Citations

« Le goût de la vérité n’empêche pas la prise de parti. » (Albert Camus)
« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du Soleil. » (René Char).
« Il faut commencer par le commencement, et le commencement de tout est le courage. » (Vladimir Jankélévitch)
« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
« Le plus difficile n'est pas de dire ce que l'on voit, mais d'accepter de voir ce que l'on voit. » (Charles Péguy)

mardi 25 février 2014

Interview de Guershon Nduwa, président de la Fraternité judéo-noire, sur le dîner-débat du 9 janvier 2011

 
Le documentaire Etre Juif et Noir en France de Annick N'Guessan sera diffusé ce 25 février 2014 à Paris.

Présentez-nous la Fraternité judéo-noire (FJN)…

Créée en 2007, la FJN regroupe des Juifs, Blancs et Noirs. Ensemble, nous agissons contre l’antisémitisme et pour la défense d’Israël. Nous avons ainsi organisé un rassemblement à Paris en soutien à l’otage franco-israélien Guilad Shalit.

Les Juifs Noirs sont généralement évalués à moins de 5% de l’ensemble des Juifs de France soit 250 familles en région parisienne selon la journaliste Olivia Cattan.

Ce sont des Juifs par filiation ou par conversion.
Cette population juive est composée essentiellement de Français, dont ceux d’Outre-mer, et de Juifs étrangers de souche non européenne, dont les migrants sub-sahariens ainsi que leurs descendants nés dans l’hexagone et des Juifs israéliens.

Elle révèle des Juifs venant d’autres univers, qui ne sont ni Ashkénazes, ni Sépharades (1).

Elle est très hétérogène, mais unie par son Judaïsme, par son souci de l’unité du peuple Juif et son attachement à l’Etat d’Israël.

Elle aspire à une plus grande reconnaissance en France.

La FJN est aussi représentée dans les continents européen, américain et africain.

Nous venons d’établir un partenariat avec une communauté juive de Kampala (Ouganda). Celle-ci fabrique des modèles de kippot qui peuvent être customisées, personnalisées soit par le logo de la FJN, soit par le prénom et le nom d’un bar-mitsva (Nda : âgé de 13 ans, le bar-mitsva atteint sa majorité religieuse), d’une bat-mitsva (Nda : âgée de 12 ans, la bat-mitsva atteint sa majorité religieuse) ou d’un marié. Nous les vendons au prix de 5 euros par kippa. Une partie du produit de la vente va à nos coreligionnaires ougandais, et l’autre finance nos activités.

Comment les Juifs Noirs sont-ils perçus en France, par les communautés Juives et Noires ?

Nous sommes en quelque sorte un pont entre les communautés Juive et Noire en France.

Une des contributions majeures de FJN est de rendre possible une meilleure articulation des luttes contre l’antisémitisme et contre le racisme.

La FJN instaure aussi un lien de discussions, concertations sur des préoccupations qui demandent à être partagées ou sur des points de vue relatifs à des questions d’intérêt public. Ce qui fait que nos deux peuples comprennent notre message.

Vous avez organisé un dîner-débat cacher le 9 janvier 2011 à Paris…

Cette manifestation s’inscrit dans la mission et les objectifs de notre association.

En effet, nous entendons ainsi inaugurer une forme d’activité à vocation éducative, plus conviviale, à l’instar d’autres activités que nous avons organisées depuis la création de FJN, tel notre premier colloque le 6 juillet 2008.

Nous avons choisi comme thème de cette première soirée à l’aube de cette nouvelle année : la contribution exemplaire des Juifs et du judaïsme à la promotion de la diversité aux États-Unis.

Nous avons l'honneur que des experts éminents aient accepté notre invitation : le professeur Edward Kaplan, notre premier invité d’honneur, introduira le sujet. Sont conviés comme intervenants : le professeur Laurence Mordekhai Thomas (Université Syracuse, États-Unis), le professeur Elikia M’Bokolo (École des Hautes Études en Sciences Sociales, Paris) et le professeur Shmuel Trigano (Paris X-Nanterre).

Nos orateurs et nos convives dialogueront sur la manière dont les Juifs américains ont fait avancer une cause d’intérêt public nationale, primordiale dans ce pays, celle des droits civiques pour les Noirs américains (civil rights movement).


Comment s'est déroulée l'année 2011 pour la FJN ?

Depuis un an, la FJN est passée à une étape superieure. Après les phases d'information et d'installation aux niveaux national et international, nous sommes dans la phase d'actions qui légitiment notre présence avec la venue du député israélien Shlomo Molla comme président honoraire de la FJN et aussi de LizBen Agha (coordinatrice de la communauté juive nigériane) comme vice-présidente honoraire.

Notre lien avec l'Etat d'Israël s'est renforcé par des actions concertées.

Nous sommes des interlocuteurs valables pour la question juive noire. Nous prévoyons des voyages pour rencontrer des personnalités réligieuses et politiques en Israël dans les prochains mois





Dans une ambiance conviviable, nous organisons notre 2e diner-débat, à vocation aussi éducative, en partenariat avec la Maison de la diaspora haïtienne, sur le thème : L’identité Juive, l’identité d’un peuple

L'invité d’honneur en est le professeur Ephraim Isaac, doyen de l’université de Harvard, chef du Département d’études africaines et afro-américaines et chef du Département des langues sémites dans cette prestigieuse université américaine.

Sont aussi conviés comme principaux intervenants Georges Loinger, doyen des résistants Juifs de France, le professeur Elikia M’Bokolo, le grand-rabbin de Johannesbourg (Afrique du Sud), et Angie Brooks, conférencière et Education conseillère en éducation à la Kana Foundation.(Londres).




Addendum :
Laurence Mordekhai Thomas n'a pu assister à ce dîner-débat en 2011.
Extraits vidéo et photos de ce diner en 2011 sur le site de la FJN
Lors du diner du 8 janvier 2012, Guershon Nduwa s'est vu remettre un exemplaire de la nouvelle édition du Siddour Kol Hanechama. La prédédente édition de ce livre en 2003, qui n'est plus commercialisée, "présentait ainsi la bénédiction méchané habriot que l’on doit réciter soi-disant  : "En voyant un Noir, une personne dont le physique est anormal de naissance ou bien en voyant un éléphant ou un singe". La nouvelle édition ne contient pas cette phrase blessante.


(1) Lors de la conférence du 9 janvier 2011, le professeur Shmuel Trigano a indiqué que les Juifs Noirs étaient des Juifs sépharades : la distinction Ashkénazes/Sépharades est liée à une application de la Halakha (loi juive) généralement plus rigoureuse par les Juifs Ashkénazes.

Vidéo de la FJN lors du rassemblement à la mémoire de Sébastien Selam en novembre 2012.


Diner de la FJN
Le 8 janvier 2012 à 18 h
4, rue Lamartine, 75009 Paris
Menu cacher beth din de Paris (20 euros)
Inscription et pré-paiement obligatoires : contact@fjn-123.fr, 0977612899 (ligne fixe) ou 0667699267

Le 9 janvier 2011
8, rue Georges Bernard Shaw, 75015 Paris. Entrée rue Dessaix, côté de la Poste
De 19 h à 22 h
Inscription obligatoire : contact@fjn-123.fr
Buffet dinatoire cacher Beth Din de Paris
Entrée, payable sur place : 5 € ou plus

Articles sur ce blog concernant :


Article publié le 3 janvier 2011, puis le 29 janvier 2013 à l'approche de la conférence de Guershon Nduwa sur les Juifs africains au sud Sahara, le 30 janvier 2013, à 16 h 15, au 19, rue du Pont-aux-Choux 75003 Paris. Il a été modifié le 16 janvier 2012.

dimanche 2 février 2014

« Noces Végétales » de Tzuri Gueta


La Fondation Ateliers d’Art de France et le Muséum national d’Histoire naturelle  présentent Noces Végétales, première exposition à Paris du créateur israélien Tzuri Gueta, dans les Grandes Serres  restaurées du Jardin des Plantes. Des œuvres organiques, oniriques, gracieuses, légères, douces dans un espace exotique aquatique et verdoyant. Comme des vestiges envahis par la Nature, enserrés par des végétaux décoratifs. 

« Quand j’étais petit, mon frère ainé pratiquait la plongée sous-marine. Je l’attendais au bord de la plage. Puis, j’ai appris la plongée et j’ai découvert un monde fascinant », a déclaré lors du vernissage presse Tzuri Gueta qui a grandi à Givat Olga, près de Hadera, sur la côte méditerranéenne d’Israël. Nul doute que son enfance a inspiré ses créations à mi-chemin entre l'artisanat et l'art, un "art appliqué" lié au monde sous-marin.


« Inventeur d’une technique unique et brevetée de « dentelle siliconée », Tzuri Gueta révèle depuis plus de quinze ans à travers ses textiles, ses parures et ses mises en scène un univers résolument organique, végétal ou géologique qui ne demandait qu’à s’épanouir dans un lieu dédié à la nature. Tzuri Gueta a choisi de présenter son exposition Noces Végétales à Paris, dans les Grandes Serres du Jardin des Plantes, et plus particulièrement dans la serre des forêts tropicales humides » qui « offre un dépaysement immédiat avec une immersion dans l’atmosphère chaude et humide d’une forêt tropicale imaginaire. S’y côtoient grands arbres, comme les ficus et le palmier des Bermudes, arbustes et arbrisseaux, grandes herbacées comme les bananiers, petites herbes du sous-bois, lianes, fougères, orchidées... Ses allées mènent à un imposant rocher recouvert d’un superbe Monstera deliciosa, sorte de philodendron, d’où l’on peut découvrir tout le panorama de la serre ».
A l’entrée, les œuvres de Tzuri Gueta sont difficilement discernables tant elles ressemblent aux lianes pendantes.

Prix Le créateur
À travers sa Fondation visant à « valoriser l’inventivité des métiers d’art et encourager leur modernité », Ateliers d’Art de France se joint au Muséum national d’Histoire naturelle pour présenter Noces Végétales dans les Serres du Jardin des Plantes, lieu emblématique dédié à l’univers végétal et accueillant la réalisation du projet désigné lauréat du Prix Le Créateur 2012 de la Fondation Ateliers d’Art de France.
Avec ce Prix, cette Fondation « récompense un professionnel des métiers d’art en lui offrant la possibilité de présenter son travail sous une forme à la fois exceptionnelle et singulière. À lui de proposer un concept et un lieu inhabituels, permettant de porter un regard différent sur les métiers d’art et de toucher un nouveau public ».
Au « carrefour des sciences de la Terre, de la Vie et de l’Homme, le Muséum d’histoire naturelle se consacre quotidiennement – et ce depuis près de 400 ans – à la nature. Créé en 1635, à l’origine jardin royal à vocation médicinale et lieu d’enseignement, devenu Muséum d’histoire naturelle en 1793, il est à la source de découvertes scientifiques majeures en sciences naturelles », et un lieu d’« enseignement hors pair ».
En juin 2012, le créateur textile Tzuri Gueta est le « premier lauréat du Prix pour son projet d’exposition qu’il rêvait au cœur d’un écrin dédié à la nature, où ses créations s’uniraient à la végétation : les Grandes Serres du Jardin des Plantes. Ainsi est né le projet Noces Végétales ». Source d’inspiration pour de nombreux artistes – peintres, hommes de lettres, sculpteurs ou musiciens – le Jardin des Plantes entretient depuis sa création au XVIIe siècle une relation féconde entre les sciences naturalistes et l’art.
Les créations de Tzuri Gueta investissent « la serre des forêts tropicales humides, bâtiment classé monument historique où l’on accède par un majestueux péristyle Art déco. Ferronniers, verriers, mosaïstes… cet écrin de verre et d’acier dédié à la botanique est né des gestes d’artisans d’art qui ont sublimé la matière ». Un « lieu choisi pour sa singularité et les résonances » avec ces créations.

Unions oniriques
Titulaire en 1996 du diplôme d’un master d’ingénieur textile du Shenkar College of Engineering and Design  de Ramat Gan, près de Tel Aviv (Israël) où il a effectué des recherches sur les polymères, Tzuri Gueta associe les compétences d’ingénieur, de créateur, de designer et d’explorateur.
Il s’installe à Paris en 1996. Il travaille pour l’agence Trend Union de Li Edelkoort, puis les ateliers du couturier Thierry Mugler. La Haute Couture est séduite par l’avant-gardisme du travail et les qualités créatives de Tzuri Gueta.
L’originalité du travail de cet artiste réside aussi dans sa technique de travail : l’injection de silicone. Tzuri Gueta recourt au silicone comme « colle » pour « maintenir des morceaux de textile, là où d’autres les assemblent à la machine à coudre. Les qualités artistiques du silicone, sa souplesse, sa capacité à se mélanger aux pigments et aux paillettes » ont ensuite incité Tzuri Gueta à le valoriser. Tzuri Gueta évalue à 20-25% la part d’aléatoire dans le processus du travail du silicone destiné à ses créations.
En 2005, Tzuri Gueta dépose son brevet de « dentelle siliconée ». Dans son atelier-laboratoire, grâce à cette technique qu’il garde secrète, il crée « sur le textile des volumes et des effets de perles, des « paysages » au toucher presque dérangeant, tant la texture est douce et onctueuse, d’une sensualité de peau humaine ».
Tzuri Gueta fabrique « des textiles troublants aux effets de matière, imprimés, gaufrés, découpés au laser et capables d’imiter les textures organiques ou végétales comme le cactus, le galuchat ou la peau de serpent ».
Il produit désormais régulièrement des gammes de textiles inédits pour Chanel, Issey Miyake, Jean-Paul Gaultier, Armani, Dior ou Givenchy. En 2013, ses « corolles en gel sablé associées à la dernière collection de la maison de Haute Couture Stéphane Rolland ont inauguré une nouvelle et prestigieuse collaboration ».
Si Tzuri Gueta « s’est d’abord fait connaître par son travail textile, le grand public le découvre à travers ses bijoux : ses bagues de la collection emblématique Boule, réalisées en maille hérissée de picots de silicone, mais aussi ses colliers au profil de corail ou d’ossements blanchis, et ses modèles exubérants qui se répandent en grappes, en pétales ou en perles de rosée. Les lustres et les paravents qu’il conçoit ne sont parfois que des bijoux qui changent d’échelle, extrapolant leurs formes de gouttes ou de cocons ».
Le monde de l’art découvre « l’emblématique Récif, un vélo abandonné que les algues semblent prendre d’assaut ».
En 2010, le Musée d’Art contemporain de Tel Aviv consacre à Tzuri Gueta une exposition individuelle sur son travail textile.
Les cinéphiles se souviennent de la robe en silicone désormais iconique, aussi romantique qu’ultra-futuriste, portée par l’actrice Milla Jovovich dans Les trois mousquetaires » de Paul William Scott Anderson (2011).
Sous le Viaduc des Arts, Tzuri Gueta a installé son atelier-showroom-galerie parisien ouvert en 2011. Là, il y travaille avec une dizaine de collaborateurs bénéficiant de formation textile ou bijou pour produire des pièces uniques dans « une approche transversale de tous les domaines de la création ».
« Utilisant une matière naturelle issue du silicium associée au textile pour créer des œuvres d’inspiration organique, Tzuri Gueta sublime une nature protégée et contrôlée en proposant un parcours dans les Grandes Serres à la fois réel et rêvé, empreint de symboles ».
Le « monde végétal se découvre autrement, à travers l’œil du créateur, passé sous le spectre de la modernité, de l’imaginaire, de l’engouement créatif ».
Noces Végétales « déroule pour le visiteur un parcours initiatique dans les rites et les symboles du mariage ». Les noces célébrées sont celles qui « associent dans un troublant mimétisme la dentelle siliconée et les végétaux abrités par la serre. Un rideau de gouttes déployé comme un dais, des fourreaux de dentelle épousant des troncs d’arbre au plus près de l’écorce ou des extensions de silicone prolongeant une branche mêlent leurs silhouettes organiques à la flore exubérante de la serre. Où se situe la limite entre le végétal et sa prothèse de silicone ? Entre le vrai et le faux ? Les créations simili-végétales de Tzuri Gueta collaborent avec le lieu, créent un dialogue avec les plantes. Elles prennent vie au sein de la serre et évoluent au fil des jours, suivant le rythme de la végétation. La serre devient un terrain de jeu pour un créateur qui sait entretenir la confusion entre les matières ».
Né « sur le rivage d’Israël, Tzuri Gueta a gardé en mémoire les formes organiques des éléments brassés par les fonds sous-marins dont il aime reproduire dans son travail les lignes de coraux, les coloris, mais aussi l’impression de mouvement généré par le courant. C’est cette impression de vie que l’on retrouve ici. Car si ces organismes en dentelle siliconée relèvent d’une nature imaginaire et fantasmée, ils sont pourtant parfaitement vraisemblables. A contrario, la nature ne produit-elle pas elle-même des éléments d’une telle perfection, vernissés et luisants, qu’ils semblent artificiels ? La consistance du silicone, matériau naturel issu du silicium et proche du verre, permet d’autant mieux la mise en œuvre du leurre. Dans Noces Végétales, le créateur n’imite pas la végétation, il la réinvente, en manipulant les codes d’une nature protégée et ultra-contrôlée par le lieu emblématique de la serre ».
Pour Tzuri Gueta, la « serre devient un laboratoire, une couveuse expérimentale dont les parois vitrées n’imposent qu’une frontière fragile entre l’intérieur et l’extérieur. Ses pièces hybrides, minutieusement réalisées à la seringue dans son atelier, sont surdimensionnées pour habiller un lieu si monumental ».
Noces Végétales est « une expérience visuelle et sensorielle propre à perturber le visiteur qui imaginait admirer une multitude de plantes. En s’immergeant dans le silence d’une végétation en trompe-l’œil qui bouscule ses perceptions, il est invité à découvrir la nature autrement, à travers le regard d’un artiste qui s’approprie à loisir le rôle » de « Créateur ».
Le visiteur a l’impression d’observer l’effet du temps sur les objets soumis à un processus de création-destruction silencieux, embellissant. Le temps semble suspendu par la fascination du visiteur admiratif d’une nature exubérante, mêlant ou confondant l’élément aquatique avec celui terrien ou aérien, métamorphosant des objets d’un temps révolu - calèche - en créations raffinées semblant issues de contes et renvoyant à l’imaginaire du visiteur.
OEUVRES
LA CALÈCHE
« En début de parcours, cette calèche monumentale, posée sur un bassin et visible de loin par son envergure, annonce le début d’un voyage immersif dans un autre univers.
Avec sa structure en métal habillée d’une dentelle de coquillages de silicone, elle entretient la confusion sur son origine. Vient-elle d’un monde sous-marin ou bien d’une jungle épaisse qui se serait approprié la structure jusqu’à la coloniser ? Le travail plastique du moulage et de l’injection de silicone accentue la mélancolie de cette calèche que l’on a visiblement longtemps négligée. Seule l’extravagante assise de bois flotté, habillée de la même dentelle, relie la sculpture à une dimension festive ».
TRAVERSÉE VÉGÉTALE
« Ce rideau monumental, qu’il faut franchir comme pour pénétrer dans un autre monde, est un leurre. Ou un demi-leurre puisque c’est le seul endroit de la serre où Tzuri Gueta mêle de longues lianes de silicone à de véritables branchages. Ces fils où la silicone reproduit des formes végétales imitent si bien la nature qu’ils ne peuvent que susciter le trouble chez le visiteur, et poser la question du vrai et du faux. D’autant plus qu’au milieu de cette floraison métissée se cachent, en intrus, des éléments copiés sur le monde sous-marin, tel le corail.
Pour Tzuri Gueta, si ce portique de vraie-fausse végétation cultive le doute, c’est bien en réponse aux plantes parfaites que l’on produit aujourd’hui et dont les couleurs et les textures sont trop extraordinaires pour ne pas être utopiques et génétiquement modifiées ».
PORTIQUE DE DENTELLE
« Pour ce portique plongeant fait de lianes en dentelle Tzuri Gueta utilise une dentelle aux motifs floraux très réalistes, quasi botaniques. Suspendue au-dessus du vide, l’installation en dentelle et silicone s’immerge dans la végétation toujours changeante de la serre ».
BLACK AND WHITE
« Tzuri Gueta, dont l’une des activités essentielles reste la création de vêtements, n’hésite pas à accorder ici des caractéristiques humaines aux végétaux. Aujourd’hui, les artistes tricotent pour les arbres, les parent de colliers surdimensionnés… Peut-on pour autant habiller un tronc comme on habille un corps ?
Le créateur a choisi de vêtir deux arbres : la « robe » blanche qui épouse le haut du tronc puis s’évase autour du pied est chargée de broderies qui donnent du relief à la texture.
La seconde silhouette se détache quant à elle par des éléments décoratifs noirs. Les « peaux » de dentelle empreintes de silicone moulent les arbres comme des fourreaux, au point que l’écorce traverse la trame de la dentelle ; elles symbolisent encore plus qu’ailleurs la fusion qui s’opère entre les végétaux naturels et une nature artificielle. Pour cette oeuvre, Tzuri Gueta a choisi d’introduire dans la serre deux arbres coupés et démontables dont il prolonge les branches par des « prothèses » en silicone ».
PONCTUATION DISCRÈTE
« Des grappes, des nids d’oiseau, des nénuphars qui nagent sur le bassin… Tzuri Gueta inscrit dans la végétation exubérante de la serre des éléments blancs artificiels qui ponctuent le parcours du visiteur. L’intimité des arbres que l’on scarifie pour en prélever la sève ou le latex lui a inspiré des éléments qui « dégoulinent » avec la fluidité d’une liane ou d’une cascade ».
ILOTS ET CASCADE
« Dans la moiteur de la serre, l’eau joue un rôle essentiel, notamment dans l’espace du bassin qui s’impose comme la clef de voûte du parcours.
Le voilà investi par de multiples îlots sculptés et recouverts de maille de silicone, qui se déplacent de façon aléatoire.
Au-dessus du bassin, une cascade de gouttes en silicone, reliée aux arrivées d’eau de la serre, ruisselle. Imposante par sa blancheur et son ampleur, cette installation vibrante conclut le parcours de Noces Végétales ».




Jusqu’au 2 février 2014
Dans les Grandes Serres du Jardin des Plantes
57, rue Cuvier. 75005 Paris
Tous les jours sauf le mardi de 10 h à 17 h




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Les citations proviennent du dossier de presse.