Citations

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mardi 20 septembre 2022

Le Liban

Etat créé en 1920, longtemps prospère, le Liban, devenu Jüdenrein, a implosé en raison de son système politique - constitution pluriconfessionnelle, corruption généralisée, classe politique quasi-immuable -, de l'action du mouvement terroriste Hezbollah soutenu par l'Iran des mollahs et visant la destruction de l'Etat d'Israël, des dégâts induits par la présence de mouvements terroristes palestiniens, de l'afflux de réfugiés syriens, d'une société tribale aux alliances volatiles, etc. Arte diffusera le 27 septembre 2022 à 23 h 05 « Liban : au cœur du Hezbollah » (Libanon: Inside the Hezbollah) de François-Xavier Trégan, et le 28 septembre 2022 à 00 h 00 « Liban, l'épreuve du chaos » (Libanon: Krisenstaat am Abgrund), documentaire d’Amal Mogaizel.

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Après la Première Guerre mondiale, alors qu'était démembré l'Empire ottoman, le Liban a été créé en 1920.

Cet Etat, francophone, a été longtemps prospère.

"Après la guerre civile" - l'expression est trompeuse car des Palestiniens, accueillis après la guerre d'Indépendance d'Israël ou venant de Tunis, ont participé à ce conflit - "à la différence des milices armées, seul le Hezbollah, soutenu par l'Iran chiite, n'a pas désarmé. 
En 2019, le Hezbollah dispose de 40 000 soldats, dont 15 000 réservistes, et d'un arsenal militaire de 150 000 missiles et roquettes. Une armée entraînée en vue d'un nouveau conflit avec l'Etat d'Israël. L'Iran, son principal soutien financier, qui lui versait un milliard de dollars par an, lui allouait en 2020, en raison des sanctions internationales, 600 000 dollars.

L'économie libanaise s'est effondrée en raison de son système politique - constitution pluriconfessionnelle, corruption généralisée, classe politique quasi-immuable -, de l'action du mouvement terroriste Hezbollah soutenu par l'Iran des mollahs et visant la destruction de l'Etat d'Israël, des dégâts induits par la présence de mouvements terroristes palestiniens, de l'afflux de réfugiés syriens, d'une société tribale aux alliances volatiles, etc. Les comptes bancaires sont bloqués.

C'est un pays Jüdenrein. Les Juifs libanais ont fui le pays du Cèdre en quelques décennies alors que leur implantation était bimillénaire. Seul, l'Etat d'Israël permet la coexistence multiconfessionnelle.

Israël et le Liban, qui sont séparés depuis 1948 par une ligne de cessez-le-feu, négocient leur frontière maritime afin d'exploiter des champs gaziers en Méditerranée.

« Le Liban, otage du Moyen-Orient » 
Arte rediffusa le 12 août 2020 « Le Liban, otage du Moyen-Orient » (LibanonEin Land als Geisel) par Michael Richter. « Le Hezbollah menace le fragile équilibre libanais entre ses communautés religieuses et ethniques. Retour sur l’installation au pouvoir du mouvement chiite et sur son poids politique au pays du cèdre ». Un groupe terroriste.

« Au Liban, le Hezbollah est devenu depuis quelques décennies un acteur politique incontournable ». Un acteur terroriste. A l'initiative de la France, l'Union européenne distingue une branche armée figurant sur sa liste des mouvements terroristes d'une branche politique tolérée.

« Dans ce pays où l’équilibre et la paix entre les différentes communautés religieuses relèvent d’une alchimie complexe et incertaine depuis la fin de la guerre civile en 1990, le "Parti de Dieu" chiite, en grande partie financé par Téhéran, menace la stabilité nationale et régionale ».

« Doté d’une milice plus puissante encore que l’armée libanaise, il pèse de plus en plus lourd dans les urnes ».  

« Grâce au jeu des alliances, le Hezbollah est devenu la première force politique du pays et dispose désormais de deux ministres au sein du gouvernement ». Il mobilise enfants et adolescents dans son mouvement Les scouts d'al-Mahdi.

Le documentaire souligne que la création au début du XXe siècle d'un Etat chrétien au Proche-Orient reposait sur l'idée d'un pays majoritairement chrétien. Or, la démographie musulmane a bouleversé la donne initiale.

« Le Premier ministre Saad Hariri, sunnite, doit donc composer avec les velléités du chiite Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah, qui se révèle être un partenaire gênant ».

« Quand il ne menace pas dans ses discours le voisin israélien, lequel reproche au Hezbollah d’agir pour le compte de l’Iran, il s’en prend aux puissants États-Unis, dont le président Donald Trump n’a de cesse d’intimider le gouvernement de Téhéran ».

« Les tensions internationales croissantes font pointer le risque d’une escalade militaire entre Israël et le Hezbollah, dont l’arsenal de défense continue de se renforcer ».

« Cette enquête documentée analyse la situation géopolitique explosive du Moyen-Orient, et notamment l’habile montée en puissance du Hezbollah, un "État dans l’État" capable de paralyser les institutions étatiques ».

« Face à l’ascension hégémonique du mouvement chiite, l’opposition s’organise. Menée par des forces issues de la société civile, elle aspire à imposer par des voies démocratiques une alternative aux conflits interreligieux qui gangrènent la région ».

Explosions à Beyrouth
Le 4 août 2020 vers 18 h, plusieurs explosions, au moins trois, ont eu lieu dans le port de Beyrouth, au Liban. Plus précisément dans l'un des hangars de la zone portuaire. 

Ce qui a causé des dégâts humains et matériels très importants dans la capitale et "parmi les navires mouillant au port", et laissé un cratère de 120 m de diamètre et de 43 m de profondeur.

Au 16 août 2020, ces explosions visibles par des fumées de couleurs différentes, ont induit 177 morts et plus de 6 500 blessés - dont 120 dans un état critique -, et des dizaines de disparus. On évalue le montant des dégâts matériels à des milliards de dollars.

La synagogue a subi de légers dommages.

Les pistes, essentiellement explorées par le quotidien allemand Die Spiegel, mènent au Hezbollah et à l'Iran.

« Liban, l'épreuve du chaos »
Arte rediffusera le 28 septembre 2022 à 00 h 00 « Liban, l'épreuve du chaos » (Libanon: Krisenstaat am Abgrund), documentaire d’Amal Mogaizel.

« Deux ans après la double explosion dans le port de Beyrouth, un décryptage de la faillite du Liban, victime d’une crise sans précédent, en proie à la colère, à la tentation de l’exil et aux espoirs portés par la jeune génération ».

« Apocalyptique, la double explosion du 4 août 2020 dans le port de Beyrouth a de nouveau attisé le vent de la révolte, qui s’était levé le 17 octobre 2019 au Liban, avant d’être violemment réprimé ». 

« À nouveau, par milliers, les Libanais, toutes générations et confessions confondues, sont descendus dans la rue pour exiger le départ de la classe politique incompétente et corrompue qui spolie leur pays depuis quarante ans ». 

« L’ancien coffre-fort du Moyen-Orient, modèle de la région dans les années 1950-1960, est à l’agonie, rongé par une inflation exponentielle, fragmenté par les inégalités sociales et menacé par la famine ». 

« Otage de puissances étrangères et de clans mafieux, le Pays du Cèdre a en outre dû faire face à l’afflux d’1,5 million de réfugiés syriens depuis 2011 ». 

« Nés après la guerre civile, les jeunes, déchirés entre la tentation de l’exil et le désir de changement, veulent en finir avec le système politico-confessionnel qui a gangrené la société. Ils réclament un État laïque et démocratique. »

« Maintes fois occupé, détruit et ressuscité, le Liban peut-il se réinventer ? Ce pays, qui avait anticipé les printemps arabes en 2005 lors de la "révolution du Cèdre", est-il condamné au chaos ? La crise économique, sociale et politique sans précédent qu’il traverse peut-elle engendrer des changements majeurs ? » 

« Amal Mogaizel sonde l’âme traumatisée de cette nation plurielle, prise en tenaille entre les États-Unis, Israël, qui y a multiplié les interventions militaires, la Syrie, qui s’est approprié ses ressources, et l’Iran, qui y affirme sa puissance au travers du Hezbollah ». 

« De Beyrouth à Tripoli, la journaliste franco-libanaise rencontre des intellectuels, comme l’écrivain Amin Maalouf, des observateurs dont la journaliste Gisèle Khoury et des jeunes parmi lesquels une vaillante influenceuse… Entre découragement et espoirs d’une nouvelle génération déterminée à ne plus subir, un poignant état des lieux. »


« Liban : au cœur du Hezbollah »
Arte diffusera le 27 septembre 2022 à 23 h 05 « Liban : au cœur du Hezbollah » (Libanon: Inside the Hezbollah) de François-Xavier Trégan.

« Au moment où le Liban traverse une crise existentielle des plus aigües, retour sur l'histoire du Hezbollah, parti controversé soutenu par l’Iran. Un récit de l’intérieur qui bénéficie de témoignages inédits des combattants chiites eux-mêmes. »

« En juin 1982, sous l’impulsion de son ministre de la Défense Ariel Sharon, Israël envahit le sud du Liban dans le but de liquider Yasser Arafat, réfugié à Beyrouth, et l'OLP. » Surtout pour assurer la paix dans le nord de l'Etat Juif victime de tirs de missiles à partir du Sud Liban.

« Pour lutter contre l’offensive de Tsahal, un petit groupe de guérilla se constitue dans la clandestinité en fusionnant différentes formations chiites ». 

« Formé et soutenu par la République islamique d’Iran de l'ayatollah Khomeiny, il se déclare officiellement en 1985 sous le nom de Hezbollah : le "parti de Dieu". 

« Quarante ans plus tard, le petit groupe est devenu l’une des principales forces, armée et politique, du Moyen-Orient. Mouvement de résistance légitime et populaire pour les uns, groupe terroriste pour les autres, le Hezbollah, autant admiré que redouté, traverse pourtant une épreuve déterminante. » Comme s'il était normal qu'un parti politique ait une armée, un arsenal militaire, etc. !

« Alors que le Liban est plongé dans une crise politique et économique majeure, une partie de sa population accuse ses dirigeants de corruption et de faillite. Le Hezbollah n’échappe pas aux critiques ». Un euphémisme !

« Ouvertement remis en cause, le parti se retrouve à l’heure des choix : demeurer le pion stratégique de l’Iran dans la région ou s’affranchir de cette tutelle pour se mettre entièrement au service des intérêts du Liban et de sa population. »

« Cultivant le culte du secret sur son organisation, le "parti de Dieu" s'est toujours montré rétif à tout regard extérieur, a fortiori journalistique. François-Xavier Trégan (Yémen, le chaos et le silence, Ashbal – Les lionceaux du califat) parvient pourtant à recueillir la parole de ses combattants et partisans d’hier et d’aujourd'hui. » Pourquoi ne pas les dénommer terroristes ?

« Les membres du parti n’esquivent aucune question, quitte à remettre en cause les choix du passé, conférant ainsi un caractère exceptionnel à leur témoignage ». 

« À Beyrouth, dans la vallée de la Bekaa et dans le sud du Liban, les voix du Hezbollah évoquent ses décennies d’évolution et son avenir incertain, suspendu en permanence entre effondrement et reconstruction. »




« Dans un documentaire poignant, tourné de l'automne 2019, en pleine révolution, jusqu'aux lendemains de la double explosion du 4 août 2020, à Beyrouth, la réalisatrice Amal Mogaizel part à la rencontre des Libanais confrontés au chaos, oscillant entre colère et espoirs de renouveau. Entretien. Propos recueillis par Sylvie Dauvillier.

Comment vit-on au Liban aujourd’hui ?
Amal Mogaizel : On vit sans horizon, ni portes, ni fenêtres, avec un triste fatalisme qui me touche d’autant plus que je suis franco-libanaise. La double explosion du 4 août 2020 a constitué le coup de grâce pour un peuple qui souffrait déjà d’une profonde crise économique et sociale, liée à l’indigence de sa classe politique. Produit de la corruption et d’une ahurissante négligence, cette catastrophe, qui a jeté 300 000 personnes à la rue, a été ressentie comme un meurtre de masse. L’espoir a explosé en même temps que le nitrate d’ammonium. Avec l’appauvrissement de la classe moyenne, la plus cruellement frappée − 50 % des Libanais vivent sous le seuil de pauvreté −, le peuple a perdu sa légendaire et sacro-sainte joie de vivre, parce que la flambée des prix ne lui en donne plus les moyens.

Quelles sont les priorités pour sortir le pays de la crise ?
Le plus urgent serait de réformer le système bancaire et de rétablir les grandes infrastructures étatiques, en panne à cause de la corruption. Privés d’eau potable et ne disposant que de deux heures d’électricité par jour comme au temps de la guerre, les gens ne peuvent même plus travailler. Il faut aussi rapidement mettre en place un régime viable de protection sociale : 80 % des Libanais ne sont pas assurés, et se trouvent dans l’incapacité d’acheter des médicaments s’ils tombent malades. L’État n’est plus en mesure de répondre aux besoins essentiels de sa population.

Les interlocuteurs de votre film dénoncent la faillite du confessionnalisme. Le Liban peut-il se réinventer ?
Absolument. Je crois beaucoup en cette nouvelle génération qui n’a pas connu la guerre civile et dont la mémoire n’est pas encombrée des traumatismes, des rancœurs et des deuils qu’elle a entraînés. Dans un monde globalisé et connecté, les leaders communautaires ne peuvent plus la prendre en otage. Louable à l’origine, le projet libanais du vivre-ensemble a échoué. Il est temps de dépasser le confessionnalisme pour inventer un modèle laïque, même s’il ne s’agit pas de reproduire le schéma français dans un pays attaché à ses religions. Le recrutement dans les administrations, par exemple, ne doit plus dépendre des quotas des confessions, mais des compétences. Cette évolution prendra des décennies, avec des générations sacrifiées. Ceux qui s’exilent peuvent espérer pour leurs petits-enfants un Liban déconfessionnalisé.

Mais comment ce pays, terrain de jeu de puissances étrangères, peut-il conquérir son indépendance ?
Pris en étau entre Israël et la Syrie, le Liban, qui subit sur son sol la partie d’échecs entre les puissances de la région, est victime d’une malédiction géographique. Seul un État moderne fort, démocratique et transparent, peut garantir cette indépendance. Avec son ouverture, sa liberté et sa créativité, le Liban, creuset du brassage des cultures et des religions, possède des atouts et peut même devenir un laboratoire pour le monde entier. »


« Liban, l'épreuve du chaos » d’Amal Mogaizel
France, 2020, 52 mn
Coproduction : ARTE GEIE, Capa Presse
Sur Arte le 28 septembre 2022 à 00 h 00
Sur arte.tv du 27/09/2022 au 25/11/2022
Visuels : © Capa Presse

« Liban : au cœur du Hezbollah » de François-
Xavier Trégan
France, 2022, 52 min
Production : Memento Productions
Sur Arte le 27 septembre 2022 à 23 h 05
Sur arte.tv du 26/09/2022 au 26/10/2022
Visuels : © François-Xavier Trégan

« Le Liban, otage du Moyen-Orient » par Michael Richter
Allemagne, 2019
Sur Arte les 24 septembre 2019 à 22 h 25, 11 octobre 2019 à 10 h 15, 12 août 2020 à 00 h 15
Disponible du 11/08/2020 au 08/11/2020
Visuels : © Michael Richter

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Les citations proviennent d'Arte. Cet article a été publié le 25 septembre 2019, puis le 11 août 2020.

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