Citations

« Le goût de la vérité n’empêche pas la prise de parti. » (Albert Camus)
« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du Soleil. » (René Char).
« Il faut commencer par le commencement, et le commencement de tout est le courage. » (Vladimir Jankélévitch)
« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
« Le plus difficile n'est pas de dire ce que l'on voit, mais d'accepter de voir ce que l'on voit. » (Charles Péguy)

jeudi 31 décembre 2020

« Les gardiens du tombeau de Jésus »

La 
basilique du Sacré-Cœur de Montmartre présente, sur ses grilles, « Les gardiens du tombeau de Jésus », exposition de Thomas Coex, photojournaliste de l’AFP (Agence France Presse), sur le « quotidien des Franciscains de Jérusalem » (Israël).

Dieu(x), Modes d’emploi 
Poussin et Dieu
« La Bible » par John Huston
Chagall et la Bible 
Interview de Laurence Sigal, directrice du MAHJ, sur l'exposition « Chagall et la Bible »
« Les religions » par Sylvie Deraime 
« En plusieurs foi(s). Christianisme » par Cécile Déroudille
Lieux saints partagés. Coexistences en Europe et en Méditerranée  
« -33 - Crucifixion de Jésus » par Denis van Waerebeke 
« Églises. La quête de la lumière » par Bruno Victor-Pujebet 
Cathédrales et leurs vitraux en France 
Chagall, Soulages, Benzaken… Le vitrail contemporain
Enluminures du Moyen Âge et de la Renaissance. La peinture mise en page
Rembrandt et la figure du Christ
Le Vatican 
Approfondir le dialogue judéo-catholique en France 
Le métis de Dieu » par Ilan Duran Cohen
Jésus et l’islam » de Gérard Mordillat et Jérôme Prieur 
« Luther, la Réforme et le Pape », par Thomas Furch 

« Pour la première fois, la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre accueille une exposition photo sur ses grilles, avec « Les gardiens du tombeau de Jésus », une exposition de l’AFP sur le quotidien des Franciscains de Jérusalem.

« Les frères franciscains ont accepté d’ouvrir leurs portes pour la première fois à un photojournaliste. Thomas Coex, photographe pour l’AFP alors en poste à Jérusalem, les a accompagnés durant leurs temps de prière, de travail social et de détente ». 

« L’exposition rassemble 29 tirages et nous invite à découvrir des scènes inédites du quotidien de ces religieux catholiques, fidèles gardiens depuis 800 ans du tombeau de Jésus ».

« Au cœur des processions dans les recoins du Saint-Sépulcre, dans le réfectoire du couvent, pendant les matchs de basket-ball avec les élèves de leurs écoles ou à l’infirmerie où sont soignés les frères les plus âgés, ces images révèlent un monde où le quotidien et le sacré vivent harmonieusement ensemble ». Des instants de piété aux moments de détente.

A Paris, « l’exposition se déroule avec le soutien de Canon. Présent sur l’ensemble de la chaîne de l’image, de la capture d’image – photographie ou vidéo – à l’impression, Canon accompagne cet événement exceptionnel en étant présent à la fois lors de la prise de vue de cette histoire unique et lors de sa restitution dans un cadre d’exception ».

En raison du coronavirus, du deuxième confinement, les touristes n'affluent plus massivement à Paris. Donc, cette exposition, prolongée jusqu'au 4 janvier 2021, a eu un succès moindre qu'espéré.

Lors du vernissage presse étaient remis aux journalistes le numéro 667 du magazine Terre Sainte et le Rapport d'activité 2019 de l'AFP intitulé "D'abord les faits". 

Thomas Coex
« Reporter photographe français basé à Paris, Thomas Coex collabore avec l’AFP tout d’abord comme pigiste dès 1987 à Lille ». 

« Il est engagé par l’AFP en 1996 au siège, à Paris ». 

« De 2001 à 2003, il rejoint le bureau de Jérusalem comme Responsable photo, en charge d’Israël et des Territoires palestiniens ».  Ah ! Cette terminologie biaisée de l'AFP ! Il s'agit de "territoires disputés" ou de "territoires contestés".

« Il revient ensuite à Paris comme reporter et comme rédacteur en chef France jusqu’en 2014. Une parenthèse entre 2008 à 2009 où il sera photographe au bureau de Caracas ».

« De 2014 à 2019, il retrouve le bureau de Jérusalem comme chef du service photo ». 

« Il reçoit en 2001 le 3e Prix du World Press Photo dans la catégorie News story pour des images prises à Gaza lors de la seconde intifada et le 2e Prix Bayeux Calvados-Normandie des correspondants de guerre pour le même sujet. » Sur le site Internet du concours, l'une des photographies est ainsi légendée : "Des jeunes Palestiniens se réfugient derrière des tôles ondulées lors des affrontements avec des troupes israéliennes. L'affrontement a eu lieu dans la zone qui sépare la ville palestinienne de Khan Yunes de l'implantation juive de Gush Katif. Le conflit entre les manifestants palestiniens et les forces israéliennes a fait jusqu'à présent plus de 140 morts et 4 000 blessés. Tous ces morts, sauf huit, étaient des Palestiniens." 

Le 28 septembre 2020, sur son compte Facebook, Thomas Coex a republié certaines de ces images stéréotypées : un David "palestinien" non armé contre un Goliath israélien inhumanisé par son véhicule militaire blindé. Un peu comme dans le film Duel. Il les a introduites ainsi : "Israeli soldiers shoot at stone-throwing Palestinian teenagers in Khan Yunes in the Gaza Strip during clashes 24 October 2000" ("Des soldats israéliens tirent sur des adolescents palestiniens  qui lancent des pierres dans la bande de Gaza durant les affrontements le 24 octobre 2000".

Les comptes Twitter et Facebook de Thomas Coex ? Ils révèlent ses partis pris. Ainsi, le 2 septembre 2020, alors que s'ouvre à Paris le procès des attentats terroristes islamistes de janvier 2015, Thomas Coex assène "JE SUIS CHARLIE ET ENCORE PLUS DANS LE CONTEXTE MONDIAL". Il n'est donc pas aussi "HYPERCASHER" !? A L'approche de la signature des "accords d'Abraham" historiques qui bouleversent le Moyen-Orient en instaurant des alliances pacifiques fondées sur des intérêts communs, Thomas Coex poste l'éditorial du Monde "Un accord et un abandon". Eh non, le "conflit israélo-palestinien" n'obsède pas tous les Arabes. 

Ce photographe invite à un crowdfunding pour permettre l'achèvement de "Condamnées à Gaza", documentaire vidéo par Beatriz Lecumberri et Ana Alba "sur les femmes palestiniennes soufrant de cancer et enfermées à Gaza sans réel traitement." Et la faute à qui ? "En raison du blocus imposé par Israël à la bande de Gaza depuis 2007, elles ne peuvent recevoir aucun traitement adéquat à l'endroit où elles vivent. elles n'obtiennent pas non plus l'autorisation de sortie israélienne leur permettant de se rendre dans un centre médical palestinien en Cisjordanie ou à Jérusalem-Est pour effectuer les tests nécessaires ou se soumettre à une séance de radiothérapie, un traitement opposé par Israël dans la bande de Gaza". Quid du blocus égyptien ? Quid des malades gazaouis autorisés, quelle que soit leur pathologie, à être soignée gracieusement dans les meilleurs hôpitaux israéliens ? Quid du mouvement terroriste islamiste Hamas qui contrôle la bande de Gaza ? Une vision misérabiliste conjuguée à un blood libel.

Le reste est à l'avenant.

"Terre Sainte"
Créée en 1921, "Terre Sainte" est la revue bimestrielle, en français, de la Custodie franciscaine de Terre Sainte. 

Le sommaire du numéro 667 (mai-juin 2020) du magazine Terre Sainte ? L'éditorial "Jérusalem, maison de prière pour tous les peuples" signé par Marie-A. Beaulieu, rédactrice en chef, une rencontre avec "Shadia Qubti : « L’Église de Palestine doit faire d’avantage  pour les femmes » par Claire Riobé, "L’élection du peuple juif entre particularisme et universalisme" par Gabriel Abensour, "Entre Israël et Palestine, le combat des Bédouins par Claire Riobé, "La lutte des Bédouines pour l’avenir" par Aline Jaccottet, "Le Covid-19 en Terre Sainte : Quand Jérusalem se fait prière". Quézaco la "Palestine" ?

Shadia Qubti ? Une "chrétienne palestinienne, de nationalité palestinienne" qui "travaille pour l'Eglise de Palestine". Quant aux articles sur les Bédouins, ils sont à charge contre Israël accusé de les discriminer, de les exproprier...

Aucun article sur les persécutions de chrétiens dans les territoires contrôlés par le Fatah ou le Hamas, les aspects positifs de la gouvernance israélienne, etc. etc. etc.

Rapport 2019 de l'AFP
L'AFP relate ses problèmes induits par la désaffection du public pour les médias, les économies réalisées en réunissant ses équipes dans son siège place de la Bourse, effectue une remise en question pour n'avoir pas prévu le "Oui" des Britanniques au Brexit, se félicite de son "Fact-checking, seul réseau d'investigation numérique global", la formation des journalistes pour couvrir les "soulèvements populaires", "des émeutes et violences urbaines" - une formation "fondamentale", notamment pour les "gilets jaunes" -, les expositions sur les "migrants"...

Curieusement, l'AFP ne s'interroge pas sur sa terminologie partiale : "territoires occupés", "territoires palestiniens", etc.

Parmi les Prix glanés par des photographes et journalistes reporters d'images de l'AFP : l'Istanbul Photo Award, concours sponsorisé par Turkish Airlines (THY) et l'Agence Turque de Coopération et de Coordination (TIKA). Doté de 8 000 dollars, le 1er Prix dans la catégorie "News Story" y a été remis à Ahmad Gharabli pour l’image intitulée "Le Conflit Israël-États-Unis-Palestine" prise par le photojournaliste de l'AFP le 16 décembre 2017 à Jérusalem, Ahmad Gharabli, a été élue photo de l'année par le jury du concours "Istanbul Photo Awards", organisé par l'Agence Anadolu. De nouveau c'est un civil face à un policier ou soldat, le titre est pompeux et inadéquat, le téléphone portable est brandi par la dame comme une arme. Cette mise en abyme correspond tellement à une hypermédiatisation du conflit qui occulte souvent la nature du conflit, et qu'une photographie seule ne vaut pas toujours mille mots. 

Les autres posts et clichés d'Ahmad Gharabli véhiculent les clichés "palestiniens".


Du 10 septembre au 13 décembre 2020, prolongée au 4 janvier 2021
35, rue du Chevalier de la Barre. 75018 Paris

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Les citations proviennent du communiqué de presse.

mercredi 30 décembre 2020

Barry Levinson

Barry Levinson est un acteur, scénariste, producteur et réalisateur oscarisé - Rain Man et Good Morning, Vietnam -, américain né en 1942 à Baltimore, dans le Maryland (Etats-Unis). Il a consacré quatre films à relater la saga de sa famille d'immigrés juifs d'origine russe. Arte diffusera le 30 décembre 2020 « Le secret de la pyramide » (Das Geheimnis des verborgenen Tempels ; Young Sherlock Holmesde Barry Levinson.


Barry Levinson est né en 1942 dans une famille juive d’origine russe. Sa famille paternelle était orthodoxe.

Diplômé de l’American University de Washington, il débute à Los Angeles comme acteur et scénariste pour des émissions de variétés télévisées : The Marty Feldman Comedy Machine, The Lohman and Barkley Show, The Tim Conway Show, et The Carol Burnett Show.

Barry Levinson co-écrit le scénario de Silent Movie (La dernière folie, 1976) et Le Grand frisson (1977) de Mel Brooks et de ...And Justice for All (1979) réalisé par Norman Jewison avec Al Pacino, Jack Warden, John Forsythe, Lee Strasberg.

En 1982, il réalise Diner, dont il a écrit le scénario et qui est sélectionné pour l’Oscar du Meilleur scénario original. 

Suivent The Natural (Le Meilleur, 1984) avec Robert Redford et Robert Duvall, Good Morning, Vietnam (1987) avec Robin Williams et Forest Whitaker, Rain Man avec Dustin Hoffman – Oscars du Meilleur réalisateur et du Meilleur film-, Tom Cruise et Valeria Golino, Bugsy (1991) inspiré de la vie du gangster juif américain Benjamin Siegel et interprété par Warren Beatty, Annette Bening et Harvey Keitel, Harcèlement (1994), Sleepers, Wag the Dog (Des hommes d'influence, 1997) avec Dustin Hoffman et Robert De Niro, What Just Happened

Barry Levinson a consacré quatre films à sa saga familiale depuis l’immigration de ses ancêtres juifs en 1914 et la vie juive à Baltimore. Une tétralogie qui comprend Diner (1982) avec Steve Guttenberg, Daniel Stern, Mickey Rourke, Kevin Bacon, Timothy Daly et Ellen Barkin, Tin Men (1987) avec Richard Dreyfuss, Danny DeVito et Barbara Hershey, Avalon (1990) avec Armin Mueller-Stahl, Elizabeth Perkins, Joan Plowright et Aidan Quinn, et Liberty Heights (1999) avec Adrien Brody, Bebe Neuwirth et Joe Mantegna, une intrigue se déroulant dans les années 1950 et une scène évoquant le lieu débattu où doit être posée la mezouza dans une maison. Une histoire Juive et américaine avec les WASP et les Noirs américains.

Soutenu par sa maison de production Baltimore Pictures, Barry Levinson a réalisé Quiz Show, Donnie Brasco, Bandits, Shades of Blue (2016), The Wizard of Lies (2017) biopic de l'escroc Bernard Madoff et interprété par Robert De Niro, Michelle Pfeiffer, Alessandro Nivola et Hank Azaria, et Paterno (2018), histoire de Joe Paterno, entraîneur admiré de football américain des Nittany Lions d'une université d'Etat, Penn State, qui est accusé de n'avoir pas sanctionné son ancien adjoint, Jerry Sandusky, accusé d'attouchements sexuels et de viols sur des garçons mineurs pendant une quinzaine d'années, et est renvoyé, avec d'autres, par le Conseil d'administration de l'université. Paterno est incarné par Al Pacino.

Barry Levinson a aussi produit ou/et écrit le scénario des téléfilms - You Don’t Know Jack, The Wizard of Lies, Harry Haft sur un boxeur juif polonais rescapé de la Shoah - et séries télévisées : Homicide: Life on the Street, Oz…

« Le secret de la pyramide »
Arte diffusera le 30 décembre 2020 « Le secret de la pyramide » (Das Geheimnis des verborgenen Tempels ; Young Sherlock Holmes ; Pyramid of Fear) de Barry Levinson avec Nicholas Rowe (Sherlock Holmes), Alan Cox (John Watson), Sophie Ward (Elizabeth Hardy), Anthony Higgins (le professeur Rathe), Susan Fleetwood (Mme Dribb).

« Encore collégiens, Sherlock Holmes et John Watson enquêtent sur des meurtres horrifiques... Cette libre adaptation de l'oeuvre de Conan Doyle propose des explications audacieuses sur la personnalité énigmatique du célèbre détective. Frissons, humour et effets spéciaux renversants pour un classique du film de jeunesse réalisé par Barry Levinson ("Rain Man"). »

« John Watson, jeune garçon joufflu et binoclard rêvant de devenir médecin, débarque dans un pensionnat londonien où il ne connaît personne. Son camarade de chambrée, un adolescent aussi cordial qu'étrange nommé Sherlock Holmes, semble tout connaître de lui avant même de lui avoir été présenté. Adepte de méthodes de déduction révolutionnaires, ce jeune détective amateur présente à Watson son mentor, Rupert Waxflatter, un inventeur et enseignant retraité qui habite toujours le collège, ainsi que la nièce de celui-ci, Elizabeth, jolie blondinette dont il est amoureux ». 

« Les amis s'intéressent bientôt à deux morts subites qui défraient la chronique : les victimes, deux hommes d'âge mûr, ont succombé à ce qui ressemble à une douloureuse crise de folie. Quand Waxflatter est tué à son tour dans des circonstances similaires, Holmes est convaincu qu'il s'agit du même assassin, mais échoue à en convaincre l'inspecteur Lestrade. Les trois jeunes gens se lancent alors dans l'enquête… »

« Les fidèles du "vrai" Sherlock Holmes apprécieront cette libre adaptation de l'œuvre de Conan Doyle, nimbée de fantastique, d'humour et d'aventure, tous ingrédients rigoureusement d'origine ». 

« Le duo Watson-Holmes, collectionnant les indices dans les brouillards de Londres, est lui aussi conforme à la tradition, quoique audacieusement rajeuni ». 

« Mais en offrant au futur locataire de Baker Street un déchirant premier amour, susceptible d'expliquer son indifférence ultérieure pour les femmes, Chris Columbus, scénariste inspiré, a pris le risque d'offenser les puristes ». 

« Cela n'a pas empêché cette production de Steven Spielberg, réalisée par Barry Levinson et dotée d'effets spéciaux qui restent spectaculaires, trente ans après leur création, de devenir un classique du film de jeunesse. »

« À Londres en 1870, le jeune John Watson fait son entrée dans sa nouvelle école, Brompton Academy. Il y rencontre un adolescent à l’esprit de déduction très développé : un certain Sherlock Holmes. Ils se lient d’amitié et Holmes lui présente son mentor, le professeur Waxflatter, un enseignant à la retraite devenu inventeur qui habite toujours dans l’école. Il lui présente également la nièce de celui-ci, Elizabeth, dont il est amoureux », a écrit Olivier Père.

Et Olivier Père d'analyser : « Faut-il être américain pour proposer une lecture iconoclaste du célèbre détective de Baker Street né sous la plume de Sir Arthur Conan Doyle ? De la même manière que Billy Wilder et son scénariste I. A. L. Diamond imaginaient en 1970 une aventure inédite d’un Sherlock Holmes fatigué sous l’emprise de la drogue, Barry Levinson et Chris Columbus remplissent en 1985 les pages blanches de l’adolescence de Holmes, sa rencontre avec son fidèle ami Watson sur les bancs de l’école et leur première enquête. Cette initiative, malgré les libertés qu’elle prend avec l’œuvre de Conan Doyle, est plus respectueuse que blasphématrice. Elle nous permet de retrouver les principaux personnages du romancier écossais avec une quinzaine d’années de moins, pour une aventure inaugurale et fondatrice qui éclaire la figure de Holmes et explique sa solitude et sa mélancolie. »

Et Olivier Père d'observer : « L’intégralité de la distribution est britannique et le film fut entièrement tourné en Grande-Bretagne, en extérieurs et dans les studios d’Elstree. La direction artistique est de toute beauté et fait revivre avec beaucoup de relief les quartiers de Londres à l’époque victorienne. L’ambiance du film, son classicisme assumé permettent d’évoquer les productions Hammer des années 50 et 60 qui demeurent une référence absolue en matière de fantastique anglo-saxon. Le Secret de la pyramide est aussi caractéristique de l’esthétique de Amblin Entertainement, société de production créée par Steven Spielberg, Kathleen Kennedy et Frank Marshall en 1981qui a imposé une certaine idée du divertissement d’aventure et de science-fiction destiné aux adolescents. »

Et Olivier Père de remarquer « Le Secret de la pyramide obtint beaucoup moins de succès au moment de sa sortie que d’autres productions Amblin comme Gremlins ou Retour vers le futur car il était sans doute trop déroutant pour le jeune public américain : trop orienté vers le passé, la culture européenne, trop sombre et triste dans son dénouement. Spielberg et ses associés ont sans doute pensé à Indiana Jones pour imaginer cette aventure où les jeunes héros affrontent une terrifiante secte adoratrice d’un dieu égyptien, pratiquant des sacrifices humains en plein cœur de Londres. Symptomatique de l’intérêt de Spielberg pour les nouvelles technologies, Le Secret de la pyramide fut le premier film à bénéficier d’un personnage entièrement en images de synthèse (le chevalier qui sort du vitrail), conçu par le studio de George Lucas Industrial & Magic, bien avant le robot de Terminator 2 et les dinosaures de Jurassic Park. Les autres trucages mettant en scène des créatures qui apparaissent lors de séquences d’hallucinations renouent avec la poésie des films de Ray Harryhausen et leurs monstres animés image par image. »

Et Olivier Père de conclure : « Subtil mélange de charme rétro et d’effets spéciaux de pointe (pour les années 80 !), spectacle familial porté par un vrai souffle romanesque Le Secret de la pyramide a fini par gagner la sympathie des cinéphiles et des amateurs de Sherlock Holmes. Parmi une énorme quantité d’adaptations plus ou moins fidèles, le film de Barry Levinson compte parmi les variations les plus originales, émouvantes et séduisantes conçues autour de l’œuvre de Conan Doyle. »





Royaume-Uni, Etats-Unis, 1985
Auteur : Arthur Conan Doyle
Costumes : Raymond Hughes
Scénario : Chris Columbus
Production : Amblin Entertainment, Industrial Light & Magic, Paramount Pictures
Producteurs : Henry Winkler, Mark Johnson, Steven Spielberg
Image : Stephen Goldblatt
Montage : Stu Linder
Musique : Bruce Broughton
Avec Nicholas Rowe (Sherlock Holmes), Alan Cox (John Watson), Sophie Ward (Elizabeth Hardy), Anthony Higgins (le professeur Rathe), Susan Fleetwood (Mme Dribb), Freddie Jones (Chester Cragwith), Nigel Stock (Rupert Waxflatter)
Sur Arte le 30 décembre 2020 à 20 h 55
Visuels :
Nicholas Rowe et Alan Cox
Nicholas Rowe et Anthony Higgins
Sophie Ward et Nicholas Rowe
Nicholas Rowe et Alan Cox
Sophie Ward, Nicholas Rowe et Alan Cox
Alan Cox et Nicholas Rowe
Nicholas Rowe et Alan Cox
© 2003 Paramount Pictures

mardi 29 décembre 2020

Charles Quint (1500-1558)

Charles Quint (1500-1558), épistolier, g
astronome, amateur d'art, a dirigé un des plus grands empire sur plusieurs continents. Il a lutté contre le djihad des Ottomans dirigés par Soliman le magnifique, la Réforme initiée par Martin Luther, des souverains français, dont le roi François 1er qui s'allia avec les Ottomans ou les monarchies protestantes. Arte diffusera le 2 janvier 2020 « Charles Quint - Le dernier chevalier » (Kaiser Karl V.Wunsch und Wirklichkeit) de Wilfried Hauke.

Pierre Clostermann (1921-2006) 

« King Bibi - Benyamin Nétanyahou ou la passion du pouvoir » par Dan Shadur 
« Louise Weiss, une femme pour l’Europe » par Jacques Malaterre 
« Alger, la Mecque des révolutionnaires (1962-1974) » par Ben Salama 
« L'ombre de Staline » par Thomas Johnson 
« Les dessous des accords de Munich » de Christine Rütten 
« Le pacte Hitler-Staline » par Cédric Tourbe  
Vladimir Poutine 

Prince de la maison de Habsbourg, fils de Philippe le Beau et de Jeanne la Folle, Charles Quint (1500-1558) règne en particulier sur l'Espagne et son empire colonial, les dix-sept provinces des Pays-Bas, du royaume de Naples et des possessions autrichiennes. En 1519, il est élu empereur des Romains. 

Cette concentration de titres résulte du hasard - la décès en 1498 de sa tante, Isabelle d'Aragon, princesse des Asturies, puis en juillet 1500 du fils de cette dernière, l'infant Miguel de la Paz, rendent "sa mère l'héritière des couronnes espagnoles" - et d'une stratégie d'alliances matrimoniales portant Charles V au rang d'héritier de quatre dynasties : "arrière-petit-fils de Charles le Téméraire, petit-fils de Maximilien d'Autriche, d'Isabelle la Catholique, reine de Castille, et de Ferdinand, roi d'Aragon et de Naples, il est duc de Bourgogne sous le nom de Charles II, roi d'Espagne sous le nom de Charles Ier (Carlos I, en espagnol), et l'empereur romain germanique Charles V" (en allemand Karl V.), ou « Charles Quint » (« Quint » signifie « cinquième »).

"Le soleil ne se couche pas sur mon empire", a dit Charles Quint. Souverain des Pays-Bas, roi des Espagnes et des Deux-Siciles, empereur germanique, Charles Quint était le maître de la péninsule ibérique, de l'Amérique espagnole, des Pays-Bas, de la Flandre, de l'Artois, de l'Alsace, de la Franche-Comté, de l'Autriche, des possessions allemandes des Habsbourg, de la Sardaigne, de la Sicile et de Naples... 

Durant la première moitié du XVIe siècle, Charles Quint est le souverain le plus puissant. Il semble l'ultime empereur germanique aspirant à concrétiser le rêve carolingien d'un empire dirigeant une chrétienté latine unifiée, alors que l'Empire ottoman dirigé par Soliman le magnifique affirme sa domination croissante dans les Balkans et en Méditerranée, alors que l'autorité de l'empereur est contestée par des rois de France tels François Ier et son fils Henri II, et alors que l'unité du christianisme est ébranlée par la Réforme protestante, initiée dès 1517 par Martin Luther, frère augustin. En outre, des problèmes internes délitent les fondements de son pouvoir : révoltes en Castille, dans le Saint-Empire, en Flandre et en Brabant.

Le règne de l'empereur Charles Quint est émaillé de batailles, militaires - en 1535, la flotte impériale s'empare de Tunis, atout géostratégique pour contrôler la Méditerranée parcourue par des pirates et corsaires ainsi que ville permettant l'accès au Levant ; 20 000 esclaves chrétiens y sont libérés - et familiales, de déceptions, de combats menés sur plusieurs fronts - politiques, religieux - et parfois s'achevant par des échecs. 

Il cède progressivement ses pouvoirs. Par des conventions avec son frère Ferdinand, il lui remet les États autrichiens et la dignité impériale. Le 25 octobre 1555, à Bruxelles, il "abdique ses droits sur les États bourguignons, désormais unis et autonomes, en faveur de son fils Philippe, déjà duc de Milan et roi de Naples, avant de lui céder également ses droits sur l'Espagne en 1556."

Après avoir transmis son pouvoir à son fils Philippe et s'être assuré de son élection en 1558 comme empereur des Romains, Charles Quint se retire dans une modeste maison du monastère hiéronymite - religieux dont le patron est saint Jérôme et dont la règle est celle de saint Augustin - de Yuste, en Estrémadure. Il y décède de la malaria.

Dans "Charles V as Last World Emperor and Jewish Hero", Rebekka Voß adopte un angle historique inédit. "Charles Quint, roi d'Espagne et empereur du Saint-Empire romain, a régné sur de vastes régions d'Europe centrale et occidentale et sur les Amériques pendant une grande partie de la première moitié du XVIe siècle. Cette concentration de pouvoir, ainsi que la prétention de l'empereur à la monarchie universelle, ont polarisé l'opinion de ses contemporains à son égard. La rhétorique et l'historiographie pro- et anti-impériale abondent, faisant de Charles Quint un héros ou un méchant, un protagoniste ou un antagoniste, selon les affiliations religieuses, dynastiques ou nationales, la pensée politique et les intérêts pragmatiques de l'auteur. Alors que les universitaires ont débattu des perspectives concurrentes des catholiques, des protestants et des musulmans à l'égard de cet empereur, les points de vue juifs n'ont pas été analysés auparavant. Cet article montre comment les Juifs du XVIe siècle ont considéré Charles Quint comme leur héros. Il explore comment les témoins juifs du règne de Charles ont perçu l'empereur catholique et sa politique de croisade et de réforme de l'église, en replaçant leurs réactions dans le contexte de la pensée messianique juive, d'une part, et du réalisme politique, d'autre part. L'article démontre que des sources contemporaines sélectionnées en hébreu dépeignent Charles Quint comme un héros partagé par les juifs et les chrétiens européens. Les écrits historiographiques et prophétiques juifs de cette époque se sont inspirés de la notion apocalyptique chrétienne du "dernier empereur du monde", adoptant des tendances chrétiennes répandues pour identifier Charles Quint comme le glorieux monarque universel qui régnerait à l'apogée de l'histoire humaine en tant que figure quasi messianique. L'application de l'approche de la contre-histoire d'Amos Funkenstein et de David Biale à ces sources juives révèle l'enchevêtrement historique d'une image héroïque qui était commune aux premiers juifs et chrétiens modernes, bien que contestée sur le plan idéologique". (Rebekka Voß, Charles V as Last World Emperor and Jewish Hero, Jewish History volume 30, pages81–106(2016)

« Charles Quint - Le dernier chevalier »
Arte diffusera le 2 janvier 2020 « Charles Quint - Le dernier chevalier » (Kaiser Karl V.Wunsch und Wirklichkeit), documentaire de Wilfried Hauke.

« Les trente-sept années de règne de Charles Quint à la tête du Saint Empire romain germanique, de 1519 à 1556, auront transformé en profondeur la carte de l’Europe de la Renaissance. Chronique de son règne, de son accession au trône jusqu’à son abdication ». 

« Né à Gand en 1500, ce prince de la maison de Habsbourg cumule au gré des années et des alliances les couronnes d’une grande partie du continent : duc de Bourgogne à 6 ans, puis roi de Castille et d’Aragon, il succède à 19 ans à son grand-père Maximilien Ier en montant sur le trône impérial ». 

« Son règne sera marqué par des enjeux complexes et inédits, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’empire : l’avancée des conquêtes dans le Nouveau Monde, la lutte contre l’expansion des Ottomans, mais aussi les guerres contre François Ier ou encore la Réforme luthérienne, qui contrecarrera ses projets d’incarner l’unité de la chrétienté ». 

« Usé par les difficultés, il finit par abdiquer peu avant sa mort. Grâce à des reconstitutions et à des éclairages d’historiens, ce documentaire retrace le parcours singulier de ce souverain humaniste à la tête d’un empire aux dimensions encore inégalées, notamment sous l'angle de ses alliances politiques et familiales. » 


« Charles Quint - Le dernier chevalier » de Wilfried Hauke
Allemagne, Autriche, IdaFilm, 2018
Sur Art le 2 janvier 2020 à 20 h 50
Disponible du 02/01/2021 au 08/01/2021