Dans le cadre de la Saison culturelle de la Bibliothèque historique de la Ville de Paris (BHVP), en partenariat avec l'Institut historique allemand, la BHVP propose l’exposition « Les Allemands de Paris : Histoire d’une immigration oubliée ». Le « parcours explore les contours de cette immigration oubliée, de ses prémisses avant la Révolution française jusqu’au milieu du 20e siècle, à travers ses lieux, ses métiers et activités et ses figures marquantes. » Gratuit sur réservation.
« Les châteaux du Moyen Âge » de Martin Becker et Sabine Bier
« Un âge de fer - La Guerre de Trente Ans » par Philippe Bérenger et Henrike Sandner
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« La femme, la république et le bon Dieu » d’Olivia Cattan et d’Isabelle Lévy
Documentaires sur l'avortement sur Arte
Au XVIIIe siècle, des juifs allemands s'installent en Alsace. Des artisans allemands deviennent de réputés ébénistes du faubourg Saint-Antoine.
« Au XIXᵉ siècle, Paris attire une immigration allemande importante, motivée par des raisons politiques, économiques et artistiques. »
Au début des années 1820, la crise agricole en Allemagne incite des Allemands à aller en France, soit pour s'y fixer soit pour prendre au Havre un bateau vers l'Amérique. En 1820, environ 30 000 Allemands se trouvent en France et, en 1848, il sont 180 000 dont un tiers à Paris. A ces migrants souvent pauvres, s'ajoutent des artisans et compagnons venus compléter leur formation.
« Si des intellectuels et artistes comme Heinrich Heine", converti au protestantisme, "Alexander von Humboldt, Karl Marx, Friedrich Engels ou Jacques Offenbach sont bien connus pour avoir séjourné ou vécu à Paris, ils ne représentent qu’une partie de cette immigration aujourd’hui largement méconnue. »
Le "printemps des peuples" se déroule en France et en Allemagne. Des exilés allemands reviennent en Allemagne pour participer aux insurrections. La violente répression induit des participants à ces mouvements insurrectionnels à se réfugier en France. Si ces réfugiés politiques sont bien accueillis à leur arrivée, ils affrontent des réactions hostiles car ils représentent une main d'oeuvre concurrente dans certains métiers.

« En 1848, plus de 80 000 Allemands, majoritairement artisans, ouvriers et domestiques, forment le premier groupe d’étrangers de la capitale. » En 1851, 12 000 Allemands vivent à Paris.
L'accélération de la révolution industrielle en France attire des ouvriers allemands, et permet l'essor d'entreprises fondées par des Allemands : les frères Charles et Elias Schiller, originaires de Saxe, s'illustrent dans la presse politique, Gumbert Jonas Kugelmann dans l'imprimerie, Jacob Worms, typographe, dans le domaine de la presse française. Le Faubourg-Montmartre concentre des imprimeurs allemands. Propriétaires terriens de la vallée du Rhin, les frères Mumm s'imposent en acteurs majeurs dans le domaine du négoce du vin de Champagne.
Le Second Empire mène une politique réprimant les opposants politiques (socialistes, démocrates).
La guerre de 1870, les Allemands en France sont victimes de xénophobie nourrie par la crainte des espions. Les Allemands sont expulsés de Paris en août. Environ 5 000 y demeurent clandestinement. Ceux ayant participé à la Défense nationale obtiennent la nationalité française.

Sous la IIIe République, la littérature véhicule ce mythe de l'espion allemand.
« Cette immigration connaît des interruptions liées aux crises européennes, comme la révolution de 1848, mais surtout aux guerres franco-allemandes (1870-1871, 1914-1918, 1939-1945), marquées par des expulsions, des internements et l’Occupation » nazie.
« Au 20ᵉ siècle, le nombre de nouveaux arrivants diminue ».
Durant la Première Guerre mondiale, la station de métro Berlin est dénommée Liège en hommage à la ville bombardée. La IIIe République décide l'internement des ressortissants des pays ennemis. Collectionneur et marchand d'art allemand, promoteur du mouvement cubiste, Daniel-Henry Kahnweiler (1884 1979) séjourne à Rome (Italie) au déclenchement du conflit. Attaché à la France, il n'obéit pas à son ordre de mobilisation dans l'armée allemande. Déclaré déserteur, il se réfugie en Suisse avec sa compagne. Considérée comme un bien appartenant à l'ennemi, sa galerie rue Vignon à Paris est séquestrée, et les œuvres artistiques de sa galerie, saisies le 12 décembre 1914, sont vendues aux enchères pour d'alimenter les caisses de l’État. Bénéficiant de la politique de naturalisation du Front populaire, Daniel-Henry Kahnweiler est naturalisé français en 1937, et sera persécuté comme juif sous l'Occupation : déchu de sa nationalité française dès juillet 1940, maison à Saint-Léonard-de-Noblat pillée...
« Dans les années 1930, Paris accueille des réfugiés fuyant le nazisme, en particulier des juifs. » Frère aîné de Thomas Mann, l'écrivain Heinrich Mann (1871-1950) fuit l'Allemagne nazie dès 1933 et se réfugie à Paris. Il fréquente les réfugiés allemands antinazis, s'engage au sein du cercle Lutetia, dont les membres tentent de créer un front populaire allemand et le désignent président d’honneur du cercle en 1936. Il collabore à des journaux allemands (Die Weltbühne, le Pariser Tageblatt) et français (La Dépêche de Toulouse). Après la défaite française de juin 1940, grâce à Varian Fry, il rejoint les États-Unis.
« Après la Seconde Guerre mondiale, l’immigration allemande devient rare, mais l’ensemble de ces vagues migratoires a laissé une empreinte durable dans l’histoire de la ville. »
"Ces Allemands qui font la France : trois siècles d'immigration allemande en France"
En 2018, Bibliomonde a publié, dans sa collection Le puzzle français, "Ces Allemands qui font la France : trois siècles d'immigration allemande en France" de Christine Ramel et Bruno Teissier
"La première grande vague d'immigration vers la France, on l'a oublié, est venue d'Allemagne. En quête de travail ou du droit de s'exprimer, les Allemands ont été des centaines de milliers à sauter le pas. Il fut un temps où les rues de Paris étaient balayées par des migrants venus d'outre-Rhin. Pour les plus qualifiés, la France était le seul pays où ils avaient le sentiment de pouvoir faire carrière."
"Le récit s'appuie sur l'histoire familiale de personnalités : Hessel, Oberkampf, Bohringer, Haussmann, Hermès, Ophuls, Servan-Schreiber, Kahnweiler... sont devenus des noms incontestablement français. Leurs sagas familiales sont représentatives de celle de milliers d'autres. On croisera aussi le général de Gaulle, Marcel Proust ou Gustave Eiffel... tous ont des ancêtres allemands. On le verra, ces immigrés germaniques ont grandement contribué à la diffusion de l'art de vivre à la française, on leur doit aussi bien du mobilier Louis XV ou Art nouveau, que des vins de Bordeaux ou de Champagne, ou encore le rayonnement de l'Opéra de Paris, le succès du cubisme, la naissance de l'idée communiste, des banques, des journaux et même la construction de la guillotine... un parcours qui nous conduira jusqu'à la toute dernière génération, celle de Schengen et d'Erasmus."
Le samedi 14 juin 2025 à 15h
Excursion Sur les traces des Allemands à Paris
A la Bibliothèque historique de la Ville de Paris (BHVP)
24, rue Pavée, Paris 4e
Accès pour les personnes à mobilité réduite : Jardin Lamoignon - Mark Ashton au 25 rue des Franc-Bourgeois, Paris 4e
Tél. : 01 44 59 29 40
Du lundi au samedi de 10 h à 18 h
Gratuit sur réservation
Visuels :
BHVP
Eglise Saint Joseph des Allemands
CPA-4230
Musée pour rire
1848 1
BHVP 125749
Adressbuch der Deutschen in Paris
1854
BHVP 703983
Portrait Hittorff par Reulinger
BHVP 4C-EPP-1316
Deutscher Turnverein
BHVP CPA-1395
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Les citations proviennent du communiqué de presse.
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