Citations

« Le goût de la vérité n’empêche pas la prise de parti. » (Albert Camus)
« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du Soleil. » (René Char).
« Il faut commencer par le commencement, et le commencement de tout est le courage. » (Vladimir Jankélévitch)
« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
« Le plus difficile n'est pas de dire ce que l'on voit, mais d'accepter de voir ce que l'on voit. » (Charles Péguy)

vendredi 29 juin 2018

Arnold Newman (1918-2006), photographe


La Howard Greenberg Gallery présente l'exposition Arnold Newman: One HundredArnold Newman (1918-2006), père du « portrait environnementiste », était un photographe novateur américain Juif pro-israélien et inquiet par la montée de l’antisémitisme et le terrorisme palestinien. Arnold Newman était un artiste lucide sur le monde où il évoluait. Celui des puissants. Hormis ses premières photos de l’époque du New Deal et de la Seconde Guerre mondiale, ses clichés portraiturent les célébrités du monde politique, des arts, etc. Des photographies essentiellement en noir et blanc, mettant en scène des célébrités - politiciens, industriels et artistes - dans leur univers, révélant leurs métiers et personnalités. Des « images structurées au cordeau » révélant un grand souci graphique et un art consommé de la lumière. 


« Portraiture est un mot que j’ai commencé à détester. C’est une étiquette qui se veut plaisante ou flatteuse. En fait, c’est une expression trop générale. Le portrait a - j’essaie de trouver le mot approprié - une connotation spécifique, ce n’est pas un mot tout-à-fait casher. Ce qui est ridicule, considérant que, tout au long de l’histoire, pas seulement dans la photographie, certains des plus grands artistes ont fait du portrait. Le problème est que beaucoup de photographes, et également des peintres, ont réalisé des portraits dans le but de flatter et de gagner de l’argent », observait Arnold Newman.

Et de poursuivre : « Est-ce que je flatte ? A partir du moment où j’ai travaillé avec Life ou d’autres magazines, je n’ai jamais retouché les hommes, et à de rares occasions, l’ai-je fait légèrement pour les femmes. L’une d’entre elles était Marlene Dietrich, parce que la lumière était peu flatteuse. Mais les présidents, les sénateurs, les chevaliers d’industrie n’ont pas été retouchés. Je n’ai pas eu à les retoucher parce que je crois en la réalité. Mais j’ai de la compassion pour mes sujets. Ces « grands », le public les a acceptés comme tels pour la simple raison qu’ils paraissaient dans Life ou d’autres magazines. Quelle vanité ! »


Un « maitre du portrait »

Arnold Newman est né en 1918 à New York dans une famille juive d’origine alsacienne.

Ses parents, Isador et Freda Newman, travaillent dans la confection.

En 1920, ruinée par la Première Guerre mondiale, la famille Newman déménage à Atlantic City (New Jersey).

Les parents gèrent des hôtels en hiver à Miam Beach.

Vient la crise économique.

En raison de difficultés financières familiales, Arnold Newman arrête ses études universitaires de peinture pour débuter comme photographe dans des studios de portraits à la chaine à Philadelphie, Baltimore et West Palm Beach. Parallèlement, il se consacre à des travaux photographiques abstraites et documentaires.

En 1939, il devient directeur d’un studio en Floride.

Puis il ouvre son studio à Miami Beach. Il est influencé par les photographes documentaristes - Ben Shahn, Dorothea Lange, Walter Evans - du programme de la Farm Security Administration (FSA) qui charge des artistes de témoigner de la crise dans les zones rurales.

Les premières photographies exposées au Patrimoine photographique-Hôtel de Sully (2002) montrent l’écart entre un pauvre enfant noir et le mode de vie vanté par les panneaux publicitaires qui l’entourent (West Palm Beach, Floride, 1940-1941).

Arnold Newman s’établit à New York où il est découvert par l’historien de la photographie Beaumont Newhall, du musée d’Art moderne, et par le rédacteur de Camera Work et galeriste Alfred Stieglitz.

Il expose alors ses œuvres dans la célèbre A.D. Gallery, puis lors de son exposition individuelle Artists Look Like This au Musée d’Art moderne de Philadelphie (1946). Et collabore à Fortune, Life - sa première commande est le portrait du sombre Eugene O’Neill -, Look, Harper’s Bazaar, Esquire, Travel and Leisure, The New Yorker, Life, Holiday, Look, Vanity Fair, Scientific American...

En 1946, il ouvre son studio à New York, puis adhère à l’American Society of Magazine Photographers (ASMP).


Pour le portrait de Igor Stravinsky (1946), la planche-contact montre les clichés successifs et le recadrage de Arnold Newman qui élimine les lignes inutiles pour retenir l’épure : le musicien excentré à gauche, accoudé à un piano à queue omniprésent et dont les courbes s’opposent aux lignes rectilignes, séparant deux espaces en différents gris. D’abord refusée par Alexey Brodovitch, directeur artistique de Harper’s Bazaar, cette photo au concept novateur devient le portrait du compositeur.

En 1949, Arnold Newman épouse Augusta Rubenstein, qui aide la Haganah et qui lui présentera Teddy Kollek.

Il photographie tous les présidents américains depuis un demi-siècle.

En 1954, avec sa femme et leur deux fils, il parcourt l’Europe où il effectue des reportages sur les politiciens et les artistes, guidé par son grand souci du graphisme patent dans ses photos très structurées.

il est nommé en 1965 conseiller au département photographique du Musée d’Israël (Jérusalem)

En 2002, ses collages, dont celui qui accentue la vieillesse de Henry Miller (1976), étaient aussi montrés dans cette exposition parisienne présentée ensuite au Musée d’Art Moderne Louisiana (Danemark).

Honoré de hautes distinctions, Arnold Newman a enseigné et est nommé en 1965 conseiller au département photographique du musée d’Israël (Jérusalem). De nombreux livres et expositions célèbrent son talent.

« Ses images sont très construites, mises en scène. Ce n’est pas un fond blanc, comme chez Richard Avedon ou Penn. On sent l’homme dans son environnement. On voit ce qu’il fait et son décor qui exprime ses préoccupations et son activité », commente un de ses confrères, le photographe humaniste Willy Ronis.

Mais nul pléonasme dans ces photos qui procèdent souvent par analogies, et fonctionnent parfois comme des devinettes. C’est presque une Comédie humaine de célébrités seules, dans leur décor familier : atelier, bureau, domicile, etc. Le fond uni est rare.


Arnold Newman révèle l’essence d’un être humain en le saisissant, seul, dans son environnement. John F. Kennedy agrandi par l’architecture du Sénat (1953). Marilyn Monroe méconnaissable de tristesse (1962). Picasso au regard si intense (1954). Otto Frank pensif dans sa maison à Amsterdam (1960). Marc Chagall intégré dans sa peinture (1942). Debout sur une poutre métallique rouge, sur un fond de gratte-ciels, l’urbaniste Robert Moses, plein d’allant (1959). Ben Gourion, sage dubitatif (1967). Yul Brynner, élégant, fumant cigare, et faisant penser à un mafieux (1968). Leonard Bernstein songeur, baguette posée sur des partitions rappelant les sièges vides de l’orchestre et du public en arrière-plan (1968). L’éditrice de mode, Diana Vreeland, fière et un peu ridicule en caftan rayé, dans un salon assorti et décoré de tortues et escargots (1974). Le peintre Edward Hopper dans son atelier, fixant du regard un espace hors cadre (1941). Paul Auster dans son modeste bureau, éclairé de lampes au plafond et doté d’une machine à écrire (1993). Alors qu’allongé, Woody Allen rédige au stylo sur un bloc notes (1996). Une touche d’humour : l’architecte Louis Kahn assis, en smoking, près d’une statue dans la même position (1964)...


En 1963, Arnold Newman photographie l’ancien collaborateur des nazis, l’industriel Alfried Krupp en « machiavélique maître du monde » (1963). « Pendant le Troisième Reich, Krupp avait traité les ouvriers comme des forçats. Quand ils devenaient trop faibles pour travailler, parce que sous-alimentés, il les renvoyait. Il bénéficiait d’un approvisionnement sans fin en esclaves ». Au début réfractaire, Arnold Newman accepte la commande, affronte l’hostilité des directeurs de l’importante usine Krupp à Essen et portraiture Alfried Krupp en être diabolique. Plus tard, il repère dans l’appartement de Diana Vreeland une photographie de « Krupp, une personne qui a envoyé des milliers et des milliers de personnes à la mort, a abusé des forçats, a été déclaré criminel de guerre. Sur la photo, la dédicace disait : « A ma Diana, à mon amie Diana » ou quelque chose comme cela - « Avec Amour, Alfried ». En d’autres termes, il pouvait avoir été un meurtrier et un criminel de guerre, mais il était célèbre et très riche, et était ainsi accepté dans ce milieu », constatait Arnold Newman.


Le Harry Ransom Center de l'University of Texas at Austin a présenté l'exposition Arnold Newman: Masterclass.

Dans le cadre du Mois de la photo à Paris 2014les Douches La galerie présenta l'exposition collective Autoportraitsavec notamment une photographie d'Arnold Newman (1918-2006).



"En retournant son objectif sur sa personne le photographe bouleverse ses codes, il peut dès lors voir son appareil comme un pistolet et la prise de vue comme un défi. Avec une quarantaine de tirages modernes et contemporains, l'exposition explore la photogénie intense de cet instant de vérité. Berenice Abbott, Val Telberg privilégient une démarche expérimentale du medium photographique. Lucien Hervé, Arnold Newman, Vivian Maier, Sabine Weiss, Erwin Blumenfeld, s’approprient le miroir déjà si présent dans l’autoportrait pictural. À partir de son patronyme familial, Ezra Nahmad compose une autobiographie. Choi, Arno Minkkinen, Wols étudient les possibilités expressives de leurs corps et de leurs visages. Pour Rodolf Hervé, atteint d’une maladie, l’autoportrait est catalyseur de tensions extrêmes. Kourtney Roy, unique héroïne de ses mirages intimes, considère la photographie comme un jeu de rôles. Dan Leung construit un tableau photographique où, isolé au milieu des tours de Hong Kong, il évoque l'identité chinoise et interroge la place de l’homme dans la ville. Brassaï dans une fumerie d’opium en 1931, Louis Faurer à New York en 1947, Raymond Depardon sur son scooter à Paris en 1959 ou encore Jean-Christophe Béchet sur les pas de Robert Franck en 2009, utilisent les ressources de la mise en scène dans des registres divers. Virtuosité, humour, introspection, l'autoportrait est toujours le témoignage d'un état intérieur comme le montrent si bien les images d'Hervé Guibert".


Arnold Newman: Masterclass
Le Boca Museum of Art présenta l'exposition Arnold Newman: Masterclass. "Over the course of nearly seven decades, Arnold Newman (1918–2006) created iconographic portraits of some of the most influential innovators, celebrities, and cultural figures of the twentieth century".

"The first major exhibition of the photographer's work since his death, Arnold Newman: Masterclass, examines the evolution of his singular vision, from the informal portraits, cityscapes, documentary images, and design studies of his early career to the "environmental portraiture" style for which he would become famous. Through more than 200 of his well-known photographs of famous sitters, including JFK, Pablo Picasso, Andy Warhol, Truman Capote, Marc Chagall, Igor Stravinsky, and Marilyn Monroe, along with manuscripts, correspondence, business records, and magazine tear sheets, Masterclass invites the viewers to explore the life, career, and art of this important and prolific master of the photographic image".

Arnold Newman: One Hundred
La Howard Greenberg Gallery présente l'exposition Arnold Newman: One HundredPhotographs by Arnold Newman, one of the most influential portraitists of the 20th century, will be on view at Howard Greenberg Gallery from May 10 through June 30, 2018". 


"Celebrating the centennial of Newman’s birth, the exhibition of 45 works from the 1930s through the 1990s will present the finest, most nuanced prints yet to be seen in one show, including striking portraits of artists Jean Dubuffet, Marcel Duchamp, David Hockney, Isamu Noguchi, and Georgia O'Keeffe. An upcoming book, Arnold Newman: One Hundred, will be published this year by Radius Books. Many of the prints in the exhibition are being shown for the first time. An opening reception will be held on Thursday, May 10, from 6-8 p.m." 

Newman "is generally acknowledged as the pioneer of the environmental portrait. He spent time exploring the essence of his subjects, finding the best environment to express who they were, and integrating them with their work into compositions that referenced the work. He structured his own visual language, setting up photographs with jaunty geometric grace and inventing visual elements where none existed thus adding complexity and depth to his portraits. His sense of tension, rhythm, and balance, guides the eye through his command of composition." 

"The exhibition will also present early work – collages, still lifes, and graphic images – made in the ‘40s and ‘50s, that show the development of the formality of structure that became his signature. He mastered the abstract arrangement of lines and shapes, light and dark, space and volume – all in service of a purely visual moment and culminating in iconic portraits." 

“Arnold Newman conceived a new vocabulary for photographic portraiture,” writes Gregory Heisler, Professor of Photography, Syracuse University, in the introduction to the book Arnold Newman: One Hundred. “It is difficult today to truly appreciate the magnitude of his breakthrough. Before Arnold’s arrival, the photographic portrait was generally a box with somebody in the center. Arnold used what was around him to create visually complex, spatially intriguing portraits that had a psychological dimension. He didn’t just show the environment, he actively employed it for its narrative power.”

"Arnold Newman (1918-2006) was born in New York City. He began his career in photography in 1938 working at chain portrait studios in Philadelphia, Baltimore, and West Palm Beach, and immediately began working in abstract and documentary photography on his own. In June of 1941, Beaumont Newhall of the Museum of Modern Art, New York, and Alfred Stieglitz “discovered” him, and he was given an exhibition with at the A.D. Gallery in September. In 1945 his Philadelphia Museum of Art one-man show, Artists Look Like This, attracted nationwide attention. Newman’s new approach to portraiture began its influence through key publications in America and abroad. Exhibitions and purchases of his work by major museums quickly followed." 

"He authored many books, including Bravo Stravinsky, 1967; One Mind’s Eye: The Portraits and Other Photographs of Arnold Newman, 1974; Faces USA, 1978; Arnold Newman: Five Decades, 1986; Arnold Newman’s Americans, 1992; Arnold Newman, in Japanese and Korean, 1992; Arnold Newman-Selected Photographs, 1999; Arnold Newman, Taschen Publishers, in English, German and French, 2000; Arnold Newman: The Early Work, Steidl publishers, 2008" 

"He has been an important contributor of portraits, still-lives and photographic essays in such publications as Life, Holiday, Look, Vanity Fair, Scientific American, Town and Country, Esquire, Travel and Leisure, Harper’s Bazaar, The New Yorker and others." 

"Celebrating Newman’s 50th year in photography, the exhibition Five Decades originated and was first shown at the Museum of Photographic Arts, San Diego, in 1986, and continued on to the Art Institute of Chicago; the Minneapolis Institute of the Arts; the Massachusetts Institute of Technology Museum, Cambridge, MA; the Norton Gallery and School of Art, West Palm Beach, Fla.; the New York Historical Society, New York, the Modern Art Museum of Fort Worth; and the Cincinnati Art Museum. The European tour opened in Amsterdam, in September 1989, and continued on to the Joan Miro Foundation Museum, Barcelona, Spain; the Frankfurter Kunstverein, Frankfurt, Germany; the Musee de l’Elysee, Lausanne, Switzerland, and the Museum of Modern Art, Oxford, England, culminating in Tokyo and Osaka in 1993". 

"Five major museum retrospectives celebrated Newman’s sixty-year career in photography; the International Center of Photography, New York City, in March 1999; the Minneapolis Institute of Art, 2000; the Corcoran Gallery, Washington, D.C., 2000 (Arnold Newman: Breaking Ground); and Arnold Newman sponsored by the French Ministry of Culture at the L’Hotel de Sully, Paris, France, 2002. His work continues to be exhibited extensively in museums and galleries in the United States and abroad."


Arnold Newman, Un maître du portrait. Textes anglais/français de Pierre Borhan et Lars Schwander. Le Louisiana Museum et Patrimoine photographique, 2002. 48 pages

Arnold Newman et Philip Brookman, Arnold Newman. Taschen, 2000. 252 pages. ISBN : 978-3822871935 

Quelques repères biographiques
(Source : Le Patrimoine photographique)

1918
Naît le 3 mars à New York

1919-1940
Après une enfance à Atlantic City, il passe son baccalauréat à Miami Beach et obtient une bourse pour étudier les arts à l’Université de Miami (Coral Gables, Floride).
En raison de difficultés financières familiales, il commence à travailler dans un studio de portraits à Philadelphie, puis à Baltimore et Allentown.
En décembre 1939, il devient directeur d’un studio à West Palm Beach (Floride)

1941-1945
« Découvert » et encouragé par Beaumont Newhall et Alfred Stieglitz, expose avec Ben Rose à l’A.D. Gallery.
Ouvre son propre studio à Miami Beach

1945-1946
Exposition individuelle : Artists Look Like This (A quoi ressemblent les artistes) au musée d’Art moderne de Philadelphie.
S’établit à New York. Commandes de Harper’s Bazaar, Fortune, Life - sa première couverture date du 25 août 1947 - et autres magazines

1948
Effectue des travaux publicitaires. S’installe au 39 West 67th Street

1949
Le 6 mars, il épouse Augusta Rubenstein.
Ses portraits pour Portfolio marquent le début d’une association de plus d’un demi-siècle avec Frank Zachary, qui continuera plus tard chez Holiday, Travel & Leisure, Town and Country

1950-1953
Naissance de ses fils, Eric Allan (1950) et David Saul (1952).
Pour Life : Qu’achètent les musées américains ? et photographie les candidats à la présidence (1952)
Exposition au Camera Club, New York (1951)
Installe son studio au 33 West 67th Street. Reçoit le prix de la Photokina (Cologne)
Le Sénat américain pour Holiday, reportage qui inclut ses premières photographies de J.F. Kennedy, L.B. Johnson et R. Nixon

1954-1959
Parcourt l’Europe avec sa famille pour Holiday, Life, etc. Reportage sur le Parlement anglais, les clans écossais, les leaders politiques allemands, le British Museum, le général de Gaulle et certains artistes, dont Picasso et Giacometti (1954). Reportage en France pour Holiday. Portraits de Braque, Dubuffet et Picasso (1956)
Reportage American Arts and Skills (Arts et artisanat américains) pour Life. Exposition à la Limelight Gallery (New York)
Reçoit le prix du photojournalisme (Université de Miami) et récompensé pour le « Meilleur rapport annuel, toutes entreprises confondues » de la Ford Motor Company (1957). Reportages en Angleterre, France et au Vatican (1957).
Voyage en Afrique pour Holiday.
Début de sa collaboration avec le magazine Look (1959)

1960-1969
Reportage Cape Cod Artists pour Horizon
Voyages en Italie, Allemagne, Espagne, Suisse, France, Grande-Bretagne, Canada, Mexique, Israël, Japon.
Reçoit le prix Newhouse (Université de Syracuse), ainsi que celui des beaux-arts, musée de Philadelphie (1961)
Chargé de la plus grande partie du livre-anniversaire de la Smithsonian Institution (1965). Nommé conseiller au département photographique du musée d’Israël à Jérusalem
Campagne publicitaire d’iBM (1066). Utilisation grandissante d’appareils 35 mm
Publication de Bravo Stravinsky (1967)
Commence à enseigner à la Cooper Union, New York (1968)

1970-1979
Premiers contrats avec Travel and Leisure
Expérience de découpage
Nombreux voyages en Europe, en Israël et sur le continent américain
Signe avec la Light Gallery, New York. Exposition individuelle Photographs from Three Decades à la George Eastman House
Publication de One Mind’s Eyes (1974) et de Art Dealers Essay (A propos des marchands d’art) en 1975
Participe à des workshops dans le Maine (1976) qu’il poursuivra jusqu'à ce jour
Publication et exposition de The Great British (1979)

1980-1986
Première participation aux Rencontres internationales de la photographie, Arles, renouvelée en 1982 et 1985
Invité en Australie pour des expositions et conférences (1981)
Voyage au Mexique, en Suède, en Norvège, au Danemark, en Egypte, en Israël et en France. Commence une série de rapports annuels pour « The Commonwealth Fund » (1982-1985)
Workshop et exposition en Finlande. Le musée des Arts photographiques de San Diego organise l’exposition et le livre Arnold Newman, Five Decades (1986)

1987-1998
Exposition au musée d’Art moderne de Caracas, Venezuela (1989), en Australie et à Budapest (1990)
Director’s Visitors à l’Institute for Advanced Study de Princeton (1991)
Publication de Arnold Newman’s American (Les Américans d’Arnold Newman) et exposition au National Portrait Museum, Washington D.C. (1992)
Exposition Newman’s Gift (Le don de Newman) à la George Eastman House (1994)
Emission CBS sur Arnold Newman (1996)
Reçoit le Honor Award du ASMP d’Orlando, Floride

1999
Célèbre avec sa famille et ses amis son cinquantième anniversaire de mariage avec Augusta qui coïncide avec le vernissage de l’exposition Newman’s Gift : 60 Years of Photography, à l’International Center of Photography, New York.
Achève son livre Alfred Newman (Ed. Taschen)
Photographie le président Bill Clinton

 2002
Rétrospective au Patrimoine photographique (Paris)

2006
Décède le 6 juin à New York.


Du 10 mai au 30 juin 2018
A lHoward Greenberg Gallery
41 East 57th Street
Suite 1406
New York, NY 10022
T. 212.334.0010
Du mardi au samedi de 10 h à 18 h

Du 21 avril 21 au 3 juillet 2016
Au Boca Raton Museum of Art
501 Plaza Real, Boca Raton, FL 33432
In Mizner Park
T: 561.392.2500
Mardi, mercredi et vendredi de 10 h à 17 h, jeudi de 10 h à 20 h, samedi et dimanche de 12 h à 17 h

Du 7 novembre 2014 au 10 janvier 2015
5, rue Legouvé. 75010 PARIS
Tél. : +33 (0)1 78 94 03 00
Du mercredi au samedi de 14 à 19 heures. Lundi et mardi sur rendez-vous.
Vernissage le 6 novembre 2014, de 18 h à 21 h

Jusqu'au 12 mai 2013
The University of Texas at Austin
300 West 21st Street.  Austin, Texas
Tel. : 512.471.8944

Jusqu’au 13 janvier 2013
Stadhouderslaan 43. 2517 HV Den Haag.
Tél. : 31 (0)70 - 33 811 44
Du mardi au dimanche de 12 h à 18 h.

Jusqu’au 19 janvier 2013
Sheldon Concert Hall, 3648 Washington Boulevard. Saint Louis, MO 63108
Tél. : 314.533.9900
Mardi de 12 h à 17 h. Du mercredi au vendredi de 10 h à 14 h. Samedi de 10 h à 14 h.


Du 12 février au 12 mai 2013
The University of Texas at Austin
300 West 21st Street. Austin, Texas 78712 (USA)
Tél.: 512-471-8944
Mardi, mercredi et vendredi de 10 h à 17 h. Jeudi de 10 h à 19h. Samedi et dimanche de 12 h à 17 h

Visuels :
Arnold Newman
Self Portrait, Season's Greetings, West Palm Beach, FL, 1940
Tirage gélatino-argentique, c.1990, signé
25,4 x 20 cm

Arnold Newman, Igor Stravinsky, composer, conductor, New York City, 1946, gelatin silver print, 16 x 20 inches, Photograph copyright Arnold Newman, courtesy of the Arnold Newman Archive

 Arnold Newman, Pablo Picasso, painter, sculptor, printmaker, Valluris, France, 1954, gelatin silver print, 20x16 inches, Photograph copyright Arnold Newman, courtesy of the Arnold Newman Archive. 

Arnold Newman
Self Portrait, Season's Greetings, West Palm Beach, FL, 1940
Tirage gélatino-argentique, c.1990, signé
25,4 x 20 cm

Arnold Newman, Georgia O'Keeffe, Painter, Ghost Ranch, New Mexico (detail), 1968. Gelatin silver print, 12 ¾ x 8 inches, Acquired 1993. Gift of Mr. and Mrs. Arthur Steinman.

Carton d'invitation
Studio Lights, Florida, 1944
Gelatin silver print; printed c.1944
5 7/8 x 7 3/8 inches

Jean Dubuffet, 1956
Gelatin silver print; printed c.1956
9 5/8 x 7 3/4 inches

Max Ernst, New York, 1942
Gelatin silver print; printed c.1942
9 3/4 x 7 1/2 inches

Railroad Sign, West Palm Beach, FL, 1941
Gelatin silver print; printed c.1941
6 1/4 x 8 3/4 inches

Two Men Against Wall with Ladders, Allentown, 1939
Gelatin silver print; printed later
6 3/4 x 10 inches

Helen Levitt, 1944
Gelatin silver print; printed c.1944
7 5/8 x 9 5/8 inches

Man on Church Porch, West Palm Beach, FL, 1941
Gelatin silver print; printed 1950s
7 3/4 x 8 1/2 inches

Jackson Pollock, 1949
Gelatin silver print; printed c.1954
9 5/8 x 7 5/8 inches

Max Ernst, New York, 1942
Gelatin silver print; printed c.1942
9 3/4 x 7 1/2 inches

Clapboard House, West Palm Beach, FL, 1940
Gelatin silver print; printed c.1940
8 5/8 x 4 3/8 inches

Cet article a été publié par Actualité juive et Guysen. Cet article a été publié sur ce blog le 8 janvier 2013, et republié les 9 mai 2013 et 5 novembre 2014, 7 janvier 2015, 20 avril et 1er juillet 2016. Les citations proviennent des dossiers de presse.

mercredi 27 juin 2018

« Super-héros : l’éternel combat » de Michael Kantor


« Super-héros : l’éternel combat » (Superheroes: Never-Ending Battle) est une série documentaire en trois volets de Michael Kantor (2013). L'histoire des Etats-Unis aux XXe et XXIe siècles retracée au travers de ces super-héros, de leur mythification à leur noirceur, au fil des guerres contre le nazisme et le communisme, des mouvements contestataires des années 1960 et 1970, et d'une Amérique traumatisée par les attentats terroristes islamistes du 11 septembre 2001. Un reflet parfois critique de l'American way of life. Le 21 juin 2018, FrontPage magazine a publié l'article "Superhero Comic Books, from Fighting America"s Enemies to Submitting to Them(Les albums de BD avec des superhéros se soumettent aux ennemis de l'Amérique au lieu de les combattre), par Bosch Fawstin. Le 28 juin 2018 à 16 h, la Maison de la culture juive deNogent-sur-Marne organise la rencontre "La Bd une histoire juive ? Auteurs et héros juifs dans la bande dessinée", avec Jean-Claude Kuperminc, directeur de la Bibliothèque de l’Alliance Israélite Universelle (AIU)


Astérix
« Walt Disney - L'enchanteur », par Sarah Colt
Will Eisner. Génie de la bande dessinée américaine
« Du Panthéon à Buenos Aires » de René Goscinny
« René Goscinny, notre oncle d'Armorique » par Guillaume Podrovnik
« Silex and the City. #Je suis sapiens » par Jean-Paul Guigue
« La Planète sauvage » par René Laloux
« Lucky Luke - La fabrique du western européen » par Guillaume Podrovnik

En 2007-2008, pour la première fois en France, le Musée d’art et d’histoire du Judaïsme (MAHJ) a présenté l’exposition itinérante De Superman au Chat du rabbin, bande dessinée et mémoires juives, conçue avec le Joods Historisch Museum (musée historique Juif) à Amsterdam (Pays-Bas).

Composée de cinq chapitres, cette exposition  abordait le rôle des auteurs Juifs dans la bande dessinée (BD) grâce à « 230 œuvres (dessins originaux, planches imprimées et documents d'archives », d’une « trentaine d’artistes américains et européens », des premiers comic strips de la fin du XIXe siècle aux romans graphiques contemporains, via les superhéros des années 1930 et 1940 et les bandes dessinées (BD) underground des années 1960. Une exploration de l’apport majeur de quarante auteurs – illustrateurs, scénaristes - et éditeurs Juifs, américains, européens et israéliens, de cet art populaire. Et la mise en lumière des références, explicites depuis les deux dernières décennies, de l’histoire - émigration, Shoah - et du judaïsme dans leurs œuvres.

L’exposition évoquait « la manière dont la bande dessinée, essentiellement par le roman graphique, a contribué à créer et à diffuser différentes visions du passé juif », à faire évoluer la BD, genre populaire méprisé, vers le roman graphique (graphic novel), forme littéraire spécifique, reconnue et prisée dès la fin des années 1970 sous l’impulsion de Will Eisner, et où le texte attribué au personnage de la BD n’est pas toujours inséré dans les phylactères ou bulles. Pour cette évocation, étaient réunis de nombreux dessins originaux de maîtres passés - Zuni Maud, Rube Goldberg, Will Eisner, et Harvey Kurtzman – et vivants : Art Spiegelman et Ben Katchor -, des BD, des planches, des esquisses d’auteurs célèbres.

Cette exposition a été présentée au printemps 2008 au Joods Historisch Museum à Amsterdam sous le titre Superhelden en sjlemielen  (Superheroes and Schlemiels Jewish Memory in Comic Strip Art), puis en 2010 au Jüdische Museum Berlin (musée Juif de Berlin) sous le titre de Helden, Freaks und Super rabbis. Die Jüdische Farbe des Comics (Heroes, Freaks and Super-Rabbis. The Jewish Dimension of Comic Art), et au Judiska Museet i Stockholm (musée Juif de Stockholm) sous le titre Seriehjältar och antihjältar – från Stålmannen till fröken Märkvärdig.

Superman & Cie
Série documentaire en trois volets de Michael Kantor (2013), « Super-héros : l’éternel combat » (Superheroes: Never-Ending Battle), se focalise sur ces personnages dotés de pouvoirs extraordinaires en évoquant « soixante-quinze ans d'histoire américaine vus à travers l'épopée de l'industrie des comics et de ses super-héros ».

Associant les interviews d'historiens de la BD et les témoignages de dessinateurs de comics renommés, Michael Kantor « retrace les évolutions d'une industrie dont les héros accompagnent depuis leur création les soubresauts de l'histoire des États-Unis. Autant de personnages devenus des mythes de la culture populaire outre-Atlantique, et dont le documentariste se sert ici comme de miroirs pour mettre en lumière les mutations de la société américaine depuis les années 1930. Un film éclairant sur le rôle joué par ces hérauts de l'American way of life et de la superpuissance de l'Oncle Sam, qui ont fait des comics une industrie multimilliardaire diffusée dans le monde entier ».

Le premier volet du documentaire débute par la création par Jerry Siegel et Joe Shuster de Superman en 1938. En juin 1938, la revue Action comics publie un nouveau héros appelé Superman. « D'abord cantonné aux pages des journaux généralistes, Superman connaît d'emblée un immense succès et définit les codes d'un nouveau genre de la bande dessinée : les comics, qui s'imposent bientôt comme le mètre étalon de l'industrie de la BD aux États-Unis. Une aubaine, dans l'Amérique de la Grande Dépression, pour une nouvelle génération de dessinateurs, fils d'immigrés juifs des ghettos de New York pour la plupart, qui imaginent ces nouveaux personnages dotés de superpouvoirs ».

En 1939, Bob Kane crée Batman, "version BD de The Shadow", et deux ans plus tard Joe Simon et Jack Kirby imaginent le patriotique Captain America en 1941 ». A l'origine, Batman est un héros "solitaire à tendance violente, et porte un revolver". Des super-héros dotés de faire-valoir.


Plus de 90% des garçons américains et plus de 80% des filles américaines lisent des BD. Près de la moitié des Américains prisaient des BD adorées des soldats.

Après l’attaque de la base navale américaine Pearl Harbour (Hawaï) par le Japon impérial le 7 décembre 1941, les Etats-Unis entrent dans la Deuxième Guerre mondiale.

Hollywood  participe à l’effort de guerre. Les BD aussi.

Dès le 19 novembre 1941, est sorti aux Etats-Unis et au Canada, The Thrifty Pig, court métrage d’animation réalisé par Ford Beebe et coproduit par la firme Walt Disney Productions, le Department of National Defense et l'Office National du Film du Canada. C’est un remake de sa Silly Symphony oscarisée et intitulée The Three Little Pigs (Les Trois Petits Cochons) de 1933, dans lequel le Big Bad Wolf (le Grand Méchant Loup), représente l’Allemagne nazie. Ce méchant animal échoue à détruire la maison que le Cochon pragmatique avait construite avec des war bonds (bons de guerre) canadiens.

De nombreux scénaristes et dessinateurs s'engagent dans l'US Army. Les Américaines occupent les postes laissés vacants par les hommes enrôlés. Doll girls, bulletwomen ou filles fiancées du superhéros... Telles étaient les personnages féminins des BD avant-guerre. En décembre 1941, Wonder Woman est créée par William Moulton Marston, qui  choisit le pseudonyme de Charles Moulton, et est publiée dans All Star Comics.

Les super-héros sont enrôlés comme « un instrument de propagande : Captain America, vêtu du drapeau américain, écrase Hitler d'un direct du droit en couverture et Wonderwoman exalte le rôle des femmes américaines à l'arrière du front ». Ces super-héros traquent les espions allemands , "saboteurs et sympathisants nazis" œuvrant aux Etats-Unis. Le style de Jack Kirby a révolutionné la BD. Les auteurs de Batman "ont fait exploser le cadre de la page, personne n'était statique".


En 1945, après la capitulation des forces de l’Axe, les Etats-Unis, seule puissance mondiale accueille ses GI's, et ses super-héros sont au faîte « de leur puissance ». Vêtements et autres accessoires constituent autant de produits dérivés générateurs de profits. Les lecteurs sont devenus plus exigeants, ne se satisfont pas des scénarios d'avant-guerre.

Mais « en dépit de cette aura, justiciers et vengeurs masqués s'attirent bientôt les foudres des parlementaires maccarthystes et des puritains les plus fervents. Leurs aventures jugées trop violentes font l'objet d'une censure de la Comics Code Authority, à laquelle l'industrie se pliera jusque dans les années 1980, et qui conduira parfois même à des autodafés de plusieurs centaines d'exemplaires ». Le "crime ne peut être que sordide et repoussant". Six des 56 titres de National survivent en abordant la science-fiction, le western...

La télévision érode aussi la diffusion des bandes dessinées imprimées, puis diffuse des feuilletons hebdomadaires tel Superman, défenseur du modèle américain, et Batman (1966).

« L'escalade de la guerre froide » opposant les Etats-Unis à l’Union soviétique « et la peur de la menace nucléaire vont permettre aux super-héros de réaffirmer leur rôle de défenseurs du modèle américain et à l'industrie des comics de connaître un nouvel âge d'or à partir des années 1960 ».

Marvel vs DC Comics
Le deuxième volet « explore le nouvel élan insufflé aux comics par l'éditeur Marvel au début des années 1960. Après avoir failli disparaître dans les années 1950, l'industrie des comics retrouve un second souffle grâce à l'éditeur Marvel au début des sixties ».

Pour « contrer l'hégémonie du rival DC Comics, le rédacteur en chef Stan Lee imagine de nouveaux super-héros plus proches de ses lecteurs. Avec les Quatre Fantastiques, Hulk (Fantastic Four) et, surtout, Spiderman, les dessinateurs de Marvel font descendre ces héros de leur piédestal et leur attribuent des faiblesses jusque-là réservées au commun des mortels. Le succès est immédiat et oblige DC Comics à remettre ses personnages vedettes au goût du jour. Les super-héros deviennent alors des icônes dont s'emparent notamment les artistes du pop art » (Roy Lichtenstein). Le pop art influe aussi sur les séries télévisées représentant ces super-héros.

Ces super-héros expriment l'angoisse américaine face à l'arme nucléaire. Peter Parker/Spider-man doute de lui-même, et devient le "super-héros que vous pourriez être". Sa célébrité atteint celle de Superman.

Marvel actualise aussi le personnage de The Flash, et publie Nick Fury dès 1963.

Les planches font apparaître des Noirs comme personnages secondaires (policiers).

Cependant, l'assassinat de Kennedy (22 novembre 1963), « la guerre du Vietnam ou le scandale du Watergate font basculer les aventures des héros de comics dans un univers plus sombre, reflet d'une société américaine en proie à de nombreuses désillusions. Jusqu'alors cantonnés au rôle de justiciers et de patriotes, ils n'hésitent plus à remettre en cause la probité des dirigeants ou à relayer les causes progressistes, s'affranchissant de la censure de la Comics Code Authority ».

Sa célébrité décuplée par une série télévisée, Wonderwoman « devient le porte-étendard des féministes et les premiers super-héros de couleur (la Panthère noire, Luke Cage) font leur apparition ».

A la fin des années 1960, règnent les 3 B : Beatles, Bond et Batman.

Durant les seventies, des « anti-héros plus violents débarquent dans les cases de Marvel, et, à l'image du Punisher, s'érigent en redresseurs de torts dans une Amérique minée par la criminalité ». Julius Schwartz "psychologise" Superman. Dessinée en Afroaméricaine, Lois Lane enquête dans un ghetto noir.

La vague de criminalité aux Etats-Unis suscite les personnages cinématographiques de l'inspecteur Harry, du Justicier. Les super-héros parfois échouent. The Punisher châtie les méchants.

A « l’orée des années 1980, les ventes s'effondrent. L'industrie ne devra son salut qu'à une nouvelle génération de dessinateurs et à des adaptations cinématographiques toujours plus spectaculaires ».

Au cinéma
Le troisième et dernier volet évoque les adaptations cinématographiques de ces super héros de BD.

En 1978, Christopher Reeve figure Superman pour le grand écran. C’est le premier succès mondial d'un film de super-héros au cinéma.

Les « progrès des effets spéciaux permettent de réaliser des adaptations cinématographiques toujours plus crédibles et achèvent de faire basculer les personnages dans un univers plus proche du monde réel ».

Pour contrer la « chute libre des ventes de comics dans les années 1980, les éditeurs décident de faire appel à une nouvelle génération de dessinateurs pour rendre leurs héros plus matures, et parfois plus violents. En 1986, DC Comics publie la série The Dark Knight dans laquelle Frank Miller met en scène un Batman plus adulte, renouant avec la noirceur de la bande dessinée originelle. La même année, l'éditeur lance les aventures des Watchmen, gang d'anti-héros évoluant dans une Amérique décadente imaginée par Alan Moore ».

Chez Marvel, Todd McFarlane « remet au goût du jour les aventures de Spiderman et Jim Lee redessine les X-Men. Lancé en 1991, le premier numéro du magazine spécialement dédié aux aventures de l'équipe de mutants sera le plus vendu de l'histoire des comics. Mais le manque de reconnaissance de Marvel pousse ses jeunes talents à fonder leur propre maison d'édition baptisée Image Comics" en 1992 "et à créer de nouveaux personnages charismatiques, à l'image de Spawn ». Les "histoires se font plus violentes". Ces BD débridées se vendent à des millions d'exemplaires.

Le « nouveau venu taille très vite des croupières aux deux géants, obligeant DC Comics à réagir avec un numéro spécial mettant en scène la mort de Superman ». Les auteurs l'avaient déjà fait mourir et ressusciter auparavant et à plusieurs reprises. Mais cette fois-ci, la mort est annoncée comme définitive. Finalement, les auteurs font revivre un an plus tard Superman.

Cette « lutte acharnée à coups de numéros collectors booste un temps les ventes avant un nouvel effondrement dans le courant des années 1990 ». La bulle financière autour des comics a éclaté. "L'ère des super-héros sombres et réalistes prend fin".

C’est dans une Amérique traumatisée par les attentats terroristes islamistes du 11 septembre 2001 que « l'industrie des comics retrouve un second souffle ». Marvel évoque cette tragédie : Batman s'était balancé entre les Twin Towers. Le super-héros veille sur les secouristes, les volontaires accourus sur les lieux de la tragédie. En 2005, la série cinématographique Batman montre cette guerre urbaine. Avec ses nouveaux effets spéciaux, Spiderman "s'adresse à tous les publics". Sur grand écran, les superproductions "Iron man, Avengers ont contribué à préserver l'image du super-héros" dans le monde.

« Délaissant peu à peu la bande dessinée, DC Comics et Marvel font fructifier leurs licences avec des produits dérivés, des adaptations cinématographiques et des jeux vidéo sans cesse plus spectaculaires ». Grâce aux nouvelles technologies, les jeux permettent de créer des super-héros, d'inter-agir...

Leurs auteurs abordent des thèmes jadis tabous, telle l'homosexualité. Chez Marvel, Wolverine "n'obéit à aucun code moral".

Le tirage des BD a chuté dramatiquement : si certains titres tiraient jusqu'à un million par mois, aujourd'hui un seul titre diffuse à cent mille exemplaires.

Pour que cette mythologie ne se fige pas, il lui faut explorer de nouvelles voies. Le président Barack Hussein Obama a avoué sa passion pour Spider-man, qui le représente dans une des aventures du super-héros.

Quelques manifestants du "printemps arabe" arboraient un Tee-Shirt de Superman, un "gardien de nos idéaux", de nos aspirations, de nos appréhensions face à l'adversité...

Ces "super--héros ne nous laisseront jamais tomber. Ils seront toujours là", conclut la série.

Captain America: First Avenger
Le 8 novembre 2015, Arte diffusa L'incroyable histoire de Superman, documentaire de Kevin Burns.

Le 21 février 2017, à 21 h, France 2 diffusa Captain America : First Avenger, de Joe Johnston. "En 1942, Steve Rogers, un jeune homme gringalet et réservé, tient à s'engager dans l'armée pour combattre les nazis aux côtés des Alliés. Réformé par les médecins militaires parce que jugé trop chétif, il se porte alors volontaire pour participer à un programme expérimental. Remarquant la détermination du jeune homme, le professeur Erskine choisit de lui offrir la chance de réaliser son rêve. Par le biais d'une irradiation, le médecin parvient à transformer Steve Rogers en super soldat. Steve devient alors Captain America. Sa mission : affronter Hydra, une organisation scientifique nazie avec, à sa tête, le dangereux Crâne Rouge..."

Ms Marvel musulmane
Le 21 juin 2018, FrontPage magazine a publié l'article "Superhero Comic Books, from Fighting America"s Enemies to Submitting to Them" (Les albums de BD avec des superhéros se soumettent aux ennemis de l'Amérique au lieu de les combattre), par Bosch Fawstin. Sous-titre : "Marvel and DC Comics ignore Jihad - and push Islamic propaganda through their Muslim superheroes" (Marvel et DC Comics ignorent le djihad et véhiculent la propagande islamique via leurs superhéros musulmans).

Marvel Comics a publié des séries de BD avec des superwomen. L'une d'elle est une héroïne afro-américaine homosexuelle, et l'autre est une jeune musulmane de la série Ms Marvel. Aucune n'a rencontré le succès commercial. Si Marvel Comics a mis un terme à la série avec l’héroïne afro-américaine gay, il a poursuivi la commercialisation de la série de Ms Marvel, Kamala Khan, adolescente pakistano-américaine. Bosch Fawstin constate l'absence de demande du public pour une telle héroïne musulmane.

Il considère que les directeurs de Marvel Comics craignent leur éditrice musulmane, Sana Amanat, et ont peur que les musulmans diffèrent de ceux représentés dans leurs livres. Malgré ce bide commercial, interrogé par la BBC, un dirigeant de Marvel Comics a répondu positivement à l'idée d'un futur film où apparaîtrait cette super-héroïne. Et ce, alors qu'il a fallu des années avant que des super-héros de Marvel Comics, ayant rencontré un large succès commercial, ne soient adaptés au cinéma.

"Ms Marvel-Kamala Khan" a pour auteurs la scénariste gauchiste convertie à l'islam en 2002 après les attentats terroristes islamistes du 11 septembre 2001, G. (Gwendolyn) Willow Wilson, et le dessinateur Adrian Alphona. Comme sa co-créatrice l'éditrice Sana Amanat, Kamala Khan porte le keffieh palestinien.

Sana Amanat a présenté le premier album de cette série à Barack Hussein Obama, alors Président des Etats-Unis. Elle a supprimé des twitts comme “One day we will all be brown".

Identité juive
Le 28 juin 2018 à 16 h, la Maison de la culture juive deNogent-sur-Marne organise la rencontre "La Bd une histoire juive ? Auteurs et héros juifs dans la bande dessinée", avec Jean-Claude Kuperminc, directeur de la Bibliothèque de l’Alliance Israélite Universelle (AIU). "Venez parcourir les aventures des génies américains et Français qui ont introduit le judaïsme dans le 9e art !"


 1 h 55
Alan Silvestri / Musique
Chris Evans / Steve Rogers / Captain America
Hayley Atwell / Peggy Carter
Sebastian Stan / James Buchanan Barnes
Tommy Lee Jones / le colonel Phillips
Hugo Weaving / Johann Schmidt / Crâne Rouge
Dominic Cooper / Howard Stark
Richard Armitage / Heinz Kruger
Stanley Tucci / le docteur Erskine

« Super-héros : l’éternel combat », par Michael Kantor (2013)
Sur Arte :
Vérité, justice et modèle américain, 53 min, le 18 avril 2015 à 22 h 10
A grands pouvoir, grandes responsabilités, 53 min, le 18 avril 2015 à 23 h 05
Tous des héros ?, 54 min, le 19 avril 2015 à 0 h 00

Visuels : 
© Getty Images
Les éditeurs de comics américains se sont peu à peu focalisés sur d'autres cibles : les jeunes lecteurs.

© DC Comics
Superman

© Getty Images
Les éditeurs de comics américains se sont peu à peu focalisés sur d'autres cibles : les jeunes lecteurs.

© DC Comics
Afin d'échapper aux problèmes liés à la crise, les Etats-Unis développent une nouvelle industrie au XXe siècle : les comics

© DC Comics
Les personnages colorés des comics, venus d'Amérique, ont eu un succès mondial

© Marvel Entertainment, LLC
The Avengers, une équipe de super-héros de Marvel Comics.

© Universal/Courtesy Everett Collection
L'incroyable Hulk

© Marvel Entertainment, LLC
Dessin représentant Nick Fury, un presonnage de fiction de Marvel Comics.

© Twentieth Century-Fox Film Corporation/Photographer: Attila Dory
Tornado, personnage de comics de l'univers Marvel Comics faisant partie des X-Men.

© Marvel Entertainment, LLC
La série "X-Men"

© Getty Images
Le dessinateur de comics Jim Lee au "Wizard World East", convention réputée sur les comics.

© Pete Souza/The White House
A la maison blanche, le président Barack Obama est attaqué par un petit Spiderman.


A lire sur ce blog :
Les citations proviennent d'Arte et de la série documentaire. Cet article a été publié le 18 avril 2015, puis les 8 novembre 2015, 22 février 2017 et 27 juin 2018.