Citations

« Le goût de la vérité n’empêche pas la prise de parti. » (Albert Camus)
« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du Soleil. » (René Char).
« Il faut commencer par le commencement, et le commencement de tout est le courage. » (Vladimir Jankélévitch)
« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
« Le plus difficile n'est pas de dire ce que l'on voit, mais d'accepter de voir ce que l'on voit. » (Charles Péguy)

mardi 18 février 2020

L’Arabie saoudite


L'Arabie saoudite est une monarchie absolue islamique dirigée par la dynastie des Saoud depuis sa fondation en 1932 par Abdelaziz ibn Saoud. Avec 33 millions d'habitants, ce pays occupe 80 % de la péninsule Arabique. Arte diffusera le 18 février 2020 "Meurtre au consulat - Mohammed ben Salmane et l’affaire Khashoggi" (Mord im Konsulat - Mohammed bin Salman und der Fall Khashoggi), documentaire en deux parties de Linda Hirsch et Martin Smith et le 19 février 2020 "Golfe, la guerre des princes" (Wüste PrinzenspieleDer neue Golfkrieg) de Sylvain Lepetit et Miyuki Droz Aramaki et "Hissa Hilal - Une voix derrière le voile" (Hissa Hilal - Eine Stimme hinter dem Schleier) de Stefanie Brockhaus et Andreas Wolff. 

Vers un « vote halal » en France, en Belgique, en Grande-Bretagne et en Israël ? 
« Humoristes et musulmans » de Frank Eggers  
« Des humanitaires sur le chemin d’Allah » par Claire Billet, Constance de Bonnaventure et Olivier Jobard  
« Al Musiqa. Voix et musiques du monde arabe »
« Nouvelle génération, la bande dessinée arabe aujourd’hui » 
« Riad Sattouf. L’écriture dessinée »
« La croix gammée et le turban, la tentation nazie du grand mufti » de Heinrich Billstein 
Le Hezbollah refuse de répondre à un journaliste israélien à Paris. La plupart des journalistes l’acceptent ! 
« Les scouts d'al-Mahdi » de Bruno Ulmer
« Pour Allah jusqu’à la mort. Enquête sur les convertis à l’islam radical » par Paul Landau
L'Etat islamique 
Interview de Bat Ye’or sur le califat et l’Etat islamique/ISIS 
« Les armes des djihadistes » par Daniel Harrich 
« L'argent de la terreur »
« Alger, la Mecque des révolutionnaires (1962-1974) » par Ben Salama
« Pictures for Peace. La douleur après l’attentat - Hocine Zaourar » par Rémy Burkel 
« Cheikh Zayed, une légende arabe » par Frédéric Mitterrand
« Emirats, les mirages de la puissance », par Frédéric Compain
L’Arabie saoudite 
Hajj, le pèlerinage à La Mecque 
La Ligue islamique mondiale, de Paris à Auschwitz
« Iran-Irak, la guerre par l'image » par Maryam Ebrahimi
« Oman, au pays des contes » par Nadja Frenz
Le keffieh, c'est tendance ! 
« Nous, Français musulmans. Du public à l'intime » par Romain Icard 
Quand la « rue arabe » pro-palestinienne ou/et pro-Hamas défilait lors de l'Opération Plomb durci… (1/2) 
Des « Blacks, Blancs, Beurs » antisémites ont attaqué des Juifs lors de l'opération défensive « Protective Edge » (2/2) 
  
L’Arabie saoudite est l’un des rares Etats à inclure, depuis sa fondation en 1932, dans son nom celui de la famille régnante, les Saoud. Avec une superficie de plus de deux millions de kilomètres carrés, c'est le plus grand pays du Moyen-Orient. .

Un Etat gardien de lieux saints de l'islam - La Mecque, destination du pèlerinage, et Médine -, farouche promoteur dans le monde du wahhabisme, branche du sunnisme, soutien du terrorisme, rival de l'Iran des mollahs dans la domination régionale au Moyen-Orient, leader dans la guerre au Yémen.


Un pays ébranlé par la crise pétrolière, fragilisé par les bouleversements du monde Arabe - activisme des Frères musulmans, émergence de groupes terroristes islamistes qu'il a financés, etc. -, craignant le programme nucléaire iranien et l'émergence de l'Iran comme rival régional, négligé par le précédent président américain Barack Hussein Obama, et tancé par le président actuel Donald Trump de lutter contre le terrorisme.

"Al-Garida al-Rasmiya – le journal officiel égyptien – a publié le 17 août dernier l’accord entre l’Egypte et l’Arabie saoudite sur la délimitation de leurs frontières maritimes, signé le 8 avril 2016 lors de la visite du roi Salman au Caire. Une formalité qui concrétise la ratification dudit accord. Les îles de Tiran et Sanafir n’y sont pas mentionnées, mais la carte de l’amirauté britannique jointe, et les coordonnées spécifiées dans l’accord, ne laissent planer aucun doute : celles-ci se trouvent désormais incluses dans les eaux territoriales saoudiennes", a écrit Zvi Mazel dans The Jerusalem Post (3 septembre 2017)

Et d'expliquer : "Ainsi, ces deux îles minuscules et inhabitées, qui contrôlent pourtant l’entrée du détroit de Tiran, c’est-à-dire l’accès au golfe d’Aqaba/Eilat, se trouvent désormais aux mains d’un pays n’ayant pas de relations diplomatiques avec Israël. Or, elles sont incluses dans la zone C à l’est de la péninsule du Sinaï qui, selon l’annexe militaire du traité de paix de 1979 entre Israël et l’Egypte, devaient être démilitarisées ; seule la police égyptienne civile était autorisée à y pénétrer. Des patrouilles navales de la MFO (Force multinationale et observateurs au Sinaï), établie pour superviser le respect du traité, visitent régulièrement les îles et transmettent leur rapport à l’Egypte et à Israël. Ainsi deux minuscules territoires insulaires au potentiel stratégique immense sont passées d’un pays qui est en paix avec Israël, à un pays qui est toujours techniquement en guerre avec lui. Le golfe d’Aqaba est le seul débouché d’Israël vers l’Asie et l’Afrique, deux continents d’une importance vitale pour sa sécurité et son économie : on l’a vu, le blocus de 1967 imposé par Nasser a entraîné la guerre de Six Jours. Rien n’indique aujourd’hui qu’une confrontation militaire pourrait éclater entre Israël et l’Arabie saoudite, deux pays fortement engagés dans la lutte contre l’Iran ; selon des rumeurs concordantes, il y aurait même une importante coopération sécuritaire entre les deux. Officiellement pourtant, la position de Riyad reste hostile à l’Etat juif. Le royaume a bien résisté aux attaques terroristes d’al-Qaïda et au Printemps arabe, mais il reste profondément inféodé à l’establishment wahabite et son islam rigoureux, reposant sur le salafisme le plus extrême.


Et de conclure : "Il est vraisemblable que les Etats-Unis – qui se sont portés garants du traité de paix entre l’Egypte et Israël, et qui sont membres fondateurs et principaux financiers de la FMO – aient participé aux négociations, dont ils se sont peut-être également portés garants. Il n’en reste pas moins qu’Israël n’avait guère le choix. S’opposer au transfert, c’était ouvrir une crise grave avec l’Egypte aux conséquences imprévisibles, compte tenu de la situation hautement instable du Moyen-Orient". L'Etat d'Israël a été informé de ces pourparlers : les accords de Camp David avaient prévu la présence d'une "force internationale de maintien de la paix" sur les deux îles, appartenant à la "Zone C" où "toute présence militaire égyptienne, et donc saoudienne, est prohibée - une force multinationale d'observateurs patrouillant depuis 1979 dans ce secteur" -, et une libre circulation maritime dans le golfe d'Akaba.


En 2016, l'accord Le Caire-Ryad a officialisé le renoncement de l'Egypte dirigée par le Président al Sissi à sa souveraineté sur deux îles - Sanafir, Tiran - situées dans le détroit de Tiran au profit de l'Arabie saoudite. La rétrocession a eu lieu en 2017. Parallèlement, les deux pays ont signé des accords économiques sur l'aide (20 milliards de dollars) de l'Arabie saoudite à l'Egypte. Ces deux îles revêtent une importance stratégique et économique : réserves de pétrole et gaz naturel, entrée du golfe d'Akaba, contrôle de la circulation en mer. Redoutant que l'Etat d'Israël refondé s'empare de ces îles saoudiennes après la conquête d'Eilat en 1949, l'Egypte les avait occupées en 1950. En 1967, pendant la guerre des Six-Jours, l'Etat d'Israël les avait occupées, puis les avait remis à l'Etat Juif  en mars 1979.après la signature des accords de Camp David. A partir de 2010, l'Egypte et l'Arabie saoudite avaient décidé de lancer des négociations "pour redéfinir leurs frontières maritimes dans cette zone".

Raif Badawi

Raif Badawi, lauréat du prix Sakharov 2015, "a été accusé d'apostasie et d'insulte à l'islam. Détenu en prison depuis juin 2012, il a été condamné par la justice saoudienne à 10 ans de prison, 1 000 coups de fouet et 232 000 euros d'amende pour « insulte envers l'islam » et pour avoir créé en 2008 et animé un site, Free Saudi Liberals (« Libérez les libéraux saoudiens »), prônant la tolérance religieuse et proposant aux internautes un forum pour débattre des idées et des réformes susceptibles de faire évoluer les mentalités et la société saoudiennes vers davantage de liberté citoyenne. Le 9 janvier 2015, le jeune blogueur saoudien a reçu cinquante coups de fouet devant la foule réunie sur la place de la mosquée de Djufali à Jeddah, suscitant un tollé international. Ensaf Haidar est à Paris. Clarence Rodriguez l'a interviewée. Ensaf Haidar, l'épouse de Raif Badawi, lutte pour la libération de son époux. Depuis octobre 2013, Ensaf Haidar et ses trois enfants (âgés de 14, 13 et 11 ans) se sont exilés dans la ville de Sherbrooke au Québec".

"Meurtre au consulat - Mohammed ben Salmane et l’affaire Khashoggi"

Arte diffusera le 18 février 2020 "Meurtre au consulat - Mohammed ben Salmane et l’affaire Khashoggi" (Mord im Konsulat - Mohammed bin Salman und der Fall Khashoggi), documentaire en deux parties de Linda Hirsch et Martin Smith"Revenant sur l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, cette enquête dense et captivante au cœur du régime saoudien met cette affaire en regard de l'irrésistible ascension de son probable commanditaire, le prince Mohammed ben Salmane, dit "MBS".

"Spécialiste du Moyen-Orient, le journaliste d'investigation Martin Smith a interviewé et échangé des SMS avec l'évasif jeune monarque. Il s'est entretenu à plusieurs reprises avec Jamal Khashoggi et a rencontré tous les acteurs clés du dossier – dignitaires saoudiens, ex-agents de la CIA, activistes, proches de détenus politiques, militant des droits de l'homme… –, ainsi que de nombreux experts. Nourrie d'un riche fonds d'archives, de témoignages parfois poignants et d'images d'actualité, son enquête raconte avec brio l'implacable engrenage qui a conduit à ce crime sordide et offre une saisissante incursion dans les arcanes du pouvoir saoudien."

"Le 2 octobre 2018, à Istanbul, le journaliste Jamal Khashoggi entre au consulat saoudien. Il n'en ressortira pas vivant. Révélés grâce à un enregistrement audio fourni par les services secrets turcs, son assassinat et le démembrement de son cadavre par des barbouzes ont secoué l'opinion internationale. Comment la monarchie pétrolière, dirigée depuis 2015 par le roi Salmane et son fils Mohammed ben Salmane, dit "MBS", en est-elle arrivée là ? Pour le comprendre, ce premier épisode retrace l'accession au pouvoir du roi et de son fils. Homme puissant, le premier a transmis tout son savoir au second. Nommé ministre de la Défense en 2015, le jeune prince s'illustre par une sanglante campagne militaire au Yémen contre les rebelles chiites houthis soutenus par l'Iran. Interviewé à l'époque, Jamal Khashoggi, éditorialiste et fin connaisseur du régime saoudien, n'a rien d'un opposant et défend l'opération. Mais il aura l'outrecuidance, en 2016, d'émettre des réserves sur l'idylle entre son pays et la nouvelle administration Trump. Dès lors, il se voit interdire l'exercice de son métier. Parallèlement, Mohammed ben Salmane, devenu prince héritier en juin 2017 après avoir évincé ses rivaux, a mis au pas le réseau social Twitter, autrefois espace de liberté prisé des Saoudiens, désormais outil de propagande, de délation et d'oppression."


"Mohammed ben Salmane a toujours nié avoir été informé de l'opération Khashoggi, tout en endossant du bout des lèvres sa responsabilité en tant que dirigeant. Mais selon un rapport de la CIA, largement minimisé par l'administration Trump, il en était certainement le commanditaire. Témoignages à l'appui, cette enquête rouvre le solide dossier dont disposait l'agence de renseignements. Interviewée dans le film, Agnès Callamard, rapporteure aux Nations unies, qualifie ainsi le meurtre du journaliste de "crime d'État". Élargissant la focale, l'enquête met l'affaire en regard de la dangereuse concentration des pouvoirs et de la confiscation des libertés – dans un pays peu enclin aux excès dans ce domaine – opérées par le jeune monarque en quelques années. Libéral en apparence – il a, entre autres, assoupli le rigorisme des tenues féminines et autorisé le cinéma –, le prince héritier réprime la moindre velléité de contestation. Décidé à faire de son pays le leader du Moyen-Orient et à diversifier une économie dépendante du pétrole, ce trentenaire affichant son intérêt pour le business et les nouvelles technologies applique une ligne définie par son père, selon laquelle on ne saurait manœuvrer l'Arabie saoudite par la douceur. L'opération Khashoggi, dont les dissidents saoudiens ont fait un symbole, a définitivement décillé les yeux de la communauté internationale à l'égard de "MBS". 

"Second volet : en septembre 2017 débute la première purge. Jugées hostiles au pouvoir, des douzaines de personnes sont emprisonnées, torturées, calomniées..." 


"En novembre, le régime décline cette rafle en mode VIP, séquestrant au Ritz Carlton deux cents membres de la famille royale et hommes d'affaires, au cours d'une brutale opération "anticorruption". Exilé aux États-Unis, persécuté à distance et devenu par la force des choses un opposant, Jamal Khashoggi chronique cette dérive autoritaire dans le Washington Post. Craignant pour les siens, sa femme a demandé le divorce. Mais le journaliste est ensuite tombé amoureux de la chercheuse turque Hatice Cengiz. C'est pour remplir des formalités en vue de l'épouser qu'il se rend au consulat saoudien d'Istanbul, ce fatal jour d'octobre 2018."

Né dans une famille influente - son oncle Adnan Khashoggi était le célèbre marchand d’armes milliardaire -, Jamal Khashoggi (1958-2018) a certes été directeur général de la chaîne Al-Arab News et rédacteur au journal saoudien Al Watan. Mais il était aussi un proche d'Oussama Ben Laden et un terroriste membre des Frères musulmans. Et ses actions visant à déstabiliser le monarque saoudien ont suscité l'ire de ce dernier qui a voulu l'enlever en Turquie, le faire parler lors d'un interrogatoire ou l'éliminer directement. Jamal Khashoggi était bien sûr pro-Hamas« Nous avons attiré M. Khashoggi dans notre consulat en Turquie pour ce qui était censé être une simple exécution de routine, mais les choses ont déraillé à un moment donné pendant la partie torture, et il s’est accidentellement vidé de son sang. Nous présentons nos sincères excuses à la famille Khashoggi pour avoir mal géré le travail de boucher sur Jamal. Il aurait dû s’agir d’une situation de décès et de mutilation rapide, et non du bain de sang qui a duré des heures. On a foiré cette fois-ci. Pardon », a déclaré MBS, 

"Le régime autocratique de ce pays n'a jamais été aussi répressif que sous le règne du prince héritier. La réputation de réformateur progressiste dont il jouissait en Occident, à son arrivée aux commandes, en 2015, a fait long feu. Celui qu'on a surnommé "MBS" souhaite certes mener des réformes, mais de nature économique. Elles s'accompagnent d'avancées sociales qui ont pour unique but de faire accepter ces transformations. Cela n'implique nullement qu'il soutienne les droits humains ou la liberté d'expression", a déclaré le journaliste américain Martin Smith à Laure Naimski pour Arte.

Et d'ajouter : "La militante des droits des femmes Loujain al-Hathloul est emprisonnée depuis mai 2018 et a subi des tortures. D'autres activistes croupissent aussi dans les geôles saoudiennes sans espoir de vrai procès. Même si je suis surpris par la vitesse à laquelle le pays change, les réformes sociétales, comme le droit pour les femmes de conduire, n'interviennent qu'en surface. Les femmes demeurent des citoyennes de seconde zone. "MBS" promeut aussi, par exemple, les concerts de rock ou de rap et les Saoudiens bénéficient de franges de liberté qu'ils n'avaient jamais connues auparavant. Mais elles sont étroitement circonscrites. L'étendue de la surveillance des réseaux sociaux par le régime, particulièrement Twitter, m'a surpris. Toute tentative de dissidence y est aussitôt muselée... Même avec les personnalités que je connais depuis longtemps, comme Adel al-Joubeir, le ministre des Affaires étrangères, j'ai dû me montrer opiniâtre pour les convaincre de m'accorder un entretien. Adel al-Joubeir était conscient que les questions s'avéreraient embarrassantes. J'ai aussi essuyé de nombreux refus, notamment des membres de la famille royale."

Et le documentariste de conclure : "Le gouvernement ayant caché les noms des condamnés [en décembre 2019, cinq des onze prévenus inculpés dans l'affaire liée au meurtre de Jamal Khashoggi ont été condamnés à mort, Ndlr], personne ne pourra vérifier si la sentence est exécutée. Qui plus est, le royaume a condamné cinq hommes sans dévoiler le commanditaire. Ces hommes étaient armés, possédaient des passeports diplomatiques, ont voyagé aux frais de l'État. Tout cela n'a aucun sens ! [Mon film The Crown Prince of Saudi Arabiaa rencontré une forte audience. Il a aussi été acheté dans de nombreux pays. J'espère qu'il va pousser le public à s'intéresser davantage à la politique répressive du régime, et par là contribuer à transformer celle-ci."

"Golfe, la guerre des princes"

Arte diffusera le 19 février 2020 "Golfe, la guerre des princes" (Wüste PrinzenspieleDer neue Golfkrieg) de Sylvain Lepetit et Miyuki Droz Aramaki. "Entre 2013 et 2015, trois princes ont pris la tête des principales monarchies pétrolières du Golfe : le Qatar, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis. Cette nouvelle génération de souverains, parmi les plus riches et les plus puissants de la planète, a imposé une nouvelle manière de gouverner, mélange de violence, de répression de toute opposition et de guerre d’ego."


"Le premier à être arrivé au pouvoir, l’émir du Qatar, Tamim al-Thani, 39 ans, a construit son soft power sur le sport, avec le contrôle de BeIN, principal réseau mondial de diffusion des événements sportifs, grâce auquel il a obtenu l’organisation de la Coupe du monde de football 2022, suscitant la jalousie de ses voisins. Pour asseoir son influence, il dispose aussi d’Al Jazeera, dont le rôle est considérable dans cette partie du monde. Ses voisins l’accusent de soutenir des groupes islamistes et d’être trop proche de l’Iran… Face à lui : Mohammed ben Salmane, 33 ans, dit "MBS", l’ambitieux prince héritier d’Arabie saoudite, qui a engagé son pays dans une guerre meurtrière au Yémen."

"Dans son envie d’être le nouvel homme fort du Moyen-Orient, "MBS" s’est trouvé un allié et mentor : Mohammed ben Zayed, 58 ans, dit "MBZ", prince héritier d’Abu Dhabi et régent des Émirats arabes unis, un stratège militaire qui a fait de son petit pays la principale puissance militaire de la péninsule arabique. Alors que leurs pères et grands-pères réglaient leurs différends dans la discrétion de tentes bédouines, les deux camps s’affrontent désormais à coups de cyberattaques, de blocus économique et de menaces d’invasion". 


"De la péninsule arabique aux États-Unis, ce film raconte la rivalité entre ces trois princes et la crise sans précédent qu’elle a provoquée dans le Golfe, zone la plus militarisée du monde". 

"Une division qui déstabilise aussi les autres pays du Moyen-Orient, poussés malgré eux à prendre parti..."


"Hissa Hilal - Une voix derrière le voile"

Arte diffusera le 19 février 2020 "Hissa Hilal - Une voix derrière le voile" (Hissa Hilal - Eine Stimme hinter dem Schleier) de Stefanie Brockhaus et Andreas Wolff. "Portrait de la courageuse poétesse saoudienne Hissa Hilal prête à risquer sa vie pour défendre ses idées et faire évoluer la condition féminine dans les pays du Golfe."


"En Arabie saoudite, où les femmes ne peuvent voyager et travailler sans l'autorisation d'un homme, la poétesse Hissa Hilal a déployé une arme de résistance bien particulière : les rimes. Après la publication de ses œuvres sous pseudonyme, sa participation à l’émission Le poète du million, sur la chaîne publique des Émirats arabes unis, lui a offert une tribune inespérée. Formulées devant 75 millions de téléspectateurs, ses critiques à l’égard de la société arabe patriarcale et des sévères fatwas lancées par certains religieux ont été largement relayées par la presse arabe et occidentale. Ce documentaire dresse le portrait de cette femme courageuse, prête à risquer sa vie pour défendre ses idées et faire évoluer la condition féminine dans les pays du Golfe."

Frères musulmans et nazis

Le 14 février 2020, Okaz; journal saoudien, a publié l'article "The Nazi Ikhawn (Frères)" de Khalid Abbas Tashkandi évoquant les liens étroits entre les dirigeants des Frères musulmans, dont Haj Amin al-Husseini, nommé grand mufti de Jérusalem par le Haut Commissaire britannique durant la Palestine mandataire, et les Nazis. "Al Husseini a contribué avec Hassan al-Banna, fondateur des Frères musulmans, à recruter des combattants Arabes dans l'Armée nazie. Selon Tashkandi, le nombre d'Arabes recrutés par Husseini et les Frères musulmans était estimé à 55 000, dont 15 000 Égyptiens et les Nazis ont lancé une campagne de propagande en 1941 afin de promouvoir le nazisme comme un protecteur de l'islam et ils ont distribué aux soldats allemands des documents éducatifs sur l'islam. Ils voyaient les musulmans comme de rudes combattants prêts à sacrifier leurs vies pour leur foi".

En 2014, l'Arabie saoudite a désigné les Frères musulmans comme organisation terroriste et l'a bannie du royaume. En 2019, Hamas a accusé les dirigeants saoudiens d'avoir arrêté plusieurs figures importantes de ses membres dans le pays. Selon Michael Milshtein, dirigeant du Forum d'études palestiniennes au Centre Dayan de l'université de Tel Aviv, cet “article dur reflète les tensions profondes politiques et idéologiques entre l'Arabie saoudite et le Hamas. Les Saoudiens sont très en colère contre le Hamas en raison de ses liens forts avec l'Iran. Hamas est en colère contre le Prince Mohammed bin Salman en raison de sa prétendue normalisation [avec Israël] et sa peur qu'il soutienne le plan du Président Donald Trump pour une paix au Proche-Orient”.

   
Manuels scolaires
En février 2020, IMPACT-se, Institut de surveillance de la paix et de la tolérance culturelle dans l’éducation scolaire, a publié son troisième rapport sur les manuels scolaires saoudiens. Il a constaté que ces manuels véhiculent toujours la haine des juifs et des chrétiens. Les Juifs et les Israéliens sont "des traîtres éternels", des "assassins qui commettent un mal irréparable" et "sont déterminés à nuire aux lieux saints musulmans." Israël est considéré comme "conspirant" et "s'efforçant de contrôler le Moyen-Orient". "Ces mêmes manuels n'enseignent pas l'égalité entre les femmes et les hommes, et stipulent que les homosexuels doivent être tués."


"Nous voyons certains exemples supprimés, peut-être à la suite de pressions exercées par le gouvernement américain, mais les Juifs sont toujours accusés d'assassins. Ils sont décrits comme des singes qui seront combattus et tués le jour de la résurrection. Il y a un chemin à parcourir pour que les manuels saoudiens respectent les normes internationales de paix et de tolérance", a expliqué le président de l'institut, Marcus Sheff.

"Un changement positif semble être lié au plan Vision 2030 du prince héritier Mohammed ben Salmane. Il éduque clairement une nouvelle génération, y compris des filles, et inculque une nouvelle identité nationale saoudienne, un esprit d'entreprise et une coopération économique avec l'Occident. La haine anti-juive est toujours de mise", a déploré Marcus Sheff.


Délégation de Juifs américains

En 1993, l'American Jewish Congress avait envoyé une délégation en Arabie saoudite alors que le "processus de paix" d'Oslo était en cours. L'année suivante, l'American Jewish Committee y avait mené un groupe. L'Anti-Defamation League y a aussi organisé des visites.

Le 10 février 2020, une délégation de la Conférence des présidents des principales organisations juives américaines est arrivée à Riyad pour une visite de quatre jours. Elle était composée en particulier de Malcolm Hoenlein, vice-président, de son CEO William Daroff et son président Arthur Stark. Certaines organisations juives américaines, dont celles affiliées au mouvement réformé, avaient choisi de ne pas y participer.

Cette délégation a rencontré notamment Mohammed al-Issa, Secrétaire général de la Ligue islamique mondiale. Elle a notamment abordé des sujets sensibles : contrer le terrorisme, ceux fomentant l'instabilité au Moyen-Orient. Aucune photographie de ces réunions n'a été publiée sur Twitter.

La Ligue islamique mondiale

La Ligue islamique mondiale (LIM) est une organisation musulmane instituée en 1962 à La Mecque par le prince Fayçal d'Arabie saoudite. 

Le 11 juin 2019, la LIM a accueilli à la Mecque les courants de l’islam - sunnites, chiites, druzes, etc. - pour assister à la conférence « La modération et la tempérance dans le Coran et la Sunna ». Une première. Au terme de cette réunion, 1 200 muftis et érudits islamiques, originaires de 139 pays, ont signé La Charte de La Mecque.


Le 17 septembre 2019, la LIM et la Fondation de l’islam de France (FIF) ont organisé au Palais Brongniart, à Paris, la Conférence internationale de Paris pour la paix et la solidarité. Une réunion « islamiquement correcte ». Cette journée médiatisée a débuté par THE image – les représentants de la LIM, de la FIF, du judaïsme orthodoxe, du christianisme souriants sur l'estrade - et s’est achevée par la signature du Memorandum d'entente et d'amitié
Liée à cette conférence, une délégation de dignitaires musulmans, dont des Saoudiens et marocains, a participé à la visite, organisée par l’American Jewish Committee (AJC), le 24 janvier 2020, du camp nazi d’Auschwitz, en Pologne.

"AlUla, merveille d'Arabie"

Le 10 avril 2018, "après avoir accompagné la construction du Louvre des sables dans les Émirats arabes unis, la France" a signé "avec l'Arabie Saoudite un accord de coopération pour le développement du site archéologique d'Al Ula, situé à une heure et demie d'avion de Ryad. L'annonce a été faite après une rencontre entre le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salman, dit «MBS» et Emmanuel Macron". 

Financé notamment par la France, présidé par l'ancien ministre socialiste Jack Lang, l'IMA (Institut du monde Arabe) présente l'exposition "AlUla, merveille d'Arabie. L'oasis aux 7000 ans d'histoire" (9 octobre 2019 - 8 mars 2020). "C’est à un voyage au pays des pal­me­raies, des écri­tures, des sanc­tuaires, des tom­beaux rupestres et des pistes cara­va­nières que nous invite l’Ins­ti­tut du monde arabe en par­te­na­riat avec la Com­mis­sion royale pour AlUla, dans une région extra­or­di­naire, habi­tée depuis des mil­lé­naires." Et que l'Arabie saoudite souhaite intégrer dans ses sites attirant des touristes.


A l'entrée de l'exposition, un panneau présentait une carte pour localiser AlUla. Elle indiquait uniquement les "territoires palestiniens", et non l'Etat d'Israël. Interrogé le 7 octobre 2019, "l’IMA avait dans un premier temps expliqué qu’il ne présentait dans ses murs que des cartes du «monde arabe». Si les frontières sont respectées, «les noms des pays cités sont uniquement ceux de la Ligue arabe... par souci de clarté pour les visiteurs de l’Institut», précisait le porte-parole de l’institut Romain Pigenel."

"Devant le tollé, et craignant sans doute que le débat s’envenime, l’Institution a finalement revu sa copie. « Prenant la mesure de l’incompréhension suscitée par la carte figurant dans l’entrée de l’exposition, nous avons décidé d’inscrire l’ensemble des noms de pays sur celle-ci, dès le premier jour d’ouverture au public de l’exposition», a expliqué l’Institut dans un mail".

Le 11 octobre 2019, le grand rabbin de France Haïm Korsia se réjouissait sur Twitter :
"Grâce à la mobilisation de tous et en particulier de Sammy Gozlan, nous avons obtenu de l’@imarabe qu’il rectifie la carte de l’exposition  « AlUla, merveille d'Arabie »
Quid de la désignation dans cette carte de la Judée et de la Samarie comme "territoires palestiniens" ? Ce qui n'est pas conforme à l'Histoire, à la Bible et au droit international.

Crise 
« L’Arabie saoudite - Une puissance pétrolière en crise » (Saudi-Arabien - Ölmacht in der Krise) est un documentaire de Michael Richter, et « Les femmes en Arabie saoudite - Une révolution silencieuse » (Die heimliche Revolution - Frauen in Saudi-Arabien) est réalisé par Carmen Butta.

« État clé du Golfe, l’Arabie saoudite subit aujourd’hui de plein fouet les conséquences de la chute du cours du pétrole. Enquête sur un royaume au bord de l’implosion ».

Environ 10% des habitants de l'Arabie saoudite sont chiites et contestent le pouvoir sunnite, se disent discriminés économiquement et politiquement. Une contestation sévèrement réprimée. Des "prédicateurs chiites attisent les tensions".


« L’Arabie saoudite n’est pas à une contradiction près. Partenaire de l’Occident, ce royaume quasi théocratique exporte un islam fondamentaliste tout en se posant en ennemi de l’État islamique ». Le royaume n'est pas exempt d'attentats terroristes.

L'Arabie saoudite a envoyé des imams pour exporter son islam - rejet et diabolisation de l'autre, etc. - notamment en Belgique. Dans l'indifférence ou avec la complicité d'autorités politiques nationales ou locales. "Le salafisme est narcissique : "Je suis le meilleur", déclare un musulman belge. Des terroristes originaires de Bruxelles ont participé aux attentats à Paris et dans la capitale de la Belgique.


«  Si cette monarchie a longtemps été considérée comme un îlot de stabilité dans une région en crise, l’Iran, son principal concurrent au Moyen-Orient et son ennemi dans la guerre par procuration que se livrent les deux pays au Yémen, ne cesse de gagner du terrain ».  L'Iran et l'Arabie saoudite sont rivales pour détenir la suprématie dans le monde arabe. L'Arabie saoudite veut faire pression sur le Qatar pour que celui-ci réduise son alliance avec l'Iran.

« Parallèlement, les cours du pétrole s’effondrent, et pour la première fois, l’Arabie saoudite s'est vue contrainte de lancer un emprunt auprès d’investisseurs internationaux ».

« Après l’accession de Salmane Ben Abdelaziz Al-Saoud au trône en 2015, la famille royale parviendra-t-elle à se maintenir au pouvoir ou ce pays dans la tourmente imploser-t-il – avec des conséquences imprévisibles pour la région, mais aussi pour l’Europe ? »


Selon un intervenant, le terrorisme serait causé par une "fracture". Ce qui exonère toute réflexion sur le lien entre islam et terrorisme.

Les femmes « disparaissent sous l’« abaya » et le voile prescrits par la loi islamique. Elles n’ont pas le droit de conduire ni même de se déplacer sans « tuteur ». Dans le royaume ultraconservateur d’Arabie saoudite, corseté par la charia et les traditions, les femmes peuvent difficilement s’extraire du carcan qui leur est imposé ».


« Pourtant, une révolution silencieuse semble être en marche : une nouvelle génération de femmes se fraie avec assurance un chemin dans la vie professionnelle ». Certaines femmes récusent toute opposition frontale avec le régime.

« En 2015, pour la première fois dans l’histoire du pays, les femmes ont ainsi pu se présenter à des élections. Élue il y a quelques mois au conseil municipal de Djedda, Rasha Hefzi refuse de céder le moindre pouce de terrain à ses collègues masculins et conservateurs ». En 2018, les femmes seront autorisées à conduire des automobiles.

« Om Saif, une jeune femme qui a repris la boulangerie familiale dans la vieille ville de Djedda, exprime elle aussi ce désir d’émancipation. Vêtue d’un niqab noir, elle donne des instructions à ses employés avant de prendre elle-même place derrière le comptoir – un grave péché pour de nombreux Saoudiens. Om ne cède pourtant pas à la peur et espère, par son exemple, encourager d’autres femmes à s’engager sur la même voie ».


« En effet, d'autres Saoudiennes revendiquent leur droit à exister sur la place publique. Politiciennes, avocates, journalistes, sportives ou entrepreneuses, toutes soulignent que la société a besoin des femmes pour avancer ».

« Portrait de Saoudiennes courageuses qui se battent pour faire évoluer la situation des femmes dans leur pays. Un film à leur image, nuancé, malin et plein d'énergie ».


« Mystérieuse Arabie »

Le rôle du wahhabisme dans la réislamisation des immigrés musulmans en Europe ? L’incitation du royaume de la dynastie saoudienne au terrorisme, au djihad  ? La peur de la famille des Saoud à l’égard du programme nucléaire iranien, de la domination régionale du régime des ayatollahs shiites ? Cette série documentaire « Mystérieuse Arabie  » ne vous en dira rien.

Arabie saoudite : l’ouest
Arte diffusa, dans le cadre de la série documentaire « Mystérieuse Arabie  » (Unbekanntes Arabien), « Arabie saoudite : l’ouest » (Saudi-Arabien - Der Westen) de Sabine Howe, et « Arabie saoudite : l’est » (Saudi-Arabien - Der Osten) de Steven Galling. De belles images… De nouveaux documentaires sur le royaume des Saoud en moins de six mois.

« Gigantesque royaume bâti dans le désert, l’Arabie saoudite passe pour l’un des États les plus riches et conservateurs de la planète. Mais au-delà des lieux communs, comment vivent ses habitants ? Une découverte en cinq volets de la péninsule arabique ».


 Djeddah "est la ville la plus animée du royaume, un lieu d'échanges commerciaux depuis des siècles. La modernité est arrivée à Djeddah. La vieille ville est maintenant habitée par les immigrés". Le port de Djeddah est le plus important du pays. Le marché permet de négocier les prix.

Situé au bord de la mer Rouge, Djeddah est « la deuxième ville du pays par sa population. « La jeune danseuse Joumana rêve de pouvoir se produire un jour en public tandis que l’urbaniste Sami souhaite redonner son lustre au centre historique, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco ». De nombreux pèlerins s'arrêtaient à Djeddah avant de rejoindre La Mecque. Âgée de 18 ans, Joumana prend des cours de danse dans une école privée. Elle "est ravie que l'interdiction de conduire ait été levée pour les femmes". Elle "se prépare à l'examen de professeur de danse classique. Un pas de plus vers l'indépendance". Joumana exprime son optimisme concernant les droits des femmes.

Sami "supervise les travaux de restauration effectués dans une mosquée qui a subi des transformations au fil des siècles". Il estime "que l'édifice a au moins 600 ans".


« Avec son salon de toilettage ambulant" pour animaux de compagnie, Houda "incarne quant à elle l’inventivité des Saoudiennes pour s’émanciper ». Houda a quatre employés masculins. "Nous, femmes saoudiennes, devons nous couvrir les cheveux". Célibataire, Houda "travaille pour son compte, grâce à des soutiens masculins", dont son père.

Environ "70% des Saoudiens ont moins de trente ans".


L'appel à la prière est très respecté. Toute vie professionnelle s'arrête. Le wahhabisme confère beaucoup de droits aux hommes sur les femmes, jusqu'à leur mère.


Les Saoudiens raffolent des dattes. Le palmier dattier peut atteindre trente mètres. La récolte annuelle s'élève à plus d'un million de tonnes de dattes. Avec l'Egypte et l'Iran, l'Arabie saoudite est l'un des trois principaux pays producteurs de dattes. Lors du Ramadan, le jeûne est rompu par des dattes dont les bienfaits pour la santé humaine sont reconnus.

« Cet épisode s’intéresse aussi aux « hommes-fleurs » de la province montagneuse d’Asir, qui, parés de leurs couronnes végétales et de leurs costumes colorés, tentent de défendre les traditions de leurs ancêtres ». "Vielle de plus de mille ans, cette tribu, proche du Yémen, cultive son indépendance culturelle et le montre par les fleurs". Fleurs odorantes et herbes aromatiques sont nouées en couronnes. Une tradition venant des "ancêtres bergers qui chantaient des chansons d'amour la nuit, et à l'aube en menant paître les troupeaux". Ce sont des "chevriers nomades confiants en l'avenir", et en la fidélité de générations futures à ces traditions.

L'art "procure la sérénité" à Fatimah, peintre qui encourage les femmes à renouer avec une pratique picturale traditionnelle délaissée avec le boom pétrolier.


Arabie saoudite : l’est
« Composé à 95 % de déserts, le territoire de l'Arabie saoudite recèle de nombreuses surprises pour les visiteurs. Dans sa partie orientale se trouve la ville côtière de Dammam, dont les gigantesques champs pétrolifères ont fait la fortune du pays. Un peu plus loin à l'intérieur des terres se trouve la capitale, Riyad, et son marché aux puces... »

Un habitant sur cinq vit à Riyad. Nasser "dirige un restaurant fréquenté par le "Tout-Riyad" et constitué d'espaces individualisés. Il choisit un mouton dans le marché aux bestiaux de la ville". La ville est souvent embouteillée.

« Le marché aux puces de Riyad attire tous les jours hommes d'affaires, travailleurs journaliers et milliardaires qui s'adonnent à l'un de leurs passe-temps favoris : le marchandage ». 

« En plein désert, par 50°C à l'ombre, de vastes installations frigorifiques et une station d'épuration permettent à Pierre Hakim de produire un caviar d'excellence dont se régalent les riches Saoudiens ». Une qualité induite par la sélection des esturgeons.

Dammam est la grande ville de la côte est. Depuis quelques années, la police religieuse est moins présente. "L'islam wahhabite interdit les représentations figuratives. La calligraphie reste prisée des jeunes Arabes".


« De son côté, la peintre Fatimah démontre que la société doit désormais compter avec les femmes ». Son célibat à 28 ans lui est reproché par son entourage. Son exposition aurait été inimaginable il y a encore plusieurs années de cela. La galeriste ne se "couvre pas le visage car le Coran ne l'exige pas", mais dissimule parfois ses cheveux et aime porter des abayas colorées.

« Wadjda » 
Arte diffusera le 1er avril 2020 « Wadjda » (Das Mädchen Wadjda) de Haifaa Al Mansour.  « Au royaume wahhabite, Wadjda veut transgresser le précepte qui interdit aux filles d’enfourcher un vélo... En 2012, l’Arabie saoudite entrait par la grande porte dans le cinéma mondial grâce à ce film subtil réalisé par une femme. »

« Baskets aux pieds et rock dans les oreilles, Wadjda, 12 ans, vit avec ses parents dans la banlieue de Riyad. Un jour, sur le chemin de l’école, elle tombe en admiration devant une bicyclette verte, qu’elle rêve d’acquérir pour faire la course avec son ami Abdullah. Mais l’usage du vélo est réservé aux garçons et sa mère refuse de le lui acheter. Wadjda se met alors en tête de remporter le concours de récitation et commentaire du Coran organisé par son institutrice pour financer son projet. »


« Épatant pied-de-nez à l'ultraconservatisme en cours en Arabie saoudite : l’un des premiers films tournés dans le royaume est l’œuvre d’une femme. À partir d’une trame simple, aux allures de conte moderne saupoudré d’humour, la réalisatrice documente avec force détails et subtilité le quotidien des fillettes à l’école coranique, mais aussi le mariage complexe entre traditions et modernité qui s’opère dans les familles de la classe moyenne – à l’image de la mère de Wadjda, qui travaille tout en subissant les visées polygames de son mari. Espiègle et rebelle, sa jeune héroïne a conquis le public comme la critique. »


« Wadjda » de Haifaa Al Mansour
Arabie Saoudite, Pays-Bas, Allemagne, 2012
Scénario : Haifaa Al Mansour
Production : Razor Film Produktion, High Look Group, Rotana Studios
Producteur/-trice : Roman Paul, Gerhard Meixner
Image : Lutz Reitemeier
Montage : Andreas Wodraschke
Musique : Max Richter
Avec Reem Abdullah, Waad Mohammed, Abdullrahman Al Gohani, Sultan Al Assaf, Abdullah Ahd, Mohammed Zahir, Nouf Saad
Sur Arte le 1er avril 2020 à 20 h 55

Disponible du 01/04/2020 au 29/06/2020
Visuels : 
Waad Mohammed
© Razor Films

"Meurtre au consulat - Mohammed ben Salmane et l’affaire Khashoggide Linda Hirsch et Martin Smith

Etats-Unis, 2019
Sur Arte :
1ère partie (51 min)  : le 18 février 2020 à 20 h 50
2e partie (52 min) : le 18 février 2020 à 21 h 45
Disponible du 17/02/2020 au 18/03/2020
Visuels :
© Reuters
© AP
© Reuters

Golfe, la guerre des princes" de Sylvain Lepetit et Miyuki Droz Aramaki
France, 2019n 57 min
Sur Arte le 19 février 2020 à 00 h 10
Disponible du 11/02/2020 au 18/03/2020
Visuels :
De gauche à droite, Mohammed Ben Zayed, dit MBZ, prince héritier des Emirats Arabes Unis, Tamim Al Thani, Emir du Qatar et Mohammed Ben Salman, prince héritier d’Arabie Saoudite. A eux trois, ils contrôlent les plus grandes réserves de petrole et de gaz et de la planète
Le jeune émir du Qatar, Tamim al Thani, en train de prier. Il dirige l’un des royaumes les plus conservateurs de la région
Mohamed Ben Salman, prince héritier d’Arabie Saoudite et Mohamed Ben Zayed se rencontrent sous le regard de Sheikh Zayed, le père fondateur des Emirats Arabes 
Les princes héritiers d’Arabie Saoudite, Mohammed Ben Salman, et des Emirats Arabes Unis, Mohammed Ben Zayed, posent devant leur arsenal militaire. Les deux hommes sont alliés dans la guerre au Yémen
© Quark Productions

"Hissa Hilal - Une voix derrière le voile" de Stefanie Brockhaus et Andreas Wolff
Allemagne, 2016, 58 min
Sur Arte le 19 février 2020 à 02 h 20
Disponible du 11/02/2020 au 12/03/2020
Visuel :
Portrait de l’auteure saoudienne Hissa Hilal, engagée dans la défense des droits des femmes et contre l’extrémisme.
© Brockhaus/Wolff

« Mystérieuse Arabie »
Allemagne, 2017, 45 min
« Arabie saoudite : l’ouest » de Sabine Howe : le 12 février 2018 à 19 h
« Arabie saoudite : l’est » de Steven Galling : le 13 février 2018 à 19 h
Visuels :
Le Kingdom Center est l'emblème de la capitale Riyad.
© Stefan Paul
Jumana Khalid, 18 ans, rêve d'être un jour la première ballerine saoudienne à danser en public.
Houda Talbani gère un service mobile de soins des animaux de compagnie à Jidda.
Les dattes sont un atout culturel en Arabie Saoudite et sont traditionnellement servies à chaque réunion sociale.
© Stefan Paul
Les fleuristes d'Asir cultivent une vieille tradition : les couronnes tissées à la main sont portées en coiffure.
© Connie Goos
Les tombes rupestres de Madain Saleh sont des sites du patrimoine culturel mondial de l'UNESCO.
© Steven Galling
Le marché aux puces de Riyad est ouvert tous les jours. Dans l'après-midi, les pièces les plus étranges et précieuses sont mises aux enchères.
© Stefan Paul
Fatimah Alkthani vit maintenant de son art. Elle lutte toujours contre l'hostilité des Saoudiens conservateurs.
© Connie Goos    

Allemagne, 2017, 52 Min.
Sur Arte les 5 septembre 2017 à 22 h 35 et 15 septembre 2017 à 9 h 25, 27 mars 2018 à 20 h 50

Allemagne, 2016, 44 Min.
Sur Arte le 5 septembre 2017 à 23 h 30
Visuels :
Un panneau "Vision 2030" : date de la sortie de crise ?
Le projet économique du roi Abdallah - l'Arabie Saoudite ouvre la voie à un avenir sans pétrole
La mosquée flottante à Jeddah
Pique-nique en famille sur la plage de Jeddah
Vue sur les toits de Jeddah

Scène de rue
L'avocate Sofana Dahlan et sa secrétaire Kiran Arshad
© Stefanie Platen

La famille de Fatimah Mosalli
© Gabriele Riedle

Une boulangère en Arabie Saoudite
© Stefanie Platen

Somayya Jabarti est rédactrice en chef
© Gabriele Riedle

Articles sur ce blog concernant :
France
Shoah (Holocaust)
Les citations sur les documentaires sont d'Arte. Cet article a été publié le 5 septembre 2017, puis le 12 février 2018.

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