Citations

« Le goût de la vérité n’empêche pas la prise de parti. » (Albert Camus)
« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du Soleil. » (René Char).
« Il faut commencer par le commencement, et le commencement de tout est le courage. » (Vladimir Jankélévitch)
« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
« Le plus difficile n'est pas de dire ce que l'on voit, mais d'accepter de voir ce que l'on voit. » (Charles Péguy)

vendredi 15 mai 2020

La photographe Martine Franck (1938-2012)


La Fondation Henri Cartier-Bresson présente, dans ses nouveaux locaux, une exposition de portraits, "Face à face", de la photographe Martine Franck (1938-2012). Membre de Magnum Photos depuis 1983, cette artiste avait participé à la création de l’agence Viva en 1972. Martine Franck avait réalisé aussi des reportages sociaux et saisi des paysages. 


Née à Anvers dans une famille flamande francophone, Martine Franck passe son enfance en Grande-Bretagne.


A la déclaration de guerre, son père s’engage dans l’armée britannique. Sa mère, son frère et elle vont aux Etats-Unis et, en 1944, retrouvent Londres sous les V2...

Martine Franck étudie l’histoire de l’art à l’Université de Madrid, puis à l’Ecole du Louvre (Paris).

Elle est engagée comme stagiaire à Time-Life pour assister les photographes étrangers de passage à Paris : Eliot Elisofon, Gjon Mili, etc. Et rejoint Vogue qui lui confie la rubrique Les contemporaines : citons les portraits de Sarah Moon et d’Ariane Mnouchkine.

En 1970, Martine Franck est membre de la première agence Vu, puis en 1972, participe à la fondation de l’agence Viva avant de rejoindre Magnum en 1980.

Elle effectue des portraits d’artistes, d’écrivains et surtout des reportages humanitaires en Inde, en Irlande et au Népal. Dernière épouse du célèbre photographe Henri Cartier-Bresson, elle préside depuis 2004 la Fondation Henri Cartier-Bresson. Elle a une fille, Mélanie.


En 2002, le Musée de la Vie romantique a présenté l’exposition Le temps qui passe, une centaine de photographies de Martine Franck, membre de l’agence Magnum. Essentiellement en noir et blanc, encadrées du liseré noir, avec des contrastes accentués, ces clichés, classiques et romantiques, évoquent ses thèmes de prédilection : les paysages, les portraits d’artistes, les jeux de miroir et le Théâtre du Soleil. Autant de mises en abîmes et de méditations sur la vieillesse, la solitude, la dialectique apparence/réalité sublimée par le monde du spectacle, et la Nature, sauvage ou marquée par l’Homme.

« Le romantisme me semble avoir des correspondances avec la photographie. Toutes ces notions liées au temps qui passe, l’instant, l’émotion, la nostalgie, la rêverie me sont proches. C’est aussi la connaissance de l’autre, la découverte de soi à travers l’autre, et la liberté de pouvoir s’exprimer sans contraintes. Le portrait me passionne. Ce que je cherche à capter, c’est la lumière dans l’œil, les gestes, un moment d’écoute ou de concentration. Un thème m’a toujours touché, celui de la vieillesse. Les visages permettent de lire le passé, comme les lignes de la main permettent de déchiffrer l’avenir », précisait la photographe. Elle a saisi le regard sage et pessimiste d’Albert Cohen (1968), celui fuyant et très maquillé de Lily Brik (1976) et celui scrutateur, amusé et interrogatif du metteur en scène Peter Brook (1997), le visage rayonnant d’ironie de Marc Chagall (1980), la gracile et mystérieuse Isabelle Huppert (1981) et Sam Szafran en quasi fusion avec son tableau (1983). Autre sujet de prédilection, la vieillesse, à la fois savoir accumulé et période vécue dans l’apaisement.


« A travers le miroir... C’est un thème qui s’est imposé à moi involontairement, et de façon récurrente. Le miroir permet de s’éloigner de la réalité, puisqu’il éloigne lui-même la réalité. Certains portraits se sont imposés naturellement, comme les séances de maquillage des comédiens ou des danseurs, Ariane Mnouchkine, Erhard Stiefel qui fabrique les masques du Théâtre du Soleil. On joue avec le narcissisme de l’autre. Ceux qui se découvrent dans une glace, les comédiens qui se maquillent pour devenir un autre soi-même ». De la première création jusqu'aux représentations de spectacles récents, via les répétitions, Martine Franck est devenue la chroniqueuse de cette aventure, impressionnant les comédiens bondissant sur scène. « En général, je préfère le noir et blanc qui permet une transposition contrôlée de la réalité, une certaine distance par rapport au concret qui autorise un instant de rêve. En revanche, il m’arrive d’utiliser la couleur, en particulier pour le Théâtre du Soleil car la lumière et l’ambiance « irréelle » d’un spectacle peut rajouter une émotion visuelle » et traduire la chaleur intense du jeu.

Martine Franck multiplie les mises en abîmes : de dos, l’acteur Charles Denner, concentré, regarde dans un miroir (1966). Elle révèle la symbiose entre un état d’âme et l’environnement : dans l’hiver new-yorkais, le visage inquiet d’une jeune femme se dégage dans un reflet de branches d’arbres (The Metropolitan Museum, 2001).


« J’ai toujours photographié des paysages, par plaisir, par besoin. La prise de vues est le contraire de l’instantané. Il faut d’abord prendre le temps de contempler, se ressourcer. C’est une forme d’exercice de méditation visuelle, devant des espaces inconnus marqués souvent par la main de l’homme. Mes paysages sont classiques par la composition et le contenu, et romantiques par le dépaysement et le goût de l’étrange. On trouve ainsi souvent dans mes prises de vue un élément animal ou humain qui ordonne l’ensemble. Mais j’aime aussi les espaces purs, désincarnés, comme les ciels de Norvège, à Bergen, qui résonnent pour moi comme une musique de Sibelius ». Le ciel nuageux semble alors se fondre dans les fjords (Bergen, 1983).

Martine Franck photographie les paysages comme s’ils étaient des visages : elle est sensible aux marques témoignant de l’action de l’Homme. Elle montre la manière dont celui-ci ou l’érosion a façonné la Nature, et suggère les trésors de patience, d’efforts, d’amour et de spiritualité pour la rendre vivable. Ce n’est pas un hasard si ce Musée de la vie romantique accueille ces paysages d’Irlande, de Norvège et de France : des lieux isolés, battus par le vent et tourmenté par les orages, et des ruines.


« D’une façon générale, je reste fidèle à mes appareils traditionnels : pour les portraits et reportages, un Leica M - il se tient bien en main -, et pour les paysages et le théâtre, le Canon avec zoom. Je veux pouvoir saisir très vite des instantanés, pour les retrouver au développement de la pellicule, à l’examen de la planche contact, et retracer le déroulé du moment. Aujourd’hui, alors que les possibilités techniques sont infinies pour la nouvelle génération, je reste fidèle à une méthode dite « classique ». Le cliché, lorsqu’il est retenu, est agrandi tel quel, et il n’est jamais retouché au tirage ». Les influences picturales sont prégnantes dans la rigueur de la composition et le soin apporté aux jeux géométriques : telles les ruptures harmonieuses des lignes d’horizons et des courbes des chaises longues (Agadir, 1976).

De cette rétrospective, émanait une poésie profonde alliée à une mélancolie latente...


La Maison européenne de la photographie (MEP) a présenté en 2011-2012 l’exposition Martine Franck : « Venus d’ailleurs. Peintres et sculpteurs à Paris depuis 1945 » réunissant une soixantaine de ses photographies de peintres et de sculpteurs, célèbres ou inconnus, dans leur atelier depuis 1965, dont Marc Chagall. Une commande de la MEP dans le cadre de la série “Étranges Étrangers”. De Pierre Alechinsky à Zao Wou Ki, Yaacov Agam, Avigdor Arikha, Marc Chagall, Shamaï Haber, Dani Karavan, Anselm Kiefer, Richard Lindner, Lea Lublin, Oscar Rabine, Pierre Skira, Arpad Szenes, Boris Zaborov… Tous sont saisis dans leur atelier dans le cadre de cette série de portraits d’artistes « venus d’ailleurs », attirés par Paris où ils s’y sont installés pour créer leur œuvre.


En 2012,  la galerie Claude Bernard a présenté une exposition de portraits de la photographe Martine Franck. Pour sa deuxième exposition dans cette galerie, celle-ci a choisi une centaine de photographies d'artistes ayant choisi Paris comme lieu de leur création et de leur vie : Balthus, Diego Giacometti, Raymond Mason...


Pour Martine Franck « une photographie c’est un fragment de temps qui ne reviendra pas ». Elle « parvient à capturer cet instant où l’artiste s’abandonne avec complicité, dans son atelier ou à l’extérieur. Dans chaque portrait transparait le lien privilégié né de la rencontre entre le modèle et la photographe ; alors se révèlent l’humour, la tendresse, la pudeur et l’humanité », précise la galerie Claude Bernard.


Martine Franck est décédée le 15 août 2012, à l'âge de 74 ans.

L'exposition Paris Magnum (12 décembre 2014-25 avril 2015) a présenté des photographies de Martine Franck.

Dans le cadre de la 4e édition de Photo Saint-Germain (7-22 novembre 2015), la galerie Claude Bernard présenta une exposition collective avec notamment des œuvres de Martine Franck. 


La Fondation Henri Cartier-Bresson proposa un accrochage de portraits de la photographe Martine Franck. 


Ayant quitté le quartier Montparnasse, la  Fondation Henri Cartier-Bresson "inaugure ses nouveaux locaux dans le Marais à Paris dès le 6 novembre 2018" avec une exposition de la photographe Martine Franck"Le nouveau bâtiment, au 79 rue des Archives, permet un linéaire d’exposition doublé dans un premier temps, de plain pied. Les conditions d’accueil du public, des scolaires et des personnes à mobilité réduite sont améliorées. Un linéaire d’exposition, plus que doublé, triplé dans un avenir proche, plus souple et de plain-pied avec la rue. Les archives sont rassemblées et une bibliothèque est ouverte aux chercheurs. L’espace aménagé par les architectes de l’agence Novo inscrit la Fondation Henri Cartier-Bresson dans la densification culturelle du Marais, sans équivalent en Europe, et lui permet d’accroître la portée de ses missions pour un public plus nombreux."

"L’espace aménagé par les architectes de l’agence Novo inscrit la Fondation Henri Cartier-Bresson dans la densification culturelle du Marais, sans équivalent en Europe, et lui permet d’accroître la portée de ses missions pour un public plus nombreux. C’est un nouveau lieu de découverte de la photographie, après les quinze années de référence depuis l’ouverture à Montparnasse en 2003."

"La première exposition dans le Marais est consacrée à Martine Franck. À l’initiative de la Fondation HCB,  son œuvre photographique fera pour la première fois l’objet d’une lecture complète. Proposée par Agnès Sire, co-fondatrice et directrice artistique de la Fondation, l’exposition composée d’épreuves photographiques, de livres, documents issus du fonds de la Fondation est coproduite avec le Musée de l’Elysée de Lausanne où elle sera présentée au printemps avant d’être accueillie pour l’été au FOMU d’Anvers. À cette occasion une monographie comprenant de nombreux textes et entretiens ainsi que trois cent photographies et documents sera publiée aux Éditions Xavier Barral".

"L’artiste dont l’oeuvre photographique est enfin l’objet d’une lecture complète par "Martine Franck – Une rétrospective". Une exposition proposée par Agnès Sire, co-fondatrice et directrice artistique de la Fondation, qui est co-produite avec le Musée de l’Elysée de Lausanne où elle sera présentée au printemps 2019, avant de passer l’été au FOMU d’Anvers. Une monographie très complète est publiée aux Éditions Xavier Barral." 

"Martine Franck revendiquait l’émerveillement et la célébration de la vie, une joie profonde devant l’humanité tout en luttant contre l’exclusion avec toute l’empathie qu’elle savait déployer. Photographe engagée, Martine Franck devint militante pour nombre de ces causes qu’elle photographia activement, une sérieuse audace pour la jeune femme à qui l’on avait appris à ne pas franchir les limites. « Une photographie n’est pas nécessairement un mensonge, disait-elle, mais ce n’est pas la vérité non plus. […] Il faut être prêt à saluer l’inattendu ». 

"Née à Anvers en 1938, Martine Franck grandit en Angleterre et aux États-Unis au sein d’une famille de collectionneurs. Polyglotte, étudiante en histoire des arts, férue de sculpture, c’est lors d’un long voyage en Orient en 1963 qu’elle découvre la photographie. À son retour à Paris, elle travaille pour Time-Life et devient l’assistante de Gjon Mili et Eliot Elisofon avant de devenir photographe indépendante. Collaborant pour les grands magazines américains, ses reportages, ses portraits d’artistes et d’écrivains sont publiés dans Life, Fortune, Sports Illustrated, le New-York Times et Vogue. Renonçant vite à la photographie de mode, elle vit dès ses débuts l’aventure de la troupe du Théâtre du Soleil avec son amie Ariane Mnouchkine et participe à la création des agences Vu, puis Viva. En 1970, elle épouse Henri Cartier-Bresson, artiste accompli, qui va l’encourager dans sa propre voie. Elle rejoindra plus tard, la coopérative Magnum, qui diffuse toujours son travail aujourd’hui". 


"À l’accomplissement d’une vie de photographe s’ajoute un point d’orgue, la création de la Fondation Henri Cartier-Bresson en 2003. Très consciente du lourd héritage qui serait laissé à la famille si rien n’était fait, Martine Franck a mis en oeuvre avec brio la constitution d’une Fondation reconnue d’utilité publique destinée à abriter et diffuser conjointement l’oeuvre de son époux et la sienne. Elle explique que c’est enfin le moment où elle s’est sentie fière des moyens que lui avait légués sa famille. Cette fondation, conçue avec Henri Cartier- Bresson et leur fille Mélanie, représentait pour elle un pas ultime vers la liberté : liberté de créer, de préserver et de rassembler. Elle avait enfin franchi la ligne, et opéré en douceur cette transgression qui poursuivait la tradition familiale du partage de l’art."


"Le travail sur l’exposition et l’ouvrage qui l’accompagne a été entrepris très en amont en 2011 par Agnès Sire avec Martine Franck, alors qu’elle se savait malade. La photographe avait souhaité confier la direction de l’ouvrage et le commissariat de l’exposition à celle avec qui elle dirigeait cette Fondation depuis longtemps. Le choix des photographies, du parcours plutôt chronologique et ponctué de textes, de l’entretien avec son amie, l’écrivaine Dominique Eddé étaient les principes acquis de ce vaste projet. On y retrouvera le fil de son engagement au travers des séries de portraits, de paysages presque abstraits, qui ne manqueront pas de surprendre, et d’une sorte de chronique à distance de la vie politique. Composée d’épreuves photographiques, de livres, documents issus du fonds de la Fondation, l’exposition est organisée en collaboration avec le musée de l’Élysée à Lausanne et le FotoMuseum à Anvers qui présenteront l’exposition en 2019. "



 "Traversée d’une vie de femme libre (belge 1938-2012), de compagnonnages militants en paysage méditatifs, d’engagements politiques en portraits amicaux, ce regard ouvert à l’histoire des arts, d’une grande humanité s’est associé aux collectifs de Viva, qu’elle participa à créer, puis de la coopérative Magnum Photos. 

Martine Franck "revendiquait l’émerveillement et la célébration de la vie, une joie profonde devant l’humanité tout en luttant contre l’exclusion avec toute l’empathie qu’elle savait déployer. Photographe engagée, Martine Franck devint militante pour nombre de ces causes qu’elle photographia activement."

"Née à Anvers en 1938, Martine Franck grandit en Angleterre et aux États-Unis au sein d’une famille de collectionneurs. Polyglotte, étudiante en histoire des arts, férue de sculpture, c’est lors d’un long voyage en Orient en 1963 qu’elle découvre la photographie. De retour à Paris, elle devient photographe indépendante, après avoir été assistante de Gjon Mili et Eliot Elisofon, et collabore aux grand magazines américains, Life, Fortune, Sports Illustrated, le New-York Times et Vogue, avec des reportages et des portraits d’artistes. Elle participe à la création des agences Vu, puis Viva. Martine Franck vit également dès ses débuts l’aventure de la troupe du Théâtre du Soleil, avec son amie Arianne Mnouchkine qui avait partagé son voyage oriental. En 1970, elle épouse Henri Cartier-Bresson, artiste accompli, qui va l’encourager dans sa propre voie. Elle rejoindra plus tard, la coopérative Magnum, qui diffuse toujours son travail aujourd’hui."



"Le travail sur l’exposition et l’ouvrage qui l’accompagne a été entrepris très en amont en 2011 avec Martine Franck. La photographe avait souhaité confier la direction de l’ouvrage et le commissariat de l’exposition à Agnès Sire avec qui elle dirigeait cette Fondation depuis longtemps. Le choix des photographies, du parcours plutôt chronologique et ponctué de textes, de l’entretien avec son amie, l’écrivaine Dominique Eddé étaient les principes acquis de ce vaste projet. On y retrouvera le fil de son engagement au travers des séries de portraits, de paysages presque abstraits, qui ne manqueront pas de surprendre, et d’une sorte de chronique à distance de la vie politique."



La Fondation Henri Cartier Bresson propose "Face à face". Une exposition aux portraits de Martine Franck (1938-2012) dans la galerie dédiée à ses Collections. Le commissariat est assuré par Agnès Sire, Directrice artistique. "Deux femmes photographes, deux approches, deux époques, deux usages, sensibles à des quotidiens sans tapage. Marie Bovo et Martine Franck ouvrent à la Fondation, au 79 rue des Archives, ces années 20 de la photographie, avec des sélections inédites reflétant leurs préoccupations au long cours"

« Le portrait, me passionne. C’est toujours une nouvelle rencontre. Avant la prise de vue, j’ai le trac, puis peu à peu les langues se délient. Ce que je cherche à capter c’est la lumière dans l’œil, les gestes, un moment d’écoute ou de concentration – lorsque précisément le modèle ne parle pas », avait expliqué Martine Franck.

"Pour celle qui croyait par-dessus tout à la bienveillance, le portrait se caractérise surtout par un regard direct, l’empathie pour la personne ainsi qu’une admiration sincère. Rien n’est plus étranger à Martine Franck que l’artifice de la pose. Son « regard amical », ainsi qualifié par Robert Doisneau, a su se poser sans détours sur nombre de ses semblables."

"Photographe engagée, elle souhaite voir la réalité en face, celle de l’âge, celle des exclus, celle des artistes, et mettre en lumière un moment d’échange subtil : les portraits de Martine Franck lui ressemblent". 

"Ces quelques « face à face » s’inscrivent sobrement dans le temps et distillent la plastique discrète d’un regard attentif et pénétrant."


Le travail de Martine Franck a "fait l’objet d’une rétrospective présentée du 6 novembre 2018 au 10 février 2019 à la Fondation HCB, coproduite avec le Musée de l’Élysée à Lausanne et présentée au FotoMuseum à Anvers du 30 octobre 2020 au 7 mars 2021".



BIOGRAPHIE

"1938
Martine Franck naît le 2 avril à Anvers, en Belgique. Elle grandit aux États-Unis et fait ses études à Long Island et en Arizona, avant de partir en Grande-Bretagne où son père est engagé dans l’armée.
1956
Commence des études en histoire de l’art, à l’Université de Madrid.
1958
Est admise à l’École du Louvre. Soutenant son mémoire consacré à « Sculpture et Cubisme : 1907 – 1915 », fait la connaissance d’Ariane Mnouchkine laquelle s’affirme comme une figure incontournable du théâtre français.
1963
Commence à photographier les splendeurs et charmes de la Chine, du Japon, de l’Inde, du Cambodge, du Népal, du Pakistan, de l’Afghanistan et de l’Iran au cours d’un voyage initiatique en Extrême-Orient avec Ariane Mnouchkine. « La photographie est apparue par hasard dans ma vie. J’ai obtenu un visa pour la Chine et mon cousin m’a prêté son Leica en me disant que j’avais beaucoup de chance et qu’il fallait que je rapporte des images. » Confia-t-elle à Roland Quilici en 2007.
1964
De retour en France, travaille à Paris pour Time-Life où elle devient l’assistante d’Eliot Elisofon et de Gjon Mili avant de devenir photographe indépendante. Collaborant pour les grands magazines américains, ses reportages, ses portraits d’artistes et d’écrivains sont publiés dans Life, Fortune, Sports Illustrated, le New York Times et Vogue. Se lie d’amitié avec Pierre Alechinsky, Balthus, Pierre Boulez, Marc Chagall, Michel Foucault, Michel Leiris, Sam Szafran ou Paul Strand. Parallèlement elle devient membre fondatrice du Théâtre du Soleil puis, photographe officielle de la troupe d’Ariane Mnouchkine, qu’elle ne quittera jamais, révélant spectacles, mises en scène et la vie quotidienne à la Cartoucherie.
1966
Fait la connaissance d’Henri Cartier-Bresson, de trente ans son aîné.
1970
Épouse Henri Cartier-Bresson. Intègre l’agence Vu créée par Pierre de Fenoÿl. Réalise et produit le documentaire What Has Happened to the American Indians (1970, 17 mn).
1972
Participe à la fondation de l’agence Viva aux côtés d’Hervé Gloaguen, Guy Le Querrec, François Hers, Jean Lattes et Richard Kalvar. Réalise Music at Aspen (Viva Films, 1972, 17 mn).
1976
Publication de Martine Franck aux Éditions Contrejour.
1977
Exposition Quartier Beaubourg au Centre Georges Pompidou, Paris.
1978
Publication de Martine Franck. Les Lubérons aux Éditions du Chêne.
1980
Intègre la coopérative de photographes Magnum Photos. Réalise de nombreux reportages en soutien à des causes humanitaires, et collabore avec l’association des petits frères des Pauvres. Publie Le Temps de Vieillir, dans lequel elle écrit : « Tout ne se photographie pas. Il y a des moments où la souffrance, la déchéance humaine vous étreignent et vous arrêtent. D’autres situations, intéressantes en termes de sociologie, ne disent rien visuellement. La photographie montre plus qu’elle ne démontre, elle n’explique pas le pourquoi des choses ».
De nombreuses expositions voient le jour dans les années 1980, en Angleterre, au Japon, en Suisse, en Allemagne, aux États-Unis, aux Pays-Bas, en Italie mais aussi en France comme au Musée Nicéphore Niepce à Chalon sur Saône avec Le Temps de Vieillir en 1981.
1983
Jusqu’alors associée à l’agence Magnum, elle en devient membre. Poursuit son travail consacré à la cause des femmes et au féminisme.
1986
Publication de La BPI en toute liberté, Éditions du Centre Pompidou / BPI.
1992
Une rétrospective lui est consacrée au Museo d’Arte Contemporaneo de Santiago, Chili.
1993
Se rend à plusieurs reprises et jusqu’en 1997 sur l’île de Tory, au nord ouest de l’Irlande. Elle y photographie le quotidien d’une communauté gaélique traditionnelle vivant en marge du continent.
1995
Publications de Collège de France. Figures et travaux. Imprimerie Nationale / Paris Audiovisuel, Paris et de Jean Giono. The Man who planted trees. Limited Editions Club. Réalise avec Robert Delpire, un film de 26 minutes intitulé Ariane et Compagnie.
1996
Voyage en Asie où elle photographie les Tulkus, des enfants moines tibétains vivant à Bodnath, au Népal, et dans le Nord de l’Inde. Réalise Tory Island No Treasure Island (petits frères des Pauvres, 1996, 4 mn).
1998
Exposition et publication des projets D’un jour, l’autre à la Maison Européenne de la Photographie, Paris et Tory, Île aux confins de l’Europe. à la Photographers Gallery, Dublin et aux Éditions Bentelli, Berne. Publication d’Henri Cartier-Bresson photographié par Martine Franck. Éditions Franco Sciardelli Milan / FNAC Paris.
2000
Participe à la réalisation d’un film documentaire intitulé Retour en Irlande avec Martine Franck, photographe, réalisé par Fabienne Strouvé-Beckers. Publications du livre Martine Franck, photographies, aux Éditions Claude Bernard avec un texte d’Ariane Mnouchkine. Exposition Tory, île aux confins de l’Europe à la Galerie Fait et Cause, Paris. Exposition et publication de Tibetan Tulkus : Images of Continuity avec la Galerie Rossi & Rossi à Londres. Expositions dans différentes institutions en France, aux États-Unis et au Royaume- Uni dont la Howard Greenberg Gallery, New York et la Galerie Claude Bernard, Paris.
2002
Expose au Musée de la Vie Romantique et crée à Paris, avec Henri Cartier-Bresson et leur fille Mélanie, la Fondation Henri Cartier-Bresson, dont elle devient présidente en 2004.
2003
Suit Robert Wilson, scénographe à la Comédie Française, et photographie notamment sa mise en scène des Fables de La Fontaine. Fables sera publié pour l’occasion, aux Éditions Actes Sud. Publication de Martine Franck, photographe. Éditions des Musées de la Ville de Paris / Éditions Adam Biro.
2005
Exposition Martine Franck, Fotografa, à la Fondation BBK, Bilbao et Tibetan Tulkus : Images of Continuity au Festival International de Rome.
2006
Décorée Chevalier dans l’Ordre national de la Légion d’Honneur.
2007
Publication d’un numéro de la collection Photopoche qui lui est dédié aux Éditions Actes Sud, avec un texte d’Annick Cojean. La même année paraît Martine Franck aux Éditions Phaïdon, avec un texte de Louise Baring.
2008
Exposition Martine Franck au Kahitsukan Kyoto Museum of Contemporary Art, Kyoto et d’une publication Humanistic Eyes : Martine Franck. qui l’accompagne.
2010
Le Chanel Nexus Hall à Tokyo présente l’exposition Femmes et publication de Women, Femmes. Éditions Steidl / Chanel.
2011
En octobre 2011, l’exposition Venus d’ailleurs présente, à la Maison Européenne de la Photographie à Paris, une série de 62 portraits d’artistes, réalisés entre 1965 et 2010, saisis dans leurs ateliers parisiens (Michel Barcelo, Marc Chagall, Fernando Botero, Léonor Fini, Ousmane Sow, Zao Wou Ki…). Promotion au grade d’Officier dans l’Ordre National du Mérite et Lauréate du Prix Montblanc de la Culture, récompensée pour son travail au sein de la Fondation HCB.
2012
Exposition d’une centaine de portraits d’artistes à la Galerie Claude Bernard et Pérégrinations présentée à la Galerie Howard Greenberg à New York.
Décède le 16 août 2012 à Paris."

CITATIONS

« Une goutte d’eau dans la rivière, mais j’y crois. Pour être photographe, il faut un bon œil, le sens de la composition, de la compassion et un sens de l’engagement. » MARTINE FRANCK 
« L’appareil est en lui-même une frontière, passer de l’autre côté, on ne peut y parvenir qu’en s’oubliant soi-même, momentanément. » M.F. 
« Ce qui me frappe en photographie, c’est qu’il y a une envie de comprendre, de se comprendre. C’est une quête incessante de la vie. » M.F. 


« Je me sens concernée par ce qui se passe dans le monde et impliquée dans ce qui m’entoure. Je ne veux pas seulement “documenter”, je veux savoir pourquoi telle chose me dérange ou m’attire et comment une situation peut affecter la personne concernée. Je ne cherche pas à créer une situation et ne travaille jamais en studio ; je cherche plutôt à comprendre, à saisir la réalité. J’ai trouvé dans la photographie un langage qui me convient. » M.F. 

EXTRAITS DU LIVRE MARTINE FRANCK
(ÉDITIONS XAVIER BARRAL FONDATION HCB)

"EXTRAITS DE L’ENTRETIEN DE DOMINIQUE EDDÉ AVEC MARTINE FRANCK
Dominique Eddé : Quelle est ta motivation la plus forte en tant que photographe ?
Martine Franck : Mon empathie. J’ai envie de la transmettre. J’aime les gens. Je ne suis pas très critique. La vie est si compliquée : quand quelqu’un réussit à faire quelque chose, je trouve ça merveilleux. J’ai toujours été très attirée par les gens qui ont une passion pour ce qu’ils font. Et je me suis toujours intéressée à la cause des femmes. J’ai beaucoup photographié les mouvements féministes, toutes les tentatives qui menaient à une libération des droits des femmes, partout dans le monde. J’ai aussi été très attentive à la conquête de leurs droits, la contraception, l’avortement, mais aussi aux jeunes filles marginales en difficulté. Et bien sûr à la vieillesse. La vieillesse, j’ai toujours été tendre avec ce qu’elle m’apprend. C’est très important dans mon travail. Je ne cherche pas vraiment à raconter des histoires, mais plutôt à suggérer des situations, des gens. Pour moi, la photographie c’est aussi autre chose qu’un métier. J’ai tant reçu dans ma vie, j’ai eu envie de rendre quelque chose en partageant ce et ceux que j’aime.
Une bonne photo, tu la sens aussitôt ?
Oui, on sent très bien quand on fait son maximum. On a très rarement des surprises, après coup. De mauvaises surprises, oui… mais des bonnes ? Presque jamais.

EXTRAITS DU TEXTE DE DOMINIQUE EDDÉ « L’AUSTÉRITÉ ET LA GRÂCE »
La personne et l’oeuvre de Martine Franck se ressemblent beaucoup. Elles sont habitées par la même humanité. La même simplicité. Le même respect de l’autre et de soi. C’est dommage qu’il n’existe pas de mot pour désigner l’exact contraire de la vulgarité. Ni distinction ni raffinement ne rendent pleinement compte de cette manière qu’elle a d’allier la sobriété à la bienveillance, le goût de la vie au goût tout court. Quand elle nous dit d’Henri Cartier-Bresson qu’il n’aimait pas l’outrance, mais son contraire – la construction et l’équilibre –, on songe à l’évidence de leur lien : à la beauté de l’équilibre qu’il a trouvé en elle.
Ce n’est pas un hasard si Martine Franck s’est portée naturellement vers les portraits et les paysages plutôt que vers les lieux de misère et de conflit. Il y a dans sa vision du monde un constant besoin d’ouverture, d’horizon. Une indulgence contagieuse qui se vérifie, immanquablement, sur les visages qu’elle prend en photo. Les gens sont confiants en sa présence. Ils semblent délivrés du devoir de poser. Ils sont comme elle : dedans dehors. Si bien que « l’instant décisif » est rarement implacable dans ses images.

EXTRAITS DU TEXTE D’ANNE LACOSTE « APPRIVOISER LE TEMPS »
Si Martine Franck choisit parfois d’approfondir des sujets de commande à titre individuel, elle s’investit surtout dans les thématiques liées à ses thèmes de prédilection. Ces sujets ne font pas l’objet d’une étude systématique délimitée dans le temps. La photographe choisit de les aborder de manière ponctuelle, sur une longue période. Elle bénéficie ainsi d’une certaine latitude pour développer ces thématiques au gré d’évènements auxquels elle participe, mue par son propre intérêt ou à l’occasion de travaux de commandes.
Quand elle décide de se consacrer à une carrière de photographe, Martine Franck choisit un domaine d’activité comprenant encore peu de femmes – on compte parmi elles Sarah Moon, Sabine Weiss, Janine Niépce, Cathy Leroy. Au sein de l’agence Magnum, elle incarne cette minorité avec, entre autres, Eve Arnold, Susan Meiselas, Inge Morath et Marilyn Silverstone. La question d’un regard et d’une approche photographique spécifiquement féminins est d’ailleurs récurrente dans ses interviews. Si Martine Franck y répond en parlant plus volontiers d’individualité que de genre, la condition féminine n’en est pas moins un sujet important dans son oeuvre photographique. La période est en effet marquée par une remise en cause fondamentale du statut de la femme dans la société qui, à partir des années 1960, bouleverse le système patriarcal, avec notamment la réforme du divorce et la loi Veil encadrant la dépénalisation de l’avortement en 1975. Elle photographie les nombreuses manifestations, notamment celles du MLF dans les années 1970 et 1980, et participe au premier numéro du journal du mouvement, Le torchon brûle, paru en mai 1971. Ses voyages à l’étranger sont aussi l’occasion de développer le sujet depuis les manifestations féministes de New York, en 1974, la marche des femmes à Chypre, en 1975 ou encore la Journée des femmes à Pékin, en 1980.
Martine Franck est attentive à cette question au quotidien. Lors de son reportage documentaire sur la vie du quartier de Saint-Pierre-de-Chaillot à Paris en 1973, elle a particulièrement senti « les travaux abêtissants des femmes » et prend le parti de photographier les femmes de ménage, employées de banque, mannequins et strip-teaseuses pour en rendre compte. Ses vues d’affiches dans l’espace public ou de couvertures de magazine révèlent l’iconographie de la femme-objet et son caractère inapproprié dans l’espace public. Ses portraits de femmes sur leur lieu de travail en Roumanie, en 1975, témoignent de ce même intérêt. Sa condition de femme photographe lui donne aussi un accès privilégié aux sujets concernant la condition féminine tels que la série « Les Contemporaines » de Vogue, en 1969 et 1970, consacrée à des femmes sélectionnées pour leur choix de vie affirmé. En 1982, elle réalise les portraits de la photographe Sarah Moon, de la compositrice Betsy Jolas, de la chanteuse de blues Colette Magny, de l’écrivaine Chantal Chawaf, de son amie Ariane Mnouchkine et de la réalisatrice Agnès Varda pour une commande de la Maison de la culture du Havre et du ministère des Droits de la femme intitulée « Des femmes et la création ». En 1991, pour le projet d’exposition « Des métiers et des femmes » commandé par le secrétariat d’État chargé des Droits des femmes, elle photographie des femmes ayant choisi comme elle un métier « masculin » : pêcheuse, conductrice de train, guide de haute montagne, électricienne à l’Aérospatiale de Toulouse. Elle réalise également des reportages photographiques sur la condition féminine, comme ceux qu’elle consacre aux femmes en détention (1987) ou aux missions de centres sociaux tels que l’association caritative Le Moulin vert pour les mères et leurs enfants (1992) ou la communauté pour les victimes de violences à San Diego, en Californie (pour le magazine Marie Claire, 2002). Elle participe à plusieurs projets collectifs tels que la délégation du Comité international du droit des femmes parti à Téhéran pour une mission d’information en 1979 ou le projet de Reporters sans frontières, « Elles changent l’Inde », dans l’État du Gujarat, à Ahmedabad, en 2010. Cette thématique se concrétise cette même année par la parution de Women / Femmes, qui réunit une sélection de ses photographies sur le sujet."


Martine Franck photographe. Editions Adam Biro/Paris-Musées, 2002. 142 pages. ISBN : 2 87660 346 2



Du 20 février au 5 mai 2019  
Au Musée de l’Elysée à Lausanne 

Du 28 juin au 6 octobre 2019
Au FotoMuseum d’Anvers


Du 25 février au 26 juillet 2020
Du 6 novembre 2018 au 10 février 2019
79 rue des Archives. 75003 Paris
Tél. : 01 40 61 50 50
Du mardi au dimanche de 11 h à 19 h. La librairie est en libre accès.

Du 7 au 22 novembre 2015
A la Galerie Claude Bernard
5, rue des Beaux-Arts 75006 Paris
Tél. : 01 43 26 97 07
Du mardi au samedi de 9 h 30 à 12 h 30 et de 14 h 30 à 18 h 30

De septembre à décembre 2012
Au 3e niveau
2, impasse Lebouis. 75014 Paris
Tél. : 01 56 80 27 00
Du mardi au dimanche de 13 h à 18 h 30.  Le samedi de 11 h à 18 h 45. Mercredi jusqu'à 20 h 30.

Du 22 mars au 28 avril 2012
7-9, rue des Beaux-Arts, 75006 Paris
Tél. : 01 43 26 97 07
Du mardi au samedi de 9 h 30 à 12 h 30 et de 14 h 30 à 18 h 30
Vernissage le 22 mars 2012 de 18 h à 22 h

Jusqu’au 8 janvier 2012
5/7, rue de Fourcy. 75004 Paris
Tél. : 01 44 78 75 00
Du mercredi au dimanche inclus.

Visuels de haut en bas :
Le peintre Balthus avec son chat Mitsuko, Grand Chalet de Rossinière, Suisse, 1999 
© Martine Franck / Magnum Photos

Pierre Alechinsky, Bougival, 2004
© Martine Franck/Magnum Photos

Diego Giacometti, 1983
© Martine Franck/Magnum Photos

Yaacov Agam, 2010
© Martine Franck/Magnum Photos

Raymond MASON, 1982
© Martine Franck/Magnum Photos

La cinéaste Agnès Varda, Moulin d’Andé, 1983
© Martine Franck / Magnum Photos

L’écrivain Albert Cohen, Paris, 1968
© Martine Franck / Magnum Photos

Hospice La Maison de Nanterre, 1978
© Martine Franck / Magnum Photos

L’artiste de l’avant-garde russe Lili Brik, soeur d’Elsa Triolet, Hôtel
Plaza‑Athénée, Paris, 1976

© Martine Franck / Magnum Photos

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Cet article a été publié en une version plus concise par Guysen en 2002. Il a été republié le 18 mars 2012, le 19 août 2012 à la mémoire de Martine Franck et le 24 décembre 2012, 24 avril et 5 novembre 2015, 8 février 2019 et 14 mai 2020. Il a été modifié le 14 mai 2020. Les citations proviennent de dossiers de presse.

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