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jeudi 3 décembre 2020

« Nous, otages des SS » de Christian Frey

Arte diffusera le 8 décembre 2020 « Nous, otages des SS» (Wir, Geiseln der SS), docu-fiction en deux parties réalisé par Christian Frey. « Comment, en 1945, Himmler et d'autres dignitaires nazis ont tenté de monnayer la vie d'éminents prisonniers (hommes d'État, militaires, résistants...) pour sauver leur peau ». 

« Le procès du siècle. Les chroniqueurs célèbres de Nuremberg » de Peter Hartl

Près de Munich, le camp de Dachau a été ouvert, à l'initiative de Himmler, le 21 mars 1933.

Il "servit à la fois de modèle aux autres camps de l’espace concentrationnaire et de lieu de formation - « l’école de la violence » - pour la SS. Si les premiers détenus étaient pour la plupart des opposants au national-socialisme, le camp de Dachau retint, au cours des années 1930, un nombre toujours croissants de groupes persécutés : il s’agissait des Juifs, des témoins de Jéhovah, des membres des communautés Sinté et Rom ainsi que des homosexuels" et des prisonniers de guerre soviétiques. De nombreux membres de la Résistance furent ainsi déportés à Dachau, dont Edmond Michelet ou Joseph Rovan." 

"Le 9 novembre 1938, suite à la « Nuit de Cristal », 10 000 Juifs furent déportés à Dachau...  A partir du mois de novembre 1942, les Juifs détenus à Dachau furent massivement déportés vers Auschwitz".

"Comme dans les autres camps de concentration nationaux-socialistes, les détenus étaient réduits au travail forcé". Plus de 100 kommandos réunissaient 75 000 détenus. "Deux usines souterraines furent bâties à l’abri des bombardements ; de juin 1944 à avril 1945, 30 000 prisonniers y furent réduits en esclavage et ainsi promis à une mort certaine." 

"Tandis que la mortalité grandissait à cause des conditions de vie déshumanisées qui régnaient dans le camp, une épidémie de typhus emporta des milliers de détenus". 

"Le 26 avril 1945, deux jours avant que la SS ne déserte le camp, 7 000 détenus furent envoyée vers la « Marche de la mort ». 

"Le 29 avril, l’armée américaine libéra les quelque 30 000 détenus restés dans le camp". 

"Entre 1933 et 1945, près de 200.000 personnes furent internées à Dachau. Plus de 41 500 y furent assassinées par le travail forcé, lors d’expériences pseudo-médicales et du fait des conditions de vie déshumanisées qui régnaient dans le camp."

« S'appuyant sur les témoignages de ceux qui, enfants, ont été pris en otages' - Benigna Goerdeler, fille d’un opposant allemand -, 'mais aussi sur des scènes de fiction, des interviews d'historiens et des images d'archives, Christian Frey restitue de façon émouvante et détaillée ce chapitre méconnu de la fin de la Seconde Guerre mondiale ».

« À noter que le socialiste français Léon Blum et son épouse Jeanne, qui ne figurent pas dans ce documentaire, faisaient aussi partie du convoi » des otages. « Je représentais pour eux quelque chose de plus qu’un homme politique français ; j’incarnais de surcroît ce qu’ils haïssaient le plus au monde, puisque j’étais un socialiste démocrate et que j’étais juif. Mais les mêmes raisons qui faisaient de moi un adversaire particulièrement détesté, faisaient de moi un otage particulièrement précieux, puisque je constituais une valeur d’échange non seulement auprès de l’État français et de ses alliés, mais auprès du socialisme et de la démocratie internationale ».

"C’est ainsi qu’il a croisé les anciens chefs de gouvernement autrichien ( K. von Schuschnigg), hongrois (Kallay), le ministre H. Schacht, le bourgmestre de Leipzig, Goerdeler, le général A. von Falkenhausen, Commandant militaire en Belgique et dans le Nord de la France [1] … soit des internés, figures de « traîtres » pour les dirigeants nazis, mais aussi des représentants de l’Église protestante (confessante [2]) comme le pasteur Martin Niemöller (le pasteur Dietrich Bonhoeffer, détenu à Buchenwald ayant été exécuté dans le camp de Flossenbürg)."

« Le récit haletant d'un fait historique méconnu en France. »

« Le 26 avril 1945, un convoi de 139 otages, hommes, femmes et enfants originaires de 17 pays d'Europe, quitte le camp de Dachau, encadré par une cinquantaine de SS ». 

« Parmi eux, des hommes d'État et leurs proches (comme l'ancien chancelier autrichien Schussnig, son épouse et sa fille), des résistants (dont Sante Garibaldi, petit-fils du héros de l'indépendance italienne), des militaires (le commandant en chef de l'armée grecque Alexandros Papagos ou le héros de l'aviation britannique Bertram Arthur James), et les familles des officiers ayant fomenté un attentat manqué contre Hitler, en juillet 1944 ».

« Les princes Philippe de Hesse et Frédéric Léopold de Prusse sont aussi du nombre. Himmler, patron de la SS et chef de la Gestapo, les a fait transférer de différents lieux de détention pour les utiliser comme monnaie d'échange avec les Alliés, dont la victoire est imminente ». 

« Ils sont dirigés vers la "forteresse des Alpes", où les ultimes fidèles du Führer ont décidé de se retrancher pour négocier une issue favorable ou mourir avec leurs otages ».

« Ce second épisode raconte comment la résistance de certains otages, mais aussi des troupes de la Wehrmacht, puis des soldats américains, a fait capoter la tentative désespérée d'Himmler et de ses hommes ».

« Le 28 avril, alors que le groupe a réussi à passer sans encombre le col du Brenner, qui sépare l'Autriche de l'Italie, l’otage von Bonin, colonel rebelle de l'armée allemande, parvient à mettre les femmes et les enfants à l'abri dans la localité de Villabassa, sous la protection de la population ». 

« Il envoie aussi un message de détresse au commandement de la Wehrmacht pour l'Italie du Nord, à Bolzano ». 

« Celle-ci envoie un détachement sur les lieux ». 

« L'un des responsables SS du convoi accepte finalement de lui remettre le groupe d’otages, avant que les troupes américaines, arrivées le 4 mai, ne prennent celui-ci en charge ».
      

« Nous, otages des SS » de Christian Frey 
Allemagne, 2014
1ère partie : « Entre espoir et désarroi » : sur Arte le 8 décembre 2020 à 20 h 50
2e partie : « Sur le fil du rasoir » : Sur Arte le  8 décembre 2020 à 21 h 45
Disponible du 08/12/2020 au 14/12/2020
Visuels :
Transport du camp de concentration de Dachau à l' inconnu
La Wehrmacht mène la SS sur la place du village de Niederndorferberg
Le commandant Jimmy James (Marc Benjamin, 2ème à droite) met en place des plans à le chef de la guérilla Garibaldi (Torsten Münchow, à gauche)
Harry Wings (Tomas Sinclair Spencer) et Jimmy James (Marc Benjamin) devant le peloton d' exécution de la SS
© Frank van Vught

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