Citations

« Le goût de la vérité n’empêche pas la prise de parti. » (Albert Camus)
« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du Soleil. » (René Char).
« Il faut commencer par le commencement, et le commencement de tout est le courage. » (Vladimir Jankélévitch)
« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
« Le plus difficile n'est pas de dire ce que l'on voit, mais d'accepter de voir ce que l'on voit. » (Charles Péguy)

dimanche 30 septembre 2018

« Phoenix » par Christian Petzold


Arte rediffusera le 3 octobre 2018 « Phoenix » par Christian Petzold. « Dans le Berlin de l'après-guerre, une ancienne déportée » juive « se lance dans un jeu dangereux. Après « Barbara », Christian Petzold entraîne Nina Hoss, son actrice fétiche, dans un drame vertigineux ». L'histoire de la difficulté de renouer avec sa personnalité après la Shoah.


« Après avoir survécu à Auschwitz, Nelly Lenz, gravement brûlée, a pu bénéficier d'une opération de chirurgie réparatrice qui lui a donné un nouveau visage. Les mois de convalescence ont été longs et elle s'apprête à rentrer enfin à Berlin. Aidée par son amie Lene Winter, qui travaille à l'Agence juive, Nelly espère y retrouver la trace de sa famille. Elle recherche surtout Johnny, son mari pianiste, dont elle est sans nouvelles. Lene assure que ce dernier avait déposé une demande de divorce juste avant l'arrestation de Nelly, mais celle-ci refuse de la croire. Un jour, elle croise Johnny près du Phoenix, une boîte de nuit où les soldats américains viennent s'amuser, et où il est désormais serveur. Surpris par sa troublante ressemblance avec l'épouse qu'il croit morte, Johnny lui propose de se faire passer pour elle afin qu'il puisse hériter des biens de ses riches beaux-parents. Nelly accepte… »

« Tel un fantôme revenu du monde des morts, Nelly, une chanteuse juive rescapée des camps, veut renouer le fil de son existence auprès de l'homme qu'elle a aimé. Mais peut-on récupérer sa vie quand on a tout perdu, y compris ce qui faisait son identité ? » 

« Lancée dans une quête entêtée, Nelly va se laisser façonner par celui qui fut son mari pour qu’il reconnaisse en elle celle qu'elle a été ». 

« Après Barbara, Christian Petzold retrouve Nina Hoss, son actrice fétiche, pour une vertigineuse plongée hitchcockienne – le film s'inspire en effet de Vertigo – dans un pan douloureux de l’histoire allemande. Un étourdissant portrait de femme ».

Le film s’inspire aussi du roman policier Le Retour des cendres (1961) d’Hubert Monteilhet, de la nouvelle Ein Liebesversuch (Une Expérience d’amour) d’Alexander Kluge et d’une histoire  relatée par l’essayiste allemand Sebastian Haffner dans son autobiographie.

L’époux Johnny donne à Nelly un portrait de… la star Hedy Lamarr.

Der Spiegel a critiqué certaines scènes invraisemblables et reproduisant des clichés antisémites : au sortir de la Deuxième Guerre mondiale, alors que des Allemands crèvent de faim dans des caves, des Juifs vivent dans des villas dotées de personnel domestique - Nelly est l'héritière d'une riche famille juive -, Nelly demeure impavide en apprenant le suicide de son amie juive Berlinoise, Lene. Celle-ci projetait de faire son aliyah, mais estimait "n'avoir pas d'avenir" et "être trop attirée par ses proches décédés". C'est cet "appel de la mort" chez des rescapés qui marque une victoire des Nazis après la capitulation du IIIe Reich.

Rythmé par la chanson triste Speak Low interprétée par Kurt Weill (1943), ce film émouvant a reçu le Prix FIPRESCI au Festival international du film de Saint-Sébastien. Il est dédié à Fritz Bauer.

Il a été refusé par le comité de sélection du Festival de Cannes.


« Phoenix » par Christian Petzold
Allemagne, Pologne, 2014, 92 min
Auteur : Hubert Monteilhet
Image : Hans Fromm
Montage : Bettina Böhler
Musique : Stefan Will
Production :Schramm Film Koerner & Weber, BR, WDR, ARTE
Producteur/-trice : Florian Koerner von Gustorf, Michael Weber
Scénario : Christian Petzold, Harun Farocki
Avec Nina Hoss, Ronald Zehrfeld, Nina Kunzendorf, Michael Maertens, Imogen Kogge, Uwe Preuss 
Sur Arte les 11 janvier 2017 à 20 h 55, 3 octobre 2018 à 20 h 55, 12 octobre 2018 à 13 h 35

Visuels : © Schramm Film, Christian Schulz

Articles sur ce blog concernant :
Les citations sont d'Arte. Cet article a été publié le 10 janvier 2017.

vendredi 28 septembre 2018

Paris - Haute couture


A l'occasion de la Fashion Week, Arte diffusa les 28 et 30 septembre 2018 « Les dessins de Christian Dior » (Die Zeichnungen des Christian Dior) par Loïc Prigent, "La robe du soir Balenciaga" (Zum Ersten, zum Zweiten, zum Dritten! Das Balenciaga-Abendkleid) par Antoine Coursat, "La ligne Balmain" (Der Stil Balmain) par Loïc Prigent.

Sonia Delaunay (1885-1979)
Madame Grès, la couture à l’œuvre
Madame Carven (1909-2015)
Jeanne Lanvin
La Mode retrouvée. Les robes trésors de la comtesse Greffulhe 
Paris - Haute couture
Mark Shaw dans l’Univers de Haute Couture - Dior • Balenciaga • Balmain 
« Assassinat d'une modiste » de Catherine Bernstein
« Stitching History from the Holocaust » 
L'Art de l'automobile. Chefs-d’œuvre de la collection Ralph Lauren
Sonia Rykiel (1930-2016)
L’histoire sous les pieds. 3000 ans de chaussures  


Réduction du nombre de clientes, fermeture de maisons de haute couture, savoir-faire inégalé d'artisans, licenciement ou décès des couturiers fondateurs, intégration de maisons prestigieuses dans des grands groupes économiques soucieux de rentabilité rapide et intéressés par une médiatisation de défilés permettant de vendre des accessoires divers (produits cosmétiques, sacs, bijoux, etc.) aux fashionistas, turn-over des directeurs artistiques, défilés marqués par le hideux ou le choquant, vêtements négligeant l'élégance, le côté pratique et la beauté.. Au fil des récentes décennies, Paris a peiné à garder son rang de capitale de la haute couture.

Paris Couture 1945-1968
Arte diffusa le 13 mai 2018 "Paris Couture 1945-1968" par Jean Lauritano (France, 2016).

"Cristóbal Balenciaga, Jacques Fath, Pierre Balmain, Christian Dior, Hubert de Givenchy... À travers le portrait des grands créateurs de l'époque et de leurs excentriques clientes, l'évocation élégante et tout en archives, d'un monde à jamais disparu."

"Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, la haute couture parisienne se remet en ordre de marche. Les soldats alliés stationnés dans la capitale en profitent pour faire des emplettes tandis que l’aristocratie féminine, libérée des restrictions, ravive avec bonheur ses rituels mondains, drapée dans des robes de petit dîner, de danse, de cocktail ou de grand soir. Les cousettes s’activent alors dans les ateliers pour concrétiser cette splendide renaissance esquissée par des créateurs de génie."

A la fin des années cinquante, Paris comptait une centaine de maisons de couture qui bénéficiaient d'une clientèle de milliers de femmes. A l'aube des années 1980, seule une dizaine avait survécu.

"Aussi brillant qu’inaccessible, Cristóbal Balenciaga, qui a fui la guerre civile espagnole, excite la curiosité des clientes et des journalistes. De son côté, le flamboyant Jacques Fath multiplie les fêtes costumées dans son château. Bientôt, deux audacieux modélistes inaugurent leurs maisons de couture : Pierre Balmain et Christian Dior, soutenus par une presse féminine démuselée. Suivent l’immense – par la taille comme par le talent – Hubert de Givenchy et le prodige Yves Saint Laurent, tandis que, tapie dans l’ombre de l’exil, mademoiselle Chanel prépare un retour risqué…"

Le décès prématuré de Jacques Fath et de Marcel Rochas a été fatal pour les maisons de haute couture qu'ils avaient fondées. Robert Piguet, Lucien Lelong et d'autres n'ont pas su accompagner les bouleversements que Givenchy a sentis.

Balenciaga domine alors la haute couture française. Refusant toute médiatisation, le système lucratif des licences, il se lie d'amitié avec Hubert de Givenchy dont il sera le mentor.

Les stars du cinéma hollywoodien ou français se rendent dans les ateliers et boutiques de ces maisons prestigieuses, et concourent à la célébrité de ces couturiers. Dans les années 1960, les acheteurs de grands magasins américains sont moins demandeurs de modèles de haute couture française à acheter pour les adapter à la clientèle féminine américaine. Le prêt-à-porter s'est imposé outre-Atlantique.

"Narré par Lambert Wilson, ce très classieux film d’archives, saturé de robes plus éblouissantes les unes que les autres, capte, sur deux décennies, le rayonnement sans égal et le crépuscule de la haute couture française, inexorablement réduite au rôle de vitrine du prêt-à-porter sous l’effet de la concurrence étrangère et de la démocratisation de la mode."

Christian Dior
"Né en à Granville en 1905, Christian Dior grandit dans une famille aisée. Il est élevé par un père industriel, et une mère passionnée par l'art des jardins, passion qu'il ne tardera pas à partager avec elle".

"Dans les années 1920, influencé par ses parents, il entre à l'institut de Science Politique de Paris. Cependant, sa vraie vocation est l'architecture, comme il le confesse dans ses mémoires. Il est également intéressé par la musique, mais le dessin et la peinture deviennent rapidement ses principaux centres d'intérêt. De 1928 à 1934, il tient avec son ami Jacques Bonjean une galerie d'art à Paris."

"Les années 1930 sont synonymes de perte pour Christian Dior : sa mère Madeleine, la maison de son enfance, que son père est contraint de vendre suite à la crise économique de 1929. Néanmoins, c'est aussi durant cette décennie qu'il établit ses premiers contacts avec la mode. Son ami l'acteur Jean Ozenne remarque son talent et l'encourage à vendre quelques croquis. C'est ainsi qu'après son retour du service militaire, en 1935, il vend ses premiers croquis de robes et de chapeaux chez Claude Saint-Cyr ou chez la modiste Madame Agnès. Il est ensuite embauché en tant qu'illustrateur par Le Figaro Illustré, où il rencontre René Gruau."

"En 1938, il est engagé par le grand couturier Robert Piguet en tant que modéliste et dessinateur. Mobilisé pour la guerre, il ne revient à Paris qu'en 1941, et entre chez Lucien Lelong, une des plus grandes maison de couture Parisienne.

"En 1945, il fait la connaissance de Marcel Boussac, qui croit immédiatement en son talent et qui lui accorde une maison à son nom au 30 avenue Montaigne, en plus d'investir soixante millions de francs. La maison de couture Christian Dior est donc inaugurée le 16 décembre 1946, mais c'est le 12 février 1947 que Christian Dior bouleverse la mode avec son premier défilé, qui lance le fameux "New look". Il part pour les Etats-Unis à la conquête du marché de la mode dès 1948, et ouvre Christian Dior New York Inc. En onze ans, son activité s'étend dans quinze pays et assure l'emploi de plus de deux mille personnes."

"En octobre 1957, à 52 ans, il est foudroyé par une crise cardiaque en Italie, où il séjournait quelques jours lors d'une cure à Montecatini Terme. Christian Dior repose aujourd'hui à Callian, dans le Var."

Le musée Christian Dior Granville présente l'exposition "Les Trésors de la collection - 30 ans d'acquisitions" (7 avril 2018-6 janvier 2019).

Arte diffusera le 30 septembre 2018 à 22 h 20 « Les dessins de Christian Dior » (Die Zeichnungen des Christian Dior) par Loïc Prigent. « Dans les années 1950, Christian Dior réinvente la silhouette de la femme. Les lignes folles de ses merveilleux dessins, dévoilés par Loïc Prigent, témoignent de dix années de création foisonnantes. »

« Des tailles de guêpe corsetées, des hanches exagérées, des jupes amples et bouffantes : le style Dior révolutionne la mode d'après-guerre ».

« Finie l'époque du rationnement, l'inventeur du fameux new-look déroule des mètres de tissus – suscitant au passage la polémique – pour habiller la femme ».

« De 1947 à 1957, "une explosion de féminité" défile sur les podiums. De la mythique "Junon", une robe longue du soir perlée encore réalisée dans ses ateliers pour des clientes fortunées, à l'emblématique tailleur Bar, le couturier renouvelle tout en élégance ses silhouettes de saison en saison ».

« Mais à force d'enchaîner à un rythme effréné les collections, celui qui aime se décrire comme "un paysan normand bedonnant" s'épuise ».

« Parti en Italie en août 1957 pour une cure de remise en forme – alors que sa voyante lui a déconseillé ce voyage –, Christian Dior ne reviendra jamais ».

« Deux ans avant sa mort, il avait pris soin d'embaucher le jeune Yves Saint Laurent pour lui succéder ».

« Après Les dessins d'Yves Saint Laurent, Loïc Prigent dévoile pour la première fois les croquis de Christian Dior, conservés précieusement à Paris dans un lieu tenu secret. De ses esquisses dans les pages mode du Figaro, quand il était fauché, aux ébauches de ses innombrables créations en passant par ses carnets d'idées, ce documentaire éblouissant nous plonge dans l'effervescence des années 1950 ». 

« Avec les sons de l'époque, les dessins, déjà plein de mouvements, prennent littéralement vie. Riche d'anecdotes émouvantes d'anciennes couturières, d'intimes de "Monsieur Dior", mais aussi de spécialistes de la mode, le film « Les dessins de Christian Dior » par Loïc Prigent célèbre le talent d'un révolutionnaire qui a construit un empire en seulement dix ans ».

La Fashion Week se déroule à Paris, pour les défilés Femmes, du 24 septembre au 2 octobre 2018. Y sont présentés les modèles de la collection Printemps/Eté 2019. Christian Dior a ouvert cet événement mondial médiatisé.

« Une scène a été montée dans l'hippodrome de Longchamp, dans l'ouest de Paris pour accueillir ce défilé auquel ont assisté les actrices américaine Blake Lively, canadienne Charlotte le Bon et française d'origine ukrainienne Olga Kurylenko ».

La « directrice artistique des collections femme de Dior, l'Italienne Maria Grazia Chiuri s'est associée à la chorégraphe israélienne Sharon Eyal pour présenter la collection printemps-été 2019 inspirée de la danse  comme "acte libérateur" incarnée par les célèbres Isadora Duncan, Martha Graham ou Pina Bausch qui ont révolutionné leur discipline. Pour Maria Grazia Chiuri, cette mise en scène où les mannequins défilent dans la brume au milieux de danseurs est un moyen de faire vivre le moment aux invités qui "le ratent souvent" en prenant les looks en photo avec leurs smartphones. "Nous avons eu l'idée de la liberté, de quelque chose de très léger. Le look classique Dior est devenu plus léger", explique Maria Grazia Chiuri dans une interview. "Danser est une chose naturelle, cela fait partie de toutes le cultures. Nous avons essayé de donner à tous les vêtements une touche humaine". "Ce n'est pas une question de perfection du corps, mais de souplesse et de force du mouvement", souligne la chorégraphe Sharon Eyal ».

L'ensemble montre-t-il une symbiose entre danse et mode ? La danse magnifie-t-elle les robes de Dior en soulignant leur sophistication et légèreté ? Ou la danse, avec ses effets spéciaux, parasite-t-elle un défilé de mode dont les modèles arborent un visage impavide, marmoréen ? 

Balenciaga
 Arte diffusa le  30 septembre 2018 à 23 h 15 "La robe du soir Balenciaga" (Zum Ersten, zum Zweiten, zum Dritten! Das Balenciaga-Abendkleid) par Antoine Coursat. "L’incroyable destin de pièces exceptionnelles vendues aux enchères en salle des ventes. Dans ce volet : la robe du soir en plumes roses créée par Cristóbal Balenciaga, la première pièce de haute couture vendue par la société américaine Sotheby’s."

"Quel parcours conduit certains objets dans les salles des ventes ? Cette série reconstitue la vie passée d’objets et d’œuvres retrouvant leur éclat sous le faisceau des regards des enchérisseurs. Aujourd’hui : la robe du soir en plumes roses créée par Cristóbal Balenciaga a été la première pièce de haute couture vendue par la société américaine Sotheby’s."

"Une pièce vaporeuse et légère, proposée en quelques exemplaires seulement, et dont le dernier propriétaire est un homme : Didier Ludot, célèbre collectionneur, aussi courtisé que jalousé, qui expose dans sa boutique du Palais-Royal, à Paris, des créations de grands couturiers. En 1965, Francine Weisweiller, mécène et amie de Jean Cocteau, avait acheté cette robe lors d’un défilé."

Balmain
Arte diffusa le 28 septembre 2018 à 23 h 40 "La ligne Balmain" (Der Stil Balmain) par Loïc Prigent. "Comment le surdoué Olivier Rousteing, jeune trentenaire, réinvente les fondamentaux de la mythique maison Balmain. Une visite des coulisses survoltées d’avant-défilé, signée Loïc Prigent."

"1945. Pierre Balmain fonde sa maison et réenchante la France de l’après-guerre sur le thème "Paris est une fête !", entre chic et extravagance. Aujourd’hui, son digne héritier, Olivier Rousteing, règne sur les collections, avec un leitmotiv – "éblouir malgré les crises" – pour de ferventes adeptes, dont sa muse Rihanna. Cuir, raphia, rotin, plastique : le magicien crée, en tours et détours de mains, des robes du soir aux bustes surélevés pour femmes à la silhouette conquérante. Pulls en fourrure, fourreau en cordage, recolorié au feutre jaune pendant trois jours : entre passementerie et copiés-collés tendance, la ligne Balmain triomphe toujours, même si Constance Jablonski, top en vogue, s’évanouit, le corps (un peu trop) serré par une de ses ceintures."

"Loïc Prigent a planté ses caméras agiles dans les coulisses survoltées de la mythique maison avant un défilé. Des ateliers à l’Hôtel de Ville de Paris, où a lieu le fashion show Balmain, première d’atelier, couturiers, assistants, secrétaires, comptables et stagiaires partagent passion et savoir-faire, raffinements et ultimes bricolages. Une petite tour de Babel, pleine d’émotions, où Serbe, Croate, Italien, Japonais ou Américain œuvrent de concert pour la cérémonie, orchestrée par le génial prodige. Laquelle débute, comme il se doit, dans l’hystérie avec cinquante minutes de retard, et s’achève par une ovation."

Jean-Charles de Castelbajac
Arte diffusa le 28 septembre 2018 à 22 h 45 "L'épopée pop de Jean-Charles de Castelbajac" (Verliere nie das Kind in dir!) par Mathieu César, Fabien Henrion et Stéphanie Trastour. "Jean-Charles de Castelbajac a rhabillé aussi bien Lady Gaga que Jean-Paul II, les Daft Punk que Beyoncé ; il a aussi dansé avec les Sex Pistols et hanté les nuits du Palace... (Auto)portrait haut en couleur d'un couturier à part, touche-à-tout éternellement inspiré."

"Il a revêtu le clergé aux couleurs de l'arc-en-ciel et constellé d'étoiles la chasuble de Jean-Paul II pour les Journées mondiales de la jeunesse catholique 1997 ("Mon plus grand défilé !") ; dansé avec les Sex Pistols et hanté les nuits du Palace ; habillé Lady Gaga, les Daft Punk et Beyoncé, après Andy Warhol et Farrah Fawcett ; repeint de ses couleurs fétiches (bleu, blanc, rouge et jaune, avec parfois une touche de vert) l'aéroport d'Orly comme son manoir familial du Gers. Ses collections ont été exposées dans les plus grands musées du monde. Et son nom à particule, qui sonne comme une charge de cavalerie ou un riff de guitare électrique, se résume dans la mode à ses initiales, "JCDC", alias Jean-Charles de Castelbajac."


"Designer, peintre, couturier, cet intarissable et infatigable créateur, qui s'est plu à entrechoquer la poésie et le pogo, la philo et le prêt-à-porter, le hip-hop et le pop art, le Moyen Âge et les cartoons, la haute couture et le grand public, craint la surchauffe plus que la page blanche. Dans cet (auto)portrait inspiré, illustré de ses dessins, il évoque pêle-mêle, avec un débit de mitraillette survoltée, ses débuts fracassants dans la mode, en 1971 (il a 22 ans), ses coups de cœur permanents (Vivienne Westwood, Malcolm McLaren, Keith Haring, M.I.A…), ses succès et ses (rares) flops. Une épopée pop haute en couleur, forcément."


« Les dessins de Christian Dior » par Loïc Prigent
France, 2018, 54 min
Sur Arte les 30 septembre 2018 à 22 h 20 et 21 octobre 2018 à 6 h 05
Visuels :
Christian Dior dessine un dessin sur un tableau noir.
Joëlle Diderich.
Soizic Pfaff de "Dior Héritage" et Yorn Michaelsen, assistant dans l'atelier de Christian Dior.
Les dessins avec le motif de tissu correspondant.
Anne Marie Gossot, directrice de studio pour les marchandises légères.
Florence Chehet, directrice de studio pour les produits légers.
© Bangumi

"La robe du soir Balenciaga" par Antoine Coursat
France, 2015
Sur Arte le  30 septembre 2018 à 23 h 15
Visuels :
Robe de 1965 et Essayage. ©Damien Pelletier
Robe exposée. ©Gédéon Programmes

"La ligne Balmain" par Loïc Prigent
France, 2014
Sur Arte le 28 septembre 2018 à 22 h 45
Visuels :
Comment le créateur surdoué Olivier Rousteing, 28 ans, réinvente les fondamentaux de la mythique maison Balmain
© Bangumi/Deralf

"L'épopée pop de Jean-Charles de Castelbajac" par Mathieu César, Fabien Henrion et Stéphanie Trastour.
France, 2017, 52 min
Sur Arte le 28 septembre 2018 à 22 h 45
Visuels :
Jean-Charles de Castelbajac
© Mathieu Cesar

Dessin de Jean-Charles de Castelbajac
© Jean-Charles de Castelbajac

Peinture murale de Jean-Charles de Castelbajac
© A Prime Group

"Paris Couture 1945-1968" par Jean Lauritano
France, 2016
Visuels :
La mode de printemps chez Christian Dior 1954 - Les Actualités Françaises. Credit : © INA
Modèle Chanel - Années 50. Credit : © Frères Seeberger/BNF
Modèle Schiaparelli - Années 50. Credit : © Frères Seeberger/BNF
Modèle Balenciaga devant la maison Balenciaga - Années 50. Credit : © Frères Seeberger/BNF

Ody Saban


Ody Saban est une artiste peintre figurative née à Istanbul (Turquie). Après avoir fait son aliyah, elle s'installe à Paris. Dans ses créations picturales - acryliques et aquarelles -, cette artiste exprime sa vision onirique et fantastique de ces végétaux luxuriants, inquiétants et bigarrés, représentations symboliques de l'inconscient humain". La Galerie Les Yeux Fertiles proposera "Histoires de femmes. Art Brut - Art Singulier", exposition collective avec notamment des oeuvres d'Ody Saban. Vernissage le 29 septembre 2018 à partir de 15 h.


C’est un personnage ! Brune, menue, pétulante, maligne, Ody Saban est peintre, sculpteur, membre du groupe surréaliste, poétesse, théoricienne, féministe et férue de psychanalyse.

Ody Saban est née à Istanbul (Turquie) dans une famille Juive sépharade spoliée lors de la Seconde Guerre mondiale et qui ne parviendra jamais à récupérer ses biens volés.

Son père fabrique des tissus, et sa mère, couturière, collectionne des broderies anciennes anatoliennes.

Ody Saban a cinq ans quand ses parents divorcent et sept ans quand sa mère se remarie avec un peintre musulman, restaurateur de porcelaines et miniatures, musicien et poète.

Élève dans des écoles catholiques françaises et italiennes, elle écrit des poèmes d’amour dès l’âge de 12 ans.

Orpheline de père à 15 ans, Ody Saban part à 16 ans, avec son ami, pour Israël.

Elle vit dans un kibboutz et étudie les Beaux-arts, puis ouvre une galerie.

Puis, elle s’installe à Paris et y suit une formation aux Beaux-arts (1977-1980).

Elle enseigne notamment au centre Beaubourg, crée des mouvements féminins et artistiques (« Singulières Plurielles », « Art et regard de femmes », « Art Cloche ») et commence une carrière internationale d’artiste.

Avec le poète Thomas Mordant, elle crée des œuvres signées Mordy Sabbath.

La « lettre féminine manquante »
Les créations artistiques d’Ody Saban figurent aux catalogues de musée et galeries, en particulier ceux de la Bibliothèque nationale de France, du Fonds national d’art contemporain (FNAC), de la Collection de l'art brut à Lausanne, du Site de la Création Franche, du Folk Art Museum à New-York, du ministère du Tourisme à Ankara (Turquie), du musée de Naharia (Israël) et du museo de la Solidaridad Salvador Allende à Santiago (Chili).

Les thèmes de cette artiste ? Les souffrances de l’exil, les mythologies, Lilith, la première femme de la Bible, et les plaisirs de la vie.

Par ses acryliques aux couleurs pimpantes, Ody Saban peint une paix au Proche-Orient, le chaos new yorkais, et crûment l’amour d’un « couple maladroit », car imparfait, et dont la femme s’avère conquérante. « Le vrai amour, c’est la tendresse », ponctue souvent cette artiste.

Voici une sélection de quelques unes des expositions depuis environ une décennie d'une artiste peintre et essayiste dont l'oeuvre a enrichi des collections publiques et privées en particulier en France, aux Etats-Unis, en Turquie, en Bulgarie, en Allemagne, en Suisse et en Israël.

En 2002, Ody Saban a exposé à la Henry Boxer Gallery (Londres) et à l’American Visionnary Art Museum (Baltimore).

En 2003, la Galerie Les Singuliers a présenté son exposition sur la lettre féminine manquante. Ody Saban a créé une lettre signifiant l’intimité féminine et résultat de recherches liées à la psychanalyse et au judaïsme. La même année, ses « Œuvres sur papiers » sont exposées à l’Espace Châteauneuf (Tours) et à la Galerie Art’s Factory (Paris).

En 2004, à la Galerie Richard Treger (Paris), dans l’exposition « Portraits imaginaires », Ody Saban a présenté près de 20 aquarelles très colorées et rehaussées d’encres de Chine. Elle s’inspirait du surréalisme, de la psychanalyse et du judaïsme (« Ketouba ») dans des réflexions sur l’amour et l’intimité féminine.

En 2011, ses œuvres ont été visibles notamment au Sydney College of the Arts de l’université de cette ville australienne, au musée à Baltimore et à la libraire Publico.

Hommages personnels et historiques
En 2011, la librairie libertaire Publico a présenté « Louise Michel est en nous et avec nous » de cette artiste, soit une quarantaine de peintures et sculptures ainsi que deux livres en sérigraphie et en lithographie d’Ody Saban. Un hommage artistique à sa grand-mère brodeuse, à sa mère couturière – tous deux Juives turques - et à Louise Michel (1830-1905), activiste anarchiste inspiratrice d’éducateurs par ses réflexions sur la pédagogie en direction des enfants. Ody Saban a été aussi l’une des peintres de l’exposition virtuelle Malice au pays des merveilles proposée par Françoise Monnin.

Là, Ody Saban a réuni « des installations, des sculptures en papier mâché léger en aquarelles, des livres d'artistes uniques. Mes livres d'artistes sont des hommages à ma grand mère, Fortüne Penso, qui a brodé toute sa vie – les broderies de tulipes résultent de son travail - et à ma mère, couturière. En plus des 41 œuvres exposées, le visiteur découvre deux livres en sérigraphies et en lithographie. Il y a un grand rouleau en hommage à Louise Michel (encre de Chine), une frise de 5 mètres sur sa pédagogie avec les enfants. Louise Michel, féministe égalitaire, insurgée indomptable, combattante de la Commune, a été à la base de l'école libre, avant même Freinet », m’a confié Ody Saban le 2 décembre 2011 à propos de cette exposition montrée pour la première fois en 2007 à l’abbaye d’Auberive.

Ody Saban utilise des matériaux et des techniques variés : peintures sur toile, dessins noir et blanc, aquarelles, livres d'artistes uniques... « J'écris, surtout des poèmes dont certains sont publiés. Je travaille toujours sur les lettres kous et zayin. Dans toutes les expositions, ces lettres sont cachées ».
Les bateaux ? « Les bateaux et mes œuvres sont toujours dans la sublimation. Je ne peins jamais la misère. D'où le titre, « Sus au misérabilisme », emprunté à André Breton. Et le souvenir de « l’exil, de la déportation de mon père car il était Juif, lors de la Seconde Guerre mondiale, à Ashkalé (Aşkale) en Anatolie orientale (Turquie), d'où il est revenu sourd et boiteux. Ce camp était prêt pour l'extermination des Juifs, si ce conflit n’avait pas pris fin ».

Ody Saban est également l’une des six artistes « enchanteurs » de l’exposition collective et virtuelle Malice au pays des merveilles.

Sur les amoureux ? Deux livres en anglais, l’un déjà édité et l’autre publié début 2012.

En 2012, étaient prévues plusieurs expositions d’Ody Saban : collectives - Outsider Art Fair à la Gallery Creative Growth de New York (27-29 janvier 2012), Surrealism in 2012: Toward the World of the Fifth Sun (8 janvier-19 février 2012) à Goggleworks Center for the Arts (Pennsylvanie, Etats-Unis), exposition internationale du surréalisme 1991-2012 « L’air de l’autre » (9 février–4 avril 2012) à l’Old Town City Hall de Prague (République tchèque) - et individuelles : Ody Saban, dessins-aquarelles "prises de risques"à la galerie Dettinger–Mayer de Lyon (13 avril-12 mai 2012).

La Galerie Dettinger-Mayer Art primitif-Art contemporain a présenté Prises de risques d’Ody Saban. Des dessins-aquarelles dans lesquels Ody Saban exprime sa vision féministe de la vie en célébrant le personnage de Mélusine.

A la Galerie Dettinger-Mayer, cette artiste a célébré le personnage de Mélusine. « Mélusine la bâtisseuse, dans l’angle de l’Arcane 17, qui a construit toute la nuit cette exposition. Les bras ouverts, ces œuvres créés par Mélusine vous attendent, pour que vous preniez des risques en vous posant des questions  ».

En juin 2012, la galerie Claire Corcia offre ses cimaises aux dessins et aquarelles d'Ody Saban pour Les Fleurs de la nuit, sa première exposition personnelle dans cet espace culturel. Des œuvres - acryliques de grand format, aquarelles sur papier translucide ou sur papier spécialement fabriqué par l'artiste - créées en 2011-2012 s'inspirant de la légende des fleurs de la nuit. Accompagnée de conférences et lectures, cette exposition présente des œuvres dans lesquelles cette artiste exprime sa vision onirique et fantastique de ces végétaux.

Cette artiste a expliqué : « Je vous présente des fleurs et des arbres aux formes et aux manières de vivre « fantastiques », comme sont presque toujours les existences et les apparences des végétaux quand on les regarde intensément. Dans cet univers de forêts oniriques aux charmes puissants et lents comme ceux de lourds parfums, se meuvent de subtils bateaux qui représentent l’inconscient humain. Là, vivent aussi des êtres surgissant de ma mythologie personnelle. Dans mes tableaux récents, j’ai voulu montrer certaines manifestations directes ou indirectes des fleurs de la nuit : « Les fleurs de la nuit voyagent », « Les yeux de la nuit déplacent la forêt », « Les lèvres de l’eau percent la forêt »… J’ai également voulu montrer l’environnement des fleurs de la nuit, les êtres qui les hantent, les lettres réelles ou imaginaires qui les accompagnent, ébauchant un langage inédit, insolite. Ici et là apparaissent Lilith et ses ami(e)s, son amoureux et le tourbillon de ses passions. Surgissent aussi des lettres telles « Kous » (imaginaire) ou « Zayin » (réelle), provenant de différentes langues et restant souvent cachées, recouvrant les pollens des fleurs de la nuit de baisers… Ces lettres ne vous deviendront visibles que progressivement en sortant peu à peu du rêve de la nuit des fleurs… »

Et en septembre 2012, le musée du Montparnasse à Paris devait accueillir ses œuvres sur le thème de l’érotisme. Une exposition annulée.

En 2013, la Galerie les Yeux Fertiles a présenté Artistes d'ailleurs, exposition collective avec notamment des créations picturales d’Ody Saban exprimant sa vision onirique et fantastique de ces végétaux, et la Galerie Grand’ Rue à Poitiers  Défense de faire taire la jungle.

En 2014,  "Civilisations de la forêt inondée" à la galerie Claire Corcia "invite à la découverte des créations inédites d'Ody Saban, réalisées en 2013 et 2014. Cette exposition "d'envergure offre une vision protéiforme du travail de cette artiste à travers un ensemble important de peintures à l'acrylique sur toile, plus ou moins matiéristes, de moyens et grands formats et d'aquarelles sur papier translucide ou spécialement préparé par l'artiste. Le vertige de la création, l'euphorie prennent le dessus. Ody Saban crée la "beauté" par strates successives. Elle peint puis dessine sur sa peinture, repeint puis redessine jusqu'à être satisfaite, sans aucune prescience de l'œuvre à atteindre. Ody Saban immerge le spectateur au cœur d'une nature luxuriante, inquiétante, dévorante, où les êtres et la végétation se métamorphosent, parés de couleurs flamboyantes et psychédéliques. Cet univers de forêts oniriques est le lieu de toutes les éclosions, propice à l'étreinte amoureuse, à la quête spirituelle, au recueillement. Dans la forêt inondée se meuvent des bateaux qui représentent l'Inconscient humain, habités d'êtres surgissant de la mythologie personnelle de l'artiste". Une exposition accompagnée de diverses manifestations".

 « Ody  Saban présente ses rêves intensément intempestifs de civilisations d’une forêt inondée…de baisers, jeux, amour, grenouilles, papillons et aussi de menaces et de parades faces aux menaces… Visions d’un monde enfin réconcilié mais fragile", écrit Thomas Mordant. Et d'ajouter : "Après l’exposition en 2012, d’Ody Saban chez Claire Corcia « Les fleurs de la nuit » où une forêt habitée mûrissait déjà aux alentours, voici des instantanés d’un long rêve « inachevable » de civilisations. Les animaux, végétaux et humains s’hybrident facilement et échangent volontiers leurs fonctions et langages. Il est difficile de ne pas être saisi par la lumière et la nuit, l’exubérance et la chaleur tropicale qui sourd de cette imagination fortement érotisée, libérée des contraintes serviles. En effet, si cette forêt est inondée d’eau, indispensable à la vie exubérante et folle - les bateaux n’y sont d’ailleurs pas rares- elle l’est également de désirs.
Décrivons très schématiquement quelques fragments de leurs représentations oniriques pris au hasard.
  - Une grande abeille humanisée, gardienne de souvenir (elle abrite d’anciennes photographies retouchées avec amour) chasse une de ces « grandes têtes molles » que désignait Lautréamont tandis qu’en dessous d’elle passe un bateau guidé par des animaux ancestraux ou futurs.
   - Des créatures éprises sont cachées par une frêle coquille naissante enveloppe secrétée par la forêt.
  - Un être humain, symboliquement surveillé par d’autres animaux,  joue de la musique avec l’appareil phonatoire d’une grenouille de sa taille. Un enfant construit sa maison au rythme de cette musique.
   - Des reptiles protègent une femme qui sauvegarde elle-même des humains s’unissant.
   - La forêt se déploie pour s’envoler. De part et d’autre de son sexe des animaux blancs se regardent. A ces animaux blancs font échos des yeux blancs vigilants.
   - Des couples enlacés voyageant sur l’eau sont pris par le souci d’une boue noire. Une cloche qui pourrait bien symboliser le temps tient immobiles ses multiples battants.
   - Une femme possède plusieurs paires de jambes et se tient en équilibre sur une tête en forme de cœur.
   - On distingue aussi un être dont les principaux organes internes sont deux autres personnes s’embrassant ; « un loup à miel » entouré de ses amis ; un couple dont un des partenaires est… végétal.  

        Des couleurs vives s’épanouissent avec des formes simples, des images rapidement perceptibles dans leur globalité ; aucune recherche de l’originalité pour l’originalité, ni de complaisance pour les complications du banal ; rien pour faire laid, peu de choses pour faire « joli ». Toute la valeur de la peinture d’Ody Saban se situe à l’exact niveau de l’authenticité des rêves éveillés qu’elle parvient à diffuser, de la passion charnelle et intellectuelle qui l’anime. Les nuances extrêmement délicates de l’expression proviennent des qualités et de quantités d’énergie qui débordent de ses œuvres. Une série de dessins en noir et blanc sur papier ultramince au point d’en être transparents mais où le noir domine à force de fins traits d’encre témoigne de la capacité d’Ody Saban à se renouveler dans les registres les plus divers (ce qu’elle n’a d’ailleurs jamais manqué de faire) tout en restant fidèle à une forme d’expression moins apparemment virtuose. Les œuvres d’Ody Saban s’emparent de paysages- ici ceux de civilisations nouvelles- sensibles, intellectuels, exigeants de la façon la plus concrète. La recherche d’un sens et même d’une surabondance de sens coïncide chez Ody Saban avec l’organique dont elle joue à pleines mains et tout son corps ».

Dans le cadre du Printemps de l'art contemporain, la galerie Polysémie présenta "L’amour réciproque… aux frontières de l’Art Brut" (13 mai-10 juin 2015)exposition d’Ody Saban. Des circuits culturels ont été organisés à partir du vendredi 15 mai à 11 h et à 14 h. Des conférences et performances accompagnaient cette exposition. Pour les inscriptions, envoyer un mail à circuits@marseilleexpos.com ou appeler le 09 50 71 13 54

La Halle Saint-Pierre a présenté L’ESPRIT SINGULIER. Collection de l’Abbaye d’Auberive, exposition collective, avec des œuvres d’Ody Saban ( 30 mars-26 août 2016). Son fondateur, Jean-Claude Volot, collectionneur conduit par son désir, son intuition et ses émotions, a réuni en trois décennies plus de 2500 œuvres constituant l’une des plus grandes collections d’art moderne et contemporain où dialoguent art singulier, expressionnisme figuratif et art populaire. L’exposition, présente environ 600 œuvres de 70 artistes, parmi lesquels des grands noms de la photographie (Joel-Peter Witkin…), de l’art brut (Josée Francisco Abello Vives, Philippe Dereux, Anselme Bois-Vives), de l’art singulier (Louis Pons, Fred Deux, Michel Macréau), de la figuration libre (Robert Combas, Hervé di Rosa…), de l’art contemporain (Ernest Pignon-Ernest, Myriam Mihindou, Gao Xingjian…) ou encore surréaliste (Hans Bellmer). Les filiations, les jeux de miroir, les fils invisibles façonnent cet ensemble en nous rappelant que le fondement de l’art réside dans sa puissance à ébranler la norme".

Dès le 2 juin 2016, la galerie Corcia montrait l'exposition "Bourgeons de fêtes utopistes" d'Ody Saban avec des œuvres réalisées en 2015 et 2016, et lui dédie un livre. A cette occasion, Anne & Julien présenteront le numéro 25 de la Revue HEY ! modern art & pop culture comprenant un article de 10 pages consacré aux œuvres d’Ody Saban. Et projection de trois films dédiés à l’œuvre d’Ody Saban : « Ody Saban, Métamporphose du taureau en grenouille », film réalisé par Aline Marçot. « Ody Saban, les jardins de Lilith » et « Portrait Ody Saban», 2 films réalisés par Sylvie Groschatau.  !

"Cette exposition d'envergure offre une vision protéiforme du travail d'Ody SABAN à travers un ensemble important de peintures matiéristes à l'acrylique et encre de Chine sur toile, de moyens et grands formats et d'aquarelles sur papier. Le vertige de la création, l'euphorie prennent le dessus. Ody SABAN crée la "beauté" par strates successives. Elle peint puis dessine sur sa peinture, repeint puis redessine jusqu'à être satisfaite de l'image obtenue, sans aucune préscience de l'oeuvre à atteindre. Ody SABAN immerge le spectateur au coeur d'une nature luxuriante, inquiétante, dévorante, où les êtres et la végétation se métamorphosent, parés de couleurs flamboyantes et psychédéliques. Cet univers de forêts oniriques est le lieu de toutes les éclosions, propice à l'étreinte amoureuse, à la quête spirituelle, au recueillement".

"Les dernières œuvres d’Ody Saban se présentent comme une grande fête. Une ivresse lucide naît d’un savant mélange d’humour, de désirs, de mythologies fantastiques. Ces œuvres, pleines à craquer de vie, n’ont plus assez de la surface des toiles. Elles prennent de plus en plus de volumes jusqu’à former, dans certaines œuvres, de véritables bas-reliefs minces, extrêmement touffus. Les êtres hybrides assemblés par Ody Saban ont toutes et tous été mordus et partiellement façonnés par la douleur. Toutefois, la plupart d’entre elles et eux ont relevé la tête et décidé de s’inventer des souhaits nouveaux dans un monde neuf. Ils continuent à surgir des terres rouges et ors de la forêt magique, de ses feuillages extasiés ou de ses cours d’eaux vives, mais leurs activités et leurs liens gagnent en intensité. Là se tiennent, dans des buts précis, des assemblées de femmes. Ainsi « pour la transformation des objets magiques », « pour la construction d’un sourire aérien » …  Des espoirs se font jour, sous les aspects les plus divers. Ainsi sous la forme d’une nageuse en plein ciel, de rayons de soleils inattendus, d’un soudain « poussin accompagné parmi les fleurs ». Des rêves phosphorescents sont extraits de lourds rouleaux de temps : « Elle pique la mémoire ».  Des conseils sont parfois donnés aux compagnes et compagnons de voyage : « ne perdez aucune de vos têtes !» Et en effet, certains personnages créés par Ody Saban ont tant de visages et de mémoires, élégamment emboîtées les unes dans les autres, qu’ils risqueraient d’en laisser trainer l’une ou l’autre ici ou là. Un tableau porte comme titre une citation de Jacques Prévert : « Si les chevaliers de l’Apocalypse arrivent… »  (Ils sont là ! l’artiste vous les montre !)  « … donnez d’abord à boire aux chevaux. » Les amoureux, à force de faire l’amour, transforment maintenant le monde autour d’eux, apprivoisent très doucement la nature, sans l’effaroucher. La volonté et la nécessité de vivre intensément, ouvertement, librement, à hauteur humaine, ont rarement été exprimées de façon aussi pleines", a analysé Thomas Mordant, le 2 février 2016

A l’occasion de la Soirée de Vernissage :
 -      Anne & Julien présenteront le numéro 25 de la Revue HEY ! modern art & pop culture comprenant un article de 10 pages consacré aux œuvres d’Ody Saban.
-      Diffusion de trois films dédiés à l’œuvre d’Ody Saban :
·         « Ody SABAN, Métamporphose du taureau en grenouille », projection du film réalisé par Aline MARCOT
·         « Ody SABAN, les jardins de Lilith », projection du film réalisé par Sylvie Groschtau
·         « Portrait Ody Saban », projection du film réalisé par Sylvie Groschtau.

La Galerie Les Yeux Fertiles propose "Histoires de femmes. Art Brut - Art Singulier", exposition collective avec notamment des oeuvres d'Ody SabanVernissage le 29 septembre 2018 à partir de 15 h. "Ody Saban est une artiste française associée aux courants de l'art brut, hors-les-normes et surréaliste. Elle a été élevée dans un univers mi-juif et mi-musulman, a étudié dans des écoles catholiques, trait qui marque sa signature artistique."

« Artiste inclassable, cette dessinatrice est parfois étiquetée "brute", d'autres fois "surréaliste" ou encore "contemporaine". Si elle a étudié dans des écoles d'art, elle n'en conserve pas moins une imagination inépuisable, une liberté médusante et une inspiration débridée. »

« La dernière série de peintures d'Ody Saban représente de grands bateaux volants qui la relient à l'utopie révolutionnaire célèbrent à sa façon érotique et amoureuse, le thème de l'émigration. Ody Saban dessine à l’encre de Chine sur du papier de soie, papiers de l'extrême orient, pratique l’aquarelle et la peinture (huile et acrylique). Ces sortes de broderies aux couleurs chaudes rappellent les miniatures, mais aussi l’univers cosmopolite, ce dont elle reste imprégnée. Ses dessins évoquent l’érotisme amoureux et chaque feuille est remplie d’enchevêtrements de corps, de visages, de fleurs, exprimant ainsi la plénitude féminine. Si elle s’identifie à Lilith, la femme maudite, c’est pour mieux combattre la misogynie, mais aussi pour révéler la magie qui se dégage de son univers chargé d’onirisme fantastique.»


Du 22 septembre au 3 novembre 2018. Vernissage le 29 septembre 2018 à partir de 15 h.
Du 23 octobre au 30 novembre 2013. Vernissage le 22 octobre 2013 à partir de 18 h

27, rue de Seine, 75006 PARIS
Tél.: 01 43 26 27 91
Du mardi au vendredi de 14 h à 19 h. Le samedi de 11 h à 13 h et de 14 h à 19 h

Dès le 2 juin 2016. Vernissage le 2 juin 2016 de 18 h à 21 h 30
Du 4 juin au 19 juillet 2014
Du 7 juin au 30 juin 2012
323, rue Saint-Martin, 75003 Paris
Tél. : 09 52 06 65 88
Du mardi au vendredi de 11 h 30 à 19 h ; le samedi de 14 h à 19 h.
Vernissage le mercredi 4 juin 2014 de 18 h à 21 h 30.
- Mercredi 11 juin à 19h : Michel Lequenne, « Discussions autour de l’œuvre d’Ody Saban ».
- Samedi 14 juin à 15h : « Ody Saban, Naissance d’un tableau », projection du film inédit réalisé par Viviane Vagh, musique de Jonathan Levine à l’occasion des journées NOMADES 2014.
- Samedi 14 juin à 17h30 : « Improvisations vocales » d’après les tableaux d’Ody 
Sabanpar la kant’actrice Karoline Zaidline à l’occasion des journées NOMADES 2014.
Vernissage le 7 juin 2012 de 18 heures à 22 h. Conférence de Thomas Mordant sur Ody Saban et l'art des fous le jeudi 14 juin 2012 à 19 h 30. 

Du 30 mars au 26 août 2016
A la Halle Saint-Pierre
2, rue Ronsard – 75018 Paris
Tél. : 33 (0) 1 42 58 72 89
Du lundi au vendredi de 11 h à 18 h, samedi de 11 h à 19 h et dimanche de 12 h à 18 h

Du 13 mai au 10 juin 2015
A la galerie Polysémie 
12, rue de la Cathédrale, 13002 Marseille,
Tél. : 04 01 19 80 52
 Du mardi au samedi de 14 h à 18 h 30. Vernissage le 15 mai 2015 à partir de 18 h.

Du 14 avril au 12 mai 2012
A la Galerie Dettinger-Mayer
4, place Gailleton. 69002 LYON
Tél. : 04 72 41 07 80
Du mardi au samedi de 15 h à 19 h 30. Le matin sur rendez-vous
Vernissage le vendredi 13 avril 2012 à 18 heures
Jusqu’au 15 janvier 2012

Jusqu’au 31 décembre 2011
A la librairie Publico
145, rue Amelot, 75011 Paris
Tél. : 01 48 05 34 08
Du lundi au vendredi de 14 h à 19 h 30, le samedi de 10 h à 19 h 30

Visuels de haut en bas :
Soleillant malgré nos morts
2013

Dans la forêt des quatre vents
2012
130 x 195 cm

Rouleau
Hommage à Louise MICHEL. Rouleau (détail)
Encre de Chine sur papier
28,5 x 500 cm

L’envol vers demain ou Trouver du nouveau
2006
Acrylique sur toile
65 x 92 cm
Grand mère végétal
2000
43 x 35 cm
Douze pages recto verso, toiles, tissus, broderies de tulipes, un bouton en forme de chapeau rouge 2,5 cm de diamètre, deux gros aiguilles, fine dentelle pour chapeau, quatre rubans et des mots en hébreu sont brodés dans la bouche. 50cm x 5 cm, 21cm x 4 cm, 20 cm x 5 cm, 19 cm x 4 cm

Bateau amoureux
2009
Encre de Chine sur papier chinois
48,5 x 70 cm

Sus au Misérabilisme
Aquarelle encre de Chine sur papier d’aquarelle d’Inde
2010
75 x 55 cm

Portrait de Mélusine dans l'angle de l'Arcane 17
Aquarelle, encre de Chine sur papier de soie
2009
70,5 x 48,5cm.

Le bébé d’Isis et de Lilith, 2013

L’oeil blanc, 2013

Grande abeille chassant un céphalopode, 2013

Souris mon rêve danse, 2013

« Sur pont du bateau désir », 62 x 92 cm, Acrylique, Encre de Chine dur toile. 2011

Brève escale des foudres,1992. technique mixte sur toile,131 x 131 cm © Atelier Démoulin

" Petite fille s'identifiant à une algue "

" Poussin accompagné parmi les fleurs "

Articles sur ce blog concernant :
Aviation/Mode/Sports
Shoah (Holocaust) 

Cet article a été publié pour la première fois le 26 décembre 2011 sur ce blog, puis les 7 juin 2012, 21 octobre 2013 et 3 juin 2014, 11 mai 2015, 27 mars, 1er juin et 19 août 2016. Il a été modifié le 27 septembre 2018.