Citations

« Le goût de la vérité n’empêche pas la prise de parti. » (Albert Camus)
« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du Soleil. » (René Char).
« Il faut commencer par le commencement, et le commencement de tout est le courage. » (Vladimir Jankélévitch)
« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
« Le plus difficile n'est pas de dire ce que l'on voit, mais d'accepter de voir ce que l'on voit. » (Charles Péguy)

vendredi 15 mai 2020

« Ethiques du Judaïsme » par le rabbin Michaël Azoulay


Le rabbin Michaël Azoulay vient d’écrire « Ethiques du Judaïsme » (La Maison d’édition, 2019). Procréation médicalement assistée (PMA), Gestation pour autrui (GPA), accompagnement des malades en fin de vie, euthanasie et acharnement thérapeutique, dons et transplantations d’organes, intelligence artificielle et responsabilité vis-à-vis de son utilisation… Cet essai court, concis, dense et clair présente les analyses des droits hébraïque et français – loi, avis du Comité Consultatif National d’Ethique (CCNE) -, parfois israélien, sur ces thèmes sensibles. Un livre indispensable sur des sujets d’actualité liés au devenir de la société française et abordés à la lumière de l’éthique juive. Les 17 et 18 mai 2020, le IVe Colloque des Intellectuels Francophones d’Israël" , organisé par Dialogie, aura pour thème " Parent 1 – Parent 2 ? La parenté à l’épreuve du judaïsme".

« Juifs & musulmans - Si loin, si proches », par Karim Miské 
« Le nom des 86 » de Emmanuel Heyd et Raphael Toledano 
« Le procès du siècle. Les chroniqueurs célèbres de Nuremberg » de Peter Hartl      
          
Né en 1971, Michaël Azoulay est un rabbin quelque peu atypique.

Titulaire d’une maitrise de droit de l’Université de Nice Sophia-Antipolis Michaël Azoulay est rabbin de la communauté juive de Neuilly-sur-Seine depuis 2009. 


Ancien membre du « Comité Consultatif National d’Ethique pour les sciences de la vie et de la santé » (2008-2013), ce quadragénaire a participé à la Commission de bioéthique du Consistoire de Paris et d’Ile-de-France, et est chargé des affaires sociétales auprès du Grand Rabbin de France Haïm Korsia.


Depuis 2018, le rabbin Michaël Azoulay anime « A l’origine – Bereshit » sur France 2 , le dimanche matin. Une émission qui a succédé à celle du rabbin Josy Eisenberg à qui est dédié son essai« Ethiques du Judaïsme ». 


CCNE

Créé en 1983, sous la Présidence du socialiste François Mitterrand, le Comité consultatif national d’éthique pour les sciences de la vie et de la santé (CCNE) est composé de 39 membres nommés pour quatre ans.

Le 22 septembre 2013, sous la Présidence de François Hollande, alors que Jean-Marc Ayrault était Premier ministre – tous deux sont socialistes -, vingt-deux nominations – quinze désignations nouvelles et sept renouvellements – l’ont visé.


Deux religieux – le rabbin Michaël Azoulay et le pasteur Louis Schweitzer – n’ont pas été confirmés et ont cédé leurs places à une historienne du protestantisme – Marianne Carbonnier-Burkard – et à un neurologue affirmant son attachement à la tradition juive : Lionel Naccache.

Parmi les nouveaux membres : l’avocat Jean-Pierre Mignard, ami de François Hollande, Michelle Meunier, pro-LGBT (Lesbienne, gay, bisexuel(le), transgenre), la sénatrice socialiste Michelle Meunier, auteur de propositions favorables aux droits des transsexuels…


Pour les parlementaires de droite, c’est une « manœuvre politique qui vise à « changer en douce la couleur » du CCNE à l'approche des débats majeurs sur l'euthanasie et l'ouverture de l'assistance médicale à la procréation (AMP) aux couples homosexuels, alors que des personnalités connues pour leur sensibilité à gauche ou leur amitié avec François Hollande viennent d'être nommées par ce dernier. Pour la première fois, les autorités religieuses n'ont pas été consultées en vue du renouvellement  ».


Les deux personnalités écartées ont exprimé leurs oppositions à cet évincement des religieux. « Je suis encore sous le coup de la surprise, avoue le rabbin. C'est un manque d'élégance étonnant, mais, surtout, un préjugé réducteur et choquant sur la capacité des religieux à pouvoir penser librement et intelligemment. Comme si on arrivait dans tout débat uniquement avec nos dogmes et des idées préconçues, incapables de réflexion, indifférents à la richesse apportée par les autres membres très compétents du CCNE ! Les lignes de ma réflexion ont au contraire souvent bougé dans ces échanges, c'est même ce que j'ai particulièrement apprécié dans mon mandat. »


L’Elysée a expliqué au Figaro : « Nous souhaitons revenir aux principes de création du Conseil de 1983 et faire appel à des laïcs pour représenter les courants religieux ».


Les membres composant en 2019 le CCNE ? Des médecins, ingénieurs, chercheurs, universitaires, journalistes, avocat, philosophe, magistrats, économistes… Aucun représentant des cultes.
        
Des trésors de sagesse juive
D’emblée, dans « Ethiques du Judaïsme  », le rabbin Michaël Azoulay justifie la pertinence des « voix religieuses dans la réflexion bioéthique », et précise son objectif : « réfléchir à la contribution de l’éthique juive à l’éthique humaine » et « présenter les principes du droit rabbinique en matière d’éthique biomédicale » à une ère de progrès scientifiques considérables.

L’auteur souligne la conciliation entre le « particularisme juif » et sa qualité de « source d’inspiration et de connaissance pour l’ensemble de l’humanité ».


Il distingue l’éthique juive, qui « se rattache à la Bible » et a une double dimension « morale et normative », de l’éthique, « ensemble des règles morales de la conduite » lors d’activités médicales.


L’éthique juive « pose comme finalité à l’éthique le perfectionnement moral de l’être humain au niveau de ses actes, de ses paroles et même de ses pensées vis-à-vis de Dieu et d’autrui ». C’est plus une « éthique du devoir qu’une morale revendicative » du « droit à ».


Cette bioéthique juive se fonde « sur l’idée d’un monde créé inachevé que l’homme doit améliorer, notamment grâce aux progrès de la médecine ». 

Ses sources ? La « Bible hébraïque, le Talmud, les codes de lois juives et la littérature rabbinique éthique et juridique, avec une place prépondérante revenant en ce domaine aux responsa, réponses des autorités rabbiniques aux questions qui leur sont posées faisant par la suite jurisprudence ».


La bioéthique est née en réaction au dévoiement des sciences par les Nazis ayant commis des « expérimentations sur des cobayes humains non consentants » et « sans respect pour la dignité humaine ». Elle apparait dans le Code de Nuremberg qui liste les critères d’acceptabilité « d’expérimentations médicales sur des sujets humains » et est mentionné dans le jugement du procès des médecins de Nuremberg (décembre 1946 - août 1947). 


La bioéthique juive s’avère une « éthique théologique » d’interprétation humaine », une « appréciation au cas par cas », donc « une approche casuistique » à la différence de la loi, norme juridique générale, impersonnelle.

Pour le judaïsme, la vie et le corps d’un être humain appartiennent à Dieu qui « en les confiant à son détenteur, fait de celui-ci une sorte de dépositaire ». Cette « confiscation du pouvoir de décision qui procède de la soumission à la norme religieuse, doit cependant être nuancée. L’interprétation systématique des textes anciens et la pluralité des opinions qui caractérisent la tradition juive aménagent un espace à la réflexion et à la prise de décision sur les nouvelles questions sociétales ».


« Il y aurait des interdits symboliques qu’il serait hasardeux de transgresser et qui posent la question de savoir jusqu’où l’évolution des normes éthiques peut aller. Ne faut-il pas en effet consacrer quelques principes éthiques immuables, sauf à vouloir refonder une nouvelle humanité ? »

C’est en 1979 que le rapport Belmont fait reposer la bioéthique sur quatre principes : « la bienfaisance, la non-malfaisance, la justice et l’autonomie ».


Ces définitions précisées, le rabbin Michael Azoulay analyse « l’éthique juive » du commencement de la vie à sa fin.


Il mentionne les différences entre le droit français qui, par exemple, distingue l’embryon puis le fœtus, et l’éthique juive qui recourt à un seul terme ‘Oubar pour les désigner tous deux. Autre différence : pour diverses raisons, l’éthique juive prohibe l’interruption volontaire de grossesse (IVG).


L’auteur souligne des points communs : « Tant qu’il n’est pas venu au monde, le fœtus in utero n’est pas considéré comme une personne humaine », l’autorisation de la recherche sur l’embryon et sur les cellules souches embryonnaires notamment dans l’espoir « d’éventuels progrès thérapeutiques ».


Hostile jusqu’à la fin du XXe siècle à la Procréation médicalement assistée (PMA), le judaïsme « est devenu favorable au XXIe siècle sous certaines conditions, notamment parce qu’elle permet à de nombreux couples de réaliser le premier commandement biblique », en considérant « la peine et le désespoir que fait régner cette attente au sein du couple hétérosexuel, voire le risque de séparation », en l’envisageant « en dernier recours », « justifié par une indication médicale et non par une évolution sociétale ». A Jérusalem (Israël), l’Institut Pouah « accompagne des couples qui souhaitent avoir recours à la PMA en se conformant aux règles juives en la matière ». 

La sélection d’embryons de sexe féminin est exceptionnellement autorisée pour « éviter la naissance d’un enfant atteint d’hémophilie ».


En 2005 et 2010, le CCNE s’était opposé à l’ouverture de la PMA aux couples homosexuels. Mais dans son avis 129 du 25 septembre 2018, le CCNE s’est prononcé en faveur de l’ouverture de la PMA à toutes les femmes, vivant seules ou en couples homosexuels, et de la levée de l’anonymat « des futurs donneurs de sperme, pour les enfants issus de ces dons ».

Le judaïsme traditionnel refuse l’accès à la PMA aux couples homosexuels, mais les tolère pour les femmes juives célibataires.


Quant à la GPA, de « rares décisionnaires autorisent un couple à y recourir mais seulement s’il n’existe aucune autre alternative pour pouvoir engendrer. C’est le cas des femmes dont la stérilité est due à l’absence d’utérus, à son ablation, à sa malformation, ou dont les très nombreuses tentatives de PMA ont échoué. La mère porteuse doit alors être a priori célibataire » afin d’assurer une filiation certaine.


Contrairement à une idée reçue, le judaïsme autorise le don d’organes, mais sous conditions strictes : ne peuvent être donnés du vivant que les « organes et tissus qui se régénèrent ou dont l’absence ne met pas en danger la vie ou l’état de santé du donneur » : la moelle osseuse, le rein, le lobe hépatique et le sang. Diverses conditions sont requises : consentement du donneur, absence de danger particulier de l’opération de prélèvement pour le donneur et pour le receveur lors de la transplantation, vie normale après l’opération, chances raisonnables de réussite de la greffe, « meilleure solution thérapeutique pour le patient ».


Pour préserver la vie, le don post-mortem – mort cérébrale pour certaines autorités rabbiniques – est autorisé « si le donneur avait explicitement exprimé son accord de son vivant » et pour sauver une vie.


L’Intelligence artificielle (IA), « une révolution anthropologique » qui doit servir « le bien de l’humanité ou assouvir les désirs de grandeur de certains scientifiques » ? 


Le « transhumanisme est un courant de pensée qui milite pour l’usage des sciences et des techniques afin d’augmenter les capacités physiques et mentales des êtres humains, de lutter contre le handicap, le vieillissement et même la mort ». Une idéologie ou « prétention à se prendre pour Dieu en niant la finitude qui est consubstantielle de notre humanité » ? 


Pour le rabbin Michaël Azoulay, le « transhumanisme ne sera un humanisme que s’il place au cœur de son projet l’homme et son épanouissement, sa dignité sans distinction de capacités ». Et de rappeler que dans le judaïsme, « seuls les êtres humains sont dotés » d’une âme, et ils contribuent à parfaire une Création inachevée, en étant responsables de leurs actes.


Enfin, la vie à son terme. Le judaïsme « s’oppose tant à l’euthanasie qu’à l’acharnement thérapeutique », mais recommande de tout mettre en œuvre « afin d’atténuer les souffrances des malades ». 


La loi Clayes-Leonetti sur la fin de vie autorise, « à certaines conditions, la sédation profonde et continue ». En 2007, une déclaration commune juive-catholique a souligné le but de ce traitement : « abréger de fortes souffrances, et non pas accélérer la mort ». 


En l’absence de directives de fin de vie, « le choix de personnes de confiance s’impose », en évitant de « confier cette lourde responsabilité à un seul proche » recommande le rabbin Michaël Azoulay.


Après avoir suivi le cycle de la vie, l’auteur envisage « le monde de demain », une société qui récuse les limites. Mais où débattre de sujets sensibles ? Comment éviter la marchandisation du corps ? Après la PMA aux couples d’homosexuelles, comment refuser la PMA aux couples d’homosexuels, donc la GPA ? Quelle est la place du père dans ces « familles de couples d’homosexuelles ». Et quelle est celle de la mère dans les « familles de couples d’homosexuels » ayant recouru à la GPA ? 


Le CCNE a longtemps été perçu comme l’enceinte de débats. Mais il est sujet à de vives critiques. Le 21 mai 2019, le pédopsychiatre et psychanalyste Pierre Lévy-Soussan « déplorait que les nouvelles orientations du CCNE tendent à déclarer « moralement souhaitable tout ce qui est techniquement possible ».


Les nombreuses citations extraites de cet ouvrage visent à démontrer la limpidité du style du rabbin Michaël Azoulay. 


Les notes de bas de page permettent d’approfondir un fait, sans entraver la lecture.


Un glossaire et des documents en annexes éclairent cet essai clair, didactique et synthétique.


On demeure admiratif devant la « culture du débat », la sagesse plurimillénaire de penseurs juifs ayant su anticiper des questionnements, abonder le droit hébraïque en approfondissant les exégèses de leurs prédécesseurs, concilier des principes parfois antagonistes, argumenter tout en laissant parfois la place à des interprétations diverses et en tenant compte de facteurs contemporains. 


Des pensées suffisamment charpentées pour assurer la robustesse d’un droit et d’une éthique juifs, et suffisamment souples pour permettre des inflexions. 

A ce titre, les exemples tirés de la mise en œuvre de certains principes en Israël sont édifiants. 


Un livre indispensable pour argumenter lors du débat à venir sur le projet de loi de bioéthique qui sera discuté à l’automne 2019.


On peut s’étonner que des rabbins, dont Delphine Horvilleur, femme rabbin du Mouvement juif libéral de France (MJLF), n’aient pas écrit un tel livre. "Bioéthique - L'homme démultiplié, Une réflexion juive sur l'humanité à venir" du grand rabbin de France Haïm Korsia, membre de l’institut, membre du CCNE (2003-2009), un essai de 96 pages, a été publié en 2009. 

Or, la littérature britannique offre plusieurs ouvrages de référence sur ces thématiques, dont le célèbre livre pionnier "Jewish Medical Ethics(1959) d'Immanuel Jakobovits (1921-1999), grand rabbin de Grande-Bretagne et du Commonwealth, membre de la Chambre des Lords et président de la Conférence des rabbins européens.


Et ce, à l’approche de débats fondamentaux, existentiels.


Quant à des dirigeants communautaires, ils ont consacré du temps à leur ré-élection sans affronter de concurrent ou à conclure un accord pour poursuivre un mandat au-delà de la durée fixée par les statuts consistoriaux. Des pratiques critiquées sur les réseaux sociaux.


Ajoutons la triche à l’école OzarHaTorah lors du Baccalauréat 2019.


La communauté juive institutionnalisée affronte ces débats en situation de faiblesse face à un pouvoir politique impitoyable. Il l'a montré à l'égard des Gilets jaunes.


Vers quelle société ?

Avec raison, le rabbin Michaël Azoulay évoque les critiques visant le CCNE

Ajoutons celle de Jacques Testart, biologiste ayant contribué à la naissance en 1982 du premier bébé éprouvette en France : « La fonction de « l'éthique institutionnelle » est d'habituer les gens aux développements technologiques pour les amener à désirer bientôt ce dont ils ont peur aujourd'hui… Une transgression progressive et inéluctable des normes s’établirait donc, sous l’égide de « l’éthique institutionnelle ». Pire, selon Jacques Testart, ces comités d’éthique seraient une façon d’enfermer l’éthique, de réserver le sens éthique à une institution, et ainsi d’en dépouiller les citoyens. »

A l’automne 2019, lors des débats sur la PMA, puis de la GPA, nul doute que, de nouveau, les opposants se verront affublés des mêmes invectives - « intégristes » - que celles employées contre les contempteurs du mariage pour homosexuels sommés d’approuver ou de se taire. Et fuseront les « Au nom de l’égalité, pas de discrimination entre couples d'hommes et couples de femmes », « Cela ne vous enlève rien à vous les hétérosexuels », etc.

La Bible hébraïque est instrumentalisée par les promoteurs de la GPA en révélant une insuffisance de culture, voire une instrumentalisation cynique de la Bible hébraïque. Ainsi, Anne-France Brunet, députée LREM (La république en marche) de Loire-Atlantique, allègue le 26 juillet 2019 sur son blog : "Aujourd’hui, la Gestation pour autrui est autorisée dans de nombreux pays comme l’Angleterre, le Portugal, la Grèce, Israël, la Russie ou les Etats-Unis. Or, comme l’a si bien rappelé Me Caroline Mecary dans PMA et GPA,  la GPA est une pratique séculaire. Dès la Genèse, Abraham et Saraï, stérile, sont obligés de se tourner Agar pour donner naissance à leur enfant". Non. Esclave de Sarah, Agar enfante le fils de son union avec Abraham, mari de Saraï. Avec celui-ci, elle élève leur enfant prénommé Ismaël ; elle ne le donne pas à Saraï qu'elle méprise. Elle n'est pas payée par Abraham ou par Sarah. Celle-ci, très âgée, met au monde Isaac et persuade son époux âgé lui aussi de renvoyer Agar et son fils pour accomplir la volonté de Dieu qui avait promis la Terre d'Israël au fils né du couple Abraham et Sarah. Ce n'est pas là le cadre idyllique dépeint par les défenseurs de la GPA. 


Quid des problèmes juridiques posés par la PMA à l'étranger ? Aux Etats-Unis, un Américain, William Marotta, contacté en 2009 via Internet, a signé un contrat avec deux homosexuelles, Jennifer Schreiner et Angela Bauer : il acceptait de donner son sperme, et n'avait aucune responsabilité financière à assumer envers l'enfant à naître. Aucun médecin n'est intervenu pour l'insémination. Quand le couple s'est séparé, et que la mère handicapée de l'enfant, Jennifer Schreiner, a eu des problèmes financiers, elle a sollicité une prestation de l'Etat qui a initié en 2012 une procédure judiciaire pour que le donneur de sperme soit considéré comme le père légal de la fille âgée alors de quatre ans. En 2014, un tribunal du Kansas a considéré que William Marotta était le père légal, et qu'il devait verser une pension pour subvenir financièrement aux besoins de l'enfant. La législation du Kansas définit le donneur de sperme comme celui impliqué dans une procédure incluant un médecin. "Même par consentement des parties, nul ne peut renoncer à ses droits parentaux". William Morotta, qui ne se perçoit pas comme le père de cet enfant, a interjeté appel. En 2016, la Cour du Kansas a infirmé le jugement : William Morotta n'est pas légalement le père de l'enfant et ne peut être contraint à payer une pension pour subvenir à ses besoins.


En janvier 2018, une Cour d'appel a dénié à un New Yorkais donneur de sperme à un couple d'homosexuelles le droit à un test de paternité concernant la fille âgée de trois ans née par insémination. Se fondant notamment sur le Marriage Equality Act, les cinq juges de la Cour ont infirmé le jugement déféré datant de 2015. Ils ont estimé que, dans l'intérêt de l'enfant, les deux homosexuelles étaient présumées être les parents. Privilégiant la famille sur la biologique, ils ont utilisé l'expression “presumption of legitimacy”, un terme légal visant la présomption qu'un enfant né d'un homme et d'une femme est l'enfant biologique des deux parents. La fillette a été placée en famille d'accueil depuis 2015 en raison de négligence de la part du couple marié homosexuel.  


Deux cas parmi d'autres...


Rappelons le contexte de la France à l'approche du débat sur la réforme des lois de bioéthique de l'automne 2019 : la dette publique de la France, au sens du traité de Maastricht, s'élève à 2 358,9 milliards d'euros et frôle les 100% à la fin du premier trimestre 2019, la pression fiscale s'avère très élevée, "près d'un Français sur cinq a connu des difficultés à payer ses frais de santé [en 2017] et près d'un citoyen sur trois a déjà renoncé à se faire soigner" en 2018, les soins, dépenses et prothèses dentaires, oculaires/ophtalmologiques ou auditives sont insuffisamment remboursés par la Sécurité sociale, le services d'urgence, en grève depuis des mois, réclament des solutions pour assurer des soins de qualité, les dépenses et gaspillages publics ne sont pas réduits, les contours de l'action publique ne sont pas mieux définis, le chômage de masse perdure, un million de Français vivent sous le seuil de pauvreté tout en travaillant, etc. Y a-t-il vraiment urgence à faire adopter par le Parlement une PMA, pour toutes les femmes, remboursée à 100% par la Sécurité sociale à une très infime minorité de bénéficiaires non malades ? Et ce, alors que la PMA est actuellement accordée et remboursée à des couples malades (infertilité) sans autre possibilité pour enfanter. 


On peut s’interroger : cette future réforme des lois de bioéthique vise-t-elle à les adapter à la société française ? Dans l'affirmative, est-ce la finalité de lois de bioéthique de s'adapter à la société ou à une majorité apparaissant dans tel ou tel sondage ? Ou s’agit-il simplement, pour un pouvoir politique impopulaire, en légiférant sur des « questions sociétales », « marqueurs de gauche », d’exacerber les divisions et de s’attirer les faveurs d’un électorat de gauche à l’approche des élections municipales de 2020, dans l'optique des élections présidentielles de 2022 ? Et de détruire la société traditionnelle dotée de repères essentiels plurimillénaires ?

« Accroître nos capacités physiques et mentales augmentera-t-il nos capacités morales, notre altruisme et notre compassion ? Nous vieillissons plus, mais vieillissons-nous mieux ? », interroge le rabbin Michaël Azoulay. 


Mais aurons-nous le droit de vieillir ? Jusqu’à quel âge ? Dans quel état ? Qui en décidera ?


A cet égard, l’affaire Vincent Lambert apporte quelques réponses effrayantes et augure d’une société totalitaire, sans empathie pour les plus vulnérables, dans laquelle joueront un rôle déterminant le pouvoir politique, le « gouvernement des juges » et le quatrième pouvoir (les médias). Une société en opposition aux valeurs du judaïsme.

Alors que le Président de la République Emmanuel Macron s’en remettait officiellement, le 20 mai 2019, « à l’appréciation des médecins », c’est Agnès Buzyn, ministre de la Santé et médecin, qui a formé le 31 mai 2019 un pourvoi en cassation contre un arrêt de la Cour d’appel ordonnant la reprise des traitements à Vincent Lambert. Et la Cour de cassation a statué le 28 juin 2019, en moins d’un mois - délai exceptionnel – et conformément à l’espoir de l'épouse de Vincent Lambert. Et de la ministre ? Vincent Lambert est mort le 11 juillet 2019.

Pour Jean Leonetti,  « Vincent Lambert est devenu, malgré lui, le symbole de la fin de vie » (Le Monde, 11 juillet 2019). Une tribune dont le chapô indique : "L’ex-infirmier tétraplégique en état végétatif est mort le 11 juillet. Celui qui a été rapporteur de la loi sur la fin de vie rappelle que le respect de la dignité de chaque personne réside autant dans la protection de la vulnérabilité que dans le respect de la volonté du patient". Mais Vincent Lambert n'était pas en fin de vie et il n'y avait pas d'acharnement thérapeutique.
Vincent Lambert a été déshumanisé par la terminologie de médias évoquant une « vie végétative ». Le fait qu’il ait survécu pendant dix ans dans une « unité de soins palliatifs », malgré une longue rupture dans son traitement, prouve que sa place n’y était pas. S’il avait pu être amené dans une unité médicale adaptée à son état, bénéficier de soins paramédicaux, notamment de kinésithérapie, si on l’avait mis sur une chaise quotidiennement, sa qualité de vie n’aurait-elle pas été meilleure ? Nul ne saura  si son état aurait pu progresser. Mais il est sûr que Vincent Lambert n’était pas en fin de vie ni dans le service médical adéquat.

"Ainsi, l’Etat français a réussi à faire ce à quoi s’acharnait, depuis des années, la plus grande partie de sa famille : tuer Vincent Lambert. Vincent Lambert n’avait rédigé aucune directive. Circonstance aggravante, il était infirmier. Il aurait dû savoir, mieux que tout autre, que l’hôpital public avait autre chose à foutre que de maintenir en vie des handicapés (aimablement requalifiés de « légumes »). L’hôpital public est sur-char-gé, s’il commence à y avoir trop de Vincent Lambert ça va coûter un pognon de dingue (on se demande pourquoi d’ailleurs : une sonde pour l’eau, une autre pour les aliments, ça ne paraît pas mettre en œuvre une technologie considérable, ça peut même se faire à domicile, c’est ce qui se pratique le plus souvent, et c’est ce que demandaient, à cor et à cri, ses parents)", a écrit l'écrivain Michel Houellebecq dans sa tribune « Vincent Lambert, mort pour l’exemple » (Le Monde, 11 juillet 2019).

Et de poursuivre : "Mais non, en l’occurrence, le CHU de Reims n’a pas relâché sa proie, ce qui peut surprendre. Vincent Lambert n’était nullement en proie à des souffrances insoutenables, il n’était en proie à aucune souffrance du tout. Il n’était même pas en fin de vie. Il vivait dans un état mental particulier, dont le plus honnête serait de dire qu’on ne connaît à peu près rien. Il n’était pas en état de communiquer avec son entourage, ou très peu (ce qui n’a rien de franchement original... Dans ces conditions, fallait-il tuer Vincent Lambert ? Et pourquoi lui, plutôt que les quelques milliers de personnes qui à l’heure actuelle, en France, partagent son état ? "


Ainsi que l'a déclaré le professeur Emmanuel Hirsch : "M. Vincent Lambert est le symbole de notre incapacité à discerner, dans un contexte complexe et douloureux, ce que sont nos responsabilités et ce que sont nos véritables urgences." 


"La décision de la magistrature française d'obliger l'arrêt des soins est lourde de conséquences. Pourquoi ? Elle préjuge, peut-être malgré elle jusqu'à un certain point, de la qualité de vie digne d'être appréciée. Là est le vrai malaise et la source d'un dilemme profond. Vincent Lambert, lourdement handicapé, avait-t-il perdu toute qualité de vie ? C'est la grande interrogation éthique, dont on ne saurait faire l'économie de la réflexion", a observé Louis-André Richard, chargé de cours à la faculté de l’université de philosophie Laval (Québec), dans "L'affaire Vincent Lambert ou la tyrannie de l'empathie" (22 juillet 2019). 


On ne peut que regretter le silence de la quasi-totalité des religieux catholiques. Au premier rang, celui de l’Eglise catholique. Quant au pape, il a twitté après le décès du jeune homme. 

Mais cette affaire aurait pu et pourrait survenir au sein d’une famille juive. Et qu’en pensent les rabbins, représentant d’un judaïsme qui prise la vie ?


Ce « gouvernement des juges » a statué en faveur d’une seule personne autorisée à décider du sort de Vincent Lambert : son épouse. Mais on reste souvent – toujours ? - l’enfant de ses parents. Et, s’abritant derrière des rapports d’experts, ce « gouvernement des juges » a répondu de manière stupéfiante à la question : « Quelle vie vaut d’être vécue ? »

Et après la mort – un crime, selon les avocats des parents du patient - de Vincent Lambert, certains ont même prôné de légiférer encore sur la fin de vie, en faveur de l’euthanasie… Et ce sont souvent les mêmes qui sont contre la peine de mort !


Mais c’est « la société des progressistes », vous dit-on.


Mais qui a demandé au peuple s’il agréait cette société et ses « valeurs » létales ?


Nous nous acheminons, à marche forcée, les yeux bandés, vers une société angoissante, sans avoir été informés de sa nature, de ses « principes », sans que nul n’ait sollicité le peuple sur des questions essentielles, existentielles.


Mais c’est une part de notre humanité que nous détruisons en tuant les plus faibles.


ADDENDUM

En septembre 2019, la loi bioéthique, qui prévoit l’élargissement de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes et aux femmes seules, sera examinée à l’Assemblée nationale. Le projet de loi est porté par trois ministres femmes : Nicole Belloubet, ministre de la Justice, Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, et Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation.


Le 26 août 2019, sur BFMTV, Nicole Belloubet a déclaré« Sur l’acte de naissance apparaîtra "mère et mère" quand nous avons des enfants qui sont issus d’une PMA pour un couple de femmes. La réalité c’est celle-là : cet enfant a deux mères, et bien il aura deux mères à l’état civil... Sans doute mettrons-nous la mère qui accouche en premier puis l’autre mère ensuite ».

La "réforme de la filiation est au cœur des débats qui ont précédé la présentation du projet de loi en Conseil des ministres. L’option retenue par le gouvernement a été l’établissement d’un dispositif de filiation spécifique pour les enfants nés d’une PMA au sein d’un couple de lesbiennes. Avant une PMA avec don de sperme, les couples de femmes devront signer une « déclaration commune anticipée » devant notaire, à transmettre à l’officier d’état civil après la naissance. Les deux femmes, celle qui a porté le bébé ainsi que sa compagne, seront ainsi reconnues comme les parents. Pour les associations LGBTI, ce dispositif crée « une discrimination » envers les couples de lesbiennes par rapport aux couples hétérosexuels ayant eu recours à la PMA. Elles préféreraient un dispositif unique pour tous les couples ayant recours à une PMA avec don, qu’il s’agisse d’homosexuelles ou d’hétérosexuels".

Le 24 septembre 2019, sur la chaîne LCP (La chaîne parlementaire, Agnès Buzyn, alors ministre des solidarités et de la santé, est interrogée par la journaliste Myriam Encaoua dans le cadre de l'émission « Ça vous regarde », "sur l’ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes. L’échange est le suivant :
— Myriam Encaoua, journaliste à LCP : « Un père, c’est une fonction symbolique. Cela peut être une femme ? »
— Agnès Buzyn : « Cela peut être une femme, évidemment. Cela peut être une altérité qui est trouvée ailleurs dans la famille, on le voit, cela peut être des oncles, […] une grand-mère. Je crois que les enfants ont besoin d’amour, tout nous démontre aujourd’hui que ce qui compte c’est la sérénité autour de l’enfant et cela, toutes les familles peuvent le garantir. »

En janvier 2020, "invitée à l’Elysée pour fêter les trente ans de la ratification de la Convention des droits de l’enfant, la présidente des Associations familiales catholiques (AFC) a pu discuter avec Emmanuel Macron de la « PMA pour toutes ». Une discussion surréaliste. L’Elysée était plein d’enfants venus à l’invitation du couple présidentiel. A 17 heures, dimanche dernier, de nombreux acteurs de la protection de l’enfance étaient rassemblés pour fêter les 30 ans de la ratification de la Convention internationale des droits de l’enfant. Aucun discours, mais de longs échanges d'Emmanuel Macron avec ces jeunes. Avant que le chef de l'État convie les seuls présidents d’associations à un cocktail plus restreint. Parmi eux, Pascale Morinière, présidente des Associations familiales catholiques (AFC), qui avait décidé de « tenter sa chance » en recevant le carton, trois jours plus tôt. Tenter sa chance ? C’est-à-dire parler au chef de l’Etat de son opposition au projet de loi de bioéthique actuellement discuté par le Sénat, en appuyant son propos sur… la convention des droits de l’enfant justement ! « Nous avons souvent brandi l’article 7 de cette convention qui stipule qu’un enfant a le droit, dans la mesure du possible, de connaître ses parents et d’être élevé par eux, confie-t-elle aujourd’hui. Il est absurde de fêter la ratification de cette convention tout en acceptant la PMA sans père ». A Pascale Morinière, le Président del a République Emmanuel Macron a dit : “Votre problème, c’est que vous croyez qu’un père est forcément un mâle”. (Valeurs actuelles, 29 janvier 2020)

Les 17 et 18 mai 2020, le IVe Colloque des Intellectuels Francophones d’Israël" , organisé par Dialogie, aura pour thème " Parent 1 – Parent 2 ? La parenté à l’épreuve du judaïsme". Sur internet en direct via la plateforme ZOOM, de 18 h à 22 h. "Le quatrième colloque des intellectuels francophones d’Israël se propose d’apporter sa contribution à une réflexion sur la figure du père et de la mère à la lumière du judaïsme et de la pensée juive confrontés au défi contemporain".

"Depuis des temps immémoriaux, l’identité d’un être humain s’est inscrite dans une généalogie conjuguant la maternité et la paternité en les enroulant dans une longue suite de générations que la mémoire devait conserver aussi longtemps que possible. La création de l’homme est ainsi suivie dans le Livre de la Genèse du rappel des générations d’avant et d’après le déluge. Cette institution a bien sûr des dimensions biologiques mais elle est avant tout culturelle et l’on peut aller jusqu’à dire que toute la condition humaine repose sur elle non seulement comme dispositif assurant la vie de la société mais surtout sur le plan du sens. Quel est le sens de cette mémoire pour l’humanité de l’homme, c’est la question que pose ce colloque. Aujourd’hui, ces fondements sont en effet susceptibles d’être remis en cause par l’évolution technologique, et par des doctrines politiques, voire l’action de l’Etat et de la Justice. Que représenterait un tel développement pour la condition humaine mais aussi pour la société dans laquelle il se verrait instituer? Une très grave rupture s’annonce dans les sociétés démocratiques, y compris Israël, où ce scénario (et pas seulement) se répète. Qui a l’autorité de s’arroger la maîtrise de la définition de l’humain ? quatrième colloque des intellectuels francophones d'Israël se propose d'apporter sa contribution à une réflexion sur la figure du père et de la mère à la lumière du judaïsme et de la pensée juive confrontés au défi contemporain. 

PROGRAMME DU 17 MAI 2020 
18h00-18h15 : Introduction - Shmuel Trigano : Vers un nouvel ordre humain ? Les questions posées 
18h15-19h45 : Enjeux idéologiques, juridiques, anthropologiques - Nelly Las : Egalité des sexes ou fin de la différence sexuelle ? Les théories du genre - Mickaël Wygoda : La GPA, entre droit israélien et droit hébraïque - Shmuel Trigano : Il n'y aura plus d'inceste... 
19h45-20h00: PAUSE 
20h00-21h30 : L’enjeu de la filiation - Shmuel Wygoda : Entre l'humain et les humains - Mikhael Benadmon : La filiation dans les lois de la conversion - Elyakim Simsovic : L'individu, la famille, la lignée
21h30-22h00 : Débat et questions 

PROGRAMME DU 18 MAI 2020 
18h00-19h30 : Tensions dans la parenté - Oury Cherki : Les nuances de la conjugalité, la formation du couple dans la Genèse - Thierry Alcoloumbre : Les transgressions de la parenté, de la philosophie juive à la kabbale - Rony Klein : L'individu occidental face à l'inscription juive dans la famille 
19h30-19h45 : PAUSE 
19h45-20h45 : - Viviane Chetrit-Vatine : Parentalités contemporaines, éthique de responsabilité et du bien-dire - Daniel Sibony : Du symbolique et du biologique dans la transmission 
20h45-21h15 : Conclusion et débat".

Les intervenants : 
"Thierry Alcoloumbre, Agrégé de Lettres Classiques, docteur en philosophie, professeur associé à l’université de Bar-Ilan (Israël). Il codirige la Revue Perspectives de l’Université Hébraïque de Jérusalem. Parmi ses publications : Mallarmé: la poétique du théâtre et l’écriture, Minard, Paris, 1995; Maïmonide et le problème de la personne, aux éditions Vrin (1999). 
Mikhael Benadmon, Docteur en philosophie de l'Université Bar-Ilan, directeur de la formation rabbinique Amiel-Maarava et directeur éducatif des programmes Atid Israel. Auteur de Pourquoi Israël ? Les tentations territoriales : Avoir, Etre, Pouvoir, Paris 2015. 
Oury Cherki, il eût parmi ses maîtres les rabbins Tzvi Yehouda Kook, Léon Yehouda Ashkenazi, et Shlomo Benyamin Achlag. Rabbin de la communauté "Beth Yehouda" à Kiryat Moshé (Jérusalem), il dirige le département israélien du Makhon Meïr, et le Centre Noahide Mondial, Brit Olam, auteur de nombreux ouvrages de pensée juive. 
Viviane Chetrit-Vatine, Docteure de Recherches en Psychanalyse et ancienne présidente de la Société Psychanalytique d'Israël, auteure de La séduction éthique de la situation analytique, aux origines féminines maternelles de la responsabilité pour l'autre (Puf, 2012), de nombreux chapitres et articles touchant aux questions d'identité, de croyances, de transmission, d'éthique...
Rony Klein enseigne au département de littérature de l'Université de Tel Aviv. Ses recherches portent sur la pensée juive française contemporaine. Il a publié Lettre, corps, communauté - entre pensée juive et philosophie française contemporaine (Hermann, 2018 et Resling (Heb), et de nombreux articles dans Pardès et les Cahiers d'Etudes Lévinassiennes, Littérature, Etudes Germaniques... 
Nelly Las, historienne, attachée à l'Université hébraïque de Jérusalem et à l'Université de Brandeis (USA). Ses travaux ont ouvert la voie à une réflexion comparative entre la France, le monde anglo-saxon et Israël, notamment à travers les engagements de femmes, les solidarités juives et les croisements d'identités. Son livre Voix juives dans le féminisme (2012), a obtenu le HBI Translation Prize de l'Université de Brandeis. 
Daniel Sibony, Docteur d’État en mathématiques et en philosophie, Psychanalyste professeur des universités, auteur d’une quarantaine de livres dont la plupart traitent de la dimension symbolique ; parmi eux L’enjeu d’exister, analyse des thérapies (Seuil) et Entre dire et faire, penser la technique, où une partie est consacrée à la procréation assistée et à certains de ses problèmes. Publie en Mai : À la recherche de l’autre temps (Odile Jacob). 
Elyakim Simsovic, Enseignant, traducteur et informaticien, a participé activement aux efforts de publication de la Fondation Manitou. Auteur de Israël, cinquante ans d’État, éd. Hirlé, Strasbourg, 1998. 
Shmuel Trigano, Professeur émérite des Universités, prix Bernheim de la Fondation du Judaïsme Français, fondateur de l'Université Populaire du Judaïsme et directeur de l'association Dialogia, directeur-fondateur de la Revue Pardès, auteur, entre autres, de Le récit de la disparue, essai sur l'identité juive (Folio Gallimard, 1977), La séparation d'amour, une éthique d'alliance (Arléa, 1998), La Nouvelle idéologie dominante, le postmodernisme (Hermann 2016), à paraître L'Odyssée de l'être, métaphysique hébraïque (Hermann 2020). 
Michaël Wygoda, Docteur en droit de l’Université Hébraïque de Jérusalem, il dirige le département de droit hébraïque du Ministère de la Justice israélien. Auteur de divers livres et articles, il a assuré la direction de VéhaIsh Moshé, ouvrage collectif en hébreu et français édité à l’occasion des 80 ans de la Yeshivah Etz ’Hayym de Montreux où il fut étudiant, éd. SL, 2007. 
Shmuel Wygoda, Ancien président du Collège Herzog dont il dirige actuellement le département de Philosophie Juive. A l'origine de la création du Beth Midrash pour Femmes à Migdal Oz. Conseiller en Education Juive aux Etats-Unis, en France et en Italie. A publié de nombreux articles sur la pensée juive contemporaine. Éditeur de plusieurs livres dont le dernier: Adam léAdam en l'honneur du Prof. Ze'ev W. Harvey."

"Dans l’émission Face à l’info sur CNews, l’essayiste est revenu sur la flambée de violence mettant aux prises des adolescents ces dernières semaines et les responsabilités des parents. 
Plusieurs adolescents sont morts ou ont été blessés depuis le début de l’année, des suites de violences entre bandes rivales ou de rixes. L’affaire la plus marquante fut sans doute celle du jeune Yuriy, frappé à de nombreuses reprises dans le XVe arrondissement de la capitale mi-janvier, par d’autres jeunes. Récemment, dans l’Essonne, deux jeunes âgés de 13 et 14 ans avaient également perdu la vie au cours d’affrontements. Un déferlement de violence qui interroge Éric Zemmour. Dans l’émission Face à l’info sur CNews du mercredi 10 mars, l’essayiste a mis en avant un argument avant tout culturel qui favoriserait ce genre de violences : « Nous avons des populations sur notre sol qui ne sont pas dans la même temporalité, de la même culture », a-t-il lancé". (Valeurs actuelles, 11 mars 2021)

Et l'hebdomadaire de préciser : "Dans la foulée, il est revenu sur les propos de Laurence Rossignol, la sénatrice de l’Oise et ex-ministre des Familles, qui remettait en cause un peu plus tôt dans la journée le rôle des pères dans ces violences à répétition : « Des adolescents meurent, tués par d’autres adolescents. Les mères parlent, crient leur douleur, leur culpabilité. Mais on n’entend pas les pères, où sont-ils bon sang ? », s’offusquait-elle. Dans l’émission, Éric Zemmour lui a répondu assez sèchement, rappelant dans un premier temps qu’il y avait toujours eu un « rapport où la mère dit toujours oui à son enfant car elle doit le nourrir » et que l’homme était souvent vu comme celui qui la « séparait de l’enfant » dans les sociétés traditionnelles. « C’est dans les sociétés traditionnelles, ces sociétés traditionnelles patriarcales que Madame Rossignol a vomies depuis quarante ans. C’est extraordinaire de venir pleurer aujourd’hui en disant : ‘mais où sont les pères’, alors qu’on les a éradiqués ou castrés », a-t-il rétorqué. L’ancienne ministre ne lui a pas encore répondu."


Rabbin Michaël Azoulay, « Ethiques du Judaïsme ». La Maison d’édition, 2019. 128 pages. EAN : 979-1095770060. ISBN : 1095770063. 10 €uros

Articles sur ce blog concernant :
Cet article a été publié le 19 juillet 2019, puis le 15 mai 2020.

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