Citations

« Le goût de la vérité n’empêche pas la prise de parti. » (Albert Camus)
« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du Soleil. » (René Char).
« Il faut commencer par le commencement, et le commencement de tout est le courage. » (Vladimir Jankélévitch)
« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
« Le plus difficile n'est pas de dire ce que l'on voit, mais d'accepter de voir ce que l'on voit. » (Charles Péguy)

vendredi 24 janvier 2025

Vente de la collection « Hébraïca-Judaïca » de Francine et d’Elie Szapiro les 28 janvier et 26 février 2025

Francine Szapiro, journaliste et galeriste, et son époux Elie Szapiro (1939-2013), médecin, poète, galeristelibraire et expert en art judaïca, avaient ouvert trois galeries, dont deux demeurent centrées sur l'art : les galeries Saphir au Marais (Paris) et à Dinard. Ils ont aussi constitué une collection « Hébraïca-Judaïca » d'une valeur remarquable par la qualité et la diversité des objets. Une vente aux enchères exceptionnelle d'une partie de leur collection se déroulera en deux temps : le mardi 28 janvier 2025 à l'Hôtel Drouot, 9 rue Drouot 75009 Paris - les objets seront exposés le lundi 27 janvier 2025 -, puis le mercredi 26 février 2025 - exposition le mardi 25 février 2025 et le 26 février au matin - la vente cataloguée sera assurée par l'étude Ader, 3 rue Favart 75002 Paris. Pour toutes les bourses ! Entrée gratuite
La  collection « Hébraïca-Judaïca » de Francine et d’Elie Szapiro, célèbres galeristes - galerie Saphir au Marais et Espace Art-Mode - à Paris et Dinardreflète les parcours, personnels et familiaux, et centres d’intérêt de chaque conjoint.

Elie Szapiro (1939-2013) nait à Cahors en 1939. Il est descendant d’une « lignée de lettrés et de rabbins » polonais – « mon grand père maternel Samuel Wakwasser, directeur d’une école juive à Opatov puis à Varsovie, avait une très importante bibliothèque, brûlée dans le ghetto de Varsovie où il est mort ». Ingénieur, son père Oszer est fait prisonnier en 1939 et restera prisonnier jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale, sans être dénoncé comme Juif par ses camarades. A la libération, la famille Szapiro se retrouve miraculeusement rescapée de la Shoah.

Elie Szapiro étudie la médecine à Toulouse. Là, il fonde la loge Maïmonide du B'nai B'rith. Il se marie et s'installe à Paris. Il est recruté par une firme pharmaceutique, rivale de celle où travaille son beau-père. Diplômé du Centre de perfectionnement aux affaires dans les années 1970, il poursuit cette carrière brillante. Avec son épouse Francine, il ouvre une galerie d'art près du musée du Moyen-âge dans le quartier Saint-Michel (Paris), puis, le succès venant, il ouvre une deuxième galerie d'art spécialisée dans la mode dans le XVIIe arrondissement, puis une troisième qui jouxte le Musée d'art et d'histoire du Judaïsme. 

Libraire érudit, Elie Szapiro a privilégié, dans sa collection, les manuscrits et livres, ainsi que le Midi de la France - marranes du Sud-ouest, du Comtat Venaissin et de Provence - où il a grandi. Il a participé à la fondation des Archives Juives Il avait co-fondé les Journées européennes de la culture et du patrimoine Juifs-France.

En juin 2013, Elie Szapiro est décédé des suites d'une longue maladie qu'il a combattue avec courage. C'était un homme cultivé et sioniste, un poète dont le recueil de poèmes Repaires Repris a été republié avec des illustrations de Vladimir Kara, un ancien édile amoureux de Dinard. Ses obsèques ont eu lieu le 4 juin 2013 à 11 h au cimetière du Montparnasse (Paris), 3 boulevard Edgar Quinet.

Quant à son épouse Francine, journaliste critique d’art dont la famille est implantée à Paris depuis le XVIIIe siècle, en Alsace et en Lorraine, elle a été motivée par le besoin « de retrouver un patrimoine culturel qui ne [lui] avait pas été transmis », et inspirée par son goût pour les arts décoratifs qui l’a orientée vers les lampes de Hanoucca ou le gobelet de kiddoush ((bénédiction prononcée sur une coupe de vin, de pain ou de boisson alcoolisée cacher, lors du chabbat ou d'un jour de fête Juive, et avant la séouda qui est un repas) en opaline.

Au fil des décennies et de ses « chines », avec passion, patience et émotion, le couple Szapiro a sauvé de la disparition des objets alors négligés et témoins de l’histoire et de la culture juives.

Vente aux enchères 2025 
Une vente aux enchères exceptionnelle d'une partie de la collection d’Elie et de Francine Szapiro  se déroulera en deux temps : 
le mardi 28 janvier 2025 une vente par lots à l'Hôtel Drouot9 rue Drouot 75009 Paris - les objets seront exposés le lundi 27 janvier 2025 -, puis le mercredi 26 février 2025 
la vente cataloguée sera assurée par l'étude Ader, 3 rue Favart 75002 Paris - exposition le mardi 25 février 2025 et le 26 février au matin.

Cette bibliothèque couvre plusieurs siècles de littérature et d’histoire juives en France et dans le monde. Elle témoigne de la grande curiosité intellectuelle, guidée bien sûr par le judaïsme et les Juifs, qui a inspiré le couple Szapiro.

Un exemple de la diversité des livres : l'un d'eux est consacré aux juifs du Népal !

« La vente courante du 28 janvier sera l’occasion d’acquérir, par lots, une grande bibliothèque de travail, d’intérêt juif large : travaux d’historiens, livres de littérature hébraïque ou rabbinique, d’études juives… La vente du 26 février sera particulièrement prestigieuse et attendue du public érudit, des collectionneurs de judaïca et des bibliophiles : des éditions rarissimes, originales de textes fondamentaux du judaïsme, des incunables (livres imprimés avant 1500), des livres de prières d’anciens rites comtadins ou alsaciens, des traités des plus importants grammairiens de l’hébreu, des reliures somptueuses, des manuscrits et autres pièces uniques sur l’histoire des juifs en France, des inédits concernant l’empereur Napoléon Ier ou l’affaire Dreyfus et beaucoup d’autres », a expliqué Peter Nahon, philologue et chargé de recherche au CNRS (Centre national de la recherche scientifique), membre de la Société des études juives, et contributeur au catalogue de la vente à l’étude Ader. 

Ces deux ventes feront date dans le monde des études juives et du livre ancien.

Toutes les bourses y trouveront leur merveille !

Vente 2011
C’est une vente exceptionnelle, « rare et recherchée » qui s'est déroulée à Drouot Richelieu le 23 mars 2011 : celle de la collection personnelle « Hébraïca-Judaïca » - près de 400 « objets et peintures qui ne sont pas sortis sur le marché depuis 30 ans » - de Francine et d’Elie Szapiro, célèbres galeristes - galerie Saphir au Marais et alors Espace Art-Mode - à Paris et Dinard

Axée surtout sur les Juifs en France et en Afrique du Nord, cette collection « Hébraïca-Judaïca » a été constituée « pour l’essentiel entre 1953 et 1980 ».

Elle se caractérise par son ouverture « aux chercheurs, à tous les aspects et à tous les exils du judaïsme, sépharade et ashkénaze », par la variété des articles – « objets liturgiques, tableaux, sculptures, manuscrits, livres sur la science juive ou la gastronomie », vaisselle, etc. -, et des thèmes : « l’image du Juif », la vie culturelle des Juifs du XVIe siècle à nos jours, etc.

Une collection d’autant plus importante si l’on tient compte des « destructions de la Seconde Guerre mondiale et de l’assèchement du marché dû aux dons aux musées Juifs créés » depuis quelques décennies et aux acquisitions effectuées par ces musées.

Le souvenir le plus marquant du couple ? C’est le livre de « Junius Frey, révolutionnaire juif, avec les testaments autographes de Junius et Emmanuel Frey ». A la vue de cet ouvrage, Guerschom Scholem s’était exclamé : « Si on vous assassine, ce sera moi pour avoir ce manuscrit ! » Elie Szapiro lui répondit : « Je préfère vivre et vous éviter le crime. Je vais vous faire une photocopie ». Telle est la genèse du livre « Du frankisme au jacobinisme. La vie de Moses Dobruska, alias Franz Thomas von Schönfeld, alias Junius Frey » (1981) de cet écrivain israélien.

Elie Szapiro se souvient aussi du premier livre – « une partie de la Bible d’Estienne de 1539 en hébreu, ayant appartenu au cardinal Fesch - acheté avec ses économies de lycéen, la première édition de Flavius Josèphe en grec, du livre sur le siège de Jérusalem par Titus illustré par Dürer et Holbein, du rarissime récit de l’accusation fausse de meurtre rituel portée par Amelot de la Houssaye contre les Juifs de Metz en 1670, de la description de l’auto da fé de 1680 à Madrid avec la liste nominative des 118 condamnés, du manuscrit du XVIIème siècle sur les étymologies hébraïques des mots français, de la découverte du portrait émouvant par Alfred Dehodencq de Sol Hatchuel, « symbole des souffrances juives » au Maroc, des œuvres d’Alphonse Lévy (1843–1918), peintre phare du judaïsme alsacien, « avec en particulier l’original de l’affiche de son exposition de 1897, en plein affaire Dreyfus, placardée dans tout Paris avec une légende en hébreu montrant un juif en prières », et des photographies de tournage en 1924 du film « Die Stadt ohne Juden » (La ville sans Juif) de Hans-Karl Breslauer ».

Parmi tous les lots si variés, il y a aussi cet introuvable livre de Joly « Dialogues aux enfers entre Machiavel et Montesquieu » publié en 1865, dont il a été prouvé par l’historien Norman Cohn, qu’Hitler en plagiat les propos antisémites et fit donc disparaitre tous les exemplaires en circulation…

Et, ce qui a peut–être le plus amusé Elie Szapiro : la « condamnation d’un colporteur juif au XVIIIème siècle parce qu’il vendait en catimini des livres érotiques ».

Le but de cette vente : créer une « fondation, placée sous l’égide de la Fondation du Judaïsme Français, pour la recherche en histoire et en philosophie juives dans tous les pays traversés par la famille Szapiro ».

Aucun regret chez ce couple car leur collection « ne bougeait presque plus » depuis 30 ans.

Demeurera le catalogue de la vente, qui s’apparente à « un livre d’histoire(s) sur le judaïsme ».

Succès de l'art Judaica
Le  11 mai 2012 a été vendu par Christie’s Paris un mazhor, livre hébraïque deprières en hébreu de l’année liturgique, de Toscane. Estimé entre 400 000 et 600 000 euros, ce mazhor (168 x 125 mm) a été acquis pour la somme record de 1,857 million d’euros. Un mazhor contient « les prières liturgiques pour l'année entière ainsi que les rites et coutumes quotidiens incluant les prières et les bénédictions pour les fêtes de Pessah, Sukkot, YomKippour et Roch Hachana ».Comprenant 442 feuillets, ce manuscrit hébraïque enluminé sur vélin dans l’atelier florentin de Boccardino l’Ancien datant de la Renaissance (1490) est rare et en bon état. Il a été relié luxueusement dans la seconde moitié du XVIe siècle. Christie’s Paris précise : « Le décor de cette élégante reliure italienne en maroquin brun, abondamment ornée et peinte à la cire, mêle habilement fers spéciaux, dont un à la licorne, entrelacs et réserve centrale frappée aux armes. Une fois encore, les deux lions rampants affrontés flanquant un palmier sont une association assez fréquente chez un grand nombre de familles juives d'Italie à cette époque, parmi lesquelles les familles toscanes Tedeschi (ou Tedesco) et Uzielli ».
Le catalogue de la vente aux enchères d'articles judaïca de la collection de Marc Gordon du 27 novembre 2012 a été rédigé par Elie Szapiro.

Le 29 avril 2013 a eu lieu la vente aux enchères par Sotheby's de la collection Judaica de Michael et Judy Steinhardt. Une collection remarquable qui couvre l'histoire des Juifs de l'Antiquité au XXe siècle, en Europe, Asie, Afrique et Amérique.

Une Haggadah enluminée, trouvée dans un garage de Manchester (Royaume-Uni), a été vendue aux enchères le 22 novembre 2013.

Estimée entre un million et un million et demi d'euros, une Torah incunable (ou Pentateuque en grec : les cinq premiers livres de la Bible) -  Hamishah humshe Torah -, avec la paraphrase en araméen (Targum Onkelos) et le commentaire par Rashi (Solomon ben Isaac) a été vendue par Christie's Paris 2 785 500 euros - "un record mondial pour un judaïca imprimé (livre hébraïque imprimé) et un record en France pour un livre imprimé" - le 30 avril 2014. Ce livre présente plusieurs caractéristiques originales : c'est le premier ouvrage "dans lequel sont réunis les cinq livres formant le Pentateuque ainsi que le premier dans lequel sont ajoutés les signes de vocalisation et de cantillation. C’est également la première fois que le texte biblique imprimé est encadré par le commentaire de Rashi et la paraphrase en araméen (Targum Onkelos). Preuve de l’importance de cette édition, cette forme est toujours en usage aujourd’hui pour l’impression des Torah... L’exemplaire porte in fine la signature de trois censeurs des XVIe et XVIIe siècles, attestant sa présence dans une bibliothèque italienne au moins jusqu’à la moitié du XVIIe : Luigi de Bologne en 1599, Camillo Jaghel en 1613 et Renato de Modène en 1626". Au cours du siècle passé, "seuls deux exemplaires de cette rare édition sont passés en vente aux enchères : le premier en 1970, imprimé sur vélin et complet, le second en 1998, imprimé sur papier et incomplet de huit feuillets". Édité par Joseph Hayim ben Aaron Strasbourg Zarfati à Bologne, cet incunable a été imprimé le 5 Adar I [5]242 (25 janvier 1482) "sur vélin, complet (hormis le dernier feuillet blanc) et d’une fraîcheur exceptionnelle".

Le 20 octobre 2016, à 14 h 30, le MAHJ (Musée d'art et d'histoire du Judaïsme) proposa la conférence "Bijoux et judaica : l’art de l’orfèvrerie", par Ania Guini-Skliar, guide-conférencière nationale . "Bagues, broches, mains de lecture et couronnes de Torah révèlent leur qualité d’objets d’art et l’habileté des artisans qui les ont créées. L’orfèvrerie juive témoigne d’une activité importante, malgré les interdits : vous découvrirez l’histoire de négociants en métaux et en pierres précieuses, de diamantaires, d’orfèvres ou de bijoutiers".


Vente le mardi 28 janvier 2025 une vente par lots à l'Hôtel Drouot9 rue Drouot 75009 Paris - les objets seront exposés le lundi 27 janvier 2025. Entrée gratuite
Et 
Vente cataloguée le mercredi 26 février 2025 par l'étude Ader, 3 rue Favart 75002 Paris - les objets seront exposés le mardi 25 février 2025 et le mercredi 26 février 2025 au matinEntrée gratuite


Exposition le 22 mars et vente le 23 mars 2011 à Drouot Richelieu : 9, rue Drouot, 75009 Paris
Catalogue illustré et rendez-vous auprès de l’étude Ader–Nordmann, 3 rue Favart, 75002 Paris. Tél. : 01 53 40 77 10
Visuels de haut en bas : les notices sont extraites du catalogue
Couverture du catalogue
LEVY Alphonse (1843-1918)
Juif en prières tourné vers l'Est (extrait, lot n° 19)
Gouache et crayons de couleurs sur papier
61 cm x 38,2 cm

Sac à tefilin (lot n°98)
« Cuir gaufré et peint, en forme d'écu avec sur les deux faces un riche décor floral, et des initiales latines (GN) surmontées du nom en hébreu « Menahem Nahon ». Broderie en fils dorés sur les bords et glands en passementerie de fils dorés ». L’un des rares en peau, car la plupart de ces sacs sont en velours. Les téfilines, ou phylactères, sont des boîtes en cuir contenant des morceaux de parchemin que les Juifs, à partir de l'âge de leur bar mitzva (à treize ans), portent sur leur tête et sur l’un de leur bras pendant l'office de prières.
Vers 1900-1930
30 cm x 22 cm

Rouleau manuscrit sur parchemin d’Esther dans son étui en filigrane de vermeil (lot n° 46)
Travail typique des Balkans (Grèce ou Turquie) de la seconde moitié du XIXe siècle. Le rouleau à l’intérieur est de type Hamelech ».
Hauteur : 37 cm
Poids brut : 447 g

Le repos du colporteur juif (lot n° 86)
Statuette porte pipes en buis tourné et sculpté représentant le colporteur, barbu et coiffé d'un tricorne, fumant sa pipe assis sur une souche, sa hotte sur le dos, en costume du XVIIIe siècle. Cette sculpture, d'une finesse remarquable représente, vu par un non-juif, un personnage typique des communautés juives de la vallée du Rhin, en particulier en Alsace, sans que l'on puisse, ce qui est exceptionnel à l'époque, y déceler la moindre trace de caricature ou d'antisémitisme ».
Vallée du Rhin, début du XIXe siècle
Hauteur : 14 cm

FREY Junius et Emmanuel
Philosophie sociale dédiée au peuple françois. Paris, Froullé, 1793 (lot n°192)
«  Edition originale de ce texte de Junius Frey (1753-guillotiné le 5 avril 1794), qui, apparenté à l'hérésiarque juif Jacob Franck, se convertit au catholicisme, fut anobli par l'Empereur d'Autriche, créa dans son pays natal un ordre à tendance kabbalistique, puis vint à Paris avec son frère Emmanuel et sa sœur qui épousa Chabot, religieux défroqué devenu conventionnel, avec lequel les deux frères furent guillotinés. Précieux et émouvant exemplaire dédicacé par l'auteur « A mon tendre fils Peppi-Junius Frey » et portant, sur les deux contreplats, les testaments autographes signés, datés du 29 ventôse an 2, de Junius (qui signe « ton père mourant») et d'Emmanuel Frey. Guershom Sholem, dans la version française de son livre « Du Frankisme au Jacobinisme. La vie de Moses Dobruska, alias Franz Thomas von Schönfeld, alias Junius Frey », Paris, Gallimard et Seuil, 1981, a publié ces testaments, textes d'une très belle élévation morale, sur la copie communiquée par les propriétaires actuels du volume. Les frères Frey sont incontestablement les plus célèbres victimes juives de la guillotine révolutionnaire. Barbier III, 879-880: « le titre a été rafraîchi en 1797 ». Alkan aîné: Archives du Bibliophile, XXX, 1860 ».

AMELOT DE LA HOUSSAYE Abraham Nicolas, 1634 - 1706
Abrégé du procès fait aux Juifs de Mets. Avec trois Arrests du Parlement qui les déclarent convaincus de plusieurs Crimes, & particulièrement Rahaël (sic) Levi d'avoir enlevé sur le grand chemin de Mets à Boulay un enfant Chrestien âgé de trois ans: pour reparation de quoy il a esté brûlé vif le 17 janvier 1670. Paris, Leonard, 1670, un vol. petit in 12, rel. plein vélin surjeté. (lot n°114)
« Bel exemplaire de l'édition originale de ce texte qui, violemment antisémite, relate la condamnation de Raphaël Lévi dans une fausse accusation de meurtre rituel, en reprenant tous les clichés accompagnant ordinairement ce type de calomnie: crucifix fouetté dans la synagogue, etc. C'est l'oratorien Richard Simon qui prit la défense des Juifs, mais trop tard pour sauver Raphaël Lévy. (Barbier I, 42, f, d'après le Père Lelong). Szajkowski, 1418 signale que d'après Reinach, ce serait les corporations des marchands (chrétiens) de Metz qui seraient à l'origine de cette publication ».

DEHODENCQ Alfred (1822-1882)
Portrait de Sol Hatchuel (lot n°11)
Huile sur carton.
32 cm x 23,5 cm
« Œuvre d'une exceptionnelle intensité reprenant uniquement le buste et le visage de Sol Hatchuel, la Tsadika de Tanger, au moment de son exécution (elle avait refusé de devenir musulmane pour sauver sa vie) : le visage et les yeux tournés vers le ciel, on ne sait si l'héroïne regarde son bourreau ou si elle implore la protection du Tout Puissant. Gabriel Séailles raconte qu'Alfred Dehodencq, ayant assisté à l'exécution, en fit un premier tableau presque aussitôt détruit dans l'écroulement de son atelier de Tanger alors qu'il était en train de dîner chez le consul de France, puis recommença ce tableau ».

Assiette de Pâque (lot n°51)
« Faïence de l'Est à bords chantournés, à décor de fleurettes sur le marli, avec inscription « Pessah » en hébreu au centre en noir dans un double cercle bleu. Alsace ou Lorraine, fin du XVIIIe-début du XIXe siècle.
Diamètre : 21 cm

ROUKHOMOVSKY Suzanne - Gastronomie juive. Cuisine et pâtisserie Kasher (ce mot en hébreu) de Russie, d'Alsace, de Roumanie et d'Orient. Paris, Flammarion, 1929. (lot n°197)
« Précieux exemplaire non coupé, tel que paru et de belle provenance puisqu'enrichi d'un envoi autographe signé de l'auteur « A Monsieur Kessel hommage d'admiration ».

Rimmonim, Ornements pour la Torah Bayonne-Pau

Cet article a été publié en une version concise dans le n° 634 de mars 2011 de L'Arche

A lire sur ce site sur :
Cet article a été publié pour la première fois le 11 mars 2011. Il a été modifié 7 mai 2014.
Il a été republié le :
-  14 mai 2012  à l’occasion de la vente du 11 mai 2012 par Christie’s Paris d’un mazhor, livre hébraïque deprières en hébreu de l’année liturgique, de Toscane (Italie) ;
- 28 novembre 2012 ;
- 6 janvier 2013 : la conférence du collectionneur Marc Gordon au MAHJ, le 6 janvier 2013, à 11 h, vient d'être annulée car le conférencier est souffrant. Le catalogue de la vente aux enchères d'articles judaïca de la collection de Marc Gordon du 27 novembre 2012 a été rédigé par Elie Szapiro ;
- 29 avril 2013 à l'approche de la vente aux enchères par Sotheby's, le 29 avril 2013, de la collection Judaica de Michael et Judy Steinhardt. Une collection remarquable qui couvre l'histoire des Juifs de l'Antiquité au XXe siècle, en Europe, Asie, Afrique et Amérique ;
- 1er juin 2013 après le décès d'Elie Szapiro ;
- 20 novembre 2013, 7 mai 2014, 20 octobre 2016. 

jeudi 23 janvier 2025

« La mode en modèles. Photographies des années 1920-1930 »

Le musée des Arts décoratifs propose « La mode en modèles. Photographies des années 1920-1930 », une exposition au carrefour de l'histoire de la mode et de celle de la photographie de mode. La mode est protégée de la contrefaçon par le droit de la propriété intellectuelle et industrielle. Dans l'entre-deux-guerres, durant l'essor de la haute couture parisienne, de célèbres créateurs protègent leurs œuvres de la contrefaçon par 
« le dépôt de modèle » via des dessins ou des photographies de modèles portés par des mannequins dans l'atelier, parfois signées par Man Ray, et multipliant les astuces (jeux de miroirs) pour présenter sous divers angles, dans leurs ateliers, ces œuvres. Ce qui assurait la protection juridique maximale.

L’histoire sous les pieds. 3000 ans de chaussures 

« Le musée des Arts décoratifs propose, à l’occasion de Paris Photo, « La mode en modèles. Photographies des années 1920‑1930 ». Cette exposition met en lumière « le dépôt de modèle », véritable outil de lutte contre la contrefaçon dans l’univers de la mode d’avant-guerre. Plus de 120 photographies issues des collections sont mises en regard de silhouettes de mode et d’accessoires de grands créateurs, de Jeanne Lanvin à Jean Patou, en passant par Marcel Rochas, Madeleine Vionnet, Jeanne Paquin, ou encore Elsa Schiaparelli. » 

« Tous ont utilisé ces images d’un genre nouveau, prises sur le vif ou mises en scène, pour témoigner de l’authenticité d’une griffe parisienne. »

« Déposées au musée des Arts décoratifs en 1940, ces images singulières constituent désormais une ressource visuelle pour les grandes maisons qui fréquentent l’institution en quête d’inspirations et de modèles. »

L’exposition évoque le destin tragique de « Bella Ariel (1912-1943), mannequin de cabine pour Jeanne Lanvin à partir de 1934, puis mannequin vedette, [qui] pose parallèlement pour Man Ray, D’Ora ou Lipnitzki. Sous l’Occupation, elle défile toujours mais en 1943, à la suite d’une dénonciation, elle est arrêtée par la police anti-juive et est assassinée dans le camp d’extermination d’Auschwitz ».

Le commissariat de l’exposition est assuré par Sébastien Quéquet, en charge des collections photographiques du musée des Arts décoratifs. 

Autour de l’exposition, le musée organise des visites guidées « La mode en modèle » : « la présentation de photographies destinées à protéger juridiquement les modèles de couturiers amène les visiteurs à découvrir un aspect méconnu du rôle joue par la photographie dans l’histoire de la mode. C’est aussi l’occasion d’admirer les modèles et les photographies de grands noms de la mode des années 1920-1930. »

« Avocate en droit de la propriété intellectuelle, Géraldine Blanche est actuellement doctorante à l’Ecole de Droit de Sciences Po. Ses recherches portent sur les stratégies des droits de propriété intellectuelle dans l’industrie de la mode. Portée par sa volonté de faciliter l’accès au droit pour les créatifs, elle enseigne et forme les talents émergents dans les écoles de mode et conseille les acteurs innovants de l’industrie. » Elle a assuré la conférence « Les couturiers, « pionniers » de la propriété intellectuelle ? ». 

« La contrefaçon dans la mode n’est pas un phénomène récent. Des le XIXe siècle, industriels et grandes maisons de couture tentent de lutter contre les ≪ pirates de mode ≫. Un de leurs leviers d’action est le recours au droit de la propriété intellectuelle, incluant les dessins et modèles, le droit d’auteur et la marque. »

« Ces droits vont influencer et accompagner les mutations du rôle du couturier, tantôt artiste, tantôt industriel, tantôt actif financier. Pionniers dans la lutte contre la contrefaçon, Poiret, Paquin et Vionnet, figures emblématiques, vont tenter d’endiguer le phénomène de la copie. Mais pour quelle efficacité ? »

« Que reste-t-il aujourd’hui de leurs combats dans le contexte d’une mode dont la production et la consommation se sont accélérées à l’image de la ≪ fast fashion ≫ ?


De la propriété intellectuelle et industrielle
« Si le principal vecteur de la mode est la photographie de presse, il existe une autre iconographie, aussi méconnue que mystérieuse : les dépôts de modèles. »

« Les dépôts de modèles sont une composante de la propriété industrielle, comme les brevets et les marques. »

« Déposés au conseil des prud’hommes ou au greffe des tribunaux jusqu’en 1979, ils permettaient de protéger juridiquement une création et d’engager ainsi une action en contrefaçon en cas de copie. Au début du XXe siècle, dans le contexte de développement de la haute couture parisienne et parallèlement, de la contrefaçon dont elle était victime, ces photographies acquièrent le statut de pièces à conviction dans les nombreux procès intentés et qui ont défrayé la chronique, à l’instar de celui qu’intente la « géomètre de la mode » Madeleine Vionnet, en 1921. »

« Articles de presse, films, mais aussi documentaires narrent le phénomène alors grandissant de la contrefaçon, parfois de façon romanesque, comme dans le film Les Pirates de la mode de William Dieterle et Busby Berkeley (intitule en anglais Fashions of 1934). »

« Ces dépôts de modèles s’inspirent des vues de face et de profil mis en place par le criminologue Alphonse Bertillon pour la photographie judiciaire dans les années 1880 et qui par la suite développe l’identification par l’empreinte digitale. »

La sauvegarde et le renouvellement d’un patrimoine visuel
« Ce fonds photographique exceptionnel constitué dans les années 1940, donne à voir un panorama visuel surprenant de la mode et de la haute-couture parisienne entre 1917 et 1934 : les plus grands noms, de la plus ancienne maison Worth à Cheruit, Hermès, ou encore Callot Soeurs et Lanvin, mais aussi Edward Molyneux, Jean Patou, en passant par Jeanne Paquin, Lucien Lelong et bien d’autres y sont présentes ».

En image, une certaine histoire de la mode
« Très vite, la photographie s’impose pour capter un modèle et une collection, c’est alors un véritable marché qui s’ouvre aux photographes et aux studios, au début du XXe siècle. Les nombreux dépôts de modèles produits ont désormais une signature photographique : Man Ray, Gilbert René, mais aussi Pierre Choumoff, Henri Manuel, Therese Bonney, ou encore Paul Mejat et Henri Martinie en sont les plus célèbres représentants. »

« Ces photographies réalisées dans l’intimité des ateliers sont pourtant moins considérées que les tirages réalisés pour la presse ou les expositions. »

« Destinés aux domaines de la justice et de l’archive, les dépôts ne sont pas toujours signés par des photographes reconnus, et ne font pas appel aux célèbres actrices et mannequins. Ces images restent néanmoins un vivier pour écrire une histoire de la mode et de la photographie de mode, participant également de l’analyse de l’économie de tout ce secteur. »

« Image de mode d’un nouveau genre : les dépôts de modèles »
« Le dépôt de modèle prend plusieurs formes photographiques : assemblage de deux ou trois photographies qui devient un diptyque ou un triptyque ; système photographique qui combine plusieurs objectifs ou encore cabine en angle composé de miroirs permettant de montrer les différentes vues de la tenue : face, dos, profil, à l’instar de ceux réalisés par Madeleine Vionnet. »

« Sur ces dépôts se trouvent plusieurs indications de leur statut juridique : au recto, le numéro du modèle dans la collection et au verso, la signature et le cachet du déposant. Il est également possible de voir le tampon du photographe. Enfin, l’image comporte un numéro d’ordre attribué au modèle au sein du dépôt. »

« Une photographie entre la fonction et la création »
« La mise en scène de ces images est révélatrice du soin apporté au dépôt de modèle : certains couturiers élaborent des espaces restreints et dépouillés au sein de leur atelier, d’autres créent des dispositifs plus inventifs comme Madeleine Vionnet et les jeux graphiques de miroir, d’autres disposent leurs modèles dans de véritables univers composés de pièces de mobilier et d’œuvres d’art comme ceux réalisés par Paul Poiret. »

« A travers ce fonds photographique jamais présenté auparavant au musée des Arts décoratifs, le voile est levé sur une pratique qui a marqué le monde de la mode au début du XXe siècle et dont l’objectif, celui de protéger les modèles de la contrefaçon, reste d’une actualité brulante, au regard des possibilités offertes par la révolution digitale et l’intelligence artificielle. » 


Du 6 novembre 2024 au 26 janvier 2025
107 rue de Rivoli, 75001 Paris
Tél. : +33 (0) 1 44 55 57 50
Du mardi au dimanche de 11h à 18h
Nocturne le jeudi jusqu’à 21 h dans les expositions temporaires
Visuels :
Affiche
Madeleine Vionnet
Robe du soir
Août 1938
Tirage gélatino-argentique © Les Arts Décoratifs

Wladimir Rehbinder —
Dépôt de modèle pour un manteau de Sonia Delaunay
1924
Tirage gélatino-argentique
© Les Arts Décoratifs

Studio Jarach —
Dépôt de modèle pour une robe de soirée de la maison Valrose
Vers 1920-1930
Tirage gélatino-argentique
© Les Arts Décoratifs



mardi 21 janvier 2025

« 1944 : il faut bombarder Auschwitz » par Mark Hayhurst

"À la veille du 80e anniversaire de la libération d’Auschwitz, le 27 janvier, ARTE s’associe aux commémorations en proposant une vaste programmation à l’antenne et en ligne". Arte rediffusera le 21 janvier 2025 à 20 h 55 « 1944 : il faut bombarder Auschwitz » (1944: Bomben auf Auschwitz?1944: Should We Bomb Auschwitz?) par Mark Hayhurst. « Au printemps 1944, le témoignage de deux évadés juifs sur l’extermination en cours à Auschwitz parvient aux Alliés. Ce film retrace la trajectoire du document et les débats, persistants, suscités par le projet de bombardement du camp. »

« Le 10 avril 1944, Rudolf Vrba et Alfred Wetzler réussissent à s'échapper du camp d'Auschwitz-Birkenau ».

« Parvenus à Zilina, en Slovaquie, ils entrent en contact avec les responsables du Conseil juif et, interrogés séparément, décrivent avec une abondance de détails la machine d'extermination nazie ».

« Leurs témoignages sont consignés dans le "rapport Vrba-Wetzler" ou "protocole d'Auschwitz".

« Par la diffusion de ce document, les deux hommes espèrent empêcher l'anéantissement, imminent, de 800 000 membres de la communauté juive de Hongrie ».

« Après avoir transité par le rabbin Michael Weissmandl, qui y a joint un appel à bombarder le camp, le rapport parvient en Suisse à Roswell McClelland, le représentant du War Refugee Board, un organisme créé par Roosevelt ». 

« Celui-ci transmet en urgence à Washington une version résumée, à laquelle auront accès les leaders des principales organisations juives, mais aussi Winston Churchill et son ministre des Affaires étrangères, Anthony Eden ».

Parmi les questions tourmentant les principaux protagonistes : peut-on bombarder ce camp en sachant que des déportés périront sous les bombes alliées ? Pendant combien de temps ces bombardement parviendront-ils à enrayer le génocide ? 

« Alors que tous deux sont favorables au bombardement, des doutes sur la faisabilité technique d'une telle opération émergent ».


« En cette phase cruciale du conflit, les Alliés, qui viennent de débarquer en Normandie, choisissent finalement de concentrer leurs forces sur le champ de bataille ».

« Il faudra attendre le 27 janvier 1945 pour que les troupes soviétiques libèrent le camp, où 1,1 million de déportés ont été exterminés ».

« Entre le 15 mai et le 9 juillet 1944, plus de 5 000 juifs hongrois en moyenne ont péri quotidiennement dans les chambres à gaz ».

« Fallait-il bombarder Auschwitz, au risque de sacrifier les survivants ? »

« Croisant reconstitutions, archives et éclairages d’historiens et de rescapés hongrois, ce documentaire suit la trajectoire tortueuse du rapport Vrba-Wetzler, premier témoignage de l’intérieur de l’indicible horreur du génocide, et retrace les tractations qu'il a engendrées, sur fond de dilemme moral, de stratégie militaire et d’antisémitisme larvé ».



"Quand, au printemps 1944, deux évadés d'Auschwitz alertent les Alliés sur la réalité du génocide, ceux-ci envisagent de bombarder le camp, puis y renoncent. Un remarquable documentaire retrace cet épisode méconnu, soixante-quinze ans après la libération d'Auschwitz". Par Laure Naimski.

Témoignage de l'intérieur
Miraculeusement évadés d'Auschwitz en avril 1944, deux Juifs slovaques, Rudolf Vrba et Alfred Wetzler, atteignent la Slovaquie, où ils contactent les organisations juives clandestines. Ils leur livrent un témoignage exceptionnel sur le fonctionnement de la machine génocidaire nazie et alertent sur l'imminente extermination de 800 000 juifs hongrois. Ils produisent ensuite un document, le "rapport Vrba-Wetzler" ou "protocole d'Auschwitz", dans lequel, schéma des chambres à gaz et des crématoriums à l'appui, ils décrivent minutieusement la sélection, la mise à mort et les conditions inhumaines endurées par les survivants. Diffusé en mai 1944 par le rabbin Michael Weissmandl, le rapport parvient au War Refugee Board, une agence créée en Suisse par le président américain Roosevelt pour venir en aide aux victimes du nazisme. Le rabbin y a ajouté un post-scriptum suppliant les Alliés de bombarder Auschwitz.

Pour et contre
Avec Winston Churchill, les leaders des organisations juives à Jérusalem sont d'abord favorables à une opération. Mais ces derniers changent d'avis, de peur de causer des pertes parmi les prisonniers sans pour autant parvenir à enrayer l'extermination. Le Premier ministre britannique se ravise lui aussi, car il estime que les préparatifs du Débarquement doivent primer. Un résumé du rapport parvient par ailleurs à John Pehle, directeur du War Refugee Board à Washinton, qui réclame en vain à l'assistant du secrétaire d'État à la guerre, John McCloy, des frappes aériennes sur Auschwitz. Un mélange d'antisémitisme larvé et de scepticisme quant à la véracité du rapport fait également obstacle. Un débat subsiste entre historiens sur le fait que Roosevelt lui-même ait été consulté.

La presse entre en jeu
En septembre 1944, les Alliés bombardent le camp par erreur, faisant une cinquantaine de victimes parmi les prisonniers et les SS, alors que l'usine mitoyenne de caoutchouc IG Farben constituait leur cible. En octobre, Pehle reçoit l'intégralité du rapport et conjure McCloy de revenir sur sa décision, mais son interlocuteur, au nom de la "faisabilité militaire", demeure inflexible. Pehle divulgue alors le rapport à la presse américaine qui titre en une sur le génocide en cours. Fin novembre, alors que l'information se répand dans l'opinion publique, les Allemands détruisent les chambres à gaz. Le 27 janvier 1945, il y a près de soixante-quinze ans jour pour jour, le camp d'Auschwitz-Birkenau, où 1,1 million de personnes ont péri, est libéré par l'Armée rouge."

"• April 1944: The harrowing testimony of Rudolf Vrba and Alfred Wetzler, Jewish prisoners who escaped the Auschwitz-Birkenau concentration camp, was turned into a detailed report known as The Auschwitz Protocol.
May 1944: The Auschwitz Protocol reached Rabbi Michael Weissmandl, who secretly worked for the Jewish Underground in Slovakia. Weissmandl sent the protocol to Roswell McClelland at the War Refugee Board in neutral Switzerland with a plea for help and a demand for Allied air forces to bomb Auschwitz. Later, McClelland sent a cable containing a summary of the protocol and the plea to bomb the camp to the headquarters of the War Refugee Board in Washington, D.C.
June 29, 1944: War Refugee Board director John Pehle passed the recommendations to bomb Auschwitz to John McCloy, Assistant Secretary of War, who was not inclined to divert resources from the war to stop the mass murder happening at the camp.
July 6, 1941: Jewish Agency representatives Chaim Weizmann and Moshe Shertok met with Foreign Secretary Anthony Eden in London, where he was presented with The Auschwitz Protocol and a memo from U.K. Prime Minister Winston Churchill urging the bombing of Auschwitz. Eden then summoned Head of Air Ministry Sir Archibald Sinclair to discuss the feasibility of a raid.
September 13, 1944: Allied forces accidentally bombed Auschwitz, killing 40 prisoners and 15 SS troops, while attempting to bomb a nearby IG Farben factory.
Early November 1944: John Pehle received the complete The Auschwitz Protocol and shared the report with John McCloy who informed him that bombing Auschwitz was not “feasible from a military standpoint.” Failing to get the War Department involved, Pehle leaked The Auschwitz Protocol to newspapers.
November 1944: With the tide of the war turning, the Nazis began dismantling the gas chambers at Auschwitz in an effort to destroy evidence of their crimes – and accelerated their efforts with the new media attention.
December 3, 1944: The Washington Post published an editorial on the atrocities titled “Genocide,” marking the first time the word appeared in a national newspaper.
January 27, 1945: Nine months after Rudolf Vrba and Alfred Wetzler gave their testimony to the Jewish Underground, Auschwitz was liberated by the Soviet Army."


« 1944 : il faut bombarder Auschwitz » par Mark Hayhurst
Allemagne, Oxford Film & Television, 2019, 59 minutes
Avec Daniel Caltagirone (John Pehle), Ashley Cook (Leon Kubowitski), Doron Davidson (Rabbi Weissmandl), Michael Fox (Alfred Wetzler), Ilan Goodman (Benjamin Akzin)
Sur Arte les  21 janvier 2020 à 20 h 50, 28 janvier 2020 à 0 h 20, 19 mai 2022 à 9 h 25, 21 janvier 2025 à 20 h 55, 27 janvier 2025 à 9 h 25
Sur arte.tv du 20/01/2025 au 19/02/2025
Disponible du 20/01/2020 au 19/02/2020, du 02/05/2022 au 01/06/2022
Visuels© Oxford Films

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Les citations sur le film sont d'Arte. Cet article a été publié le 18 janvier 2020, puis le 18 mai 2022.