« Le palais du Reichstag Un bâtiment au cœur de l'histoire allemande » de Christoph Weinert
« Mein Kampf, c’était écrit » et « Mein Kampf, histoire d'un livre » par Antoine Vitkine
« La nuit des longs couteaux » de Marie-Pierre Camus et Gérard Puechmorel

Conçu par les architectes Paul Wallot, construit en 1884 « dans le style néoclassique sous l’empire allemand, le palais du Reichstag a été inauguré en 1894.
Destiné à accueillir l’Assemblée du Reich (Empire), il « a connu un passé mouvementé ».
Dans la nuit du 27 au 28 février 1933, il a été incendié. Le prélude à la répression de l'opposition politique aux Nazis.

Photographe Juif pour l'Armée rouge, Evgueni Khaldeï (1917-1997)
a souhaité créer le pendant photographique de l'oeuvre de Joe Rosenthal "
Le drapeau américain hissé au sommet de l’île japonaise d’Iwo Jima". En avril 1945, il se trouvait dans Berlin vaincue par l'Union soviétique. Staline voulait un cliché représentant la victoire sur le IIIe Reich. Khaldeï "a demandé, quelques jours plus tôt, à Grisha Lioubinsky, l'économe de l'agence Tass, de lui offrir quelques-unes des belles nappes rouges qu'il utilise lors des réunions du Parti",
expliquent Pierre Bellemare et Jérôme Equer dans "Histoire secrète des 44 photos qui ont bouleversé le monde". Avec son ami le tailleur Israël Kichitser, Evgueni Khaldeï "a fabriqué dans la nuit trois drapeaux soviétiques. Le plus dur a été de réaliser le marteau et la faucille. Le premier de ses drapeaux fut planté à l'aéroport de Tempelhof où se dresse un aigle gigantesque, symbole du Reich hitlérien. Le deuxième sera érigé au sommet de la porte de Brandebourg, devant le quadrige de Johann Gottfried Schadow, sur lequel trône la déesse de la Victoire". Par manque de recul, Khaldei ne peut pas montrer Berlin. Le troisième et dernier drapeau ? Il est destiné au toit du Reichstag. Ce qui offre une belle vue de la ville, en partie détruite par les combats. Le 30 avril, à 22 h 40, alors que Berlin était encore en proie aux combats, en l'absence de photographe, un drapeau soviétique y avait été installé. Le 1er mai, les Allemands l'avaient enlevé. Le 2 mai, "devant le Reichstag, j'en ai sorti un et les soldats se sont écriés : 'Donnez-nous ce drapeau, on va le planter sur le toit'",
a raconté le photographe à "Libération", en 1995. Et d'ajouter : "J'ai demandé à un jeune soldat de le tenir le plus haut possible. Il avait 20 ans, il s'appelait Alexis Kovalev. Je cherchais le bon angle, je lui ai demandé de grimper encore plus haut. Il a répondu "D'accord, mais que quelqu'un me tienne les pieds". Ce qui a été fait. La photo est partie, a plu, etc."

Ce
cliché a été sciemment obscurci par son auteur pour en renforcer le caractère dramatique, et donner l'impression que les combats perdurent. En outre, il a été retouché : deux montres entouraient les poignets du soldat, qui tient son camarade brandissant le drapeau soviétique. Pour éviter d'alimenter les rumeurs et récriminations contre les pillages dus aux soldats soviétiques, l'une de ces deux montres a été supprimé de l'oeuvre diffusée.
"En 1995, Visa pour l’Image tombait trois mois après le 50e anniversaire de 1945 et de toutes les commémorations en Normandie, il fallait trouver une idée… J’ai pensé à faire se rencontrer Joe Rosenthal, auteur de la célèbre photo du drapeau d’Iwo Jiwa, avec l’auteur d’une autre photo historique avec un drapeau, celle réalisée par Khaldeï, lors de la prise du Reichstag à Berlin.... La rencontre entre Khaldeï et Rosenthal a été fabuleuse et reste l’un des plus forts moments de l’histoire du Festival. Un jour, ils sont allés tous deux déjeuner à Collioure, avec leurs interprètes respectifs. A leur retour, visiblement ils avaient adoré les vins du Roussillon, ils riaient comme deux vieux complices. Quand je leur ai demandé pourquoi ils se marraient autant, ils m’ont répondu : « Nous avons réalisé que nous sommes Juifs tous les deux. Tu te rends compte du mal que nous avons fait à Hitler ? », s'est souvenu Jean-François Leroy, directeur du Visa pour l'Image, festival international de photojournalisme à Perpignan. « Ce documentaire revient sur les principaux moments de son histoire et sur les personnes qui l’ont marqué de leur empreinte, dont l’homme politique Philipp Scheidemann, qui a proclamé de l’une de ses fenêtres la république en 1918, ou l’artiste Christo qui, emballant de tissu l’intégralité du palais en 1995, a attiré l’attention du monde entier sur ce monument devenu le symbole de l’Allemagne réunifiée. »
Situé dans le Land de Berlin, le Palais du Reichstag (Reichstagsgebäude) est aussi l’actuel siège du Bundestag.
« Le palais du Reichstag Un bâtiment au cœur de l'histoire allemande » de Christoph WeinertAllemagne, 2017
Sur Arte les 4 octobre 2020 à 15 h 15 et 21 octobre 2020 à 9 h 25
Disponible du 04/10/2020 au 01/01/2021
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Les citations sur le documentaire sont d'Arte.
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