Citations

« Le goût de la vérité n’empêche pas la prise de parti. » (Albert Camus)
« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du Soleil. » (René Char).
« Il faut commencer par le commencement, et le commencement de tout est le courage. » (Vladimir Jankélévitch)
« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
« Le plus difficile n'est pas de dire ce que l'on voit, mais d'accepter de voir ce que l'on voit. » (Charles Péguy)

mercredi 22 mars 2023

Les enjeux de l'alimentation à base d'insectes

Suscitant des réticences fondées, favorisée par des instances onusiennes et européennes, notamment par des politiques de réduction de cheptels, encouragée par des ONG, la consommation d'insectes par les êtres humains et les animaux représente un changement civilisationnel en Europe, en Amérique du nord, en Israël... ainsi que de multiples enjeux : historiques, économiques, financiers, scientifiques, sanitaires, sociaux, culturels, environnementaux... Arte diffusera 
le 29 mars 2023 à 7 h 15,  dans le cadre de « GEO Reportage », « Les insectes, nourriture de demain ? » (Insekten - Unser Speiseplan für morgen?) de Jean-Luc Nachbauer. Le 29 mars 2023 de 19 h à 21 h, la synagogue Berith Chalom - 18 rue Saint Lazare, 75009 Paris - va accueillir la conférence de Bruno Fiszon, vétérinaire et grand rabbin de Moselle, notamment sur l'animal dans le Judaïsme et la che'hita (abattage rituel juif) - fondements bibliques, réalité, mythe, enjeux - qu'il défend en Europe, notamment en France. 

« Une femme d'exception. Le royaume d’Anna » par Beate Thalberg

C’est un changement de civilisation qui est élaboré dans les arcanes de l’Union européenne (UE) et des Nations unies (ONU), et imposé peu à peu, sans fournir de vision d’ensemble aux citoyens, et en occultant à ces derniers les enjeux notamment financiers et culturels, voire gastronomiques, de ces bouleversements.

Le but : au nom de la lutte contre le « changement climatique » ou ses dénominations variées (« dérèglement climatique », « réchauffement climatique »), de la préservation de l’environnement, voire de la survie de la planète Terre et d’une alimentation plus sûre ainsi que plus protéinée, et au fond d’une hiérarchie aberrante, abandonner l’alimentation animale, et tout ce que cela implique, au profit de celle à base d’insectes. Bref, changer l’homme de carnivore gourmet en…

Et bien sûr, c’est pour notre bien. Enfin, selon les promoteurs de ces mutations.

Comment se manifestent ces changements ? Par l’inflation de réglementations européenne et nationale compliquant inutilement le travail d’agriculteurs. Par la signature d’accords commerciaux avec des Etats ne respectant pas ces réglementations et permettant l’importation en UE de produits agricoles moins chers. Par la disparition des agriculteurs et du secteur agricole – pourtant un atout dans le commerce extérieur français -, ce qui libère des terrains pour installer des éoliennes. Par la fin de l’Histoire agricole d’Etats malgré la persistance – pour combien de temps ? - d’une filière agroindustrielle. Par le silence sur les questionnements concernant les effets « des parcs éoliens sur la dégradation de la santé d’animaux d’élevage ». Par l’utilisation de denrées agricoles non pour la nourriture, mais comme carburant bio ou textiles, etc.

Culpabilisant l’homme accusé de tous les maux, inspirée par une vision profondément pessimiste, erronée, anti-biblique et a-humaine – élimination du rapport entre l’homme et l’animal, de la relation entre l’éleveur et ses vaches ; animal perçu uniquement dans son rapport avec la « neutralité carbone » -, empêtrée dans ses contradictions – importation de denrées fabriquées sans respect de sa réglementation contraignante et bureaucratique -, l’Union européenne impose la réduction de troupeaux de bovins au motif que la vache, lors de sa rumination, émet des rots et des flatulences, et donc du « méthane, un gaz à effet de serre 25 fois plus dangereux pour le réchauffement climatique que le CO2, donc en partie responsable du réchauffement du climat ». En octobre 2022, la Nouvelle-Zélande a annoncé « son intention d'imposer les émissions de gaz à effet de serre des animaux d’élevage »…

Arnaud Gauffier, en charge des questions agricoles en France pour le Fonds mondial pour la nature (WWF), avait averti en 2015 : « Pour lutter contre le changement climatique, il faut aussi que le consommateur se résolve à "limiter" durablement sa consommation de viande ».

Dans ce contexte, se développent les recherches sur la viande artificielle – biotech très coûteuse - et sur la commercialisation d’insectes pour l’alimentation humaine et animale.

L’animal – volailles, bovins, ovins, porcs – est intimement lié aux religions, aux fêtes familiales, à la civilisation, à l’Histoire – poule au pot, plat emblématique espéré, car signe de prospérité après les guerres de religion, par Henri IV, roi de France et de Navarre (« Si Dieu me donne encore de la vie, je ferai qu'il n'y a pas de laboureur en mon royaume qui n'ait moyen d'avoir une poule dans son pot ») -, aux évolution sociologiques...

La FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture) étudie l'entomophagie, c’est-à-dire la consommation d'insectes et d’arachnides (araignées, les scorpions, les acariens) par les humains. « 2 milliards de personnes et ont toujours fait partie de l'alimentation humaine », souligne la FAO.

Quant à l’Union européenne (UE), sa « Stratégie de la ferme à la table » « pour un système alimentaire juste, sain et respectueux de l’environnement » (« Farm to Fork strategy - For a fair, healthy and environmentally-friendly food system ») » est au cœur de son Pacte vert pour l’Europe (2019), qui vise à rendre « les systèmes alimentaires équitables, sains et respectueux de l’environnement. » Dans ce cadre, l’UE a autorisé dès 2021 la commercialisation d’insectes, riches en protéines et nutriments, comme aliments. Dans la plus grande transparence, alléguait-elle…

Or, en février 2023, le magazine 60 millions de consommateurs a publié ses essais comparatifs de 51 cafés. Résultat : « Pas d’alerte sanitaire dans les produits que nous avons passés au crible, mais un excès de corps étrangers dans le café moulu et en grains  ». Quels « corps étrangers » ? « Dans les cafés en grains et moulus, des fragments d’insectes parfois nombreux… jusqu’à 80 dans le café moulu Bellarom de Lidl et même 83 dans le café en grains Alter Eco ! C’est dire que le tri a été incomplet. Même si ces « intrus » ne représentent pas de danger pour le consommateur, leur présence est peu appétissante ». Il aurait été intéressant de savoir quels insectes se trouvaient dans ces cafés et s'il s'agissait d'insectes autorisés ou pas par l'UE. Cette enquête prouve l'insuffisance des contrôles nationaux et européens, en particulier sanitaire, et de l'étiquetage.

Rappelons que des mouvements propalestiniens militent pour l’étiquetage des produits israéliens fabriqués dans les territoires administrés par Israël et non pour un étiquetage suffisant sur la présence d’insectes dans nos tasses et assiettes. Mais, on ne peut pas se battre sur tous les fronts…

En mars 2023, selon le Journal officiel hongrois, un "décret du ministre hongrois de l'Agriculture entrera en vigueur en modifiant les règles d'étiquetage des denrées alimentaires. István Nagy avait indiqué qu'un avertissement devrait être donné si la nourriture contient des insectes ou des larves. Selon la nouvelle règle, il doit être clairement indiqué sur l'emballage si un produit approuvé comme nouvel aliment contient des insectes ou des larves. Cela s'applique aussi bien aux aliments disponibles en magasin qu'à ceux qui peuvent être achetés en ligne. L'inscription sera : "Attention! Cet aliment contient des protéines d'insectes !"

Pourtant le danger pour le consommateur est réel : outre les insectes non comestibles, les dangers sont nombreux (allergènes, virus, bactéries, toxines, parasites…).

« Au-delà des enjeux d’expertise spécifiquement associés aux questions d’évaluation des risques sanitaires et des bénéfices nutritionnels relatifs à la consommation des insectes », l’Anses  (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, établissement public à caractère administratif sous la tutelle des ministères de la Santé, de l’Environnement, de l’Agriculture, du Travail et de la Consommation), soulignait en 2015 « les forts enjeux de connaissances portant sur l’acceptabilité sociétale de ces nouvelles consommations ou encore sur les enjeux de développement et d’impact environnementaux qui y sont associés. » Elle préconisait aussi « d’explorer la question du bien-être animal pour ces catégories d’invertébrés » - comment ? -, « de définir un encadrement spécifique des conditions d’élevage et de production des insectes et de leurs produits permettant de garantir la maîtrise des risques sanitaires ». Force est de constater avec ces tests l’insuffisance de contrôles.

Les cafards dans votre assiette ? Un mets de fin gourmet à n’en pas douter. Joke. Ces organisations supranationales font fi de la gastronomie des terroirs français et des interdits alimentaires de certaines religions, tel le judaïsme. Le 11 février 2023, le Beth Din (tribunal religieux) de Paris publiait le communiqué "Cacherout : Utilisation et consommation des poudres d'insectes". Un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux tant l'inquiétude et l'indignation étaient vives au sein de la communauté juive française : les insectes ne sont pas cacher, et sont donc interdits à la consommation.

Dans une lettre ouverte publiée par L'agri (14 mars 2023), Jean-Paul Pelras, rédacteur en chef du journal, ironise sur la contradiction à inciter les consommateurs à manger des insectes tout en alertant sur les menaces de disparition pesant sur eux, et le revirement opéré en quelques décennies : auparavant, le commerce où était découverte une blatte faisait l'objet de contrôle sanitaire et était déshonoré, alors que désormais l'opprobre vise le client commandant un steak.     

En 2029, Iomojo, start-up française fondée par Madeleine Morley et Paola Teulières, "a développé des croquettes à base d'insectes" pour chiens et chats. "Un moyen de lutter contre le réchauffement climatique: la fabrication de la nourriture carnée des seuls animaux de compagnie américains est responsable de l'émission de 64 millions de tonnes de CO2 par an. En France, la nourriture de nos 63 millions d'animaux de compagnie mobilise 363.000 tonnes de sous-produits de viande par an et des quantités astronomiques d'eau... Ces nouveaux mets sont constitués à 20% de farine d'insecte, de la mouche noire Hermetia Illucens, mélangée à de la spiruline et des légumes. A priori anodin, ce changement d'alimentation pour nos animaux de compagnie pourrait avoir un impact réel sur la planète. De fait, l'élevage de larves de mouches consomme 25 fois moins de CO2 par kg que l'élevage de bœuf, 1000 fois moins d'eau. Or, une étude de l'université de Californie calcule que chaque année, aux États-Unis, l'alimentation des 163 millions de chats et chiens produit jusqu'à 64 millions de tonnes d'équivalent CO2. C'est autant que 13,6 millions de voitures pendant un an… Les seuls animaux de compagnie américains seraient ainsi le 5e plus gros consommateur de viande au monde… En France, nous possédons la bagatelle de 20 millions de ces compagnons. En se basant sur l'étude américaine, l'alimentation de nos toutous et chats français produit 8 millions de tonnes de CO2 par an. Autre argument: les insectes sont de gros consommateurs de matières organiques en décomposition, comme du fumier, des déchets de cuisine, des aliments avariés, et tout ce qu'on peut trouver dans un compost. De plus, leurs déchets organiques sont utilisés comme fertilisants."

En 2020, Ÿnsect, "start-up française qui élève des scarabées pour nourrir poissons d'élevage, chats, chiens et plantes, a finalisé un troisième tour de table de 316 millions d'euros. Soit, en excluant une première partie déjà annoncée de 110 millions et un financement européen de 23 millions réalisé en 2019, encore la bagatelle de 190 millions d'euros. «  Au total, ce sont 360 millions d'euros levés depuis notre création en 2011, détaille Antoine Hubert, cofondateur et PDG d'Ÿnsect. Soit plus que tous les financements des sociétés insectes dans le monde. » Minoritaires depuis 2016, les trois cofondateurs ont pu compter sur Astanor Ventures, déjà investisseur principal en 2019, ainsi que sur le fonds américain Upfront Ventures, Happiness Capital, Supernova Invest et Armat Group. Sans oublier Footprint coalition, le fonds de l'acteur hollywoodien Robert Downey Jr. Un pool bancaire comprenant la Caisse des dépôts, le Crédit agricole Brie Picardie et la Caisse d'épargne Hauts-de-France complète le financement. Ces montants sont énormes pour une société presque vierge de chiffre d'affaires en 2019. Même si elle a déjà engrangé plus de 100 millions d'euros de contrats sur trois ans, sa production au stade industriel, et donc ses ventes et potentiels bénéfices, n'arriveront qu'en 2022. « Après ce tour, nous n'aurons plus besoin de financement, assure le PDG. Même si nous restons à l'écoute s'il s'agit d'accélérer aux États-Unis ou en Asie, des marchés prioritaires. »

"La start-up, qui veut mener la course sur un marché de la nutrition animale pour poissons, chats et chiens estimé à 150 milliards de dollars, a ainsi lancé en mars 2020 la construction d'un site à Poulainville près d'Amiens. Il y produira 100 000 tonnes de protéines faites à partir de son scarabée Tenebrio Molitor. Deux tiers de ces volumes iront vers des engrais pour les plantes, mais 90 % du potentiel de chiffre d'affaires réside dans la valorisation pour de la nourriture animale premium. Selon Ÿnsect, sa technologie protégée par 30 brevets limite ainsi de 40 % la mortalité des crevettes et de 25 % celle des bars. Utilisée comme engrais, elle dope de 25 % les rendements de colza. « Ce positionnement très premium nous différencie d'autres acteurs qui font des criquets et grillons pour l'alimentation humaine, ou des spécialistes des mouches soldats pour la nourriture animale », appuie Antoine Hubert. Comme son compatriote Innovafeed, positionné sur ce créneau. Depuis le feu vert en 2018 par Bruxelles de l'utilisation de larves d'insectes pour l'aquaculture, les appétits pour ce marché sont nombreux. Ÿnsect le sait et veut, avec cette levée, achever sa première usine en France (100 emplois directs). Celle-ci a déjà obtenu les autorisations pour doubler sa production d'ici à 2023. « Rien que sur nos marchés actuels, il y a de la place pour plusieurs dizaines de sites dans le monde. » La jeune entreprise compte bien être de la partie. Notamment aux États-Unis, au Canada et en Asie où elle vise au moins un nouveau site de production (probablement en coentreprise) annoncé d'ici un an. À moyen terme, ses scarabées pourraient aussi servir dans la nourriture pour poulets et volailles. Un marché 3,5 fois plus grand… mais qui attend encore le feu vert de Bruxelles « dans les prochains mois », espère le PDG. Et peut-être un jour dans l'alimentation humaine ? « Pourquoi pas, mais davantage pour des compléments alimentaires pour sportifs ou personnes âgées, que pour des aliments à consommer au quotidien. » Le goût des consommateurs pour les insectes a encore ses limites."

En 2021, "l'entreprise toulousaine Agronutris spécialisée dans l'élevage d'insectes pour l'alimentation, a annoncé une levée de fonds record de 100 M€ notamment souscrits par BPI France". Parmi les financeurs : "Mirova, affilée de Natixis Investment Managers, le groupe aveyronnais Nutergia (compléments alimentaires), le Crédit Agricole Nord-Est, le business angel Bertrand Jelensperger, plusieurs Caisses d'épargne dont celle de Midi-Pyrénées ainsi que le CIC.Et "10% sont apportés en subventions par l'État dans le cadre du plan France Relance et par la région Grand-Est". Cet argent servira à construire deux usines de production d'insectes comestibles dont la première sera implantée à Rethel dans les Ardennes d'ici fin 2022... Agronutris qui a beaucoup investi en R&D et en agro-industrie a désormais atteint le stade industriel. Agronutris est la seule entreprise en France à avoir élevé de manière systémique trois espèces : le grillon, le ver de farine et la mouche soldat noire. Elle est aussi la seule entreprise à avoir obtenu l’autorisation de commercialiser des insectes en alimentation humaine. Les premières productions du site industriel porteront sur l’élevage et la transformation de la mouche soldat noire, à destination des marchés de l’aquaculture et de la nourriture pour les animaux de compagnie. L’implantation de l'usine dans les Ardennes est surtout motivée par la présence de nombreux gisements d’intrants, sous-produits et co-produits de l’agro-industrie, qui servent à nourrir les insectes élevés dans l’usine. Par ailleurs, les résidus issus de la production sont transformés en engrais organique, qui va à son tour alimenter les cultures de la région". 

Il serait risible que des écologistes ou gauchistes soutiennent cette alimentation à base d’insectes. Car ils deviendraient des « idiots utiles » de multinationales qui domineraient un marché économique et de quelques pays producteurs. Un pactole aussi pour les entreprises de produits phytosanitaires. Quid de la souveraineté alimentaire ? Vers une économie dominée par quelques entreprises détentrices d’un pouvoir exorbitant ?

Pour obtenir un retour sur ces investissements très chers dans la biotech et l’alimentation à base d’insectes, pour leur acceptation par des consommateurs européens, il faudra des dépenses gigantesques en endoctrinement idéologique et réduire le choix des consommateurs : prix élevés d’une viande raréfiée destinée à une élite, étiquetage insuffisant, intégration obligatoire dans des menus de cantines, etc. Mais pour sauver la planète, que ne ferait-on pas ?
Ainsi, en mars 2023, une école en Utah (Etats-Unis) a donné des insectes, achetés sur un site commercial, à manger à des élèves âgés de 11-12 ans. Et ce, dans le cadre d'un devoir sur le "changement climatique". Les écoliers devaient écrire un essai argumentatif, sans être autorisés à émettre le moindre désaccord. La seule réponse acceptable était que les humains devraient manger des insectes pour leurs protéines au lieu de vaches, qui détruisent la couche d'ozone avec du gaz méthane. Certains élèves ont reçu un bonus supplémentaire pour les inciter à manger les insectes." Des parents d'élèves ont été indignés par ce devoir.

Des directives européennes environnementales suscitent une opposition parmi des agriculteurs. Ainsi, elles ont modifié la scène politique néerlandaise. Lors des élections provinciales du 15 mars 2023, le "Mouvement agriculteur-citoyen" ("BoerBurgerBeweging" ou "BBB"), qui n'avait qu'une seule élue, Caroline van der Plas, sa cheffe, élue députée en 2021, a suscité  la surprise en se classant premier. Parce que c'est à l'échelle des provinces que le gouvernement va mettre en place en juin son ambitieux plan de réduction des rejets d’azote, destiné à se mettre en conformité avec les recommandations européennes, mais qui suscite la colère des agriculteurs. Ce plan prévoit de réduire le nombre d'animaux d'au moins 30% au niveau national et d'expulser les fermiers dont les exploitations se situent trop près des zones Natura 2000 pour les protéger de la pollution. Il y a trente ans, les Pays-Bas ont fait le choix de l'élevage intensif, c'est comme ça qu'ils ont réussi à devenir le 1er exportateur de viande de l'Union européenne, malgré sa petite taille (environ 41 500 km2 pour 18 millions d'habitants). Sauf qu'aujourd'hui ce modèle est dans une impasse environnementale, économique et sociétale. Sa réforme est une nécessité. Pourtant le "Mouvement agriculteur-citoyen", soutenu par une partie de la population, continue de le défendre. Classé comme un parti de droite, populiste, plutôt anti-Union européenne et anti-immigration, BBB demande pourquoi le gouvernement ne s'attaque pas à d’autres secteurs comme l’industrie et les transports. La Haye veut débloquer 25 milliards d’euros d’ici à 2035 pour aider le secteur agricole à réduire ses émissions d’azote. » Une politique décidée sans écoute des premiers concernés - les agriculteurs – et par une hiérarchie aberrante des priorités (environnement prévalant sur l’animal).

C’est donc une politique européenne créatrice de pénuries alimentaires et dispensatrice de subventions qui est contestée par des citoyens défendant leurs traditions et leur indépendance nationale.

L’exemple agricole est un parmi beaucoup d’autres de l’effondrement d’une civilisation en raison de politiques problématiques, génératrices de pénuries, voire de famines, menées par des élites contre des peuples attachés à leur identité. Et l’alimentation en est un élément constitutif important.

Il a fallu des siècles pour que la civilisation européenne élabore ses gastronomies, l’ordonnancement de ses repas, et qu’à l’initiative des êtres humains, les animaux contribuent à façonner des paysages, à les entretenir (transhumance, inscrite à l'Inventaire du patrimoine culturel immatériel français en 2020).

L’agriculture conventionnelle a été honnie depuis des décennies, et celle biologique ou durable louée, présentée comme l’avenir du secteur primaire. La crise actuelle – inflation notamment du prix des denrées alimentaires et de l’énergie, perte de pouvoir d’achat, etc. – a induit le retour d’agriculteurs biologiques vers l’agriculture traditionnelle. Soutenir les agriculteurs ou paysans, quelle que soit leur dénomination, semble indispensable. 

Ce qui risque de se profiler, c’est une société présentant des similarités avec celle de « Soleil vert », dystopie réalisée par Richard Fleischer, avec Charlton Heston et Edward G. Robinson. 

On a tout à craindre d’organisations européennes ou internationales, dont les conflits d’intérêts, l’opacité dans la prise de décision - contrats de l'UE avec Big Pharma communiqués caviardés, refus de communication de textos échangés par Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, et Albert Bourla, PDG de la firme pharmaceutique Pfizer -, la corruption (« Marocgate » « Qatargate ») et l'influence de lobbys ou d'Etats (Chine) ont été révélés lors de la gestion catastrophique de la pandémie de coronavirus.

FAO
Dans son document « La contribution des insectes à la sécurité alimentaire, aux moyens de subsistance et à l'environnement » (The Contribution of Insects to Food Security, Livelihoods and the Environment), la FAO indique : « La croissance démographique, l'urbanisation et la montée des classes moyennes ont fait augmenter la demande mondiale en aliments, notamment en protéines d'origine animale. La production traditionnelle d’aliments pour animaux domestiques, comme le soja et les céréales de farine de poisson, doit s’intensifier encore plus en ce qui concerne l'utilisation efficace des ressources, et en même temps être étendue moyennant l'utilisation de sources de protéines alternatives. D’ici 2030, plus de 9 milliards de personnes devront être nourries, tout comme les milliards d'animaux élevés chaque année pour l'alimentation, les loisirs et comme animaux de compagnie. En outre, des facteurs externes tels que la pollution des sols et de l'eau dus à la production animale intensive et le surpâturage conduisant à la dégradation des forêts, contribuent au changement climatique et à d’autres effets néfastes sur l'environnement. De nouvelles solutions doivent être recherchées. » Or, si l’Afrique connait une croissance démographique, de nombreux  Etats européens refusent d’initier des politiques natalistes et leurs classes moyennes se contractent sous l’effet de la paupérisation. Le reste des assertions n’est pas étayé d’arguments.
Et la FAO de poursuivre « Une des nombreuses façons de répondre aux problèmes de la sécurité alimentaire humaine et animale est d’envisager l'élevage d'insectes. Les insectes sont partout et ils se reproduisent rapidement. Ils présentent, en outre, des taux de croissance et de conversion alimentaire élevés et ont un faible impact sur l'environnement pendant tout leur cycle de vie. Ils sont nutritifs, avec une teneur élevée en protéines, matières grasses et minéraux. » Tout pour plaire !

« Ils peuvent être élevés à partir des déchets organiques comme par exemple les déchets alimentaires. Par ailleurs, ils peuvent être consommés entiers ou réduit en poudre ou pâte et incorporés à d'autres aliments. L'utilisation d'insectes à grande échelle comme ingrédient alimentaire est techniquement faisable, et certaines entreprises établies dans diverses régions du monde montrent déjà la voie à suivre à cet égard. Le recours aux insectes, en tant qu’aliment pour l'aquaculture et l'élevage de volailles, se généralisera probablement au cours de la prochaine décennie », poursuit la FAO.

Et la FAO de préciser : « L'entomophagie est pratiquée dans de nombreux pays du monde entier, mais principalement dans certaines régions d'Asie, Afrique et Amérique latine. Les insectes complètent les régimes alimentaires d'environ 2 milliards de personnes et ont toujours fait partie de l'alimentation humaine. Cependant, c'est seulement récemment que l'entomophagie a capté l'attention des médias, instituts de recherche, chefs cuisiniers et autres membres de l'industrie alimentaire, législateurs et autres institutions s'occupant d'alimentation humaine et animale. Le Programme de la FAO sur les insectes comestibles examine également le potentiel des arachnides ». Non, sauf erreur involontaire, les Européens ne se sont pas nourris d’insectes.

Le « Pacte Vert » et la « Stratégie de la ferme à la table »
Le « Pacte vert pour l’Europe. Notre ambition : être le premier continent neutre pour le climat » (A European Green Deal . Striving to be the first climate-neutral continent) a été présenté le 11 décembre 2019. Un plan dont l’Union européenne (UE) espère croissance économique, planète sauvée, alimentation saine, etc. 

Le Pacte Vert est fondé sur des assertions non étayées d’arguments : « Le changement climatique et la dégradation de l’environnement constituent une menace existentielle pour l’Europe et le reste du monde. Pour relever ces défis, le pacte vert pour l’Europe transformera l’UE en une économie moderne, efficace dans l’utilisation des ressources et compétitive, garantissant la fin des émissions nettes de gaz à effet de serre d’ici à 2050, une croissance économique dissociée de l’utilisation des ressources, que personne n’est laissé de côté. »

Ce Pacte vert poursuit trois buts : Europe premier continent neutre pour le climat d’ici à 2050, réduction d’au moins 55 % des émissions nettes de gaz à effet de serre d’ici à 2030 par rapport à 1990 et 3 milliards d’arbres supplémentaires plantés dans l’UE d’ici à 2030 ». 

« Le pacte vert pour l’Europe est également la ligne de conduite de l’Union européenne pour sortir de la pandémie de COVID-19. Un tiers des 1 800 milliards d’euros d’investissements du plan de relance NextGenerationEU et le budget septennal de l’UE financeront le pacte vert pour l’Europe. » Pourquoi ?

Le 11 décembre 2019, a été présenté le Pacte Vert européen, et le 14 janvier 2020 le plan d’investissement du Pacte vert pour l’Europe et du mécanisme pour une transition juste.

A suivi une abondance de textes européens dont, le 20 mai 2020, la Stratégie « De la ferme à la table » visant à rendre nos systèmes alimentaires plus durables ».

La « Stratégie de la ferme à la table  » « pour un système alimentaire juste, sain et respectueux de l’environnement » (« Farm to Fork strategy - For a fair, healthy and environmentally-friendly food system ») » est au cœur du Pacte vert pour l’Europe, qui vise à rendre les systèmes alimentaires équitables, sains et respectueux de l’environnement. »

« Les systèmes alimentaires ne peuvent pas résister à des crises telles que la pandémie de COVID-19 si elles ne sont pas durables. Nous devons repenser nos systèmes alimentaires qui représentent aujourd’hui près d’un tiers des émissions mondiales de GES, consomment de grandes quantités de ressources naturelles, entraînent une perte de biodiversité et des impacts négatifs sur la santé (en raison de la sous-nutrition et de la surnutrition) et ne permettent pas à tous les acteurs, en particulier aux producteurs primaires, de rendements économiques équitables et de moyens de subsistance équitables. »

« Mettre nos systèmes alimentaires sur une voie durable offre également de nouvelles opportunités pour les opérateurs de la chaîne de valeur alimentaire. Les nouvelles technologies et les découvertes scientifiques, combinées à une sensibilisation accrue du public et à la demande d’aliments durables, profiteront à toutes les parties prenantes. »

« La stratégie « De la ferme à la table » vise à accélérer notre transition vers un système alimentaire durable qui devrait :
avoir un impact environnemental neutre ou positif
aider à atténuer le changement climatique et à s’adapter à ses impacts
inverser la perte de biodiversité
assurer la sécurité alimentaire, la nutrition et la santé publique, en veillant à ce que chacun ait accès à des aliments suffisants, sûrs, nutritifs et durables
préserver le caractère abordable des denrées alimentaires tout en générant des rendements économiques plus équitables, en favorisant la compétitivité du secteur de l’approvisionnement de l’UE et en promouvant le commerce équitable ».

Dans ce cadre, la Commission de l’UE a autorisé la commercialisation comme aliments d’insectes : le criquet migrateur  en novembre » 2021, les larves séchées de Tenebrio molitor (ver de farine)  le 1er juin 2021 le grillon domestique (Acheta domesticus) le 10 février 2022. 

Le « grillon domestique sera disponible congelé, séché ou en poudre. L’autorisation a été approuvée par les États membres le 8 décembre 2021, à la suite d’une évaluation rigoureuse réalisée par l’Agence européenne de sécurité des aliments, qui a conclu que la consommation de cet insecte était sans danger dans le cadre des utilisations proposées. Les produits  contenant ce nouvel aliment seront étiquetés de manière adéquate pour signaler tout risque de réaction allergique. Ces dernières années, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a constaté que les insectes constituaient une source alimentaire saine et nutritive, à forte teneur en matières grasses, en protéines, en vitamines, en fibres et en minéraux. Les insectes sont un élément important de l’alimentation quotidienne de centaines de millions de personnes dans le monde. Dans le cadre de la stratégie « De la ferme à la table », ils sont considérés comme une source potentielle de protéines qui pourrait faciliter la transition vers un système alimentaire plus durable. » 

« Les insectes, nourriture de demain ? »
« 360° Reportage » est le magazine de la chaine de télévision franco-allemande Arte qui présente ainsi des « voyages et rencontres insolites » (Ungewöhnliche Geschichten und Begegnungen). « Des histoires passionnantes et des voyages de rêves pour découvrir le monde et rencontrer les petits et grands acteurs de la vie. »

Arte diffusera le 29 mars 2023 à 7 h 15, dans le cadre de « GEO Reportage », « Les insectes, nourriture de demain ? » (Insekten - Unser Speiseplan für morgen?) de Jean-Luc Nachbauer.

« Si deux milliards d’Africains et d’Asiatiques se nourrissent d'insectes, les Européens en sont rarement friands. Pour l'instant… »

« Des pâtes à base de vers de farine, une salade de sauterelles, des barres de muesli aux grillons... : ces mets raffinés pourraient se retrouver bientôt dans nos assiettes si cela ne dépendait que de Laetitia Giroud et de son ami Julien Foucher. Le couple a fondé dans le Sud de l’Espagne une des premières fermes d’insectes d’Europe. "GEO Reportage" s’est rendu là-bas. »

« Les ténébrions meuniers ont un léger goût de noisette, explique Laetitia Giroud, qui élève par milliers ces vers de farine, ainsi que plusieurs espèces de mouches et de sauterelles ».

«  D’après Laetitia, leur consommation ne présente aucun danger pour la santé. Mieux encore : ils offrent une solution au risque de pénurie alimentaire lié à l’explosion démographique. Avec deux kilos de végétaux, on peut produire un kilo de ténébrions, alors qu'il en faut treize pour produire un kilo de viande bovine ». 

« Les insectes comestibles seraient donc une formule gagnante sur toute la ligne, mais c’est sans compter sur la répulsion qu’éprouvent de nombreux Européens à l’idée d’en manger… »

« La nouvelle cuisine française »
« ARTE Regards - Des histoires d’Européens », c’est l’« Europe dans sa diversité en reportages quotidiens : une plongée dans des réalités inédites, du lundi au vendredi à 13 heures et à tout moment sur le Net. Dans ce cadre, et dans la série « Des insectes au menu », Arte diffuse sur son site Internet « La nouvelle cuisine française », reportage d’Aliénor Adrey.

« C’est une nouvelle tendance qui pourrait bien révolutionner nos habitudes alimentaires. Car la France propose aujourd’hui, elle aussi, des insectes au menu. On en vend déjà pour agrémenter les plats ou pour grignoter à l’apéro. Des chefs commencent même à ajouter aux menus de leur restaurant des petites bêtes toutes issues d’élevages ultramodernes. »

« Micronutris est depuis 2011 le leader européen de l’alimentation humaine à base d’insectes. Basée à Toulouse, l’entreprise qui a déjà conquis des professionnels de la restauration, se tourne aujourd’hui directement vers les consommateurs et vers la grande distribution pour proposer des produits de plus en plus variés. »

« À Paris, le bar-restaurant Le Festin Nu n’hésite pas à servir, criquets, scorpions, vers, grillons, punaises ou encore sauterelles en accompagnement d'endives ou de poivrons confits… Bon appétit ! »


« Les insectes, nourriture de demain ? » de Jean-Luc Nachbauer
Allemagne, 2015, 53 min
Sur Arte les 20 février 2023 à 09 h 25, 29 mars 2023 à 7 h 15, 04 avril 2023 à 7 h 15
Disponible du 13/02/2023 au 21/03/2023
Visuels© DR


« La nouvelle cuisine française  » d’Aliénor Adrey 
France, 2022, 33 min
Disponible du 09/12/2022 au 24/05/2026

Orson Welles (1915-1985)


Enfant prodige devenu réalisateur novateur influençant des générations d’artistes mais aux films parfois inachevés (Don Quichotte, 1957), acteur, scénariste, dessinateur et magicien amateur, Orson Welles (1915-1985) s'est passionné pour le théâtre de Shakespeare. Devenu célèbre par son adaptation radiophonique de La Guerre des mondes, Orson Welles impose son génie dès son premier film, Citizen Kane (1941), un chef d'œuvre suivi notamment par La Splendeur des Amberson (The Magnificent Ambersons, 1942), La Dame de Shanghai (The Lady from Shanghaï, 1947) avec son épouse la star Rita Hayworth, Macbeth (1948), Dossier secret (Mr. Arkadin/Confidentiel Report, 1955), La Soif du mal (The Touch of Evil, 1958), Le Procès (The Trial, 1962)... Il était particulièrement intéressé par le judaïsme. Arte diffusera le 26 mars 2023 à 23 h 35 "Le troisième homme" de Carol Reed avec Orson Welles, Trevor Howard, Alida Valli.
« J’aime me cacher. C’est un camouflage. Je me cache de ma propre image que je n’ai aucun plaisir  à voir », aimait à dire Orson Welles

Citizen Kane, Macbeth, Othello, Un homme pour l’éternitéOrson Welles aimait se métamorphoser, en usant de toute la palette des techniques du maquillage et des possibilités des costumes.

« Très injuste, très généreux, très tendre, très violent, il est très tout ». C’est ainsi que la comédienne et réalisatrice Jeanne Moreau décrivait son ami, Orson Welles.

Orphelin
Orson Welles est né dans une famille bourgeoise : père industriel, mère pianiste concertiste.

Enfant précoce et doué pour les arts, il débute à trois ans dans Samson et Dalila à l’opéra de Chicago.

Après la séparation de ses parents en 1919, Orson Welles est élevé par sa mère. Il aime se métamorphoser et l’illusionnisme...


Orphelin de mère à 9 ans et de père à 15 ans, Orson Welles est élevé par un ami de ses parents, le Dr Maurice Bernstein, pédiatre.

En 1930, cet étudiant à la Todd School est distingué par le Prix de la meilleure mise en scène de l’Association dramatique de Chicago, pour son Jules César.

Cet adolescent entame un séjour en Europe. A Paris, il rencontre le magicien Harry Houdini, et débute au Gate Theatre de Dublin. A Séville, il se passionne pour la tauromachie.

En 1932, il réalise un film court.

De retour aux Etats-Unis, il travaille pour le off-Broadway, organise un festival théâtral au cours duquel il rencontre Virginia Nicholson, sa première femme dont il divorce en 1939, et réalise un court métrage.

En 1935, dans le cadre du Federal Theatre Project issu du New Deal et à la demande du directeur de théâtre John Houseman, Orson Welles prépare une adaptation de Macbeth de Shakespeare pour un théâtre de Harlem. Sa voix au timbre grave lui vaut de débuter à la radio, à laquelle il collabore dans le cadre de March of Time.

Le succès vient en 1937 avec The Craddle will rock, opéra de Marc Blitzstein. Un spectacle satirique moquant la vie politique américaine qui suscite une forte opposition politique et contraint Houseman et Welles à démissionner.

« La Guerre des mondes »
En 1937, Orson Welles et John Houseman, producteur, fondent à New York le Mercury Theatre, compagnie indépendante de théâtre de répertoire, principalement shakespearien, qui présente des pièces de théâtre – Jules Caesar (1937–1938), The Shoemaker's Holiday (1938), comédie élisabéthaine de Thomas Dekker, Native Son (1941), adapté du roman de Richard Wright -, des programmes radiophoniques et des films, enregistre sur disques des œuvres de Shakespeare pour un public scolaire.

Cette compagnie compte dans ses rangs Joseph Cotten, Everett Sloane, Agnes Moorehead, Paul Stewart, Dolores del Rio… Des comédiens auxquels Orson Welles demeurera fidèle lorsqu’il dirigera à Hollywood Citizen Kane ou The Magnificent Ambersons.

Aux succès à Broadway de cette compagnie, le Mercury Theatre on the Air dès l’été 1938 et jusqu’en 1940, puis brièvement en 1946, ajoute sur CBS des séries radiophoniques populaires, et des adaptations de grands classiques de la littérature britannique – Jane Eyre, Oliver Twist – et française : Les Misérables, Le Comte de Monte Cristo.

“30 octobre 1938. À la veille d'Halloween, des millions d'auditeurs américains sont rivés à leur poste de T.S.F. Média de masse, la radio convoque alors le monde et la fiction dans le salon et s'écoute en famille. Dans une Amérique tout juste sortie de la Grande Dépression, tandis que la guerre menace en Europe, l'Amérique s'inquiète de l’avenir”.

“L’audacieux Orson Welles, jeune et génial réalisateur âgé de 23 ans, a adapté pour CBS, dans le cadre du Mercury Theatre on the Air, "The War of the Worlds” (La guerre des mondes), célèbre roman de H. G. Wells. Il “invente une attaque de martiens. Un moyen prodigieux pour faire la promotion de son adaptation du célèbre livre de H. G. Wells, “la guerre des mondes. Orchestrant une interruption exceptionnelle des programmes, il met en scène sa fiction sonore comme un bulletin d'alerte, et annonce à l'antenne, à 20.15, que les Martiens ont débarqué dans le New Jersey !”

La “panique s'empare du pays, la nouvelle faisant resurgir les angoisses profondes de la nation. Les réservistes de la région inondent même les casernes d’appels pour proposer de se battre... Ce prodigieux scénario catastrophe a réussi au-delà de toute espérance”.

Illustrée par d’abondantes archives, La guerre des mondes selon Orson Welles “retrace et explore cet événement, à l’origine d'une hystérie collective sans équivalent dans l'histoire. “Immortalisées par des milliers de lettres, les réactions du public, entre fascination pour la vie sur Mars et sidération devant sa propre crédulité, sont restituées de façon originale”.

"
Jamais une pièce radiophonique n'avait soulevé un tel tollé ni semé une telle confusion. Plus d'1 million de personnes furent convaincues, un bref instant, que les Etats-Unis étaient mis à sac par des envahisseurs extra-terrestres. Et un pays tout entier fût sidéré par sa propre crédulité. Dans une Amérique tout juste sortie de la Grande Dépression, l'audacieux Orson Welles, âgé de 23 ans, simule à la radio l'annonce d'une attaque de martiens. Un moyen prodigieux pour faire la promotion de son adaptation du célèbre livre de H. G. Wells, La guerre des mondes."

Une “hystérie collective sans équivalent dans l’Histoire” exagérée par la légende entourant le “jeune prodige Orson Welles, qui a d'emblée compris combien l'avènement du direct recèle de pouvoir de suggestion, dirige le spectacle avec maestria. Celui qu'un juge traitera de "furoncle sur le postérieur des théâtreux dégénérés" recourra ensuite à ses talents d'acteur pour feindre des regrets lors d'une conférence de presse non moins spectaculaire”.

"Les réactions du public, immortalisées à jamais dans les milliers de lettres envoyées à CBS, la Federal Communications Commission et Orson Welles lui-même, sont mises en parallèle pour donner vie aux personnes qui écoutèrent CBS ce soir-là."

Cette émission élargit la célébrité d’Orson Welles qui signe en 1939 un contrat avec le studio de cinéma hollywoodien RKO.

"Citizen Kane"
Couronné par Life comme le “nouveau Max Reinhardt”, Orson Welles amène sur la côte Ouest l’essentiel des membres de sa troupe, dont le compositeur Bernard Herrmann (1911-1975).

Après plusieurs projets refusés par la RKO, Orson Welles et John Houseman se séparent professionnellement.

Orson Welles co-écrit avec Herman Mankiewicz le scénario de Citizen Kane. Pour nombre de spectateurs, le personnage principal est inspiré du magnat de la presse William Randolph Hearst. Ce que nie Welles.

Premier film réalisé en 1940 par Orson Welles pour la RKO et sa maison de production Mercury Production, Citizen Kane révolutionne le cinéma par ses techniques narratives et son utilisation systématique de procédés : flashbacks, voix off, etc. Un film loué par la presse unanime en 1941 et oscarisé.


Artiste engagé
« Être au service de la cause de la liberté contre ce qui est réactionnaire et rétrograde est le travail le plus sérieux que je puisse faire aujourd’hui. Le reste attendra quelques mois, jusqu’à ce que je vois quel rôle je dois jouer dans ce drame plus grand, peu importe si ce rôle est petit », déclare  Orson Welles.

En raison de diverses pathologies l’affligeant, il ne peut s’engager dans l’armée américaine lors de la Deuxième Guerre mondiale.

Aussi, il participe à l’effort de guerre en tant qu’artiste engagé, proche du président Franklin D. Roosevelt et du parti démocrate, en donnant des conférences et en retrouvant le chemin des studios de radios : il conçoit, produit et anime des émissions patriotiques – Ceiling Unlimited (1942-1943) - en retrouvant sa troupe du Mercury Theatre, son compositeur de musique Bernard Hermann.

Sans bénéficier de la même liberté, Orson Welles réalise à Hollywood La Splendeur des Amberson (1942), et poursuit plusieurs projets parallèlement, dont It’s All True, film inachevé.

"La dame de Shanghai"
En 1943, Orson Welles épouse Rita Hayworth. Le couple a une fille, Rebecca (1944-2004).

Orson Welles joue dans Jane Eyre, Hollywood Parade, et réalise Le Criminel (1946) montrant des images de camps de concentration.

Tourné en 1946, La Dame de Shanghai (The Lady from Shanghai) est adapté librement d’un roman policier de Sherwood King.

Le “marin Michael O'Hara vole au secours d'Elsa Bannister, aux prises avec des malfaiteurs. Le lendemain, le mari de celle-ci embauche le matelot sur son yacht pour une croisière... Une idylle naît entre Michael et Elsa, bientôt découverte par Grisby, l'associé de Bannister. Celui-ci veut conclure un étrange marché avec le jeune marin…”

Orson Welles surprend “par sa liberté créatrice, l'originalité de ses cadrages et de ses angles de vue. À savourer pour son charme vénéneux et ses scènes cultes. Un style baroque, une mise en scène exceptionnelle. “Au-delà des règlements de comptes avec l'industrie du cinéma et avec sa femme, Rita Hayworth - le couple est alors en plein divorce -, le cinéaste excelle une fois encore à sonder l'âme humaine et la tentation de la chute, en défiant avec une classieuse désinvolture les règles classiques de la narration".

"Le public goûta peu à l'époque qu'on joue avec l'image d'une de ses stars favorites (qui avait insisté pour que son mari dirige le film) et bouda La dame de Shanghai” lors de sa sortie en 1948".

"Endossant le rôle d'une femme peu fiable au charme vénéneux, sacrifiant pour la première fois sa chevelure rousse au profit d'une coupe courte et blonde, l'actrice, fragilisée, n'en est pas moins belle, et le célèbre final aux miroirs, maintes fois parodié, au cours duquel son image vole littéralement en éclats, sonne aussi comme un narcissique et fascinant cri de dépit amoureux.

Après des tentatives de réconciliations, le couple divorce en 1948.


"Le Troisième homme"
Ses ennuis financiers – fisc, échec commercial de Macbeth – et la méfiance née de sa supposée sympathie pour le communisme, incitent Orson Welles à accepter des propositions en Europe.

Arte diffusera le 26 mars 2023 à 23 h 35 "Le troisième homme" (The Third Man, 1949), film britannique de Carol Reed avec Orson Welles, Trevor Howard, Alida Valli.

"Dans la Vienne ruinée de l’après-guerre, la quête désespérée d’un homme sur les traces d’un ami disparu... Sur un scénario tordu de Graham Greene, un film noir mythique de Carol Reed, habité par les fulgurances d’Orson Welles."

"Holly Martins, écrivaillon américain sans le sou, débarque dans la Vienne dévastée et occupée de l’après-guerre pour retrouver son vieil ami Harry Lime, qui lui a promis un job. Mais ce dernier vient de passer l’arme à gauche, écrasé par une camionnette. Désœuvré, Holly Martins assiste à son enterrement, avant de tenter d’éclaircir les circonstances troubles de l’accident, en partant à la recherche d’un troisième homme…"

"Film noir mythique de Carol Reed, Le troisième homme met en scène avec brio la quête désespérée d’un loser dans les ruines et les poussières d’empire de Vienne, en proie à la misère et à des trafiquants sans foi ni loi, qui profitent de la division de la cité imposée par la guerre froide. Cadrages obliques vertigineux, puissance expressionniste des images tournées en décors réels et cithare entêtante de la bande originale racontent, un monde urbain angoissant où le mal fascine et prospère."

A Vienne, Orson Welles incarne Harry Lime dans Le Troisième homme de Carol Reed (1949), et en France Benjamin Franklin dans Si Versailles m’était conté, film historique de Sacha Guitry (1954).

Réalisé par Carol Reed, Le Troisième homme (1949) est interprété par Orson Welles, Joseph Cotten, Alida Valli, Trevor Howard. "Holly Martins, écrivaillon américain sans le sou, débarque dans la Vienne dévastée et occupée de l’après-guerre, pour retrouver son vieil ami Harry Lime, qui lui a promis un job." 

"Mais ce dernier vient de passer l’arme à gauche, écrasé par une camionnette. Désœuvré, Holly Martins assiste à son enterrement, avant de tenter d’éclaircir les circonstances troubles de l’accident, en partant à la recherche d’un troisième homme… Dans la Vienne ruinée de l’après-guerre, la quête désespérée d’un homme sur les traces d’un ami disparu".
"À l’instar du "troisième homme", splendidement incarné par Welles, qui surgit en milieu de film, un sourire cynique aux lèvres, dans le halo de lumière d’une porte cochère. Sans cesse pris de court, désenchanté et hésitant, l’antihéros (Joseph Cotten) se heurte à l’indifférence, au mépris et à la trahison. Jusqu’à la scène légendaire des égouts, course noire haletante d’un "Aime le Maudit" traqué, qui précipite le film vers la dislocation confuse du bien et du mal, sans gloire ni vainqueur.

"
La présence de Welles dans le rôle bref mais inoubliable de Harry Lime a tellement marqué les esprits qu’on a souvent attribué au génial acteur réalisateur une responsabilité artistique dépassant sa simple participation devant la caméra dans la réussite du classique de Carol Reed. Le fait que Joseph Cotten, membre de la troupe du Mercury Theater et acteur dans plusieurs films de Welles y interprète le rôle principal entretint cette confusion. On sait aujourd’hui que Welles s’est seulement contenté de réécrire certains de ses dialogues. Il est vrai que Harry Lime, criminel à la fois séduisant et maléfique, manipulateur et fabulateur est totalement wellesien et s’inscrit dans une galerie de personnages tels que Kane, Arkadin, ou Quinlan dans La Soif du mal", a analysé Olivier Père pour Arte.

Et Olivier Père de poursuivre : "Le style inspiré de l’expressionnisme dans certaines des scènes les plus fameuses du Troisième Homme comme la poursuite finale dans les égouts avec ses cadrages obliques et ses effets d’ombre et de lumière rejoint celui de La Dame de Shanghai tourné par Welles en 1946, mais aussi de dizaines d’autres films noirs hollywoodiens et européens marqués par l’influence des grands cinéastes allemands, quand ce n’était pas ces cinéastes qui les signaient eux-mêmes après avoir fui l’Europe sous le joug nazi."

"La grande valeur du Troisième Homme revient donc essentiellement à ses vrais auteurs, Carol Reed et Graham Greene – qui tirera un roman de son scénario original – sans oublier le puissant duo formé par le producteur anglais (Alexander Korda) et américain (David O. Selznick)", a observé Olivier Père.

"Au-delà de son enquête policière typique du film noir – la recherche de la vérité autour d’une mort suspecte – et de son ambiance viennoise, de sa légendaire musique à la cithare Le Troisième Homme est un film de son époque qui témoigne du climat de corruption et de déliquescence morale qui accompagna la douloureuse reconstruction de l’Europe après la Seconde Guerre mondiale, avec ces histoires de marché noir et de trafics en tous genres que l’on retrouve dans d’autres films de la fin des années 40", a conclu Olivier Père.

Meilleure image, Oscars 1951 - Grand prix, Cannes 1949.

Le 2 décembre 2019, le Farband a projeté "Le Troisième homme" de Carol Reed avec Orson Welles.


Orson Welles réalise aussi des émissions radiophoniques policières au succès mondial.

"Othello"
Tourné de 1948 à 1951, son film Othello, d'après la tragédie de Shakespeare Othello, The Moor of Venice, nécessite quatre ans de tournage, reçoit le Grand Prix à Cannes en 1952. Alexandre Trauner est crédité comme l'un des deux auteurs des décors du film. Le rôle de Desdémone est finalement incarné par Suzanne Cloutier.

"Sur l'île de Chypre, deux processions mortuaires simultanées. Deux corps portés dans leur linceul, ceux du général vénitien Othello et de sa jeune épouse Desdémone. Que s'est-il passé ? Il y a peu, le couple nageait dans le bonheur. Guerrier couvert d'honneurs, le Maure a épousé en secret la fille du sénateur Brabantio. Mais leur union a déclenché les jalousies de deux sinistres conspirateurs : Roderigo, amoureux de Desdémone, et Iago, le lieutenant d'Othello, dévoré par l'ambition..."

Après "Macbeth", Orson Welles "s'empare fiévreusement et librement d'une autre tragédie shakespearienne, dont il tient aussi le premier rôle.  Le tournage de la deuxième adaptation shakespearienne d'Orson Welles (après Macbeth, en 1948) s'est avéré aussi tourmenté que son héros rongé par les affres de la jalousie et du doute. Persona non grata à Hollywood, Welles tourne cahin-caha au Maroc et en Italie pendant quatre ans, avant de se plonger durant de longs mois dans un montage frénétique".

"Comportant quelque 2 000 plans (il y en a 500 dans Citizen Kane), ce monument shakespearien porte les stigmates de sa genèse (raccords difficiles entre les différents lieux, absence de moyens....). Mais l'ex-enfant prodige du cinéma sublime ces contraintes dans un expressionnisme visuel, esthétiquement assez proche de ses plus grands films. Dans un noir et blanc contrasté (plus économique que la couleur), contre-plongées majestueuses, décadrages osés et perspectives tronquées dessinent l'écrin baroque de ces destins qui basculent. Dans ce monde qui se resserre autour de lui, et ne semble plus offrir la moindre échappatoire, Othello/Welles se recroqueville sur lui-même, passant de la plus virile des gloires militaires à une déchéance intime d'autant plus tragique qu'elle n'a aucun fondement".

En 1978, Welles "tirera de son film un documentaire sur ce tournage et montage homériques, Filming Othello".


Orson Welles enchaîne des réalisations pour la télévision et des spectacles pour le théâtre.

"La Soif du mal"
En 1953-1954, Orson Welles dirige Confidential Report (Dossier secret, Mr Arkadin) avec sa deuxième épouse et mère de leur fille Béatrice, Paola Mori,

Puis Orson Welles réalise pour Universal La soif du mal, avec Charlton Heston, Janet Leigh, Akim Tamiroff et Marlene Dietrich.

 “Un notable meurt dans un attentat à la frontière entre les États-Unis et le Mexique. Pour l'enquête, deux policiers s'opposent : le Mexicain Mike Vargas et l'Américain Hank Quinlan, qui veut faire porter le chapeau à un innocent pour assurer sa gloire personnelle. Vargas et son épouse se retrouvent bientôt pris au piège d'une ville gangrenée par le mal…”

Adapté “d'un roman de Whit Masterson, ce film noir transfiguré par une mise en scène magistrale, illustre le génie technique d'Orson Welles, à l'image du plan-séquence d' ouverture devenu anthologique. Alors qu'Orson Welles est d'abord pressenti comme acteur, c'est Charlton Heston qui suggère aux studios de confier la mise en scène de ce film noir basique au réalisateur de Citizen Kane. Lequel s'empresse de réécrire le scénario, en situant l'action dans la moiteur d'une ville-frontière entre le Mexique et les États-Unis et en le dotant d'une profondeur métaphysique inédite. Filmé en noir et blanc au grand angle, dans un jeu d'ombres et de lumières, reflets du mal et du bien, le dernier opus hollywoodien d'Orson Welles avant son nouvel exil cinématographique en Europe a, comme la plupart des autres, souffert de coupes imposées par ses producteurs”, supprimant notamment son humour inhabituel à l’époque. Orson Welles “avait protesté en adressant à Universal une note passionnée de cinquante-huit pages pour demander le remontage de son film. Il fallut attendre 1998 pour que Walter Murch – connu notamment comme le monteur de Francis Ford Coppola (Conversation secrète, Apocalypse now) – exauce son souhait. Avec cette version fidèle à sa vision esthétique, justice est rendue au génie d'Orson Welles, qui éclate dès la scène d'ouverture, culte, tournée en un vertigineux plan-séquence”.

Orson Welles poursuit sa carrière sur plusieurs continents, en travaillant pour le cinéma et la télévision (Une histoire immortelle). 

A sa mort en 1985 à Los Angeles, des problèmes juridiques – titularité des droits d’auteurs sur ses films inachevés pour sa dernière compagne Oja Kodar niée par Béatrice Welles – ou pour déterminer où se trouvent ses archives, etc. ont surgi.

Œuvre prolifique
Welles est aussi un homme de théâtre et de radio. Parmi sa vingtaine de spectacles théâtraux, nous ne connaissons qu’une captation de quatre minutes de son Macbeth de 1936, mais quelles minutes fracassantes ! Le Macbeth filmé de 1948 est le prolongement de celui que Welles venait de monter pour un festival de théâtre à Salt Lake City afin de mettre à l’épreuve son scénario, ses décors et sa troupe. Et quantité de traces visuelles ou sonores nous font rêver. Welles est le metteur en scène et la vedette de cent cinquante dramatiques radiophoniques, dont beaucoup sont inventives et flamboyantes. On peut aujourd’hui en écouter la plupart sur Internet, avec souvent une musique de Bernard Herrmann et une distribution où règnent Agnes Moorehead, Joseph Cotten, Everett Sloane et d’autres de ses acteurs cinématographiques. Il faut encore compter avec l’auteur d’enregistrements discographiques de pièces de Shakespeare, de textes patriotiques de Lincoln ou de poèmes de Whitman, avec un prestidigitateur professionnel reconnu par ses pairs, avec un éditorialiste politique, champion de la création de l’ONU".

"De toutes ces activités, ses émissions télévisées se font souvent l’écho. Car Welles a perçu très vite l’intérêt du petit écran. Les causeries d’Orson Welles’ Sketch Book (1955), les documentaires à la première personne sur des villes européennes pour Around the World with Orson Welles (1955), affirment l’image publique d’un globe-trotter charmeur et préparent les feux d’artifice de montage du film-essai Vérités et Mensonges (1973). La dramatique The Fountain of Youth (1956) est encore plus fondée sur l’illusionnisme. Avec Filming Othello pour la télévision allemande (1977), Welles nous offre le précurseur prestigieux des documentaires d’aujourd’hui sur la fabrication des films. Même ses prestations dans des talk shows sont parfois des sketches savoureux. Et n’oublions pas l’acteur ! Une soixantaine de rôles dans les films réalisés par d’autres, des interprétations télévisées, des commentaires off de films de fiction, de documentaires ou de publicités…"

Œuvres inachevées
Pour le centenaire de la naissance et les trente ans du décès d’Orson Welles (1915-1985), la Cinémathèque française rend hommage à cet artiste, notamment par une programmation incluant de "nombreuses raretés, aussi bien courts métrages, films de télévision, fragments d’œuvres inachevées, curiosités ou incunables". Orson Welles (1915-1985) "a connu à Hollywood le destin paradoxal que l’on sait : doté des pleins pouvoirs pour réaliser à vingt-cinq ans Citizen Kane, il accède en quelques années au statut peu enviable du « cinéaste dont les producteurs se méfient ». S’ouvre alors pour lui, de façon presque ininterrompue de 1947 à 1970, un long temps d’exil, ce que Youssef Ishaghpour a appelé sa « période nomade ». Puis quelques années encore à alterner entre le Nouveau et le Vieux Continent avant la réinstallation définitive aux États-Unis en 1975. Trois décennies d’une folle créativité aux quatre coins du monde". Et une oeuvre aussi éparpillée que traversée par une stupéfiante faculté d’adaptation".

"Entré à Hollywood par la grande porte en 1939, à l’âge de 24 ans, grâce à sa réputation de chef de troupe théâtrale et à l’émission radiophonique La Guerre des mondes, Welles cumule les fonctions de producteur, réalisateur, scénariste et vedette ; il obtient le final cut auquel tant de ses aînés aspirent. Rarement un premier film aura reçu une critique aussi enthousiaste et aussi clairvoyante que Citizen Kane (1941) : la quasi-totalité de ses grandes innovations stylistiques sont vantées dès le premier jour. Puis Welles abandonne le final cut sur La Splendeur des Amberson (1942), faute de pouvoir rester plusieurs mois sans salaire. Il garde le contrôle de Macbeth (1948), et dans une moindre mesure de Voyage au pays de la peur (1942), film qu’il supervise comme producteur sans le réaliser. Mais il perd la partie sur It’s All True (1942), que RKO préfère même ne pas monter, et Le Criminel (1946).

Quant à La Dame de Shanghai (1947), ce film ne comporte aucun nom de réalisateur au générique et Welles, inconscient de son aura future, le juge impitoyablement à sa sortie : « C’est une démonstration… de ce qu’il ne faut pas faire. » En 1947, Welles gagne l’Europe pour y passer l’essentiel des deux décennies suivantes avant d’alterner entre le Nouveau et le Vieux Continent dans les années 70. L’Europe représente la liberté, mais au prix de difficultés extrêmes pour financer ses films. Welles étend sa quête de producteurs à la Yougoslavie ou la Hongrie".

"Certains films sont tournés en plusieurs fois, le temps de compléter un budget, ou abandonnés en route. Plutôt que de laisser envenimer sa discorde avec son ami et producteur Louis Dolivet, Welles renonce au montage final de Mr. Arkadin (1955) et de plusieurs émissions de télévision. Les méthodes de travail et le style changent : petites équipes, décor naturel, montage morcelé, postsynchronisation, doublage par Welles lui-même de certains personnages secondaires, jusqu’à douze dans un même film. Après avoir été le roi du découpage technique prémédité, au point de rêver d’un film qui ne serait que l’exécution d’un plan préconçu, Welles repense de fond en comble le film au montage. Après Citizen Kane, Welles a donc connu bien des revers. Il les surmonte souvent grâce à une puissance de travail hors pair, qui lui vaut le surnom d’« énergie publique n° 1 », à sa vitesse de conception et d’exécution, à une faculté d’adaptation qui lui permet de se jouer des contraintes en arrivant au même but par des voies opposées. Obligé par Columbia de retourner un sixième de La Dame de Shanghai dans un style plus sage, il encourage les interprètes des deux avocats, Everett Sloane et Glenn Anders, à retrouver dans un jeu survolté la dimension grotesque qu’il avait initialement confiée aux angles de prises de vues et aux déformations des courtes focales".

Dans Othello (1952), "l’allure labyrinthique de la forteresse de Chypre aurait dû être inventée en studio, comme pour le château de Macbeth, mais, forcé de tourner en décors naturels, Welles crée la même impression de labyrinthe grâce à la multiplication des lieux de tournage disparates réunis au montage. Et, comme il ne croit pas à la distinction entre art noble et art populaire, Welles transforme en œuvre personnelle les commandes les plus diverses, d’un film criminel initialement routinier comme La Soif du mal (1958) à une adaptation du Procès de Kafka (1962). Treize longs métrages achevés seulement ? Certes, mais, depuis sa mort, nous sommes mieux informés du versant non cinématographique de l’oeuvre de Welles, et nous avons vu surgir tout un pan oublié ou inconnu de sa filmographie".

Welles "a laissé derrière lui quantité de films inachevés, au sort parfois rocambolesque. L’unique copie de son émission sur l’Italie et Gina Lollobrigida (1958), qu’il a oubliée dans un grand hôtel parisien, a refait surface en 1986. Des bobines de sa version condensée du Marchand de Venise de Shakespeare (1970) ont été volées. Après la mort du cinéaste en 1985, Oja Kodar, sa dernière compagne, légataire des œuvres inachevées, a confié les éléments dont elle disposait à la Cinémathèque de Munich, qui en a entrepris la restauration et leur a parfois donné une forme achevée. Dans ces myriades de bobines, les œuvres au sens fort (telles que The Deep ou The Other Side of the Wind) voisinent avec ce qui n’est qu’un matériau brut non destiné à être diffusé tel quel, par exemple cette conversation avec le vieux mentor Roger Hill (1978) ou ce débat filmé avec le public d’une projection du Procès (1981). On exhume encore et toujours d’autres morceaux, comme il y a deux ans les fragments filmés en 16 mm dont Welles n’avait pas bouclé le montage à temps pour les intégrer aux représentations de la pièce Too Much Johnson en 1938. Nous connaissons aussi de mieux en mieux les versions multiples de ses films. Sur l’insistance de ses producteurs ou distributeurs, Welles a signé deux montages de Macbeth, d’Othello et d’Une histoire immortelle (1968), film tourné en français pour l’ORTF, en anglais pour les salles de cinéma. Et certains films ont circulé dans plusieurs moutures, telle la version montrée en projection test de La Soif du mal retrouvée dans les années 70. Les mauvais traitements que Welles a subis de son vivant ont comme encouragé une tendance à considérer son œuvre comme remontable à volonté après sa mort. Plusieurs tentatives de créer des versions « améliorées» ont été menées. Walter Murch, le monteur et concepteur son de Conversation secrète et d’Apocalypse Now, a ainsi appliqué une partie des recommandations que Welles avait rédigées en sortant de la projection d’une mouture de La Soif du mal remontée par les producteurs. Mais une erreur de lecture du mémo a conduit Murch à penser que Welles s’opposait à la partition de Henry Mancini sur le plan d’ouverture, et le marketing de cette « version inédite telle qu’Orson Welles l’a imaginée » a voulu faire croire qu’on monte un film en vingt-quatre heures. Les responsables de la seule version d’Othello à circuler aujourd’hui sur les écrans commerciaux, ont jeté à la poubelle la musique et les bruitages de Welles et déformé électroniquement ses dialogues".

Orson Welles et les Juifs
Orson Welles était-il Juif ? Orson Welles aimait répondre : « Fifty-fifty ».

Selon son ami, l’acteur et réalisateur Juif américain né en 1941 à Londres Henry Jaglom, Orson Welles éprouvait  une affection particulière pour les Juifs.

Dans son livre My Lunches with Orson, Henry Jaglom relate leurs déjeuners réguliers, de 1978 à 1985, parfois dans des restaurants de nourriture juive : Bloom à Londre et Goldenberg à Paris. Orson Welles soupçonnait sa mère, Béatrice, une pianiste concertiste, d’avoir entretenur des liaisons durant son mariage. Il pensait que son père biologique était le Dr Bernstein, tuteur dont il se sentait très proche. Ses parents étant morts alors qu’il était enfant, Orson Welles n’a jamais pu lever les doutes qu’il éprouvait.

« Orson Welles était un grand fan du théâtre yiddish », a souligné le réalisateur américain Peter Bogdanovich.

En 1937, Welles a mis en scène Jules César de Shakespeare dans un décor contemporain, celui de l’Europe fasciste, en rendant particulièrement poignante la scène dans laquelle le poète Cinna est attaqué par une foule en colère. Après la première, Orson Welles a déclaré au New York Times : « C’est la même foule qui pend et brûle les Noirs dans le Sud, la même foule qui maltraite les Juifs en Allemagne. C’est la foule nazie partout ».

Hasard ? Le personnage le plus sympathique de Citizen Kane, a un patronyme Juif, Bernstein, interprété par Everett Sloane, comédien Juif américain : loyal à l’égard du magnat, philosophe, il prononce les meilleures répliques, co-écrites par Herman Mankiewicz, du film novateur. Un « acte politique » à Hollywood selon Harold Heft.

Après la Deuxième Guerre mondiale, Orson Welles était invité d’honneur dans un diner à Vienne (Autriche). A l’un des convives constatant « Vienne n’est plus ce qu’elle était ! Quelque chose a disparu de Vienne », il répliqua : « Oui. Les Juifs ». Une réplique mise à la Une des journaux le lendemain matin.

Parmi les films qu’Orson Welles a réalisés sans en être crédité : David et Goliath  (1960), film italien de Ferdinando Baldi et Richard Pottier, dont certaines séquences ont été tournées en Israël. Orson Welles y incarne le roi Saul.

Orson Welles a aussi réalisé Le Procès, d’après Franz Kafka, a tenté pendant des années d’achever la version cinématographique du Marchand de Venise de Shakespeare…

En 1981, Génocide, film du Centre Simon Wiesenthal  sur la Shoah, a reçu l’Oscar du meilleur documentaire. Son texte est dit par Elizabeth Taylor  et Orson Welles.

Hommages
Pour le centenaire de la naissance et les trente ans du décès d’Orson Welles (1915-1985), la Cinémathèque française a rendu hommage à cet artiste, notamment par une programmation incluant de "nombreuses raretés, aussi bien courts métrages, films de télévision, fragments d’œuvres inachevées, curiosités ou incunables". Arte lui a consacré  un mini site, a diffusé plusieurs des films qu’il a réalisés - La dame de ShanghaiLa soif du mal -,  War of the Worlds. La guerre des mondes selon Orson Welles, documentaire de Catherine O’Connell. 

Les 18e Rendez-vous de l'Histoire à Blois ont présenté les 11, 12 et 13 octobre 2015, au  Cinéma Les Lobis, Citizen Kane d'Orson WELLES (fiction, Etats-Unis, 1941, 1h59, VOSTF, Théâtre du Temple). "A la mort du milliardaire Charles Foster Kane, un « empereur » de la presse, disparu en prononçant un mot mystérieux, «Rosebud », Thompson, un reporter, enquête sur sa vie. Les contacts qu’il prend avec ses proches lui font découvrir un personnage gigantesque, mégalomane, égoïste et solitaire. Un chef d’œuvre du cinéma, réalisé par le génial Welles alors âgé de 25 ans, sous la forme d’un récit morcelé en flash-backs".

Le 9 août 2016, Arte rediffusa War of the Worlds. La guerre des mondes selon Orson Wellesdocumentaire de Catherine O’Connell.

"This Is Orson Welles"
Le 4 juin 2017, Toute l'Histoire diffusa This Is Orson Welles"Génie incompris, ange déchu d'Hollywood, Orson Welles a marqué d'une pierre blanche le 20ème siècle. Mais comment parler de Welles sans tomber dans la surenchère ou la démesure ? Découvrez l'homme derrière le mythe à travers une interview rare de Welles et les témoignages exclusifs de ses admirateurs et ses proches. Martin Scorsese, Henry Jaglom, sa fille ainée Chris Welles ou encore ses amis de longue date, Peter Bogdanovich et le critique Joseph Mc Bride nous livrent un portrait intime de celui qui fit voler en éclat toutes les règles du cinéma américain. Du scandale de La Guerre des Mondes, aux années RKO jusqu'à son exil en Europe, Orson Welles revient avec humour et émotion sur ses erreurs, ses réussites, ses débuts sur scène ou son apprentissage du cinéma".

"Orson Welles à Essaouira"
Arte diffusa le 1er mai 2018 à 16 h 30, dans le cadre d'"Invitation au voyage" (Stadt Land Kunst), "Orson Welles à Essaouira / White Cliffs / Soho" (Orson Welles und Essaouira / White Cliffs / Soho), réalisé par Fabrice Michelin (39 min.) Linda Lorin "nous emmène à la découverte de trois lieux de notre patrimoine artistique, culturel et naturel. Dans ce numéro : Essaouira, la bonne fée d’Orson Welles - En Australie, White Cliffs surgit des sables - L’incontournable : à Londres, le quartier de Soho." "Au sud du Maroc, face à l’océan Atlantique, se dressent les remparts d’Essaouira. En 1949, dans un pays sous protectorat français, la ville s’appelle encore Mogador. Orson Welles vient y tourner son adaptation de l’Othello de Shakespeare. Le port, sa lumière et ses habitants vont nourrir l’âme du film de l’auteur de Citizen Kane."

"L'Andalousie d'Orson Welles"
Arte diffusa le 13 juin 2018 à 16 h 30, dans le cadre d'"Invitation au voyage" (Stadt Land Kunst), "L’Andalousie d’Orson Welles / Chili / Tel-Aviv" (Das Andalusien des Orson Welles / Chile / Tel Aviv). "Linda Lorin nous emmène à la découverte de trois lieux de notre patrimoine artistique, culturel et naturel. Dans ce numéro : L’Andalousie d’Orson Welles - Aux origines du Chili, les Indiens mapuches - L’incontournable : la plage de Tel-Aviv." "À la vie, à la mort : l’Andalousie d’Orson Welles. Tombé amoureux, à 17 ans, de l’Andalousie, région hédoniste et bouillonnante du sud de l’Espagne où il n’a cessé de revenir, le réalisateur de Citizen Kane a élu cette terre pour dernière demeure".

"Orson Welles, autopsie d'une légende"
Les 19 janvier 2019 à 21 h 30, 25 janvier 2019 à 0 h 15 et 31 janvier 2019 à 19 h 40, Histoire diffusa "Orson Welles, autopsie d'une légende" réalisé par Elisabeth Kapnist (France, 2015). "Personnage légendaire, le mythe personnifié du créateur, l’homme qui réinventa le langage théâtral et cinématographique à 24 ans. Cet homme aux mille visages se dérobe continuellement et se décline à l’infini : le moraliste, l’humaniste, le Don Juan, le bon vivant, l’Américain mais aussi l’apatride, le magicien, l’acteur, le cinéaste, l’homme de théâtre, le poète, et toujours l’enfant prodige en quête de lui-même. Mais qui se cache réellement derrière tous ces multiples visages ?"


"La guerre des mondes selon Orson Welles" de Cathleen O'Connell
2013, États-Unis
Produit par Cathleen O'Connell, Mark Samuels et WGBH EDUCATIONAL FONDATION
Sur Histoire TV les 25 juin 2021 à 00 h 00, 1er juillet 2021 à 10 h 55, 6 juillet 2021 à 11 h 05 et 16 juillet 2021 à 10 h 20

"Orson Welles, autopsie d'une légende" réalisé par Elisabeth Kapnist
France, Compagnie des Phares et Balises, 2015
Sur Histoire les 19 janvier 2019 à 21 h 30, 25 janvier 2019 à 0 h 15 et 31 janvier 2019 à 19 h 40

"L’Andalousie d’Orson Welles / Chili / Tel-Aviv" par Fabrice Michelin
France, 2018
Sur Arte le 13 juin 2018 à 16 h 30

"Orson Welles à Essaouira / White Cliffs / Soho" réalisé par Fabrice Michelin
France, 2018, 39 min

"Le troisième homme" de Carol Reed

Grande-Bretagne, 1949, 101 min
Auteur  : Graham Greene
Scénario : Graham Greene
Image : Robert Krasker
Montage :  Oswald Hafenrichter
Musique :  Anton Karas
Producteur : Carol Reed
Production : London Film Productions
Réalisation : Carol Reed
Scénario : Graham Greene
Avec : Joseph Cotten (Holly Martins), Orson Welles (Harry Lime), Trevor Howard (Calloway), Alida Valli (Anna Schmidt), Ernst Deutsch (
le « baron » Kurtz), Bernard Lee (le sergent Paine)
Sur Arte les 28 septembre à 20 h 55, 30 septembre 2015 à 13 h 35, 26 mars 2023 à 23 h 35, 28 mars 2023 à 13 h 35
Sur arte.tv du 26/03/2023 au 01/04/2023
Le 2 décembre 2019, à 19 h 30, le Farband projeta "Le Troisième homme" de Carol Reed avec Orson Welles.
Visuels : © Studiocanal

1947, 54 min
Sur Arte les 10 mai à 20 h 45 et 15 mai 2015 à 2 h 50, 4 mars 2019 à 22 h 40 
Auteur : Sherwood King
Image : Charles Lawton Jr., Rudolph Maté, Joseph Walker
Réalisation : Orson Welles
Production : Columbia Pictures Corporation, Mercury Productions
Montage : Viola Lawrence
Scénario : Orson Welles, William Castle, Charles Lederer, Fletcher Markle
Producteurs : Orson Welles, Harry Cohn
Musique :  Heinz Roemheld
Avec Rita Hayworth, Orson Welles, Everett Sloane, Glenn Anders et Ted de Corsia

Othello, d'Orson Welles
Auteur : William Shakespeare
Image : Anchise Brizzi, G.R. Aldo, George Fanto, Oberdan Troiani, Alberto Fusi
Montage : John Shepridge, Jean Sacha, Renzo Lucidi, William Morton
Musique : Angelo Francesco Lavagnino, Alberto Barberis
Production : Mercury Productions, Les Films Marceau
Producteur/-trice : Walter Bedone, Patrice Dali, Rocco Facchini, Giorgio Papi, Orson Welles, Julien Derode
Réalisation : Orson Welles
Scénario : Orson Welles
Avec Orson Welles, Suzanne Cloutier, Micheal MacLiammoir, Robert Coote, Michael Laurence, Hilton Edwards, Fay Compton, Nicholas Bruce, Doris Dowling, Joseph Cotten, Joan Fontaine

Visuels : © Anchise Brizzi

107 min
Sur Arte le 11 mai à 20 h 50 et le 22 mai à 0 h 40 
Auteur : Whit Masterson
Image : Russell Metty
Montage : Walter Murch, Virgil Vogel, Aaron Stell
Scénario : Orson Welles
Réalisation : Orson Welles
Production : Universal-International
Producteur/-trice : Albert Zugsmith, Rick Schmidlin
Musique : Henry Mancini
Avec : Charlton Heston, Janet Leigh, Orson Welles, Victor Millan, Akim Tamiroff, Joseph Calleia, Marlene Dietrich et Zsa Zsa Gabor

War of the Worlds, de Catherine O’Connell
Etats-Unis, 2013, 53 min
Sur Arte les 12 mai 2015 à 23 h 50, 25 mai 2015 à 3 h 10, 9 août 2016 à 1 h 15

Visuels :
Mr Arkadin de Orson Welles, 1954© Carlotta Films

© CBS Radio/Photofest, Inc., National Archives et Corbis pour War of the Worlds

Citizen Kane de Orson Welles, 1940 © Warner Classics

Orson Welles à la radio © DR

La Dame de Shanghaï : © Columbia Pictures et © Park Circus 

La Soif du mal. © Sherman Clark

Une histoire immortelle de Orson Welles, 1966 © Gaumont

Othello de Orson Welles, 1949 © Carlotta Films

Vérités et Mensonges de Orson Welles, 1973 © Documentaire sur Grand Ecran

Le Salaire du diable de Jack Arnold, 1957 © Universal

La Splendeur des Amberson de Orson Welles, 1941 © Théâtre du Temple

Le Troisième Homme de Carol Reed, 1949 © Studio Canal

Mr Arkadin de Orson Welles, 1954© Carlotta Films

Le Procès de Orson Welles, 1962 © Tamasa Distribution


Articles sur ce blog concernant :
Cet article a été publié le 10 mai 2015, puis les 30 juillet et 24 septembre 2015, les 26 avril et 8 août 2016, 4 juin 2017, 2 mai 2018, 19 janvier et 2 décembre 2019, 23 juin 2021.