Citations

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« Il faut commencer par le commencement, et le commencement de tout est le courage. » (Vladimir Jankélévitch)
« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
« Le plus difficile n'est pas de dire ce que l'on voit, mais d'accepter de voir ce que l'on voit. » (Charles Péguy)

jeudi 23 juin 2022

« Une histoire de la mode. Collectionner, exposer au Palais Galliera »

Le Palais Galliera présente l’exposition « Une histoire de la mode. Collectionner, exposer au Palais Galliera ». L’histoire croisée de la mode et des collections de ce musée parisien : "des premières pièces entrées au musée Carnavalet à la fin du XIXe siècle aux dernières acquisitions contemporaines réalisées grâce à la Vogue Paris Foundation, du rôle fondateur de la Société de l’histoire du costume aux somptueuses garde-robes transmises par les descendants des plus grandes élégantes".

L’histoire sous les pieds. 3000 ans de chaussures 
« Depuis le 2 octobre 2021, le Palais Galliera présente au sein de ses nouvelles galeries « Une histoire de la mode. Collectionner, exposer au Palais Galliera ». Ce premier parcours des collections retrace l’histoire du Palais Galliera et de ses collections. Depuis le 2 avril 2022, une grande partie des œuvres a été renouvelée pour des raisons de conservation préventive. Ce second accrochage offre aux visiteurs l’opportunité de revenir pour découvrir de nouveaux chefs-d’œuvre ou des pièces plus rarement exposées. »

« Dans un parcours, à la fois chronologique et thématique, où se mêlent deux histoires croisées, les visiteurs découvrent une histoire de la mode du XVIIIe siècle à nos jours, illustrée par les plus belles pièces du musée, de la robe volante aux créations de Comme des Garçons. Chaque section chronologique aborde les spécificités de la période, des habits d’homme du XVIIIe siècle aux créations d’avant-garde de Rick Owens, des corsets du XIXe siècle aux robes de cocktail des années 1950. »

« En parallèle, se dessine l’histoire de la collection, dont la constitution, la conservation et la présentation au fil du temps témoignent d’une longue tradition muséale et du rôle majeur du Palais Galliera dans l’étude de l’histoire de la mode. Les grandes expositions et les acquisitions remarquables du musée sont mises en avant, depuis le premier don fondateur fait à la Ville de Paris par la Société de l’histoire du costume en 1920 jusqu’aux acquisitions plus récentes, rendues possibles notamment grâce à la Vogue Paris Foundation. »

« Dans une scénographie inspirée de l’univers des réserves du musée, « Une histoire de la mode. Collectionner, exposer au Palais Galliera » rassemble près de 350 pièces – vêtements, accessoires, arts graphiques et photographies – issues des collections. »

« Dès 1920, à l’occasion du don fondateur de sa collection à la Ville de Paris, la Société de l’histoire du costume, à travers son président, Maurice Leloir, appelait de ses vœux la création d’un musée présentant, de manière permanente, une histoire de la mode. D’abord conservée au musée Carnavalet - Histoire de Paris, cette collection, largement enrichie, rejoint en 1977 le Palais Galliera, qui la dévoile dès lors au fil d’expositions temporaires thématiques ou monographiques », a rappelé Miren Arzalluz, Directrice du Palais Galliera.

Et Miren Arzalluz de poursuivre : « Le musée de la Mode de la Ville de Paris franchit aujourd’hui une nouvelle étape. De récentes galeries augmentant significativement les surfaces d’exposition permettent désormais d’offrir aux visiteurs un parcours des collections consacré à l’histoire de la mode du XVIIIe siècle à nos jours. Des réaccrochages réguliers, nécessaires pour la conservation des œuvres, permettront de varier les angles et les thèmes. Chacun est donc invité à revenir régulièrement pour découvrir différentes approches de la mode, entre création artistique et phénomène socioculturel. »

« À travers ce premier parcours des collections, le Palais Galliera retrace l’évolution de la mode du XVIIIe siècle à nos jours, sous l’angle inédit d’une histoire du musée et de ses collections. Les pièces emblématiques, comme les oeuvres encore inconnues du public, révèlent la qualité exceptionnelle des fonds, résultat de plus d’un siècle d’enrichissement incessant, des premières pièces entrées au musée Carnavalet à la fin du XIXe siècle aux dernières acquisitions contemporaines réalisées grâce à la Vogue Paris Foundation, du rôle fondateur de la Société de l’histoire du costume aux somptueuses garde-robes transmises par les descendants des plus grandes élégantes », a précisé Miren Arzalluz.

« Ce parcours met également en lumière certaines expositions marquantes, comme le rôle fondamental des directeurs successifs du musée. Ce sont autant d’éléments qui permettent de préciser la place du Palais Galliera dans l’émergence d’une discipline scientifique encore en construction, celle de l’histoire de la mode », a conclu Miren Arzalluz.

Les commissaires sont Miren Arzalluz, directrice du Palais Galliera, Marie-Laure Gutton, responsable du département Accessoires, et toute l’équipe de la conservation du Palais Galliera.


OUVERTURE
Rez-de-jardin, hall – bas d’escalier
« Une histoire de le mode. Collectionner, exposer au Palais Galliera » débute par une confrontation historique, entre la mode du XVIIIe siècle et la mode contemporaine. A travers deux pièces majeures du musée – la robe volante et un ensemble de Comme des Garçons – l’envergure et la qualité de la collection sont ainsi restituées dès l’ouverture du parcours. »

LE XVIIIE SIÈCLE
Rez-de-jardin, Galerie d’honneur
Le XVIIIe siècle : un siècle de mode fondateur
« Le XVIIIe siècle pose les bases d’une alternance vestimentaire partagée entre une silhouette artificielle et une volonté de naturel. Les robes au dos plissé sont portées sur des structures baleinées et des jupons élargis par des cercles d’osier. Les habits masculins sont couvrants et doublés de toiles rigides. À partir des années 1770-1780, la mode est aux formes déliées, les robes se font droites, les vêtements masculins plus étroits et ajustés. »
« Cette évolution spectaculaire se retrouve dans les textiles. Dans la seconde moitié du siècle, des tonalités claires et un décor miniaturisé succèdent aux couleurs saturées et aux larges motifs floraux. Les cotonnades, importées des Indes puis produites en Europe, diversifient le choix. Elles offrent à la fois le charme exotique des imprimés et la simplicité monochrome des mousselines. »
« Jusqu’à la Révolution, le luxe des fils métalliques argentés et dorés enrichit fréquemment les étoffes les plus élégantes, les plaçant parmi les biens les plus coûteux de l’Ancien Régime. »
Le fonds ancien du Palais Galliera : un héritage artistique
« La genèse du fonds du Palais Galliera est marquée d’une double spécificité. »
« D’une part, vêtements et accessoires de mode ont été volontairement inclus dans la constitution d’un patrimoine municipal. D’autre part, cette collecte a largement été influencée par le regard d’artistes peintres collectionneurs. En effet, la Ville de Paris accepte en 1920 le don de quelque 2 000 oeuvres par la Société de l’histoire du costume. Celle-ci est fondée en 1907 par l’historien du costume, Maurice Leloir (1853-1940), également collectionneur et peintre d’histoire. Il est entouré d’artistes souvent spécialisés en peintures de genre et en portraits costumés à la façon de l’Ancien Régime. Les objets issus de ce fonds originel reflètent la vision de la mode de ces premiers donateurs, inspirée par les grands peintres du Siècle des Lumières. Ils restituent le charme galant d’un mode de vie aristocratique dans un double objectif d’éducation du public et d’inspiration des artistes et des grands couturiers. »
Les marchandes de mode
« Les marchandes de mode sont souvent présentées comme les ancêtres des couturiers et des créateurs de mode. Rose Bertin (1747-1813) est la plus célèbre d’entre eux, car son nom est devenu indissociable de sa célébrissime cliente, la reine Marie-Antoinette (1755-1793). »
« Cette communauté est issue de la puissante corporation des marchands merciers parisiens. Comme ces derniers qui coordonnent des corps de métiers autour de la fabrication et de l’ornementation d’objets d’ameublement et de décoration, les marchandes de mode agissent en ensembliers. Elles garnissent vêtements et coiffures de matériaux précieux : gazes, dentelles, passementerie de soie, galons, plumes, pierres semi-précieuses, fourrures ou fleurs semi-naturelles. Leurs boutiques, souvent luxueusement arrangées, sont fréquentées par une clientèle fortunée et cosmopolite, et contribuent à l’effervescence d’une culture de la mode parisienne… »
Les gilets aux XVIIIe et XIXe siècles
« L’homme du siècle des Lumières aime à se parer, et utilise le gilet comme un accessoire de mode. Les devants des habits s’écartent et exposent de plus en plus le gilet, qui relève la tenue masculine de ses coloris et de ses chamarrures. Jusque vers 1760, il est coupé dans des étoffes de soie, parfois d’or et d’argent, aux couleurs saturées, richement façonnées de décors floraux. Il témoigne ensuite d’un basculement du goût pour les étoffes pastel relevées de broderies de soie. Celles-ci peuvent figurer un décor végétal ou évoquer, avec pittoresque, l’actualité politique ou culturelle du moment. »
« Au XIXe siècle, l’émergence d’une société bourgeoise et l’apparition de la figure du dandy modifient le rapport au vêtement. Les hommes se désinvestissent progressivement de la parure. Les derniers assauts de la mode masculine se réfugient dans les gilets. Étroits et croisés, ils ont une coupe ajustée et un col schall qui soulignent le bombé du torse. Sous la redingote, les élégants portent même le gilet double. Taillés dans de précieuses soieries, leurs décors chamarrés sont alors des plus variés. Dans les années 1860, le costume noir devient la règle, et les gilets ne sont plus faits que de tissus sombres, unis et mats ou de simples piqués de coton blancs. »
« Témoin de l’élégance masculine aux XVIIIe et XIXe siècles, le gilet d’homme permet ainsi de faire une transition habile, entre deux sections historiques remarquables au sein du parcours. »
La Grande Renonciation
« Au XVIIIe siècle, le noir – et plus particulièrement ce marron foncé, très sombre – a été très à la mode dans les années prérévolutionnaires, avant de devenir la couleur associée au vêtement masculin du XIXe siècle, celle du pouvoir et de l’élégance. C’est peut-être le résultat d’améliorations techniques en matière de colorants, notamment avec l’utilisation du bois de campêche, importé des Antilles. »
« Au XIXe siècle, l’habit définitivement condamné au noir, est devenu pour les hommes la tenue convenable, appropriée à toutes les circonstances dans les années 1840. Dès lors, les techniques des tailleurs pour homme, principalement fondées sur l’étude de l’anatomie et les mouvements du corps, se concentrent sur la coupe et les détails. Caractérisé par sa forme, l’habit est coupé court devant et laisse apparaitre le gilet tandis de longues basques sont cousues au bas du dos. Son col est quant à lui, rabattu et à revers crantés. »
« A partir des années 1850, on ne le porte plus que le soir, au théâtre, aux bals et dans toutes réunions dites selectes. »
Uniforme civil : le manteau de représentant du peuple
« En 1795, le gouvernement de la Convention décrète que les fonctionnaires de la Première République française doivent arborer un uniforme à la mesure de leur autorité. Ce projet donna lieu à de vives discussions partagées entre un costume à l’antique et une tenue mieux adaptée au quotidien de leurs propriétaires. Les uniformes, dont les manteaux évoquent finalement la toge romaine, furent commandés en 1798. Les draps, français, furent coupés à Paris. Les broderies des manteaux aux contours de palmettes et de tridents furent exécutées à Lyon. »

LE XIXE SIÈCLE
Rez-de-jardin, Galerie Sud
Le corset
« Au cours du XIXe siècle, le corset devient un objet de nécessité et de fantaisie indispensable pour soutenir et amincir le corps dans les proportions que la mode impose. Jusqu’à la fin des années 1820, les corsets, sortes de brassières fermées par des lacets, restent relativement souples. Ils deviennent ensuite de plus en plus serrés et contraignants lorsque la taille, plus marquée, revient progressivement à sa place naturelle. Sous le Second Empire, la couleur apparaît. Pour répondre aux nouvelles activités pratiquées par les femmes, on fait, au-delà des corsets du matin, pour la promenade ou pour le bal, des corsets de voyage, d’amazone ou de bain de mer. Si sa coupe s’adapte aux diverses circonstances, le corset n’en reste pas moins le sujet d’attaques répétées des médecins tant ses armatures de métal nuisent à la santé des femmes. En 1868, certains modèles ne comportent pas moins de trente-quatre baleines et même des ressorts. Le busc, pièce métallique placée au milieu devant, est alors en deux parties et sert de système de fermeture permettant de mettre le corset sans avoir à le délacer. »
« Dans les années 1910, avec le retour à ligne Empire censée apporter plus de naturel, il devient plus droit et long puis disparaît peu à peu. »
Les armures du XIXe siècle : des tissus et leur mise en oeuvre
« Par opposition au travail de coupe stricte des tailleurs pour homme, les couturières ont plus que jamais recours, tout au long du XIXe siècle, à un répertoire d’ornementations sophistiquées. Ces circonvolutions et artifices résultant du travail des étoffes, réservés à la mode féminine, prennent une part importante dans la construction et l’évolution de la silhouette. »
« Le développement de l’industrie textile offre alors une incroyable diversité de tissus. Chacun a des qualités et caractéristiques propres. On ne fait pas avec une mousseline les mêmes échafaudages qu’avec un velours. On fronce, chiffonne ou plisse à tuyaux d’orgue les étoffes les plus légères, tandis que l’on choisit celles ayant plus de tenue pour relever en éventail, retrousser ou draper à l’anglaise. »
« Draperies ramassées sur les hanches, manches longues demi-bouffantes, jupes plissées en biais, retroussées ou coquillées, pouf descendant en gros bouillons jusqu’au bas des traînes, les formes et les procédés employés sont des plus variés. »
« Volants, ruchés, chicorés, choux et autres bouffants sont aussi à l’honneur. »
« Tous ces artifices sont le reflet de cette incroyable époque, dont l’exubérance a souvent été perçue comme une faute de goût, mais qui a pourtant fait preuve d’une surprenante liberté de ton et d’une incroyable créativité. »
La visite, typologie de vêtement spécifique au XIXe siècle
« Dans les années 1875-1885, la visite, compromis entre la cape et le manteau, s’adapte aux nouveaux volumes de la silhouette féminine caractérisée par l’apparition de la tournure. Sa coupe plaquée dans le dos s’épanouit sur les reins pour accompagner les effets de drapés du pouf, tandis que des pans flottants retombent droit sur le devant. Si la carrure est nettement dessinée par des emmanchures où les épaules trouvent leur place naturelle, le reste de la manche cousu au corps du vêtement maintient les bras prisonniers et ne laisse que les mains libres de leurs mouvements. »
« La visite est aussi le reflet du goût éclectique qui caractérise cette période où la silhouette tourmentée associe couleurs et textures contrastées. Elle est ainsi réalisée dans les tissus les plus divers, allant d’unis à grosses côtes, ornés de broderies jusqu’aux soieries les plus précieuses ou exotiques. Vers 1880, on les taille même dans les longs châles cachemire passés de mode. »
« La visite disparaît de la garde-robe féminine après 1890 et ne sera jamais réhabilitée. »

Les expositions de la Société de l’histoire du costume au Palais Galliera 
« Dès sa fondation, en 1907, la Société de l’histoire du costume a pour ambition l’ouverture d’un musée du Costume, présentant au public « tout ce qui se rapporte au vêtement, à la chaussure, à la coiffure, à la parure, à la toilette de l’homme, de la femme, de l’enfant […] ». Toutefois, malgré la volonté sans faille de ses membres et tout particulièrement de son président, Maurice Leloir, ce projet tarde à voir le jour, faute de lieu. »
« Dans l’attente, la Société organise plusieurs expositions à Paris, notamment en 1909 au musée des Arts décoratifs, au sein du pavillon de Marsan, puis en 1920, dans l’hôtel particulier de Raimundo de Madrazo, rue Beaujon. »
« Quelques années plus tard, l’histoire de la Société rejoint celle du Palais Galliera, alors musée d’Art industriel. En 1937, en parallèle de l’Exposition internationale, le public peut y découvrir Cent ans de Costume Parisien, présentation consacrée à la mode au XIXe siècle. L’année suivante, le musée accueille Costumes d’Autrefois, XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles. Un premier lien est alors tissé entre le fonds de la Société de l’histoire du costume et le Palais. Il faudra toutefois attendre 1977 pour que ce bâtiment, commandité par la duchesse de Galliera, accueille définitivement les collections. »

La comtesse Greffulhe et Worth
« L’emblématique garde-robe de la comtesse Greffulhe, née Élisabeth de Caraman-Chimay (1860-1952), compte parmi les chefs-d'œuvre du Palais Galliera. Elle entra au musée à partir de 1964, grâce à la générosité de la famille Gramont. »
« Cet ensemble prestigieux garde le souvenir de l’élégance souveraine d’une femme dont les apparitions savamment orchestrées marquèrent les esprits. »
« Toujours voir la personne en se disant : je veux qu’elle emporte le souvenir d’un prestige à nul autre pareil », écrit-elle. Ses tenues et ses accessoires sont le reflet de sa personnalité et de l’attention qu’elle porta à la mode et à la parure. Magnifiés par un usage maîtrisé de la photographie, ils s’imposent par leur originalité. »
« La maison Worth, dont elle fut une fidèle cliente à la Belle Époque, réalisa pour elle de somptueuses tenues. Les robes à la ligne princesse, sans couture à la taille, mettent en valeur la silhouette élancée et la taille fine de la comtesse Greffulhe, qui inspira à Marcel Proust le personnage de la duchesse de Guermantes. « Je n’ai jamais vu une femme aussi belle », écrivit-il le 2 juillet 1893. »
La fragmentation du vêtement féminin
« Dans la seconde moitié du XIXe siècle, le nombre de pièces constituant la garde-robe féminine augmente considérablement. Ensemble de visite ou de voyage, costume de bord de mer, robe de dîner ou encore sortie de bal, il existe désormais des tenues adaptées à chaque circonstance. »
« À cette époque, les robes sont pour la plupart constituées de plusieurs parties. Aux corsages et aux jupes indépendantes, on adjoint bien souvent des éléments amovibles tels ces effets drapés placés à l’arrière des jupes que l’on nomme poufs et polonaises. Les toilettes les plus sophistiquées comportent également des fichus, des nœuds et des ceintures détachables et même des manches ou des corsages interchangeables. »
« À la suite du courant hygiéniste, le linge de corps prend, quant à lui, de l’importance, et de nouveaux dessous font leur apparition. En plus des chemises de jour, des jupons de dessous et de dessus, les femmes portent désormais un pantalon et un cache-corset. Toute une variété de pièces de lingerie fine, telles que les guimpes et les sous-manches, complète cette liste d’effets indispensables à toute femme soucieuse de respecter les règles strictes de la bienséance. »

LE XXE SIÈCLE
Rez-de-jardin, Galerie Sud
Les Années 1910, à travers quelques clientes emplématiques
« Entre la Belle Époque et la modernité des années 1920, les années 1910 marquent une période de transition. »
« Beer, Callot Soeurs, Chéruit, Doucet, Doeuillet, Paquin… répondent aux attentes d’une clientèle dont l’emploi du temps est ponctué d’obligations mondaines. Les garde-robes de Madame Combe Saint-Macary, de la princesse Murat ou de Madame Viguier en sont les précieux témoignages. »
« Au N°7 de la rue de la Paix, Gaston et Jean-Philippe Worth ont, depuis 1895, succédé à leur père, Charles Frederick, fondateur de la prestigieuse enseigne. Paul Poiret y fait un temps son apprentissage avant d’ouvrir ses salons avec succès. »
« Le style de Jeanne Lanvin, qui crée un département enfant en 1907, puis un rayon pour femmes et jeunes filles, s’épanouit. »
« Sur les champs de courses, les mannequins arborent alors des robes droites à taille haute. L’excellence du savoir-faire parisien est reconnue. Clientes et acheteurs du monde entier suivent assidûment les collections d’été et d’hiver. »
« Le conflit sera porteur de profonds changements. Occupant les tâches des hommes partis au front, les femmes s’émancipent peu à peu. La mode s’adapte à ces bouleversements. Les tenues raccourcissent et se simplifient, ouvrant ainsi la voie aux années 1920. »
Les Années 1920 : le jour, entre confort et sobriété
« Placée sous le signe de l’émancipation féminine et de la modernité, la mode des Années folles reflète l’appétit d’une décennie éprise de mouvement, de vitesse et de liberté. La garde-robe de la femme à la mode est assez peu diversifiée. Si l’on arbore le soir de luxuriantes tenues agrémentées d’accessoires rutilants, la sobriété est de mise le jour. Le sport est dans l’air du temps et l’influence du vestiaire masculin se manifeste. Une nouvelle silhouette jeune et androgyne apparaît. Les robes raccourcissent. »
« Composé d’une jupe et d’un confortable sweater en maille, l’ensemble sport, entendu au sens étroit et au sens plus large de sportswear convenant à la villégiature, est proposé par toutes les maisons de couture. Initiée par Chanel dès 1916, l’utilisation du jersey suscite l’engouement. Jean Patou s’en fait une spécialité. »
Les Années 1930 : la consécration de la ligne et de la coupe
« Les années 1930 marquent le retour à la féminité, au classicisme et à la sophistication. Généralisé à partir de 1930, le rallongement des tenues transforme la silhouette. »
« Paris, capitale de la mode, affiche son prestige à travers la haute couture, qui s’est déplacée de la rue de la Paix vers l’ouest parisien. Des maisons renommées poursuivent leur activité ; d’autres accèdent à la notoriété. Le cosmopolitisme règne. »
« Magnifiées par la coupe en biais, les robes retrouvent leur volume. Un savoir-faire inégalé génère de savantes oppositions de matières. La broderie bénéficie d’un regain de faveur après 1935. Les boléros pailletés de Jeanne Lanvin suscitent un véritable engouement. »
« La seconde moitié de la décennie connaît une tendance romantique adaptée aux robes de grand soir ou de gala. À la veille du conflit mondial, l’été 1939 voit la haute couture briller de mille feux. Les robes du soir invitent à la valse. »
« Paris fut rarement plus brillant. On voletait de bal en bal… Craignant le cataclysme inévitable, on gardait l’espoir désespéré de l’éviter, et, de toutes façons, on voulait finir en beauté », se souvient Christian Dior. »

Les Années 1940 : accessoires de mode sous l’Occupation
« Les accessoires créés sous l’Occupation sont les témoins précieux de cette période troublée, dont ils restituent tous les enjeux. Semelles de bois articulées, chapeaux extravagants, grands sacs à bandoulière, foulards imprimés aux couleurs de l’Histoire sont autant de marqueurs de la période.
Ils accompagnent une silhouette aux formes structurées et géométriques, épaulée, marquée à la taille et dévoilant la jambe jusqu’au genou. »
« Ces accessoires, souvent fabriqués dans des matériaux de récupération, attestent des pénuries et des restrictions imposées aux Français. Ils révèlent également les ressources du système D, la créativité et l’esprit d’invention des modistes, des bottiers comme des femmes et des hommes au quotidien. »
« Le Palais Galliera conserve un fonds exceptionnel de plus de 700 accessoires de cette période, rassemblés patiemment, principalement entre 1981 et 2009. »
« À cette date, une exposition hors les murs leur fut consacrée au musée Jean-Moulin – musée du Général-Leclerc de Paris. »

Les Années 1950 : le retour au faste
« La mode des années 1950 renoue avec une féminité idéalisée qui rompt avec les privations imposées par l’Occupation. En 1947, sous l’influence de la première collection de Christian Dior, baptisée « New Look » par la presse, les épaules s’arrondissent, les hanches s’épanouissent, tandis que la taille marquée est à nouveau corsetée par des guêpières, qui rappellent les silhouettes du XIXe siècle. Cette décennie amorce un nouvel âge d’or de la haute couture et signale le retour de Paris en tant que capitale de la mode. »
« Les typologies de vêtements se multiplient et accompagnent le retour d’une vie mondaine variée. La robe de gala, à la jupe ample et au faste décoratif appuyé, triomphe aux côtés de la robe de cocktail, plus courte. Le tailleur de jour, d’apparence sobre, révèle une complexité technique prisée par les couturiers. »
« En 1958, le don d’un premier modèle de Christian Dior au Palais Galliera acte la fondation du département Haute Couture. Il sera suivi de donations issues de garde-robes d’une clientèle parisienne. »

Les Années 1960 : le renouveau de la haute couture
« En réaction à la décennie précédente, la mode des années 1960 est éprise de liberté. Le vêtement s’éloigne du corps. La minijupe, à l’instar du pantalon et du short, libère la marche en révélant les jambes. La nouvelle génération de couturiers est influencée par les recherches de Cristóbal Balenciaga sur la construction du vêtement, comme par celles de Gabrielle Chanel sur le confort et le mouvement, incarnées par le tailleur. »
« Fascinés par les progrès scientifiques, certains couturiers s’orientent vers un futur utopique. Leurs créations jouent avec le blanc pur, les couleurs saturées et les motifs géométriques, ou abandonnent le tissu pour des matières alors jugées inadaptées, comme le plastique et le métal. »
« Au même moment, conscient de l’importance de conserver ces nouvelles modes, le Palais Galliera lance un appel inédit aux maisons de couture parisiennes pour les inviter à transmettre leurs créations. En juin 1970, des prototypes de défilé intègrent pour la première fois les collections grâce à Cristóbal Balenciaga, imité par de nombreuses maisons de couture et ce, jusqu’à nos jours. »

Les Années 1960 : l’essor du prêt-à-porter
« Lancée dans les années 1950, l’industrie du prêt-à-porter français s’épanouit dans les années 1960 sur le modèle nord-américain. Le vêtement, décliné en tailles normalisées, prêt à être porté, correspond davantage au nouveau mode de vie des femmes actives. »
« Malgré le rejet de certains, ce système de production est progressivement adopté par les couturiers, qui proposent leurs propres lignes de prêt-à-porter déclinées de leurs collections haute couture. Au même moment, des enseignes de prêt-à-porter rencontrent le succès et font appel à des stylistes pour imaginer des collections dynamiques de plus en plus séduisantes. »
« La haute couture des années 1970 perd progressivement son rôle de prescripteur. »
« La hauteur de l’ourlet des jupes, baromètre de la mode depuis le début du XXe siècle, perd son sens puisque que toutes les longueurs et tous les styles coexistent. L’influence de Paris est peu à peu contestée par de grandes capitales comme Londres, nouvel épicentre d’une effervescence créative et musicale liée à la jeunesse. »

Les Années 1980 : la consécration des créateurs
« Successeurs des stylistes qui travaillaient pour de grandes maisons de prêt-à-porter, les créateurs, à la tête de leurs propres griffes, vont rythmer par leurs univers exubérants la mode des années 1980. »
« L’insouciance des années 1970 est balayée par les crises économiques et le sida. La mode, en quête d’échappatoire, se réfugie dans la fête et le spectaculaire. »
« Apparue à la fin des années 1970, la carrure large, inspirée de la mode des années 1940, dicte la silhouette de la décennie. Au sein des collections, glamour et humour côtoient la recherche de nouvelles matières, comme le stretch, qui épouse le corps sans le contraindre. »
« Alors que la fin de la haute couture semble inéluctable, un renouveau sans précédent s’incarne sous l’impulsion de Christian Lacroix, qui crée sa propre maison en 1987. »
« La même année, le conservateur Guillaume Garnier fonde le département Création contemporaine du Palais Galliera, résultat d’une réflexion mûrie au cours des années 1970 : la conservation du prêt-à-porter contemporain, d’abord jugé indigne d’entrer au musée, devient progressivement un enjeu emblématique du rôle prescripteur de Paris. »

Les Années 1980 et 1990 : Dissidences
« À partir de 1981, deux créateurs japonais, Rei Kawakubo, créatrice de Comme des Garçons, et Yohji Yamamoto, présentent pour la première fois leurs collections à Paris. »
« Leurs conceptions du vêtement s’opposent fondamentalement à celles des créateurs occidentaux. »
« Tenues amples et asymétriques, tissages techniques déclinés en couleurs éteintes et nuances de noir, attitude militaire des mannequins… Toutes leurs propositions choquent et scindent la critique. »
« Marqués par ces collections lorsqu’ils étaient étudiants à Anvers, les créateurs belges Ann Demeulemeester et Martin Margiela présentent leurs défilés durant la seconde moitié des années 1980. À leur tour, ils questionnent le système de la mode, la déconstruction du vêtement classique et son porté. »
« Déjà mis à mal par les Japonais, l’aspect « neuf » du vêtement, tant prisé par l’Occident, est abandonné lorsque Margiela récupère des objets et des habits anciens qu’il transforme en vêtements. »
« Encore aujourd’hui, les silhouettes des créateurs japonais et belges, fleurons des collections du Palais Galliera, continuent d’interroger la notion du beau. »

LA CRÉATION CONTEMPORAINE
Rez-de-jardin, Galerie d’honneur
« La création de mode des années 1990 continue la déconstruction du vêtement classique amorcée la décennie précédente et privilégie la fluidité, les matières techniques et le minimalisme des formes. »
« La haute couture, un temps menacée de disparition, devient une véritable institution qui contribue à la préservation des savoir-faire et à la notoriété de Paris. »
« Au tournant des années 2000, la mode, désormais pensée à l’échelle mondiale grâce à Internet, connaît une accélération sans précédent qui se confirme dans les années 2010. Malgré cette frénésie, des collections majeures interrogent le corps, la société, l’environnement et l’évolution de la mode à l’ère du numérique. »
« La mode masculine représente, à partir des années 2010, un nouveau terrain d’expression et de création. »
« Le rôle du département Création contemporaine est de préserver, avec le plus d’objectivité possible, les témoignages d’une mode en cours d’écriture. »
« Certains de ces choix seront peut-être remis en question à l’avenir. »
« Depuis 2014, le magazine Vogue Paris accompagne le Palais Galliera dans cette mission. La Vogue Paris Foundation, fonds de dotation en l’honneur de la création contemporaine, a ainsi permis l’acquisition et la donation de 464 modèles de plus de trente créateurs différents. »
Les éphémères : le fonds de cartons d’invitation
« Au début du XXe siècle, le carton d’invitation au défilé s’inspire des modèles d’inauguration du Salon des Beauxrts ou des galeries d’arts. Il révèle ainsi la volonté des couturiers de voir leur activité assimilée à celle des artistes. Si la plupart des maisons entretiennent un classicisme combinant élégance et sobriété, le prêt-à-porter des créateurs, en cassant les codes de présentation des collections au cours des années 1960, s’autorise également à bouleverser progressivement la forme académique des cartons. Certains d’entre eux, puisant leur inspiration dans l’imaginaire ou la provocation, revêtent alors des formes singulières. Objets détournés ou insolites, séries répétitives de formes, dessins de la main du créateur ou (auto)portraits photographiques proposent un nouveau vocabulaire qui véhicule le message identitaire d’une maison de mode. Constituée de dons provenant des marques, des agences de presse et des rédactrices de mode, cette collection de 10 000 éphémères offre un large éventail de spécimens datés des années 1970 à nos jours. »

ART ET MODE
Rez-de-jardin, Galerie courbe
Le cabinet d’arts graphiques et de photographies
« En 1983, le cabinet des arts graphiques et de la photographie est fondé à l’initiative de Guillaume Garnier, alors stagiaire avant de devenir conservateur. »
« À l’origine de l’intérêt du musée pour l’image de mode, il mène une politique de collecte et de recherche de fonds par la sollicitation de dons auprès de maisons de couture, de mannequins, de clientes et en achetant sur les marchés d’occasion. Ces pièces viennent enrichir la base de la collection provenant du musée Carnavalet. Les expositions Paul Poiret et Nicole Groult, maîtres de la mode Art déco (1986) et Paris Couture Années Trente (1987) ont ainsi été l’occasion d’acquisitions essentielles pour l’identité du département. »
« Dans la lignée de Guillaume Garnier, Françoise Vittu, spécialiste de l’histoire du costume, poursuit la gestion et l’enrichissement de ces collections qui seront dissociées en 2006 en deux départements indépendants : arts graphiques d’un côté et photographie de l’autre. Cette décision permet une politique d’acquisition de photographies de mode plus dynamique, rendue possible grâce aux droits générés par le legs du photographe américain Henry Clarke en 1997. L’acquisition d’oeuvres contemporaines est définie comme une priorité, logique poursuivie à partir de 2013, par le département des arts graphiques. »
« Cette première exposition permanente des collections du Palais Galliera permet d’une part de présenter les origines du dessin de mode depuis le XVIIIe siècle et d’autre part de réunir à nouveau les deux départements. Cet accrochage raconte les rapports complémentaires ou antagonistes entretenus par ces deux formes artistiques dès 1870. S’inspirant l’un l’autre, dessin et photographie se partagent et se disputent les pages de la presse tout au long du XXe siècle, témoignant d’une industrie de la mode devenue image. »

Les vêtements d’artistes
« Les liens noués avant-guerre entre mode et art se renforcent dans les années 1920. Aux confins de la couture, Suzanne Bertillon et Maria Monaci Gallenga signent leurs créations. L’illustratrice Élisabeth Branly réalise et porte ses modèles. Nostalgique de l’antiquité grecque et adepte du retour aux pratiques artisanales, Raymond Duncan, frère d’Isadora, s’exerce au tissage. »
« De 1922 à 1926, Natalia Gontcharova crée pour le salon Myrbor de Marie Cuttoli, installé au 17 de la rue Vignon, des pièces flamboyantes marquées par sa collaboration avec les Ballets russes de Diaghilev. Vogue en assure la promotion. Le laqueur Jean Dunand met tout son talent au service de la création textile. Raoul Dufy se tourne vers les arts décoratifs et le domaine textile. »
« Restituant la splendeur des brocarts anciens, les savantes impressions du « magicien de Venise », Mariano Fortuny, sont magnifiées par la lumière. Ses modèles intemporels sont appréciés d’une clientèle cosmopolite et émancipée. »

Le fonds d’éventails du Palais Galliera
« Le Palais Galliera conserve une riche collection de plus de 2 000 éventails datés du XVIIIe au XXe siècle. Éventails de mode, d’actualité, publicitaires, en plumes… Anonyme ou signé des plus grands noms de peintres et d’éventaillistes – Alexandre, Kees, Duvelleroy, Rodien –, cet accessoire connaît de multiples évolutions autant dans ses dimensions que dans son décor, suivant souvent les tendances des arts décoratifs de la période. »
« Nombre de ces œuvres sont entrées dans les collections grâce à de généreux dons, en particulier ceux du Cercle de l’Éventail. Cette association, composée d’amateurs et de collectionneurs, fut créée en 1985 à la suite de l’exposition Éventail, miroir de la Belle Époque. Depuis, le Cercle a contribué, année après année, à l’enrichissement du département Accessoires, offrant près de 500 œuvres au Palais Galliera. »

François Hugo, un artiste au service du bouton
« François Hugo (1899-1981), arrière-petit-fils de Victor Hugo, est avant tout connu comme l’orfèvre des plus grands artistes, Jean Cocteau, Max Ernst, Pablo Picasso, Jean Arp ou encore André Derain. Il réalisa pour eux bijoux, sculptures ou encore plats. »
« Toutefois, sa carrière est également étroitement liée à l’univers du bijou fantaisie et du bouton couture. S’il crée les premiers bijoux dès la fin des années 1920, notamment pour Gabrielle Chanel, son histoire avec le bouton débute en 1940, au moment de sa démobilisation. Il s’installe alors à Cannes, où de nombreuses maisons de couture possèdent une succursale. Dès lors et jusqu’en 1954, il propose ses créations aux plus grands noms de la haute couture, en particulier à Christian Dior et surtout à Elsa Schiaparelli. Il imagine pour elle les boutons les plus audacieux. »
« Son fils, Pierre Hugo, a fait en 2021 une généreuse donation de 925 boutons, datés de 1940 à 1952, au Palais Galliera. Ces oeuvres dévoilent toute la créativité de son père ainsi que la variété des techniques et des matériaux employés (céramique, métal, verre, cuir, bois, pierres dures, émail, nacre...) »

EPILOGUE
Rez-de-jardin, Galerie courbe (sortie)
The Impossible Wardrobe
« En 2012, Olivier Saillard, historien de la mode et directeur du Palais Galliera de 2010 à 2017, présente une exposition d’un genre nouveau, entre défilé et performance. »
« La comédienne Tilda Swinton, formée aux gestes de la conservation textile, est le socle de cette présentation. Durant quarante-cinq minutes, elle présente cinquante-six œuvres issues des collections historiques du Palais Galliera, protégées par de la toile de coton écru ou des feuilles de papier de soie. »
« Ces objets « reliques » se distinguent par l’histoire de leurs propriétaires illustres ou par leur simple beauté plastique et poétique. La veste portée par Napoléon Ier dialogue avec une modeste paire de souliers d’enfant de la fin du XIXe siècle. Au cours de la performance, chaque oeuvre est identifiée par sa légende, affichée sur un grand cartel lumineux surplombant la salle. »
« Présentée dans le cadre du Festival d’Automne à Paris à l’occasion de trois représentations, la performance The Impossible Wardrobe invite à la réflexion autour des musées de mode où le corps est absent. »
« La présentation de la collection permanente est utilisée comme un moyen de raconter le Palais Galliera et son activité. »
« Les scénographes ont souhaité qu’à la découverte de la collection, le visiteur se projette dans la vie du musée qui se compose d’une multitude d’éléments, notamment :
- la collection, son histoire, l’accumulation, le stockage, la conservation ; 
- l’étude, le regard porté sur le vêtement ;
- le travail de présentation des vêtements, la transmission. »
« Elles ont choisi de mettre en scène ces activités comme un travail en cours, une activité ininterrompue et vivante, non figée, non solennelle, susceptible de se renouveler en permanence. Pour cela, elles ont utilisé le vocabulaire formel propre au musée, à ses réserves, et au travail de présentation. Les formes sont inspirées d’objets réels tels que podiums, caisses, cadres, supports, mais épurés jusqu’à l’état d’un archétype, travaillés en juxtaposition et accumulations. »
« Les scénographes se sont également attachées à respecter le caractère et la géométrie de ce nouveau lieu dédié à la présentation de la collection du musée, à le mettre en valeur, avec l’intention de donner une véritable identité au Palais. Le dispositif général devient le négatif de l’édifice comme le vêtement est le positif du corps (ou l’inverse…) »
« Couleurs et lumières viennent soutenir et rendre visible la chronologie de parcours. Le fil chronologique du parcours est ponctué de séries thématiques qui s’adressent autant au néophyte ayant besoin d’être guidé qu’au public avisé. »
« La scénographie est une succession de tableaux uniques reprenant les codes établis, avec des typologies en lien avec l’art de l’exposition, jusqu’à l’épuisement du décor qui disparaît au profit de la silhouette et l’art de la conservation. Elle retrace ainsi une autre histoire de la mode, celle du regard. »


Du 2 octobre 2021 au 26 juin 2022
10, Avenue Pierre Ier de Serbie, 75116 Paris 
Tél. : 01 56 52 86 00
Du mardi au dimanche, de 10h à 18h. Nocturne le jeudi jusqu’à 21h

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