Citations

« Le goût de la vérité n’empêche pas la prise de parti. » (Albert Camus)
« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du Soleil. » (René Char).
« Il faut commencer par le commencement, et le commencement de tout est le courage. » (Vladimir Jankélévitch)
« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
« Le plus difficile n'est pas de dire ce que l'on voit, mais d'accepter de voir ce que l'on voit. » (Charles Péguy)

lundi 30 août 2021

Les attentats terroristes islamistes du 11 septembre 2001

Arte diffusera des documentaires sur les attentats terroristes islamistes du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis : le 31 août 2021 « Les enfants du 11-Septembre » (Generation 9/11), série documentaire en deux parties de Liz Mermin, le 7 septembre 2021 « La classe du 11-Septembre 20 ans après » (Die Klasse von 09/11. 20 Jahre danach), d’Elizabeth St. Philip et le 12 septembre 2021, dans le cadre de « Court-circuit » (Kurzschluss), « Attentats du 11-Septembre  » (9/11 und die Folgen).


Le 9 septembre 2001 à Darqad (Afghanistan), le commandant anti-Talibans et ancien ministre de la Défense Ahmed Chah Massoud est tué lors d'un attentat-suicide commis par les Tunisiens Dahmane Abd el-Sattar, époux l'islamiste Malika El Aroud, et Rachid Bouraoui el-Ouaer - deux terroristes habitant à Bruxelles (Belgique) et qui ont pu le rencontrer car ils bénéficiaient d'une lettre de recommandation du Centre d'observation islamique, organisation située à Londres. Munis de faux passeports belges, utilisant une caméra volée à France 3 à Grenoble, ces djihadistes se sont présentés comme des journalistes.

Le mardi 11 septembre 2001 - 9/11 en anglais -, en moins de deux heures, entre 8 h 14 et 10 h 30, des islamikazes du réseau djihadiste Al-Qaïda commettent quatre attentats-suicides terroristes islamistes aux États-Unis, dans le centre de Manhattan à New York, à Arlington et à Shanksville en Pennsylvanie. Ils visent des bâtiments symboliques du nord-est du pays, dont le World Trade Center déjà attaqué en 1993. 

"Au matin du 11 septembre 2001, dix-neuf terroristes détournent quatre avions de ligne. Deux avions sont projetés sur les tours jumelles du World Trade Center (WTC) à Manhattan (New York) et un troisième sur le Pentagone, siège du département de la Défense, à Washington, D.C., tuant toutes les personnes à bord et de nombreuses autres travaillant dans ces immeubles."

"Quinze des 19 hommes responsables étaient saoudiens. Et si l’Arabie saoudite a toujours nié avoir soutenu les terroristes, les familles des victimes demandent depuis des années le droit de poursuivre en justice le riche royaume pétrolier pour le rôle que des responsables saoudiens pourraient avoir eu dans la tragédie." (France 24, 25/09/2016)

"Les deux tours du World Trade Center, dont les sommets culminent à un peu plus de 415 m de hauteur, s'effondrent moins de deux heures plus tard, provoquant la destruction de deux autres immeubles". 

Le quatrième avion, qui se dirige vers Washington, s'écrase dans la campagne de Shanksville (Pennsylvanie). Informés par téléphone des attentats, ses passagers et membres d'équipage semblent avoir tenté de contrer les terroristes. Malheureusement en vain.

"Les attentats du 11 septembre 2001 sont les attentats les plus meurtriers jamais perpétrés, le bilan officiel est de 2 977 morts et 6 291 blessés. L'attaque des tours jumelles provoque à elle seule le décès de 2 753 personnes, dont 343 pompiers et 60 policiers, mais seules 1 643 victimes sont formellement identifiées". 

"Le 17 octobre 2001, Mary Robinson, chargée du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, qualifie ces attentats de crimes contre l'humanité, alors qu'ils font par ailleurs l'objet de multiples théories du complot, dénoncées comme des théories « révisionnistes », voire « négationnistes ». 

"La Commission nationale sur les attaques terroristes contre les États-Unis est créée en 2002 pour expliquer comment ces attentats peuvent se produire et surtout éviter que cela ne se reproduise. Dans son rapport publié fin juillet 2004, elle établit la responsabilité du réseau Al-Qaïda, en affirmant que les dix-neuf terroristes auteurs de ces attentats-suicides en sont membres et que le commanditaire en est Oussama ben Laden, qui les revendique à plusieurs reprises. "Khalid Cheikh Mohammed est désigné comme le principal organisateur de ces attaques et reconnaît les faits, lors d'interrogatoires préliminaires à son procès, qui s'ouvre le 11 janvier 2021. Le rapport final de la commission nationale sur les attaques terroristes contre les États-Unis estime que le coût pour Al-Qaida de la préparation et de l'exécution des attentats du 11 septembre est de 400 000 à 500 000 dollars". 

"Les attentats du 11 septembre 2001 sont vécus presque en temps réel par des centaines de millions de téléspectateurs à travers le monde et provoquent un choc psychologique considérable, les images de l'avion heurtant la deuxième tour du World Trade Center, ainsi que celles de l'effondrement complet en quelques secondes des tours jumelles, étant diffusées en direct." 

"Plusieurs lieux sont évacués par précaution à travers le pays, dont le siège des Nations unies, la statue de la Liberté, les parcs Disney et Universal en Floride et Californie, mais aussi la tour CN à Toronto et le Parlement du Canada".

"Le gouvernement fédéral des États-Unis et celui de nombreux autres pays réagissent en renforçant leur législation antiterroriste. L'administration américaine lance ensuite une « guerre contre le terrorisme », notamment en Afghanistan dès octobre 2001 (dont le régime taliban favorable à Al-Qaïda héberge Ben Laden et oppose une fin de non recevoir aux demandes américaines de le leur livrer) et en Irak en mars 2003, dont le régime baasiste est désigné par l'administration américaine comme un soutien du terrorisme international et détenteur d'armes de destruction massive". 

"Oussama Ben Laden est finalement repéré au Pakistan et tué par un commando américain le 2 mai 2011. Le Pentagone est réparé en un an, tandis que six nouvelles tours, dont le One World Trade Center (la plus haute des États-Unis), un mémorial et musée installé sur l'emplacement des tours jumelles et une nouvelle gare sont construits et en service, ou en cours d'achèvement, sur le site du World Trade Center" (WT)C.

« Les enfants du 11-Septembre »
Arte diffusera le 31 août 2021, dans le cadre de « THEMA - La grande soirée documentaire d’ARTE » (THEMA - ARTEs großer Dokumentarfilmabend), « Les enfants du 11-Septembre » (Generation 9/11), documentaire en deux parties de Liz Mermin.

« Vingt ans après les attentats qui ont endeuillé les États-Unis en 2001, ce documentaire en deux parties donne la parole à sept jeunes dont les pères y ont trouvé la mort. Le portrait d’une Amérique résiliente, malgré sa profonde division. » 

« À Fort Worth, au Texas, Luke, 20 ans, s’apprête à s’engager dans l’armée et à suivre les pas de son père, militaire de carrière, qui a péri dans le crash de l’avion qui a frappé le Pentagone en 2001. Vivant dans l’un des États les plus touchés par les tueries de masse, Luke ne cache pas qu’il se prépare toujours au pire, cherchant néanmoins à faire preuve d’un contrôle total de ses émotions ».

« Nick, dont le père travaillait le jour du drame au 90e étage de l’une des Tours jumelles, a quant à lui pris part à la "Marche pour nos vies", en 2018, en réaction à la fusillade de Parkland en Floride et réclamant un contrôle accru des armes à feu dans le pays… »

« Si les pères sont physiquement absents, leurs photos trônent dans les salons sous la bannière étoilée ». 


« Ces jeunes adultes, marqués par la grande histoire, évoquent avec une confondante maturité la manière dont un homme qu’ils n’ont jamais rencontré ni vu a pu influer sur leur comportement, leurs choix de vie et le regard qu’ils portent sur le monde ». 

« Nés au cœur d’une tragédie à l’onde de choc internationale, ils racontent la façon dont ils vivent aujourd’hui dans un pays traversé par le mouvement Black Lives Matter, le Covid-19 ou encore l’attaque du Capitole, faisant ainsi entendre la voix de toute une génération. Réalisé par la documentariste primée Liz Mermin (First Ladies, Team Qatar, The Beauty Academy of Kabul…), Les enfants du 11-Septembre explore à travers témoignages, archives privées et images d’actualité des vingt dernières années la question du caractère national d’un deuil a priori intime. 

« Deux décennies après les attentats, se pose aussi celle du devoir de mémoire dans un pays de plus en plus désuni, où ces jeunes victimes collatérales de la tragédie portent l’espoir d’un avenir meilleur ».


« La classe du 11-Septembre 20 ans après »
Arte diffusera le 7 septembre 2021 « La classe du 11-Septembre 20 ans après » (Die Klasse von 09/11. 20 Jahre danach), documentaire réalisé par Elizabeth St. Philip.

« Lorsqu’on l’a informé des attentats du 11 septembre 2001, George W. Bush se trouvait dans l’école d’un quartier défavorisé de Sarasota en Floride. Vingt ans plus tard, portraits sensibles d’une dizaine des élèves qui l’avaient accueilli ». 

« Cette rencontre avec le président George W. Bush, porteuse d’espoir et promesse de reconnaissance, ces élèves de CE1, membres de la communauté noire oubliée de Newtown, à Sarasota, en Floride, se souviennent l’avoir attendue avec impatience ». 

« Mais ce 11 septembre 2001, l’onde de choc des attentats terroristes frappe l’Amérique en plein cœur, et l’inimaginable déflagration emporte tout. » Le communiqué d'Arte omet de qualifier ces attentats d'islamistes et les lieux : New York et Washington, la capitale américaine.

"Le président a relevé la tête, il avait l’air complètement perdu", témoigne l’un des anciens écoliers qui l’avaient accueilli ce jour-là. »

« Aujourd’hui âgés d'une vingtaine d'années, ils racontent leur parcours, dramatique pour certains d’entre eux, et partagent leurs espoirs pour l’avenir. »

« Après un retour en images et en témoignages sur la visite de George W. Bush à l’école Emma E. Booker le 11 septembre 2001, Elizabeth St. Philip promène sa caméra dans les rues de Sarasota pour dresser le portrait d’une dizaine des anciens élèves présents au moment où le président américain a été informé de l’attaque sur les tours jumelles ».

« Partageant les souvenirs de leurs camarades, ils confient leurs rêves d'enfants d'hier et leurs cruelles désillusions. Garçon brillant et sportif, Tyler Radkey, fragilisé par la séparation de ses parents, a ainsi succombé à la tentation de l’argent facile et risque aujourd’hui la prison. »

« Sorte de fil rouge entre leurs histoires croisées, Ronnie Phelps, l’animateur d’une radio locale, évoque l'environnement social de cette cité du sud des États-Unis en abordant la thématique des tensions raciales. »

« Documentaire sensible, La classe du 11-Septembre scrute l’impact des attentats terroristes, à travers le prisme de la génération la plus jeune à les avoir vécus, pour éclairer la psyché de l’Amérique contemporaine ».


Le documentaire sera suivi à 22 h 15 d'un entretien avec le politologue Gilles Kepel.

« Court-circuit »
Arte diffusera le 12 septembre 2021, dans le cadre de « Court-circuit» (Kurzschluss), « Attentats du 11-Septembre » (9/11 und die Folgen).

« Défricheur de talents et de tendances, magazine du court métrage, Court-circuit explore le cinéma court, tous les samedis autour de minuit. Fictions récentes, films d’animation du monde entier, œuvres à la frontière de l’expérimental... Défricheur de talents et de tendances, Court-circuit explore le cinéma court, tous les samedis autour de minuit. »

« Trois courts métrages reviennent d'une manière ou d'une autre sur les attentats du 11 septembre 2001 :

- « Un état d'urgence », court métrage allemand de Tarek Roehlinger avec Rémy Ferreira, Moussa Sylla, Julien Courbey et Ridwane Bellawell. 
« Deux soldats en faction dans les rues de Paris, une valise abandonnée, des piétons curieux et un sans-abri qui vocifère - une situation à priori normale qui, pourtant, va basculer. » 
Le film sera suivi d'une rencontre à Berlin avec le réalisateur.

- « Les dernières cinq minutes » (The Last Five Minutes of the World ; Die letzten fünf Minuten der Welt), court métrage allemand de Jürgen Heimüller avec Konstanze Dutzi, Jürgen Heimüller, Christine Klein et Martin Muliar.
« Cinq personnes sont assises sur un banc et attendent la fin du monde. Deux couples et un célibataire se partagent des canettes de bière en se chamaillant. 
« Qu’est-ce qui est vraiment important lorsque le temps s’arrête ? Cinq personnes durant les cinq dernières minutes avant la fin du monde. Deux couples et un solitaire. La dernière bière. Dernières confessions, jalousies. Querelles et conciliations. Mais la fin imminente les rassemble à nouveau ».
« Tourné en une seule prise et en plan fixe, Les dernières cinq minutes a remporté le Prix du court métrage allemand 2019. » Le film sera suivi d'une rencontre avec le réalisateur et comédien Jürgen Heimüller ».


- « La valise » (The Suitcase), court métrage américain d'Abi Damaris Corbin, avec Mojean Aria, Joseph Reitman et Charley Rossman. 
« Joe Franek travaille comme bagagiste à l'aéroport de Boston. Fauché, il décide de fouiller une valise en espérant y trouver de quoi arrondir sa fin de mois. Mais en ce 11 septembre 2001, le bagage de Mohammed Atta, contient quelque chose de beaucoup plus important ».



« Les enfants du 11-Septembre  » de Liz Mermin
France, Royaume-Uni, Etats-Unis, 2021, 2 x 56 min
Coproduction : ARTE France, Arrow Pictures, PBS, Channel 
Sur ARTE 
1ère  partie : les 31 août 2021 à 20 h 50 et 9 septembre 2021 à 9 h 25
2e  partie : les 31 août 2021 à 21 h 50 et 9 septembre 2021 à 10 h 20
Disponible sur arte.tv du 24/08/2021 au 28/12/2021
Visuels : @ArrowPictures

« La classe du 11-Septembre 20 ans après » d’Elizabeth St. Philip
Canada, 2020, 1 h 20mn
Sur Arte les 7 septembre 2021 à 20 h 50 et 10 septembre 2021 à 9 h 25
Visuels :
© G.W.Bush Presidential Library
© 2018 9/11 Kids Productions Inc
© Doug Mills/AP Photo
© 2018 9/11 Kids Productions Inc

Allemagne, 2021, 56 min
Sur Arte le 12 septembre 2021 à 00 h 35
« Un état d'urgence » de Tarek Roehlinger (Allemagne, 2016, 12 mn)
« Les dernières cinq minutes » de Jürgen Heimüller (Allemagne, 2019, 8 mn)
« La valise  d'Abi Damaris Corbin (Etats-Unis, 2017, 21 mn)
Disponible sur arte.tv du 11/09/2021 au 10/10/2021

« Gustav Mahler autopsie d’un génie » d'Andy Sommer


« Gustav Mahler autopsie d’un génie » (Autopsy of a Genius) est un documentaire réalisé par Andy Sommer. Agrémenté d'extraits d'œuvres - symphonies, Chant de la terre - dirigées par de célèbres maestros (Leonard Bernstein, Claudio Abbado), ce bon film évoque la vie du compositeur autrichien, novateur, talentueux et de "stature internationale",  et du chef d'orchestre Juif, converti au catholicisme en février 1897, condition pour diriger l'Opéra de Vienne. Arte diffusera le 6 septembre 2021 « Klaus Mäkelä dirige Mahler - La symphonie n°9 avec l'Orchestre de Paris » (Gustav Mahler: Symphonie Nr. 9Klaus Mäkelä, Orchestre de Paris) réalisé par François-René Martin.

L’ère Liebermann à l’Opéra de Paris
« Chagall à l’Opéra, le plafond de la discorde » de Laurence Thiriat 
Karel Ančerl (1908-1973), chef d’orchestre tchèque
Daniel Barenboim  
« Requiem pour la vie », de Doug Schulz
« Le Maestro. Pour que vive la musique des camps » de Alexandre Valenti 

Pour Pierre Boulez, Gustav Mahler s'est évadé "d'une tradition sans renier son passé".

Entre "le post romantisme du XIXe siècle et la modernité du XXe siècle"
Gustav Mahler est né en 1860, à Kaliště, près d'Iglau, "en pays tchèque, au sein d'une famille d'aubergistes Juifs humbles. Les Juifs étaient de fervents défenseurs de la culture allemande". Gustav Mahler résumait : "Je suis trois fois apatride : Bohémiens parmi les Autrichiens, Autrichien parmi les Allemands, et Juifs pour tous les peuples du monde". Le compositeur et chef d'orchestre Juif américain Leonard Bernstein repère dans une marche funèbre de Gustav Mahler l'air de la comptine Frère Jacques et celui allègre d'un mariage Juif.

Adulte "hyperactif", Gustav Mahler a été un enfant rêveur. Son épouse Alma le décrivait comme un "rêveur éveillé".

Deuxième d'une fratrie "de 14 enfants - sept meurent jeunes -, Gustav Mahler se fait remarquer par son talent musical et sa virtuosité au piano".

Il est distingué par plusieurs prix lors de sa formation au Conservatoire de Vienne.

Il poursuit sa formation à l'Université dont il sort avec un 1er Prix de composition.

A Prague, Budapest - Brahms est enthousiaste en écoutant Mahler diriger Don Giovanni de Mozart -, Hambourg, il se montre perfectionniste, novateur dans la direction d'orchestre. Il écrit ses premières symphonies pendant ses vacances estivales.

1897. Année charnière : c'est la naissance du mouvement pictural de la Sécession représenté notamment par Klimt, la mort de Brahms, compositeur romantique. C'est aussi l'année de la conversion au catholicisme de Gustav Mahler, et sa nomination à la direction de l'Opéra de Vienne, le célèbre Hofoper. Un poste prestigieux convoité.

Le 11 mai 1897, Gustav Mahler débute dans cette fonction par Lohengrin de Wagner - Cosima Wagner et son mari sont tous deux antisémites - ; ce spectacle remporte un large succès.

"Une énergie concentrée"
Gustav Mahler impose sa conception élevée du théâtre musical, loin du simple divertissement : "Je dois mener de furieux combats... accomplir un travail de Sisyphe".

Aux musiciens et chanteurs, il déclare : "Ce que vous appelez votre tradition n'est rien d'autre que votre négligence". Exigeant, Gustav Mahler les encourage à penser chaque note.

Fougueux, animé dans sa direction d'orchestres, il parvient à une économie de gestes tout en dirigeant par des "regards intenses". Il rehausse l'image de cet Opéra.

En 1902, Gustav Mahler épouse la jolie pianiste et auteur de lieders Alma Schindler (1879-1964), malgré l'écart de 19 ans les séparant, , et lui demande d'arrêter de composer. Par son épouse, il rencontre des artistes de l'avant-garde (mouvement de la Sécession viennoise), tels les peintres Gustav Klimt et Kolo Moser, et le compositeur Arnold Schönberg.

La famille passe ses vacances à Maiernigg. Là, dans son "splendide isolement" verdoyant, Gustav Mahler compose ses symphonies, de la 5e à la 8e. Son mariage est assombri par la mort d'une de leurs deux filles, Putzi, de diphtérie et de scarlatine en juillet 1907, et par la distance qui se creuse entre les deux époux.

Fatigué, critiqué pour ses "fréquentes absences", ses choix de répertoires et de chanteurs, Gustav Mahler quitte avec sa famille Vienne en 1907. Direction : New York où Gustav Mahler se consacre à la composition et à la direction d'orchestre au Metropolitan Opera, institution mondaine qui a accumulé un retard artistique par rapport à la brillante Vienne et dont le public s'avère peu attentif.

A l'été 1908, la famille Mahler s'installe à Toblach (Tyrol) qui inspire Mahler pour sa 6e symphonie. "Les 5e, 6e et 7e symphonies sont au centre de son œuvre. Mahler a essayé davantage d'expérimentations que dans les autres. Auparavant, sa musique était extrêmement harmonique... Mahler utilise la polyphonie pour développer les thèmes... L'orchestration de son époque est luxueuse, avec beaucoup d'instruments pour avoir une sonorité très puissante", relève Pierre Boulez.

A Toblach, Mahler compose ses trois dernières œuvres dont la 10e symphonie quasi-achevée et qu'il dédie à son épouse Alma. Un artiste dont son biographe, le musicologue Henry-Louis de la Grange, souligne le "sens de la sonorité orchestrale".

1910. Gustav Mahler apprend la liaison de son épouse, un peu délaissée, avec l'architecte Walter Gropius qui s'illustrera dans le Bauhaus. Il en souffre profondément et craint qu'Alma le quitte. Pour trouver une solution, il lit la Bible et rencontre en Hollande Sigmund Freud pour trouver une solution à ce problème conjugal. Cette rencontre avec Freud est évoquée par l'excellent film de Pierre-Henry Salfati Mahler, d'un pas mesuré, la Cinquième de Mahler, diffusé par Arte et la chaîne Histoire. "Ce film est un éclairage original sur la vie et l'œuvre de Mahler, revisitées à travers la mise en scène de son unique rencontre avec Sigmund Freud. "D'un pas mesuré" : telle est l'indication que donne Mahler au début du premier mouvement de sa Symphonie n° 5. Celle-ci s'ouvre par une marche funèbre monumentale. La fanfare de trompettes est sans doute un lointain souvenir de l'époque où Mahler, enfant, entendait les appels de la caserne d'Iglau et assistait aux défilés militaires devant la maison de ses parents. Une maison qu'il fuyait, refusant d'assister aux coups terribles que son père portait à sa mère, jusqu'à l'en faire boiter. Cet insupportable traumatisme, Mahler finira par l'évoquer avec Freud lors d'une rencontre mémorable qui bouleversa sa vie un jour d'août 1910..."

Le couple Mahler se renforce, et Alma saisit la dimension artistique de son époux.

Lors d'un séjour aux Etats-Unis, Gustav Mahler, qui souffrait d'une maladie cardiaque incurable - endocardite -, contracte une infection et meurt à Vienne, en 1911. Il est enterré au cimetière de Grinzing.

Gustav Mahler a influencé Alban Berg, Anton Webern et Arnold Schönberg qui sauve  les plaques de sa 5e symphonie que son éditeur voulait détruire au vu de son faible succès. Mahler sombre dans l'oubli, victime du désintérêt des Français pour une musique jugée "trop germanique" et de l'occultation du IIIe Reich. Grâce aux chefs d'orchestre Bruno Walter et à Leonard Bernstein, Gustav Mahler retrouve sa stature et est "un des musiciens les plus joués au monde".

Il est dommage que ce bon documentaire ne soit pas rediffusé.

Les 28 juin 2016 à 5 h 10 et 3 juillet 2017 à 1 h 20, Arte diffusa le concert de Jean-Claude Casadesus dirigeant la 2e symphonie de Mahler (91 min). "En 2015, l'Orchestre national de Lille a fêté ses 40 ans et les 80 ans de son illustre chef, Jean-Claude Casadesus, avec une pièce du compositeur fétiche du maestro, Gustave Mahler, la "Symphonie n°2 en ut mineur" "Résurrection". La Symphonie n°2 en ut mineur, "Résurrection", de Gustave Mahler est chère au cœur de Jean-Claude Casadesus et de son orchestre. La violence des contrastes présents dans les cinq mouvements de la symphonie, de l'éclatante puissance du premier mouvement à la chorale solennelle et intemporelle de la résurrection finale, a de quoi ravir les orchestres, en particulier la section des cordes, dont Gustave Mahler lui-même avait prescrit "le plus large contingent possible". Dans le cadre de l'Auditorium du nouveau siècle à Lille, rénové en 2013, l'Orchestre national de Lille livre une prestation impressionnante, hommage à son chef d'orchestre qui, à 80 ans, allait passer le relais en douceur, après quarante ans de compagnonnage. Depuis le 24 mars 2016, c'est chose faite, puisque le jeune Alexandre Bloch a repris la baguette de direction, rejoignant ainsi Gustavo Dudamel, Andris Nelsons ou Tugan Sokhiev dans le club restreint des trentenaires dirigeant des orchestres de référence".

Arte a diffusé la 2e symphonie dite Résurrection de Mahler par l'orchestre philharmonique de New-York dirigé par Alan Gilbert.

Le 3 juillet 2017 à 1 h 20, Arte rediffusa le concert de Jean-Claude Casadesus dirigeant la 2e symphonie de Mahler (91 min).

"Symphonie n°8" Le 29 juillet 2019 à 21 h 30, lors des Chorégies d'Orange, a été interprétée dans le Théâtre Antique, la "Symphonie n°8" de Mahler. "La symphonie des Mille, la 8ème composée par Gustave Mahler fut créée à Munich en 1910 et dut son surnom au nombre colossal de participants que nécessitait son exécution. C’est ce qui en fait le prix et l’extrême rareté ! Mahler n’approuva jamais ce titre mais parfois, les plus grandes œuvres échappent à leurs créateurs... Pour célébrer leur 150ème anniversaire, les Chorégies d’Orange se devaient de « faire l’évènement » en programmant cette immense œuvre du XXème siècle. L’évènement sera renforcé par la présence conjointe des deux orchestres de Radio France auxquels se joindront les choeurs de Radio France et de Munich. Une soirée certainement inoubliable et rare... Soirée diffusée en direct sur France Musique et francemusique.fr et sur France 5 dans "Passage des arts" présenté par Claire Chazal à 22 h 30".

"Gidon Kremer, András Keller - Mahler, Schnittke, Weinberg"
Le 18 juin 2020, Mezzo diffusa "Gidon Kremer, András Keller - Mahler, Schnittke, Weinberg" réalisé par Imre Szabo Stein

« Klaus Mäkelä dirige Mahler - La symphonie n°9 avec l'Orchestre de Paris »
« À la Philharmonie de Paris, en novembre 2020, le jeune chef d’orchestre finlandais Klaus Mäkelä dirige la dernière symphonie achevée de Gustav Mahler. » 
« Composée entre 1909 et 1910 et créée à Vienne en 1912, la Symphonie no 9 en ré majeur est une ode à la musique orchestrale dans laquelle Gustav Mahler déploie tout son génie. Enregistré sans public en novembre 2020 à la Philharmonie de Paris, le concert est dirigé par Klaus Mäkelä. Une première pour le jeune chef d’orchestre finlandais, né à Helsinki en 1996, qui succédera, en 2022, à Daniel Harding à la tête de l'Orchestre de Paris. »


France, 2020, 83 min
Avec Roland Daugareil (Violine)
Direction musicale : Klaus Mäkelä
Orchestre : Orchestre de Paris
Compositeur auteur : Gustav Mahler
Sur Arte le 6 septembre 2021 à 00 h 55
Disponible du 29/08/2021 au 30/08/2022

"Gidon Kremer, András Keller - Mahler, Schnittke, Weinberg" réalisé par Imre Szabo Stein
Enregistrement : 4 décembre 2019 - Müpa | Budapest
Durée : 01:51

Distribution
Kremerata Baltica
Concerto Budapest Symphony Orchestra
András Keller (Direction)
Gidon Kremer (Violon)
Au programme
Gustav Mahler (1860 - 1911)
Symphonie n° 5 - Adagietto

Johann Sebastian Bach (1685 - 1750) / Ferruccio Busoni (1866 - 1924)
Chaconne pour violon seul, extrait de la Partita II pour violon, BWV 1004, transcription pour piano de Ferruccio Busoni, arrangement pour orchestre de chambre de Gidon Kremer

Alfred Schnittke (1934 - 1998)
Concerto pour violon n° 3

Mieczysław Weinberg (1919 - 1996)
Symphonie n° 21, Op. 152 'Kaddish'

"Symphonie n°8" de Mahler
Le 29 juillet 2019 à 21 h 30
Au Théâtre Antique d'Orange
1 h 45
DIRECTION MUSICALE:  Jukka-Pekka Saraste
Magna Peccatrix Meagan Miller
Una poenitentium Ricarda Merbeth
Mater gloriosa Eleonore Marguerre
Mulier Samaritana Claudia Mahnke
Maria Aegyptica Gerhild Romberger
Doctor Marianus Nikolaï Schukoff
Pater ecstaticus Boaz Daniel
Pater profondus Albert Dohmen
Orchestre Philharmonique de Radio France
Orchestre National de France
Choeur de Radio France
Choeur philharmonique de Munich
Maîtrise de Radio France

d'Andy Sommer
France, 2009
88 mn
Diffusion sur Arte le 18 mai 2011 à 22 h 05

La 2e symphonie dite Résurrection de Mahler par l'orchestre philharmonique de New-York dirigé par Alan Gilbert
Diffusion sur Arte le 11 septembre 2011, à 17 h 50


Concert de Jean-Claude Casadesus dirigeant la 2e symphonie de Mahler, réalisé par Laurent Colin
France, 2015, 91 min
Direction musicale : Jean-Claude Casadesus
Chœur : Chœur Philarmonique Tchèque de Brno
Composition : Gustav Mahler
Orchestre : Orchestre National de Lille
Réalisation : Laurent Colin
Sur Arte les 28 juin 2016 à 5 h 10 et 3 juillet 2017 à 1 h 20

Visuels : © Médiathèque Musicale Mahler Paris et DR

Articles sur ce blog :
Culture
Judaïsme/Juifs
Chrétiens

Cet article a été publié les 18 mai et 9 septembre 2011,
- 11 septembre 2013.Histoire a diffusé l'excellent film de Pierre-Henry Salfati Mahler, d'un pas mesuré, la Cinquième de Mahler les 14 et 17 septembre 2013 ;
- 4 mars 2014. Histoire a diffusé l'excellent film de Pierre-Henry Salfati Mahler, d'un pas mesuré, la Cinquième de Mahler les 4, 6, 20 et 25 mars 2014 ;
- 26 mai 2015, 26 juin 2016 et 1er juillet 201, 25 juillet 2019. 
Il a été modifié le 15 juin 2020.

jeudi 26 août 2021

Alexandre Mnouchkine (1908-1993)

Alexandre Mnouchkine (1908-1993) était un producteur de cinéma français né à Saint-Pétersbourg dans une famille juive convertie au christianisme. Codirigeant des Films Ariane, il a produit des films populaires de qualité : Fanfan la Tulipe de Christian-Jaque (
1952), Cartouche de Philippe de Broca (1962), L'aventure c'est l'aventure de Claude Lelouch (1972), Stavisky d'Alain Resnais (1974), Préparez vos mouchoirs de Bertrand Blier (1978), Le Nom de la rose de Jean-Jacques Annaud (1986)... Arte diffusera le 29 août 2021 « L'homme de Rio » (Abenteuer in Rio) de Philippe de Broca Jean-Paul Belmondo, Françoise Dorléac, Jean Servais.


Alexandre Mnouchkine (1908-1993) était un producteur de cinéma français né à Saint-Pétersbourg dans une famille bourgeoise juive convertie au christianisme orthodoxe pour pouvoir quitter la Zone de résidence et s'installer dans cette ville.

Installé en France en 1925 avec ses parents, il débute au cinéma en 1932 en tentant une carrière d'acteur.

En 1937, il épouse June Hannen, fille du comédien britannique Nicholas Hannen. Le couple a deux filles : Ariane Mnouchkine, née en 1939), metteuse en scène et fondatrice du Théâtre du Soleil, et Joëlle Mnouchkine. En 1975, il épouse en secondes noces la comédienne Simone Renant.

Sous l'Occupation, ses parents sont arrêtés, internés au camp de Drancy et déportés vers le camp d'Auschwitz où ils sont tués lors de la Shoah.   

En 1945, avec Georges Danciger (1908-
1993), né dans une famille juive à Tukums (actuelle Lettonie, alors dans l'Empire russe), et Francis Cosne, Alexandre Mnouchkine cofonde la société de production cinématographique, Les Films Ariane qui s'associent parfois avec des homologues italiens ou avec United Artists pour la distribution : Le Train de John Frankenheimer. 

Il suit le projet cinématographique de l'écriture du scénario à sa sortie en salles, via le tournage.

Se définissant comme un « façonnier » ou « le dernier aventurier dans ce métier », Alexandre Mnouchkine avait gardé son accent russe, un regard où transparaissait son goût pour les facéties... 

"On commence à savoir comment on fait les mauvais films, mais on ne sait pas encore comment on fait les bons !", résumait Alexandre Mnouchkine.

Pendant plusieurs décennies, le nom d'
Alexandre Mnouchkine (1908-1993), associé à celui de Georges Dancigers,  apparu aux génériques d'une centaine de films populaires et de qualité, dans des genres divers : Fanfan la Tulipe de Christian-Jaque (1952), Cartouche de Philippe de Broca (1962), L'aventure c'est l'aventure de Claude Lelouch (1972), L'Emmerdeur d'Édouard Molinaro (1973), Le Nom de la rose de Jean-Jacques Annaud (1986)...

Les Films Ariane ont aussi produit des films d'auteur, notamment L'Aigle à deux têtes et Les Parents terribles de Cocteau (1948), Stavisky d'Alain Resnais (1974) et Préparez vos mouchoirs de Bertrand Blier (1978) - Oscar du Meilleur film étranger à la 51e cérémonie des Oscars. 

En 1982, un César d'honneur, décerné par le comédien Jean Rochefort, distingue Alexandre Mnouchkine et Georges Dancigers.

Gregor Rabinovitch (Cine-Allianz), Adolf Osso né à Safed (Les Films Osso, Les Films Vendôme), Arnold Pressburger, Bernard Natan, Jacques Haïk, Henry Deutschmeister (Franco-London-Films), Alexandre Mnouchkine (Les Films Ariane), les frères Robert et Raymond Hakim, Pierre BraunbergerJacques Roitfeld, Gilbert de Goldschmidt (Madeleine Films), Serge Silberman (Greenwich Films), Artur Brauner... Ces producteurs juifs ont contribué, pendant des décennies quand ils n'ont pas été tués lors de la Shoah, à leurs risques et périls financiers, à la modernisation et l'essor de productions, distributions et exploitations cinématographiques, nationales et européenne, avant et après la Deuxième Guerre mondiale, à une époque sans chaîne de télévision ou SOFICA pour co-financer des films. 

"Fanfan la Tulipe"
"Fanfan la Tulipe" (Fanfan der Husar) est un film de cape et d'épée réalisé par Christian-Jaque (1951) avec Gérard Philipe, Gina Lollobrigida, Geneviève Page, Marcel Herrand, Jean-Marc Tennberg, Noël Roquevert et Jean Parédès. Au début du tournage, Gérard Philipe s'était opposé au réalisateur Christian-Jaque car il souhaitait interpréter son personnage sur un mode grave. Satisfait après avoir vu le film, il écrit à Christian-Jaque pour reconnaître son erreur et lui exprimer sa gratitude.

Les brillants dialogues sont ciselés par Henri Jeanson. Maurice Thiriet et Georges Van Parys ont composé la musique de cette comédie populaire.

Durant la guerre de Sept Ans (1756-1763), "ébloui par une fausse prédiction, un sympathique séducteur s'engage dans l'armée d'Aquitaine... Virevoltant et fantaisiste, un régal du film de cape et d'épée, avec Gérard Philipe et Gina Lollobrigida." 

"Joyeux coureur de jupons, Fanfan croise la belle Adeline, une bohémienne qui lui prédit une carrière militaire brillante et la main de la fille de Louis XV. Échappant ainsi au mariage avec l'une de ses conquêtes, le jeune coq s'engage dans le régiment d'Aquitaine. Il croit dur comme fer à la prédiction et ignore qu'Adeline travaille en réalité pour son père, le sergent-recruteur La Franchise. Après avoir sauvé la fille du roi, Fanfan est condamné à mort pour avoir tenté de lui rendre visite. Mais Adeline intercède en sa faveur, et Fanfan retrouve la liberté grâce à un subterfuge... "

"Tout en fraîcheur, fantaisie, décolletés pigeonnants et cavalcades, ce classique du film de cape et d'épée, inspiré d'un héros populaire français attachant et fanfaron, remporta un gros succès lors de sa sortie". En 1819, Émile Debraux, chansonnier et goguettier français, aurait créé la chanson Fanfan la Tulipe "sur un air populaire anonyme du XVIIIe siècle (Titre original : Marche des Grenadiers)". Ce personnage devient le héros de pièces de théâtres de Paul Meurice (1859) et Edmond Lepelletier (1896), de l'opérette de Louis Varney (1882), d'un roman et d'un scénario de Pierre-Gilles Veber et de trois films réalisés par René Leprince (1925), Christian-Jaque (1952) et Gérard Krawczyk (2003).

"Dans une mise en scène élégante et sur ressorts de Christian-Jaque, des seconds rôles savoureux – à commencer par Marcel Herrand, l'inoubliable Lacenaire des Enfants du paradis, en galant Louis XV et Noël Roquevert en furibard Fier-à-Bras – tentent vainement de mettre des bâtons dans les roues aux deux amoureux, interprétés avec fougue par Gérard Philipe et Gina Lollobrigida. Engagée comme simple faire-valoir, l'actrice italienne fait merveille dans ce rôle qui lança sa carrière". 


"Rue des prairies" 
"Rue des prairies" est réalisé par Denys de La Patellière (1959) avec Jean Gabin. À la fin des années 1950, un père veuf voit s’éloigner de lui ses trois enfants devenus grands. Sur des dialogues de Michel Audiard, une subtile chronique familiale avec Jean Gabin, présentée en version restaurée." 

"Après deux ans de captivité en Allemagne, et alors que la guerre se poursuit, Henri Neveux retrouve Paris, où l’attendent sa femme et leurs deux jeunes enfants, Louis et Odette. La porte de leur petit deux-pièces de la rue des Prairies à peine poussée, il apprend que son épouse vient de décéder en donnant naissance à un garçon qui n’est pas le sien, Fernand. Les années ont filé et Henri, contremaître sur des chantiers de construction, a veillé du mieux qu’il pouvait sur leur éducation : Odette a trouvé un emploi dans un magasin de chaussures, Louis vient d’être sacré champion de France de cyclisme amateur et Fernand poursuit ses études. Quand ce dernier est exclu du lycée pour avoir molesté l’un de ses camarades, qu’il faisait en outre chanter, Henri décide de l’envoyer en pension…"

"Retrouvant Jean Gabin, qu’il venait de diriger dans Les grandes familles (ils tourneront six films ensemble), Denys de La Patellière réunit autour de lui trois jeunes premiers pour camper sa progéniture : Marie-José Nat, Claude Brasseur et Roger Dumas. Sur des dialogues percutants ciselés par Michel Audiard, la chronique familiale se fait subtile illustration d’une société en pleine mutation à l’orée des années 1960. Repérée par un photographe publicitaire, Odette s’apprête à épouser un riche homme d’affaires pas encore divorcé, tandis que Louis, devenu cycliste professionnel, s’accommode des courses truquées, et que l’indiscipliné Fernand est promis à la maison de correction. Au-delà, c’est un Paris populaire, avec ses vendeurs des quatre-saisons et ses bistrots où chacun offre sa tournée, qui va bientôt s’effacer derrière les grands ensembles que ce père attentionné bâtit en lointaine banlieue. Teinté de nostalgie, le tableau d’une France à la croisée des chemins, dans laquelle les générations peinent toujours à se comprendre, mais où l’amour s’affranchit des conventions."


« L'homme de Rio »
Arte diffusera le 29 août 2021 « L'homme de Rio » (Abenteuer in Rio) de Philippe de Broca Jean-Paul Belmondo, Françoise Dorléac, Jean Servais.

« Lancé à la poursuite des ravisseurs de sa fiancée, un jeune homme met au jour un trafic de statuettes... Inspiré par les aventures de Tintin, Philippe de Broca concocte en 1963 un film bondissant et plein d'humour, avec un couple d'acteurs explosif : Jean-Paul Belmondo et Françoise Dorléac. »

« En permission pour une semaine, le soldat de 2e classe Adrien Dufourquet arrive à Paris pour retrouver sa fiancée Agnès. Au même moment, une statuette amazonienne est volée au musée de l'Homme. Elle fait partie d'un ensemble de statues rapportées par trois explorateurs : le professeur Catalan, le professeur Villermosa, tragiquement disparu, et André de Castro, un riche homme d'affaires brésilien. Quelque temps plus tard, le professeur Catalan est enlevé devant le musée. De son côté, Adrien rejoint Agnès, laquelle n'est autre que la fille de l'explorateur disparu. Las, la jeune femme est enlevée à son tour. Adrien se lance à la poursuite des ravisseurs… »

« Proche par le ton et l'esprit des aventures de Tintin, et préfigurant certaines prouesses 'jamesbondiennes', le film est une sorte de super bande dessinée – bondissante et mouvementée, menée sur un rythme ultrarapide, bourrée d'idées et d'humour – qui n'est jamais en panne d'inspiration. Son extraordinaire succès public rendit son acteur et son réalisateur mondialement célèbres. » (Guide des films, Jean Tulard)

"Comme Philippe de Broca  l’expliquera des années plus tard, il n’aurait pas fait le film sans Françoise Dorléac : « Je ne pouvais imaginer L’Homme de Rio sans elle. Françoise avait cette vivacité, cette originalité, cette voix rauque… Elle m’emballait… »

« L’immense amitié qui liait Alexandre  Mnouchkine, Sania pour les intimes,  et Philippe de Broca était faite de respect, d’humour, de fidélité, de confiance, de rires et de l’indéfectible amour que tous deux portaient au cinéma. Quand ils travaillaient ensemble, c’était pour eux une aventure, un amusement, un émerveillement constants doublés d’un professionnalisme à toute épreuve. Ils étaient comme deux gosses qui jouaient à se faire des tours pendables, à qui surprendrait le plus l’autre. Longtemps, le troisième larron fut Jean Paul Belmondo", se souvenait Joelle Mnouchkine. 

Et Joelle Mnouchkine de poursuivre : "Je ne me souviens plus du nombre de films qu’ils firent ensemble, mais je crois que Philippe lui en proposa une bonne douzaine (Sania était toujours partant), chacun avec  ses découvertes, ses farces rocambolesques, ses histoires homériques. Sans parler du chameau  hissé dans la chambre de Sania, des odalisques cachées dans ses placards, des bébés crocodiles disséminés dans les bidets des touristes de l’hôtel de Rio... Pendant longtemps encore Sania eut en Philippe le fils qu’il aurait toujours aimé avoir et moi le frère dont j’avais toujours rêvé. »


"Un homme qui me plaît"
"Un homme qui me plaît" (Der Mann, der mir gefällt) est un film réalisé par Claude Lelouch en 1969 avec deux comédiens populaires amis depuis leurs études au Conservatoire d'art dramatique de Paris : 
Annie Girardot et Jean-Paul Belmondo

"Une actrice et un compositeur français s'éprennent l’un de l’autre en marge d'un tournage hollywoodien... Trois ans après "Un homme et une femme", Claude Lelouch livre une vision désenchantée de la passion avec l'inoubliable couple Annie Girardot /Jean-Paul Belmondo."

"De passage à Hollywood, Henri, un compositeur, et Françoise, une actrice en vue, ont une idylle pour tuer le temps. Mais leur histoire s'étire. Henri entraîne Françoise à Las Vegas, puis le couple joue les touristes en Arizona. Peu à peu, les deux Français s’éprennent l’un de l’autre et multiplient les faux-fuyants vis-à-vis de leurs partenaires respectifs, restés en Europe."

 "Trois ans après Un homme et une femme, Claude Lelouch remet en scène la rencontre amoureuse, en troquant les brumes de Deauville contre le soleil éclatant de l'Ouest américain. Il y ajoute une dose de mélancolie et les complications de la quarantaine. Empêtrés dans leur double vie, paralysés par la peur ou la lâcheté, les deux amants expriment leurs sentiments avec une retenue seulement démentie par les envolées romantiques de la musique de Francis Lai". 

"Cinquante ans après sa sortie, ce film, diffusé ici en version restaurée, séduit par le naturel avec lequel Lelouch capte cette passion avortée ainsi que par l'alchimie entre Belmondo et Girardot, tous deux à l'apogée de leur maturité et de leur sensualité. Amoureusement filmée par Lelouch, l'actrice joue avec une justesse émouvante le rôle de cette femme vive et assurée en apparence, mais fragilisée par cette passion inattendue."

Arte diffusa sur son site Internet "Un homme qui me plaît" : rencontre avec Claude Lelouch" réalisé par Loic Mahe. "Rencontre avec le réalisateur Claude Lelouch à l'occasion de la diffusion de Un homme qui me plaît  (1969)".




"
Fanfan la Tulipede Christian-Jaque

France, Italie, 1951
Scénario : Henri Jeanson, René Wheeler, Christian-Jaque
Production : Amato Produzione, Filmsonor, Les Films Ariane
Producteur : Alexandre Mnouchkine
Auteurs : René Fallet, René Wheeler
Costumes : Marcel Escoffier, Jean Zay
Décors de film : Robert Gys
Image : Christian Matras
Montage : Jacques Desagneaux
Musique : Georges Van Parys, Maurice Thiriet
Avec Gérard Philipe (Fanfan la Tulipe), Gina Lollobrigida (Adeline La Franchise), Olivier Hussenot (Tranche-Montagne), Nerio Bernardi (le sergent La Franchise), Marcel Herrand (Louis XV), Jean-Marc Tennberg (Lebel, le valet du roi), Noël Roquevert (Fier-à-Bras, maréchal des logis), Geneviève Page (la marquise de Pompadour), Sylvie Pelayo (Henriette de France)
Sur Arte les 23 décembre 2020 à 20 h 55, 30 décembre 2020
Visuels :
Gina Lollobrigida est Adeline La Franchise et Gérard Philipe est Fanfan La Tulipe dans le film de Christian Jaque " Fanfan La Tulipe"
Gérard Philipe est Fanfan la Tuiipe dans le film de Christian Jaque " Fanfan La Tulipe"
Marcel Herrand est Louis XV dans " Fanfan La Tulipe" de Christian Jaque
© 1952 – TF1 DROITS AUDIOVISUELS

"Rue des prairies" de Denys de La Patellière
France/Italie, 1959, 1 h 27mn, noir et blanc
Production : Les Films Ariane, Filmsonor, Intermondia Films, Vides Film - Version restaurée
Scénario : Denys de La Patellière et Michel Audiard, d’après le roman éponyme de René Lefèvre
Avec : Jean Gabin (Henri Neveux), Marie-José Nat (Odette Neveux), Claude Brasseur (Louis Neveux), Roger Dumas (Fernand Neveux), Roger Tréville (Jacques Pedrell), Dominique Page (la prostituée) 
Sur Arte les14 juin 2021 - 20.55 / 18 juin 2021 - 13.35
Disponible sur arte.tv du 14/06/2021 au 20/06/2021

« L'homme de Rio » de Philippe de Broca
France, Italie, 1963
Scénario : Jean-Paul Rappeneau, Ariane Mnouchkine, Daniel Boulanger, Philippe de Broca
Production : Les Films Ariane, Les Productions Artistes Associés, Dear Film Produzione
Producteurs : Alexandre Mnouchkine et Georges Dancigers
Image : Edmond Séchan
Montage : Françoise Javet
Musique : Georges Delerue
Avec : Jean-Paul Belmondo (Adrien Dufourquet), Françoise Dorléac (Agnès Villermosa), Jean Servais (Professeur Catalan), Milton Ribeiro (Tupac), Adolfo Celi (Mario De Castro), Ubiracy de Oliveira (Sir Winston), Simone Renant (Lola)
Sur Arte le 29 août 2021 à 13 h 25
Visuels : © TF1 Films

"Un homme qui me plaît" par Claude Lelouch

France, 1969
Scénario : Claude Pinoteau, Pierre Uytterhoeven
Production : Les Films 13, Les Films Ariane, Les Productions Artistes Associés
Producteur/-trice : Alexandre Mnouchkine, Georges Dancigers
Image : Jean Collomb
Montage : Claude Barrois, Jack Harris
Musique : Francis Lai
Avec Jean-Paul Belmondo (Henri), Annie Girardot (Françoise), Farrah Fawcett (Patricia), Kaz Garas (Paul), Peter Bergmann (Regisseur), Bill Quinn (Reisender im Flugzeug)
Costumes : Pierre Balmain
Sur Arte le 7 janvier 2019 à 22 h 55
Visuels :
Jean-Paul Belmondo (Henri)
Annie Girardot (Françoise) et Jean-Paul Belmondo (Henri)
Credit : © Les Films 13

 "Un homme qui me plaît" : rencontre avec Claude Lelouch" réalisé par Loic Mahe
France, Arte France Cinema, 2017
Sur Arte le 7 janvier 2019 à 22 h 25