Arte diffusera le 10 décembre 2025 à 20 h 55 « Elaha » de Milena Aboyan. « Elaha, jeune Germano-Kurde de 22 ans, doit fournir un certificat de virginité pour son mariage arrangé. Mais elle a déjà fait l’amour... Un premier film sur la domination patriarcale et son emprise sur le corps des femmes, justement interprété par Bayan Layla. » .
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Milena Aboyan « est née kurde yézidie en Arménie en 1992. En 2010, elle commence en Allemagne des études sur quatre ans pour devenir actrice. Au cours de ce programme, elle joue dans plusieurs pièces de théâtre."
"Après avoir obtenu son diplôme, elle change de discipline et commence à se concentrer sur l'écriture. Elle travaille en tant qu'assistante dramaturgique pour une série de l'ARD diffusée en début de soirée. En 2015, elle étudie l'écriture de scénarios à la Filmakademie Baden-Württemberg et remporte le Prix du scénario d'Emden en 2019. Elaha est son dernier film à la Filmakademie. »
Elaha aborde des sujets sensibles : la virginité des jeunes filles requise dans le monde musulman lors du mariage, les mariages arrangés entre familles - de jeunes femmes craignent des représailles en cas de refus -, "l'honneur" de la famille à préserver parfois jusqu'au "crime d'honneur", le refus de l'occidentalisation ou de certains principes tels l'égalité entre hommes et femmes ou les libertés, et le choc entre deux civilisations aux valeurs parfois distinctes induit par l'immigration de masse non contrôlée, notamment de Turquie.
"Entre janvier 1996 et juillet 2005, 55 "crimes d'honneur" ont été signalés à la police en Allemagne. Il est toutefois difficile de recenser ces crimes, car il n'existe pas de définition officielle de la police". Citons le meurtre de la jeune germano-kurde Gülsüm S., alors âgée de 20 ans et tuée en 2009 par son frère qui avait découvert qu'elle n'était plus vierge et avait du avorter car elle "avait souillé l'honneur de la famille". Elle devait se marier contre son gré et avait trouvé Un policier avait alors confié qu'elle "ne pouvait pas briser le lien avec sa famille" malgré les brutalités subies dans le cadre familial.
"La chasteté peut avoir un prix douloureux pour les jeunes femmes musulmanes, contraintes au mensonge ou à la chirurgie pour pouvoir se marier vierges. La réparation de l'hymen, les faux certificats de virginité et autres tromperies, réputées courantes dans certains pays musulmans, sont pratiquées en France et ailleurs en Europe, où les jeunes filles musulmanes sont plus émancipées mais vivent toujours sous des codes d'honneur familial rigides. Ces stratagèmes ont sauvé bien des jeunes femmes du mépris, voire de pire... "En islam, la virginité est liée à la pureté de la mariée et à l'honneur familial", a déclaré Dalil Boubakeur, recteur de la Mosquée de Paris. Il souligne que la tradition veut que les vierges fassent partie des délices du paradis... En Allemagne, les immigrées turques musulmanes sont de plus en plus nombreuses à demander des certificats de virginité, explique Serap Cileli, rescapée d'un mariage forcé et qui vient désormais en aide aux victimes... Selon Sibylle Schreiber, qui travaille avec un groupe de défense des droits des femmes à Tübingen, il est facile de trouver en Allemagne des médecins qui pratiquent la réparation de l'hymen, mais c'est « un sujet tabou dont on ne parle vraiment qu'entre meilleures amies ».
« J’ai entendu une jeune Turque dire sur une station de radio turque : “Elle l’a bien cherché parce qu’elle a enlevé son foulard”. C’est incroyable », déclare en 2005 Ozcan Mutlu, l’un des rares Turcs siégeant au conseil municipal de Berlin. Il affirme que le problème a été aggravé par l'inaction des autorités allemandes. « Par exemple, lorsqu'un Turc battait sa femme, il n'était pas puni de la même manière qu'un Allemand qui avait fait la même chose. On essayait d'expliquer cela par la culture, les traditions et la religion. C'est absurde, on ne peut pas faire ça. Il n'y a aucune excuse culturelle ou religieuse pour battre les femmes, et les crimes d'honneur ne sauraient être moins sévèrement punis. Pourtant, en Allemagne, c'était la réalité ces dernières années. »
"Les responsables musulmans de Berlin insistent sur le fait que le Coran ne justifie en rien les crimes d'honneur. Cependant, on leur reproche également de ne pas les condamner clairement. « Nous avons prêché deux fois l'an dernier sur les droits de l'homme, en disant qu'il est interdit de tuer, etc. », explique Huseyin Midik, représentant de la plus grande association de mosquées d'Allemagne. « Certaines ont été violées – par un oncle, un cousin, voire leur père – et lorsqu’elles devraient se marier, elles craignent que l’on découvre qu’elles ne sont plus vierges. Elles ont peur d’être assassinées... Les crimes d'honneur ne sont que la forme la plus extrême de répression à laquelle sont confrontées les personnes qui viennent la consulter. Toutes ces filles qui viennent nous voir sont enfermées chez elles par leurs familles. Elles ne vont à l'école que parce que la loi les y oblige – sinon, elles n'y seraient pas autorisées. Elles doivent rester à la maison pour cuisiner et s'occuper de leurs frères et sœurs. Les parents n'acceptent pas que la fille puisse décider de quoi que ce soit par elle-même », explique une assistante sociale berlinoise qui dirige un centre pour jeunes fugueuses.... Cette pratique persiste au sein des minorités turques et arabes d'Allemagne... Une femme s'est noyée dans sa baignoire, une autre a été poignardée à mort par son mari devant leur fille de trois ans. Chaque année, des dizaines de femmes et de filles, certaines âgées d'à peine 13 ans, s'enfuient pour éviter les mariages arrangés, certaines craignant pour leur vie."
« L'histoire de la sexualité des femmes est une histoire de domination masculine sur le corps féminin. Elaha est l'histoire d'une femme indomptable qui représente toutes les femmes qui se sont engagées à ne jamais se taire », explique la réalisatrice Milena Aboyan. »
« Le film traite des normes et des valeurs supposées qui trouvent leur origine dans le système patriarcal. Ce système est imposé sans pitié aux femmes, mais aussi aux hommes. Milena Aboyan accompagne avec un regard profondément nuancé une jeune femme qui s'émancipe petit à petit et acquiert le pouvoir d'interpréter son propre corps. »
« La porte de la salle de bains impossible à verrouiller, l'omniprésence de sa famille, l'interdiction de sortir avec ses amies sans chaperon et un mariage arrangé avec Nasim… Enfant de la diaspora kurde installée en Allemagne, Elaha, 22 ans, étouffe. Quand elle apprend que la famille de son futur époux exige un certificat prouvant sa chasteté, elle panique, n’étant plus vierge. Afin de rester fidèle à la tradition et à ses croyances, elle envisage une reconstruction de l'hymen. Problème : l'opération est hors de prix, et son petit boulot de blanchisseuse ne lui permet pas d'avancer les frais… »
« J'aime ma famille et mes traditions, mais parfois, je ne suis pas d'accord avec les règles ! », résume Elaha, jeune femme musulmane vivant en Allemagne.
« Au-delà d'un conflit entre le mode de vie occidental et les traditions kurdes, entre la soif d’émancipation d’Elaha et son attachement à sa culture, le premier film de la réalisatrice Milena Aboyan, elle-même d’origine kurde et vivant en Allemagne, met en exergue les injonctions patriarcales qui pèsent sur le corps des femmes. »
« Filmée en vase clos au sein de cette communauté, l'histoire nous confronte à une réalité sensible. Comment trouver la force de s'affranchir tout en gardant sa place auprès des siens ? »
« Une œuvre sous tension, portée par la prestation de la charismatique Bayan Layla. » « Dans son rôle d'Elaha, l'actrice principale Bayan Layla parvient à retranscrire à l'écran, avec une grande force émotionnelle, le conflit intérieur entre l'amour pour sa famille et le désir d'épanouissement sexuel. »
« Le scénario, écrit par Milena Aboyan en collaboration avec l'auteur et réalisateur Constantin Hatz, a été nominé en 2020 pour le Prix Thomas Strittmatter et le Prix Schreibsüchte du festival du film Sehsüchte. »
« Le premier film de la réalisatrice Milena Aboyan, « Elaha », a été présenté en première mondiale à la Berlinale ».
« Au festival de Locarno 2022, il a été sélectionné parmi six projets en post-production pour la section First Look du festival et a reçu le Kaiju Cinema Diffusion Prize décerné par un jury international. »
Meilleure jeune actrice (Bayan Layla), Prix du film bavarois 2024
« ELAHA raconte l'histoire d'une jeune femme forte, déchirée entre le respect des traditions et la famille, le collectivisme et l'individualisme, le patriarcat et l'autodétermination. Milena Aboyan raconte cette histoire avec beaucoup de nuance, loin des clichés et des stéréotypes. Elle a ainsi réussi à créer un film merveilleux qui laisse une impression durable ».
Düzen Tekkal
Militante des droits humains et entrepreneuse sociale
MILENA ABOYAN
« Milena Aboyan est née en 1992 en Arménie, dans une famille kurde yézidie. En 2010, elle a commencé une formation de quatre ans en art dramatique en Allemagne. Pendant ses études, elle a participé à plusieurs productions théâtrales. Après avoir obtenu son diplôme d'art dramatique, elle a changé de domaine et s'est concentrée sur l'écriture. Elle a commencé à travailler comme assistante dramaturge pour une série télévisée diffusée en début de soirée sur la chaîne ARD. En 2019, elle a reçu le Prix Emder Drehbuchpreis. ELAHA est son film de fin d'études à la Filmakademie Baden-Württemberg, et a déjà été récompensé par le Kaiju Cinema Diffusion Prize au Festival du film de Locarno.
Milena Aboyan, quelle histoire vouliez-vous raconter avec ELAHA ?
Avec ELAHA, nous voulions raconter l'histoire d'une femme qui s'est engagée à ne jamais se taire.
Une femme qui accepte la faiblesse sans pour autant être faible. Elle aime sa famille, ses traditions et sa culture, mais elle n'est pas d'accord avec une règle. Elle s'oppose à un système de domination universel qui ne tient pas compte des origines.
Comment est-il possible d'aborder le thème du patriarcat, voire de le briser ?
Tout d'abord, nous devons prendre conscience de l'intersectionnalité et reconnaître la diversité des formes d'oppression. Le film ELAHA invite à reconnaître le patriarcat comme un problème social commun. Dans le film, nous abordons un problème spécifique qui existe actuellement dans certaines communautés. Mais son origine est universelle.
Dans ELAHA, le complexe « madone et prostituée » est brisé. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Le complexe de la « madone et de la prostituée » est une vision stéréotypée des femmes, qui les divise en deux extrêmes : la « madone », idéalisée comme pure et vertueuse, et la « prostituée », dévalorisée comme sexuellement libérée ou immorale.
Il s'agit d'une vision dualiste qui ignore la diversité des femmes.
Fondamentalement, une femme ou un être humain ne peut jamais devenir « impur », et ELAHA insiste sur ce fait.
Pouvez-vous nous en dire plus sur la critique du contrôle de la sexualité féminine et ses conséquences sur les femmes dans le film ?
Le contrôle de la sexualité d'une femme est une forme extrêmement violente d'oppression des femmes.
Les mères sont également contraintes de contrôler la sexualité de leurs filles, car elles seraient autrement tenues responsables de la désobéissance de celles-ci. Les structures brutales du patriarcat sont extrêmement complexes. Avec l'histoire d'ELAH, nous avons voulu montrer que toutes les personnes impliquées souffrent de ce système, sans parler de victimes et de coupables.
Vous montrez la claustrophobie d'Elaha et son manque d'intimité avec un format d'image 4:3. Pouvez-vous commenter ce choix ?
Nous ne voulions pas avant tout réaliser une étude sociale sur un milieu. Il s'agissait plutôt de dresser le portrait d'une femme. C'est pourquoi ce format d'image convenait très bien. En même temps, il reflète également les structures extrêmement étroites dans lesquelles vit notre protagoniste.
Quels ont été les défis rencontrés lors de la réalisation de ce film ? Et quels petits succès ont pu être enregistrés ?
Le plus grand défi a été le casting. Pendant près de deux ans, Constantin Hatz, mon co-scénariste, et moi-même y avons travaillé intensément. Nous avons passé au crible les écoles de théâtre, tant au niveau national qu'européen. En même temps, il était important pour nous de trouver un garçon pour le rôle du frère d'Elaha, qui est handicapé moteur. Nous voulions ainsi représenter les personnes handicapées. La recherche s'est avérée extrêmement difficile. Le moment le plus important et le plus beau a été lorsque, malgré de nombreux obstacles, nous avons réussi à convaincre le talentueux Réber Ibrahim de jouer le rôle de Sami.
Es-tu féministe ? Si oui, comment cela influence-t-il ton travail dans le domaine de la production cinématographique ?
Il est important pour moi de raconter des histoires dans lesquelles les femmes ne sont pas sexualisées. Nous pouvons parler de la violence contre les femmes sans montrer cette violence brutale à leur égard. Les femmes de plus de 40 ans devraient pouvoir jouer davantage de rôles principaux sans être réduites à leur âge ou à leur corps. J'essaie toujours de m'assurer qu'il y ait une forte présence féminine devant la caméra, mais aussi derrière. »
BAYAN LAYLA
« Née et élevée en Syrie, Bayan Layla a commencé des études d'architecture à l'université de Hama avant de faire ses premières expériences sur scène en 2015 dans sa ville d'adoption, Leipzig. En 2016, elle a joué dans Roméo et Juliette à la Bürgerbühne du Staatsschauspiel Dresden. En 2017, elle a interprété le rôle d'une aspirante comédienne dans Iphigénie à la Volksbühne Berlin, avant de décrocher en 2018 le rôle principal dans la production « Days in the Sun » au Theater an der Ruhr. En 2019, elle a commencé des études d'art dramatique à la Theaterakademie »
« Bayan Layla, votre rôle est complexe et multifacette. Comment vous êtes-vous préparée pour incarner ce personnage aux multiples facettes ?
J'ai eu beaucoup de chance avec Milena, la réalisatrice et scénariste, car j'ai pu avoir de nombreuses discussions passionnantes avec elle au sujet du rôle et nous avons partagé une vision commune du personnage. Elle m'a également donné des livres et des films que mon personnage a regardés/lus. J'ai aussi appris le kurde pour le rôle, ce qui m'a permis de m'en rapprocher d'une autre manière. Un coaching d'acteur, un stage dans une blanchisserie, des cours de danse kurde et de nombreuses répétitions m'ont également beaucoup aidée.
Quels souvenirs ou expériences du tournage d'ELAHA vous ont particulièrement marqué ?
La séquence planifiée au début du film a sans aucun doute été un défi de taille pour tout le monde, mais ce fut une journée formidable qui m'a permis de découvrir et de comprendre à quel point le cinéma est un travail d'équipe.
Quel message ou thème d'ELAHA vous tient le plus à cœur ?
Le courage a de nombreuses facettes et il n'existe pas de définition unique de l'amour et de la liberté. La plupart des histoires sont plus compliquées que certains ne le souhaiteraient.
Elaha est un personnage très complexe et fascinant. Quels aspects de sa personnalité ou de son histoire vous ont le plus fasciné ou interpellé ?
Sa force à toujours aller de l'avant. Le fait qu'elle remette en question des sujets considérés comme absolus dans son environnement et qu'elle soit toujours là pour les autres, comme son petit frère, malgré sa propre situation.
Vous incarnez Elaha avec émotion et intensité. Comment avez-vous géré vos émotions entre les tournages et comment vous êtes-vous détachée de l'intensité des scènes ?
Honnêtement, cela a plus ou moins bien fonctionné. Ce fut un voyage de plus de six semaines. Un voyage qui m'a beaucoup touchée, qui a été intense, plein de hauts et de bas et qui m'a rendue extrêmement vivante. J'en suis extrêmement reconnaissante et je le referais sans hésiter. »
Emina Smajic, productrice
« Jin Jiyan Azadî » : cette phrase m'est restée gravée dans le cœur pendant mes recherches sur les femmes kurdes yézidies dans notre société : femmes, vie, liberté. En tant que femme musulmane issue de l'immigration, il n'a pas toujours été facile pour moi de grandir dans le monde occidental. Plus je grandissais, plus je me rendais compte que, qu'il s'agisse de virginité, de sexualité, de masculinité toxique ou de famille, toutes les cultures du monde sont confrontées au même problème : le patriarcat. On nous a souvent demandé, à nous les cinéastes, pourquoi nous ne racontions pas l'histoire d'une femme libre. Ce personnage idéal n'existera que lorsque l'idée fausse du patriarcat aura disparu. La société continue de jouer avec l'apparence et le corps des femmes comme bon lui semble. Elle décide quand elles sont libres et quand elles ne le sont pas. »
« Le combat d'Elaha n'est donc pas celui qui lui montre le chemin pour quitter sa famille, bien au contraire. Son combat est le nôtre, un combat pour tenter de répondre à toutes les attentes de la société envers nous, les femmes. Le fait que nous ayons le droit d'échouer dans cette entreprise doit rester à jamais gravé dans l'esprit de l'humanité. D'ici là, nous continuerons à nous battre. »
« Elaha » de Milena Aboyan
Allemagne, 2022, 1 h 49
Production : Kinescope Film, Filmakademie Baden-Württemberg
Essence Film, SWR, ARTE
Producteurs : Matthias Greving, Kirsten Lukaczik
Scénario : Milena Aboyan, Constantin Hatz
Image : Christopher Behrmann
Montage : Elias Engelhardt
Musique : Kilian Oser
Avec Bayan Layla (Elaha), Derya Durmaz (la mère d'Elaha), Nazmi Kirik (le père d'Elaha), Derya Dilber (Shilan), Armin Wahedi (Nasim), Beritan Balci (Dilan), Homa Faghiri (Nihal), Taies Farzan (Dr. Farhadi), Onur Poyraz (Mehmet)
Sur Arte le 10 décembre 2025 à 20 h 55
Sur arte.tv du 08/12/2025 au 09/03/2026
Visuels : © SWR/Kinescope Film
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Les citations proviennent d'Arte et du dossier de presse.







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