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lundi 30 septembre 2024

Le Dr Yehuda David, Clément Weill-Raynal et Actualité juive condamnés pour avoir diffamé Jamal al-Dura


Le 29 avril 2011, la XVIIe chambre du Tribunal de Grande Instance (TGI) de Paris a condamné le Dr Yehuda David, chirurgien, Clément Weill-Raynal, journaliste, et Actualité juive à payer solidairement 5 000 euros en dommages et intérêts à Jamal al-Dura pour l'avoir diffamé dans deux articles publiés en 2008 par cet hebdomadaire. Le Tribunal a jugé diffamatoires des propos alléguant que, le 30 septembre 2000, ce Gazaoui avait participé à une mise en scène diffusée par France 2, puis avait imputé à tort à des tirs israéliens la mort de son fils Mohammed et ses anciennes blessures afin de berner l'opinion publique, et ce, avec la complicité de médecins palestiniens. Ce jugement laisse entières certaines questions, voire en suscite d'autres notamment sur la date de l'hospitalisation à Amman de Jamal al-Dura et la "foi" de magistrats en un "rapport" médical jordanien. Ce qui affaiblit la crédibilité en ces images télévisées. Article republié en ce 24e anniversaire de la diffusion par France 2 de ce "blood libel" (allégation infondée de meurtre rituel d'un enfant non-juif par des Juifs). 

Cet article a été publié en une version américaine plus concise par Ami magazine.
That article was published in American English and in a more concise version by Ami magazine.
Les blessures de Jamal al-Dura étudiées par le Tribunal correctionnel de Paris
La Cour d’appel de Paris a évoqué les blessures de Jamal al-Dura 
« Le fusillé du mur des cons » par Clément Weill-Raynal


C'est un jugement de 13 pages à la motivation sévère, mais il ne convainc pas et ne clôt pas l'affaire al-Dura.

Des images aux "blessures"
L'affaire al-Dura a débuté le 30 septembre 2000, quand France 2 a diffusé le reportage de Charles Enderlin, son correspondant permanent à Jérusalem, déclarant en voix off sur des images signées par le cameraman palestinien Talal Abu Rahma :
« Près de l’implantation de Netzarim (bande de Gaza)… Jamal et son fils Mohamed (12 ans) sont la cible des tirs venus des positions israéliennes. Son père tente de le protéger... Une nouvelle rafale. Mohamed est mort et son père gravement blessé ».
Jamal al-Dura a été filmé alité dans un hôpital à Gaza le 1er octobre 2000, puis à Amman (Jordanie) le 5 octobre 2000 lors de la visite du roi Hussein de Jordanie.

L’image du « petit Mohamed » devient l’icône de l’Intifada II.

Ce reportage suscite des doutes, et des enquêtes dès fin 2000 de Nahum Shahaf, physicien israélien, de Stéphane Juffa, rédacteur en chef de l’agence de presse Mena (Metula News Agency). Nahum Shahaf et la Ména contestent l'authenticité des faits allégués dans ce reportage, et concluent à la mise en scène.

Au sein de la Ména, Gérard Huber, psychanalyste, et Luc Rosenzweig, journaliste confirmé, poursuivent leurs investigations. Gérard Huber publie un livre au titre significatif.

Dans son documentaire Trois balles et un enfant mort. Qui a tué Mohamed al-Dura ? diffusé en 2002 par ARD, Esther Schapira, documentariste allemande, soutient que l'enfant serait mort vraisemblablement par des balles palestiniennes. 

C'est Richard Landes, historien américain, qui parvient à interviewer Charles Enderlin, et forge le néologisme Pallywood pour désigner l'industrie audiovisuelle palestinienne de propagande

La polémique sur ce reportage controversé est alimentée par le long refus de France 2 de rendre publics les rushes du reportage, et les versions successives et contradictoires de Talal Abu Rahma qui, le 3 octobre 2000, affirme sous serment, au Centre palestinien des droits de l’homme : « L’enfant a été tué intentionnellement et de sang-froid par l’armée israélienne », puis se rétracte le 30 septembre 2002, soit deux ans plus tard, dans un fax adressé à France 2 Jérusalem : « Je n’ai jamais dit à l’Organisation palestinienne des droits de l’homme à Gaza que les soldats israéliens avaient tué intentionnellement et en connaissance de cause Mohamed al-Dura et blessé son père ».

Le 23 octobre 2004, Talal Abu Rahma a filmé (13'04") Jamal al-Dura à son domicile Gazaoui en train de montrer les cicatrices censées remonter à l'incident du 30 septembre 2000. France 2 a diffusé ce film lors d’une conférence de presse le 18 novembre 2004 afin de mettre un terme à cette controverse.

Le 19 octobre 2006, la XVIIe chambre du TGI de Paris a condamné Philippe Karsenty, directeur de l'agence de notation des médias Média-Ratings, pour diffamation à l’égard de France 2 et de Charles Enderlin : il avait évoqué une « mise en scène » de ces images. Un jugement infirmé par la Cour d’appel de Paris qui a relaxé Philippe Karsenty le 21 mai 2008.

Les 4 septembre et 25 septembre 2008, Actualité juive (1) a publié l'interview du Dr Yehuda David, chirurgien à l’hôpital Tel ha Shomer à Tel-Aviv, par Clément Weill-Raynal - article titré Les blessures de Jamal al-Dura existaient déjà en 1993 sans la moindre ambiguïté possible ! -, puis une réponse de ce journaliste à un droit de réponse de Charles Enderlin.

Le Dr Yehuda David y affirmait que Jamal al-Dura, victime en 1992, de blessures au couteau lors d’une rixe entre Palestiniens, avait d'abord été opéré dans la bande de Gaza : ces coups avaient sectionné des nerfs médian et cubital ; ils avaient induit une paralysie de la main droite. En 1994, le Dr David a opéré Jamal al-Dura à l'hôpital Tel ha Shomer à Tel-Aviv : pour restaurer la flexibilité des doigts de cette main droite, il a prélevé un tendon dans le pied et la jambe gauches du patient pour les transférer dans sa main droite. Ce chirurgien a d'une part reconnu dans des cicatrices de Jamal al-Dura au pied et à la jambe gauches ainsi qu'à la main et à l'avant-bras droit les cicatrices de blessures originelles et celles de son opération, et d'autre part, douté de l'authenticité de faits allégués par Jamal al-Dura, en particulier l'imputation à des balles israéliennes d'autres blessures (artère fémorale).

Le 9 septembre 2008, le professeur israélien Raphaël Walden a écrit un "rapport" d'une page en se fondant seulement sur "le dossier médical pour l'hospitalisation de Jamal al-Dura à l'Al-Hussein Medical City Hospital" à Amman le "1er octobre 2000". Il a listé les blessures de Jamal al-Dura selon leur localisation : "membre supérieur droit", "membre inférieur droit" et "membre inférieur gauche" en évoquant des "blessures par balles" dans les seuls deux membres inférieurs.

Le 8 février 2011, le Dr Yehuda David et Clément Weill-Raynal, journaliste à Actualité juive, ont comparu et, Serge Bénattar, directeur de cet hebdomadaire français, était représenté, devant la XVIIe chambre du Tribunal de grande instance (TGI) de Paris.  Ils étaient poursuivis pour diffamation par Jamal al-Dura, A Dura ou Dura, absent de l'audience.

10 000 euros à verser à Jamal al-Dura
Le Tribunal n'a donc pas suivi les réquisitions de relaxe des prévenus proposées par Dominique Lefebvre-Ligneul, représentant le Parquet.

Il a condamné chaque défendeur à une amende de 1 000 euros, assortie d'un sursis total, et tous trois solidairement à verser à Jamal al-Dura 5 000 euros au titre des dommages et intérêts, ainsi que 5 000 euros au titre de ses frais de justice.

Il a aussi ordonné la publication par Actualité juive d'un communiqué sur ce jugement dans le mois suivant sa notification.

Il a débouté Jamal al-Dura du surplus de ses demandes.

Une diffamation établie
La diffamation est une « allégation ou imputation d’un fait qui porte atteinte à l’honneur ou à la considération de la personne » (article 29 de la loi du 29 juillet 1881).

Le Tribunal estime que les six passages incriminés de ces deux articles sont diffamatoires car ils allèguent que Jamal al-Dura a participé à un incident mis en scène et qu'il a rendu "des tirs émanant de l'armée israélienne" responsables de "blessures anciennes", dans le but de tromper l'opinion publique "en faisant croire que des blessures venaient de lui être infligées au cours d'une fusillade qui avait fait perdre la vie à son fils", et avec le concours de complices médecins palestiniens.

Poursuivis pour diffamation, les prévenus peuvent être relaxés s’ils prouvent la vérité des faits allégués - exception de vérité -, ou s'ils démontrent leur bonne foi.

La « preuve des faits diffamatoires doit être parfaite, complète et corrélative aux imputations diffamatoires dans leur matérialité et toute leur portée ». Le Tribunal estime que celle des trois défendeurs ne l'est pas, et n'examine pas celle de Jamal al-Dura. Ainsi, il écarte des articles de presse et l'arrêt de la Cour d'appel de Paris de 2008 tançant Charles Enderlin au motif qu'ils ne "sont pas probants au regard des imputations dont la vérité est recherchée", ainsi que les témoignages de Richard Prasquier, président du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France), et de Luc Rosenzweig, journaliste ayant enquêté sur l'affaire car "ils n'ont pas permis d'établir la preuve recherchée par les prévenus". Quant à l'attestation du Dr Stéphane Romano du 7 juin 2010, certes elle reconnaît que "l'aspect de la main et le handicap au membre supérieur de ce patient sont consécutifs à un traumatisme précédent son éventuelle implication dans la fusillade d'octobre 2000", mais "la description des blessures ne permet pas d'identifier celles qui proviennent des interventions précédentes et celles qui seraient nouvelles".

Par contre, le Tribunal retient le "document médical" que Jamal al-Dura "avait présenté lors de l'entretien télévisé du mois d'octobre 2004, ainsi que la capture d'écran du rapport médical (avec sa traduction), établi par les docteurs Ahmaed Abdallah, Mohamed al Zaher et Hakem al Kadi, médecins de la cité médicale Al Hussein à Hamman en Jordanie où il avait été hospitalisé le 4 décembre 2000" et qui "constate :
- un état anémique grave dû à l'hémorragie,
- une double fracture (avec effritement osseux) au niveau de l'humérus droit,
- une fracture au niveau du bassin plus l'os de la "hanche droite",
- une section de l'artère, de la veine et du nerf au niveau de la cuisse droite (une intervention ayant été pratiquée dans la bande de Gaza),
- des blessures multiples par balles de différents calibres au niveau des deux jambes,
- d'anciennes séquelles au niveau de la main droite, avec ancienne section du nerf cubital droit".

Ces "constatations distinguent clairement des blessures anciennes de la main droite d'autres blessures dont il n'est pas dit qu'elles seraient anciennes et dont il y a lieu de croire, sur la foi de ce rapport, qu'elles auraient été constatées lors de l'admission de Jamal al-Dura à l'hôpital Al Hussein d'Hammam".

Ces constatations "n'excluent nullement l'existence de blessures survenues ultérieurement à l'intervention du docteur Yehuda David et ne permettent donc pas de rapporter la preuve des imputations diffamatoires".

Pour résumer cet extrait du jugement fondé sur un argument chronologique : sur la base de ce "rapport médical", les "constatations" lors de l'admission de Jamal al-Dura dans cet hôpital "le 4 décembre 2000" ne permettent pas, selon le Tribunal, d'exclure l'hypothèse de blessures postérieures à 1994.

Sur la bonne foi, la jurisprudence requiert la réunion de quatre conditions : l’absence d’animosité personnelle, un but légitime, la prudence dans l’expression et une enquête préalable sérieuse.

Certes, le Tribunal reconnaît l'absence d'animosité du journaliste et du chirurgien à l'égard de Jamal al-Dura, ainsi que la nécessité d'informer sur un reportage ayant donné lieu à un "débat public et la polémique" et ayant généré une "affaire internationale particulièrement médiatisée", les "images de la mort du jeune Mohammed ayant fait le tour du monde et étant devenues emblématiques de la cause palestinienne".

Cependant, le Tribunal reproche au Dr David d'avoir manqué de prudence dans ses déclarations, de n'avoir pas examiné récemment Jamal al-Dura ni lu ses dossiers médicaux à Gaza et en Jordanie avant de s'exprimer sur certaines blessures. Quant à Clément Weill-Raynal, le Tribunal blâme son "engagement rédactionnel", son "acquiescement" aux propos du chirurgien, et une rétention d'informations à l'égard de celui-ci et des lecteurs, sans "donner au lecteur des éléments contradictoires lui permettant d'apprécier "la thèse de la mise en scène" développée".

Les trois défendeurs ont interjeté appel de leur condamnation.

Des avocats interrogés, seule Me Orly Rezlan, avocate de Jamal al-Dura, m'a répondu. Le 1er mai 2011, Me Orly Rezlan s'est réjouie de cette décision qui "reflète le contenu des débats à l’audience. Le docteur David a admis que son dossier médical ne pouvait expliquer les cicatrices les plus impressionnantes constatées sur le corps de Jamal al-Dura et en particulier, la cicatrice à l’aine... Il est ainsi démontré que les blessures de Jamal al-Dura ne préexistaient pas à la fusillade. Ce procès aura permis de poser à ce médecin des questions précises et de montrer les limites de son propos”.

Carences informatives et contradictions
Pourtant, le jugement laisse dubitatif par certaines assertions - notamment l'avis négatif sur l'enquête sérieuse menée par Clément Weill-Raynal -, ses contradictions et ses carences informatives, ainsi que ses partis pris non motivés : le Tribunal cite des déclarations officielles israéliennes anciennes (octobre et novembre 2000), mais non celles plus récentes, par exemples la lettre de la Direction nationale de l'Information auprès du Premier ministre le 21 octobre 2010 réfutant toute responsabilité israélienne dans la "mort de Mohamed al-Dura" ou les déclarations de Daniel Seaman, alors responsable du Bureau de presse gouvernemental (GPO), affirmant fin septembre 2007 au cabinet israélien d’avocats Shurat HaDin que "le cameraman Talal Abu Rahma a mis en scène tout l’incident" et précisant en 2008 que ce cameraman s'était vu retirer sa carte de presse par le GPO "car il était impliqué "dans la mise en scène d'évènements dans la bande de Gaza". On pourrait donc retourner au Tribunal le reproche de rétention d'informations qu'il adresse à Clément Weill-Raynal.

A cet égard, on comprend mal les louvoiements du gouvernement israélien entre deux thèses inconciliables : celle de la "mise en scène de l'incident al-Dura" et celle de la "mort de Mohamed al-Dura" selon "une forte probabilité" par des "balles palestiniennes". Il conviendrait qu'il fixe enfin sa position, et en tire toutes les conséquences.

Ce jugement du Tribunal suscite de nombreuses questions.

1. A quelle date Jamal al-Dura a-t-il été hospitalisé dans "la cité médicale Al Hussein à Hamman en Jordanie" ?
            - "sur la foi" du rapport jordanien d'hospitalisation de Jamal al-Dura à Amman, le Tribunal écrit que ce patient y "avait été hospitalisé le 4 décembre 2000".
            - se fondant sur le "rapport médical d'hospitalisation" de Jamal al-Dura à Amman, le professeur Raphaël Walden mentionne, dans son "rapport" évoqué devant le Tribunal, une autre date d'hospitalisation : le "1er octobre 2000".
            - le film montré par France 2 devant la Cour d'appel de Paris le 27 février 2008 et sur son site Internet, indique que "le lendemain des faits", donc le 1er octobre 2000, "Jamal al-Dura est allongé sur son lit d'hôpital à Gaza" (11'13").
            - le rapport médical jordanien traduit par la Metula News Agency (ou Mena) est signé par les docteurs Issam Albshari, Mohamed Altihar et Hakim Alkadi. Il indique que Jamal al-Dura a été admis dans cet hôpital al-Hussein " le 1er octobre 2000 après avoir été transféré de la bande de Gaza, Camp de El Burej, des suites de blessures par balles deux jours avant son transfert", soit le 29 septembre 2000. Or, le reportage de France 2 sur l'incident al-Dura date du 30 septembre 2000.
            - Stéphane Juffa, rédacteur en chef de la Mena (1), a indiqué :
"en date du 26 novembre 2000, la Direction de la Coordination et des Liaisons de l’armée israélienne fait parvenir par courrier au chef de la Commission d’enquête sur les événements du 30 septembre 2000 à Nétzarim, Nahum Shahaf, un compte-rendu des "Mouvements de sorties à l’étranger de Jamal Mohamed Ahmed Dura – carte d’identité 942395930". Le rapport des mouvements de sorties est signé par Yekhezkel Dgani, le coordinateur de l’Enregistrement de la population – Mirsham Ha-okhluzinn -, l’administration israélienne en charge du Contrôle de l’Habitant. Le compte-rendu référencie les cinq derniers mouvements de Jamal. Or ce document mentionne spécifiquement que c’est le 4 octobre qu’A-Dura [Nda : "La carte d’identité israélienne et le rapport jordanien mentionnent Dura et A Dura, ce qui est équivalent", précise Stéphane Juffa] a quitté le territoire alors contrôlé par l’Etat d’Israël, au poste de l’aéroport de Dahanya, dans le sud de la Bande de Gaza".
            - le roi Hussein de Jordanie a été filmé le 5 octobre 2000 au chevet de Jamal al-Dura qui a été interviewé par deux journalistes israéliens.

C'est d'autant plus étrange qu'il ressortait des débats que Jamal al-Dura avait été hospitalisé une seule fois dans cet hôpital jordanien en 2000.

2. Quelles blessures ? Quelles cicatrices de quelles blessures ?
Il est regrettable qu'après les dix heures d'audience du 8 février 2011, et même en reprenant la teneur du "rapport médical" de trois médecins de l'hôpital Al Hussein à Amman, le Tribunal ne fournisse pas des données essentielles et indispensables : nombre, nature et localisations exacts des blessures de Jamal al-Dura attribuées aux tirs israéliens le 30 septembre 2000 au carrefour de Netzarim. De même, manquent les comparaisons entre les blessures de 1992, celles opérées en 1994 et celles datant du 30 septembre 2000.

Selon le Tribunal, ce "rapport médical" jordanien évoque des "blessures multiples par balles de différents calibres au niveau des deux jambes", et pour elles seules. Pourquoi les trois auteurs de ce "rapport médical" jordanien ont-ils tenu à spécifier la nature des blessures - "par balles" - pour ces seuls membres ? Par cette précision, ses trois auteurs ont opéré une distinction parmi toutes les blessures, selon leur nature.

A contrario, et ipso facto, les autres blessures constatées - "une double fracture (avec effritement osseux) au niveau de l'humérus droit, une fracture au niveau du bassin plus l'os de la "hanche droite", une section de l'artère, de la veine et du nerf au niveau de la cuisse droite (une intervention ayant été pratiquée dans la bande de Gaza)" et "d'anciennes séquelles au niveau de la main droite, avec ancienne section du nerf cubital droit" - ne résulteraient donc pas de balles si l'on suit la distinction opérée par ces trois médecins. Et elles ne pourraient donc pas avoir été causées par des balles israéliennes le 30 septembre 2000.

Poursuivons ce raisonnement respectueux du sens littéral du "rapport médical" rédigé par trois praticiens jordaniens :
- ce "rapport médical" jordanien exclut ipso facto toute nouvelle blessure "au niveau de la main droite" et toute nouvelle "section du nerf cubital droit". L'état de la main droite de Jamal al-Dura se trouve donc en l'état résultant de l'opération chirurgicale effectuée par le Dr Yehuda David dans un hôpital réputé de Tel-Aviv en 1994.

- pourquoi le bras droit jusqu'à la main de Jamal al-Dura, hospitalisé le 1er octobre 2000 à Gaza, est-il entouré d'un plâtre ou bandage taché de rouge (surtout au niveau de la main, 11'12'') ? Surtout si seul "l'humérus droit" a subi une "double fracture" ?

- quand "l'intervention à la cuisse droite" a-t-elle été pratiquée "dans la bande de Gaza" ? Et dans quel hôpital ?

- quid du petit rond sur la fesse droite de Jamal al-Dura présenté comme la cicatrice d'une "blessure par balle" du 30 septembre 2000, filmé par Talal Abu Rahma le 23 octobre 2004 (13'40'') et omis par ce "rapport médical" jordanien et par le Tribunal qui a vu ce film ? Admettons qu'un médecin de cet hôpital d'Amman n'ait pas vu cette "blessure par balle" sur la fesse droite de Jamal al-Dura. Mais trois !? Ces trois médecins de l'hôpital d'Amman ont-ils ausculté leur patient à son arrivée ou se sont-ils fiés au dossier médical de l'hôpital palestinien en en recopiant une partie ? De quand date ce petit rond ? A l'audience, le Dr Yehuda David avait informé le Tribunal que des Palestiniens tirent une balle dans la fesse de ceux présumés avoir collaboré avec l’Etat d’Israël.

- Combien de "blessures par balles" ? "Neuf" selon des "sources médicales palestiniennes". Le Tribunal évoque, "sur la foi" du "rapport médical" jordanien, "des blessures multiples par balles de différents calibres au niveau des deux jambes". Dans le film tourné par Talal Abu Rahma pour France 2 le 23 octobre 2004 sur les cicatrices provoquées par des "blessures par balles" le 30 septembre 2000, Jamal al-Dura dirige son index le long de tracés de ce qui semble de longues et fines cicatrices sur sa jambe gauche (13'47'') puis désigne dans sa jambe droite ce qu'il présente aussi comme deux cicatrices : une petite zone que l'on peine à distinguer et qui semble au-dessous d'un rond foncé près du genou (14'22''), et un petit rond près du pied (14'28'').

- Jambe gauche. Selon le "rapport" du professeur Walden, Jamal al-Dura a " deux blessures par balles" situées " au milieu et au tiers supérieur". Cependant, Jamal al-Dura désigne de son index ce qui semble des cicatrices qui parcourent sa jambe du genou jusqu'au pied, donc bien au-delà du "milieu" de la jambe (13'47''-14'19''). Le Dr Yehuda David affirme que certaines cicatrices datent de son opération chirurgicale en 1994.
- Jambe droite. Selon le "rapport" du professeur Walden, Jamal al-Dura aurait de "multiples blessures par balles" et une "blessure par balle au tiers supérieur du tibia". Jamal al-Dura ne désigne que deux zones de cicatrices de "blessures par balles". Pointée par l'index de Jamal al-Dura, la zone du petit rond près du pied droit apparaît dépourvue de plâtre ou bandage et sans aucune blessure le 1er octobre 2000 dans le film de France 2 (11'21'') ; elle ne peut donc pas correspondre à une blessure par balle israélienne le 30 septembre 2000, au carrefour de Netzarim. Comment Jamal al-Dura a-t-il pu se tromper ? Reste donc une "blessure par balle au tiers supérieur du tibia". Cette prétendue cicatrice est peu visible, et la caméra de Tala Abu Rahma la quitte rapidement pour se déplacer vers le petit rond près du pied.

- Quels calibres de balles ? A la différence du "rapport médical" jordanien cité par le Tribunal, le "rapport" du professeur Raphael Walden ne distingue aucune différence de calibre dans les balles censées avoir blessé Jamal al-Dura. Comment des balles de même calibre, provenant du même endroit, tirées par les mêmes soldats, peuvent elles provoquer des blessures tantôt aux "cicatrices" minuscules et rondes et tantôt aux cicatrices longues et fines ?

- Comment une fusillade aussi nourrie dans la durée - « Les balles pleuvaient autour de nous comme de la pluie » et ce, "pendant 45 minutes" selon Talal Abu Rahma -, a-t-elle pu laisser sur le corps de Jamal al-Dura si peu d'impacts de balles, toutes étrangement focalisées "au niveau des deux jambes", alors que sa tête était visible au-dessus du baril pendant 16 secondes sans être atteinte par des balles (7'58''-8'03'' et 8'19''-8'30'') ? "Les armes utilisées [par les soldats israéliens] sont des fusils d’assaut, capables de tirer par rafales et dont la cadence de tir est de six cents à huit cents coups à la minute. En supposant même qu’un seul tireur ait tiré 50 coups à la minute, le nombre de coups de feu sur une durée de 40 minutes aurait été de DEUX MILLE...", écrit l'expert balistique mandaté par Philippe Karsenty dans son rapport du 19 février 2008.

- Comment concilier "l'hémorragie" évoquée dans ce "rapport médical" jordanien et l'absence de sang sur les vêtements, le sol et le mur derrière Jamal al-Dura, pendant et après les "tirs venus des positions israéliennes" ? "Du sang sur un tee-shirt blanc, cela se voit", a ironisé le Dr David Yehuda interviewé par Michel Zerbib sur Radio J, le 5 mai 2011. Et sur un pantalon bleu aussi, serait-on tenté d'ajouter. Le commentaire du film présenté par France 2 à la Cour d'appel de Paris en 2008 allègue qu'une tache près du bras droit serait du sang (8'14''). Mais le "rapport médical" jordanien, auquel le Tribunal accorde une telle "foi", ne relève des "blessures par balles" qu'au "niveau des deux jambes".

Quel crédit accorder à ce "rapport médical" jordanien ? C'est sur ce "rapport" que le Tribunal se fonde - "il y a lieu de croire, sur la foi de ce rapport" - avant de conclure que la "preuve des imputations diffamatoires" n'est pas apportée. En fondant ainsi sa décision sur ce "rapport médical" jordanien - certaines de ses phrases contredisent notamment un autre "rapport médical" -, le Tribunal semble avoir renoncé à son devoir de statuer en droit, avec bon sens et avec logique. A noter que la justice française offre des exemples où des magistrats motivent leurs jugements en se fondant sur des rapports d'experts - psychiatre, spécialiste en immobilier - contestables par leurs imprécisions, leurs contradictions, etc. Ce qui est préjudiciable pour les justiciables qui subissent des dommages.

Curieusement, ce Tribunal qualifie de "déclaration péremptoire" une observation du Dr Yehuda David induite par son expertise acquise en particulier sur les champs de guerres au sein d'unités de Tsahal. Ce chirurgien émérite a affirmé, notamment à l'audience, que Jamal al-Dura n'aurait pas survécu - il se serait "vidé de son sang en quelques minutes sans pouvoir atteindre l'hôpital de Gaza" - si son artère fémorale avait été touchée par des balles de M16 israéliens ce 30 septembre 2000.

Une information majeure
En qualifiant de "limitée" la portée de la révélation du Dr Yehuda David, le Tribunal minore sans raison une information majeure.

En effet, en 2000, Jamal al-Dura avait attribué toutes ses blessures à Tsahal. C'est aussi ce qui ressort de ce film de Talal Abu Rahma pour France 2 et en date du 23 octobre 2004. Un film intégré dans celui montré par France 2 et Charles Enderlin à la Cour d'appel de Paris le 27 février 2008 et visible sur le site de France 2 (13'04''). En rappelant son opération de chirurgie réparatrice de 1994, le Dr Yehuda David non seulement a annihilé les allégations de Jamal al-Dura, de Talal Abu Rahma et de France 2 en ce qui concerne les membres opérés, mais a aussi réduit le crédit à apporter à leurs allégations d'autres "blessures par balles".

Et ce chirurgien se voit conforté dans ses affirmations par ledit "rapport médical" jordanien qui évoque, aux dires mêmes du Tribunal, "d'anciennes séquelles au niveau de la main droite, avec ancienne section du nerf cubital droit", et donc, a contrario, aucune autre nouvelle blessure à cette main de Jamal al-Dura.

Enfin, on peut s'interroger sur le choix de Jamal al-Dura d'avoir judiciarisé les questions visant ses blessures, alors qu'il aurait pu répondre aux questions de Clément Weill-Raynal et de Luc Rosenzweig, venir s'exprimer devant le Tribunal et surtout accepter d'être examiné par les experts d'une commission d'enquête indépendante chargée d'établir la vérité sur ce qui s'est produit le 30 septembre 2000 au carrefour de Netzarim, et dont la constitution a été demandée par Richard Prasquier, président du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) en 2008, puis en 2011.

D'autant que les autorités israéliennes ont toujours indiqué qu'elles ne mettraient "aucun obstacle à ses déplacements".

Il est désolant qu'aucune des institutions publiques françaises - notamment la direction de France Télévisions, le ministère de la Culture et de la Communication et le CSA (Conseil supérieur de l'audiovisuel) - ne soit intervenue depuis tant d'années pour mettre un terme par des réponses à ces questionnements légitimes et logiques sur "l'incident al-Dura".

21es Rendez-vous de l'Histoire
Les 21es Rendez-vous de l'Histoire à Blois ont eu pour thème "La puissance des images" (10-14 octobre 2018).


Articles à lire sur
- l'affaire al-Dura/Israël
- la France
- le Judaïsme/Juifs
- le Monde arabe/Islam
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Cet article a été modifié le 15 octobre 2011 puis les 13 mai 2011, 30 septembre 2016, 2 octobre 2018, 29 septembre 2019, 2 octobre 2020, 28 septembre 2022, 28 septembre 2023.

L’ALAT propose une carrière militaire... sous les cocardes et sous les rotors


L’ALAT (Aviation légère de l'Armée de Terre, Armée de l'Air de l'Armée de Terre) a fêté ses 60 ans au salon Eurosatory qui organisa le 17 juin 2014 un colloque sur l'aérocombat dans les engagements récents et les hélicoptères, systèmes d'armes modernes. Elle avoisinait « 4 500 personnels répartis en officiers, sous-officiers et militaires du rang ». Elle vivait des mutations décisives : harmonisation avec les formations aéronautiques civiles européennes dans le cadre des JAR-FCL 2, affinement de sa doctrine d’emploi, renforcement de son caractère interarmées, arrivée du Tigre en 2003 et du NH 90 en 2011, formation au Tigre à l’Ecole Franco-allemande, etc. Elle conjugue passion aéronautique et aspiration à servir son pays. Enquête réalisée en 2002. En 2024, l'ALAT célèbre ses 70 ans.

Jean Boulet (1920-2011), émérite pilote d'essai sur hélicoptère
L’ALAT propose une carrière militaire... sous les cocardes et sous les rotors
« Les drones, un usage controversé » par Peter Yost


Commandement de l’Aviation légère de l’armée de Terre
L’armée de Terre exploite plus de la moitié des hélicoptères de l’État français et les deux tiers des appareils à voilure tournante des armées. Elle tient donc une place prépondérante dans les instances interministérielles et interarmées traitant de cette capacité majeure pour le succès des opérations militaires modernes.

"Tout en conservant son rôle d’expertise de l’armée de Terre en matière d’intervention à partir de la 3e dimension, le COM ALAT devient une structure opérationnelle assurant la cohérence du continuum formation, entraînement et préparation à la projection de l’ALAT. Il intègre la 4e brigade d’aérocombat (BAC), nouvelle unité de combat intégrant un état-major interarmes, une compagnie de transmissions et trois régiments d’hélicoptères de combat. La 4e BAC a été créée le 5 juillet 2016 à Clermont-Ferrand."

"Le COM ALAT assure la maîtrise de la 3e dimension pour l’armée de Terre. Il contribue à garantir la cohérence capacitaire du « milieu aéroterrestre » et valorise ainsi la place de cette composante en interarmées. En qualité de tête de chaîne de l’aéronautique de l’armée de Terre, il est responsable de la mise en œuvre opérationnelle du maintien en condition opérationnelle aéronautique et est exploitant de tous les aéronefs."

"Le COM ALAT est constitué :
d’un état-major à la fois opérationnel et expert de la 3e dimension de l’armée de Terre ;
de l’école de l’ALAT comprenant cinq organismes de formation dont les cursus sont déterminés en liaison avec l’ECIA (l’école de pilotage de Dax, l’école de combat du Luc, les centres de formation Tigre de  l’EFA, du CFA PTL, ainsi que le CFIA NH 90) ;
de la 4e BAC à vocation interarmes, dotée d’une structure de commandement tactique capable d’accueillir et de faire manœuvrer des unités interarmes de contact, de trois régiments d’hélicoptères de combat et d’une compagnie de commandement et de transmissions. Elle disposera d’un groupe d’adaptation à l’aérocombat (GAAC), pour l’intégration d’unités du 1er champ et le concours auprès des unités du 2e champ ;
d’une structure de maintenance dédiée (9e BSAM), constituant le magasin central des rechanges aéronautiques et possédant une capacité de maintenance opérationnelle ;
d’un détachement d’avions d’aide au commandement."

"Chiffres clés
4 369 hommes et femmes (2017)
329 hélicoptères (2017)
8 implantations principales".

Des métiers divers et passionnants.

« La justification de l’ALAT, c’est d’utiliser la troisième dimension dans un contexte de tactique terrestre. Sur les 700 hélicoptères de l’Etat, le Contrôle Général des Armées a recensé 463 hélicoptères à l’ALAT - ce nombre atteindra 410 -, 95 dans la Marine, 83 dans l’Armée de l’air et une quarantaine dans la gendarmerie », résume le général Ladevèze, commandant l’ALAT. Celle-ci forme les pilotes des trois Armées, de la gendarmerie, des Douanes et de la Sécurité civile.

Un recrutement dual sélectif
C’est le Centre de Sélection et d’Orientation (CSO) qui filtre les sous-officiers.
« Tous statuts confondus, le recrutement couvre un spectre de 17 ans - futurs sous-officiers pilotes à l’ENSOA (Ecole Nationale des Sous-Officiers d’Active à Saint- Maixent) - à 34 ans. Avoir le Bac est la condition préliminaire. Indispensable, l’agrément technique de l’ALAT comporte un volet technique à Vincennes et un volet médical à l’hôpital parisien Percy. A Vincennes, on prononce un pronostic de réussite en formation-pilote, complété par l’examen médical d’admission au titre de la spécialité de pilote effectué au CPEMPN (Centre Principal d’Expertise Médicale du Personnel Navigant). Un candidat sur huit est retenu. L’objectif est que le taux d’échec au stage de l’EAALAT (Ecole d’Application de l’ALAT) à Dax soit inférieur à 10%. Il est de 6-7% », explique le lt-col. Vaute, chef de la section Sélection de l’ALAT.
Outre les tests de personnalité - sociabilité, équilibre psychologique, réactivité -, et de connaissances, ceux psychométriques apprécient les facultés de raisonnement, de représentation mentale et d’orientation spatiale.
Les candidats pilotes passent des tests de psychomotricité : sur une plate-forme d’hélicoptère, sont mesurées « la coordination, la dissociation de l’attention, la combativité et la gestion de l’effort dans la durée ».
Des entretiens avec un officier pilote et/ou un psychologue complètent le dispositif.

Pour les sous-officiers (pilote, observateur météo, contrôleur de sécurité aérienne), majoritaires à l’ALAT, cette sélection intervient avant examen de leur dossier en Commission, modalité d’accès à Saint-Maixent. Après une scolarité de sept mois, ils signent un contrat de cinq ans (dix ans pour les pilotes).

Pour les officiers, distinguons trois voies.
Tout d’abord, les jeunes de 24-25 ans, à Bac + 2-3, veulent devenir pilotes et postulent comme OSC (Officier Sous Contrat). Chaque année, l’ALAT recrute 5-6 OSC signant pour 15 ans.
Puis, les Saint-Cyriens de 22-23 ans passent les épreuves de cet agrément pour pouvoir choisir éventuellement l’ALAT (une dizaine de places par an).
Enfin, par la voie semi-directe précoce des sous-officiers de 26-27 ans entrent par concours à l’Ecole Militaire Interarmes (EMIA) au cursus de deux ans, et celle tardive : des sous-officiers de 30-35 ans sont promus officiers des Ecoles d’Armes.

De la sélection à la formation continue, est détectée la capacité à progresser.

L’EAALAT
L’EAALAT est implantée dans deux sites principaux, Dax et Le Luc en Provence. Le troisième site est le Centre de Vol en Montagne (CVM) de Saillagouse. L’objectif : former 100 pilotes par an, dont 70 pour l’ALAT.

Après un stage de quatre mois à Coëtquidan, les OSC suivent un stage-pilote avec les officiers à Dax, base chargée de la formation initiale. Le stagiaire acquiert les techniques de pilotage - vol aux instruments de jour/nuit (10 h de tenue machine), prise en compte de l’environnement météo, circulation et réglementation aériennes -, les notions d’équipages et de missions, la discipline militaire, et la pratique des sports. Après quatre mois de cours théoriques, il effectue son premier vol. Le nombre d’heures de formation théorique est de 550. Celui d’heures de vol s’élève à 120 h, dont dix heures de vol solo, ce qui mûrit le pilote. Le stage dure quarante semaines. Les sous-officiers pilotes se spécialisent ensuite au Cannet des Maures (Var) en hélicoptères Légers ou de Manoeuvres. A Dax, sont formés aussi les moniteurs en stages de dix semaines.

Au Luc en Provence : c’est « la formation dans le domaine tactique, de l’emploi et de la mise en œuvre des systèmes d’armes, et au vol IR ». Vocation est à « l’apprentissage du combat aéromobile, à la formation avancée des équipages à leurs systèmes d’armes (130-140 heures de vol) - i.e. un appareil armé, Gazelle-reconnaissance, Gazelle de combat air/air (canons ou missiles), Gazelle d’appui-destruction essentiellement à vocation anti-char, et hélicoptère de manoeuvres, transport tactique ou Utilities Helicopters - et dans lequel le vol tactique est nécessaire ». Les techniques sont sophistiquées : vol de combat dans le terrain, vol avec Jumelles de Vision Nocturne (JVN), tir de nuit avec caméra thermique Viviane et tir air-air. Sur hélicoptères léger ou de transport, en appui protection, jour/nuit. Les vols avec JVN sont fatigants pour les équipages. Pour les officiers, le stage dure 11 mois. Pour les sous-officiers, celui de pilote de combat dure neuf semaines. Il peut être suivi par un stage, selon la filière, d’une durée maximale de trente-trois semaines.

L’EAALAT compte une centaine d’appareils, « répartis pour moitié dans chaque base selon la formation initiale ou spécialisée : à Dax, la Gazelle SA 341, un monomoteur simple et fiable, et au Luc des hélicoptères plus diversifiés. La base du Luc recourt à tous les appareils en service dans l’ALAT, sauf le Cougar : le Puma pour la formation sur hélicoptère de transport tactique et celle IR, le Fennec pour celle IR essentiellement et les différents types de Gazelle - Canon, AATCP (Air Air Très Courte Portée), caméra thermique Viviane -, pour celles « systèmes d’armes », tactique et JVN. Car l’ALAT a peu de Cougar et il s’agit d’une extension de la qualification sur Puma. Les pilotes apprennent sur manuels et simulateurs et effectuent le vol de validation sur Cougar dans un régiment », note le col. Tissot, directeur Général de la Formation à l’EAALAT.

Il poursuit : « L’EAALAT ne réalise que 5% des heures de formation sur simulateur en raison de la spécificité du vol en hélicoptère : celui-ci et son environnement sont difficilement modélisables. A partir de 2003, grâce aux progrès technologiques et en concordance avec les normes JAR-FCL 2 (Joint Aviation Requirements Flight Crew Licensing, 2 pour hélicoptère), seront mis en place des simulateurs adaptés. Ce qui devrait porter ce ratio à 20-25%, et vers 2015 à 50% avec l’arrivée des Tigre et NH 90. Cela sera sensible dans le domaine de la formation tactique (avec EDITH, Entraîneur Didactique Interactif Tactique pour Hélicoptère). En formation initiale, les JAR-FCL 2 pourraient autoriser 1/3 des heures du stage CPL (Commercial Pilot License) sur simulateur ». Depuis septembre 2000, les pilotes sont formés selon ces normes dont l’entrée en vigueur est prévue pour 2002-2003.

L’Ecole Franco-Allemande formera à Fassberg (Allemagne) les mécaniciens, et au Luc les moniteurs, puis les pilotes du Tigre. Les cours communs seront dispensés en anglais, et ceux sur les systèmes d’armes français et allemands dans la langue nationale.

Carrières et emplois
« Ce qui caractérise l’ALAT, c’est un esprit alliant les exigences opérationnelles de l’Armée de terre et la fraternité aéronautique : la cellule de base est l’équipage de 2-3 hommes, dont un mécanicien-navigant pour le Cougar, puis la patrouille (2-3 appareils), l’escadrille (dizaine d’appareils, 40 personnes), le régiment (800-1 000 personnes). Donc une solidarité de fait, renforcée, car souvent ceux envoyés en opérations vivent ensemble 4-6 mois. C’est une communauté de destins entre échelons. Le pilote-soldat est ambivalent : s’il vit en temps de paix sur une base, il a vocation à travailler n’importe où, parfois en longue durée, dans des conditions rustiques, extrêmes, voire hostiles, loin de sa famille », expose le gal Ladevèze. Après l’EAALAT, pour 90% d’entre eux, les pilotes sont affectés dans un Régiment d’Hélicoptères de Combat (RHC), sur le système d’armes choisi. Certains le sont dans des unités particulières : escadrilles de montagne à Gap, escadre de liaison à Rennes et escadrille à Compiègne.

« Il y a deux rythmes de carrière différents avec des possibilités d’avancement sensiblement égales. Certains officiers ont une mobilité rapide (2-3 ans dans une garnison) : jusqu’au grade de capitaine, ils sont dans des unités de contact, puis servent dans les états-majors ou à l’encadrement supérieur de ces unités. D’autres, les experts sont spécialisés dans un savoir-faire pendant une grande partie de leur carrière, en fait la seconde : ils donnent la continuité indispensable à des programmes. Un pilote ou un ingénieur d’essais reste souvent dans sa spécialité », observe le gal Ladevèze. Sans être un CEV, le GAMSTAT (Groupement AéroMobile du Service Technique de l'Armée de Terre) mène des études, dialogue avec les industriels, assure une veille technologique, valide les caractéristiques et éclaire le commandement. Ses experts doivent « rester dans la logique de stricte suffisance, en assurant un compromis entre l’idée et le besoin ».

« Après l’EAALAT, l’officier est affecté en régiment pendant quatre ans, passe l’apprentissage de chef de patrouille avant de suivre le cours de commandant d’unité, ce qui déterminera sa désignation éventuelle à la tête d’une escadrille. Mille heures sont exigées pour rendre cette expérience profitable et lui permettre de s’imposer comme chef. On commande en moyenne à 30 ans », expose le col. Tissot. Le lieutenant est promu capitaine automatiquement après quatre ans d’ancienneté dans son grade, et sa promotion au choix comme commandant a lieu après cinq-neuf ans d’ancienneté dans son. Les officiers entrent à l’Ecole d’Etat-Major (Compiègne), puis sur concours à l’Ecole de guerre, ensuite au Collège Interarmées de Défense (Paris) pour apprendre à commander des RHC. Enfin, the happy few suivent les cours de l’Institut des Hautes Etudes de la Défense Nationale (IHEDN) et de l’Ecole du CHEM (Cours des Hautes Etudes Militaires), à l’Ecole Militaire.

« Le sous-officier reste 5-8 ans dans la garnison, ce qui signifie 2-3 mutations dans sa carrière. Aux ordres d’un chef de bord, c’est un spécialiste dans une escadrille. Il démarre comme sergent-pilote, ou maréchal des logis ». Par des stages à l’EALAT, après environ six ans d’expérience et mille heures de vol, il peut devenir chef de bord (BSTAT), moniteur ou chef de patrouille, et « accéder au corps des officiers par plusieurs voies : vers la trentaine, celle d’officier des Armes, à statut particulier qui lui interdit d’accéder aux plus hauts échelons de la hiérarchie. Dans la catégorie des OSC, il peut accéder au corps des officiers par le contrat de spécialité d’une durée maximale de vingt ans », décrit le gal Ladevèze.

Enjeux et perspectives
Le taux de disponibilité s’élève à 65-70%. L’ALAT offre environ 170 h d’entraînement. Son but ? Atteindre vite 180 h. 2002 devrait concrétiser ses efforts.

« On va passer au Cougar MK 2 plus, qui demande un entraînement suivi, sur simulateur régulièrement. Avec le Tigre, un système d’armes complet, c’est la technicité équivalente à celle du Mirage 2000, du Rafale par certains aspects, et du Cougar MK 2. Cela implique un entraînement continu sur appareils d’armes et de complément et simulateurs. L’ALAT a autorisé un type de vols de combat de nuit, où sur un trajet court et bien reconnu, on peut descendre à 5-10 m du sol pour des approches finales de cibles, à 10 km de l’objectif. Le NH 90 aura notamment un Flir, une caméra thermique de pilotage permettant de s’infiltrer très bas. Après la Marine (2005) et l’Allemagne (vers 2005), l’ALAT devrait disposer en 2011 du NH 90 qui apporte des automatismes similaires à ceux d’avions de transport sophistiqués, est en plus adapté au travail tactique, et a des commandes électriques. Il nécessite aussi un entraînement suivi pour maîtriser la complexité des système de gestion de mission, i.e. l’intégration des appareils et formations dans l’environnement aéroterrestre, avec des contraintes fortes et la gestion de la troisième dimension », prévoit le gal Ladevèze.

La reconversion professionnelle
« Tout militaire ayant quatre ans de service et quittant définitivement les Armées peut bénéficier de congés de conversion d’une durée maximum de 12 mois pour suivre les actions de formation adaptées à son projet professionnel, et d’une. phase de préparation, d’information, complétée par un bilan d’orientation qui vise à élaborer son projet professionnel. Validé par des professionnels, celui-ci détermine l’aide nécessaire : stages de formation, d’accompagnement, intégration d’entreprise, etc. » (loi de 1996). Quand l’aide est d’accompagnement, ce congé dure au maximum six mois. Quand elle vise un changement d’orientation qui requiert une formation, à ce congé de douze mois au maximum peut s’associer une aide financière de 7 625 € en-deçà de vingt-cinq ans de service, et de 4 575 € au-delà.

Les secteurs de reconversion ? L’aéronautique civile -, comme pilote, instructeur, mécanicien, logisticien, etc. -, les assurances, etc. Placide, le général Ladevèze conclut : « On a assisté à toutes sortes de reconversions, la plupart du temps très réussies ».

Crash en 2017
Le 2 février 2017, deux hélicoptères militaires Gazelle de l’école d’aviation du Cannet-des-Maures se sont écrasés près du lac de Carcès, à proximité de Saint-Tropez. Les cinq soldats à leur bord sont morts : "les  trois instructeurs de l’EALAT morts sont le lieutenant-colonel Stéphane Chaon, 44 ans, le capitaine François Mille, 35 ans, et le capitaine Patrick Vasselin, 52 ans. Les deux stagiaires du 4e régiment d’hélicoptères des forces spéciales (RHFS) de Pau disparus sont le capitaine Quentin Gibert, 29 ans, et le lieutenant Sébastien Grève, 30 ans. Tous mariés, ils laissent derrière eux onze enfants". Florence Parly, ministre des armées s’est rendue sur place. "Créée en 1957, la base du Cannet-des-Maures accueille aujourd’hui une des implantations de l’école de l’aviation légère de l’armée de terre. Elle regroupe l’état-major de l’école et trois centres de formation, dont la base école Général-Lejay".

Problèmes
En 2017, des articles ont révélé la vétusté des appareils militaires français. 

Le 11 juillet 2018 a été publié le rapport d'information de Dominique de Legge fait au nom de la commission des finances au résumé alarmant : "Le parc d'hélicoptères des armées : une envolée des coûts de maintenance, une indisponibilité chronique, des efforts qui doivent être prolongés". "Alors que les crédits consacrés au maintien en condition opérationnelle (MCO) des hélicoptères des armées ont crû de plus de 56 pour cent entre 2009 et 2017, seul un aéronef sur trois est disponible.
Sur un parc total qui comprenaient 467 hélicoptères en 2017, 161 appareils étaient ainsi immobilisés dans l'industrie et 135 dans les forces.
Les causes de cette indisponibilité sont multiples : une organisation du MCO des aéronefs complexe, un parc très hétérogène, des règles de navigabilité parfois inadaptées et excessives, des besoins structurels de maintenance aggravés par l'intensité des déploiements en opération extérieure, des défaillances de la chaîne logistique, etc.
Si des initiatives ont été prises ces dernières années, avec le lancement d'un « plan d'actions hélicoptères » (PAH) en 2014 et la réforme du MCO aéronautique en 2017, Dominique de Legge, rapporteur spécial des crédits de la mission « Défense » estime que ces efforts doivent être prolongés.
Dans cette perspective, il formule quatorze recommandations s'articulant autour de trois axes :
- améliorer le pilotage financier du MCO ;
- renforcer l'efficacité du soutien opérationnel ;
- faire évoluer les relations avec les industriels".

70e anniversaire en 2024
Début juillet, l'ALAT "a eu des hélicoptères stationnés sur l’aérodrome de Chartres afin, entre autres, de préparer le défilé du 14 Juillet à Paris. Rencontre avec le capitaine Nicolas. La célèbre parade dans le ciel du 14 juillet, à Paris, réclame tout autant de concentration que les missions en opération extérieure (Opex). « Notre métier requiert de la rigueur », souligne, vendredi, le capitaine Nicolas, pilote au sein de l’aviation légère de l’armée de Terre (Alat), au manche d’un Cougar."

"Héritière de l’aviation légère d’observation de l’artillerie, l’ALAT est née officiellement en novembre 1954 avec son propre personnel et son équipement. Lors de sa création ce sont des avions Morane-Saulnier, l’une des firmes à l’origine de l’activité d’avionneur de Daher, les MS 500 « Criquet », qui ont constitué la flotte de la nouvelle arme avec 40 appareils. Avant l’avènement de l’hélicoptère, ces avions à décollage et atterrissage courts (STOL) assuraient les missions d’observation, de réglage d’artillerie, d’appui des troupes au sol et d’évacuation sanitaire. Des caractéristiques STOL qui se perpétuent avec la gamme d’avions Kodiak de Daher", a relaté La Semaine des Pyrénées (27 septembre 2024).

Le 19 septembre 2024, l’ALAT "a fêté ses 70 ans d’existence à Pau (Pyrénées-Atlantiques) au sein de la base du 5ème Régiment d’Hélicoptères de Combat (RHC). L’entreprise Daher, basée dans les Hautes-Pyrénées, était présente. Un colloque suivi d’une prise d’armes présidée par le général Pierre Schill, chef d’état-major de l’Armée de Terre, a réuni des représentants des forces armées et les familles des personnels de l’ALAT".

"Daher, constructeur des avions TBM 700 (photo ci-dessus), qui équipent l’une des unités de l’ALAT, était l’un des partenaires de cette célébration. Son avion utilitaire Kodiak 100 ainsi que ses services de maintenance, d’ingénierie et de logistique y étaient également présentés."

"Au début des années 90, l’ALAT a retenu le TBM 700 pour assurer la mission de transport d'Autorités de l'Armée de Terre. Une flotte de 8 avions a été commandée en 1992 avec des TBM 700A, livrés entre février 1995 et fin 1999, puis complétée en 2000 par trois TBM 700B, version à porte large".

"La flotte ALAT compte aujourd’hui 8 avions, tous basés sur l'aéroport de Rennes Saint-Jacques et opérés par le détachement avions de l'Armée de Terre. Cette flotte est entretenue dans le cadre d’un contrat de maintien en conditions opérationnelles (MCO), renouvelé pour la 4e fois en 2021 au profit de Daher, pour une durée de 7 ans."

"En 2010, la Direction Générale de l’Armement (DGA) a choisi Daher pour réaliser la rénovation avionique de l’ensemble des TBM 700 des forces armées françaises dont les avions de l’ALAT. Cette modernisation, qui s’est achevée en juin 2014, comprenait l'installation de la suite avionique Garmin G1000 avec son pilote automatique numérique, accompagnée de la mise au standard civil et de la certification de navigabilité européenne."

"Parmi les autres modifications figurent :
- L’installation d’un système d’enregistrement de paramètres de vol Apibox de la société IAero,
- Le remplacement de la balise de détresse par un modèle plus compact Artex ME406,
- Le remplacement du radar météo par un modèle plus récent et l’intégration d’un Stormscope, appareil de détection d’orages,
- La mise en place d’aménagements supplémentaires pour les passagers".

"A la fois avionneur, industriel, prestataire de services industriels et logisticien, Daher compte aujourd'hui environ 13 000 salariés pour un chiffre d'affaires de 1,65 milliard d'euros en 2023. Entreprise familiale, Daher est tourné vers l'innovation depuis sa création en 1863. Présent dans 15 pays en Europe, Amérique du Nord et Asie, Daher conçoit et développe des solutions à valeur ajoutée pour ses clients et partenaires aéronautiques et industriels. La Division Avions de Daher construit deux familles d’avions monoturbopropulseurs : l’avion de voyage pressurisé TBM de Tarbes, en France ; et l'avion utilitaire Kodiak à Sandpoint, Idaho, États-Unis".

Lors de cet anniversaire, général Pierre Schill, "le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT] qui, inlassablement, met en garde contre les « vérités du moment », estimant qu’il « serait dangereux de mettre au rebut un type d’armement au regard d’une expérience contingente ». Et cela vaut pour les hélicoptères d’attaque, dont il a récemment encore défendu la pertinence dans la revue « Combats futurs », publiée par le Commandement du Combat Futur [CCF]", a précisé Laurent Lagneau (Opex360.com, 22 septembre 2024).

« Les évolutions actuelles de la conflictualité donnent aujourd’hui l’avantage – temporairement, comme toujours – à la cuirasse sur le glaive », a d’abord relevé le CEMAT. Effectivement, les « capacités de défense sol-air ont progressé plus vite que la protection des hélicoptères », ce qui pose la question de l’avenir de l’aérocombat, à qui l’on « oppose la puissance de l’artillerie et la prolifération des drones et munitions téléopérées à bas coût, un adversaire mettant en œuvre des systèmes sol-air redondants et performants », a admis le général Schill. « Beaucoup semblent convaincus, à l’aune de l’expérience russo-ukrainienne, que l’hélicoptère est désormais en voie de déclassement, au mépris de certains retours d’expérience qui montrent qu’il produit encore les effets attendus sur le champ de bataille », a-t-il ensuite déploré.

"Toujours est-il que, pour le CEMAT, « l’hélicoptère habité n’a pas dit son dernier mot » car la « place de l’homme, instrument premier du combat, reste déterminante car lui seul autorise une capacité de combat dans un environnement brouillé, lorsque les communications ne fonctionnent plus ».

Et d’insister : « Lui seul permet de remplir la mission de manière autonome, en adaptant les modalités à la finalité donnée par le chef. Lui seul a le pouvoir de mesurer les effets de son action, de la démonstration de force au tir à détruire. Lui seul enfin possède une réversibilité totale, lorsque l’intensité du combat décroît et transforme le visage de l’affrontement ».

"Au passage, le général Schill a sans doute donné une réponse aux questions qui se posaient il y a quelques mois au sujet du successeur de l’hélicoptère d’attaque Tigre. « Les études amont portent sur le fait de savoir si les vols seront habités ou non. Nous avons un choix à faire entre la modernisation des aéronefs existants ou le passage à des équipements de génération suivante, avec des hélicoptères robotisés, une combinaison entre hélicoptères et drones comme dans le système de combat aérien du futur [SCAF], ou encore le ‘char du futur’, le MGCS [Main Ground Combat System] », avait-il en effet détaillé lors d’une audition au Sénat."

"A l’occasion des 70 ans de l’Aviation Légère de l’Armée de Terre (ALAT), Yves Le Bec, dessinateur officiel de l’Union Nationale des Anciens de l’ALAT, propose un recueil de dessins humoristiques. Ce nouveau livre de Yves Le Bec regroupe des dessins couvrant cette période de 70 ans. Le premier date de 1954 exactement, un Bell 47 à flotteurs dessiné grâce à l’autorisation de Jean Moine (le premier pilote d’hélicoptère qui s’est posé au sommet du Mont Blanc le 6 juin 1955) et les derniers sont tout frais et représentent le Guépard. Tous ces dessins sont en couleurs et sont accompagnés de textes explicatifs… « pas trop rébarbatifs » précise Yves Le Bec, avec l’humour qui caractérise son oeuvre. Tous les avions et hélicoptères de l’ALAT sont représentés, dans un ordre « proche de la chronologie » et quelques autres engins volants, hors ALAT, ont été ajoutés. L’ensemble forme un livre de 100 pages, format A4, couverture cartonnée. Les bénéfices de ce livre seront intégralement versés à l’Entraide ALAT, qui vient en soutien aux familles des disparus."

"Afin d’optimiser l’impression de ce livre, il est proposé en souscription (20 € + 10 € de frais de port). L’impression est prévue pour le début du mois de novembre. Les livres pourront ainsi être distribués au plus tard début décembre et seront donc arrivés avant la période des cadeaux de fin d’année. Contact : Yves Le Bec ny91@free.fr"


Visuels :
Insigne de l’Aviation légère de l’armée de Terre - © armée de Terre

L’Eurocopter EC-120 B Calliopé, ou Colibri dans le civil, aux couleurs de Héli-Dax, en service dans l’ALAT comme hélicoptère-école depuis 2008. © Yves Le Bec



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Cet article a été publié dans le n° 569 d'Aviasport d'avril 2002, et sur ce blog le :
- 17 novembre 2012 alors que des milliers de postes sont à pourvoir dans l'aéronautique, qu'un excès de règlementation  bureaucratique européenne pénalise l'aviation française ;
- 17 juin 2014 et 18 août 2017, 3 février et 30 juillet 2018.