Citations

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mercredi 15 décembre 2021

Darius Milhaud (1892-1974), compositeur et chef d'orchestre


Darius Milhaud (1892-1974) est un professeur, chef d'orchestre et compositeur prolifique juif français, de renommée internationale, théoricien de l’écriture « polytonale » et membre du « groupe des Six ». Concerts, exposition Darius Milhaud, une vie heureuse et film l'évoquent. De Paris (France) à Jérusalem (Israël), via San Francisco (Etats-Unis) et Rio de Janeiro (Brésil), grâce aux témoignages de sa veuve Madeleine, de son fils Daniel, d’élèves et de musicologues, ainsi que « d’archives rares », Darius Milhaud et sa musique, de la Provence au monde (2009), passionnant documentaire réalisé par Cécile Clairval-Milhaud, brosse le portrait de cet artiste.  Le 16 décembre 2021, l'Espace Rachi Guy de Rothschild proposera « Darius Milhaud, un Français de Provence… »

L’ère Liebermann à l’Opéra de Paris
« Chagall à l’Opéra, le plafond de la discorde » de Laurence Thiriat 
Karel Ančerl (1908-1973), chef d’orchestre tchèque
Daniel Barenboim  
« Requiem pour la vie », de Doug Schulz
« Le Maestro. Pour que vive la musique des camps » de Alexandre Valenti 
La caméra s’attarde sur les paysages arborés de cette Provence ensoleillée, dans ce Comtat Venaissin, un des foyers anciens du judaïsme français et source d’inspiration de Darius Milhaud qui y grandit.

Les Juifs se sont implantés à Marseille dès le VIe siècle avant l’ère commune. Quant au Comtat Venaissin et à ses villes (Avignon, Cavaillon, Carpentras, L'Isle-sur-la-Sorgue), il devient au Moyen-âge le berceau d’une communauté juive surnommée « les juifs du Pape » en raison de la protection dont ils bénéficient du souverain pontife. Mais à Carpentras, la cathédrale possède une « porte aux rats », signifiant « mépris et menace pour les juifs » comtadins.

A cette Provence qu’il chérit tant et qui l’inspire, Darius Milhaud consacre maintes œuvres (La cheminée du roi René).

Entre scandales et succès
Darius Milhaud est né le 4 septembre 1892, à Marseille, dans une famille Juive française active dans le commerce des amandes à Aix-en-Provence et mélomane. Son père joue du piano, sa mère chante.

Darius Milhaud présente des dons précoces encouragés par ses parents : à quatre ans, il joue du piano, à sept ans, il se met au violon et à 12 ans il compose un quatuor.

Cet Aixois se lie d’amitié avec un coreligionaire comtadin et un de ses futurs librettistes, Armand Lunel, et Léo Latil.

Il réussit son Bac philo et monte à Paris pour étudier au Conservatoire de musique.

Agé de 20 ans, il fait une rencontre déterminante avec Paul Claudel, écrivain et diplomate, qui a « ressenti qu’il y avait en [lui], une force qui coïncidait avec la sienne », se souvient Darius Milhaud.

En raison de graves problèmes de santé, Darius Milhaud n’assure pas de service actif dans la Grande guerre. Il est profondément attristé par la mort de son ami, le poète Léo Latil, tué en 1915, aux débuts de la Première Guerre mondiale.

Nommé en 1916 au Brésil, Paul Claudel engage cet étudiant comme secrétaire. Tous deux arrivent à Rio de Janeiro, en plein festival. Un choc pour Darius Milhaud qui découvre une autre culture, des paysages différents.

Pendant deux ans, Darius Milhaud exerce la fonction d’attaché culturel : conférencier pour la Croix-Rouge, organisateur de concerts associant les œuvres de compositeurs français (Massenet) et brésiliens (Glauco Velasquez), et auteur notamment de la musique de L’homme et son désir, poème plastique de Paul Claudel qui « évoque la figure allégorique de l’homme repris par les puissances primitives » et est créé par les ballets suédois à Paris le 6 juin 1921. Darius Milhaud est influencé par les sonorités brésiliennes, explique Manoel Corréado Lago, musicologue. Il écrit au Brésil sa première symphonie de chambre. Il y met « les syncopes à l’intérieur des temps, pas entre les mesures ».
Il alterne succès et scandale. Au théâtre des Champs-Elysées, est créé Le bœuf sur le toit, de Darius Milhaud et Jean Cocteau. Une « étude personnelle de polytonaliste ».

« Lieu mythique ouvert en 1921 à Paris, au 28 rue Boissy d’Anglas », Le Boeuf sur le toit est « un cabaret dans lequel, dès le premier soir et pendant des années, il y avait un concert de jazz donné par le pianiste et compositeur Jean Wiener, rejoint parfois par un autre pianiste de jazz, le Belge Clément Doucet. Tous les soirs, le Tout-Paris, les jeunes intellectuels, les artistes français venaient y écouter et découvrir, pour la plupart d’entre eux, le jazz. Quelques mois auparavant, Darius Milhaud, rentré du Brésil, avait écrit une œuvre intitulée Le Boeuf sur le toit, inspirée par la musique traditionnelle brésilienne sur un synopsis de Jean Cocteau. Quand Cocteau a ouvert ce cabaret, il a demandé l’autorisation à Darius Milhaud de prendre ce titre… Au Boeuf sur le toit, on pouvait très bien retrouver dans la même soirée Maurice Ravel, Eric Satie, Stravinski, de nombreux compositeurs classiques donc mais aussi Mistinguett, Maurice Chevalier, Yvonne Georges et beaucoup d’autres, les Américains Man Ray et Charlie Chaplin, Diaghilev aussi, des écrivains comme Georges Simenon, André Gide. Jean Cocteau », déclare Alexandre Tharaud.

Le groupe des Six ? Cette dénomination émane d’une raillerie d’un critique évoquant « les cinq Russes et les six Français ». Ces six musiciens forment un groupe fondé sur « l’amitié, pas sur l’esthétique » et qui rejette « la musique impressionniste et le wagnérisme » : Georges Auric (1899-1983), Louis Durey (1888-1979), Arthur Honegger (1892-1955), Darius Milhaud (1892-1974), Francis Poulenc (1899-1963) et Germaine Tailleferre (1892-1983). La série télévisée Les Heures chaudes de Montparnasse de Jean-Marie Drot a consacré une émission au Groupe des Six. "Quatre membres du Groupe des Six, Georges Auric, Darius Milhaud, Francis Poulenc et Germaine Tailleferre, parlent de leur amitié, de leur musique, de leurs influences et de la rue Huyghens (XIVe) où ils donnèrent leurs premières représentations dans un atelier".

Jean Cocteau devient l’ami de Darius Milhaud, son collaborateur et son « manager dans le sens le plus noble » de ce vocable. Ainsi naissent Les mariés de la Tour Eiffel.

Invité en 1922 aux Etats-Unis, Darius Milhaud dirige des concerts, réside à la maison française de Columbia University et fréquente le quartier new-yorkais Harlem où il écoute le jazz qui l’intrigue depuis « son arrivée en Europe en 1919-1920 », qu’il « étudie d’un point de vue technique ». Comme la musique brésilienne et le folklore français, le jazz influe sur sa composition, en particulier sur La création du monde (co-auteur Blaise Cendrars).

En 1923, il emménage au 10, boulevard de Clichy, dans un quartier parisien populaire et cosmopolite. Son appartement demeure, des décennies durant, le lieu de rencontre bienveillant pour artistes et élèves.

En 1925, Darius Milhaud épouse sa cousine Madeleine (1902-2008), comédienne, mélomane et future librettiste d’œuvres de son époux qui lui dédiera La muse ménagère. Le couple a un fils, Daniel, qui deviendra peintre et sculpteur.

L’opéra Christophe Colomb est créé en 1930 à Berlin - l’opéra de Marseille le crééra 54 ans après -, Médée en 1938…

Compositeur juif et représentant de cet « art décadent » abhorré par le nazis. Deux raisons pour Darius Milhaud de fuir avec sa famille Paris pour les Etats-Unis.

Là, Darius Milhaud enseigne la composition au Mills College, près de San Francisco (Californie). Parmi ses élèves, citons Elinor Armer, Burt Bacharach, William Bolcom, Dave Brubeck, Janice Giteck, Leland Smith, Morton Subotnick, et Katherine M. Warner qui souligne sa gentillesse.

Au retour en France, Darius Milhaud découvre que son neveu et 20 membres de sa famille, déportés, ont été assassinés dans les camps, lors de la Shoah (Holocaust). En leur mémoire, il compose Kaddish, une prière des morts.

Malgré ses difficultés pour marcher, sans jamais se plaindre, Darius Milhaud partage sa vie entre ses cours au Conservatoire de musique à Paris et ceux au Mills College, la composition et la direction d’orchestres.

Pour le 3000e anniversaire de la fondation de Jérusalem, Darius Milhaud accepte la commande d’un opéra : David créé le 1er juin 1954 lors d’un concert de Radio Israël.

Auteur de 443 œuvres, notamment pour le cinéma, inspirées « par son attachement aux traditions populaires, aux grands mythes grecs, à une spiritualité juive et oecuménique autant que par son ardent combat pour la liberté », Darius Milhaud décède le 22 juin 1974 à l’âge de 82 ans.

Darius Milhaud et sa musique, de la Provence au monde (2009), passionnant documentaire réalisé par Cécile Clairval-Milhaud est distingué par le Diapason d'or Arte.

Musique juive
La VIIe université d'été de l'Institut Maïmonide (5-12 juillet 2012) a pour thème Du Roi David à Darius Milhaud, la longue résonance de la musique juive. Elle s'ouvre par la conférence de Hervé Roten Musique et liturgie juives des psaumes de David au service sacré de Darius Milhaud (5 juillet 2012 à 20 h). Elle s'achève par celle de Michaël Iancu Je suis un Français de Provence et de religion israélite... Darius Milhaud, un compositeur français du XXe siècle (12 juillet 2012 à 18 h 30) et un concert de musiques juives par Sarah Iancu, violoncelliste.

La Cité de la Musique à Paris consacra le 14 octobre 2012 au Temps du Boeuf sur le toit, en proposant des concerts au programme desquels sont inscrites des œuvres de Darius Milhaud.

A l'occasion du 120e anniversaire de sa naissance, l'association Les Amis de Darius Milhaud en collaboration avec l'Office de Tourisme Aix Pays d'Aix présentent l'exposition Darius Milhaud, une vie heureuse, à Aix-en-Provence. L’exposition présentera des documents inédits provenant des archives familiales et prêtés par Daniel Milhaud, fils du compositeur : tableaux et dessins, photographies, et affiches de certains opéras. D’autres archives locales, dont celles du Fonds Armand Lunel, ainsi que des partitions, seront prêtées par les Archives du Patrimoine et par la Bibliothèque Méjanes d’Aix-en-Provence. Des conférences, lectures-concerts et projection de ce documentaire accompagnent cet évènement automnal.

Dans la cadre de l'exposition Europe : Terre d'exil et d'immigration au Centre d'animation Reuilly, sont montrées des photographies par Fred Stein de personnalités, dont Darius Milhaud, et diffusées, du 25 au 30 mars 2013, des extraits de ses oeuvres.

Le 6 mai 2013, Arte diffusera un concert dirigé par Jean-Claude Casadesus. La seconde partie "est symphonique, avec Le bœuf sur le toit (1919), sans doute la partition la plus célèbre de Darius Milhaud, inspirée par son séjour au Brésil et plus particulièrement par l'exubérance du carnaval de Rio".

Arte a diffusé le 23 décembre 2014, à 18 h 45, le 22 mai 2017, Les Enfants de Scaramouche, spectacle réalisé par François Roussillon, "librement inspiré d’un ballet en trois actes de José Carlos Martínez, créé voici dix ans pour les élèves de l'École de danse de l'Opéra national de Paris sur une musique de Darius Milhaud. Les enfants de Scaramouche développe, amplifie et prolonge l'argument du spectacle original". 

Cet "hommage plein de grâce et de drôlerie à la commedia dell’arte devient en effet la matière d'une rêverie dansée, mettant en scène les jeunes élèves et leurs professeurs dans les lieux où ils évoluent ordinairement : les locaux de l'école, à Nanterre, mais aussi le cadre magique du palais Garnier, dont on explore les moindres recoins, de l'escalier d'honneur aux combles. Le fil rouge du récit est un jeune garçon qui se rêve en danseur étoile. À la manière d'un conte initiatique, l'histoire nous plonge dans les songes et les peurs de l'enfance. Réalisée spécialement pour ARTE, cette transposition filmée du ballet a bénéficié de nouvelles chorégraphies. La danse y prend son essor dans les rues de la ville aussi bien que sur les toits de l'opéra, sur la partition de Darius Milhaud, mais aussi sur des musiques de Saint-Saëns, Tchaïkovski, Ludwig Minkus et des rythmes de  flamenco".

Le 23 février 2016 à 15 h, le Centre Darius Milhaud organisa un après-midi projection de films témoignages sur la communauté juive d’Aix-en-Provence".

Radio France
"Jusqu’au 12 octobre 2019, Radio-France consacre un cycle-portrait au Groupe des Six. Le premier concert réunissait l’Orchestre philharmonique de Radio France dirigé par Mikko Franck, la saxophoniste Jess Gillam, mais aussi la première flûte solo du Philhar Magali Mosnier et la pianiste Catherine Cournot. Un programme à géométrie variable dont la Symphonie n°3 d’Honegger constituait l’apogée.
En 1920, Henri Collet baptise une poignée de compositeurs “Groupe des six”. L’appellation désigne les musiciens Georges Auric, Louis Durey, Arthur Honegger, Darius Milhaud, Francis Poulenc, et Germaine Tailleferre réunis par Jean Cocteau. Une seule oeuvre réellement commune témoigne de cette courte période : Album des Six pour piano  – à laquelle il faut tout de même ajouter Les Mariés de la tour Eiffel (mais composée sans Durey). Par ailleurs, notons que les « Six » n’ont jamais eu la même ambition que le “groupe des Cinq” russe auquel il se réfère : Balakirev, Cui, Rimski-Korsakov, Moussorgski et Borodine défendaient un renouvellement musical et souhaitaient surtout s’émanciper de la musique occidentale.
Influencé par Satie, le “groupe des six” voulait entamer un virage afin de s’éloigner de la musique de Wagner et Debussy. Leur langage est donc plus allégé, concis et connaît diverses influences telles que le jazz.

Honegger en ouverture
Arthur Honegger ouvre et clôture ce programme inaugural. Le poème symphonique Pacific 231, mouvement symphonique n°1 fut écrit pour illustrer le film La Roue d’Abel Gance. Pacific fait référence à une locomotive ayant traversé l’océan éponyme et qui apparaît dans le long-métrage (d’une durée de plus de 4h !). Honegger, passionné par la machine, cherchait la « traduction d’impression visuelle et d’une jouissance physique par une construction musicale ». Le Philharmonique de Radio France dirigé par Mikko Franck retrace donc le voyage à bord de cette locomotive. Contrebasses et violons évoquent la respiration de la machine au repos, tandis que les augmentations ou diminutions de tempo évoquent la vitesse. Les cuivres sont éclatants et les nuances saisissantes. La machine est palpable, le trajet passionnant.
Pour Scaramouche de Darius Milhaud, l’orchestre s’allège de quelques pupitres. Initialement composée pour deux pianos afin d’accompagner des représentations du Médecin volant de Molière, elle est jouée ce soir dans sa version saxophone et orchestre. Une pièce en trois mouvements que la jeune Jess Gillam a déjà présentée lors des Proms 2018 avec le BBC Symphony Orchestra.
La gaieté du premier mouvement cède la place à une sicilienne plus apaisée où le saxophone se fait suave. La Brazileira finale laisse éclater une irrésistible samba même si, malgré tout, la soliste semble parfois rester dans l’ombre d’un orchestre que le chef aurait pu freiner dans son volume sonore.

Le Boeuf sur le toit dans sa version orchestrale écrite pour un ballet de Jean Cocteau est un savant mélange d’airs populaires et de danses venus du Brésil, entrecoupés par un thème récurrent. Milhaud introduit de la polytonalité et l’oeuvre est une succession déroutante de parties atonales et tonales, sans oublier les changements de rythmes incessants. Le chef dirige avec alacrité et bonhomie la partition, assis ou debout à côté de son estrade. On regrettera seulement un manque de légèreté et d’allant qui aurait permis une lecture un peu plus incisive.

Intermède chambriste
Changement de forme radical avec la Sonate pour flûte et piano de Francis Poulenc interprétée par Magali Mosnier et Catherine Cournot, deux musiciennes du Philhar. Trois mouvements d’une poésie incandescente – notamment la cantilène centrale aux mélodies émouvantes – parfaitement interprétés. On ne peut que saluer la bonne idée d’avoir mis en avant ces deux musiciennes dotées d’un talent chambriste évident !
Enfin, pièce attendue, l’imposante Symphonie n°3 d’Honegger dite “Liturgique”. Une œuvre traduisant la part obscure de l’Humanité courant à sa perte, à sa destruction, écrite en 1945. Le Dies irae initial emporte tout sur son passage. Cordes et cors ouvrent avec une force dramatique convaincante ce premier mouvement où l’ostinato est parfaitement rendu. L’Adagio central, remarquable dans l’équilibre des pupitres, voit le déploiement d’un sublime crescendo. On n’oubliera pas la présence du piano de Catherine Cournot, quoique un peu discret. Le 3ème mouvement installe une atmosphère très pesante ; les cors vont contribuer à ce climat aux côtés des cordes. Quant aux cuivres et percussions, ils ajoutent à la symphonie une rigueur implacable.
Ce dernier volet se conclut sur les cimes de la flûte piccolo (Sabine Tavenard) et du violon solo (Hélène Collerette). Une fin séraphique, magnifique allégorie de la fraternité entre les hommes. Mikko Franck et le Philharmonique de Radio France signent ici une lecture impressionnante d’une des plus belles créations d’Honegger."
 
« Darius Milhaud, un Français de Provence… »
Le 16 décembre 2021, l'Espace Rachi Guy de Rothschild proposera « Darius Milhaud, un Français de Provence… »

« Je suis un Français de Provence, de religion israélite », écrivait Darius Milhaud dans ses Mémoires Notes sans musiqueToute sa vie, son œuvre sera placée sous le signe de cette double appartenance. Né en 1892 à Marseille, Darius Milhaud est issu de l’une de plus vieilles familles juives de Provence, originaire du Comtat Venaissin."

"Il acquiert de son père, commerçant et musicien amateur, un goût précoce pour la musique et s’essaye rapidement au violon et à la composition, avant d’entrer au conservatoire de Paris à l’âge de 17 ans. Très doué, il s’impose tôt comme un avant-gardiste, en intégrant dans ses œuvres la polyrythmie, un procédé d’écriture qui consiste à superposer plusieurs rythmes de métrique différentes. Grand voyageur, il part au Brésil et aux Etats-Unis où les musiques sud-américaines et le jazz influenceront sa musique."

"S’il est considéré comme « compositeur dégénéré » par les Nazis, sa carrière sera couronnée en 1971 par le Grand Prix international de la musique et par un fauteuil à l’Académie des Beaux-Arts. Avec plus de 443 numéros d’opus, Darius Milhaud a produit une œuvre d’une extraordinaire abondance, mélodique, teintée de rythmes exotiques et de jazz. Critique musical, conférencier, il reste malgré tout malgré tout trop peu connu du grand public".

"Le Centre d’Art et de Culture et JEM rendent hommage à cet artiste prolifique qui repose au cimetière juif d’Aix-en-Provence, Provence natale à laquelle il était tant attaché."

Entretien avec Bruno Fraitag, Vice-Président JEM Culture
Hommage musical, par le quatuor à cordes :
Jean Piguet, violon, ex-premier violon solo de l’orchestre de la Suisse Romande
Aya Kono, violon, diplômée de l’université de Toho Gakuen au Japon et du Conservatoire de Paris.
Sylvie Gazeau, alto, professeure de violon et de musique de chambre au CNSMDP et professeure de didactique du violon dans le département pédagogie.
Martine Bailly, violoncelle, supersoliste et Premier violoncelle solo de l’Orchestre de l’Opéra National de Paris.


Le 16 décembre 2021 à 20 h
39, rue Broca. 75005 Paris
Tél. : 01 42 17 10 36

Le groupe des six, de Jean-Marie Drot
France, 1992
Sur Histoire les 21, 27 mai, 2, 8 et 13 juin 2015, le 16 octobre 2019 à 4 h 20

Portrait du “Groupe des Six” 
Jusqu'au 12 octobre 2019 
A l’auditorium de Radio France

Les Enfants de Scaramouche
ARTE France, Opéra national de Paris, François Roussillon et Associés
Chorégraphie de José Martinez
Mise en scène et réalisation de François Roussillon
Décors de José Martinez
Elisabeth Platel (Directice de l'École de danse de l'Opéra de Paris),
Agnès Letestu (costumes)
Brigitte Lefèvre (Directrice de la danse de l'Opéra de Paris)
Christophe Duquenne
Ecole de Danse de l'Opéra de Paris
Sur Arte les 23 décembre 2014, à 18 h 45, le 22 mai 2017 à 2 h 55


Du 6 au 8 décembre 2013
Au  Conservatoire de musique Darius Milhaud
Colloque international  agrémenté de concerts


Le 14 mai 2013 à 20 h
A la Cité de la Musique à Paris
Le 13 mai 2013 à 20 h
A la Cité de la Musique à Paris
Akiko Suwanai, Henri Demarquette, Michel Portal & Michel Dalberto
Eglogue et Madrigal, pour clarinette et piano

Jean-Claude Casadesus dirige Darius Milhaud et Poulenc (2010, 43 minutes)
Diffusions sur Arte les 6 mai 2013 à 1 h 05, 10 mai à 6 h, 16 mai et 22 mai 2013 à 6 h.
par Cécile Clairval-Milhaud
60 minutes
Diffusions les :
19 et 25 juillet 2010 à 5 h 55 ;
- 9 septembre 2012 à 16 h 40 et 21 septembre 2012 à 6 h.

Darius Milhaud et sa musique, de la Provence au monde
par Cécile Clairval-Milhaud
Steinval, 2011. Coffret de 2 DVD avec des bonus documentaires et musicaux. ASIN : B0058PEFEY

Europe : Terre d'exil et d'immigration
Du 14 mars au 13 avril 2013
Musique et philosophie au Centre d'animation Reuilly
19, rue Antoine Julien Hénard. 75012 Paris
Tél : 01 40 02 06 60


Darius Milhaud, une vie heureuse
Du 10 septembre au 21 octobre 2012
Dans le hall de l'Office de Tourisme
Les allées provençales
300, avenue Giuseppe Verdi. 13100 Aix-en-Provence
Tél. : +33 (0)4 42 161 161

 Du lundi au samedi de 8 h 30 à 20 h. Dimanche de 9 h à 13 h et de 14 h à 18 h

Le 14 octobre 2012
A 15 h, Tango des Fratellini (Le Boeuf sur le toit) avec Vincent Le Texier et Jeff Cohen
A 17 h, La création du monde
A 21 h, concert salade

Quartier juif médiéval - 1 rue de la Barralerie. 34000 Montpellier
Tél. : 33 (0)4 67 02 70 11

Photos de haut en bas :
Milhaud en 1930 © Collection Daniel Milhaud

Milhaud retour du Brésil © Collection Daniel Milhaud

Milhaud prof à Mills College © Collection Mills College

Darius Milhaud-portrait © Collection Mills College

La première du ballet « Scaramouche » de José Martinez a eu lieu à l’Opéra National de Paris en 2005. © Francette Levieux/Opéra National de Paris

Le ballet « Scaramouche » est chorégraphié par le danseur espagnol José Martinez. © Francette Levieux/Opéra National de Paris


Articles sur ce blog concernant :

Les citations sont extraites du documentaire, du communiqué de presse et d'Arte.
Cet article a été publié pour la première fois le 24 juillet 2010 et modifié le 14 novembre 2013.
Il a été republié le :
- 3 juillet 2012 à l'approche des concerts et des conférences lors de la VIIe université d'été de l'Institut Maïmonide (5-12 juillet 2012) dont le thème est Du Roi David à Darius Milhaud, la longue résonance de la musique juive.
- 7 septembre 2012 à l'approche de la diffusion par la chaîne franco-allemande Arte les 9 et 21 septembre 2012 de ce documentaire ;
- 11 octobre 2012 ;
- 28 mars et 12 mai 2013 ;
- 3 septembre 2013 à l'approche de la diffusion par Histoire, les 4 et 10 septembre 2013, du numéro des Heures chaudes de Montparnasse de Jean-Marie Drot et intitulé Le Groupe des Six ;
- 6 décembre 2013. Les Amis de Darius Milhaud ont organisé un colloque international  intitulé Darius Milhaud et la voix agrémenté de concerts au  Conservatoire de musique Darius Milhaud (6-8 décembre 2013) ;
- 29 juillet 2014. Histoire a diffusé les 30 juillet et 1er août 2014 le numéro de la série télévisée Les heures chaudes de Montparnasse intitulé Le groupe des six, de Jean-Marie Drot ;
- 22 décembre 2014 et 21 mai 2015, 22 février 2016, 22 mai et 9 décembre 2017, 15 octobre 2019. 

1 commentaire:

  1. Un article de grande qualité.
    Vous trouverez un complément discographique sur la page dédié à Darius Milhaud :
    http://claude.torres1.perso.sfr.fr/Milhaud/index.html

    Claude Torres

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