William Shakespeare (1564-1616) était un dramaturge - Hamlet, Othello, Le Roi Lear, Macbeth, le Marchand de Venise -, poète et comédien anglais sous les règnes de la reine Élisabeth I et du roi Jacques Ier. Dans ses œuvres, il a illustré les problèmes religieux et politiques de son temps. Arte diffusera le 14 décembre 2024 dès 20 h 50 « William Shakespeare », série en trois parties de Julian Jones.
William Shakespeare (1564-1616) était un dramaturge, poète et acteur anglais né et mort à Stratford-upon-Avon (Warwickshire) qui accueille dans son théâtre The Royal Shakespeare Company.
« Barde d'Avon », « barde immortel », « le barde »... Ces surnoms louent l'un des auteurs majeurs de langue anglaise. Principalement écrite de 1589 à 1613, son œuvre - 39 pièces (comédies et pièces historiques, puis tragédies comme Hamlet, Othello, Le Roi Lear et Macbeth, enfin tragi-comédies), 154 sonnets et des poèmes - s'avère à dimension universelle. Shakespeare a aussi co-écrit des pièces de théâtres. Ses pièces sont publiées alors qu'il est vivant dans des livres peu chers. En 1623, deux de ses amis publient le « Premier Folio », recueil de la quasi-totalité de son œuvre théâtrale. Dans sa préface, Ben Jonson prévoit l'intemporalité de l'oeuvre éditée.
Marié à 18 ans avec Anne Hathaway, Shakespeare a trois enfants. De 1585 à 1592, il débute sa carrière de comédien et d'auteur à succès à Londres dans la troupe Lord Chamberlain's Men, dont il est actionnaire. Vers 1613, il semble être retourné vivre à Stratford.
Le Marchand de Venise (The Merchant of Venice) est une pièce de théâtre de William Shakespeare créée entre 1596 et 1597. Rangée comme comédie dans le premier in-folio de 1623, elle présente des aspects de comédies romantiques shakespeariennes, et des scènes tragiques. Elle demeure problématique en raison du personnage de Shylock, usurier juif qui prête de l'argent au marchand Antonio par contrat stipulant qu'en cas de défaut de paiement, le prêteur prélèvera une livre de chair... Shylock est perçu par certains comme véhiculant les clichés antisémites (cruauté, cupidité), et par d'autres comme une victime blessée par la société chrétienne et aspirant à être traitée avec dignité.
En 2014, dans le cadre des célébrations du 450e anniversaire de William Shakespeare, le musée d'art et d'histoire du Judaïsme a proposé la rencontre "Shylock, scélérat ou victime ? Lectures du Marchand de Venise". Une table-ronde animée par Dominique Goy-Blanquet, professeur émérite de littérature élisabéthaine à l’université de Picardie, coordinatrice de la manifestation « Shakespeare 450 », avec la participation de Gisèle Venet, professeur émérite à l’université Paris III, Jean-Michel Déprats, professeur à l’université Paris X, spécialiste et traducteur de l’œuvre de Shakespeare, et Stéphane Braunschweig, metteur en scène. Lectures par Gérard Desarthe avec Alice Vannier. "Autrement complexe que le monstrueux Barabas du Juif de Malte, imaginé par Christopher Marlowe (1564-1593) (dramaturge, poète et traducteur anglais de l'ère élisabéthaine, Ndlr), le Shylock de Shakespeare prononce, dans Le Marchand de Venise, l’un des plus vibrants plaidoyers du répertoire au nom de l’humanité commune, et les plus sanguinaires cris de vengeance. Face à la société vénitienne qui affiche les principes de saint Luc, « faites du bien et prêtez sans rien espérer en retour », le juif démasque les hypocrisies : « Vous avez parmi vous de nombreux esclaves... ». Mais sa fille Jessica jette par les fenêtres l’argent de l’usure pour payer son passage dans le monde chrétien. Le dénouement « offre » à Shylock la même porte de salut, en le convertissant de force et en le dépouillant de ses biens. Antisémitisme ou antijudaïsme ? Cette question et d’autres ont été posées à Gisèle Venet, éditrice du texte dans la Pléiade, et à Stéphane Braunschweig, metteur en scène du Marchand, à la lumière d’extraits de plusieurs adaptations cinématographiques de la pièce et de moments de lecture".
En 2016, le Centre Simon Wiesenthal (CSW) a dénoncé « l’acharnement sur et contre Israël » dans une adaptation de la pièce de théâtre Roméo et Juliette de Shakespeare. "Situé dans le Jérusalem Est contemporain, la production met en scène des soldats israéliens en uniforme maltraitant des Palestiniens". "La pièce jouée au Theatricum Botanicum, au Topanga Canyon en Californie, se situe dans le Jérusalem Est contemporain et un personnage est présenté comme un soldat israélien exécutant une femme palestinienne désarmée à bout portant. « L’histoire d’amour classique de Shakespeare a été détournée pour diaboliser l’Etat d’Israël. Nous ne croyons pas à la censure, mais cette production a dégradé une pièce classique pour en faire une plate-forme de propagande anti-Israël très à charge. Comme la pièce est actuellement mise en scène, Roméo et Juliette est une proposition ‘perdant-perdant. La pièce perd, le public perd et la vérité perd. Le génie de Shakespeare devrait être employé pour illuminer la condition humaine et promouvoir la compréhension de questions, et pas pour changer la réalité », a déclaré le rabbin Abraham Cooper, dirigeant du CSW. Le rabbin Yitzchok Adlerstein, directeur des Affaires interreligieuse du CSW, a porté plainte contre la production, et a déclaré : "La décision de présenter Israël comme une bête féroce était mauvaise, et ne devrait pas être présentée aux spectateurs de théâtres de LA ». "Les responsables du deuxième plus grand district scolaire du pays ont approuvé les conclusions du CSW et ont estimé que la production actuelle de Roméo et Juliette au Theatricum Botanicum « ne méritait pas le soutien du LAUSD », déclarant que « le contenu de cette production n'est pas soutenu par le LAUSD pour ses étudiants ». Après une réunion entre des représentants du CSW et du théâtre, le Theatricum Botanicum "a accepté les objections du CSW concernant la manière inexacte et nuisible dont les soldats israéliens étaient représentés dans une scène. Cette mise en scène a été modifiée".
En 2015, le festival Shakespeare de l’Oregon "a annoncé qu’il avait commandé à trente-six dramaturges la traduction de toutes les pièces de Shakespeare en anglais moderne". Une décision vivement critiquée.
Série de Julian Jones
« La vie et l’œuvre de William Shakespeare, le plus grand dramaturge de l'histoire de son pays, à travers les témoignages d'historiens et de comédiens, pour qui sa plume de génie est toujours aussi populaire. En trois volets, cette reconstitution spectaculaire retrace sa carrière mouvementée, de Stratford-upon-Avon, où il naît en 1564 dans une famille modeste, à la cour du roi d’Angleterre des années plus tard. »
« Comment a vécu celui qui, dans une œuvre à la richesse inépuisable, a su faire vivre le bruit, la fureur et la beauté du monde ? Éclairé par les plus grands spécialistes et brillamment mis en images, un voyage biographique qui se savoure comme un film d’aventures. »
« Parce que, hormis ses trente-neuf pièces et plus de cent cinquante poèmes, l’existence du grand William Shakespeare (1564-1616) a laissé peu de traces, il a fallu de l’audace, mais aussi beaucoup de rigueur et de talent à Julian Jones pour la mettre en scène au fil de ces trois heures passionnantes. »
« Éclairé par les plus grands spécialistes, ponctué d’interventions d’acteurs de renom (Judi Dench, Brian Cox, Martin Freeman, Helen Mirren…) et brillamment mis en images grâce à l’iconographie élisabéthaine et des reconstitutions convaincantes, ce voyage biographique en trois épisodes se savoure comme un film d’aventures. »
1ère partie : « L‘inspirateur »
« En 1587, fils d’un gantier de Stratford-upon-Avon, dans le centre de l’Angleterre, William Shakespeare a 23 ans lorsqu’il quitte sa femme et leurs trois enfants pour poursuivre ses rêves d’écriture. »
« Arrivé à Londres, une ville surpeuplée où règne la violence et où les maladies font rage, il découvre le phénoménal pouvoir de transgression du théâtre. Déterminé à y conquérir sa place, il trouve à s’employer comme régisseur. »
« À force d’observer les acteurs et le déroulement des représentations, la scène et ses coulisses n’ont plus de secrets pour lui. Peu à peu, il se rapproche des cercles de dramaturges célèbres, comme Christopher Marlowe, Robert Greene et Thomas Kyd, mais son extraction modeste et ses études inachevées jouent en sa défaveur auprès du petit monde des lettres. »
« Dix ans après son arrivée à Londres, sa première tragédie, Titus Andronicus, est un succès... »
2e partie : « Gloire et rébellion »
« Jouissant des faveurs de la reine Élisabeth Ire et débordant d’ambition, Shakespeare écrit des pièces de plus en plus audacieuses qui reflètent la société londonienne et sa monarchie. »
« En observateur et critique, il aborde des sujets tabous dans Songe d’une nuit d’été et ridiculise certains partisans du puritanisme dans Henri VI, ce qui le confronte à la toute-puissance de la noblesse et le contraint à abandonner l’idée de construire son théâtre du Globe dans les beaux quartiers de Londres. »
« En 1596, une tragique nouvelle lui parvient de Stratford-upon-Avon : la mort de son fils Hamnet. Shakespeare noie alors son chagrin dans l’écriture. De cette période prolifique, deux pièces se détachent du fait de leur résonance avec les rumeurs de complot et d’assassinat qui circulent à la cour : Jules César et Richard II. »
« Mécontent d’avoir perdu le soutien de la reine, le comte d’Essex tente d’impliquer Shakespeare dans un complot qui pourrait bien le compromettre... »
3e partie : « Au service de Sa Majesté »
« Quand Élisabeth Ire meurt en 1603, Shakespeare a 40 ans et est à la tête d’une immense fortune. Pourtant, l’incertitude demeure quant à l’avenir du théâtre à Londres.’
« Le nouveau souverain y sera-t-il aussi sensible qu’elle le fut ? Si Jacques Ier est loin d’en être un grand amateur, il en saisit néanmoins la portée et souhaite s’en servir pour conforter son règne. »
« Pour Shakespeare, c'est un grand soulagement lorsque sa troupe du théâtre du Globe est déclarée troupe royale. »
« Mais en 1613, vingt ans après son arrivée à Londres, l’incendie de son théâtre pousse le dramaturge à se retirer auprès des siens à Stratford-upon-Avon, où il meurt le 23 avril 1616. »
« William Shakespeare » de Julian Jones
Royaume-Uni, 2024, 3 x 55 mn
Production : 72Films, All3Media pour la BBC
Sur Arte
1ère partie (54 mn) : 14 décembre 2024 à 20 h 50, 22 décembre 2024 à 10 h 35, 30 décembre 2024 à 9 h 25
2e partie : 14 décembre 2024 à 21 h 45, 22 décembre 2024 à 11 h 35, 30 décembre 2024 à 10 h 20
3e partie : 14 décembre 2024 à 22 h 45, 22 décembre 2024 à 12 h 30, 30 décembre 2024 à 11 h 15
Sur arte.tv du 13/12/2024 au 13/03/2025
À l'antenne à partir du 14/12/2024 à 20.50
Visuels : © 72Films/All3Media International, DR
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