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vendredi 3 mars 2023

Le palais du Reichstag

Edifié (1884-1894) à Berlin durant le IIe Reich, le Palais accueillant le Reichstag (Diète du Reich) a été incendié dans la nuit du 27 au 28 février 1933, peu après l'arrivée d'Hitler au pouvoir. Détruit en 1945, il a été reconstruit, restauré 
par la République fédérale d'Allemagne (RFA) de 1961 à 1973, par l'architecte Paul Baumgarten - très abimée par la Deuxième Guerre mondiale, sa coupole a été détruite. Depuis la réunification allemande, et le retour des institutions à Berlin en 1999, le Palais du Reichstag abrite le Bundestag (Diète fédérale), assemblée parlementaire. Arte diffusera le 7 mars 2023 à 20 h 55 « L'incendie du Reichstag - Quand la démocratie brûle  » de Mickaël Gamrasni.

« Le procès du siècle. Les chroniqueurs célèbres de Nuremberg » de Peter Hartl

Conçu par les architectes Paul Wallot, construit en 1884 « dans le style néoclassique sous l’empire allemand, le palais du Reichstag a été inauguré en 1894. 

Destiné à accueillir l’Assemblée du Reich (Empire), il « a connu un passé mouvementé ». 

Dans la nuit du 27 au 28 février 1933, il a été incendié. Le prélude à la répression de l'opposition politique aux Nazis.

Photographe Juif pour l'Armée rouge, Evgueni Khaldeï (1917-1997) a souhaité créer le pendant photographique de l'oeuvre de Joe Rosenthal "Le drapeau américain hissé au sommet de l’île japonaise d’Iwo Jima". En avril 1945, il se trouvait dans Berlin vaincue par l'Union soviétique. Staline voulait un cliché représentant la victoire sur le IIIe Reich. Khaldeï "a demandé, quelques jours plus tôt, à Grisha Lioubinsky, l'économe de l'agence Tass, de lui offrir quelques-unes des belles nappes rouges qu'il utilise lors des réunions du Parti", expliquent Pierre Bellemare et Jérôme Equer dans "Histoire secrète des 44 photos qui ont bouleversé le monde". Avec son ami le tailleur Israël Kichitser, Evgueni Khaldeï "a fabriqué dans la nuit trois drapeaux soviétiques. Le plus dur a été de réaliser le marteau et la faucille. Le premier de ses drapeaux fut planté à l'aéroport de Tempelhof où se dresse un aigle gigantesque, symbole du Reich hitlérien. Le deuxième sera érigé au sommet de la porte de Brandebourg, devant le quadrige de Johann Gottfried Schadow, sur lequel trône la déesse de la Victoire". Par manque de recul, Khaldei ne peut pas montrer Berlin. Le troisième et dernier drapeau ? Il est destiné au toit du Reichstag. Ce qui offre une belle vue de la ville, en partie détruite par les combats. Le 30 avril, à 22 h 40, alors que Berlin était encore en proie aux combats, en l'absence de photographe, un drapeau soviétique y avait été installé. Le 1er mai, les Allemands l'avaient enlevé. Le 2 mai, "devant le Reichstag, j'en ai sorti un et les soldats se sont écriés : 'Donnez-nous ce drapeau, on va le planter sur le toit'", a raconté le photographe à "Libération", en 1995. Et d'ajouter : "J'ai demandé à un jeune soldat de le tenir le plus haut possible. Il avait 20 ans, il s'appelait Alexis Kovalev. Je cherchais le bon angle, je lui ai demandé de grimper encore plus haut. Il a répondu "D'accord, mais que quelqu'un me tienne les pieds". Ce qui a été fait. La photo est partie, a plu, etc."

Ce cliché a été sciemment obscurci par son auteur pour en renforcer le caractère dramatique, et donner l'impression que les combats perdurent. En outre, il a été retouché : deux montres entouraient les poignets du soldat, qui tient son camarade brandissant le drapeau soviétique. Pour éviter d'alimenter les rumeurs et récriminations contre les pillages dus aux soldats soviétiques, l'une de ces deux montres a été supprimé de l'oeuvre diffusée.

"En 1995, Visa pour l’Image tombait trois mois après le 50e anniversaire de 1945 et de toutes les commémorations en Normandie, il fallait trouver une idée… J’ai pensé à faire se rencontrer Joe Rosenthal, auteur de la célèbre photo du drapeau d’Iwo Jiwa, avec l’auteur d’une autre photo historique avec un drapeau, celle réalisée par Khaldeï, lors de la prise du Reichstag à Berlin.... La rencontre entre Khaldeï et Rosenthal a été fabuleuse et reste l’un des plus forts moments de l’histoire du Festival. Un jour, ils sont allés tous deux déjeuner à Collioure, avec leurs interprètes respectifs. A leur retour, visiblement ils avaient adoré les vins du Roussillon, ils riaient comme deux vieux complices. Quand je leur ai demandé pourquoi ils se marraient autant, ils m’ont répondu : « Nous avons réalisé que nous sommes Juifs tous les deux. Tu te rends compte du mal que nous avons fait à Hitler ? », s'est souvenu Jean-François Leroy, directeur du Visa pour l'Image, festival international de photojournalisme à Perpignan.

« Le palais du Reichstag Un bâtiment au cœur de l'histoire allemande »
Arte diffusa le 4 octobre 2020 « Le palais du Reichstag Un bâtiment au cœur de l'histoire allemande » (Der ReichstagGeschichte eines deutschen Hauses) de Christoph Weinert. « Incendié en 1933 peu de temps après la prise de pouvoir de Hitler, détruit par les bombardements de 1945, le Reichstag a été reconstruit pendant la division de l’Allemagne puis restauré par l’architecte Norman Foster dans les années 1990. Retour sur la tumultueuse histoire du siège du Parlement allemand et sur les personnalités qui y sont associées. »

« Ce documentaire revient sur les principaux moments de son histoire et sur les personnes qui l’ont marqué de leur empreinte, dont l’homme politique Philipp Scheidemann, qui a proclamé de l’une de ses fenêtres la république en 1918, ou l’artiste Christo qui, emballant de tissu l’intégralité du palais en 1995, a attiré l’attention du monde entier sur ce monument devenu le symbole de l’Allemagne réunifiée. »

Situé dans le Land de Berlin, le Palais du Reichstag (Reichstagsgebäude) est aussi l’actuel siège du Bundestag.

« L'incendie du Reichstag - Quand la démocratie brûle »

Arte propose des documentaires dans son dossier « Les nazis au pouvoir. Terreurs, résistances et libération ». « Le 27 janvier est dédié à la mémoire des victimes de l'Holocauste. 1933, Adolf Hitler devient chancelier du Reich. À partir de 1939, l'Allemagne nazie impose au monde guerre et meurtres de masse. De l'horreur de la Shoah à la délivrance, des témoins et des historiens racontent cette funeste période de l'histoire du XXe siècle. Une collection de films documentaires pour mieux retracer la réalité du nazisme. »

Dans ce cadre, Arte diffusera le 7 mars 2023 à 20 h 55 « L'incendie du Reichstag - Quand la démocratie brûle  », documentaire de Mickaël Gamrasni.

« Quatre-vingt-dix ans après l’embrasement du Parlement allemand, qui acta le basculement du pays dans la dictature nazie, ce documentaire remarquable reconstitue les événements en s’appuyant sur les enregistrements sonores du procès des incendiaires présumés. »

« Berlin, 27 février 1933. Il est un peu plus de 21 heures lorsque les premiers témoins aperçoivent des flammes se propager à l’intérieur du Reichstag ». 

« Un jeune chômeur néerlandais presque aveugle, Marinus van der Lubbe, est retrouvé seul dans l’édifice. »

« Pour Hitler, il s’agit d’un complot des "Rouges". 

« Cent mille communistes et sympathisants sont arrêtés dans la nuit et les jours qui suivent, enfermés dans les premiers camps de concentration nazis ». 

« Sur la base des déclarations d’un député nazi et d’un cafetier, le président du groupe communiste à l’Assemblée Ernst Torgler et trois activistes bulgares, dont Georgi Dimitrov, futur dirigeant de son pays, sont bientôt désignés comme les complices de van der Lubbe ». 

« Alors que l’Allemagne s’enfonce dans la dictature – Hitler obtient les pleins pouvoirs en mars, le Parti national-socialiste des travailleurs allemands (NSDAP) devient parti unique en juillet et la terreur ne cesse de s’intensifier, visant également les juifs –, la résistance s’organise depuis l’étranger. »

« Le député communiste allemand Willi Münzenberg, qui a réussi à fuir, supervise la publication d’un Livre brun sur l’incendie du Reichstag, best-seller mondial dénonçant une machination nazie. »

« Le 21 septembre, le procès s’ouvre à Leipzig, retransmis en quasi simultané à la radio. Au fil des audiences, les allégations contre Hitler et ses chemises brunes (les SA) gagnent en crédibilité. Pour les nazis comme pour les communistes, van der Lubbe fait dès lors office de parfait bouc émissaire. Le 23 décembre 1933, il est condamné à mort, tandis que ses quatre coaccusés sont acquittés. »

« Quatre-vingt-dix ans après l’incendie qui a balayé la démocratie allemande, le mystère demeure : qui a mis le feu au Reichstag ? »

« Retraçant en préambule les cinq années de quasi-guerre civile qui ont vu s’affronter nazis et communistes – dans les urnes et dans les rues – jusqu’à cette nuit funeste, le documentaire déroule ensuite la chronologie du drame et ses conséquences en s’appuyant sur un matériau inestimable : les enregistrements sonores des trois mois d’audience. »

« Superposées sur d’abondantes archives photographiques et audiovisuelles, dont des images colorisées du procès, les voix des témoins, experts et accusés exhumées ici restituent de façon magistrale cette période de basculement dans la tyrannie ».

« Le film donne notamment à entendre les vociférations d’un Goering désarçonné par les questions accusatrices de Dimitrov ou à voir Marinus van der Lubbe sombrer dans une effrayante léthargie, incapable de relever la tête lorsqu’on s’adresse à lui. »

« La condamnation de ce dernier a été annulée à titre posthume en 2008. »



« Le palais du Reichstag Un bâtiment au cœur de l'histoire allemande » de Christoph Weinert

Allemagne, 2017

Sur Arte les 4 octobre 2020 à 15 h 15 et 21 octobre 2020 à 9 h 25

Disponible du 04/10/2020 au 01/01/2021

France, 2022, 91 min
Coproduction : ARTE France, Cinétévé
Commentaire dit par Mohamed Rouabhi - 
Sur Arte les 7 mars 2023 à 20 h 55, 10 mars 2023 à 9 h 25, 23 mars 2023 à 9 h 25
Disponible sur arte.tv du 27/02/2023 au 05/05/2023

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Les citations sur le documentaire sont d'Arte. Cet article a été publié le 1er octobre 2020.

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