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lundi 5 décembre 2022

Le Birobidjan

Le 
Birobidjan désigne une ville et le centre administratif de l'Oblast - circonscription administrative équivalant à une région - autonome juif de Russie, et, en français, l'Oblast autonome juif créé par Staline en 1928. Arte diffusera le 7 décembre 2022 à 08 h 55, dans le cadre d’ « Invitation au voyage - Nos épopées » (Stadt Land Kunst – Inspirationen), « Terres promises » évoquant le « Birobidjan, rêve éphémère d’une patrie juive soviétique » (Birobidschan: Der kurze Traum einer jüdischen Heimat in der Sowjetunion).

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« Le procès » par Sergei Loznitsa 

Le Birobidjan (ביראָבידזשאַן, en yiddish) désigne une ville et le centre administratif de l'Oblast - circonscription administrative équivalant à une région - autonome juif de Russie, et, en français, l'Oblast autonome juif. L'agglomération est localisée au nord de cet Oblast, sur le tracé du Transsibérien, près de la frontière russo-chinoise, à l'extrême est de la Russie. 

Edifiée à la fin des années 1920, la ville a bénéficié du talent de l'architecte suisse Hannes Meyer, directeur du Bauhaus. Son nom vient des deux fleuves traversant le Yidishe Avtonomne Gegnt : la rivière Bira, affluent majeur du fleuve Amour, et la Bidzhan.

En 1928, l'URSS (Union des républiques socialistes soviétiques) a créé par décret, pour les juifs, le Birobijan, un territoire conçu par Staline comme une alternative sibérienne à un foyer national juif en Palestine mandataire. Le yiddish et le russe y sont langues officielles. 

"Des écoles en yiddish furent créées, ainsi qu’un journal en yiddish, « l’Étoile du Birobidjan », et les panneaux de rue et théâtres officiels étaient tous en yiddish. Le projet rencontra peu de succès en raison de son piètre emplacement : seuls quelques cinq Juifs s’installèrent au Birobidjan à sa création en 1928. La ville juive enregistra un pic d’immigration en 1934 avec l’arrivée de 5 250 Juifs, mais dont la plupart plièrent bagage aussitôt".

Le nombre maximum de Juifs aurait atteint 150 000. A la fin des années 1940, il est estimé à . 46 000-50 000. En 2014, environ 2% des 74 791 habitants étaient juifs. A l'effondrement de l'URSS, la plupart des Juifs ont fui le Birobidjan pour Israël. Ne res

"L’artère principale de la ville s’appelle encore « rue Chalom Alekhem », et une statue à l’effigie du musicien d’Un violon sur le toit se dresse devant la salle de concert locale. L’Étoile du Birobidjan continue d’imprimer deux ou trois pages hebdomadaires en Yiddish, mais les temps ont changé. La rédactrice en chef n’est pas juive ; fille de Cosaques, elle a appris le yiddish à l’université".

En 1945, Albert Einstein a fondé le Fonds Einstein avec Ambidjan (American Birobidjan Commitee, institué en 1934 aux États-Unis pour favoriser l'essor économique), afin d'y amener 30 000 orphelins juifs rescapés de la Shoah. Chaque famille juive allemande, lituanienne, polonaise, roumaine, recevait 350 dollars négocié entre le gouvernement soviétique, le ministre des Affaires étrangères Tchitcherine, et Jacob Budish communiste américain.

« Terres promises »
Arte diffusera le 7 décembre 2022 à 08 h 55, dans le cadre d’ « Invitation au voyage - Nos épopées » (Stadt Land Kunst – Inspirationen), « Terres promises » évoquant le « Birobidjan, rêve éphémère d’une patrie juive soviétique » (Birobidschan: Der kurze Traum einer jüdischen Heimat in der Sowjetunion). « Du lundi au vendredi, Linda Lorin nous emmène à la découverte de quatre lieux de notre patrimoine artistique, culturel et naturel. Un supplément d’évasion. »

« Aux confins de l’Extrême-Orient russe, les langues russe et yiddish s’entremêlent dans la vieille synagogue de Birobidjan... Durant l’entre-deux-guerres, alors que Staline dirige d’une main ferme l’Union soviétique, ce sont plusieurs milliers de juifs qu’il envoie ici pour coloniser la région ». 

« Si cette installation est pour lui une manœuvre propagandiste, elle crée chez cette population l’espoir d’avoir enfin un État autonome juif, bien avant la création d’Israël… »

« Le long du Transsibérien, un Schindler japonais »
Arte diffuse sur son site Internet, dans le cadre d’« Invitation au voyage » (Stadt Land Kunst), « Le long du Transsibérien, un Schindler japonais » (Birobidschan: Der japanische Oskar Schindler).

« Dans l’Extrême-Orient russe, la gare de la petite ville de Birobidjan est l’un des arrêts du Transsibérien, ce célèbre train connu pour traverser inlassablement sur des milliers de kilomètres la taïga enneigée. Dans les années 1940, cette gare ferroviaire devient une échappatoire inespérée pour une population persécutée ».

En effet, le "consul des Pays-Bas par intérim, Jan Zwartendijk, et Chiune Sugihara, consul du Japon par intérim à Kaunas (Kovno)" ont accordé des visas afin d'aider "des réfugiés juifs polonais à quitter la Lituanie pour le Japon... Entre juillet 1940 et juin 1941, environ 2 200 réfugiés juifs quittèrent la Lituanie pour Moscou, d'où ils prirent le Transsibérien" dans l'espoir d'atteindre le port de Vladivostok, à l'est de l'URSS. "Pendant leur bref séjour dans la capitale, la plupart d'entre eux logèrent à l'hôtel Novo Moskovskaia (Nouveau Moscou). Il y avait un départ deux fois par semaine. L'American Jewish Joint Distribution Committee (JDC) avait la tâche ardue de choisir un nombre limité de réfugiés qui pourraient recevoir tout ou partie des 200 dollars que coûtait le billet de l'Intourist, l'agence de voyages officielle, pour le trajet en train jusqu'à Vladivostok... Lorsque le train s'arrêta dans la région autonome juive du Birobidjan, presque déserte, près de la frontière avec la Mandchourie, ils furent nombreux à discuter brièvement avec les Juifs qui vendaient des marchandises dans la gare. Dans le port de Vladivostok, les Soviétiques confisquèrent argent et objets de valeur avant de laisser les réfugiés monter à bord des bateaux japonais. Lorsqu'ils atteignirent le Japon, bon nombre d'entre eux étaient donc sans ressources".


France, 2022, 14 min
Sur Arte les 7 décembre 2022 à 08 h 55, 26 janvier 2023 à 18 h 10
Disponible du 30/11/2022 au 06/03/2023, du 19/01/2023 au 26/03/2023
Visuels : © Elephant Doc

France, 2021, 8 min
Disponible du 19/10/2021 au 19/10/2023

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