est plus accessible ou pour y poursuivre leur projet sioniste. Pas un mot de Roschy Zem sur Guilad Shalit, otage franco-israélien du Hamas dans la bande de Gaza depuis 2006.

Le coût d'une opération du cœur : 12 000 € provenant pour moitié de l'hôpital Hadassah de Jérusalem et pour l'autre moitié de l'association Un coeur pour la paix. Comment collecter les fonds nécessaires à ces opérations ? "Me rendre là-bas est important pour constater et interpeller les citoyens français, car ce sont eux qui me connaissent le mieux. Mais l’argent est le bienvenu de partout. J’interpellerais volontiers les citoyens d’autres pays, y compris israéliens". Et pourquoi pas ne pas demander aux Palestiniens  une contribution financière ? La corruption et les détournements de fonds, puis la lutte contre ces malversations financières menée par le Premier ministre palestinien Salam Fayyad et une croissance économique soutenue - "le PIB des TPO (Territoires palestiniens occupés) a augmenté de 6,8% en 2009" selon la CNUCED (Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement), et de 9,3% en 2010 - ont amélioré le niveau de vie de la population palestinienne. Pourquoi de riches Palestiniens ou/et l'Autorité palestinienne ne participeraient-ils pas aussi au coût de ces opérations ? Quand cessera-t-on de présenter les Palestiniens comme les éternelles et seules victimes, pauvres ?

A Street generation ou à L'Express, Roschdy Zem a tenu des propos non politisés sur son engagement comme parrain d'Un cœur pour la paix. Pourquoi n'a-t-il pas maintenu cette neutralité sur SaphirNews, site centré sur les thèmes musulmans ? Cette politisation partiale sert-elle la paix et Un cœur pour la paix ?

Pourquoi Saphirnews interroge-t-il Roschdy Zem, acteur d'origine marocaine, sur ce seul conflit, et non sur ces révoltes dans le monde arabe ? Ou sur les revendications d'indépendance du Sahara occidental occupé par le Maroc ? Ou sur Ceuta et Melilla, enclaves espagnoles au Maroc ? Pourquoi cet artiste ne s'exprime-t-il que sur ce conflit dont il ne semble pas avoir compris la raison essentielle : le refus par le monde musulman d'un Etat Juif ?

"Le  cliché de l'Arabe victime"
Récipiendaire en 2006 d'un Prix d’interprétation masculine au festival de Cannes pour son rôle dans Indigènes, film controversé de Rachid Bouchareb avec Jamel Debbouze, Samy Naceri, Bernard Blancan, Sami Bouajila, Roschdy Zem a déclaré aussi : "Le cliché de l’Arabe voleur ou victime disparaît peu à peu du paysage cinématographique... On est presque arrivé à un effet inverse, où cela pourrait paraître stupide de faire des films où existent ces clichés". 

En 2011, Roschdy Zem co-écrit le scénario et réalise "Omar m'a tuer", film inspiré de l'affaire Omar Raddad, soupçonné de l'assassinat en 1991, près de Mougins, de Ghislaine Marchal. Le jardinier de celle-ci, Omar Raddad, est condamné en 1994 à 18 ans de réclusion criminelle pour ce meurtre. En 1998, à la demande du roi Hassan II du Maroc, le Président de la République Jacques Chirac accordait une grâce présidentielle à Omar Raddad qui avait clamé son innocence...

A lire des critiques argumentées - le journaliste Guy Hugnet dans Atlantico et l'avocat général près de la Cour d'appel de Paris Philippe Bilger dans Marianne - du film Omar m'a tuer, il semble que Roschdy Zem ait présenté une image d'un Arabe victime d'une prétendue erreur judiciaire dans son deuxième film.


"Mauvaise foi", par Roschdy Zem
France, 2006
Avec Roschdy Zem, Cécile de France, Pascal Elbé, Jean-Pierre Cassel, Martine Chevallier, Bérangère Bonvoisin, Leïla Bekhti, Naima Elmcherqui, Antoine Chappey, Mickaël Masclet, Abdelhafid Metalsi, Jean-Claude Frissung. 
Sur NT1 le 15 janvier 2017, à 20 h 55 
Sur C8 le 28 décembre 2017
Sur Ciné + Club diffusera les 24 décembre 2021 à 12 h 50, 27 décembre 2021 à 7 h et 31 décembre 2021 à 12 h 35 et 4 janvier 2022 à 2 h

L'article a été publié le 29 juin 2011, puis les 16 janvier et 29 décembre 2017.

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