Citations

« Le goût de la vérité n’empêche pas la prise de parti. » (Albert Camus)
« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du Soleil. » (René Char).
« Il faut commencer par le commencement, et le commencement de tout est le courage. » (Vladimir Jankélévitch)
« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
« Le plus difficile n'est pas de dire ce que l'on voit, mais d'accepter de voir ce que l'on voit. » (Charles Péguy)

vendredi 13 septembre 2024

« Les chevaux de Géricault »

Le Musée de la Vie romantique présente l’exposition « Les chevaux de Géricault ». 
« Depuis ses débuts, Géricault observe ces équidés, les monte et réalise des centaines de dessins et de tableaux dans lesquels il explore l’anatomie, le mouvement, sans jamais oublier les émotions de l’animal. Du champ de bataille au four à plâtre et de l’écurie au champ de course, la centaine d’œuvres exposées témoigne chez Géricault d’une véritable passion pour le monde équestre. Elle révèle aussi l’importance du cheval dans la vie quotidienne au XIXe siècle, et la faculté pour tout artiste de l’étudier et de l’utiliser dans ses œuvres. »

« À l’occasion du bicentenaire de la mort du peintre Théodore Géricault (1791­1824), le musée de la Vie romantique présente une exposition inédite qui explore le thème du cheval, un motif puissant et omniprésent dans l’œuvre de l’artiste. Réunissant une centaine d’œuvres exceptionnelles, l’exposition propose un nouveau regard sur ce peintre romantique qu’est Géricault. »

« Cheval antique, cheval anglais, cheval militaire, courses de chevaux, portraits de têtes, de croupes, portraits équestres... Les multiples visages du cheval sont abordés dans cette exposition. Une centaine d’œuvres exceptionnelles, provenant de collections publiques et privées, permettent la redécouverte picturale de cet animal intrinsèquement associé à Géricault. À ce propos, le poète Théophile Gautier écrira en .... « depuis les frises du Parthénon, où Phidias a fait défiler ses longues cavalcades, nul artiste n’a rendu comme Géricault l’idéal de la perfection chevaline. »

« Depuis sa formation chez Carle Vernet puis dans l’atelier de Pierre Guérin, Géricault observe ces équidés, les monte et réalise des centaines de tableaux et des milliers de dessins dans lesquels il explore l’anatomie, le mouvement, l’expressivité, sans jamais oublier les émotions de l’animal. »

Cette exposition bénéficie du label « Olympiade culturelle ». Une programmation culturelle pluridisciplinaire associée à l’exposition est mise en place en lien avec les Jeux Olympiques et Paralympiques.

Le commissariat de l'exposition est assuré par Gaëlle Rio, directrice du musée de la Vie romantique, et Bruno Chenique, historien de l’art, spécialiste de Géricault.


LE PARCOURS DE L’EXPOSITION

LES CHEVAUX DE GÉRICAULT
« À l’occasion du bicentenaire de la mort de Théodore Géricault (1791-1824), le musée de la Vie romantique rend hommage à ce peintre, ami et voisin d’Ary Scheffer – qui vécut dans cette maison –, en présentant cette exposition consacrée aux chevaux. »

« Depuis sa formation chez Carle Vernet puis dans l’atelier de Pierre Guérin, Géricault observe ces équidés, les monte et réalise des centaines de tableaux et des milliers de dessins dans lesquels il explore l’anatomie, le mouvement, l’expressivité, sans jamais oublier les émotions de l’animal. »

« Grâce à une centaine d’œuvres exceptionnelles, on découvre les multiples visages du cheval, ainsi que les fascinantes représentations de têtes, de poitrails (poitrines) ou de croupes (derrières). Du champ de bataille au four à plâtre et de l’écurie au champ de course, cette diversité d’images témoigne chez Géricault d’une véritable passion pour le monde équestre, développée depuis l’enfance. Elle révèle aussi l’importance du cheval dans la vie quotidienne au XIXe siècle, et la faculté pour tout artiste de l’étudier et de l’utiliser dans ses œuvres. »

« L’exposition invite dans un parcours décliné en cinq sections – intitulées Le cheval politique, L’écurie sanctuaire, À Rome : la Course de chevaux libres, À Londres: prolétaires et dandies, et La mort du cheval –, tout en suivant la vie du peintre. »

1 - Le cheval politique
Le saviez-vous ?
« En juillet 1814, Théodore Géricault s’engage dans le corps des mousquetaires du roi Louis XVIII, avec une partie de la jeunesse française soucieuse de soutenir la paix européenne. »

« Théodore Géricault naît à Rouen pendant la Révolution, en 1791, et grandit au rythme des batailles napoléoniennes sous l’Empire. Dispensé de rejoindre l’armée de Napoléon grâce à son statut social et à son aisance financière, il se voue à la peinture. En 1812, alors qu’il n’a que 21ans, Géricault expose au Salon du Louvre son premier tableau: le Portrait équestre de M.D. [Dieudonné], pour lequel il a multiplié les études préparatoires. Cette peinture monumentale consacre le romantisme de Géricault, nourri de mélancolie et d’opposition politique. »

« Alors qu’il est engagé dans le corps des mousquetaires du roi Louis XVIII, avec une partie de la jeunesse française soucieuse de soutenir la paix européenne, l’artiste réalise pour le Salon de 1814 son Cuirassier blessé, quittant le feu. Dans ce tableau où le motif du cheval est central, Géricault manifeste son empathie pour les vaincus de l’histoire. »

« Tandis qu’il prépare son grand Radeau de la Méduse (1818-1819), Géricault se tourne à nouveau vers les malheurs et les atrocités des guerres napoléoniennes. » 

« Il représente le champ de bataille avec de jeunes soldats blessés et des chevaux, à l’impressionnante force musculaire, exténués. Il évoque aussi les mouvements d’indépendance des peuples d’Amérique du Sud et la guerre menée par les affranchis de Saint-Domingue contre l’armée napoléonienne venue rétablir l’esclavage. »

« Dans ces tableaux historiques et politiques, l’artiste accorde une importance particulière à tous les types de chevaux, petits et grands, glorieux et vaincus, blessés et morts. »

Cheval cabré dit Tamerlan
, 1814, Rouen, musée des Beaux-arts 
« Tamerlan, ce cheval blanc cabré et richement paré, parfaitement exécuté dans la représentation de sa force, sa musculature et la vivacité de son mouvement, incarne l’essence même du cheval chez Géricault. Afin de saisir le mouvement de l’animal, le peintre a fait de nombreuses recherches pour capter son énergie, sa toute puissance et son caractère majestueux de cheval impérial, favori de l’empereur. »
« Il cherche son cheval, il le cherche dans la rue, sur les routes, chez l’oncle Caruel, propriétaire d’une magnifique demeure à Versailles et de plusieurs attelages.
Toujours à Versailles dans les écuries de l’Empereur, il peint les étalons célèbres : Tamerlan, Néron. Mais en vérité ce cheval, son cheval est en lui, le bel animal, c’est lui. »
Denise Aimé-Azam,
La Passion de Géricault, 1970

2 - L’écurie sanctuaire
« Destiné par son père avocat au même métier que lui, Théodore Géricault, passionné de chevaux, entre en 1808 dans l’atelier de Carle Vernet grâce à la complicité de son oncle. Célèbre peintre de batailles, Vernet est aussi connu pour son intérêt pour ces équidés. Son fils, Horace, alors âgé de 19 ans, devient l’ami et le compagnon de chevauchées de Théodore. »

« À la fin de l’année1810, Géricault entre dans l’atelier de l’artiste néoclassique Pierre Guérin, pour se préparer à son futur métier de peintre d’histoire. Il continue son exploration du monde équestre sous toutes ses formes. Très peu encouragé par Guérin et lassé de l’atelier, il se rend aux casernes de Courbevoie pour faire des études de chevaux. Il profite aussi de ses séjours au château du Grand-Chesnay, propriété de son oncle, et de la proximité des écuries impériales à Versailles pour observer les différences de race, d’âge, de force, de robe et de poil de ses modèles, qu’il peint d’après nature. »

« Tout au long de sa vie, Géricault ne cesse de représenter des chevaux à l’écurie et en liberté. Au-delà du simple motif animalier, il défend l’idée que cet animal exprime la diversité de la psychologie humaine ainsi que la puissance des passions et des sentiments. Le peintre restitue de la sorte la trivialité du quotidien dans les scènes de soin du cheval, de tendresse et de monte. L’écurie devient pour Géricault l’annexe de son atelier et le creuset de son inspiration. »

Cinq chevaux vus par la croupe dans une écurie,
1811-1812,
Paris, Musée du Louvre
« Ici, l’artiste ne prend plus ses modèles de chevaux dans les parades militaires mais va les chercher dans les écuries. Géricault peint ses croupes ou ses poitrails sur le motif, d’après nature. Avec ses croupes, il innove totalement, non seulement par l’angle peu conventionnel qu’il choisit pour représenter les chevaux mais par le réalisme presque scienti.que de ses observations. »

3 - À Rome.: la Course de chevaux libres
« Après sa tentative infructueuse au concours du prix de Rome du mois de mars 1816, Théodore Géricault décide de se rendre en Italie à ses frais. Il traverse la Suisse, séjourne à Genève, passe par Florence puis arrive à Rome à la mi-novembre 1816. » 

« Fasciné par l’Antiquité et par Michel-Ange, il s’intéresse à la vie romaine. À la manière d’un reporter, il dessine des scènes quotidiennes de la rue, de la proche campagne, des réjouissances publiques, de la vie religieuse et politique. »

« En février 1817, il s’inspire du célèbre carnaval romain pour un projet de tableau monumental. Il représente ainsi une course de chevaux sauvages qui a lieu entre la Piazza del Popolo et la Piazza Venezia en passant par la Via del Corso. À cette occasion, la rue devient le théâtre d’une course acharnée où les accidents mortels sont fréquents. Les principaux moments ayant retenu l’attention du peintre sont ceux où les palefreniers, la tête couverte d’un bonnet rouge, essayent de retenir (la mossa) ou de rattraper (la ripresa) des chevaux frénétiques et martyrisés pour les besoins de la fête. Géricault érige ici de véritables héros devant faire face aux corps puissants et convulsés de chevaux, symboles d’une liberté entravée. » 

« Géricault rapporte de Rome d’innombrables dessins et une vingtaine d’esquisses peintes de la Course de chevaux libres, tableau inachevé aujourd’hui disparu. »

La Course des chevaux libres sur le Corso à Rome
(La mossa), 1817, Genève, Fondation Marie Anne Poniatowski Krugier
« Dans ce dessin préparatoire au projet de tableau monumental, Géricault représente des palefreniers menant une douzaine de chevaux au départ de la course (la mossa), place du Peuple à Rome. Ce lieu est matérialisé par une tribune d’apparat, où siègent les notables, que l’on devine en haut de la composition. Retenus avec force, les coursiers s’impatientent derrière une corde avant de s’élancer, nus et libres, dans la poussière sur le pavé rugueux. Le peintre se réfère à l’Antiquité en représentant, en frise, des corps d’athlètes à la nudité héroïque tentant de dompter des bêtes sauvages. »

4 - À Londres.: prolétaires et dandies
« Au lendemain du grand succès obtenu par Le Radeau de la Méduse, présenté au Salon de 1819 à Paris, Géricault, faute d’avoir vendu son tableau monumental à l’État, décide de l’exposer à Londres en 1820. De retour en Angleterre l’année suivante, il découvre deux visions opposées du monde équestre : les chevaux laborieux et les chevaux de course. »

« Géricault commence la publication d’une série de lithographies dites « anglaises », Various Subjects, éditée par Hullmandel, l’un des meilleurs imprimeurs de l’époque. »

« Ces treize lithographies sont consacrées aux acteurs et aux victimes de la révolution industrielle à Londres, capitale économique alors noyée dans une épaisse fumée de charbon. De retour en France en 1822, il s’intéresse au développement de l’industrialisation et au rôle de la force motrice des chevaux dans les mines. »

« Grâce au marchand de chevaux Adam Elmore, qu’il rencontre à Londres, Géricault fréquente la haute société anglaise. Il étudie les .ns chevaux de course, souvent d’origine arabe, les garçons d’écurie, les jockeys et les propriétaires avides de remporter des courses prestigieuses leur procurant gloire et prospérité. Plusieurs dessins et aquarelles décrivent ce monde privilégié fait de promenades équestres où semblent régner la splendeur des chevaux de race, mais aussi la mode et le luxe des étoffes, telles les robes des amazones. »

Étude préparatoire pour le Derby d’Epsom
, 1821, New-York, Courtesy of Kristin Gary Fine Arts
« C’est en compagnie du marchand Adam Elmore, que le peintre se rend sur l’hippodrome d’Epsom, à une dizaine de kilomètres du centre de Londres, pour assister aux courses. Véritable phénomène social, l’événement rassemble 200 000 personnes chaque année.
Mais en réalité, ici, Géricault n’a pas peint Le Derby d’Epsom de 1821, ni même la victoire du champion de son commanditaire, il a peint l’arrivée d’une course qui vaut pour toutes les courses. C’est une oeuvre universelle, en l’honneur du sport hippique. »
« Ce tableau peint à l’anglaise comme une aquarelle, est une image fantastique où lévitent sous un ciel d’orage des coursiers longilignes aux allures irréelles. »
« Ces chevaux ne galopent pas mais volent; l’artiste cherche le moment de la fusion du cheval et de l’espace. »

5 - La mort du cheval
« Les guerres napoléoniennes (1803-1815) entraînent la mort d’un million de militaires et civils français, ainsi que de centaines de milliers de chevaux. Géricault s’intéresse au cheval blessé, agonisant sur le champ de bataille, victime innocente de la folie des hommes. »

« À Londres, lors de ses séjours de 1820 et 1821, l’artiste est confronté à une tout autre mort, celle, lente et cruelle, des chevaux laborieux, force de travail indispensable à la révolution industrielle. Il représente des carcasses, abandonnées à terre ou transportées chez l’équarrisseur, comme un dernier convoi funèbre. De retour en France en 1822, Géricault consacre encore plusieurs de ses études aux dépouilles de chevaux. Avec sa lithographie du Cheval mort, il revient au champ de bataille napoléonien, où des corbeaux tournoient au-dessus des restes de l’animal. » 

« Il explore aussi une lutte à l’issue fatale, celle d’un corps-à-corps cruel entre un lion et un cheval. »

« Dans un tableau envoûtant et quasi testamentaire, Géricault s’inspire du poète romantique anglais Byron pour peindre le héros légendaire Mazeppa, un jeune page polonais devenu l’amant de la femme de son maître. Condamné à être fouetté puis attaché nu sur le dos d’un cheval sauvage lancé dans une course éperdue, Mazeppa échappe en définitive à la fin atroce qui lui était réservée tandis que le cheval meurt d’épuisement. »

Cheval blessé sur un champ de bataille
, 1814, Paris, collection particulière 
« Fortement marqué par les souffrances et massacres des guerres napoléoniennes, Géricault questionne la représentation des animaux blessés. Ici, il peint un cheval à l’agonie sur le champ de bataille victime de la guerre. L’animal, en occupant l’ensemble du tableau, évoque à lui seul les malheurs de la guerre et renforce le sentiment de chaos et de vacuité des événements. »


Gaëlle Rio, directrice du musée de la Vie romantique et Bruno Chenique, historien de l’art, spécialiste de Géricault

« En quoi Géricault incarne-t-il l’artiste romantique et quels étaient ses liens avec les autres artistes romantiques ?*
Bruno Chenique  : Il faut avant tout distinguer deux formes de romantisme : celui, incarné par Géricault, qui se veut politique et révolutionnaire et celui qui s’exprimera après les désillusions de la révolution de 1830 – portant le roi Louis Philippe à la tête de la monarchie de Juillet – avec le concept de l’art pour l’art, sans engagement politique.
Né pendant la Révolution (en 1791), Géricault a connu les grands bouleversements européens: avènement de Napoléon, défaite de Waterloo et retour sur le trône de la dynastie des Bourbons en 1815. Son art est à l’écoute de ces profonds changements de la société française.
Géricault avait un cercle d’amis très vaste dont la plupart étaient politiquement très engagés, aussi bien royalistes, bonapartistes que républicains. Ses liens avec des peintres romantiques comme Ary Scheffer, Horace Vernet et Eugène Delacroix sont bien documentés. Tous ont été influencés par sa personnalité, sombre et lumineuse, et par ses audaces esthétiques.

Pourquoi le thème du cheval est-il obsessionnel chez le peintre ?
Bruno Chenique : À l’époque de Géricault, le cheval joue un rôle bien évidemment central dans la vie quotidienne des Français mais aussi sur les champs de bataille et au cœur des activités économiques. Né à Rouen dans une famille normande, le jeune Géricault passe toutes ses vacances à Mortain (près du Mont-Saint-Michel).
Son père, avocat, est un excellent cavalier. Géricault se prend naturellement de passion pour le monde équestre. S’il fut l’élève de Pierre Guérin dans l’objectif de devenir un peintre d’histoire, il étonne aussitôt son maître et ses amis en allant peindre des croupes de chevaux à la caserne de Courbevoie. Le succès d’estime est immédiat et, dès lors, il ne cesse d’explorer toutes les étapes de la vie du cheval (de la naissance à la mort, en passant par la tendresse et la sexualité) en l’associant à sa vision hautement poétique, humaniste et sociale du monde.

Comment avez-vous conçu le parcours de l’exposition et des cinq parties qui la composent ?
Gaëlle Rio : Nous sommes partis du constat que le motif ou le thème du cheval irrigue toute la vie de Géricault, de son enfance à sa carrière d’artiste, en passant par sa formation, ses voyages à Rome et à Londres. Géricault ne cesse de représenter des chevaux tout au long de sa vie. Sa fascination pour les chevaux se développe au cours de ces villégiatures dans le bocage normand ainsi qu’à Rouen et à Paris. Géricault commence par être un très bon cavalier pour ensuite dessiner le cheval, le sculpter, l’ausculter dans les moindres recoins de sa chair. Ainsi, il nous a semblé pertinent de présenter les différents visages du cheval selon les moments importants de la vie du peintre.
Nous avons opté pour un parcours thématique qui permet de classer les différentes images de chevaux selon le contexte dans lequel elles s’inscrivent, qu’il soit militaire, festif, industriel ou sportif. Nous avions au départ une vingtaine de thématiques que nous avons regroupé en cinq sections intitulées Le cheval politique, L’écurie sanctuaire, À Rome : la Course de chevaux libres, À Londres: prolétaires et dandies, et La mort du cheval.

Cette exposition est bien plus qu’une exposition animalière, qu’y a-t-il au-delà de la représentation du cheval ?
Gaëlle Rio : Le cheval chez Géricault est bien autre chose que l’animal. Si l’artiste fait des chevaux les protagonistes les plus importants de ses peintures, il serait réducteur de le considérer comme un simple peintre animalier. Ses chevaux sont présents dans des peintures d’histoire et des scènes de genre. Géricault introduit aussi le portrait dans le genre équestre, caractérisé par une individualité et l’expression d’émotions quasiment humaines.
Le peintre porte ainsi sur le cheval un regard différent, politique voire psychanalytique. Le cheval est vu par Géricault comme le représentant de l’homme, comme une amplification de son moi. N’oublions pas que le cheval est le seul animal que l’on décrit avec le vocabulaire humain. On vante sa robe et ses jambes. Le cheval dans l’art de Géricault c’est aussi et surtout l’âme de l’homme, ses instincts, sa douceur, sa violence, ses pulsions sexuelles et mortifères.

Pouvez-vous expliquer ce que l’exposition apporte de nouveau sur la connaissance de l’oeuvre de Géricault ?
Bruno Chenique : Depuis 1991, date de l’exposition au Grand Palais pour marquer le bicentenaire de sa naissance, les connaissances sur Théodore Géricault ont considérablement augmenté. Il est intéressant, pour le bicentenaire de sa mort, de tenter une nouvelle approche en dialoguant avec ses chevaux pour mieux comprendre ce que Géricault a voulu nous dire à travers eux. Une telle exposition, curieusement, n’avait jamais été osée. Si cette dernière a bénéficié de prêts prestigieux notamment de la part du musée du Louvre, du musée des Beaux-arts de Rouen, un nombre important de collections privées ont répondu favorablement à notre appel. On peut ainsi revoir le fabuleux Mazeppa, d’après Byron, mais encore quelques œuvres inédites ou très rarement montrées comme le grand paysage anglais (offert par Géricault à Horace Vernet) et ceux des chevaux morts.
La sélection a été rigoureuse afin de montrer au public l’incroyable diversité de son art. Géricault, comme tous les grands génies, n’a pas un style, une manière de dessiner et de peintre, mais des dizaines. Cette exposition servira à de nouvelles recherches sur un peintre qui n’a pas .ni de nous étonner et nous fasciner. 

* En 1813, Géricault et son père déménagent au 23 rue des Martyrs dans un quartier en marge de la capitale qui prendra dix ans plus tard le nom de Nouvelle Athènes; non loin de la demeure d’Ary Scheffer (actuel Musée de la vie romantique) »



« - 26 septembre 1791 : naissance de Théodore Géricault à Rouen, fils de Georges Géricault, avocat et entrepreneur dans le tabac, et de Louise Caruel.
- 1797-1808 : études de Géricault à Paris, en pension rue de Babylone, puis au collège Stanislas et au lycée Louis-le-Grand (Lycée impérial).
- 1808 : Géricault entre dans l’atelier du peintre Carle Vernet, peintre d’histoire et de batailles et célèbre pour ses tableaux de chevaux. Il y étudie jusqu’en mars 1810.
- Novembre 1810 : Géricault entre dans l’atelier du peintre néoclassique Pierre Guérin qu’il fréquente jusqu’en 1816. Il y rencontre plus tard en 1815-1816 le jeune Eugène Delacroix.
- 1812 : Géricault expose pour la première fois au Salon du Louvre et présente le Portrait équestre de M. D*** [Dieudonné], pour lequel il obtient une médaille d’or.
- Automne 1813 : orphelin de mère depuis 1808, Géricault emménage avec son père au 23 rue des Martyrs dans le quartier de la Nouvelle Athènes à Paris, où il est voisin d’Horace Vernet ainsi que des familles du colonel Bro et de l’architecte Dedreux.
- 1814 : Géricault s’engage en mars dans la Garde nationale à cheval puis en juillet dans la Compagnie des Mousquetaires du roi. Il expose au Salon du Louvre Le cuirassier blessé, quittant le feu.
- 1816 : Après avoir échoué au concours du Prix de Rome de l’École des Beaux-arts, Géricault se rend à ses frais en Italie et y reste jusqu’en novembre 1817. Il séjourne à Rome et visite Naples et Florence.
- Février 1817 : Géricault assiste au carnaval romain au cours duquel se tiennent les traditionnelles courses de chevaux sauvages sur le Corso.
- Mars 1818-juillet 1819 : Géricault réalise des études et esquisses pour préparer Le Radeau de la Méduse.
- 1819 : Géricault présente Le Radeau de la Méduse au Salon du Louvre, sous le titre de « Scène de naufrage ».
- Mars 1819  : Géricault effectue son premier voyage à Londres en compagnie d’Horace Vernet.
- Avril 1820 : Géricault effectue son deuxième voyage à Londres, avec Nicolas-Toussaint Charlet pour présenter son Radeau de la Méduse.
- 1821 : Géricault séjourne toute l’année à Londres et publie des lithographies en association avec l’imprimeur Charles Hullmandel.
- 1822 : Trois chutes de cheval compromettent gravement sa santé.
- 26 janvier 1824 : Géricault meurt à l’âge de 32 ans après un alitement prolongé à la suite de plusieurs chutes de cheval au printemps 1822.
- 28 janvier 1824 : cérémonie funéraire de Géricault à Notre-Dame-de-Lorette, à Paris, suivie de son inhumation au cimetière du Père-Lachaise.
- 2 et 3 novembre 1824 : vente après décès de l’atelier de Géricault. Le musée du Louvre achète Le Radeau de la Méduse. »

Rappel historique 

« - 1792 : Première république
- 1795 : Directoire
- 1799 : Consulat
- 1804-1815 : Premier Empire
- 1815-1824 : Restauration avec Louis XVIII »


Du 15 mai au 15 septembre 2024
16 rue Chaptal, 75009 Paris
Tél. : 01 55 31 95 67
Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h. Fermé les lundis et certains jours fériés
Entrée libre dans les collections
Visuels :
Théodore Géricault, Cheval cabré dit Tamerlan, Rouen, musée des Beaux-Arts
© RMN-Grand Palais / image RMN-GP

Théodore Géricault, Cinq chevaux vus par la croupe dans une écurie, 1811-1812, Paris, musée du Louvre
© GrandPalaisRmn (musée du Louvre) / Philippe Fuzeau

Théodore Géricault, La Course de chevaux libres sur le Corso à Rome (la ripresa), 1817, Lille, Palais des Beaux-Arts Photo © RMN-Grand Palais (PBA, Lille) / Philipp Bernard

Théodore Géricault, Étude préparatoire pour le Derby d’Epsom, 1821, New-York, Courtesy of Kristin Gary Fine Arts

Théodore Géricault, Cheval blessé sur un champ de bataille, 1814, Paris, collection particulière


jeudi 12 septembre 2024

« Olympisme. Une invention moderne, un héritage antique »

Le musée du Louvre présente l’exposition « Olympisme. Une invention moderne, un héritage antique ». « Pour cette troisième tenue des Jeux Olympiques et Paralympiques à Paris en 2024, le musée du Louvre propose au public de découvrir la création des premiers JO et leurs sources iconographiques à la fin du XIXe siècle, pour mieux saisir le contexte politique et pour comprendre comment ses organisateurs ont réinventé les concours de la Grèce antique. » 


Le musée du Louvre analyse l'inspiration artistique, iconographique des premiers Jeux Olympiques, à la fin du XIXe siècle afin de souligner l'oeuvre de réinvention, par les organisateurs de ces Jeux, des concours de la Grèce antique. 

« Les sources de cet événement mondial sont révélées avec l’exposition : outre Pierre de Coubertin, diverses personnalités françaises et grecques sont à l'initiative de la plus grande et la plus suivie de toutes les manifestations sportives. Elles sont rejointes par Emile Gillieron (1850-1924) : dessinateur d'origine suisse, il se forme aux Beaux-arts de Paris et fréquente le Louvre où il copie certains des chefs-d’œuvre. Installé en Grèce et nommé artiste officiel des Jeux Olympiques à Athènes de 1896 et de la Mesolympiade de 1906, il s'est inspiré des découvertes des fouilles des grands chantiers archéologiques qu’il avait couverts, pour inventer les trophées des vainqueurs. Par le biais des techniques de reproduction les plus modernes, il illustre les images servant à la communication du tout jeune Etat grec, notamment les timbres ou les affiches. »

« Grâce à un prêt exceptionnel de la Fondation Stavros Niarchos (SNF), le Louvre expose la première coupe olympique, dite coupe Bréal : conçue par l'universitaire Michel Breal, elle fut créée par un orfèvre français pour le vainqueur de la première course du marathon, inventée pour les JO modernes. »

« Aujourd’hui, 130 ans âpres cette première inauguration, il s’agit aussi de commémorer le centenaire des Jeux Olympiques qui se sont tenus pour la seconde fois a Paris en 1924. »

« Dans le cadre de la programmation culturelle des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 à Paris, l’exposition montre comment, au nom du sport, l’alliance des disciplines scientifiques que sont la philologie, l’histoire, l’histoire de l’art et l’archéologie a réussi à créer cet événement sportif mondial. »

Le Commissariat de l’exposition est assuré par Alexandre Farnoux, ancien directeur de l’Ecole française d’Athènes et professeur d'archéologie et d'histoire de l'art grec à Sorbonne Université, Violaine Jeammet, conservatrice générale au département des Antiquités grecques, étrusques et romaines, musée du Louvre, et Christina Mitsopoulou, archéologue à l’université de Thessalie, Ecole française d’Athènes.

AUX RACINES ANTIQUES DE L’OLYMPISME MODERNE : UNE GENÈSE FRANCOGRECQUE OUBLIÉE
« L’exposition se propose d’abord de lever le voile sur la création des Jeux Olympiques modernes et de valoriser le rôle joué par la France, et tout spécialement Paris, bien au-delà de la figure de Pierre de Coubertin que l’histoire a surtout retenue. Sont ainsi évoquées des figures méconnues d'historiens et d'hommes politiques comme Dimitrios Vikelas, Michel Bréal ou Spyridon Lambros. En cherchant à comprendre le sport grec à partir de l’étude des textes antiques et des témoignages archéologiques, ces historiens et érudits ont réinventé les concours de la Grèce antique. »

« Avec comme préoccupation centrale la paix favorisée par la pratique du sport, les initiatives du baron Pierre de Coubertin aboutissent au congrès olympique fondateur, organisé par l’Union des sociétés françaises de sport à l'Université de la Sorbonne en juin 1894. Les premiers JO vont ainsi être organisés en 1896 à Athènes, puis en 1900 à Paris dans le cadre de l'Exposition universelle. »

LA COUPE BRÉAL
« L'historien, linguiste et pédagogue Michel Bréal (1832-1915), installé à Paris et présent au congrès fondateur de la Sorbonne, a souhaité faire renaitre la course du marathon en s'appuyant, de manière originale, sur des sources historiques anciennes. Il est le père spirituel d'un sport moderne qui s'est imposé mondialement. »
« La coupe qu'il a fait faire fut offerte en 1896 au premier vainqueur de la course, le Grec Spyridon Louis ; elle est devenue le trophée olympique le plus célèbre avec une forte connotation historique et symbolique. »
« Réalisée à Paris par un orfèvre anonyme sur les instructions de Breal, elle n'a jamais à ce jour été exposée dans la ville où elle fut pourtant créée. « Cette élégante œuvre d’art parisienne ≫ (παρισιακόν κομψοτέχνημα), tel que Spyridon Lambros l'a présentée au public grec par voie de presse, constitue l'un des pivots de l'exposition. »
« La coupe a été acquise par la Fondation Stavros Niarchos (SNF) en 2012 et est exposée au Centre Culturel Fondation Stavros Niarchos (SNFCC), Athènes. »

LOUIS EMMANUEL ÉMILE GILLIÉRON (1850-1924), ARTISTE OLYMPIQUE
« Au cœur de cette invention se trouve l’artiste Emile Gillieron (père), Suisse installé en Grèce depuis 1876, dont on fêtera le centenaire de la mort en 2024. Inconnu du grand public, il était pourtant le dessinateur de la famille royale et le collaborateur de nombreux archéologues, grecs et étrangers, qui ont travaillé en Grèce à la même époque. Il fut surtout l’artiste officiel des Jeux Olympiques de 1896 et de la Mésolympiade de 1906. L’exposition se propose donc de faire comprendre au public l’impact des récentes découvertes archéologiques sur les modes de communication au moment de la naissance de ces jeux. »

« En s'appuyant sur l'étude du fonds d'atelier récemment légué par la famille Gillieron a l'Ecole française d’Athènes, l'exposition présente pour la première fois les antiquités qui ont inspire Emile Gillieron et les confronte aux œuvres produites dans le cadre des JO modernes : timbres, affiches, cartes postales, trophées, commémoratifs. »

LA FABRIQUE DE L’IMAGERIE OLYMPIQUE : RÉCOMPENSER LES ATHLÈTES ET DIFFUSER L’IMAGE OLYMPIQUE
« Les relations mondaines et professionnelles d’Emile Gillieron en font le personnage clé lorsqu’il s’agit de créer une nouvelle iconographie autour de l’olympisme. »
« L'expérience de terrain qu'il acquiert lors de ses collaborations sur les grandes fouilles archéologiques (Acropole d’Athènes, Marathon, Béotie, Eubée etc.) lui fournit ainsi des idées et des modèles de référence qui deviennent les fondements de la nouvelle iconographie olympique. Puisant dans sa culture archéologique, il utilise toutes les techniques de reproduction (dessin, moulage, galvanoplastie, lithographie, imprimerie, photographie etc.) pour inventer trophées et visuels servant à la communication étatique, notamment les timbres. L’événement voit en effet la première émission de timbres de jeux athlétiques au monde et la naissance de la philatélie olympique. »
« Les sources antiques sont aussi sollicitées pour reconstituer les gestes sportifs des anciens Grecs afin de les adapter aux nouveaux jeux. »
« Mais l’olympisme moderne, ainsi élaboré, constitue un phénomène propre au XXe siècle qui est finalement assez éloigné de ce qu’étaient les concours antiques. »

Le Commissariat de l’exposition est assuré par Alexandre Farnoux, ancien directeur de l’Ecole française d’Athènes et professeur d'archéologie et d'histoire de l'art grec à Sorbonne Université, Violaine Jeammet, conservatrice générale au département des Antiquités grecques, étrusques et romaines, musée du Louvre, et Christina Mitsopoulou, archéologue à l’université de Thessalie, Ecole française d’Athènes.

Le musée a proposé  des conférences, visites guidées et ateliers. 

PARCOURS DE L’EXPOSITION
TEXTE DES PANNEAUX DIDACTIQUES DE L’EXPOSITION


« Inspirés des concours athlétiques antiques, les jeux Olympiques modernes sont conçus à Paris en 1894 et inaugurés à Athènes en 1896. Ville hôte en 1900, 1924 et 2024, Paris occupe une place fondamentale dans l’histoire olympique. Mais que sait-on de la genèse de ces jeux et, au-delà de Pierre de Coubertin (1863-1937), des personnalités ayant œuvré à leur conception ? Quel rôle la philologie, l’histoire et l’archéologie, alors en plein essor, ont joué dans l’élaboration de l’imagerie olympique et des épreuves sportives modernes ? »

« L’exposition met en lumière les débuts des jeux Olympiques et les protagonistes de cette renaissance. Parmi eux, Emile Gillieron (1850-1924) occupe une place centrale : le legs de son atelier a l’Ecole française d’Athènes entre 2015 et 2018 a permis de conforter l’hypothèse qu’il fut l’artiste officiel des Jeux de 1896 et de la Mésolympiade, jeux non officiels de 1906. Sa formation et son œuvre témoignent des liens entre les collections du Louvre, l’Université parisienne de la Sorbonne, la Grèce antique et l’olympisme moderne. »

LA GRÈCE, BERCEAU DES GRANDS CONCOURS SPORTIFS
« En Grèce antique, des concours sportifs étaient organisés tous les quatre ans dans quatre grands sanctuaires en l’honneur des dieux. Ces concours panhelléniques réunissaient l’ensemble des cités grecques à Olympie, Delphes, l’Isthme et Némée. »
776 av. J-C : Date officielle de la naissance des concours à Olympie en l’honneur de Zeus
582 av. J-C : Date officielle de la naissance des concours pythiques à Delphes en l’honneur d’Apollon, et isthmiques a Corinthe en l’honneur de Poséidon
573 av. J-C : Naissance des concours à Némée en l’honneur de Zeus
566 av. J-C : Naissance à Athènes des concours panathénaïques (propres à la cité d’Athènes) en l’honneur d’Athéna
490 av. J-C :
Victoire des Grecs sur les Perses à la bataille de Marathon lors des guerres médiques
393 ap. J-C : Derniers concours à Olympie avant l’édit de l’empereur romain Théodose Ier qui ordonne la fermeture des sanctuaires païens et la fin des fêtes et concours qu’ils abritent

LES JEUX OLYMPIQUES MODERNES, UN PROJET INTERNATIONAL PORTÉ PAR LA FRANCE ET LA GRÈCE
1859-1870 : Premières tentatives de recréation des jeux Olympiques à Athènes par les mécènes Evangélis et Konstantinos Zappas
1894 : Congrès pour la rénovation des jeux Olympiques réuni à l’université de la Sorbonne à Paris le 16 juin
1896 : Premiers jeux Olympiques à Athènes
1900 : Jeux Olympiques à Paris
1904 : Jeux Olympiques à Saint-Louis
1906 : Mésolympiade (jeux intermédiaires non officiels) à Athènes
1908 : Jeux Olympiques à Londres
1912 : Jeux Olympiques à Stockholm
1916 : Première Guerre mondiale : Jeux de Berlin annulés
1920 : Jeux Olympiques à Anvers
1924 : Jeux Olympiques à Paris pour la deuxième fois 
2024 : Jeux Olympiques à Paris pour la troisième fois

AUX RACINES DE L’OLYMPISME MODERNE : UNE GENÈSE FRANCO-GRECQUE
« A la fin du 19e siècle, dans un contexte de rivalités entre les grandes puissances occidentales, le sport devient un enjeu international : les initiatives du baron Pierre de Coubertin pour l’éducation et la paix mènent au congrès fondateur de l’olympisme, le 16 juin 1894, à l’université de la Sorbonne à Paris. »
« Un partenariat franco-hellénique rassemble érudits, hommes politiques et artistes autour de l’olympisme : le philologue Michel Bréal, l’écrivain Dimitrios Vikelas, l’universitaire Spyridon Lambros et le peintre Emile Gillieron. Formé aux Beaux-arts et habitué du Louvre, l’artiste s’installe à Athènes en 1876. Il a pu y croiser Edmond Pottier (1855-1934), membre de l’Ecole française, futur conservateur au Louvre où il pose les fondements de l’étude des vases figures antiques. »

PARIS ET LE LOUVRE AU COEUR DE L’OLYMPISME
« Paris et le musée du Louvre jouent un rôle décisif dans la naissance de l’olympisme moderne. Dans la capitale, les idées en faveur de l’activité physique comme levier de la réforme de l’éducation bouillonnent. Les collections du musée fournissent les modèles iconographiques pour accompagner ce mouvement et lui donner ses lettres de noblesse. En retour, l’olympisme imprime sa marque sur la ville en imposant l’aménagement d’espaces ou la construction d’équipements afin d’accueillir les compétitions. »

DES VESTIGES ET DES TEXTES
« La communication du message olympique repose sur deux personnalités qui apportent leurs connaissances respectives des vestiges et des sources écrites antiques : Emile Gillieron et Michel Bréal. »
« Installé à Athènes dès 1876, Gillieron est professeur de peinture au palais du roi Georges Ier de Grèce (1863-1913) et dessinateur sur les grandes fouilles en Grèce. Lorsqu’il est nommé membre du comité pour les timbres commémoratifs olympiques, il fait de l’Antiquité la source de l’iconographie des jeux Olympiques modernes. »
« Philologue et théoricien de l’éducation, Bréal imagine, à partir de sources historiques anciennes, la course du marathon : il est le père spirituel de cette épreuve moderne qui s’est imposée mondialement. Il conçoit également l’archétype du trophée athlétique avec sa coupe en argent décernée au vainqueur du premier marathon (présentée dans la salle suivante). »

ÉMILE GILLIÉRON ET LA CRÉATION DES PREMIÈRES IMAGES OLYMPIQUES
« Lors de la préparation des premiers jeux Olympiques, Gillieron est à l’apogée de sa carrière. Il s’inspire de l’art antique pour créer les images modernes de l’événement. Ses dessins reflètent les idées des savants qui ont œuvré pour établir les liens entre Jeux modernes et concours antiques. Il dessine la couverture de l’album commémoratif des jeux Olympiques de 1896, des timbres, des cartes postales et, inspiré par le succès de 1896, prépare des projets de trophées pour les Jeux intermédiaires de 1906. »

MICHEL BRÉAL ET L’INVENTION DU MARATHON
« Le marathon est inconnu en tant que discipline sportive lors des concours antiques. Il est né de l’imagination de Michel Brea, érudit français lié au Comité olympique dès 1894. Dans une lettre adressée à Pierre de Coubertin (présentée dans la salle suivante), Bréal suggère l’idée de cette course hors norme qui aurait une ≪ saveur antique ≫ : elle s’inspire de la course légendaire en 490 avant J.-C. d’un messager venu apporter depuis la plaine de Marathon jusqu’à Athènes la nouvelle de la victoire sur les Perses. »
« Grâce à l’accueil enthousiaste que son idée eut parmi les membres du CIO et du Comité d’organisation des jeux Olympiques en Grèce, la course a pu être réalisée dès 1896 et se développer en une discipline autonome. »

MARATHON, UN LIEU DE MÉMOIRE
« En 490 av. J.-C., la Première Guerre médique s’achève après la victoire écrasante des Athéniens contre les Perses à Marathon. Théâtre de cette bataille décisive, la plaine côtière de Marathon devient un lieu de mémoire dès l’Antiquité. Sa renommée s’accroit au fil des siècles et notamment au 19e siècle. En 1890-1891, la découverte du tumulus des Athéniens, butte artificielle qui conserve les cendres des soldats grecs morts et incinérés à l’endroit même de la bataille, suscite l’intérêt international. »
« L’artiste Gillieron parcourt le site, participe aux recherches, dessine pour les fouilleurs et s’inspire de l’actualité archéologique pour ses projets olympiques. »

DES TROPHÉES POUR LA VICTOIRE
« Aux jeux panhelléniques antiques qui rassemblent les différentes cités grecques, la victoire rapporte une couronne de feuillage et la gloire. Le trophée, récompense du sportif victorieux, est surtout une idée moderne. Michel Bréal fait réaliser à ses frais une coupe en argent, archétype des trophées actuels, décorée du paysage marécageux de Marathon. Une coupe antique figurée d’une course à pied est aussi donnée par l’antiquaire Ioannis P. Lambros (1843-1909). C’est le Grec Spyridon Louis (1873-1940), premier vainqueur du marathon, qui reçoit ces trophées en 1896. »
« Inspiré par ce succès, Gillieron se met à dessiner des futurs prix. Il puise dans sa connaissance des découvertes archéologiques récentes, à Mycènes, sur l’Acropole d’Athènes, en Béotie ou aux alentours de Marathon. Les formes inspirées de l’art antique deviennent ainsi les références obligées pour récompenser les vainqueurs des jeux Olympiques modernes. »

PETITE FABRIQUE DE L’OLYMPISME
« L’étude du fonds d’atelier d’Emile Gillieron révèle le rôle de l’artiste dans la création des images olympiques. Maitrisant toutes les techniques modernes de reproduction, il conçoit timbres, trophées et autres visuels inspirés de l’archéologie et de l’histoire de l’art grec. Ils servent à la communication officielle des jeux Olympiques. Ainsi, les Jeux de 1896 voient la première émission de timbres à sujet athlétique au monde et la naissance de la philatélie olympique. »
« Parallèlement, l’étude des sources antiques et l’expérimentation accompagnent les tentatives de réinvention des gestes sportifs antiques. Entre 1912 et 1948, l’ajout des épreuves artistiques dites ≪ olympiades culturelles ≫ ambitionne de faire de l’olympisme une manifestation populaire totale. »
« Malgré des idées généreuses et humanistes, le tableau n’est pas sans ombres : l’exaltation du corps de l’homme blanc, l’exclusion des femmes et du handicap marquent longtemps l’olympisme moderne. »

LA COLLABORATION FRANCOGRECQUE POUR LA CRÉATION DES TIMBRES OLYMPIQUES
« Les timbres commémoratifs des Jeux olympiques de 1896 s’inscrivent dans une tradition de collaboration franco-grecque. »
« En 1895, l’Atelier du Timbre de l’Imprimerie nationale française grave la série créée par Louis-Eugene Mouchon (1843-1914), éminent créateur de timbres, d’âpres des dessins de Gillieron. » 
« En Grèce, le projet est dirigé par l’historien, spécialiste de monnaies antiques, Jean N. Svoronos (1863-1922). Pour les jeux de la Mesolympiade de 1906, la même triade crée les timbres, imprimés à Londres, par les sociétés J.P. Segg & Co et Perkins Bacon. »

ARCHÉOLOGIE DU GESTE
« Les sources grecques n’inspirent pas seulement l’iconographie de l’olympisme moderne. Elles sont exploitées pour reconstituer les mouvements des sportifs antiques, particulièrement pour les activités qu’il faut réinventer, comme le lancer de disque. »
« En combinant les textes, les images des vases et la statuaire, philologues et archéologues unissent leurs savoirs à celui des médecins modernes qui utilisent la chronophotographie pour mettre au point le geste le plus conforme au modèle antique. »

OMBRES SUR L’OLYMPISME
« L’olympisme moderne est une exploitation orientée de l’Antiquité classique. Si l’imagerie produite au début du 20e siècle témoigne d’une certaine innocence, par la suite, l’art grec est mis au service de préjugés qui excluent ou d’idéologies nationales lourdes de menaces. La propagande nazie exploite les jeux Olympiques de 1936 et le Discobole de Myron devient le symbole involontaire de l’idéal ≪ aryen ≫. Mais l’héritage, comme souvent, est une trahison : les Grecs anciens au gymnase ou au stade sont très loin de ces dérives modernes. »

LES FEMMES ET L’OLYMPISME, UNE AUTRE VICTOIRE
« Exclues des grands concours sportifs durant l’Antiquité, les femmes ont cependant des activités physiques et des compétitions dédiées. Les images féminines liées à la sphère sportive sont pourtant surtout celles de la Victoire et des messagères ailées qui honorent les hommes. A l’époque moderne, Pierre de Coubertin considère que ≪ le rôle des femmes devrait être, comme dans les anciens tournois, de couronner les vainqueurs ≫. Présentes dans certaines disciplines des les jeux Olympiques de Paris en 1900, le combat pour l’égalité, dans l’olympisme aussi, fut pourtant long. »

LES OLYMPIADES CULTURELLES
« Entre 1912 et 1948, des épreuves artistiques étaient organisées selon des principes similaires aux épreuves sportives. Costas Dimitriadis (1879-1943), sculpteur grec de renommée internationale, remporte la médaille d’or au concours de sculpture de l’Olympiade artistique de Paris 1924, avec son Discobole finlandais. Des tirages originaux du Discobole sont visibles à New York, à Athènes et à Dijon. Une réplique de dimension réduite est exposée à la sortie de l’exposition. »

BIOGRAPHIES DES PRINCIPAUX ACTEURS

CHARLES PIERRE DE FRÉDY, BARON DE COUBERTIN (1863-1937)
« Aristocrate français, il voue sa vie aux idéaux pédagogiques et sportifs en vue d’une meilleure formation de la jeunesse. Réformateur visionnaire et pacifiste, il entend servir les valeurs de la Troisième République au nom de la Liberté, de l’Egalité et de la Fraternité. Fondateur du mouvement olympique lors du Congrès de Paris en 1894, il est le deuxième président du Comite international olympique (CIO) de 1896 à 1925. »

MICHEL BRÉAL (1832-1915)
« Philologue (spécialiste des sources écrites anciennes), linguiste, pédagogue, il est le ≪ père ≫ de la sémantique (étude de la signification du sens des mots). Professeur au Collège de France, à l’Ecole pratique des hautes études et membre de l’Institut, il a contribué à reformer l’enseignement supérieur. Ardent pacifiste lié a Coubertin et au mouvement olympique des 1894, il invente la course du marathon et la dote d’une coupe à son nom. Né en Allemagne et bilingue, il dispose d’un important réseau social international, dans les milieux bancaires, académiques et artistiques. »

DIMITRIOS VIKELAS (1835-1908)
« Négociant, écrivain, cofondateur et premier président du Comite international olympique. Installé à Paris depuis 1878, il voue sa vie aux lettres et à l’histoire. Il est choisi comme représentant de la Grèce au premier Congrès olympique à Paris en 1894, qui désigne Athènes comme lieu des premiers jeux Olympiques pour 1896. »

ÉMILE GILLIÉRON (1850-1924)
« Peintre franco-suisse, formé à Saint-Gall, à Bâle, à l’Académie royale des Arts de Munich et aux Beaux-arts de Paris. Installé dès 1876 à Athènes, il œuvre durant quatre décennies au côté de la communauté archéologique en Grèce. Professeur de peinture au palais de Georges Ier de Grèce (1863-1913), il est l’artiste officiel des premiers jeux Olympiques de 1896 et de ceux, non officiels appelés ≪ Mésolympiade ≫, de 1906. »

SPYRIDON LAMBROS (1851-1919)
« Personnalité scientifique et politique influente, il est professeur des princes à la cour du roi Georges Ier de Grèce. Fondateur de l’Histoire comme discipline en Grèce, il est cofondateur de la Société littéraire Parnassos, qui accueille Pierre de Coubertin en octobre 1894, et secrétaire général du Comite d’organisation de la Mésolympiade de 1906. Gillieron est dès 1880 son collaborateur artistique. »

EDMOND POTTIER (1855-1934)
« Membre de l’Ecole française d’Athènes (1877-1880) et conservateur au Louvre (1883-1924), professeur à l’Ecole du Louvre et aux Beaux-arts. Il contribue à la conception de deux outils majeurs de la recherche scientifique : un dictionnaire des antiquités grecques et romaines (le ≪ Daremberg & Saglio ≫) et le Corpus vasorum antiquorum. Il modernise ainsi la discipline qui étudie l’art figuré (iconographie) antique, source d’images pour les jeux Olympiques modernes. »


Du 24 avril au 16 septembre 2024
A la Galerie Richelieu
Tél. : 33 (0)1 40 20 53 17
De 9 h à 18 h, sauf le mardi.
Nocturne jusqu’à 21h45 le vendredi
Visuels :
Euphronios, cratère à figures rouges : Héraclès et Antée, Athènes, v. 515-510 av. J.-C. Département des Antiquités grecques, étrusques et romaines, musée du Louvre, Paris
c RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Stéphane Marechalle.

Tirage moderne en plâtre, d'âpres le groupe antique dit des lutteurs Médicis. Département des Antiquités grecques, étrusques et romaines. Musée du Louvre, Paris.
© 2015 Musée du Louvre, dist. RMN-Grand Palais / Herve Lewandowski.

Coupe Bréal en argent, conçue par Michel Bréal.
Décernée en 1896 à Spyridon Louis, vainqueur du marathon des premiers JO d'Athènes.
© Fondation Stavros Niarchos (SNF).

Emile Gillieron. Couverture de l’Album commémoratif des Jeux Olympiques d’Athènes de 1896, (où figure le sarcophage d’enfant conservé au Musée du Louvre). Comité international olympique (CIO) © Collections Musée Olympique, Lausanne.

Emile Gillieron. Timbre : 2e édition commémorative pour la Mésolympiade de 1906. Graveur, Louis Eugene Mouchon. Imprimée en Angleterre. Musée de la Philatélie et des Postes © Musée de la Philatélie et des Postes, Athènes.

Sarcophage d’enfant (face). La frise des putti athlètes, dit des Amorini. Rome, 175-225 ap. J.-C. Musée du Louvre, département des Antiquités grecques, étrusques et romaines, Paris, en dépôt au Musée national du sport, Nice
© RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Gerard Blot.

Trophée pour l’épreuve du marathon et autres épreuves d’athlétisme de la Mésolympiade de 1906, d'après le canthare du Cabirion. Thessalonique, Musée Olympique © Thessaloniki Olympic Museum.

Coupe à figures rouges, manière du peintre d’Antiphon (vue de l’intérieur). Athènes, v. 490 av. J.-C. Département des Antiquités grecques, étrusques et romaines, musée du Louvre, Paris
© RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Christian Larrieu.

Coupe à figures rouges, manière du peintre d’Antiphon (vue du pied). Athènes, v. 490 av. J.-C. Département des Antiquités grecques, étrusques et romaines, musée du Louvre, Paris. © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Tony Querrec.

Emile Gillieron. Plaque en plâtre représentant les deux lutteurs de l’Amphoriskos à figures rouges de forme panathénaïque © Ecole française d'Athènes

Emile Gillieron. Projet des trophées pour la Mésolympiade de 1906, d’après le canthare du Cabirion, (Brouillon de lettre p.1). Fonds Emile Gillieron (FEG), Ecole française d’Athènes (EFA).
© Ecole française d'Athènes.

Statuette de coureuse. Laconie (Grèce), vers 520-500 av. J.-C.
The British Museum, Londres
c The Trustees of the British Museum.


Les citations proviennent du dossier de presse. 

Paul Newman (1925-2008)

Paul Newman (1925-2008) était un acteur, réalisateur, producteur et scénariste américain. Une star oscarisée et engagée en faveur du parti démocrate ainsi que du mouvement des droits civiques. Arte diffusera le 15 septembre 2024 à 21 h 00 « Luke la main froide » (Cool Hand Luke) de Stuart Rosenberg avec Paul Newman, George Kennedy, Lou Antonio, Robert Drivas, Jo Van Fleet, puis à 23 h 05 « Paul Newman, l'intranquille », documentaire de Jean Lauritano.


Paul Newman (1925-2008) était un acteur, réalisateur, producteur et scénariste américain né dans une famille vivant à Shaker Heights dans l'Ohio. Son père était juif, né de parents ashkénazes originaires de Pologne et Hongrie, et sa mère catholique d'ascendance hongroise et slovaque.

Durant la Deuxième Guerre mondiale, Paul Newman aspire à servir comme pilote. Las ! L'Armée  détecte son daltonisme. De 1943 à 1945, Paul Newman participe à la guerre du Pacifique comme radio/mitrailleur d'un bombardier Grumman TBF Avenger. Il est blessé durant la bataille du golfe de Leyte.

Il se forme à la comédie à l'école d'art dramatique de Yale en 1951, puis à l'Actors Studio de New York, auprès de Lee Strasberg. Il débute rapidement à Broadway en jouant dans des pièces à succès : Picnic (1953) - il fait la connaissance de la comédienne Joanne Woodward - ou The desperate Hours (1955).

Dès 1954, Paul Newman tourne à Hollywood dans Le Calice d'argent (The Silver Chalice) de Victor Saville, avec Virginia Mayo, Pier Angeli, Jack Palance. 

En 1956, il interprète le boxeur Rocky Graziano, champion du monde des poids moyens (1947), dans Marqué par la haine (Somebody Up There Likes Me) de Robert Wise avec Pier Angeli et Everett Sloane. Paul Newman remplace James Dean, décédé lors d'un accident de la route. 

En 1958, il tourne Les Feux de l'été réalisé par Martin Ritt avec Joanne Woodward. Avec Martin Ritt, il jouera dans quatre autres films : Paris Blues et les westerns Le Plus Sauvage d'entre tous, L'Outrage et Hombre. En 1958, il joue le rôle de Billy the Kid dans Le Gaucher d'Arthur Penn et interprète le mari d'Elizabeth Taylor dans La Chatte sur un toit brûlant.

Après avoir tourné dans Exodus (1960), Paul Newman incarne en 1961un joueur de billard dans L'Arnaqueur réalisé par Robert Rossen. Un rôle repris face à Tom Cruise en 1986 dans La Couleur de l'argent de Martin Scorsese.  Une interprétation qui lui vaut l'Oscar du meilleur acteur dans un premier rôle.

Dans sa filmographie d'acteur : Pas de lauriers pour les tueurs (The Prize) de Mark Robson en 1963, Lady L. de Peter Ustinov, d'après un roman de Romain Gary, avec Sofia Loren, Le Rideau déchiré (1966) d'Alfred Hitchcock, Luke la main froide (1967) de Stuart Rosenberg, Butch Cassidy et le Kid de Feorge Roy Hill (1969) avec Robert Redford, L'Arnaque de George Roy Hill (1973), La Tour infernale de John Guillermin et Irwin Allen (1974) avec Steve McQueen, Le Policeman de Daniel Petrie (1981), Le Verdict de Sidney Lumet (1982) avec Charlotte Rampling, Le Grand Saut des frères Coen (1994), Une bouteille à la mer de Luis Mandoki avec Kevin Costner (1999), Les Sentiers de la perdition par Sam Mendes (2002) avec Tom Hanks...

Dès 1959, Paul Newman réalise On the harmfulness of tobacco, court métrage sur les dégâts causés par le tabac. En 1968, il assure la réalisation de Rachel, Rachel avec son épouse Joanne Woodward. Paul Newman remporte le Golden Globe du meilleur réalisateur. Sa filmographie comme réalisateur : Le Clan des irréductibles (1971), De l'influence des rayons gamma sur le comportement des marguerites (1972), L'Affrontement (1984) et La ménagerie de verre (1986).

Paul Newman était une star mondiale engagée en faveur du parti démocrate et du mouvement des droits civiques, ainsi que contre l'arme nucléaire. Alors qu'elle parlait dans une interview des inégalités salariales entre hommes et femmes, l'actrice Susan Sarandon a révélé que Paul Newman lui avait versé une part de son salaire en 1998 lors du tournage de L'Heure magique

Paul Newman a été distingué par l'Oscar du meilleur acteur pour sa performance dans La Couleur de l'argent (1986), le Prix humanitaire Jean Hersholt, un Golden Globe du meilleur réalisateur pour Rachel, Rachel (1968), ainsi qu'un Cecil B. DeMille Award et un Oscar d'honneur pour l'ensemble de sa carrière.

Passionné par les courses automobiles, Paul Newman découvre en 1968 la compétition automobile lors du tournage du film Virages dans lequel il incarne un pilote des 500 miles d'Indianapolis. Ce quinquagénaire atteint la deuxième place des 24 heures du Mans 1979 en équipage avec Rolf Stommelen et Dick Barbour sur une Porsche 935 du Dick Barbour Racing.
En 1978, est créée une écurie de CanAm à son nom. En 1983, Paul Newman associe son écurie de CART/Champ Car avec Carl Haas. L'écurie Newman/Haas Racing (devenue Newman/Haas/Lanigan Racing en 2007 et qui participe depuis 2008 au championnat IndyCar Series) a brillé dans des courses américaines avec des pilotes comme Mario Andretti, Michael Andretti, Nigel Mansell, Cristiano da Matta Sébastien Bourdais. En 2005, octogénaire, Paul Newman a concouru aux 24 heures de Daytona avec ses pilotes Sébastien Bourdais et Bruno Junqueira.

Paul Newman était philanthrope. En 1980, il créa le Centre Scott Newman afin d'aider les personnes souffrant d'addiction à l'alcool ou aux drogues en souvenir de son fils Scott Newman décédé à 28 ans en 1978 d'une overdose. En 1982, il a lancé une marque de produits alimentaires Newman's Own dont les bénéfices sont donnés à des organismes veillant sur les enfants atteints du cancer ou de maladies du sang.

« Paul Newman, l'intranquille »
Arte diffusera le 15 septembre 2024 à 23 h 05 « Paul Newman, l'intranquille », documentaire de Jean Lauritano.

« Hanté par un sentiment d’imposture, Paul Newman n’a eu de cesse de prouver qu’il ne se réduisait pas à sa beauté. En archives de films et d’interviews, le foisonnant portrait d’un acteur humble et exigeant, qui fut aussi un citoyen engagé. »

« Avec sa silhouette de statue grecque et ses yeux d'un bleu irréel, Paul Newman (1925-2008) incarne la quintessence de la star hollywoodienne. Animé par un besoin de reconnaissance hérité de l'enfance, il s'est pourtant employé à casser cette image au cours de ses cinquante ans de carrière. »

« Fils d'un commerçant juif qui le méprise et d'une mère catholique qui l'adule, Paul Newman fait ses armes à l'Actors Studio. Embauché par la Warner, il pâtit à ses débuts de la concurrence de James Dean et Marlon Brando. »

« Mais alors que La chatte sur un toit brûlant lui vaut sa première nomination aux Oscars, l'acteur s'affranchit des majors en rachetant son contrat d'exclusivité pour un demi-million de dollars. Désormais, il privilégiera les personnages complexes, en marge du rêve américain. »

« Son mariage, en 1958, avec l'actrice Joanne Woodward, lui ouvre de nouvelles perspectives : il passe derrière la caméra, la dirigeant dans deux magnifiques portraits de femme (Rachel, Rachel et De l'influence des rayons gamma sur le comportement des marguerites). »

« Révélant avec l'âge une densité inédite, Paul Newman navigue à partir des années 1970 entre grosses machines et audaces du Nouvel Hollywood. En 1987, il décroche un Oscar pour La couleur de l'argent de Martin Scorsese (la suite de L'arnaqueur de Robert Rossen), avant de disparaître progressivement des écrans, jusqu'au finale crépusculaire des Sentiers de la perdition. »

« Il vécut comme une grande fierté son inscription sur la liste des ennemis de Richard Nixon. »

« Homme de convictions, Paul Newman a soutenu de nombreux combats : les droits civiques, la protection de l'environnement, la cause LGBT+, l'opposition au conflit au Viêtnam ou à la course au nucléaire... Une intégrité qui se reflète également dans sa filmographie, où pointent les fêlures de l'Amérique. »

« Tissé d'archives et d'extraits de films balayant sa vie et sa carrière (ses collaborations mythiques avec Elizabeth Taylor, Robert Redford ou Tom Cruise, son goût pour l'alcool et les courses automobiles, ses deux mariages, la perte de son fils aîné...), ce documentaire dessine le passionnant portrait d'un éternel insatisfait, mû par une inquiétude secrète qui le poussa à se transcender. »

« Luke la main froide »
Arte diffusera le 15 septembre 2024 à 21 h 00 « Luke la main froide » (Cool Hand Luke) de Stuart Rosenberg avec Paul Newman, George Kennedy, Lou Antonio, Robert Drivas, Jo Van Fleet.

« Rétif à la discipline de fer du pénitencier, Luke devient l'idole des autres détenus... Réalisé par Stuart Rosenberg ("Brubaker"), un film de prison culte, doublé d'un violent réquisitoire antisystème, avec Paul Newman en paria flegmatique. »

« Démobilisé, le marine Luke Jackson en profite pour se saouler en ville et étêter les parcmètres. Pincé par la police, il atterrit en Floride dans un camp de prisonniers sinistre régi par un code absurde. Le jour, les détenus triment sous le soleil. Le soir, les forts en gueule imposent aux plus faibles des règles tout aussi grotesques. Luke goûte peu ce double joug. »

« Au cours d'un match de boxe, il affronte Dragline, le meneur, qui le terrasse à coups de poing. Mais Luke, titubant, en redemande, prêt à se battre jusqu'à la mort. Il enchaîne sur une partie de poker où, avec un jeu désastreux, il empoche la mise grâce au bluff. Toute la prison, Dragline en tête, en fait son héros, et le rebaptise "Luke la main froide". Les surveillants attendent au tournant ce rebelle à la popularité suspecte. »

« Parti dans la vie avec les mauvaises cartes ("cool hand", le titre anglais du film, désigne au poker quelqu'un qui a une mauvaise main), Luke "ne trouve pas sa place". Ce fils sans père, adulé par sa mère (un destin proche de ce que vécut Paul Newman) encaisse coup sur coup avec masochisme et panache. Dans cette version carcérale (et antérieure) de Vol au-dessus d'un nid de coucou, le jusqu'au-boutiste tente lui aussi de défier le système, qui n'aura de cesse de l'écraser. » 

« On est loin du féminisme dans ce film de prison – avec bagarres, torses luisants et matons sadiques –, où les femmes sont réduites à la plus simpliste expression (la maman et la putain). »

« Mais sublimant ce script un brin léger, Stuart Rosenberg filme comme personne, souvent en plans rapprochés, les accès de fièvre et de jubilation qui agitent l'ensemble des détenus. »


« Le film, orné d'un joli casting et des volutes de guitare de Lalo Schifrin, mêle avec brio les scènes d'anthologie (la séquence de gobage d'œufs par Luke) et un glaçant réquisitoire, dans la veine contestataire des sixties, contre une société américaine répressive. »

« C'est ce qui a fait de Luke la main froide un grand film populaire, devenu culte. Sorti en pleine "Newman mania", il sert aussi de faire-valoir à l'acteur, tout à fait crédible dans le rôle de ce paria décontracté à la moue irrésistible. »

Meilleur acteur dans un second rôle (George Kennedy), Oscars 1968.

« Exodus »
Arte diffusa le 26 janvier 2020 « Exodus », film historique épique réalisé par Otto Preminger (1960). « Le voyage de milliers de réfugiés juifs, en 1947, sur le vieux navire "Exodus" en direction de la Palestine. Otto Preminger retrace la naissance de l'État d'Israël dans une fresque majestueuse portée par Paul Newman et Eva Marie Saint ».

« En 1947, des réfugiés juifs européens en partance pour la Palestine mandataire sont refoulés par les autorités britanniques et placés dans des camps d'internement sur l'île de Chypre ». 

« Alors que les Nations unies s'apprêtent à se prononcer sur le plan de partage de la Palestine, Ari ben Canaan, un agent de la Haganah, une organisation paramilitaire sioniste, se fait passer pour un officier anglais et embarque des centaines de réfugiés sur un vieux navire rebaptisé Exodus ».

« Lorsque le subterfuge est découvert, Canaan menace de faire sauter le bateau et obtient ainsi du général Sutherland la levée du blocus britannique. L'infirmière américaine Kitty Fremont, qui s'est prise d'affection pour Karen, une jeune passagère à la recherche de son père biologique, fait partie du voyage vers Haïfa ».

« Tandis que Kitty se rapproche d'Ari, sa protégée s'éprend de Dov, un rescapé d'Auschwitz qui, une fois à terre, s'engage dans les rangs de l'Irgoun, une organisation clandestine aux méthodes violentes... »

A son neveu incarné par Paul Newman, un membre de l'Irgoun dit : Tu es dans la Haganah. Tu combats comme l'Irgoun. Mais ton coeur est Israël". 

« Fondée sur le best-seller de Leon Uris, dont Otto Preminger a confié l'adaptation – créditée – à Dalton Trumbo, scénariste inscrit sur la liste noire d'Hollywood, cette fresque de plus de trois heures entrelace destins individuels et grande histoire, amours contrariées et soubresauts politiques avec une fluidité époustouflante, dénuée de tout effet démonstratif ». 

« Si elle s'autorise quelques libertés avec les faits et dédaigne le point de vue des Arabes, cette épopée, tournée dans des décors naturels à Chypre et en Israël, dépeint avec finesse le traumatisme des rescapés de l'Holocauste – personnifié par Dov, interprété par Sal Mineo, dans une bouleversante séquence d'interrogatoire ». 

« Elle met aussi l'accent sur la confusion des autorités britanniques, les dissensions entre factions sionistes, les germes du conflit israélo-palestinien... » Eh non, ceux désignés comme Palestiniens du film sont les Juifs. Et le film démontre le rôle criminel du grand mufti de Jérusalem al-Husseini dans le conflit né du refus par les Arabes ou/et musulmans d'un Etat Juif.

« Rythmé par la partition exaltée d'Ernest Gold et magnifiquement interprété par Paul Newman et Eva Maria Saint, l'un des chefs-d'œuvre d'Otto Preminger ».

"Grâce à Sidonis/Calysta, on peut revoir Exodus (1960), le chef-d’œuvre d’Otto Preminger dans une édition combo Blu-ray et DVD d’excellente qualité. En 1947, à Chypre, des milliers de réfugiés juifs, en chemin pour la Terre Sainte, sont arrêtés par les Anglais et parqués dans des camps. Ari Ben Canaann (Paul Newman), un résistant, s’indigne de ces arrestations et prend la tête d’un périple qui les mènera jusqu’aux frontières de la Palestine. A bord d’un vieux bateau, l’Exodus, le héros et ses passagers affrontent tous les dangers dans un seul but : la liberté", écrit Olivier Père.

Et de poursuivre : "Exodus est la première grande fresque chorale d’Otto Preminger, dans laquelle la multiplicité des personnages, des opinions et des points de vue est censée restituer la réalité étudiée dans sa globalité et sa complexité – ici la naissance de l’Etat d’Israël. Exodus est une adaptation du roman éponyme de Leon Uris (inspiré d’événements réels) par le scénariste Dalton Trumbo. C’est avec ce film que Trumbo sort officiellement de la liste noire, puisque son nom apparaît au générique, alors qu’il était contraint de travailler sous pseudonyme depuis qu’il avait été condamné en 1947 à onze mois de prison pour « activités anti-américaines », puis réduit au chômage et à la clandestinité tant que dura la terrible chasse aux communistes à Hollywood. La même année, quelques mois plus tard, Kirk Douglas accepte également de mentionner le nom de Trumbo au générique du film qu’il produit et interprète, Spartacus de Stanley Kubrick. La décision courageuse de Preminger correspond à ses idées libérales et à sa haine de la censure, politique ou religieuse, qu’il combattit tout au long de sa carrière, l’utilisant parfois à des fins promotionnelles au moment de la sortie de ses films (par exemple La lune était bleue.)"

Et Olivier Père de conclure ; "Exodus apparaît comme l’apogée du classicisme et repose sur un art de l’équilibre et un génie de la composition plastique aussi bien que de la narration qui englobe destins individuels et histoire, violence et rétention, intelligence froide et émotion, scepticisme hautain et humanisme. Mais surtout, l’art de Preminger est un art de l’invisibilité, ce qui a certainement freiné sa reconnaissance comme auteur. Preminger est sans doute le cinéaste à avoir poussé à son plus haut degré de perfection les recherches sur le montage interdit, en créant des films non pas uniquement composés de plans-séquences, comme La Corde d’Hitchcock, mais donnant cette illusion de continuité par un travail sur la fluidité et l’harmonie à l’intérieur des plans et des séquences. Preminger est le cinéaste classique par excellence, car son art méprise l’expérimentation voyante et met la maîtrise de l’écriture cinématographique au profit de l’évidence, du réalisme et de la dramaturgie. Exodus est peut-être plus beau et le plus représentatif des chefs-d’œuvre de Preminger des années 60. Durant cette décennie, Preminger laisse éclater ses ambitions de cinéaste et producteur indépendants mais aussi son goût des grands sujets audacieux susceptibles de créer la controverse – ici le sionisme. La mise en scène de Preminger s’écoule dans Exodus comme un long fleuve majestueux, épousant le thème du film sur l’amplitude de l’histoire qui draine les conflits et les destins personnels. Le film contient plusieurs morceaux de bravoure, et les plus mémorables ne sont pas forcément les plus spectaculaires, bien à au contraire. Pour une seule scène, Exodus mérite sa place au panthéon des grands films de l’histoire du cinéma : celle où le jeune Dov Landau (Sal Mineo), interrogé par un chef de l’Irgoun, finit par avouer l’inavouable : enrôlé de force dans les sonderkommandos à Auschwitz, il fut contraint de participer au processus de la solution finale contre son peuple et de servir de prostituée pour les soldats allemands. Un long plan fixe dans la pénombre, avec une tache de lumière qui éclaire le visage de Sal Mineo perdu dans l’écran large, la seule puissance de la parole pour évoquer l’horreur : une leçon de mise en scène qui vient rappeler que l’esthétique et la morale ne peuvent se dissocier, que ce soit dans un documentaire ou une superproduction hollywoodienne".

« Butch Cassidy et le Kid »
Arte diffusera le 1er mars 2020 « Butch Cassidy et le Kid » (Zwei Banditen), western réalisé par George Roy Hill. « Un duo de bandits en cavale prend la tangente en Bolivie, accompagnés d'une jeune institutrice... Un western pop et libertaire réalisé par George Roy Hill en 1969 et qui marqua la rencontre entre Paul Newman et le jeune Robert Redford ».

« Deux bandits de renom, Butch Cassidy et le Kid, poursuivis par une patrouille aussi mystérieuse qu’acharnée, décident de prendre le large. Ils s’en vont en Bolivie, accompagnés par Etta, une jeune institutrice amante du Kid. Ils continuent là-bas leurs méfaits, jusqu’au jour où, cernés par la police et l’armée boliviennes, leur destin prend un tour tragique… »

« Sans le duo hors du commun formé par Newman et Redford, Butch Cassidy et le Kid n’aurait été qu’un buddy movie (un film sur la camaraderie masculine, exaltant des vertus viriles) de plus. Mais ici, l'un des héros ne sait pas nager, l'autre, pourtant chef de bande, n’a jamais tué, et leur comparse féminine, jouée par Katharine Ross, possède une réelle épaisseur, fait rare dans un western. On a qualifié le film de "western anachronique", la critique se déchaînant sur une œuvre qui prend sciemment ses distances vis-à-vis du contexte historique. Elle ne supportait pas la vision pop que George Roy Hill donne de l’Ouest. La scène où Cassidy et Etta se baladent à bicyclette à travers les champs sur le titre "Raindrops Keep Fallin’ on my Head" interprété par B. J. Thomas est représentative de l’esprit libertaire de la fin des années 1960, chantant la résistance individuelle dans une société brutale. Des trouvailles formelles (le film muet du début, le récit de voyage en images fixes) et une photographie somptueuse achèvent de faire de Butch Cassidy et le Kid un western étonnant ».

« La couleur de l'argent »
Arte diffusa le 19 juin 2022 à 21 h 05 « La couleur de l'argent » (Die Farbe des Geldes), film américain de Martin Scorsese (1986) avec Paul Newman, Tom Cruise, Mary Elizabeth Mastrantonio, John Turturro et Bill Cobbs .

« Ancien joueur de billard professionnel, Eddie prend un jeune prodige sous son aile. Rebelle, ce dernier malmène son mentor... Martin Scorsese imagine une suite à "L’arnaqueur", avec les formidables Paul Newman et Tom Cruise. » 

« Dans un bar enfumé, le jeune Vincent se montre si doué au billard qu'il attire l'attention d'Eddie Felson, dit "Fast Eddie", un ancien joueur professionnel qui lui propose de devenir son manager et de participer à un grand championnat. Poussé par sa petite amie, Vincent accepte de suivre son mentor dans un voyage de six semaines à travers les salles de jeu de la région. Mais alors qu’Eddie tente d’initier Vincent à l'art du bluff, ce dernier ne tient pas compte de ses instructions. Frustré, Eddie voit se réveiller sa propre passion pour le billard, ce qui provoque une violente dispute avec son protégé. »

« Dans cette suite de L’arnaqueur (The Hustler, 1961) de Robert Rossen, Martin Scorsese remet en scène, vingt-cinq ans plus tard, le personnage de Fast Eddie, habile joueur de billard usant de ses capacités de bluffeur pour escroquer ses adversaires. Désormais retraité, ce dernier prend conscience, au contact du jeune Vincent, que son sport et les gains qu’il en retirait lui manquent ». 

« Le film est construit autour du rapport ambigu, d’abord affectueux, puis rapidement antagonique, qu’entretiennent les deux hommes ». 

« Gros plans, mouvements de caméra accompagnant les déplacements des billes, multiplication des points de vue, montage dynamique... : en virtuose de l’image, Scorsese parvient à rendre chacune des parties de jeu captivante ». 

« Un drame sportif réjouissant, porté par Paul Newman, récompensé d’un Oscar, et Tom Cruise, à l’orée de la gloire. »

Meilleur acteur (Paul Newman), Oscars 1987. 



« Paul Newman, l'intranquille » de Jean Lauritano
France, 2022, 53 mn
Coproduction : ARTE France, Slow Production
Sur Arte les 15 septembre 2024 à 23 h 05, 06 octobre 2024 à 5 h 20, 27 octobre 2024 à 20 h 05 
Visuels :
© MGM / COLLECTION CHRISTOPHEL
© Otto Preminger Films / United Artists / COLLECTION CHRISTOPHEL
© Columbia Pictures Corporation / Mirage Entreprises / COLLECTION CHRISTOPHEL


« Luke la main froide » de Stuart Rosenberg
Etats-Unis, 1967, 2 h 01
Scénario : Donn Pearce, Frank Pierson
Auteur : Donn Pearce
Production : Jalem Productions
Producteur : Gordon Carroll
Image : Conrad Hall
Montage : Sam O'Steen
Musique : Lalo Schifrin
Avec Paul Newman (Luke Jackson), George Kennedy (Dragline), Lou Antonio (Koko), Robert Drivas (Loudmouth Steve), Jo Van Fleet (Arletta), J.D. Cannon (Society Red), Clifton James (Carr)
Sur Arte le 15 septembre 2024 à 21 h 00
Disponible à partir du 15/09/2024
Visuels :
Paul Newman (Luke Jackson) dans le film " Luke la main froide" de Stuart Rosenberg
Harry Dean Stanton (Tramp) et Paul Newman (Luke Jackson) dans le film " Luke la main froide" de Stuart Rosenberg
Morgan Woodward (Boss Godfrey) et Paul Newman (Paul Jackson) dans le film " Luke la main froide" de Stuart Rosenberg
© Jalem Productions

« Exodus » d’Otto Preminger
Etats-Unis, 1960
Auteur : Leon Uris
Scénario : Dalton Trumbo
Production : Carlyle Productions
Producteur : Otto Preminger
Image : Sam Leavitt
Montage : Louis R. Loeffler
Musique : Ernest Gold
Avec Paul Newman, Eva Marie Saint, Lee J. Cobb, Sal Mineo, Ralph Richardson, Peter Lawford, John Derek, Karen, David Opatoshu
Sur Arte le 26 janvier 2020 à 20 h 55
Visuels :
Jill Haworth est Karen Hansen et Sal Mineo joue le rôle de Dov Landau dans le film d' Otto Preminger " Exodus" (1960)
Eva Marie Saint (Kitty Fremont), Jill Hawroth (Karen Hensen) et Paul Newman (Ari Ben Canaan) sur le tournage du film d' Otto Preminger " Exodus" (1960)
Jill Haworth est Karen Hansen et Sal Mineo joue le rôle de Dov Landau dans le film d' Otto Preminger " Exodus" (1960)
Le bateau Exodus et les réfugiés, scène du film d' Otto Preminger " Exodus" (1960)
© Otto Preminger Films - Carlyle

« Butch Cassidy et le Kid » par George Roy Hill
Etats-Unis, 1969
Scénario : William Goldman
Production : 20th Century Fox, Campanile Productions
Producteur/-trice : John C. Foreman
Image : Conrad L. Hall
Montage : John C. Howard, Richard C. Meyer
Musique : Burt Bacharach
Avec Paul Newman (Robert Leroy Parker/Butch Cassidy), Robert Redford (Harry Longabaugh/Le Kid), Katharine Ross (Etta Place), Strother Martin (Percy Garris), Jeff Corey (Sheriff Bledsoe), Henry Jones (Bike Salesman), George Furth (Woodcock)
Sur Arte le 1 mars 2020 à 20 h 55

« La couleur de l'argent » de Martin Scorsese
Etats-Unis, 1986, 1 h 55
Auteur : Walter Tevis
Scénario : Richard Price
Production : Touchstone Pictures, Silver Screen Partners II
Producteurs : Irving Axelrad, Barbara De Fina
Image : Michael Ballhaus
Montage : Thelma Schoonmaker
Musique : Robbie Robertson
Avec Paul Newman (Eddie), Tom Cruise (Vincent), Mary Elizabeth Mastrantonio (Carmen), Helen Shaver (Janelle), John Turturro (Julian), Bill Cobbs (Orvis)
Sur Arte les 19 juin 2022 à 21 h 05, 20 juin 2022 à 13 h 35
Visuels :
Tom Cruise (Vincent Lauria) et Paul Newman (Eddie Felson) dans le film " La Couleur de l' Argent" de Martin Scorsese
Tom Cruise (Vincent Lauria) et Mary Elizabeth Mastrantonio (Carmen) dans le film " La Couleur de l' Argent" de Martin Scorsese
© 1986 Touchstone Pictures

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Les citations sont d'Arte. Cet article a été publié le 1er mars 2020, puis le 15 juin 2022.