Citations

« Le goût de la vérité n’empêche pas la prise de parti. » (Albert Camus)
« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du Soleil. » (René Char).
« Il faut commencer par le commencement, et le commencement de tout est le courage. » (Vladimir Jankélévitch)
« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
« Le plus difficile n'est pas de dire ce que l'on voit, mais d'accepter de voir ce que l'on voit. » (Charles Péguy)

vendredi 31 mars 2023

« Vous n’irez plus danser ! Les bals clandestins 1939-1945 »

Le Musée de la Résistance nationale  propose l’exposition « Vous n’irez plus danser ! Les bals clandestins 1939-1945 ». 
« À partir de mai 1940 et jusqu’en avril 1945, les bals sous toutes leurs formes, sont interdits sur le territoire français. La danse, loisir majeur de la jeunesse française de l’entre-deux-guerres, connaît un coup d’arrêt. Empêché, réprimé et sanctionné par le régime de Vichy, car défiant la morale et les bonnes mœurs, le bal devient clandestin. Comment l’interdit est-il transgressé ? Quelles musiques sont jouées ? Quelles cultures du corps sont révélées ? Mais surtout, quelles valeurs et quels liens sociaux rendent irrésistible l’envie de danser ? »

« La blonde province de Himmler Une expérimentation en Pologne » par Klaus Salge et Jacek Kubiak 
1940 : Les Parisiens dans l’exode 
Archives de la vie littéraire sous l'Occupation 
Le Musée de la Libération de Paris - Musée du Général Leclerc - Musée Jean Moulin 
« Churchill, un géant dans le siècle » par David Korn-Brzoza
Pierre Mendès France (1907-1982)
Pierre Dac. Du côté d’ailleurs


« Tous les dancings sont fermés » : de mai 1940 à avril 1945, les bals sont interdits sur tout le territoire français. Nulle part, cependant, la jeunesse ne renonce à danser, malgré la répression. Cette exposition revient sur ces bals clandestins : comment l’interdit est-il transgressé ? Pourquoi la danse est-elle traquée ? Quelles musiques, quelles cultures du corps, mais aussi quelles valeurs et quels liens sociaux rendent donc irrésistible l’envie de danser ? »

Quid des auteurs - compositeurs ou paroliers - juifs dont les oeuvres ont été jouées dans ces bals ? Quid de leur rémunération sous forme de droits d'auteur durant l'Occupation et après la Libération ?

« Après une première présentation à Grenoble en 2021, au musée de la Résistance et de la « Déportation de l’Isère, puis à Bourges, au musée de la Résistance et de la déportation du Cher, l’exposition « Vousn’irez plus danser ! Les bals clandestins 1939-1945 » vous invite à la découverte de l’atmosphère des bals clandestins et de leur histoire au sein du nouveau bâtiment Aimé Césaire du Musée de la Résistance nationale, à Champigny-sur-Marne, du 16 septembre 2022 au 2 avril 2023. »

« Cette exposition a été réalisée à l’initiative du groupe de travail « Bals clandestins » du Centre d’histoire sociale des mondes contemporains (CHS), Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne / CNRS, en collaboration avec le Musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère, le Musée de la Résistance nationale à Champigny-sur-Marne et l’INA. Grâce au prêt de documents et d’objets par des institutions locales et des particuliers, elle s’ancre dans le territoire du Val-de-Marne. »

« L’ENTRE-DEUX-GUERRES. LA DANSOMANIE »
« La danse est le principal loisir de masse pendant la période de l’entre-deux-guerres. Âge d’or du bal, on parle alors de « dansomanie ». Les lieux où l’on danse se multiplient et les dancings élargissent leurs horaires d’ouverture jusqu’au petit matin ; ce sont désormais des boîtes de nuit. Si la bourgeoisie se retrouve dans les salons privés des hôtels et les dancings de luxe, la classe ouvrière accompagne souvent les grèves de 1936 de quelques pas de danse au son de l’accordéon et se rue dans les bals musettes ou dans les guinguettes le dimanche. Ces loisirs deviennent accessibles à la majorité des Français grâce aux avancées du Front Populaire en 1936, notamment la semaine de 40 heures et les congés payés, ce qui a un impact direct sur les sorties au bal. »

DANSER, DANSER, DANSER
« Des bals sont organisés en tout lieu et en toute occasion. Si des bals privés accompagnent des moments clés de la vie familiale tels que les noces, ils sont souvent simplement donnés le dimanche pour s’amuser entre amis. Ils accompagnent également de façon systématique les réjouissances publiques, et particulièrement le 14 juillet. Ceux organisés pour les fêtes populaires et votives sont également prisés. À la campagne, on rencontre de nombreux entrepreneurs de bals ambulants proposant les prestations d’un orchestre et l’installation de pistes de danse amovibles au cœur des villages. »
« En ville, les cafés aménagent estrades et balcons intérieurs, devenant de véritables dancings. »
« Preuve s’il en est de la popularité des guinguettes, la partition de l’air Ah le petit vin blanc interprété par Lina Margy et publiée en 1943, est vendue à plus d’un million d’exemplaires. Son refrain « Ah ! Le petit vin blanc, qu’on boit sous les tonnelles, quand les filles sont belles, du côté de Nogent », évoque les guinguettes populaires des bords de Marne, comme le dancing Chez Convert à Nogent. »

LE CHANGEMENT DE RÉPERTOIRE
« Le répertoire du début du XXe siècle est déjà composé de danses de couple comme la valse, la java, le one-step ou le paso doble. Mais de nouvelles danses, nées outre-Atlantique, telles que le tango, le fox-trot ou encore la rumba, vont déferler sur l’hexagone dans les années 1920 et 1930. Elles sont popularisées par les émissions musicales de la TSF, à travers les partitions qui s’échangent et grâce aux professeurs de danse formés à la capitale à ces nouveaux rythmes. Pour autant, les origines métissées de ces danses nouvelles ne font pas l’unanimité et sont vite condamnées par la morale, surtout chrétienne, qui dénonce aussi les corps qui se rapprochent et s’entrelacent. »

LE BAL DÉFENDU ET LA FIN DU BAL
« La déclaration de guerre du 3 septembre 1939 a peu d’influence sur l’organisation et la tenue des bals. Quelques interdictions sont prises à l’échelle locale par les préfets, mais l’absence de combat pendant la période de la « drôle de guerre » conduit à leur relâchement provisoire. L’offensive allemande déclenchée le 10 mai 1940 amène Georges Mandel, alors ministre de l’Intérieur, à interdire les bals dix jours plus tard. Dans son discours du 20 juin 1940, le maréchal Pétain condamne « l’esprit de jouissance » qui aurait conduit à la défaite en corrompant la société et ses jeunes ; la répression des bals devient systématique. »

LES BALS, UNE AFFAIRE DE MORALE
« L’interdiction des bals est ancrée dans une répression morale de la danse très ancienne, portée par les autorités religieuses et civiles. Les bals troubleraient la tranquillité publique, nuiraient aux bonnes moeurs et menaceraient la vertu des jeunes filles avant le mariage. Mais à partir du début du XXe siècle, les bals sont quasiment intouchables, notamment grâce au soutien de la presse. Alors qu’ils ne suscitent plus guère l’intérêt de la police et de la justice, ils font parfois l’objet de suspensions temporaires lors du premier conflit mondial. Avec le régime de Vichy, l’interdiction des bals relève d’une volonté de moraliser l’espace public. »

RÉPRIMER LES BALS
« L’organisation de bals clandestins est un phénomène essentiellement rural, c’est alors aux gendarmes qu’incombe leur répression : faire cesser la fête et dresser un procès-verbal. À pied ou à vélo, ils détectent les bals, attirés par le son de l’accordéon ou par une masse de jeunes se dirigeant vers une grange. Parfois, ils reçoivent des lettres de dénonciation ou se fient à la rumeur locale. Le délit est ensuite jugé par le tribunal de simple police présidé par le juge de paix. Il peut prononcer des amendes et punir d’emprisonnement. L’exposition présente ainsi l’accordéon d’Ernest Roussel, qui a été saisi par la gendarmerie après avoir servi dans des bals clandestins. »
« Les condamnations visent presque exclusivement les organisateurs, les musiciens ainsi que les propriétaires de café et d’hôtel. Pour ces derniers, une mesure de fermeture administrative peut être prise. Pour les récidivistes, un internement administratif peut être prononcé sur décision du préfet de région. »

LES BALS ET LES ALLEMANDS
« À partir du 2 mai 1941, en zone occupée, les Allemands rendent aux autorités françaises la charge de l’autorisation et de la surveillance des fêtes populaires. La seule pression exercée par l’occupant concerne les cours de danse, qui exige qu’un examen professionnel de professeur de danse soit mis en place et obtient la fermeture des cours de ceux qui ne sont pas reçus. L’attitude des Allemands à l’égard des bals clandestins varie d’un lieu à l’autre, allant d’une relative indifférence à une intervention brutale selon que leurs intérêts sont menacés ou pas. »

LE BAL CLANDESTIN - NOUS IRONS DANSER !
« Les participants aux bals clandestins sont majoritairement de jeunes gens issus de milieux populaires. Le bouche-à-oreille est le moyen le plus répandu pour annoncer un bal. On s’y rend à pied ou à vélo, en ayant revêtu sa « tenue du dimanche », ou ce qu’il en reste en période de pénurie. Les bals ont souvent lieu le dimanche après-midi ou le soir et peuvent se terminer au petit matin. Aller au bal n’a pas la même finalité que l’on soit un jeune homme ou une jeune femme : le premier cherche à faire des rencontres alors que la seconde prétend s’y rendre par amour de la danse. Mais pour les uns comme pour les autres, le bal est le lieu du flirt où naissent parfois des unions qui se concluent par des mariages ».

S’ORGANISER
« Les bals clandestins ont lieu à l’abri des regards indiscrets : dans une grange, une maison inhabitée ou parfois des lieux insolites comme un cinéma, un tunnel, une école ou même une salle de boxe. Les organisateurs de bals sont assez souvent des femmes, notamment des patronnes de débit de boissons, lorsque ce n’est pas le musicien lui-même. L’organisation d’un bal dépend de plusieurs facteurs : trouver un accordéoniste, obtenir la permission d’utiliser une grange ou, à défaut s’installer en extérieur et arranger le lieu afin que les couples puissent évoluer en toute sécurité. »

LES COURS DE DANSE
« Le régime de Vichy craint que les cours de danse se transforment en bals clandestins, mais souhaite les maintenir pour l’éducation des jeunes gens et encourage l’apprentissage de certains types de danses, notamment folkloriques. »
« Dès janvier 1941, seuls les cours créés avant la guerre ont le droit de fonctionner sur abonnement et ne doivent pas accueillir plus de quinze couples. En 1942, une autorisation préfectorale est requise pour ouvrir ou continuer à diriger un cours de danse. En pratique, la plupart des cours de danse parisiens servent de couverture à des bals clandestins. La presse collaborationniste dénonce férocement la plupart de ces cours et certains groupes d’ « ultras » n’hésitent pas à les attaquer en saccageant leurs locaux. »

LE PATRIMOINE LOCAL
« L’exposition s’attache à reconstruire l’atmosphère des bals clandestins en bord de Marne, notamment grâce aux prêts des Archives municipales de Champigny-sur-Marne et d’Ivry-sur-Seine, des archives départementales du Val-de-Marne, du Musée intercommunal de Nogent-sur-Marne et de collectionneurs privés. Elle présente de nombreux objets d’époque, comme des cartes postales, des partitions ou des instruments de musique, prêtés ou donnés par des particuliers. L’exposition évoque également le besoin de danser jusque dans les lieux d'internement en France à travers des dessins réalisés par des résistantes et des résistants détenus au camp des Tourelles, à la prison de la Santé à Paris ou encore à la centrale pénitentiaire d'Eysses à Villeneuve-sur-Lot. »

LES BALS CLANDESTINS ET LA RÉSISTANCE
« La Résistance entretient un rapport ambivalent avec les bals clandestins, qui deviennent surtout un enjeu lorsqu’apparaissent les maquis dans les principaux massifs de la zone sud en 1943. »
« Organisés en milieu rural, souvent dans des territoires proches des sites où se développent les maquis, les bals peuvent être utilisés comme des lieux de recrutement ou de passage d’informations, constituer une manne financière par le biais de collectes, ou encore attirer des maquisards qui souhaitent rencontrer des jeunes filles de leur âge. Les chefs de maquis s’y opposent, y voyant un risque de s’exposer à la répression. »

LES BALS DE LA LIBÉRATION
« De l’arrivée des Alliés en juin et août 1944 à la capitulation allemande du 8 mai 1945, des scènes de joie ont lieu dans les villes et villages français, comme en témoignent les clichés pris par Tony Vaccaro, photographe et soldat américain. »
« L’exposition présente également un groupe électrogène donné par des Américains à la patronne du restaurant Chez Charlot, place de Clichy à Paris, pour pouvoir continuer à danser pendant les coupures de courants. Le groupe est accompagné d’un gramophone ainsi que d’instruments de musique militaire pris sur les Allemands par des résistants de la Dordogne, qui ont été utilisés pour fêter la Libération. Mais les sons des cloches, des sirènes et les musiques militaires prennent le pas sur les rythmes entraînants qui invitent à danser. Dès son installation, le Gouvernement provisoire de la République maintient l’interdiction de danser. D’autres manifestations collectives, moins festives, caractérisent ces jours de libération : défilés d’hommes armés, de femmes tondues ou de collaborateurs et exécutions sommaires. »

LE RETOUR DU DROIT DE DANSER
« La question des bals clandestins est centrale dès la Libération de Paris en août 1944. Une circulaire du ministre socialiste de l’Intérieur rappelle ainsi aux préfets le maintien de leur interdiction. Il ne peut être question de danser dans un pays qui après avoir tant souffert est toujours en guerre. Toutefois, l’application de la mesure étant chaque jour plus difficile, le gouvernement est contraint d’accorder de nombreuses exceptions sans abroger la règle de l’interdiction : bals organisés par des oeuvres de bienfaisance au profit des prisonniers, déportés, victimes civiles de la guerre et de leurs familles ; bals à l’occasion des fêtes traditionnelles locales ou nationales ; bals organisés par les groupements de la Résistance. Le 30 avril 1945, la « liberté de la danse » est finalement rétablie sur l’ensemble du territoire français. » 

DANSER ENCORE ?
« Si la liberté de danser est rétablie, elle est constamment questionnée et prend encore la forme d’un conflit de générations. La « nuit de la Nation » organisée le 22 juin 1963 rassemble 150 000 personnes et suscite une véritable panique morale. La jeunesse des « blousons noirs » est présentée comme hors de contrôle. Les festivals pop des années 1970 sont également craints comme des lieux de débordement et de contestation politique d’inspiration maoïste ou anarchiste. Dans les années 1990, l’avènement des rave-parties inquiète à nouveau. Nées en Grande-Bretagne, elles deviennent en France un phénomène de société dont le caractère clandestin les rapproche des bals d’hier. C’est bien l’année 2020, dans un contexte de crise sanitaire, qui marque le retour explicite des bals clandestins. Un arrêté du 15 mars au Journal officiel stipule ainsi la fermeture des salles de danse et l’interdiction des rassemblements de plus de cent personnes, souvent prolongées au cours de l’année par des dispositions préfectorales encore plus restrictives. L’expression « bals clandestins » resurgit et rappelle à nouveau le besoin irrépressible que nous avons de danser. »


Du 16 septembre 2022 au 2 avril 2023
Site Aimé Césaire
40, quai Victor Hugo. 94 500 Champigny-sur-Marne
Tél : 01 49 83 90 90
Du mardi au vendredi : 14h-18h. Samedi et dimanche : 11h-19h

Pablo Picasso (1881-1973)


Front populaire, guerre d’Espagne, « camp de la paix » proche du Parti communiste lors de la Guerre froide, intervention de l’Union soviétique en Hongrie… Le peintre, dessinateur, sculpteur et céramiste Pablo Picasso (1881-1973), qui est demeuré à Paris sous l’Occupation, est intervenu, principalement par l'art, dans la vie politique d’un XXe siècle tragique. Cet artiste prolifique a créé plus de 50 000 œuvres dont 8 000 tableaux, parmi lesquels GuernicaArte diffusera le 2 avril 2023 à 10 h 40 "Picasso, l'inventaire d'une vie", documentaire de Hugues Nancy.

Pablo Picasso naît en 1881 à Malaga (Espagne) dans une famille dont le père est professeur de dessin.

Admis à l'académie royale de San Fernando, il s’en éloigne pour vivre à Barcelone, puis dans le village de Horta de Sant Joan.

En 1900, il rejoint Paris où il s’installe dans le quartier de la butte Montmartre : son tableau Les Derniers Moments représente l’Espagne à l’Exposition universelle. Il y rencontre le marchand Pedro Mañach et Berthe Weill qui acquiert trois scènes de tauromachie. Il s’y fixe progressivement, notamment au Bateau-Lavoir.

Il y débute son œuvre artistique marquée par la période bleue (1901-1904) au cours de laquelle il se lie avec Max Jacob, la période rose (1904-1906) pendant laquelle il fait la connaissance de Guillaume Apollinaire et André Salmon, ainsi que de Gertrude et Léo Stein, mécènes Juifs américains, les années d'influence de l'art africain (1907-1909), la période cubiste (1907-1914) marquée par Les Demoiselles d'Avignon.

En 1914, quand survient la Première Guerre mondiale, Picasso n’est pas mobilisé en raison de sa nationalité - l'Espagne n’est alliée d’aucun belligérant -. Il crée les décors du ballet Parade de Léonide Massine et des Ballets russes de Serge de Diaghilev, sur une musique d’Erik Satie. Il rencontre Stravinski et la danseuse Olga Khokhlova qu'il épouse en 1918. Son ami Apollinaire décède au terme du conflit.

Essayiste, collectionneur et marchand d'art, Juif allemand naturalisé français en 1937, Daniel-Henry Kahnweiler (1884-1979) a joué un rôle essentiel dans la reconnaissance artistique du mouvement cubiste - Pablo Picasso, Georges Braque, Juan Gris et André Derain - dans les années 1910 et 1920.

Guernica
A la fin des années 1920 - période d'influence du surréalisme -, avec l'avènement des fascistes en Italie, puis la montée du péril nazi en Allemagne, Picasso « s'engage véritablement en politique. Il fête le Front populaire espagnol, puis français, en 1936, avant de se mobiliser contre la rébellion franquiste. Une dimension qu'il traduit en peinture, notamment avec Le charnier, La guerre de Corée ou Guernica (1937), l'un des tableaux les plus fameux au monde ». Une commande du gouvernement républicain espagnol « après le bombardement féroce de la cité basque par les alliés fascistes et nazis de Franco, en 1937 », dont la Légion Condor allemande. Ce qui cause 1 600 morts et des centaines de blessés. Le poète Aragon relate en France ce bombardement de civils. Picasso, qui travaille dans son atelier de la rue des Grands Augustins, est alors lié intimement à la photographe Dora Maar qui saisit les moments majeurs de la création, en quelques semaines, de ce tableau de grande dimension (4 m sur 8). Picasso peint des corps décapités, le taureau, le cheval éventré, figures incarnant le mal et le bien. Il joue sur les contrastes des couleurs noir/blanc, des formes brisées ou sensuelles dans leur rondeur. Le commanditaire est étonné par Guernica, "peinture d'histoire tragique" (Philippe Dagen) qui circule dans le monde afin de collecter des fonds destinés aux réfugiés espagnols et est interdite par le régime de Franco en Espagne. Ce tableau demeure des décennies durant aux Etats-Unis, puis rejoint l'Espagne démocratique, après la mort de Franco. Picasso ne reviendra plus en Espagne.

Pour les Nazis, Picasso est lié à "l'art dégénéré". A Paris, cet artiste crée, récupère le cuir de selles et le métal, bien qu'il soit interdit d'exposition. Il demeure malgré les invitations à fuir la France. L'Aubade est interprété comme une oeuvre politique montrant deux corps martyrisés, et suscite l'ire de visiteurs lors de son exposition au Salon d'automne quelques années plus tard. Picasso est spectateur lors de l’Occupation nazie, en lien avec Paul Eluard, en s’engageant tardivement en faveur du poète Max Jacob qui décède au camp de Drancy, près de Paris. Il soutient aussi l'hôpital de Varsovie, à Toulouse, qui soigne les réfugiés espagnols anti-franquistes.

En 1944, Picasso « adhère au Parti communiste français, "parti des fusillés", pour lequel il dessine sa célèbre colombe, symbole du « camp de la paix » dans l'après-guerre. Une colombe parodiée...

Mais sa liberté créatrice n'est guère en phase avec la rigide orthodoxie dictée par Moscou ».

En 1945, Picasso peint Le Charnier, en noir et blanc, sur les camps d'extermination. Une oeuvre achetée par le Musée d'art moderne de New York.

Dès 1951, il envoie ses œuvres pour publication par Le Patriote, journal régional publié à Nice. Ornant la Une du journal, le premier dessin célèbre la fête, loin du réalisme artistique prôné par le Parti communiste.

Il peint aussi Massacre en Corée, dans un style expressionniste et cubiste, et dans l'inspiration du Tres de Mayo de Goya.

En 1952, dans son atelier du  Fournas à Vallauris, Picasso, vice-président du Comité mondial de la Paix et artistique, peint La Guerre et la Paix. Une oeuvre intemporelle, expressive, composée de 18 panneaux d’isorel, vissés sur un berceau-armature en bois courbe et résultant de 300 dessins préparatoires. "Dans un premier temps, le visiteur voit la Guerre, personnifiée par une figure anonyme qui est la première image qui s’est imposée à Picasso, celle de « la course dégingandée et cahotante d’un de ces corbillards de province ». Le Guerrier de la Paix, portant les attributs de la Justice, stoppe cette avancée. Sur son bouclier, est peinte la colombe, dont Picasso avait fait sur les affiches des mouvements pour la paix le symbole communiste de la Paix, avant qu’elle n’en devienne le symbole universel. Sous la colombe, se devine en transparence, le Visage de la Paix, celui de Françoise Gilot qui a été recouvert d’un glacis semi-transparent. Ce personnage marque la transition entre les deux panneaux. Dans le second panneau, la Paix, est dans un premier temps, représentée comme la reprise de la vie : la mère allaitant son enfant, le feu qui nourrit, la création / l’écriture, en opposition dans les thèmes et dans le traitement pictural avec les figures du panneau de la Guerre. Picasso, avec la Paix, craint de tomber dans la banalité. C’est pourquoi dans la seconde partie du panneau, la Paix est représentée comme une utopie mais une utopie qui repose sur une fragile balance".

A la mort de Staline en 1953, Picasso peint pour Les Lettres françaises, revue dirigée par Aragon, un portrait du dictateur, jeune, mais qui déplaît car l'artiste n'a pas exprimé "la bonté du grand homme". En fait, la polémique cache un règlement de comptes au sein du Parti communiste français.

En 1956, l'intervention soviétique en Hongrie induit la rupture de Picasso avec ce parti.

En 1967, Picasso refuse la Légion d'honneur proposée par la France.

Picasso « sera ainsi de tous les combats mais sans compromissions ».

De ses convictions, de ses mutations politiques, de ses engagements pour la paix, restent des œuvres majeures et des clés essentielles pour la compréhension de l'artiste dans son siècle.

Picasso mania
Un documentaire éclairant aussi l'exposition « Picasso.mania » qui souligne, au Grand Palais, à Paris (7 octobre 2015-29 février 2016), la "confrontation féconde" depuis les années 1960 entre les artistes contemporains et Picasso. "Cent chefs d’œuvre de Picasso, dont certains jamais montrés, confrontés aux plus grands maîtres de l’art contemporain, David  Hockney, Jasper Johns, Roy Lichtenstein, Andy Warhol, Jean-Michel Basquiat… À la fois chronologique et thématique, le propos retrace les différents moments de la réception critique et artistique de l’œuvre de Picasso, les étapes de la formation du mythe associé à son nom. Aux grandes phases stylistiques, à certaines œuvres emblématiques de Pablo Picasso, telles que Les Demoiselles d’Avignon et Guernica, répondent les œuvres contemporaines de Hockney, Johns, Lichtenstein, Kippenberger, Warhol, Basquiat ou encore Jeff Koons".

Arte dédie à l'artiste le site Internet Picasso au cube.

Picasso et Giacometti
Du 4 octobre 2016 au 5 février 2017, le musée Picasso présenta « Picasso-Giacometti », la toute première exposition consacrée à l’œuvre de deux des plus grands artistes du XXe siècle : Pablo Picasso (1881-1973) et Alberto Giacometti (1901-1966).

"Grâce à un prêt exceptionnel de la Fondation Giacometti, cette exposition inédite, qui occupera le rez-de-chaussée et le premier étage de l’hôtel Salé, réunit plus de 200 œuvres des deux maîtres provenant des riches collections du Musée Picasso et de la Fondation Giacometti, ainsi que des prêts de collections françaises et étrangères".

"Un important travail de recherche, mené en commun dans les fonds d’archives du Musée Picasso et de la Fondation Giacometti, a permis de révéler des documents inédits, esquisses, carnets et annotations significatives. Ceux-ci éclairent les relations méconnues entre les deux artistes, relations à la fois amicales et formelles, et l’intérêt mutuel qu’ils se sont porté à des moments clefs de leurs carrières, en dépit de vingt ans de différence d’âge".

"Dotés de tempéraments différents, mais caractérisés tous deux par une grande liberté d’esprit et d’invention, Picasso et Giacometti partagent une fascination pour le lien entre Éros et Thanatos, comme pour le déplacement des limites de la représentation. De leur rencontre au début des années 1930 à leurs dialogues nourris dans l’après-guerre autour des querelles du retour au réalisme, les deux artistes n’ont cessé d’échanger sur leur création. Comme l’exposition le révèle, de nombreuses similitudes formelles et thématiques rapprochent leurs œuvres de la période surréaliste. À partir de la fin des années 1930, tous deux vont transformer leur pratique et partager des questionnements sur l’art et sa relation au réel, auxquels le peintre-sculpteur et le sculpteur-peintre répondent par des solutions formelles différentes".

Articulée autour de huit sections, l’exposition "propose un parcours à la fois chronologique et thématique présentant les différents aspects de leur production artistique dans tous les médiums : peinture, sculpture, dessin. Après avoir évoqué le cheminement des deux artistes de leurs œuvres de jeunesse jusqu’aux créations modernistes, elle montre les correspondances entre leurs œuvres, de l’influence des arts extra-occidentaux ou de celle du mouvement surréaliste au renouveau du réalisme dans la période d’après-guerre".

"À côté d’œuvres emblématiques de chacun des artistes comme Paul en Arlequin (1924), Femme assise au fauteuil rouge (1932) et La Chèvre (1950) de Picasso ou Femme qui marche (1932), Cube (1933-1934) et Homme qui marche (1960) de Giacometti, sont présentés des plâtres rares et fragiles, des dessins dont certains inédits, et de nombreuses archives dévoilées pour la première fois".

Picasso Plein Soleil
L’Espace Musées présenta à l’aéroport Paris-Charles de Gaulle l'exposition Picasso Plein Soleil.

"Le parcours, pensé par les équipes du musée, met en avant la relation particulière que Picasso a entretenu avec le Sud de la France et l'impact qu'elle a pu avoir sur son œuvre".

"Dès les années 20, Picasso séjourne régulièrement dans le Sud. En 1946 il installe son atelier dans le Château-Musée d'Antibes. En 1948 il s'installe à Vallauris, ville connue pour ses potiers, avec Françoise Gilot. L'exposition rassemble des œuvres découlant à la fois de cette rencontre avec ce savoir-faire millénaire, mais aussi de cette retrouvaille avec la Méditerranée, son histoire, ses légendes, et son climat. Danses, déjeuners sur l'herbe, musique, lecture... un clin d’œil aux voyageurs en quête de joie de vivre".

Picasso photographié
Arte diffusa le 31 juillet 2016 Picasso et les photographes (Picasso Im Blick Der Fotografen), documentaire de Mathilde Deschamps-Lotthé (2012, 28 minutes).

"Toute sa vie, devant et derrière l'objectif, Picasso a joué avec la photographie. D'abord utilisé pour immortaliser des moments, des lieux et des personnes importantes à ses yeux, ce visionnaire pressent rapidement les possibilités infinies de cet art nouveau : magnifier, mais aussi déformer la réalité et en offrir une représentation abstraite. Il utilise alors la photo comme média complémentaire, qu'il détourne, découpe ou colle dans des compositions que seule la technique photographique permet".

"Au cours de sa longue vie, Picasso a rencontré de nombreux photographes avec qui il a tissé des liens solides et à qui il a offert de splendides images. Surtout, devant ou derrière l'objectif, le peintre a vite utilisé la photographie comme un prolongement de son art".

"Avec, entre autres, le témoignage des photographes Lucien Clergue, ami et portraitiste de Picasso, David Douglas Duncan et André Villers".

Inventaire et dation
Arte diffusera le 2 avril 2023 "Picasso, l'inventaire d'une vie" de Hugues Nancy.

Le "8 avril 1973, lorsque Pablo Picasso s'éteint à 91 ans, dans sa maison de Mougins, en Provence, il ne laisse aucun testament." 

"Peu après, dans les différentes demeures du peintre, la famille plusieurs fois recomposée qui est la sienne découvre un héritage fabuleux et insoupçonné : des dizaines de milliers d'œuvres de toute nature que le plus grand peintre du XXe siècle a conservées toute sa vie, de ses premières esquisses d'enfant surdoué, à Malaga, jusqu'à ses ultimes toiles. Un inventaire colossal qui révèle une part des secrets de l'homme".

"Le commissaire-priseur que les héritiers chargent de l'inventaire, Maurice Rheims, pense avoir plusieurs mois de travail. Il mettra en réalité plus de trois années à répertorier un total de cent vingt mille pièces - croquis, esquisses, lithographies, gravures, sculptures, céramiques et peintures de tous formats, mais aussi correspondances, collections personnelles, etc. 

"Cette succession "inestimable" va donner lieu à une extraordinaire dation à l'État français - aux termes d'une loi conçue sur mesure par le ministre de la Culture André Malraux -, à l'origine du musée Picasso, à Paris".

Ce documentaire « Picasso, l'inventaire d'une vie », "coécrit par l'un des petits-fils de Picasso, déroule l'incroyable roman artistique et sentimental que fut la vie du peintre avec une fluidité et une élégance à sa mesure." 

"Il dispose d'une matière première d'une richesse exceptionnelle : de passionnantes archives, souvent inédites, dont nombre de photos et films de famille, des entretiens exclusifs et rares avec ses proches et d'autres témoins privilégiés de la succession (Bernard Ruiz-Picasso, Claude Ruiz-Picasso et sa mère, Françoise Gilot, Maya Widmaier Picasso, Pierre Daix, Roland Dumas...), et l'oeuvre inépuisable du maître." 

"Sous l'œil de la caméra, au fil d'un commentaire aussi dense que limpide, chaque trait de pinceau ou de crayon, chaque composition, chaque thématique s'éclaire d'un sens à la fois intime et universel. Le documentaire ouvre ainsi un émouvant chemin vers Picasso à travers sa création".

"Picasso, Braque & Cie. La révolution cubiste"
Arte diffusa le 28 octobre à 17 h 35 "Picasso, Braque & Cie.La révolution cubiste" (Picasso, Braque & Cie. Die kubistische Revolution) par Frédéric Ramade. "Alors qu'une exposition sur le cubisme s'ouvre à Beaubourg, zoom sur le quatuor audacieux qui a diligenté cette révolution artistique : Picasso, Braque, Apollinaire et Kahnweiler. Une plongée éclairante dans une période de rupture créative."

"Âgés de 22 à 26 ans, ils étaient quatre : deux artistes, Pablo Picasso et Georges Braque, un poète doublé d'un critique d'art, Guillaume Apollinaire, et un marchand, Daniel-Henry Kahnweiler. À l'époque où l'impressionnisme occupe le devant de la scène et où la photographie fait de l'ombre à la peinture, les deux premiers aspirent à des changements radicaux".

"Dans le Montmartre bouillonnant et pauvre du début du siècle, Picasso et Braque, bientôt inséparables, partagent cet appétit pour la modernité avec Apollinaire et l'Allemand Kahnweiler, que ses parents destinent à la banque et qui se rêve marchand d'art."

"Picasso et Braque enchaînent les provocations : après la perspective, ils dynamitent la ressemblance, sèment des indices déroutants et mélangent matériaux nobles et "vulgaires" dans les premiers collages de l'histoire de l'art. Leurs audaces engendrent un courant que ces deux adversaires de l'art officiel ignoreront superbement : le cubisme. Le mot vient d'un quolibet de Matisse, repris par les journalistes, moquant les "petits cubes" de Braque".

"La presse quotidienne, puissante à l'époque, n'épargne guère les deux trublions, et, d'une plume alerte, Apollinaire vole à leur secours, tandis que l'avisé Kahnweiler se constitue une clientèle de collectionneurs avant-gardistes comme Gertrude Stein ou Sergueï Chtchoukine. Émaillé d'études comparées des toiles de ce duo fusionnel  – sans se concerter, Picasso et Braque arrivaient à des similitudes étonnantes –, ce film restitue avec brio cette effervescence et cette révolution picturale, qui, par son goût de la transgression et du détournement, continue d'irriguer l'art contemporain."

"Picasso et la guerre"
Le musée de l'Armée présente l'exposition "Picasso et la guerre", qu'il a co-produite avec le musée national Picasso-Paris. "La guerre et ses motifs, la paix et ses symboles traversent et transcendent l'œuvre de Picasso."

"Les conflits armés ont ponctué l’existence de celui qui, Espagnol résidant en France de 1901 à son décès en 1973, n’a paradoxalement jamais participé activement à une guerre. Libéré de l’obligation de service militaire et jamais engagé en tant que soldat dans un conflit, l’artiste a vécu les guerres du XXe siècle en tant que civil".

Picasso "a sans cesse affirmé que la création était son « journal », un journal personnel et secret qui relève de l'intimité. Au cours de ce XXe siècle marqué par les deux conflits mondiaux et le totalitarisme, il y aborde le tragique contemporain et la guerre. Si les motifs guerriers sont présents dans les œuvres de jeunesse de Picasso, la Première Guerre mondiale, qui débute alors qu’il est âgé de 33 ans, est très peu présente dans son œuvre, même si elle touche ses plus proches amis comme Apollinaire, Cocteau ou Braque partis au front".

La "guerre d’Espagne (1936-1939) marque particulièrement l’artiste et la toile monumentale Guernica, peinte à la suite du bombardement de la ville, constitue une œuvre emblématique. Pendant la Seconde Guerre mondiale, replié dans une sorte d’« exil intérieur » dans son atelier-refuge, rue des Grands-Augustins à Paris, Picasso apporte son aide à ses relations. Célébré dès la Libération comme artiste résistant et militant, ses prises de position politiques lui confèrent un rôle inédit dans l’Histoire en cours. Picasso affirme alors un pacifisme qui le situe en accord avec les positions et les luttes des partis communistes occidentaux. C’est dans ce contexte que le symbole de la colombe connait une diffusion planétaire."

L’exposition "suit à la fois une progression chronologique et chrono-thématique. Les œuvres de Picasso et ses archives personnelles, dans toute leur diversité, dialoguent avec un ensemble de pièces contextuelles et de documents (articles de presse, photographies, objets) évoquant la réalité et les modes de diffusion des conflits contemporains de sa production".

Elle "explore les différentes manières dont la guerre nourrit et influence l’œuvre de Picasso, tout au long de son parcours artistique. Repère connu de tous dans la production de l’artiste, Guernica ouvre le parcours, à travers une reproduction à l'échelle de l'œuvre et en constitue le point de bascule, puisqu’elle marque le début de l’engagement public de l’artiste."

"Picasso - El Greco"
Le Kunstmuseum Basel présenta l'exposition Picasso - El Greco. "Dans le cadre d’une grande exposition temporaire, le Kunstmuseum Basel met en lumière l’intérêt de Pablo Picasso (1881–1973) pour le maître ancien crétois Doménikos Theotokópoulos, mieux connu sous le nom de El Greco (1541–1614). Environ 40 mises en regard de chefs-d'œuvre des deux artistes retracent ce dialogue parmi les plus fascinants de l’histoire de l’art. De prestigieux prêts du monde entier sont réunis autour d’un noyau d’œuvres de Picasso provenant de la collection du musée."

"À travers sa facture picturale à nulle autre pareille, El Greco connut une gloire immense. Pourtant, peu après sa mort, il tomba dans l’oubli. Il faut attendre le tournant du 20e siècle pour que survienne une renaissance de son œuvre à laquelle le jeune Picasso participe en première ligne. L’exposition révèle que Picasso s’est consacré davantage et plus longtemps à El Greco qu’on l’avait supposé jusqu’ici, comme en témoignent ses peintures cubistes, ses œuvres des années 1930 et 1940 ainsi que ses références au maître ancien jusqu’à la fin de sa vie."

"En plus d’ouvrir de nouvelles perspectives sur Picasso et El Greco, cette exposition éclaire sur l’importance de cette constellation pour le développement de l’art d’avant-garde du 20e siècle."

La Commissaire est Carmen Giménez, avec Gabriel Dette, Josef Helfenstein et Ana Mingot.

"Le KUNSTMUSEUM BASEL abrite la plus ancienne collection d'art publique au monde. Pour l'exposition, les commissaires Carmen Gimenez et Josef Helfenstein réunissent des prêts prestigieux du monde entier avec un noyau d'œuvres de Picasso provenant de leur propre collection."

Accompagne cette exposition le catalogue "Picasso - El Greco. Les maîtres anciens et l'art moderne en dialogue" (Edition anglaise). "Quelque 40 juxtapositions soigneusement choisies de chefs-d'œuvre des deux artistes retracent un dialogue qui compte parmi les plus fascinants de l'histoire de l'art. Cette publication fait revivre la rencontre de Pablo Picasso (1881-1973) avec le vieux maître d'origine crétoise Doménikos Theotokópoulos, plus connu sous le nom de El Greco (1541-1614). Le style de peinture inimitable d'El Greco lui a valu une grande renommée à son époque. Cependant, peu après sa mort, son œuvre a été largement oubliée. Ce n'est que vers 1900 qu'un renouveau du Greco a été lancé, avec Picasso comme avocat. Son engagement avec le maître gréco-espagnol était non seulement beaucoup plus profond qu'on ne le pensait jusqu'à présent, mais il a aussi duré beaucoup plus longtemps. Depuis sa première rencontre avec les œuvres du Greco peu avant 1900 jusqu'à la fin de sa vie, Picasso n'a pas seulement fait référence au vieux maître, mais s'est engagé dans un dialogue artistique fascinant avec lui."



Du 11 juin au 25 septembre 2022
St. Alban-Graben 8 Postfach, CH-4010 Basel 
Tel.: +41 61 206 62 62 
Lundi fermé. Mardi de 10 h à 18 h. Mercredi et vendredi de 10 h à 20 h. Jeudi, samedi et dimanche de 10 h à 18 h.
Visuels :
El Greco, Portrait d'un vieil homme, ca. 1595-1600, The Metropolitain Museum, New York

Pablo Picasso, Autoportrait, 1901, Musée national Picasso, Paris, Foto: RMN-Grand Palais/Mathieu Rabeau © Succession Picasso, 2021 ProLitteris, Zurich


Du 5 avril 2019 au 28 juillet 2019
129, rue de Grenelle. 75007 Paris
Tél. : +33 (0)1 44 42 38 77
Tous les jours de 10 h à 18 h et jusqu'à 21 h le mardi

"Picasso, Braque & Cie.La révolution cubiste" par Frédéric Ramade
France, 2018, 52 min
Sur Arte le 28 octobre 2018 à 17 h 35

Visuels :
Pablo Picasso (à droite) au début des années 1900
Guillaume Apollinaire, par Picasso, au début des années 1900 à Paris
Boulevard de Clichy avec vue du Moulin rouge à Paris, au début des années 1900, non loin de l'atelier de Picasso à l'époque.
Georges Braque photographié par Picasso dans l'atelier de Picasso du 11 boulevard de Clichy, 1909.
Portrait de Daniel Henry Kahnweiler dans l'atelier de Picasso du 11 boulevard de Clichy, 1910.
© Morgane production

Picasso et les photographes (Picasso Im Blick Der Fotografen)  de Mathilde Deschamps-Lotthé
2012, 28 minutes
Sur Arte le 31 juillet 2016

« Picasso, l'inventaire d'une vie », par Hugues Nancy
Arte, 2013, 58 min
Sur Arte les 22 mai 2016 à 22 h 45,  2 avril 2023 à 10 h 40
Sur arte.tv du 26/03/2023 au 01/11/2023

France, 2013, 52 min
Sur Arte le 11 octobre 2015 à 17 h 35

Visuels :
La chapelle à Vallauris illustré par Picasso avec des motifs de guerre et de paix.
La fameuse peinture "Guernica" de Pablo Picassos, 1937

© RMN/Succession Picasso/Jacques Faujour
Jeune Picasso à Montmartre, Place Ravignan.

© RMN/Succession Picasso/Franck Raux
Pablo Picasso avant la toile "Homme accoudé sur une table", 1915-16.

© RMN/Succession Picasso/René-Gabriel Ojeda
"Nu couché", 1932, portrait de Marie-Thérèse Walter, amante de Picasso

Alberto Giacometti (1901-1966)
Autoportrait
1921
Huile sur toile, 82,5 x 72 cm
Kunsthaus Zürich, Alberto Giacometti Stiftung
Inv. GS 62
© Succession Giacometti (Fondation Giacometti + ADAGP) Paris, 2016

Pablo Picasso (1881-1973)
Autoportrait
Paris, fin 1901
Huile sur toile, 81 x 60 cm
Musée national Picasso-Paris
Dation Pablo Picasso, 1979. MP4
© Succession Picasso 2016

Pablo Picasso (1881-1973)
La Chèvre
Vallauris, 1950
Original en plâtre, panier dosier, pots en céramique, feuille de palmier, métal, bois, carton, 120,5 x 72 x 144 cm
Musée national Picasso-Paris
Dation Pablo Picasso, 1979. MP339
© Succession Picasso 2016

Pablo Picasso (1881-1973)
Paul en Arlequin
Paris, 1924
Huile sur toile, 130 x 97,5 cm
Musée national Picasso-Paris
Dation Pablo Picasso, 1979. MP83
© Succession Picasso 2016

Alberto Giacometti (1901-1966)
Le Chien
1951
Bronze
Fondation Marguerite et Aimé Maeght, Saint-Paul, France
Inv. 319
© Succession Giacometti (Fondation Giacometti + ADAGP) Paris, 2016

© Time Life Pictures/Gjon Mili/Getty Images/Succession Picasso
L'artiste Picasso utilise une lampe de poche pour dessiner dans l'air.


A lire sur ce blog :
Articles in English
Les citations viennent d'Arte. Cet article a été publié le 11 octobre 2015, puis les 22 mai et 31 juillet 2016, 25 janvier et 15 juin 2017, 27 octobre 2018, 7 juillet 2019, 18 septembre 2022.