Citations

« Le goût de la vérité n’empêche pas la prise de parti. » (Albert Camus)
« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du Soleil. » (René Char).
« Il faut commencer par le commencement, et le commencement de tout est le courage. » (Vladimir Jankélévitch)
« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
« Le plus difficile n'est pas de dire ce que l'on voit, mais d'accepter de voir ce que l'on voit. » (Charles Péguy)

vendredi 2 juin 2023

« Ce que la Palestine doit aux Ottomans »

Arte diffusera le 6 juin 2023 à 17 h 20 « Invitation au voyage », « Ce que la Palestine doit aux Ottomans », reportage partial de Fabrice Michelin. Le film occulte la dhimmitude, l'état d'abandon dans lequel les pionniers sionistes ont trouvé cette contrée à l'abandon (marécages infestés par la malaria).

« Juifs et Arabes de France : dépasser la question israélo-palestinienne » 
Les chrétiens en "Palestine"
« Gaza, la vie » par Garry Keane 
« Femmes photographes de guerre » par Sigrid Faltin

De la gastronomie à l'Histoire déformée à force d'être instrumentalisée, ARTE milite continûment en faveur de la "Palestine". En témoigne sa programmation depuis quelques décennies.

« Ce que la Palestine doit aux Ottomans »
« Invitation au voyage » est « le magazine de l'évasion culturelle ». « Du lundi au vendredi à 18h10, Linda Lorin nous entraîne autour du monde à la découverte de lieux qui ont inspiré des artistes, de cités et de cultures uniques, de notre patrimoine artistique, culturel et naturel, et nous invite dans les cuisines et les restaurants du monde entier. Le samedi à 16 h 35, "Invitation au voyage spécial" propose une escapade à la découverte d'une ville, d'une région ou d'un pays. »

Arte diffusera le 6 juin 2023 à 17 h 20 « Invitation au voyage », « Ce que la Palestine doit aux Ottomans » de Fabrice Michelin.

Imaginerait-on un reportage sur Arte intitulé « Ce que l'Algérie doit aux Français » ?

« Le couvre-chef que portent les Samaritains, les murailles qui ceignent Jérusalem ou le souk de Naplouse sont en Palestine autant de traces de la longue, très longue présence ottomane ». Ce fez aurait-il un rapport avec le couvre-chef imposé aux dhimmis et différent du turban des musulmans ?

« Elle durera plus de 400 ans, du XVIe au début du XXe siècles ». Quatre siècles de domination, après celle des Mamelouks.

« Petite province, perdue dans l’immensité de l’Empire ottoman, la Palestine va, au fil du temps, s'affirmer. »

« C’est même peut-être là que s’est forgée l’idée d'une nation palestinienne, dans la lutte pour s’affranchir de ce géant. »

A voir les cartes du reportage, la "Palestine" correspond à la Judée et à la Samarie, des territoires bibliques, et en droit international "disputés" ou "contestés", et non "occupés".

De Jérusalem à Sebastia, via Sichem (Naplouse), le film présente une vision édulcorée conformément au mythe al-Andalus, partiale, de l'Histoire. 

Ainsi, il occulte la dhimmitude et le rôle des puissances européennes pour inciter fortement des réformes l'Empire ottoman affaibli, « l'homme malade » de l'Europe tentant de se moderniser. Il occulte l'état d'abandon dans lequel l'Empire ottoman a sciemment laissé cette contrée - marécages, maladies, rochers, etc. - notamment la bande côtière pour éviter des invasions chrétiennes par voie maritime. Car ce sont les pionniers sionistes qui ont œuvré à assécher ces étendues d'eau infestées de virus, à initier une agriculture riche en agrumes, etc. 

Quant à la "nation palestinienne", elle serait d'après ce film composée des habitants des seules Judée et Samarie - quid des Gazaouis ? -. Après la Première Guerre mondiale, lors du partage de l'Empire ottoman vaincu par les traités de paix en 1920, les "Arabes vivant dans la future Palestine mandataire se voyaient comme syriens et enrageaient d'être séparés de leur foyer syrien". (Steven Plaut, professeur à l'université de Haïfa). Et Mahmoud Abbas (Abou Mazen) a annoncé une "Palestine" jüdenrein, sans juif. Quid de la Jordanie, "Palestine" de facto et de jure : plus des trois quarts des habitants sont des "Palestiniens" ?

A Jérusalem, le guide est Vincent Lemire, historien du Moyen-Orient contemporain et auteur de la t
hèse en histoire environnementale La soif de Jérusalem. Essai d’hydrohistoire 1840-1948. "Ancien élève de l’ENS Fontenay-Saint-Cloud, il est maître de conférences à l’université Paris-Est Marne-la-Vallée. Spécialiste d’histoire urbaine, il dirige actuellement le projet européen Open-Jerusalem, qui vise à rassembler toute la documentation disponible dans toutes les langues sur l’histoire de Jérusalem".

En 2016, Flammarion a publié "Jérusalem. Histoire d'une ville-monde, des origines à nos jours". Une édition dirigée par Vincent Lemire avec la collaboration de Katell Berthelot, Julien Loiseau, Yann Potin. "Jérusalem n'est pas un champ clos sur lequel se rejouerait depuis des millénaires le «choc des civilisations», la guerre des identités religieuses ou nationales. En se tenant à distance de ces catégories douteuses pour raconter la longue histoire urbaine de Jérusalem des origines à nos jours, en restant attentif à l'esprit des lieux autant qu'aux cassures du temps, on découvre au contraire une ville-monde ouverte aux quatre vents, le berceau commun dans lequel se sont inventés tour à tour le judaïsme, le christianisme et l'islam, et dont les lieux saints emblématiques reflètent autant les échanges et les influences réciproques que les conflits et les confrontations. Pour la première fois, cette synthèse rend accessible à un large public les toutes dernières découvertes archéologiques, des archives encore inédites et les débats historiques les plus récents, en guidant le lecteur grâce à une chronologie et à une cartographie entièrement renouvelées. Une lecture indispensable pour comprendre pourquoi le monde s'est donné rendez-vous à Jérusalem."

Il est l'auteur de "Jérusalem 1900. La ville sainte à l'âge des possibles" (Seuil, 2016). "L’histoire de Jérusalem à la fin de l’Empire ottoman a longtemps été oubliée et mérite d’être racontée. On y croise un maire arabe polyglotte, un député ottoman franc-maçon, des Juifs levantins, mais aussi des archéologues occidentaux occupés à creuser le sous-sol pour faire ressurgir les lieux saints de la « Jérusalem biblique »… La ville n’a pas toujours été un champ de bataille. À l’orée du XXe siècle, une autre histoire s’est esquissée, portée par l’émergence d’une identité citadine partagée entre musulmans, juifs et chrétiens. Alors que la ville sainte est aujourd’hui à un nouveau tournant de son histoire et que la question de son partage se pose une fois encore, il faut se souvenir de cet « âge des possibles » qui peut livrer quelques clés pour mieux comprendre le présent et envisager l’avenir."

En 2022, les éditions du Seuil ont publié "Au pied du Mur. Vie et mort du quartier maghrébin de Jérusalem (1187-1967)" de Vincent Lemire. "Au lendemain de la guerre des Six Jours, dans la nuit du 10 au 11 juin 1967, les habitants du quartier maghrébin de Jérusalem sont évacués par l’armée israélienne et le quartier est rasé en quelques heures pour laisser place à la vaste esplanade qui s’étend aujourd’hui au pied du Mur des Lamentations. Cet événement a longtemps été passé sous silence. Pour la première fois, Vincent Lemire retrace les étapes de cette destruction programmée, le parcours de ses habitants déplacés, mais aussi l’histoire au long cours de ce quartier fondé par Saladin en 1187 pour accueillir les pèlerins musulmans marocains, algériens et tunisiens désireux de séjourner à Jérusalem. Pour redonner vie à ce quartier disparu, l’auteur part en quête d’une documentation dispersée, depuis les archives des fondations pieuses musulmanes à Jérusalem jusqu’à celles de la Croix-Rouge à Genève, en passant par les archives ottomanes d’Istanbul et les archives israéliennes, jusqu’aux témoignages des habitants et aux fouilles archéologiques qui ont récemment fait remonter à la surface les objets domestiques ensevelis lors de la destruction. Quant aux archives diplomatiques françaises, elles révèlent que dans les années 1950 ce quartier était protégé par la France, qui se présentait alors avec fierté comme une « puissance musulmane » au Maghreb et au Proche-Orient. Au moment où la Ville sainte est à nouveau au cœur des tensions géopolitiques qui secouent la région, ce livre offre un point de vue imprenable pour mieux comprendre Jérusalem, ville-monde ouverte à tous les vents de l’histoire."

En 2022, Les Arènes ont publié "Histoire de Jérusalem" de Vincent Lemire et Christophe Gaultier. "Découvrez toute l’histoire de Jérusalem grâce à une bande dessinée vivante et documentée. 4 000 ans d’une histoire universelle pour la première fois racontés dans une BD exceptionnelle".

"Il y a 4 000 ans, Jérusalem était une petite bourgade isolée, perchée sur une ligne de crête entre la Méditerranée et le désert. Aujourd’hui, c’est une agglomération de presque un million d’habitants, qui focalise les regards et attire les visiteurs du monde entier."

"Entre-temps, les monothéismes y ont été inventés, les plus grands conquérants s’en sont emparé, les plus grands empires s’y sont affrontés. Tour à tour égyptienne, perse, juive, grecque, romaine, byzantine, arabe, croisée, mamelouke, ottomane, anglaise, jordanienne, israélienne et palestinienne, Jérusalem est au cœur des intérêts et des passions du monde. Berceau du judaïsme, du christianisme et de l’islam, elle est aujourd’hui une capitale spirituelle pour plus de la moitié de l’humanité."

"En 10 chapitres, acteurs et témoins, célèbres ou anonymes, toutes celles et ceux qui ont arpenté Jérusalem au fil des siècles racontent ce mille-feuille d’influences composites. Rien n’est inventé : scènes et dialogues proviennent de plus de 200 sources publiées et d’archives inédites, pour donner chair à ce récit choral."


« Ce que la Palestine doit aux Ottomans » de Fabrice Michelin
France, 2023, 45 min
Coproduction : ARTE France, Éléphant Doc
Sur Arte les 6 juin 2023 à 17 h 20, 07 juin 2023 à 8 h 05
Sur arte.tv du 30/05/2023 au 03/09/2023
Visuel :
Le couvre-chef que portent les Samaritains, les murailles qui ceignent Jérusalem ou le souk de Naplouse sont en Palestine autant de traces de la longue, très longue présence ottomane
© Elephant Doc


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire