Citations

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jeudi 3 juillet 2025

« Mehitza. Ce que femme voit » de Myriam Tangi

Peintre, photographe, poète, Myriam Tangi a été distinguée par de nombreux Prix, dont un Prix de l’Académie française et un autre de la Fondation de la Vocation. Ses œuvres ont été montrées dans de nombreux pays. Après le Musée d’art et d’histoire du Judaïsme (MAHJ), le Centre européen du Judaïsme (CEJ) présente l’exposition « Mehitza. Ce que femme voit ». Une sélection de photographies, généralement en noir et blanc, de la mehitza, espace réservé aux femmes dans une synagogue, prises par Myriam Tangi en Europe, en Russie et en Israël. Entrée libre.


Myriam Tangi décrit ainsi son parcours artistique :
"Lorsque j’ai commencé mon essai photographique « Mehitza. Vu par les femmes » (finaliste SIPA 2017) (la séparation entre hommes et femmes dans la synagogue - exposé au MAHJ Paris en 2015, (publié en 2016 primé IPA 2017), j'étais à la fois consciente et enthousiaste de réaliser que ce travail pouvait être réalisé exclusivement par une femme photographe. La problématique esthétique étant : comment photographier la distance et la séparation ? (comme une vision et non comme un documentaire). 

Dans mes photographies, je choisis principalement des thématiques au plus près de différents aspects de mon identité : « Les derniers Juifs du Yémen » (1983/1984/1986 - primé à l'IPA 2014) - « Me. Mona Lisa » (2007/2008/200) - « Migrants/Réfugiés » (2016 - primé au SIPA et à l'IPA 2017) - « Dog's Level » (2017) - « Soweto » (2017, primé à l'IPA, PX3, 2018 et Tokyo 2017) – « Urban Intimacy at Paris Plage » (2011 – primé à l'IPA 2017) Séries entièrement en pellicule noir et blanc. Ces séries sont en pellicule noir et blanc. 

Depuis quelques années, j'intègre le numérique, d'abord avec mon téléphone portable, et maintenant avec un appareil photo, questionnant ma manière de faire des photos, la dimension couleur (confrontée à la peinture), envisageant de nouvelles relations avec le sujet. « Shapshot » (2017) explore l'intrusion et l'intimité : une série expérimentale telle que je photographiais avec mon interlocuteur ordinateur ou téléphone portable, via Skype. 

En tant que peintre (Diplôme de dessin à l'École des Beaux-Arts de Paris, 1979) : expositions dans de nombreux pays (Paris 1983, 1986, 2006, 2009, Canada 1984, Italie 1992, 1994, 1996, Belgique 2002 - et prix (1984, 1988, 1989, 1994, 1996). Le titre général de mes peintures : « Du corps au signe ».

J'ai publié 3 recueils de poésie en 1996 (primé par l'Académie française en 1997), 1998 et 2010. J'anime des ateliers d'écriture depuis 2001. 

En 2022, en tant que réalisatrice : « Tu sais quel jour on est aujourd'hui ? » 2022 (co-réalisation) premier film documentaire. - Quatre sœurs cachées en Bretagne pendant que leurs parents sont déportés à Auschwitz. La mère n'est pas revenue. 87 prix dans de nombreux pays (dont tous les pays de la péninsule Arabique) et 14 sélections." Myriam Tangi a été interviewée sur Radio J le 7 mai 2025 par Lise Gutmann. pour son film Tu sais quel jour on est aujourd'hui ?

En 2023, lors du 
Tokyo International Foto Awards (TIFA), Myriam Tangi a reçu le Prix Gold (Or) dans la catégorie Éditorial/Actualités générales, et a occupé la 2e place dans la catégorie Éditorial pour sa série "Traces of War" (Traces de guerre). Ses photos en couleurs ont été prises par un Olympus Om-d.
"Je suis arrivée au kibboutz Shluhot, situé dans le nord d'Israël, quelques jours avant le 7 octobre 2023. Les massacres d'enfants et de bébés, jusqu'à leur enlèvement, ont créé un vide, un trou béant. Cette série tente de combler ce vide. Véritable acte de résilience, ces photos révèlent la surprotection nécessaire qui a tant manqué dans le sud, notamment envers les enfants. Mes pensées vont d'abord à tous les enfants. Ils sont fragiles et abandonnés par les adultes censés les protéger. Comme le souligne l'ONG Visions du Monde : « 250 millions d'enfants vivent dans un pays en guerre », explique Myriam Tangi.

En 2025, Myriam Tangi a reçu la Mention honorable dans le cadre du concours de photos noir et blanc 2025 organisé par reFocus Awards. Une récompense visant "SOWETO. Life here like elsewhere" ("SOWETO. La vie ici comme ailleurs"). "2017, une école du township de Soweto, en Afrique du Sud, où une ONG vient en aide aux enfants, tellement préoccupés par leur survie que l'éducation est passée au second plan. Cette série témoigne des joies et des plaisirs des enfants vivant dans des conditions intolérables. Malgré tout ce drame, il y a encore de l'espoir".

« Mehitza. Ce que femme voit » 
Après le Musée d’art et d’histoire du Judaïsme (MAHJ) en 2016, le Centre européen du Judaïsme (CEJ) présente en 2025 l’exposition « Mehitza. Ce que femme voit »

Une sélection de photographies, généralement en noir et blanc, de la mehitza, espace réservé aux femmes dans une synagogue, prises par Myriam Tangi en Europe, en Russie et en Israël. Entrée libre.

« Et si l’exil de la femme dans la synagogue n’était pas le concentré de l’exil d’Israël de l’exil de la synagogue et de l’exil de la présence divine dans ce monde-ci » , a déclaré Shmuel Trigano, professeur de sociologie, essayiste, le 28 mai 2015.

Dans l'exposition de photographies en noir et blanc « Mehitza. Ce que femme voit  », Myriam Tangi  « explore, à travers une cinquantaine de photographies, la séparation opérée dans la synagogue entre l’espace réservé aux hommes et celui réservé aux femmes, soit en hébreu la mehitza (division) ». 

Avec « un regard résolument subjectif, cet essai photographique retrace l’expérience féminine au sein des différentes communautés du judaïsme contemporain (orthodoxes, traditionnelles, massorti, libérales...), et s’interroge plus largement sur les territoires masculin et féminin dans le monde Juif ».

« Traditionnellement reléguées derrière des voiles, des claustras, des parois translucides, ou surplombant l’espace liturgique depuis un balcon situé à l’étage, les femmes ont un accès indirect au rituel synagogal ». 

Cette « distance contrainte, Myriam Tangi s’en empare, non pour dénoncer une discrimination, mais pour construire une vision différenciée et un projet artistique où se conjuguent ses recherches formelles et un récit puisant aux sources du judaïsme ».

« Si la séparation est une nécessité, que vient-elle nous enseigner lorsqu’elle sépare les hommes et les femmes ? Si la séparation n’est pas une ségrégation, mais est synonyme de liberté, elle ne doit pas rimer avec relégation : cette place peut et doit être repensée. J’ai donc été amenée à diviser la problématique de la mehitza en deux : séparation et place. D’où la nécessité également de repenser la notion d’“égalité” ».

Addendum
Vers le milieu des années 2000, lors d’une cérémonie a eu lieu dans une célèbre synagogue de la rive droite parisienne, des fidèles Juives, souvent quinquagénaires ou sexagénaires, ont délaissé les sièges qui leur étaient affectés au premier étage, et en raison de la faible assistance, se sont assises dans l’espace du rez-de-chaussée. Devant l’afflux croissant, elles ont été priées de se lever pour monter au premier étage. Tollé ! Refus. « J’y suis, j’y reste ». Les dirigeants de la synagogue n’en revenaient pas. Ils ne comprenaient pas que ces femmes refusent de monter les marches d’un escalier étroit pour rejoindre « leur » espace. Finalement, ils ont respecté leur choix.

Certaines synagogues, notamment celle de la rue Buffault, n’ont pas de mehitza. D’autres affectent un étage aux femmes qui peuvent suivre l’office, sans entrave sous forme de rideaux ou de grillages.

Cette séparation s’effectue selon diverses modalités. La « néo-orthodoxie » (Shmuel Trigano) organise une opacité notamment par des vitrages.

Le 21 mai 2017, la Maison d’Etude Juive au Féminin (MEJF) organisa à la grande synagogue de la Victoire, un après-midi de réflexion sur le thème de la Mehitza.

Les 10 et 11 novembre 2019 a eu lieu à Bordeaux le Séminaire de réflexion sur les défis contemporains du judaïsme français, ou les assises du judaïsme français, en présence notamment de Joël Mergui, président du Consistoire central.  Au programme notamment « La place de la femme dans l’espace synagogal », une réflexion sur « l’évolution des mentalités, les grandes transformations sociales, l’accession des femmes aux plus hauts postes de responsabilités et les adaptations dans le cadre halakhique."



10, Place de Jerusalem
75017 Paris
Itinéraire / Map
Tél. : 01 40 82 26 69
Entrée libre

Jusqu’au 24 janvier 2016
Hôtel de Saint-Aignan
71, rue du Temple. 75003 Paris
Lundi, mardi, jeudi, vendredi de 11 h à 18 h, dimanche de 10 h à 18 h, mercredi de 11 h à 21 h

Visuels : @ Myriam Tangi
Affiche
Jérusalem, 1991

Paris, 2007

Maroc, 1985

Paris, 2004

Paris, 2008

Jérusalem, 2010

Articles sur ce blog concernant :
Les citations sont extraites du dossier de presse. Cet article a été publié le 24 janvier 2016, puis les 21 mai 2017, 12 novembre 2019.

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