Citations

« Le goût de la vérité n’empêche pas la prise de parti. » (Albert Camus)
« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du Soleil. » (René Char).
« Il faut commencer par le commencement, et le commencement de tout est le courage. » (Vladimir Jankélévitch)
« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
« Le plus difficile n'est pas de dire ce que l'on voit, mais d'accepter de voir ce que l'on voit. » (Charles Péguy)

lundi 2 octobre 2023

« Sous contrôle » d’Erwan Le Duc

Arte diffusera le 5 octobre 2023 dès 20 h 55 « Sous contrôle », série réalisée par Erwan Le Duc. « Propulsée ministre des Affaires étrangères, une directrice d'ONG respectée découvre les coulisses absurdes de la diplomatie. Une série comique et frondeuse sur l'exercice du pouvoir, portée par une Léa Drucker jubilatoire. »

« Louise Weiss, une femme pour l’Europe » par Jacques Malaterre 
« Alger, la Mecque des révolutionnaires (1962-1974) » par Ben Salama 
« Sous contrôle » d’Erwan Le Duc
 
« Propulsée ministre des Affaires étrangères, une directrice d'ONG respectée découvre les coulisses de la diplomatie et de la politique. Série  politique comique et frondeuse, « Sous contrôle » est portée par une Léa Drucker jubilatoire en femme de tête idéaliste confrontée à l’exercice du pouvoir dont elle ne connaît pas tous les codes ».

« L'humanitaire est-il soluble dans la politique ? C'est la question que pose, avec beaucoup de malice, le parcours de Marie, contrainte de revoir ses convictions morales à la baisse lors d'un séjour sous les ors de la République ». 

« Sous contrôle part d'une situation dramatique pour mieux dépeindre un monde politique décalé, où les impératifs de la communication triomphent allègrement du bon sens. »

« L'époque n'est pas au débat mais au clash », explique à Marie sa pragmatique conseillère. »

« Dont acte : après avoir enchaîné les bévues, la débutante va apprendre à maîtriser les règles du jeu et tenter de les employer à bon escient ». 

« Aux manettes de l'écriture de cette série, l'auteur belge Charly Delwart insuffle un humour anglo-saxon à cette satire où les réunions de crise se font dans des placards à balais et où les terroristes font remplir à leurs otages des questionnaires de satisfaction ». 

« Devant la caméra d'Erwan Le Duc (Perdrix), les comédiens interprètent avec jubilation des dialogues sagaces (frôlant parfois l'absurde). En tête, Léa Drucker lâche prise de manière réjouissante au fil des épisodes, à mesure que son personnage est dépassé par les événements. »

Cette série véhicule le stéréotype louangeur de la directrice d'ONG idéaliste, efficace, respectée. Or, divers scandales ont révélé le cynisme et l'arrivisme, l'incompétence à diriger une administration, voire la trahison des intérêts nationaux, de dirigeants d'ONG dépendantes d'argent étranger, dispensant des salaires très élevés à leurs dirigeants partiaux, etc. 


« Dirigeante appréciée de la célèbre ONG Docteurs du monde, Marie Tessier allie l'idéalisme à l'efficacité ». 

« Le président de la République lui demande de remplacer au pied levé le ministre des Affaires étrangères, qui vient de faire un burn-out ». 

« Secondée par son fidèle bras droit Harold, Marie est confrontée dès son arrivée à une prise d'otages menée par une organisation terroriste au Sahel ». 

« Le président souhaite que cette affaire soit résolue dans le plus grand secret ». 

« Plongée dans un environnement où l'absurdité se mêle à une incompétence généralisée, Marie tente de se persuader que tout est sous contrôle… »

« Sur la base d'un questionnaire loufoque envoyé par l'État français, les terroristes de l'organisation AIAO fournissent des preuves de vie des otages. »

« Marie lance un processus de négociation en "concertation" avec les autres ministres européens concernés par l'affaire… »

« Un accord est laborieusement trouvé et le versement doit impérativement rester secret.
« Marie annonce la nouvelle de la libération des otages aux familles alors que l'argent fait demi-tour avant d'atteindre sa destination. « 

« L'affaire des otages fait maintenant la une des médias ».
« Cible des moqueries de l'opinion, Marie accumule les maladresses tandis qu'en privé sa fille lui reproche son absence. »
« La situation lui échappe définitivement lorsque les autres ministres européens décident de négocier de leur côté la libération de leurs ressortissants ». 
« À bout, Marie est à son tour au bord du burn-out… »

« Marie tente d'utiliser ses succès dans le domaine humanitaire pour reprendre la main sur l'affaire des otages. »

« Furieux, le président la somme de donner une conférence de presse pour rétablir une version officielle. » 

« Coachée par sa conseillère en communication, Marie change de tactique, et s'attire les foudres de son petit ami, Thomas. »

« Marie et son adjoint Harold sont relégués au ministère des Sports. Marie veut continuer à suivre l'affaire des otages, mais son successeur la méprise et le président l'ignore. »

« Cependant, la valse des ministres suscite le mécontentement des terroristes qui demandent à traiter avec elle ». 

« Marie conclut la négociation et pense tenir sa revanche, avant de comprendre qu'on ne lui a pas tout dit… »

« Déterminée, Marie parvient à rejoindre le repaire des terroristes d'AIAO au Sahel en prétendant qu'elle est envoyée par la France pour négocier. »

« Le président est coincé : il doit annuler l'opération militaire secrète et envoyer un avion avec la rançon. Mais les otages avaient planifié une évasion justement cette nuit-là… »

« L'équation impossible  »
Entretien avec Charly Delwart

« Charly Delwart est écrivain (derniers livres en date : Databiographie, Le grand lézard, Que ferais-je à ma place ?). Sous contrôle, sa première série, illustre un genre peu couru en France : la comédie politique, qui met à profit le décalage loufoque pour montrer les dysfonctionnements du pouvoir. Propos recueillis par Jonathan Lennuyeux-Comnène »

« Qu’est-ce qui vous a inspiré l’idée de Sous contrôle ?
Charly Delwart : J’avais envie de faire une comédie sur la politique depuis longtemps. Ce qui m’intéresse, c’est le caractère impossible de ce métier : comment parvenir à agir malgré les nécessaires compromis ou compromissions ? Quand on vient du civil, et à plus forte raison de l’humanitaire, le défi est encore plus grand. Confronter ces deux modes de comportement, d’arbitrage des situations, était une manière de montrer la complexité de la fonction, qui consiste à résoudre en permanence une grande équation aux données changeantes. Le fait d’avoir un personnage qui est une nouvelle arrivante, avec une habitude du pouvoir sans en avoir pourtant tous les codes, permettait ainsi de mieux plonger avec elle dans les coulisses de ce monde.

Aviez-vous des références en la matière ?
J’admire le travail d’Armando Iannucci, le scénariste et réalisateur des séries The Thick of It, Veep, et du long métrage In the Loop. Il met en scène les dessous de la politique comme un terrain de jeu cruel et hilarant. J’ai aussi pensé à We Are Four Lions, qui raconte l’apprentissage du terrorisme par une bande de bras cassés. Mais j’ai dû aussi m’éloigner de ces références anglo-saxonnes, qui s’autorisent à aller très loin dans le cynisme car elles s’adressent à un public habitué à cet esprit. Sous contrôle ne cherche pas à dénigrer la classe politique, mais à en exposer certaines failles et absurdités, à montrer les femmes et les hommes faillibles derrière la fonction, qui doivent agir sans en avoir parfois le mode d’emploi. Le fait que le personnage de Marie Tessier se retrouve à gérer une prise d’otages permet de pousser les curseurs un cran plus loin, de tendre le récit, en créant une situation paroxystique dès le premier jour de son mandat comme nouvelle ministre des Affaires étrangères…

À quel point la série est-elle documentée ?
L’histoire de la prise d’otages m’a été inspirée par un article du Monde sur la capture de plusieurs employés d’Areva au Niger en 2010. Cet article dévoilait les dysfonctionnements qui avaient accompagné la gestion de la situation, notamment le fait que deux filières de négociation avaient été établies en parallèle, mettant les ravisseurs dans l’embarras, de même que le changement à la tête de l'État français – Nicolas Sarkozy et François Hollande n’avaient pas la même approche du problème… À partir de cette histoire, j’ai fait beaucoup de recherches, tant sur le monde politique que sur la gestion des prises d’otages et les récits de captivité. La série s’en est nourrie pour mêler au bout du compte le vrai et le faux, tout en restant ancrée dans la réalité. L’esprit est celui d’une comédie de bureau, tant dans les arcanes du Quai d’Orsay que dans les sphères du kidnapping au Sahel. Vincent de Crayencour, un diplomate qui a été officier de marine dans les forces spéciales avant de rejoindre le ministère des Affaires étrangères, m’a conseillé sur le versant administratif et militaire de l’intrigue, pour assurer la crédibilité des situations.

Le format de la série s’est-il imposé tout de suite ?
Trente minutes, c’est la forme canonique de la comédie à la télévision. Ce format me permettait de développer à la fois le côté "sitcom" de la série, avec de purs moments de comédie, et un récit construit, qui crée une attente chez le spectateur. En devenant ministre, Marie Tessier acquiert davantage de pouvoir mais voit sa marge de manœuvre diminuer. Comment va-t-elle gérer cette problématique ? Le scénariste Benjamin Charbit, qui a collaboré à l’écriture, m’a aidé à structurer et à faire progresser l’action autour de cette tension. 

La comédie naît des situations, mais aussi des mots. On sent dans votre écriture un vrai goût pour les dialogues…
J’aime le discours, les batailles de mots, les digressions absurdes. Le milieu de la diplomatie était pour cela un terrain idéal. À ce jeu, Léa Drucker a été parfaite. Elle a un débit de parole très rapide et a su insuffler une énergie singulière à son personnage. Avec Erwan Le Duc, nous avons cherché des comédiens capables de jouer sur des registres différents et plusieurs niveaux de comédie. Léa Drucker, Laurent Stocker et Samir Guesmi, entre autres, incarnent cette variété de tons. »

« J’ai été conquise par le mélange de drôlerie et d’insolence  »

« Dans Sous contrôle, Léa Drucker incarne une charismatique patronne d’ONG transformée en ministre au bord de l’implosion. Un baptême politique mouvementé qui lui permet de laisser libre cours à son talent comique. Entretien. Propos recueillis par Jonathan Lennuyeux-Comnène ».

« On ne vous voit pas souvent dans des comédies, pourtant vous y semblez comme un poisson dans l’eau…
Léa Drucker : Quand j’étais jeune actrice, je pensais que si je devais avoir une
carrière, ce serait dans la comédie, même si c’est un art difficile, et qu'on ne s’y amuse pas toujours autant qu’on pourrait le croire… J’en ai fait beaucoup à mes débuts, principalement au théâtre, et puis au cinéma avec Julien Rambaldi, dans Les meilleurs amis du monde et C’est la vie, mais le chemin parcouru en a décidé autrement. La série Sous contrôle s’est présentée comme une proposition audacieuse, un pari. J’ai été conquise par le mélange de drôlerie et d’insolence qu’exprimait l’écriture de Charly Delwart.

Qu’est-ce qui vous a intéressée dans le personnage de Marie Tessier ?
Le fait qu’elle ne soit pas adaptée. C’est une femme de terrain, engagée, empathique. Tout d’un coup, on lui demande de se glisser dans un autre costume et d’apprivoiser des codes totalement étrangers. Contrairement à ce que pense le président de la République, joué par Laurent Stocker, elle n’est pas du tout taillée pour le Quai d’Orsay ! Alors elle y va trop fort, trop vite, et elle perd ses moyens. J’aime les personnages qui ne cadrent pas avec le décor.

Vous lui insufflez quelque chose de très physique, qui en fait comme une boule d’énergie comique.
Avec le réalisateur Erwan Le Duc, nous nous sommes très vite mis d’accord sur cette caractérisation. Marie est volubile, elle ne tient pas en place, elle a besoin de se mettre en danger. Je pense à ces actrices des grandes comédies américaines que j’adore, Katharine Hepburn ou Rosalind Russell. Elles étaient capables de parler à toute vitesse tout en étant très spirituelles. Marie, elle, est plutôt comme un éléphant dans un magasin de porcelaine… C’était très amusant de jouer cela en duo avec Samir Guesmi, dont le personnage, à l’inverse, se définit par le calme et la réflexion.

D’après vous, que lui apprend cette expérience politique chaotique ?
Probablement la nécessité d’être plus présente pour ses proches, mais aussi l’envie de continuer à être dans l’action. Quelle sera sa prochaine mission ? Elle ne le sait pas, mais elle l’attend, forte de l’expérience qu’elle a vécue au milieu de toute cette absurdité. Le président et son entourage sont décalés, pétris de névroses qui les font paraître loufoques en regard de leurs hautes fonctions. Contrairement à eux, Marie prend les choses à cœur et suit un chemin intérieur. »


« Sous contrôle » d’Erwan Le Duc
France, 2022, 32 min
Production : Ex Nihilo, ARTE F, Karoninka
Producteurs : Muriel Meynard, Marc Bordure
Scénario : Charly Delwart, Benjamin Charbit
Image : Jordane Chouzenoux
Montage : Amélie Massoutier
Musique : Julie Roué
Costumes : Anne Sophie Gledhill
Décors de film : Gaëlle Usandivaras
Chargée de programme : Clémentine Bobin
Son : Olivier Pelletier
Avec Léa Drucker (Marie Tessier), Samir Guesmi (Harold Drassin), Laurent Stocker (Ferdinand Saulnier), Samuel Churin (Marc Bragier), Machita Daly (Cléa), Youssef Sahraoui (Chef AIAO), Bass Dhem (le berger), Lya Oussadit-Lessert (Emma), Yannick Landrein (Jules Mesniac dit Chirak), Hughes Jourdain (Adrien Pivron dit Macron), Nikola Kmirnac (Milos dit Demis Roussos), Jürgen Genuit (Hans dit Merkel), Emanuele Arioli (Luigi dit Berlusconi), Louise Laine (Jeanne), Laëtitia Spigarelli (mère de Jeanne), Hélène Theunissen (mère d’Adrien), Paul Minthe (père d’Adrien), Patrick d’Assumçao (chauffeur)
Bass Dhem (le berger)
1er épisode : le 5 octobre 2023 à 20 h 55
2e épisode le 5 octobre 2023 à 21 h 25
3e épisode le 5 octobre 2023 à 21 h 55
4e épisodele 5 octobre 2023 à 22 h 25
5e épisodele 5 octobre 2023 à 22 h 55
6e épisode : le 5 octobre 2023 à 23 h 20
Disponible du 27/09/2023 au 03/12/2023


Yvan Attal

Né en 1965 à Tel Aviv (Israël), Yvan Attal est un acteur primé - Un monde sans pitié d'Éric Rochant (1989)La Traque de Laurent Jaoui (2007) -, réalisateur - Ma femme est une actrice (2001), Ils sont partout (2016), Les Choses humaines (2021) -, scénariste et dialoguiste français juif. Depuis 1991, il est le compagnon de l'actrice et chanteuse Charlotte Gainsbourg ; le couple a trois enfants. Arte diffusera le 4 octobre 2023 à 20 h 55 "Les patriotes" d'Eric Rochant.


"Les patriotes" 
Arte diffusera le 4 octobre 2023 à 20 h 55 "Les patriotes" d'Eric Rochant.

"Un jeune juif quitte Paris pour rejoindre les services secrets israéliens et conduit bientôt ses premières missions... Signée Éric Rochant, une plongée palpitante dans l’univers de l’espionnage international, avec Yvan Attal, Sandrine Kiberlain, Jean-François Stévenin et Bernard Le Coq."

"Le jour de ses 18 ans, Ariel Brenner, un jeune juif, annonce à ses parents qu’il quitte Paris et part s’installer en Israël. Trois ans plus tard, en 1983, il achève à Tel-Aviv la formation qui doit faire de lui un agent du Mossad, la branche externe des services de renseignement israéliens. Au terme d’une série d’exercices déroutants, basés sur la manipulation psychologique, il intègre l’unité 238 avec le grade d’officier supérieur. Pour sa première mission, on l’envoie à Paris. Objectif : entrer en contact avec un ingénieur atomiste français et l’amener, tout en douceur, à livrer les plans d’une centrale nucléaire destinée à un pays hostile à Israël. Pour l’appâter, une call-girl est envoyée à sa rencontre. Son pouvoir de séduction opère aussi sur Ariel…"

"Très inspiré par les romans d’espionnage de John Le Carré, Éric Rochant réalise avec ce troisième film (après Un monde sans pitié et Aux yeux du monde, déjà avec Yvan Attal) une œuvre dense et haletante, très documentée".

"Les patriotes nous fait pénétrer l’univers âpre du renseignement international, entre Tel-Aviv, Paris et Washington. Ici, pas de violence gratuite, d’explosions ni de fusillades." 

"L’arme principale de l’espion, c’est l’intellect, et le cinéaste se livre sur ce thème à une fine étude psychologique. “La manipulation est notre métier”, résume Ariel Brenner. "

"Le poids du mensonge finit pourtant par tarauder le jeune agent secret, qui se met à tenir un journal, dans l'espoir de le remettre un jour à sa sœur." 

"Autour d'Yvan Attal, excellent en espion pris par le doute, se déploie une palette impressionnante de seconds rôles : Sandrine Kiberlain en call-girl obsédante, Jean-François Stévenin en proie innocente du maître manipulateur Bernard Le Coq, Richard Masur en agent dévoué mais sacrifié sur l’autel de la raison d’État."

"Ils sont partout"
Ils sont partout, film réalisé par Yvan Attal, est une bonne « tragi-comédie dramatique », mal accueillie par de nombreux médias. Ce qui laisse songeur… 

« Mon film n’est pas du tout un film d’actualité mais un film de société. Il parle du malaise que je ressens en tant que juif, dans mon pays, la France », a déclaré Yvan Attal, qui s'est considéré, curieusement et à tort, "comme un Juif arabe", le 29 mai 2016, sur Radio J.

Ceux à qui Yvan Attal confie constater l’antisémitisme lui répondent invariablement qu’il exagère.

Avec Emilie Frèche, auteur notamment de Mort d’un pote et 24 Jours, la vérité sur la mort d'Ilan Halimi, il a écrit le scénario et les dialogues vifs pour « démonter les clichés antisémites les plus tenaces » : « Ils sont partout », « Ils sont solidaires », « Ils ont de l’argent », etc. Sur la Shoah, tous deux ont choisi le registre émotionnel. La « concurrence des souffrances » ironise sur ces frustrations qui se muent en tyrannies.

Les sketches s’enchainent, séparés ou annoncés par des scènes d’Yvan Attal monologuant, parfois dialoguant, avec son psy, le Dr Tobie Nathan, sur l’antisémitisme, l’identité, son avenir en France.

Inspiré de Csanad Szegedi, membre du parti Jobbik, qui a renoué avec ses racines juives en découvrant un passé familial juif occulté, Boris (Benoît Poelvoorde) utilise cette découverte dans une stratégie de pouvoir contre son épouse incarnée par Valérie Bonneton.

En Talmudistes, Grégory Gadebois et Denis Podalydès sont surprenants, drôles et épatants de complicité sincère.

On est ravi de revoir Robert Castel et Marthe Villalonga, en couple retraité, inquiet par les élucubrations de leur fils (Dany Boon), blessé par la déception agressive de Charlotte Gainsbourg, époustouflante de vulgarité. Il est heureux qu’Yvan Attal filme avec attendrissement ce couple de « petites gens » aux convictions simples, morales, sincères, isolé dans un monde banlieusard sans foi ni loi. Ces « braves gens » dont le cinéma et la télévision se gaussent, ou qu’ils ridiculisent avec dédain. La fin du sketch effraie.

Le sketch le plus drôle ? Peut-être celui sur Jésus. Le machisme du super-agent du Mossad, la rouerie de son supérieur hiérarchique, la jalousie féminine, l’anachronisme de l’écouteur, la saveur de la « chute » - « Vous faites une grossière erreur » -… Tout fait mouche. Dans des paysages dont la lumière dorée tranche avec celle blanchâtre, froide, parfois nocturne, de la banlieue française.

Le spectateur attentif à l’actualité s’amuse à reconnaître tel ou tel personnage (Marine Le Pen), mais s’attriste à lier un sketch à une agression antisémite récente (Créteil).

Pourtant, ce film semble « islamiquement correct ». Yvan Attal retrace l’itinéraire de sa famille d’Espagne à l’Algérie. Il passe de l’Inquisition à la conquête française, sans mentionner la cruauté de la domination musulmane, la dhimmitude, l’antisémitisme islamique.

En outre, le film consacre un sketch aux néo-nazis, mais aucun aux gauchistes.

La déferlante antisémite sur les réseaux sociaux et en commentaires d’un article de Marianne parallèlement à la campagne de promotion du film, l’absence curieuse de couvertures de magazines féminins valorisant les comédiennes, dont celle interprétant avec brio Marie, et d’invitations aux Journaux télévisés… Tous ces faits amènent à penser que le film sous-évalue la gravité de la situation. Dans cette campagne assurée essentiellement par Yvan Attal, les acteurs chrétiens sont souvent absents, occupés par d’autres tournages ou éloignés par des tournées. Résultat ? L’antisémitisme se concentre sur l’acteur-réalisateur devenu soudainement « franco-israélien ». A l’instar des films américains, il eut été intéressant de proposer des interviews filmées des principaux acteurs.

Si Yvan Attal s’est dans un premier temps indigné que son film n’ait pas été sélectionné au festival de Cannes, il a ensuite relevé avec ironie que ceci prouvait le caractère infondé du cliché sur la puissance des Juifs…

Le 1er juin 2016, est sorti en France et en Belgique  Ils sont partout, par Yvan Attal.

Le 17 juin 2017, Yvan Attal a déclaré à i24News : "En tant que citoyen, lutter contre le terrorisme c'est déjà rester citoyen et ne pas avoir peur. Ensuite il y a un engagement politique: à chaque fois qu'on peut dénoncer un certain nombre de choses, il ne faut pas hésiter à les dénoncer. Par exemple je veux parler du cas de cette dame Sarah Halimi qui, il y a quelques mois, a été victime de terrorisme et personne n'en parle... En tant que citoyen j'ai envie d'en parler aujourd'hui. J'espère que le gouvernement prendra la mesure des faits. Cette dame a été poignardée, torturée, d'après ce qu'on sait. Elle a été défenestrée par un type qui a criée "Allah akbar". Cela ressemble aux attentats terroristes qui se déroulent sur la voie publique... Si on veut lutter contre le terrorisme, il ne faut pas avoir peur de dire les choses. Il faut nommer les choses".

Dans le cadre du festival "A Films Ouverts" (Festival du film pour l’interculturalité  et contre le racisme), ce film a été projeté le 24 mars 2017 à 20 h au CCLJ (Centre communautaire laïc juif). Le film sera suivi d'un débat avec comme question : " Et nous, comment nous voyons-nous ? "


"Les patriotes" d'Eric Rochant 
France, 1994
Production : Gaumont International, Glem Production, Les Productions Lazennec, Société Française de Production (SFP)
Producteur : Alain Rocca
Scénario : Eric Rochant
Image : Pierre Novion
Son : Jean-Jacques Ferran
Montage : Pascale Fenouillet
Musique : Gérard Torikian
Avec Yvan Attal (Ariel Brenner), Richard Masur (Jeremy Pelman), Allen Garfield (Eagleman), Yossi Banai (Yossi), Nancy Allen (Catherine Pelman), Maurice Bénichou (Yuri), Emmanuelle Devos (Rachel), Hippolyte Girardot (Daniel), Moshe Ivgy (Oron), Sandrine Kiberlain (Marie-Claude), Bernard Le Coq (Bill Haydon), Christine Pascal (Laurence), Jean-François Stévenin (Rémy Prieur)
Sur Arte le 4 octobre 2023 à 20 h 55

Ils sont partout, par Yvan Attal
France, 2015, 1 h 51
Scénario et dialogues : Yvan Attal et Emilie Frèche
Producteur : Thomas Langman
Distributeur : Wild Bunch Distribution
Directeur de la photographie : Rémy Chevrin
Chef opérateur Son : François Maurel
Chef décoratrice : Katia Wyszkop
Créatrice Costumes : Carine Sarfati
Chef Costumière : Sylvie Neant
Chef maquilleuse : Sylvia Carissoli
Chef coiffeur : Gérald Portenart
Montage Image : Jennifer Augé
Musique originale : Evgueni et Sacha Galperine
Avec Benoît Poelvoorde, Valérie Bonneton, Dany Boon, Charlotte Gainsbourg, Grégory Gadebois, Denis Podalydès, Gilles Lellouche, François Damiens, Tobie Nathan et Yvan Attal  
Sur Canal + le 21 juin 2017 à 21 h
Sur Canal + Family le 21 décembre 2017, à 1 h 50

Articles sur ce blog concernant :
Articles in English
Cet article a été publié le 2 juin 2016, puis les 20 mars et 21 juin 2017, 21 décembre 2017.

jeudi 28 septembre 2023

« Images imaginaires dans le livre illustré, d’Homère à Tolkien »

La Cité de Sorèze propose l’exposition « Images imaginaires dans le livre illustré, d’Homère à Tolkien ». Un voyage intéressant dans l'imaginaire. Tapisseries, livres romanesques, d'histoire ou scientifiques, peintures... révèlent le talent d'artistes pour représenter, du XVIe au XXe siècle, les récits de la Bible ou ceux nés de l'imagination d'auteurs aussi divers que La Fontaine, Rudyard Kipling, Jules Verne... Dès le Second Empire, l'imagerie scolaire est soignée, et au début de la IIIe République, les illustrations des manuels scolaires contribuent à diffuser le "roman national".

Raymond Aron (1905-1983) 
« ENS : L'école de l’engagement à Paris » par Antoine de Gaudemar et Mathilde Damoisel
Archives de la vie littéraire sous l'Occupation 

« Monument historique classé et labellisé Grand Site d’Occitanie, l’ancienne Abbaye école, haut-lieu d’enseignement depuis le XVIIe siècle, dénommée la Cité de Sorèze abrite le musée de l’abbaye école et l’incomparable musée Dom Robert et de la tapisserie du XXe siècle. Les bâtiments classés Monuments historiques témoignent de la longue histoire du site : abbaye bénédictine au VIIIe siècle, École royale militaire au XVIIIe siècle puis collège aux XIXe et XXe siècles »

Elle présente une exposition « Images/imaginaires » sur « l’illustration dans le livre imprimé. En quatre sections, elle propose une déambulation dans l’histoire de l’illustration du XVIe au XXe siècle sans souci réel de chronologie. L’intention est de confronter les styles et de montrer comment d’un siècle à l’autre s’organise un univers fantastique propre à susciter l’imaginaire par le texte et l’image qui l’accompagne. »

– « L’illustration de textes religieux est présente par l’enluminure et la gravure avec des pièces représentatives des XVIe et XXe siècles. Ainsi, à côté d’une rare Bible du XVIe siècle, sont exposées des planches enluminées de Dom Robert et d’Hermine David. »

– « Les ouvrages de pédagogie en usage au sein de l’école de Sorèze du XVIIIe au XXe siècle sont illustrées de planches en lien avec les sciences, l’histoire, la mythologie, la littérature. Les fables d’Ésope ou de La Fontaine ont recours aux animaux pour évoquer les situations psychologique ou morales, figures illustrées par Grandville, Benjamin Rabier, Alexander Calder ou encore Jacques Lagrange. »

– « La lecture de divertissement, en particulier les livres d’aventure. Les gravures du XIXe siècle ornent les grands classiques comme Robinson Crusoë ou les romans de Jules Verne des éditions Hetzel. Elles contribuent à plonger le lecteur dans un palpitant périple initiatique. Les artistes du XXe siècle sont présents, comme Salvador Dali, avec ses lithographies pour Don Quichotte. La saga du Seigneur des anneaux de Tolkien est à l’honneur dans l’exposition grâce à deux grandes tapisseries réalisées récemment à Aubusson à partir des aquarelles de l’auteur. Paysages oniriques qui côtoient d’autres œuvres graphiques évoquant le cycle arthurien, l’Odyssée, revisités par des illustrateurs de renom. »

– « La poésie à destination des enfants est évoquée par des aquarelles originales de Jacqueline Duhême, illustrant des textes de Jacques Prévert ou Miguel Angel Asturias et même une tapisserie, ou encore par quelques œuvres de Jean et Laurent de Brunhoff, créateurs du célèbre éléphant Babar. »

« Les pièces exposées sont issues des collections des deux parcours permanents de la Cité de Sorèze (patrimoine lié à l’enseignement et tapisserie du XXe siècle) et de nombreux prêts de collections publiques et privées. En vitrine, des ouvrages anciens et contemporains avec leurs gravures et illustrations colorées dialoguent avec tapisseries, aquarelles, enluminures et lithographies. Sont également exposés des objets et de sculptures en relation avec la thématique de chaque section, comme la maquette d’une frégate du XIXe s. »

« De nombreuses illustrations sont reprises et intégrées dans une création audiovisuelle 3D originale, produite par La Maison Production. Elle est diffusée à intervalles réguliers, à l’entrée de l’exposition pour aiguiser la curiosité du visiteur. »

L’exposition « propose ainsi un parcours à la fois instructif et ludique où les images qui ont jalonné nos lectures d’enfance réactivent notre imaginaire, depuis l’Odyssée jusqu’au Seigneur des anneaux… »

Le Commissariat d’exposition est assuré par le pôle conservation du Musée Dom Robert et de la tapisserie du XXe siècle : Brigitte Benneteu, Sophie Guérin-Gasc, assistées d’Élodie Gomez-Pradier.

Autour de l'exposition sont proposés des ateliers d'écriture de conte, un spectacle de cirque déambulatoire, et les 29 et 30 septembre, un "week-end autour de Jules Verne et du mouvement Steam punk :ciné-concert le vendredi soir, Objetarium, lecture de ses œuvres et atelier de création avec lâcher de Montgolfière."

De l’enluminure à l’image imprimée
« Le mot illustration est apparu à la fin du Moyen Âge pour désigner la « lumière apportée par Dieu pour éclairer le monde ».

« Une enluminure est une décoration exécutée à la main qui orne un manuscrit. Le terme « enluminure » est souvent associé à celui de « miniature », qui désigne une illustration. »

« La technique de l’enluminure comporte trois activités : l’esquisse, le mélange des pigments de couleurs avec la colle animale et le coloriage par couche. Beaucoup d’enlumineurs ont recours à la dorure. »

« Cette illustration se mêle au texte et tantôt s’en éloigne. Elle se présente sous la forme de scènes figurées, de compositions décoratives ou de lettrines. »

« Les techniques de l’imprimerie et de la gravure font presque disparaître l’enluminure au 15e siècle. »

« Cependant, elle reste une pratique dans les monastères et certains artistes de renom au 20e siècle y ont eu recours, comme Dom Robert ou Hermine David. »

« Les ouvrages illustrés des XVᵉ et XVIᵉ siècles sont pour la plupart des textes d’enseignement religieux et moral. Ils se répandent en Europe, constituant un répertoire d’images que l’on retrouve dans l’ensemble de l’expression artistique du temps. »

« À partir du milieu du XVIᵉ siècle, apparaissent des livres de recensement de la nature : la figuration d’animaux et de plantes, dans les livres d’histoire naturelle, fait part égale avec leur description écrite. »

Vers une lecture plus populaire
« À la fin du XVIIIe siècle, de nouveaux procédés de reproduction enrichissent la diversité des images. Le XIXe siècle devient l’âge d’or de l’illustration qui envahit la diffusion écrite destinée à un public plus large. »

« Au XVIIIe siècle, des manuels pratiques, des vies des saints, des contes et almanachs sont largement diffusés par les colporteurs. L’illustration a alors pour fonction de donner à voir et de souligner les temps forts de l’histoire. »

« Dans le même temps, la fable ou le roman illustré connaissent une grande vogue auprès du public lettré. »

« Les auteurs participent souvent au choix des illustrateurs. La gravure devient partie prenante du texte romanesque chez Jean-Jacques Rousseau, Rétif de la Bretonne, ou encore Bernardin de Saint-Pierre par exemple. »

« Certaines images sont même visiblement choisies pour le potentiel de séduction qu’elles peuvent exercer sur le lecteur. »

« Les relations entre l’illustration et la peinture du XVIIIe siècle ne sont pas sans rappeler parfois celles qui, aujourd’hui, lient la publicité au cinéma, avec notamment la mise en valeur d’une fonction commerciale de l’image, et surtout le recyclage de clichés qui puisent dans le répertoire pictural des grands peintres. »

Illustration et enseignement
« Le XIXe siècle voit la naissance de la littérature scolaire avec les libraires d’éducation. Mais l’éducation par l’image doit vaincre bien des préjugés. Synonyme de facilité, l’image est tolérée dans les livres de contes ou les fables et utilisée dans les livres de géographie, de sciences. »

« Au XIXe siècle l’illustration éducative est encore reléguée dans les images d’Épinal à qui le ministre de l’Instruction publique de Napoléon III, Victor Duruy, commande des planches pour les écoles, en même temps qu’il fait entrer l’image dans le matériel pédagogique avec un Atlas (1840) et une Histoire grecque illustrée en 1851. »

« En 1880, le ministre de l’Instruction publique, Ferdinand Buisson, crée une commission de la décoration des écoles et de l’imagerie scolaire. Les manuels scolaires répondent à un programme. Les illustrations ont alors pour but de faciliter la compréhension du texte lié aux sciences par exemple. Les illustrations des livres d’histoire contribuent à diffuser le roman national. »

« En 1882, l’enseignement des sciences à l’école primaire devient obligatoire et dans le même temps, la pédagogie par l’image se développe toujours plus en milieu scolaire. »

« Dans les livres de littérature, les illustrations ponctuent un moment-phare de l’histoire. Une légende accompagne souvent l’image. »

Illustration et aventure
« Le roman d’aventures se développe au XIXe siècle avec l’alphabétisation croissante. Longtemps étiqueté comme un genre populaire de second ordre, il doit aussi son succès aux illustrations qui l’accompagnent. Héritier des récits de chevalerie que l’on retrouve dans Don Quichotte, le roman se déploie dans les romans-feuilletons d’Alexandre Dumas, d’Émile Zola. Les romans de Jules Verne, toujours très documentés, prennent en compte les technologies de l’époque. »

« Louis Hachette mise sur l’édition de loisir à partir de 1850 que l’on se procure dans les kiosques de gares. La Comtesse de Ségur nourrit la Bibliothèque rose de petits volumes illustrés par Gustave Doré ou Bertall. L’éditeur Pierre-Jules Hetzel fait collaborer savants, écrivains et illustrateurs. Il cherche à réconcilier science et fiction et à mettre l’imagination au service de la pédagogie. Hetzel considérait l’enfant comme un lecteur à part entière et sa rencontre avec Jules Verne concrétise ses projets. »

« Dans les ouvrages destinés au jeune public, les images remplissent un rôle majeur qui va s’accentuer  au XXe siècle. Réparties dans l’ouvrage à des moments-clés de l’histoire, elles sont un jeu de piste qui accompagne le lecteur dans la magie du rêve. »

« L’illustration développe l’imaginaire des enfants, elle est une façon d’ouvrir l’esprit. Dans le même temps, elle traduit la sensibilité de l’illustrateur, son univers, et ses références culturelles. Elle est témoin de son temps. »

Comédie animale
« L’analogie entre l’homme et la bête remonte à une période très ancienne. La tradition classique voit dans cette ressemblance la preuve de l’existence de propriétés communes entre le corps et l’esprit. Le totem animal devient le symbole de caractères humains. On dit alors « fort comme un lion », « malin comme un singe », « rusé comme un renard »…

« La fable, genre très riche dans l’Antiquité, naît de cette tradition. Ces personnages amusants sont propices à développer le goût de la lecture, notamment chez les enfants. Cette pratique est reprise notamment par Jean de La Fontaine (1621-1695). »

« Grandville (1803-1847), illustrateur et caricaturiste, dessine les expressions humaines transposées sur une figure animale. Il dessine les Scènes de la vie privée et publique des animaux (1840-1842), des satires initiées par Jules Hetzel en référence à La Comédie humaine d’Honoré de Balzac. »

« Au début du XXe siècle, la représentation zoomorphe déferle sur l’imagerie enfantine. Après Beatrix Potter (1866-1943), Rudyard Kipling (1865-1936) reprend le procédé en 1902 avec ses Histoires comme ça, des récits expliquant par le texte et les dessins de l’auteur de façon imaginaire un phénomène ou une situation courante. »

« Benjamin Rabier (1864-1939) se révèle l’héritier d’une morale qui autorise la pédagogie de la carotte et du bâton, oppose la France rurale à celle de la modernité. »

Le triomphe de l’illustration
« L’invention de la photographie ouvre la voie aux procédés photomécaniques du XXe siècle, qui industrialisent la réalisation de la forme imprimante. Au XXe siècle, l’album change de forme pour devenir ce que l’on connaît aujourd’hui. La création graphique s’amplifie avec les avancées technologiques de l’offset. »

« La traditionnelle image d’Épinal et les recueils de contes en images relancent après la Première Guerre mondiale l’intérêt pour la lecture. »

« Durant l’entre-deux-guerres, les albums du Père Castor ou Les Contes du chat perché de Marcel Aymé, deviennent des bestsellers de la littérature à destination des enfants. »

« Les albums des aventures de Babar de Jean et Laurent de Brunhoff connaissent un succès phénoménal dès leur parution dans les années 1930. En passant du statut d’enfant à celui d’adulte, le héros effectue des rites de passage. Le grand format de l’album est une nouveauté, de même que l’usage des aplats d’aquarelle. »

« Cette technique est largement utilisée par les illustrateurs. C’est le cas de Jacqueline Duhême (née en 1927) qui laisse libre cours à son imagination pour illustrer des textes de poètes tels que Jacques Prévert. »

« Après la seconde guerre mondiale, l’illustration prend le pas sur le texte pour emplir toute la surface de la page ou de la double page. Au même moment, la bande dessinée prend son envol et connaît un grand succès… mais c’est une autre histoire ! »


Du 18 mai au 8 octobre 2023
1, rue Saint-Martin. 81540Sorèze
Tél. : 05 63 50 86 38
Tous les jours de 10 h à 12 h 30 et 14 h à 18 h
Visuels :
Affiche 
Tapisserie
Halls of Manwë - Taniquetil
(Palais de Manwë sur les Montagnes du monde - Taniquetil)
J.R.R Tolkien (1892-1973)
Tapisserie de basse lisse, laine et coton,
Felletin, Tissage Atelier Pinton, 2018
H. 318 cm, l. 248 cm
D’après une aquarelle originale de J. R. R. Tolkien pour The Silmarillion, Book II, Settings of Middle Earth, 1927-1928,
Collection Cité de la tapisserie Aubusson
© The Tolkien Trust 1977. Photo Studio Nicolas Roger

Vue aérienne Cité de Sorèze côté clocher Saint-Martin
©Philippe Roux

Extrait d’ouvrage
Grant Bible en françois historiee
L’Apocalypse de Jean, f.96 v°-97
Claude Davost, imprimeur
Lyon, 1506
In folio, 494 f.
Collection Abbaye-école de Sorèze. Bibliothèque ancienne

Extrait d’ouvrage
Ésope en belle humeur
D’après Ésope (fin VIIe – début VIe s. av. J-C.)
Adapté par Bruslé de Montpleinchamp et Antoine Furetière
François Foppens, 1700
Collection privée

Oeuvre picturale
Houpi et la lune (Houpi le gentil kangourou)
Jacqueline Duhême (née en 1927)
Encre, gouache, aquarelle sur papier
18,5 x 48 cm
1964
Une des illustration du texte Houpi le gentil kangourou de Claude Roy (1915-1997), première parution : éditions Delpire, 1964
Collection J. Duhême
© J. Duhême, ADAGP, Paris, 2023

Portfolio d’ouvrage
Le Philosophe scythe
Salvador DALI (1904-1989)
20 Fables de La Fontaine
Éditions Cristobal de Acevedo, 1970
Lithographie
Collection privée

Extrait d’ouvrage
La Reine de Sabah
Ouvrage L’Histoire sainte
Paul de Pitray
Illustrations de A.E. Marty (1862-1942)
Paris, édition Hachette, 1938
Collection privée

Extrait d’ouvrage
Scènes de la vie privée et publique des animaux
Études de moeurs contemporaines
Sous la direction de P-J.Stahl (pseudo de J.Hetzel)
Vignettes de Jean-Jacques Grandville (1803-1842)
Paris, Editions Hetzel, 1842
Collection privée

Extrait d’ouvrage
Les Contes du lapin vert
Benjamin Rabier (1864-1939)
Paris, Éditions Jules Tallandier, 1931
Collection privée

Oeuvre picturale
Arrivée de Babar et Céleste chez la vieille dame
(Le Voyage de Babar)
Jean de Brunhoff (1899-1937)
Aquarelle, gouache sur papier, 24 x 24 cm
1932
Une des illustrations de l’album Le Voyage de Babar, Éditions
du Jardin des Modes, 1932.
Collection privée
© Héritiers de Brunoff, 2023