Citations

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lundi 3 octobre 2022

Sandrine Kiberlain

Née dans une famille juive française d'origine polonaise, Sandrine Kiberlain est une actrice - En avoir (ou pas), 9 mois ferme -, réalisatrice - Une jeune fille qui va bien -, scénariste, parolière et chanteuse (Manquait plus qu'ça, Coupés bien net et bien carré, La Chanteuse). Arte diffusera le 5 octobre 2022 à 20 h 55 « Les femmes du 6e étage » (Nur für Personal!) de Philippe Le Guay avec Fabrice Luchini, Sandrine Kiberlain, Carmen Maura.


Sandrine Kiberlain est née en 1968 dans une famille juive française d’origine polonaise : ses grands-parents se sont installés à Paris en 1933.

Elève de la classe libre au Cours Florent (1987-1989), elle entre au Conservatoire national supérieur d'art dramatique (1989-1992).

Révélée en 1994 dans Les Patriotes, d'Éric Rochant, Sandrine Kiberlain enchaine les tournage : En avoir (ou pas), de Laetitia Masson (1995) -  César du meilleur espoir féminin 1996 -, Beaumarchais, l'insolent d'Édouard Molinaro (1996), Un héros très discret de Jacques Audiard (1996), Betty Fisher et autres histoires de Claude Miller (2001), Le Petit Nicolas de Laurent Tirard (2009), Mademoiselle Chambon de Stéphane Brizé (2009), 9 mois ferme d'Albert Dupontel (2013) - César de la Meilleure actrice en 2014 -, On est fait pour s'entendre de Pascal Elbé (2021)...

Au théâtre, elle a joué dans Le Roman de Lulu de David Decca, nom de scène de son père, expert-comptable.

Après avoir réalisé un court métrage Bonne figure (2016), Sandrine Kiberlain dirige Une jeune fille qui va bien (2021). Sélectionné dans la section « semaine de la critique » au Festival de Cannes 2021, ce long métrage relate l’histoire d’Irène, Française juive âgée de 19 ans, apprentie comédienne qui prépare à l’été 1942, dans un Paris occupé par les Nazis, une scène de L'Épreuve de Marivaux en vue du concours d’entrée au Conservatoire d’Art dramatique.

De son mariage avec l'acteur Vincent Lindon, Sandrine Kiberlain a eu en 2000 une fille, Suzanne, devenue actrice et réalisatrice (Seize Printemps). Un long métrage présenté en Sélection officielle du Festival de Cannes 2020.

« Les femmes du 6e étage »
Arte diffusera le 5 octobre 2022 à 20 h 55 « Les femmes du 6e étage » (Nur für Personal!) de Philippe Le Guay.

« Dans les années 1960, un agent de change se prend d’affection pour les employées de maison logées au sixième étage de son immeuble... Philippe Le Guay signe une comédie sociale et romantique, galvanisée par de formidables seconds rôles et la drôlerie du duo Fabrice Luchini et Sandrine Kiberlain. »

« Paris, années 1960. Jean-Louis Joubert vit avec sa femme Suzanne dans les quartiers huppés de la capitale. Par le biais de María, la nouvelle domestique recrutée par son épouse, cet agent de change découvre les conditions dans lesquelles vit un groupe de bonnes d’origine espagnole, logées au sixième étage de son immeuble bourgeois. Sous les toits, il n'y a pas d'eau chaude et les toilettes sont constamment bouchées, mais il règne sur le palier une joie de vivre et une solidarité que M. Joubert ne tarde pas à apprécier, et auxquelles il n’aura bientôt d'autre choix que de s’adapter… » 

« Si la truculence des femmes hautes en couleur qui habitent sous les mansardes s’opposent radicalement à son caractère rigide, l’austère Jean-Louis Joubert se prend d’affection, bien malgré lui au départ, pour ces personnalités attachantes et pleines de vie qui ont fui le franquisme ». 

« Au travers de cette rencontre tout en contrastes se déploie une comédie sociale et romantique dont l’intrigue évite l’écueil manichéen de la lutte des classes. » 

« Car cet antihéros, qui remet en question son appartenance à la grande bourgeoisie, se frotte avec intérêt à une nouvelle réalité sociale et goûte avec délice son autre forme de richesse. »

« Porté par de lumineux seconds rôles incarnés, notamment, par des actrices chères à Pedro Almodóvar (Carmen Maura et Lola Dueñas), ce film fait une nouvelle fois la part belle à la drôlerie du duo Fabrice Luchini-Sandrine Kiberlain (déjà vu dans Beaumarchais, l’insolent et Rien sur Robert), lequel déploie une impeccable partition, entre obsessions de l’une pour les futilités (bridge, shopping, coiffeur...) et dessillement de l’autre face à un monde totalement inconnu ». 

« Rencontre avec SANDRINE KIBERLAIN
Interprète de Suzanne Joubert »

« Qu’est-ce qui vous a donné envie de participer au projet ?
C’est toujours l’alliance de plusieurs éléments qui vous incite à participer. En l’occurrence, l’écriture, le scénario évidemment mais aussi le fait d’avoir Fabrice pour partenaire comme plusieurs fois auparavant, car il donne un autre éclairage aux personnages et à l’humeur générale du film. La rencontre avec Philippe Le Guay a elle aussi été déterminante. J’ai aimé la richesse de sa personnalité, l’humour et la profondeur du sujet, très contemporain.

Pouvez-vous nous parler de votre personnage ?
L’histoire se déroule dans les années 60. Le couple Joubert est enfermé dans une vie qui n’est pas forcément la bonne. Suzanne est dans l’énergie d’une bourgeoisie aux rituels très assumés, mariée à un homme qu’elle aime vraiment. Elle est aussi mère de deux garçons qui vivent en pension. D’origine provinciale, elle est un peu en retrait, complexée par des amies qu’elle trouve toujours plus parisiennes et plus élégantes qu’elle. Elle n’en revient toujours pas de faire partie de cette bourgeoisie.
Comme beaucoup de femmes de diverses époques, elle est persuadée de mener la vie qui lui convient. On sent que si cette humeur dynamique, joyeuse, dans laquelle elle se maintient toujours, venait à se briser, ce serait très douloureux. Toutes les contradictions, les failles qui font le personnage et les êtres humains en général me tentaient. J’avais le désir de jouer cette envie d’être enthousiaste, de réussir cette vie dans laquelle elle s’est enfermée. A force de courir après un modèle, Suzanne perd de vue l’essentiel, ce qu’elle est et ce qu’elle veut vraiment. Elle va comprendre que la vie peut être ailleurs et qu’ils se sont peut-être trompés de chemin.

Quel regard portez-vous sur l’univers des bonnes ?
Ce n’est pas un univers qui m’est familier. Ma famille est d’origine polonaise. Cela me donne aussi un autre regard sur l’histoire. Je suis toujours touchée par le courage de ces gens arrivés en France, par leur désir de s’intégrer et de réussir une vie meilleure que celle qu’ils auraient pu mener dans leur propre pays. Quand on n’a pas la chance d’être né à la bonne place, il faut être très courageux pour oser abandonner ses repères et tout recommencer ailleurs. Ces femmes ont cette force-là. Je pense que Suzanne s’attache réellement à Maria et que sans le carcan social oppressant qui les définit, elles auraient pu être amies.

Comment avez-vous travaillé avec Philippe Le Guay ?
J’avais vu ses films mais je ne le connaissais pas. J’ai l’impression qu’avec ce film, Philippe assume l’envie d’être à la fois profond et fantaisiste. Il a une vraie passion du cinéma. Il a vraiment son film dans la tête et le résultat lui ressemble : c’est drôle, surprenant, subtil et élégant.

Ce n’est pas la première fois que vous êtes mariée à Fabrice Luchini. Que découvrez-vous de lui ?
Fabrice est un partenaire que j’adore. C’est un acteur insolite qui ne ressemble à personne. Je trouve qu’il se bonifie avec les années, pour de multiples raisons. Physiquement, il est plus sexy.
Il est plus mûr, encore plus généreux. Sa place dans le cinéma français est unique. Il est drôle, les gens se déplacent pour lui au cinéma et au théâtre parce qu’il a su imposer son propre personnage.
Quand on joue avec lui, on est dans le plaisir de l’échange. Pour fonctionner avec lui, il faut comprendre sa fantaisie et saisir à quel point il peut aussi être émouvant jusque dans sa façon de vouloir attirer l’attention.
Dans ce film, même s’il est souvent en réaction par rapport à Suzanne, il n’est pas le clown blanc. Nous sommes tous les deux dans le même registre. Deux clowns qui ne se vivent pas comme des clowns. Chacun génère la situation comique à sa façon. Selon les scènes, l’un ou l’autre est en réaction vis-à-vis de son partenaire. Il y a un véritable échange entre nous. Peut-être est-ce pour cela que nous nous entendons bien dans le jeu et le travail.

Comment avez-vous approché votre personnage ?
Même si l’époque n’est pas si lointaine, c’est quand même un film en costumes. Jouer dans des vêtements qui ne sont pas les nôtres au quotidien nous apporte une donnée qui construit le personnage. On ne se comporte plus de la même façon avec des talons pareils, des robes structurées, ces coiffures. Cela influe sur votre maintien, votre façon de marcher, de vous asseoir. Tout ce travail de reconstitution, tout comme les décors, nous place dans un autre environnement.
Pour ma part, je travaille beaucoup sur le rythme de mes personnages et j’ai l’impression de le trouver instinctivement. C’est à la fois lié aux costumes et aux attitudes qu’ils induisent.

Comment définiriez-vous le rythme de Suzanne ?
Elle est sautillante et cherche à remplir l’espace, combler les silences, pour qu’on ne l’arrête pas en lui posant la question qui la ramènerait à sa vérité. 
S’arrêter lui laisserait sans doute le temps de réfléchir et de prendre conscience de ce qu’elle vit.

Avez-vous une idée de ce que représente le film pour vous ?
J’ai adoré faire ce film, jouer ce personnage, jouer avec Fabrice. Philippe m’a aidée dans la construction des choses, des petits détails – en particulier ce sautillement de Suzanne. Ce film possède une grâce, il nous amène ailleurs. Tout en ayant du fond, il nous entraîne dans une autre époque, vers un monde complètement dépaysant. »



« Les femmes du 6e étage » de Philippe Le Guay
France, 2010, 1 h 40mn
Scénario : Philippe Le Guay, Jérôme Tonnerre
Production : Vendôme Production, France 2 Cinéma, SND
Producteur : Philippe Rousselet
Image : Jean-Claude Larrieu
Montage : Monica Coleman
Musique : Jorge Arriagada
Avec Fabrice Luchini (Jean-Louis Joubert), Sandrine Kiberlain (Suzanne Joubert), Natalia Verbeke (María Gonzales), Carmen Maura (Concepción Ramirez), Lola Dueñas (Carmen), Berta Ojea (Dolores Carbalan), Nuria Solé (Teresa), Concha Galán (Pilar)
Sur Arte les 5 octobre 2022 à 20 h 55, 11 octobre 2022 à 13 h 30, 25 octobre 2022 à 13 h 35

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