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dimanche 20 août 2017

« Cent ans de guerre au Moyen-Orient. L'accord secret Sykes-Picot et ses fatales conséquences » par Alexander Stenzel


Arte rediffusera le 22 août à 22 h 20 « Cent ans de guerre au Moyen-Orient. L'accord secret Sykes-Picot et ses fatales conséquences » (100 Jahre Krieg In Nahost. Das Sykes-Picot-Geheimabkommen und seine fatalen Folgen ; 100 Years of War in the Middle East. The Sykes-Picot Agreement and its Fatal Consequences), documentaire confus et partial - anti-occidental - de Alexander Stenzel. « Comment, il y a cent ans, les puissances coloniales britannique et française ont redessiné ensemble les frontières du Moyen-Orient, préfigurant une part du chaos actuel ». Comme si cet espace avait été de tout temps un havre de paix !

« Juifs et Arabes de France : dépasser la question israélo-palestinienne »

En 1914, quand éclate la Première Guerre mondiale (1914-1918), l’empire ottoman se range aux côtés de la Triple Alliance ou Triplice constituée des empires allemand et austro-hongrois contre la Triple-Entente réunissant la France, le Royaume-Uni, la Russie et leurs empires ainsi que leurs alliés.

Il n’est plus guère appelé la Sublime Porte, mais souvent surnommé « l'homme malade de l'Europe », selon l’expression de l'empereur russe Nicolas Ier en 1853 exprimée durant une conversation avec un ambassadeur britannique.

Il dominait alors l’actuelle Turquie et le Moyen-Orient, dont la Syrie, l'Irak, la Jordanie, le Liban et Eretz Israël. L'empire Ottoman ne comptait aucune "Palestine". Il était divisé en wilaya (willaya ou vilayet), et en sandjaks, des régions administratives, "tels que les Sanjaks de Jérusalem, de Gaza et de Naplouse", précise Emmanuel Navon.

Le mouvement sioniste poursuit ses efforts afin de refonder un Etat juif sur son berceau biblique.

A l'été 1915, Sharif Hussein ibn Ali de la famille des Hachémites, sharif, un potentat de La Mecque, propose à la Grande-Bretagne de soulever les Arabes de l'Empire ottoman contre cet allié de l'Allemagne. Déclenchée en juin 1916, soutenue par les Britanniques et dans une moindre mesure la France, la "grande révolte arabe" ne parvient guère à entamer la loyauté des sujets Arabes à l'égard de l'empire ottoman.

En « mai 1916, alors que la bataille de Verdun fait rage, la France et le Royaume-Uni concluent avec l'aval des Russes et des Italiens un accord secret par lequel les deux puissances coloniales se partagent le Moyen-Orient ou Proche-Orient, selon le terme plutôt utilisé en France. Mais en prévision d'une victoire qu'ils jugent probables, les deux pays alliés décident de redécouper la région à leurs bénéfices respectifs ». En fait, ils vont délimiter leurs futures zones d’influence en dépeçant l’empire ottoman. 

Les « négociations sont confiées au député anglais conservateur Mark Sykes et au diplomate français François Georges-Picot, membre du Parti colonial ».

Qui sont les signataires au nom de la Grande-Bretagne et de la France de ces accords ? Attaché au War Office pour les Affaires du Proche-Orient entre 1915 et 1916, Sir Mark Sykes (1879-1919) est nommé assistant du Secrétaire au War Office, poste qu'il occupe jusqu'en 1919. François Georges-Picot (1870-1951) est désigné au poste de consul de France à Beyrouth peu avant la Première Guerre mondiale. Lors du déclenchement de ce conflit, il va au Caire d’où il noue des relations avec les maronites du "Liban". Le ministère des Affaires étrangères le rappelle au printemps 1915 à Paris. Membre du Parti colonial français, il est favorable à la « Syrie intégrale » « sous mandat français (d’Alexandrette au Sinaï, et de Mossoul au littoral méditerranéen) ». Il est nommé Haut-commissaire en Palestine et en Syrie (1917-1919), ministre plénipotentiaire en 1919.

Le 16 mai 1916, sont signés à Downing Street les secrets accords Sykes-Picot - Sir Mark Sykes et François Georges-Picot -, avec l'assentiment de l'Italie et de l'empire russe tsariste : la Grande-Bretagne et la France prévoient de se partager le Moyen-Orient après la Première Guerre mondiale et en dépeçant l'empire ottoman, dans une zone allant de la mer Méditerranée à l'Océan indien, via la mer Rouge, la mer Caspienne et la mer Noire.

Mark Sykes et François Georges-Picot « conviennent d'une ligne de démarcation unissant Acre, sur la rive aujourd'hui israélienne de la Méditerranée, à Kirkouk, en Irak. Au sud de celle-ci, l'administration de la zone revient aux Britanniques et au nord, aux Français ». 

Les « clauses de cet accord secret ne seront rendues publiques que fin 1917, au grand dam des dignitaires et responsables arabes qui avaient cru aux promesses britanniques de leur accorder un grand royaume arabe indépendant ». 

« L'accord Sykes-Picot a ainsi jeté les bases d'un siècle de violences et d'exodes dans la poudrière du Proche-Orient, de la Grande Guerre au chaos actuel ». C’est sous-entendre à tort que le Moyen-Orient aurait été une zone de stabilité auparavant, et occulter le rôle de l’islam, de ses divisions (sunnisme, chiite, etc.), des réalités tribales dans le chaos contemporain. C’est aussi dissimuler les actions catastrophiques des dirigeants arabes, des diplomaties américaines, surtout sous le président Obama, et européennes, surtout française et britannique.

Pourquoi ce documentaire occulte-t-il le rôle d'al-Husseini, grand mufti de Jérusalem, fomenteur de violences contre les Britanniques et les Juifs.

Quel rapport entre le foulard islamique et l'accord Sykes-Picot ? Mystère.

Pourquoi occulter la dhimmitude, statut cruel et humiliant infligé aux non-musulmans - juifs, chrétiens, etc. - sous domination islamique, et qui explique "l'humiliation arabe" devant l'Etat juif renaissant ?

Le documentaire omet d'indiquer qu'Al-Banna a été traumatisé par la disparition de l'empire ottoman et du califat. Aussi ce fondateur des Frères musulmans vise la restauration du califat. Etc. Etc.


2016, 52 min
Sur Arte les 17 mai à 22 h 25 et 27 mai 2016 à 10 h 30,  22 août à 22 h 20

Visuels : © SWR

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Les citations sont d'Arte. Cet article a été publié le 17 mai 2016.

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